Voix d'Afrique N° 109

EDITORIAL

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La miséricorde de Dieu est à l’œuvre
en chacun de nous.

« Montrez-vous miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6,36).

Le pape François nous a offert ce cadeau. Du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016, l’Église catholique célébrera une Année Sainte extraordinaire. Ce « Jubilé de la Miséricorde» débutera à l’occasion de la fête de l’Immaculée Conception et se terminera par la solennité du Christ Roi. (Logo en haut à gauche) Pour nous, Missionnaires d’Afrique, cela a une signification spéciale car c’est la fête de notre congrégation. Marie est le modèle parfait d’une vie spirituelle apostolique. Elle, qui a soutenu son Fils, nous enseigne et nous soutient pour être miséricordieux.

La miséricorde est un thème que le Saint-Père affectionne particulièrement. Par le Jubilé de la Miséricorde, le pape François met en lumière le Dieu miséricordieux qui nous invite tous à revenir chez Lui.

Lors de son premier angélus, après son élection, le Saint-Père disait : « Ressentir de la miséricorde, ce mot change tout. C’est le mieux que nous pouvons ressentir: cela change le monde. Un peu de miséricorde fait en sorte que le monde soit moins froid et plus juste. Nous avons besoin de bien comprendre cette miséricorde de Dieu, ce Père miséricordieux qui est tellement patient ». (Angélus du 17 mars 2013)

A l’angélus du 11 janvier 2015, il a affirmé : « Il y a tellement besoin, aujourd’hui, de miséricorde et il est important que les fidèles laïcs la vivent et l’apportent dans les différents milieux de la société. En avant ! Nous sommes en train de vivre le temps de la miséricorde : c’est maintenant le temps de la miséricorde ».

Cette insistance sur la miséricorde de Dieu n’est pas nouvelle. Elle était déjà à l’œuvre avec notre fondateur le cardinal Lavigerie, lorsqu’il a fondé les Pères Blancs, pour aller annoncer l’évangile au cœur de l’Afrique. En 1878 lorsqu’il envoie la première caravane en Afrique centrale, il ne savait pas que cette miséricorde allait toucher des personnes dans leur cœur jusqu’à devenir martyrs. Le pape François est allé en Afrique pour la première fois, et a souhaité célébrer à cette occasion le cinquantenaire de la canonisation, en 1964, par Paul VI des martyrs de l’Ouganda. Il a visité l’Ouganda du 27 au 29 Novembre de cette année. Charles Lwanga et ses 21 compagnons ainsi que des anglicans ont été martyrisés entre 1885 et 1887, pour avoir refusé de renoncer à leur foi.

En 1879 le Père Lourdel et le Frère Amans ont été les premiers missionnaires catholiques à évangéliser l’ Ouganda. Dans ce numéro vous pourrez en lire le récit ; En tant que Missionnaires d’Afrique, Pères Blancs, nous sommes fiers d’avoir pu être au départ, à travers nos frères et sœurs, un instrument d’évangélisation dans ce pays. Ce peuple était prêt à recevoir la foi dans son cœur et à donner sa vie pour elle.

Au nom de tous les Pères Blancs je vous souhaite une excellente année 2016. Qu’elle soit remplie de compassion et de miséricorde dans vos cœurs, et que vous puissiez être témoins de l’évangile à
l’image des martyrs de l’Ouganda qui ont donné leur vie pour le Seigneur. Je demande la grâce que nous soyons tous renouvelés dans son amour et attirés par ce Dieu de miséricorde qui nous attire à revenir vers lui.

BONNE ET HEUREUSE ANNÉE A TOUS
DANS LA MISERICORDE DE DIEU


P. Patrick Bataille, M Afr
Provincial de France



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En forêt de Savoie, sur le bord d'un sentier,
Un tout petit sapin, rien qu'une jeune pousse,
Au milieu des géants, dans le parc forestier,
S'efforçait de percer et sortait de la mousse.

A l'ombre des parents il avait pris racine.
Rejeton balayé par la pluie et le vent.
Il commençait à prendre hauteur et bonne mine,
Et grandissait ainsi très consciencieusement.

Malheureusement l'endroit où il était planté,
Etait traversé par un violent courant d'air,
Qui lui donnait vraiment une allure penchée,
Et le faisait pousser carrément de travers.

Un beau jour de décembre, il fut assez surpris
De voir les bûcherons venir dans la futaie
Faire quelques coupes sombres parmi ses amis.
Il se demandait bien ce que cela signifiait.

Il sut par son copain le p'tit oiseau chanteur,
Venu en ces temps-là nicher dans ses brindilles,
Que les humains accrochent des boules de couleurs,
Afin qu'à la Noël tous les sapins scintillent.

A partir de ce jour, il n'eut qu'une seule idée :
Faire partie de la coupe pour aller à la fête.
Devenir une star du jour, être adulé...
Toutes ces rêveries lui occupaient la tête.

Pauvre petit sapin, il n'avait pas pensé,
Qu'il ne serait jamais, non jamais retenu.
Car pour faire la fête et être ainsi orné,
Pensez donc, on ne prend pas les sapins tordus.

Mais il se consola néanmoins, assez vite,
Quand son copain chanteur revint le visiter.
Pour lui dire qu'à Noël il n'y a pas de suite,
Et que le lendemain les sapins sont jetés.

A compter de ce jour la vie lui apparut
Bien plus intéressante en forêt qu'à la ville.
Et entouré des siens, humblement il vécut,
Sans boules de couleurs, mais heureux et tranquille.

Jacques Vincent, Frère d’André Vincent M.Afr.



 

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