Ces derniers mois vous avez pu lire, je l’espère, divers témoignages de confrères, Pères Blancs, Missionnaires d’Afrique, qui résident aujourd’hui dans notre maison d’aînés à Bry-sur-Marne dans le Val de Marne. L’éditeur les a consignés dans un livre intitulé : « Pères Blancs, Les aventuriers de Dieu ». Accrocheur pour certains, ce titre a pu en choquer d’autres, même parmi les Pères Blancs ! Le Seigneur a bien dit à ses disciples « Soyez prudents comme le serpent », il a bien applaudi un jour la combine d’un gestionnaire malhonnête, mais lorsqu’il envoie les soixante douze, ce n’est pas avec un programme d’« aventurier » ! L’aventurier du Larousse, « la personne sans scrupule, qui recourt à l'intrigue, l'abus de confiance, la spéculation malhonnête, la violence pour parvenir à la notoriété, à la fortune, au pouvoir, etc., une personne qui cherche l'aventure par goût du risque, du danger », n’a rien à voir évidemment avec les témoins de la Bonne Nouvelle. Si nos confrères avaient été des « aventuriers », ils seraient riches ou en prison mais pas à Bry ! Ces aînés ont été animés, comme veulent l’être les Pères Blancs d’aujourd’hui, de l’esprit que le cardinal Lavigerie a inculqué à ses premiers missionnaires. En 1880, un éditeur alors bien connu en Algérie, Mr Jourdan, demandait à l’archevêque d’Alger: « Pourquoi, puisque tous français (déjà d’ailleurs faux à cette époque ndlr), vos missionnaires qui vont évangéliser des peuples libres encore de toute domination étrangère mais déjà menacés par les convoitises des puissances européennes, pourquoi n’arborent-ils pas leur drapeau national » ? « Parce qu’ils sont les ambassadeurs du Christ qui a dit que son Royaume n’était pas de ce monde », lui répondit Lavigerie. À ses Pères Blancs en mission dans la région des Grands Lacs d’Afrique centrale il rappelait : « Mes chers enfants, vous n’êtes pas des explorateurs, des voyageurs ordinaires, vous êtes des apôtres, ne soyez que cela, ou tout au moins ne soyez rien que dans ce but-là… je vous aime tendrement, mais je préférerais vous savoir morts que de vous voir manquer à l’esprit de votre vocation et devenir des espèces de Robinsons africains. Rappelez-vous qui vous êtes, vous êtes missionnaires » (1881) . Le Père Blanc, aujourd’hui comme hier, veut se faire « tout à tous » (1 Cor 9,22), comme nous l’a récemment rappelé le P Richard Baawobr, Supérieur général : c’est la méthode apostolique par excellence que nous a grandement recommandée notre Fondateur, qui ne fait pas référence à une «tactique» de conversion au christianisme ! Le “tout à tous” est pour nous « un style de vie » pour rendre témoignage à l’Évangile et aux valeurs du Royaume. Et, comme l’indiquait notre Fondateur, nous favorisons cette méthode apostolique parce que c’est “une méthode divine ; c’est la façon de faire de Dieu”. P. Gérard Tronche, M Afr Administrateur de Voix Afrique

Prière de l'arbre "Homme, écoute bien ... ! Je suis la flamme de ton foyer qui chauffe le repas ... Je suis le lit de tes sommeils, Je suis la charpente de ta maison ... Je suis la table pour ton pain, le bois de ta barque ... Je suis le manche de ta houe ... Je suis la porte de ta maison ... Je suis le bois de ton berceau et celui de ton cercueil Je suis le matériau de tes sculptures Je suis la parure de ton univers Ecoute ma prière, mon ami, ne me détruis pas" ! Amen !