Nous avons la possibilité de nous rappeler les événements du passé. S’ils renvoient à des événements heureux que nous avons vécus, nos souvenirs peuvent éveiller la joie ou la nostalgie, si quand ils viennent à notre esprit, nous vivons des moments difficiles. S’ils renvoient à des événements douloureux, ou des échecs, ou des faits dont nous sommes coupables, ils peuvent éveiller la tristesse, le découragement, voire la culpabilité. La mémoire joue aussi un grand rôle dans notre vie chrétienne, et plus spécialement dans notre vie spirituelle. Souvent, dans la Bible, les prophètes s’adressent au peuple, en lui disant : « Souviens-toi ! » Mais se souvenir et faire mémoire ne sont pas interchangeables. En invitant à se souvenir, les prophètes nous appelle à regarder de plus près, dans tout ce que nous vivons, la présence de Dieu. Il s’agit de faire une relecture priante de notre journée afin de savoir rendre grâce à Dieu pour tout ce qu’Il nous a permis de réaliser et de dire, et que nous n’aurions pas pu faire ou dire sans Lui, mais aussi de savoir reconnaître ce que, dans cette journée, nous avons réalisé contre son désir et d’en demander pardon. Les célébrations de Noël et du Nouvel An sont, pour nous, une belle occasion de faire cet exercice de relecture. En faisant mémoire du don inouï que Dieu, notre Père, nous a fait en nous donnant son Fils et de la venue en notre humanité de ce Fils dans l’humilité et le service, nous faisons plus qu’évoquer des souvenirs, nous sommes invités à accueillir aujourd’hui ce don du Père et à découvrir comment ce Fils s’incarne en nous pour nous permettre de vivre de sa vie et de témoigner de Lui. Seule la relecture nous donne la clef pour vivre aujourd’hui dans l’accueil de l’Amour sans mesure de notre Dieu et d’en vivre au point d’en être rayonnant et contagieux. Faire mémoire de la naissance, la vie, la passion, la mort et la résurrection de Jésus Christ, c’est découvrir qu’Il est présent à notre vie, tous les jours, pour nous faire vivre sa naissance, sa vie, sa passion, sa mort et sa résurrection avec Lui. Si nous savons faire mémoire, alors nous pouvons vivre dans l’espérance. Car quels que soient les réalités que nous aurons à vivre, les événements tristes ou heureux qui vont nous surprendre, nos réussites en concordance avec le désir de Dieu ou nos égarements loin de Lui, durant l’année qui vient, nous avons la certitude que Lui jamais ne sera loin de nous, qu’Il saura nous pardonner, si nous lui demandons, qu’il viendra nous réconforter et nous remplir de sa joie. Faire mémoire nous invite à ne pas nous laisser alourdir par le poids du passé et à nous angoisser devant le futur, mais à vivre l’aujourd’hui de Dieu dans la confiance et l’es-pérance. Ce sont cette confiance et cette espérance que je vous souhaite pour 2014, qu’elles vous donnent d’être, pour les autres, d’autres « Christs » ! P. Guy Vuillemin M. Afr. Responsable de France

Prière devant un billet de « 20 euros » Seigneur, vois ce billet, il me fait peur. Tu connais son secret, tu connais son histoire Il ne dira jamais tout ce qu’il cache dans ses plis. Il est riche de tout le poids de travail humain qu’il contient et qui fait sa valeur. Il est lourd, lourd, Seigneur ; Il m’impressionne, il me fait peur, Car il a des morts sur la conscience, Tous les pauvres types qui se sont tués à la tâche pour lui… Pour l’avoir, pour le posséder quelques heures, Pour obtenir de lui un peu de plaisir, de joie, de vie… En combien de doigts est-il passé, Seigneur ? Et qu’a-t-il fait en ses longs voyages silencieux ? Il a offert des roses blanches à la fiancée rayonnante, Il a payé les dragées du baptême, nourri le bébé rose. Il a permis le rire des jeunes et la joie des aînés, Il a payé la consultation du médecin sauveur. O Seigneur, je t’offre ce billet de 20 euros, En ses mystères joyeux, En ses mystères douloureux. Je te dis merci pour toute la vie et la joie qu’il a données, Je te demande pardon pour le mal qu’il a fait. Michel Quoist Prières