Dans l'île de la Réunion, le P. Michel
lelong faisant une conférence dans une mosquée, sur le
dialogue islamo-chrétien.
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armi les textes
du Concile Vatican II, la déclaration "Nostra ætate" fut, sinon le plus
important, du moins l'un des plus nouveaux, par rapport à l'ensei-gnement
traditionnel de l'Église. Ce texte, en effet, est consacré aux rela-tions
que nous, catholiques, avons avec les croyants de religions non chrétiennes
Dans cette déclaration conciliaire, l'Église nous appelle à connaître et à respecter les valeurs spirituelles et éthiques du Judaïsme, de l'Islam, des religions d'Afrique et d'Asie, afin de travailler avec les autres croyants pour promouvoir, tous ensemble, la justice et la paix. Depuis le Concile Vatican II, Paul VI puis Jean-Paul II ont, à maintes reprises, rappelé l'importance de ce "dialogue inter-religieux",et, à l'occasion du Jubilé, le Saint-Père a voulu qu'ait lieu à Rome une rencontre fraternelle, autour de lui, avec la participation de représentants de toutes les grandes religions. Dans le même esprit, le Conseil Pontifical pour le dialogue inter-religieux, dont le Secrétaire général est un Père Blanc, Mgr Michael Fitzgerald, a participé, cette année, à plusieurs réunions inter-religieuses, en particulier en Égypte et au Proche Orient. De son côté, en cette année du Jubilé, l'Église de France a pris de nom-breuses initiatives pour promouvoir le dialogue judéo-chrétien et le dialogue islamo-chrétien, à Paris, en banlieue parisienne (Mantes-la-Jolie, Nanterre, Saint-Denis, Évry…) et en de nombreuses villes de province. Il y eut même, en Janvier dernier, à l'Institut Catholique de Paris, une conférence-débat organisée conjointement par le Secrétariat catholique pour la rencontre avec l'Islam et par le conseiller culturel de l'ambassade de la République Islamique d'Iran en France. Cette option de l'Église en faveur du dialogue inter-religieux étonne, et parfois inquiète, certains catholiques qui se demandent, à juste titre, ce que devient l'annonce de l'Évangile, c'est à dire la proclamation que Jésus-Christ est l'unique Sauveur du monde, quand on insiste tant maintenant sur le "respect" que nous devons aux valeurs des autres religions. Il y a là une vraie question à laquelle ont répondu, ces dernières années, les plus hautes autorités de l'Église, dans plusieurs documents officiels, en particulier dans un texte intitulé "Dialogue et Annonce" (1991). Ce texte rappelle tout d'abord qu'aujourd'hui, comme hier, l'Église a pour mission d'annoncer au monde le Mystère du Christ, mort et ressus-cité pour le salut de tous les hommes ; puis ce texte affirme que l'Esprit de Dieu est présent aussi au-delà des frontières visibles de l'Église, et en particulier dans les grandes traditions religieuses de l'humanité. Dès lors, l'attitude missionnaire reste de nos jours celle que l'apôtre saint Pierre recommandait aux premiers chrétiens dans sa 1ère Épître : "Soyez prêts à rendre compte de l'espérance qui est en vous, mais que ce soit toujours avec douceur et respect". Être fidèle à notre foi catholique, respecter les convictions des autres croyants, connaître les divergences doctrinales qui nous séparent d'eux, découvrir les convergences spirituelles qui les rapprochent de nous, travailler ensemble pour promouvoir la justice et la paix, comme Dieu le demande à tous les croyants : telles sont les exigences d'un vrai dialogue inter-religieux. En cette année du Jubilé, nous sommes appelés à accueillir la grâce de la réconciliation avec tous, et entre tous. Nous devons dialoguer avec les Juifs, avec les Musulmans, mais nous devons dialoguer aussi, et d'abord, entre nous, catholiques, y compris avec ceux qui ont des idées et options différentes des nôtres, dans nos familles, dans nos paroisses, dans nos communautés. Le Christ nous l'a dit : C'est seulement si nous savons nous accueillir fraternelle-ment entre nous, que nos pourrons être ses témoins. P. Michel Lelong PB |
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