Voix d'Afrique N°54
Burkina 2001.

Les Pères blancs accueillent les jeunes de "Burkina 2001"




En août dernier, le diocèse de Nouna (Burkina Faso) a organisé des mini-JMJ auxquelles 70 jeunes français ont participé. Durant les premiers jours de leur séjour, une vingtaine d'entre eux a partagé la vie des missionnaires d'Afrique de Solenzo et de Tansila. Récit et impressions.

 

L'opération Burkina 2001 qui a conduit 70 jeunes français au Burkina Faso l'été dernier a été l'œuvre d'un groupe d'anciens coopérants DCC ayant vécu leurs missions dans les paroisses de Bomborokuy et Solenzo ces dernières années. A partir des contacts entretenus depuis plusieurs années, ils ont répondu favorablement à l'invitation des jeunes chrétiens de Nouna de venir participer à ces premières mini-JMJ africaines. "

"Nous avons souhaité répartir les 70 jeunes en petites équipes pour leur permettre une immersion dans la brousse, afin de faire une véritable découverte de la vie concrète des burkinabè et de partager des activités avec les jeunes chrétiens des paroisses " explique François Labbé, ancien de Solenzo.
Ainsi 15 jeunes ont atterri à Solenzo chez le Père Pierre Meynet, tandis que 7 jeunes de la région lilloise rejoignaient le poste de Tansila en pays Bobofings, à la frontière du Mali, où les attendait le Père Joseph Hocheimer.



Pierre Meynet

" Nous avons été heureux de les accueillir, même si la saison n'est pas idéale pour envisager des travaux collectifs. Et les petits blancs n'ont pas l'entraînement pour s'activer dans nos climats " remarque le Père Meynet quelques heures après leur arrivée.

 

Cependant, tout s'est bien passé. Avec les jeunes de Solenzo et des villages, les Français ont participé à des travaux de fabrication de briques en vue d'aménager une salle, ont pu vivre des journées dans les familles et surtout partager les réjouissances des dimanches et de l'Assomption. Et découvrir la vie des missionnaires; comme Aurore de Tours : " j'ai été émerveillée de la vie paroissiale, du dévouement des Pères Blancs entièrement tournés vers les autres. L'Eglise remplit ici un rôle d'évolution sociale. Cela me semble essentiel et m'encourage à être plus démonstrative dans ma foi."

A Tansila, même ambiance de fête, de découverte et de fraternité entre jeunes. Ismaïl en fait le bilan: " Ces journées en paroisse m'ont apporté plus que ce que revais. J'ai été heureux de passer du temps avec eux, de découvrir leur manière de vivre. On se sent très zen là-bas ! " Les jeunes de Tansila et de Lille ont effectué un chantier de peinture, ont préparé une veillée commune pour les journées diocésaines et sont partis à la découverte de la religion traditionnelle. Comme les autres, ils ont vécu en brousse les liturgies dominicales et pu découvrir la vie des villages. De quoi réjouir le Père Joseph Hocheimer, curé de cette nouvelle paroisse: "Ils se sont vraiment ouverts aux jeunes. Le dernier jour, ils n 'ont pas voulu entamer leur fond de caisse destiné à financer les projets des jeunes de Tansila. Beau signe de partage et de fraternité ! " C'est dans cet esprit d'amitié qu'ils ont pris la route tous ensemble pour Nouna, où ils ont retrouvé 400 autres jeunes pour vivre le rassemblement diocésain, sur le thème de la journée mondiale de la jeunesse. Encore un autre temps fort de fête, de rencontre et de vie spirituelle intense.

Au final, ce projet a permis aux jeunes une triple découverte: celle de l'Afrique, celle des jeunes chrétiens issus d'une autre culture et celle de la mission vécue dans l'esprit Pères Blancs. Et certains rêvent déjà de repartir !

Marc Taillebois
Ancien coopérant de Bomborokuy.