De la part du Provincial de France.

"Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui sont morts". 1 Cor 15, 20



Le Père Provincial de France des "Missionnaires d'Afrique"
vous fait part du retour au Seigneur

du Père

Bernard Marie HERBER

du diocèse de Soissons

décédé le 1er août 2007, vers 14.30 h..

à l' Hôtel-Dieu de Paris

France

à l'âge de 75 ans

dont 38 ans de vie missionnaire au Burundi, au Brésil, Mozambique et en France.

La date des obsèques de P. Bernard HERBER: lundi 6 août 2007 à 10.00 heures

Lieu de la messe des funérailles: Chapelle St. Paul, 171 Boulevard Brune - Paris 14ème

Cimetière des funérailles: Cimetière de Montrouge - Paris 14ème



Photo de Bernard lors du Pélerinage à Assise en 2003


Autre photo envoyée par le Canada

Prions pour lui et les membres de sa famille.

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Jalons de la vie du Père Bernard Marie HERBER

Nat.: Fr.
Diocèse d'origine
Soissons
NAISSANCE
Marle Sur Serre (Aisne)
10/11/1931
Année Spirituelle
Gap,
11-09-1965
Serment
Eastview
24/05/1969
Prêtrise
Hull - Ottawa
11/01/1970

Enfance études
10/11/1931 Naissance à Marle Sur Serre (Aisne) France
11/09/1965 Année Spirituelle à Gap en France
24/05/1969 Serment missionnaire à Eastview au Canada
11/01/1970 Ordination sacerdotale à Hull - Ottawa au Canada

Mission au Burundi, Brésil, Canada, Mozambique
1970 Vicaire à Gatara, Diocèse de Ngozi au Burundi
06-06-1978 Animation missionnaire Montréal, L'Acadie Canada
22-03-1979 Animation missionnaire Montréal, St-Hubert Canada
Octobre 1981 Changement de Province Passe à la Province du Canada
01-06-1982 Vicaire à Gatara, D.Ngozi au Burundi
02-02-1984 Curé à Muremera D.Ruyigi, au Burundi
01-10-1985 Expulsé du Burundi, va au Canada

04-03-1986 Session-Retraite à Jérusalem
24-07-1986 Anim.Miss.+1er cycle à Curitiba au Brésil
14-02-1995 Anim.Miss.+Ministère à Carambeí au Brésil
01-03-1995 Econome à Carambei au Brésil
01-08-1996 Année sabbatique à Dalgan Park en Irelande

01-07-1997 Centre Nazaré à Beira au Mozambique
15-11-1997 Ministère à Soalpo, D.Chimoyo au Mozambique
17-03-2002 Ministère à Sussundenga, D.Chimoyo au Mozambique

10-09-2003 Session 70+ .Roma
15/03/2007 Congé France
18/07/2007 hospitalisation Hôtel-Dieu à Paris France
1er août 2007 Retour au Seigneur (75) à l' Hôtel - Dieu à Paris France


"Il ne faut pas que vous vous attristiez comme les autres qui n'ont pas d'Espérance". Thess 4,13

Nous le recommandons instamment à votre prière.

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BERNARD HERBER
1931-2007

Bernard Herber est né dans l'Aisne, à Marle-sur-Serre le 10 novembre 1931. Il a une grande sœur, Monique, qui est là aujourd'hui avec son mari et ses trois enfants, Bernard, Michèle et Laurent.
Monique et Bernard vont perdre leur maman très tôt, Bernard avait 2 ans ; il sera élevé par sa grand-mère maternelle et Monique, par sa grand-mère paternelle, et une tante, toujours vivante, elle a 95 ans !

Durant sa jeunesse, il sera très engagé dans le scoutisme à Marle, tout comme sa sœur ; son décès est d'ailleurs survenu le jour de la célébration du 100ème anniversaire de la fondation du scoutisme, et nous avons aujourd'hui tout un groupe d'anciens scouts de Marle avec lesquels Bernard et sa sœur sont toujours restés en relation.
Il va travailler quelques années à l'agence locale du Crédit agricole avec son père ; il dirige la chorale, s'occupe de personnes âgées,

Jusqu'au jour où il décide d'entrer chez les Missionnaires d'Afrique (Pères Blancs) ; il a alors 32 ou 33 ans. Il passe par Kerlois, puis Gap pour son noviciat.
Ensuite il fera sa théologie à Eastview au Canada ; il y est, là encore, un excellent animateur de chorale, avec laquelle il ira d'ailleurs donner des concerts de chants en divers lieux.
Après son serment missionnaire, en 1969 à Eastview, il est ordonné prêtre à Hull-Ottawa en 1970.

Il est nommé, la même année au Burundi. Il accomplira alors un travail paroissial, jusqu'à son expulsion, avec les autres Pères Blancs, en 1985. Cette période de 15 ans sera seulement interrompue par 4 années d'animation missionnaire à Montréal, de 1978 à 1982 ; c'est à ce moment qu'il demande son changement de Province, pour être rattaché à la Province du Canada. Il demeurera toujours fidèle à cette province, d'autant qu'une de ses nièces, Michèle va se marier et habiter au Québec,
Attachement qu'il va manifester encore tout récemment en écrivant au Conseil général, peu avant son entrée à l'hôpital, pour demander de maintenir ouverte notre maison du Brésil en proposant qu'elle soit rattachée à la Province d'Amérique du Nord.

Expulsé du Burundi, il va suivre la session-retraite à Jérusalem en 1986 ; de là il va passer 9 ans au Brésil pour l'animation vocationnelle et missionnaire ; cette période va se conclure par une année sabbatique en Irlande en 1996,

Et, en 1997, il est nommé pour le Mozambique où il restera jusqu'à cette année 2007 : 10 ans !
Au Burundi, durant son ministère paroissial, il fut un grand constructeur : chapelles, dispensaires, écoles…

Au Mozambique, il va découvrir sa manière originale d'annoncer le Royaume, en développant la pastorale de la santé par les plantes, invitant les gens à " voyager à l'intérieur de leur corps ", comme il l'expliquait très bien dans un court article du dernier " Petit Echo " (2007/7) : " Le service des malades, y écrivait-il, est notre manière de vivre et d'annoncer Jésus vivant et ressuscité, présent aujourd'hui au milieu de nous. ". Il y exerce toute une activité de sensibilisation et d'information, ne travaillant jamais seul, mais toujours avec de petites équipes d'animateurs, hommes et femmes, qu'il formait de manière très concrète et pratique, à travers les visites et les soins aux malades, toujours dans un climat de prière et de partage de la Parole de Dieu : ce fut son charisme.
C'est là tout particulièrement que Bernard va joindre harmonieusement, et de façon intense dans sa propre vie, la contemplation et l'action.

Ses longs temps de contemplation lui ont permis à lui, le mal-voyant, de percevoir des réalités que l'œil ne peut voir ; on pourrait reprendre là le message d'adieu adressé par le renard au petit prince de Saint-Exupéry, comme message que Bernard nous adresse, lui aussi, aujourd'hui : " Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux. - L'essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir. "

Oui, " L'essentiel est invisible pour les yeux ", tout comme ce qui va se passer durant cette eucharistie que nous allons célébrer ensemble aujourd'hui à la mémoire de Bernard. Nous repenserons à sa douceur, à sa sérénité, à son sens de la contemplation, à son sourire…
Qu'il nous montre, à chacun et à chacune de nous, le chemin qu'il a découvert lui-même et qui l'a conduit, mercredi dernier, jusqu'auprès de son Seigneur pour le contempler debout, face à face, dans la lumière…

 

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Bernard Herber

Obsèques lundi 6 août 2007 - Homélie Georges Riffault M.Afr

Parole de Dieu : 2 P. 1, 16-19 - Luc 9, 28b-36

" Son visage devint tout autre, vient de nous dire Saint Luc à propos de Jésus, ses vêtements devinrent d'une blancheur éclatante. "

Saint Matthieu, qui relate le même événement, précisera même : " Il fut transfiguré devant eux, son visage resplendit comme le soleil, ses vêtements devinrent comme la lumière… "

Et Pierre, qui fut le témoin direct de cette scène, en donne aussi le témoignage dans la 1ère lecture, à travers une lettre écrite longtemps après : " Nous l'avons contemplé lui-même dans sa grandeur, dit-il, quand est venue sur lui, de la Gloire rayonnante de Dieu, une voix qui disait : " Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en lui j'ai mis tout mon amour. " Pierre a su saisir, contempler, mettre en mémoire ces images qui se sont incrustées en lui pour ne plus le quitter.

Ce sont donc les textes de la fête d'aujourd'hui, fête de la Transfiguration du Seigneur, que nous avons simplement gardés pour honorer Bernard et l'accompagner durant cette célébration, lui qui voulait, quand il parlait, très librement, de sa mort, " une célébration de joie, de résurrection ", selon le témoignage de son confrère du Mozambique.

Dans l'Evangile que nous venons d'entendre, Saint Luc commence par préciser : " Environ huit jours après ces paroles, Jésus emmena avec lui Pierre, Jean et Jacques sur une haute montagne… "

Que s'était-il donc passé huit jours avant ? Eh bien, Jésus avait eu une discussion difficile avec ses apôtres ; elle s'était terminée par une explication franche où il leur disait qu'il allait souffrir beaucoup, être mis à mort et ressusciter, ajoutant que tout disciple devait prendre sa croix chaque jour et le suivre : " Qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la sauvera. "

Evidemment ce n'est pas ce qu'imaginaient les disciples et c'est à cause de leur désarroi et de leur incompréhension, que, huit jours plus tard, Jésus prend avec lui les trois plus fidèles parmi les Douze, pour aller prier avec eux sur une haute montagne, la montagne, pour les Juifs, étant le lieu de la rencontre avec Dieu.

Et la prière de Jésus fut si intense que la réalité de son être intérieur, habituellement invisible aux yeux humains, vint comme briser l'écorce fragile de son corps d'homme, et il apparut transfiguré : c'est un peu de sa qualité de Fils de Dieu, de sa divinité qui se manifesta alors de façon si intense qu'une nuée venue du ciel vint recouvrir les disciples de son ombre. Et, à ce moment-là apparurent Moïse et Elie, venus s'entretenir avec Jésus ; et de quoi parlent-ils ensemble ? " De son départ qui allait se réaliser à Jérusalem. "
Son départ, c'est-à-dire sa mort et de sa résurrection.

Nous avons là, à travers ces textes, comme en filigrane, tout ce à quoi sont appelés les disciples du Christ, tout disciple… Et il me semble que Bernard avait pris ce chemin-là en s'engageant comme Missionnaire d'Afrique et en consacrant toutes ses forces, toute sa vie, au service du Royaume, dans les différents pays et lieux où il est passé. Il a voulu suivre au plus près son Seigneur, pour lui ressembler et rayonner, à travers son visage, ce qui le faisait vivre de l'intérieur.

Comme le Christ, Bernard a côtoyé beaucoup de malades. A travers sa science des plantes, il en a beaucoup guéris ou soulagés… Et pourtant, comme le Christ, il ne s'est pas voulu d'abord un guérisseur, une sorte de gourou. Il ne se prenait pas pour une vedette ; il vivait simplement, au milieu de gens simples, partageant avec eux ses connaissances, dans le but de faire grandir et de consolider la vie, " pour qu'ils l'aient en plénitude ", comme disait Jésus.

Comme le Christ, il fut d'abord un homme de prière et de contemplation. Comme le Christ, il était conscient que le Père était l'unique source de sa mission et de sa fidélité.
A sa manière, il révélait l'image de tendresse du Père envers toute homme et toute femme, pour que chacun puisse se sentir reconnu et aimé et puisse entendre cette voix : " Tu es mon fils, mon bien-aimé ; en toi j'ai mis tout mon amour. "

C'était sans doute le but de ce " voyage intérieur, à l'intérieur de son corps ", auquel il invitait chacun, pour retrouver la santé bien sûr, mais, plus profondément, pour y découvrir ce qui est invisible pour les yeux, Dieu lui-même, l'Invisible, invisible parce que enveloppé d'une lumière trop forte pour nos pauvres yeux humains.

Que dire de plus ? Tout ce que Bernard a vécu, il le tenait de son Seigneur, le Christ, s'efforçant, avec ses limites bien sûr comme nous en avons tous, de lui être fidèle. C'est pourquoi, dans un message reçu jeudi dernier, au lendemain de sa mort, son provincial de l'Amérique du Nord, Albert Thévenot, nous écrivait : " Bernard était l'image de la sérénité. Son petit sourire ne quittait pas son visage car il était en paix avec lui-même. Il est venu passer quelques jours ici à la maison provinciale. Tous les confrères étaient touchés par sa présence et surtout ce qu'il faisait rayonner quand tu parlais avec lui. Il ne voyait pas, mais il voyait les autres avec son cœur. On dirait qu'il voyait la paix de Dieu dans toutes les personnes avec qui il parlait. "

Avec lui, nous pouvons accueillir cette parole de Saint Paul, adressée aux Chrétiens de la ville de Philippe (Phil.3, 20-21) : " Nous, nous sommes citoyens des cieux ; c'est à ce titre que nous attendons comme Sauveur le Seigneur Jésus Christ, lui qui transformera nos pauvres corps, pour les rendre semblables à son corps glorieux. "

Bernard est arrivé au terme de son voyage. Efforçons-nous de lui ressembler sur son chemin à la suite du Christ. Nous pourrons alors entendre, nous aussi, la parole que le Seigneur lui a adressée : " Viens, bon et fidèle serviteur ; entre dans la joie de ton Maître. ".
Marie est là pour l'accueillir.

Amen