Le P. Vandrisse, journaliste, catholique, romain
GUILLAUME GOUBERT
Journal La-Croix
Celui qui fut le « vaticaniste » du « Figaro » pendant près de trente ans est décédé mercredi à l’âge de 82 ans

Le P. Joseph Vandrisse ne cessait jamais d’écrire. Pendant les dizaines de voyages de Jean-Paul II qu’il a accompagnés comme « vaticaniste » du Figaro, il annotait inlassablement les documents à sa disposition. Son souci était de ne pas oublier tel détail dans la disposition des lieux visités, les personnes présentes, les propos prononcés par les uns et les autres… De retour à Rome, tout cela était soigneusement classé dans son bureau à la maison généralice des Missionnaires d’Afrique, la congrégation à laquelle il appartenait. Cette grande pièce ensoleillée, à l’arrière de la colline du Vatican, abritait des milliers de documents, d’innombrables feuillets de notes accumulées jour après jour.

La vocation initiale de Joseph Vandrisse n’était pourtant pas celle d’un chroniqueur mais celle d’un missionnaire. Né à Tourcoing en 1927, il entra chez les Pères Blancs en 1946 au scolasticat de Carthage (Tunisie). Ordonné prêtre en 1950, il fut nommé au Liban, devenant bientôt directeur du séminaire de Rayak. C’est là que son goût pour l’écriture et la communication commença à s’affirmer, avec la fondation d’un périodique, le Courrier Sainte-Anne. Plus tard, son talent de plume fut repéré par le chef du service religieux du Figaro, Jean Bourdarias, qui l’embaucha et l’envoya à Rome en 1974.

Le P. Vandrisse a ainsi tenu la chronique de la vie vaticane pendant près de trente ans, jusqu’à son retour en France, en 2002. Il en faisait bénéficier lecteurs (du Figaro, du quotidien suisse La Liberté, de Famille chrétienne) et auditeurs (de RTL, Radio Notre-Dame et Radio Espérance). Et partageait aussi, généreusement, avec ses jeunes confères journalistes, toujours prêt à leur raconter, d’une voix gourmande et souvent amusée, les événements dont il avait été le témoin

Le P. Vandrisse était un catholique romain, dans tous les sens du terme. Il avait un sens aigu de l’universalité de l’Église, confiant sa honte devant les attitudes racistes dont il avait quelquefois été le témoin dans les bureaux du Vatican vis-à-vis de prêtres africains. Il portait aussi très haut l’autorité du Saint-Siège, toujours prompt à voir des « leçons » pour les catholiques de France dans les documents publiés à Rome. Heureusement, in fine, son humour et sa passion de journaliste pour les faits le préservaient du danger des emportements idéologiques.


     
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