Voix d'Afrique N°106.

 

Hamani Diori

Diori Hamani est né le 6 juin 1916 à Soudouré, un petit village, au bord du Niger, à 12km de la capitale Niamey. Il est le fils d’un fonctionnaire de la santé publique dans l’administration coloniale française. Après ses études de formation de professeur à l’École normale William Ponty (École normale fédérale de l’AOF), à Dakar (Sénégal), il travaille en tant que professeur dans les écoles régionales de son pays (1936-1938), puis est instructeur de langue zarma et haoussa à l’Institut des études d’Outre-mer à Paris.

En 1946, il fonde le Parti progressiste nigérien (PPN). Cette même année, il est élu député représentant du Niger à l’Assemblée nationale française. Également, avec Félix Houphouët-Boigny, Sékou Touré et Modibo Keita, il jette les bases, à Bamako, du Rassemblement démocratique africain (R.D.A.) et fait du P.P.N. la section nigérienne du mouvement.

Aux élections de 1951, Diori a connu la défaite devant son cousin et rival politique mais sera réélu haut la main en 1956

En 1958, au moment du référendum d’autodétermination, Diori fait campagne pour le “oui”, et il devient président du gouvernement temporaire, puis Premier ministre en 1959. Comme le gouvernement français avait interdit tous les partis politiques, le PPN-RDA faisait office de parti unique.

Le 11 novembre 1960, l’Assemblée nationale nigérienne où ne siège que le parti unique PPN-RDA, donne la présidence de la République à Hamani Diori, suite à l’indépendance du pays le 3 août 1960. Pendant son gouvernement, Diori a favorisé les Samaria (des structures traditionnel-les regroupant des jeunes filles et garçons) dans l’intérêt du parti et a conservé des liens économiques très étroits avec la France. Sans opposant, il est réélu en 1965 et 1970.

Il a gagné le respect de l’Afrique pour son rôle modérateur dans les conflits impliquant d’autres nations africaines. De plus, il a été l’un des artisans de la francophonie avec la création de l’organisation internationale de la francophonie (OIF). Dès son accession au pouvoir, Diori se lance dans de grands chantiers : construction d’un aéroport international qui porte encore son nom, routes, barrages, écoles, centres de santé qui servent encore aujourd’hui les populations nigériennes.

Cependant son administration est entachée d’une forte corruption. Il cherche aussi à reprendre en main l’uranium du Niger toujours aux mains de la France.

Lors de la sécheresse du début des années 70, une famine catastrophique se répand dans tout le pays. Les désordres civils ont suivi des allégations à propos de détournements des stocks d’aide alimentaire par quelques ministres. En outre, le gouvernement ne peut pas appliquer les réformes nécessaires à l’allégement de la famine. Diori, trop pris par les questions internationales, n’a sans doute pas porté assez d’attention aux questions intérieures immédiates. C’est ce qui a probablement contribué aussi à inciter les militaires à faire chuter son gouvernement.

Le 15 avril 1974, le lieutenant-colonel Seyni Kountché, alors chef d’état-major, réussit son coup d’État contre le gouvernement de Diori. Tous les responsables du gouvernement sont maintenus. La première dame Aïchatou Diori est assassinée, et Diori est emprisonné 6 ans à Zinder, puis maintenu en résidence surveillée à Niamey, de 1980 à 1987.

Libéré en 1987 par le successeur de Kountché, Ali Saïbou, peu après son accession au pouvoir, Diori a quitté son pays pour le Maroc, où il meurt le 23 avril 1989 à Rabat.

Chef d’État charismatique, intelligent, dynamique et à l’écoute de son peuple, Diori Hamani a su se faire une place à l’échelle régionale et internationale.

Chef d’État visionnaire, patriote et fidèle à ses engagements Diori Hamani était au service de son pays et non à son service ou celui des puissances impérialistes.

D’après des sources diverses
Voix d’Afrique



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