MESSAGE DU SAINT-PÈRE POUR LA
58ème JOURNÉE MONDIALE DE PRIÈRE
POUR LES VOCATIONS

25 avril 2021– IVeme DIMANCHE DE PÂQUES

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Statistiques Etudiants - Prieres pour les vocations missionnaires

Photo du webmaster à l'angelus fevrier 2009

Message du pape François

Saint Joseph: le songe de la vocation

Chers frères et sœurs !

Le 8 décembre dernier, à l’occasion du 150ème anniversaire de la proclamation de saint Joseph comme Patron de l’Eglise universelle, a commencé l’année spéciale qui lui est consacrée (cf. Décret de la Pénitencerie Apostolique, 8 décembre 2020). Pour ma part, j’ai écrit la Lettre apostolique Patris corde, dans le but d’« accroître l’amour envers ce grand Saint ». Il s’agit en effet d’une figure extraordinaire, en même temps « si proche de la condition humaine de chacun de nous ». Saint Joseph n’impressionnait pas, il n’était pas doté de charismes particuliers, il n’apparaissait pas exceptionnel aux yeux de celui qui le rencontrait. Il n’était pas célèbre et ne se faisait même pas remarquer : les Evangiles ne rapportent même pas une de ses paroles. Pourtant, à travers sa vie ordinaire, il a réalisé quelque chose d’extraordinaire aux yeux de Dieu.

Dieu voit le cœur (cf. 1 S 16, 17) et en saint Joseph, il a reconnu un cœur de père, capable de donner et de susciter la vie dans le quotidien. C’est à cela que tendent les vocations : susciter et régénérer des vies chaque jour. Le Seigneur désire modeler des cœurs de pères, des cœurs de mères : des cœurs ouverts, capables de grands élans, généreux dans le don de soi, compatissants en réconfortant les angoisses et fermes pour renforcer les espérances. C’est de cela que le sacerdoce et la vie consacrée ont besoin, aujourd’hui de manière particulière, en des temps marqués par des fragilités et des souffrances dues aussi à la pandémie, qui a suscité des incertitudes et des peurs concernant l’avenir et le sens même de la vie. Saint Joseph vient à notre rencontre avec sa douceur, comme un saint de la porte d’à côté; en même temps, son témoignage fort peut nous orienter sur le chemin.

Saint Joseph nous suggère trois paroles-clé pour la vocation de chacun. La première est rêve. Tout le monde dans la vie rêve de se réaliser. Et il est juste de nourrir de grandes attentes, des attentes élevées que des objectifs éphémères - comme le succès, l’argent et le plaisir - ne parviennent pas à satisfaire. En effet, si nous demandions aux personnes d’exprimer en un seul mot le rêve de leur vie, il ne serait pas difficile d’imaginer la réponse : “amour”. C’est l’amour qui donne sens à la vie, parce qu’il en révèle le mystère. En effet, la vie, on ne l’a que si on la donne, on ne possède vraiment que si on donne pleinement. Saint Joseph a beaucoup à nous dire à ce sujet, parce que, à travers les rêves que Dieu lui a inspirés, il a fait de son existence un don.

Les Evangiles racontent quatre songes (cf. Mt 1, 20 ; 2, 13.19.22). C’étaient des appels divins, mais ils ne furent pas faciles à accueillir. Après chaque songe, Joseph a dû changer ses plans et se remettre en cause, sacrifiant ses projets pour satisfaire ceux, mystérieux, de Dieu. Il a fait confiance jusqu’au bout. Mais nous pouvons nous demander : "Qu’était un rêve nocturne pour y placer tant de confiance ?". Bien que l’on y prêtât beaucoup d’attention dans le passé, ce n’était quand même pas grand-chose face à la réalité concrète de la vie. Pourtant saint Joseph se laissa guider par ses songes sans hésiter. Pourquoi ? Parce que son cœur était orienté vers Dieu, il était déjà disposé à son égard. Sa vigilante “oreille intérieure” n’avait besoin que d’un petit signe pour reconnaître la voix. Cela vaut également pour les appels qui nous sont adressés : Dieu n’aime pas se révéler de manière spectaculaire, en forçant notre liberté. Il nous transmet ses projets avec douceur; il ne nous foudroie pas avec des visions éclatantes, mais il s’adresse avec délicatesse à notre intériorité, en se faisant intime à nous et en nous parlant à travers nos pensées et nos sentiments. Et ainsi, comme il le fit avec saint Joseph, il nous propose des objectifs élevés et surprenants.

Les songes, en effet, ont conduit Joseph dans des aventures qu’il n’aurait jamais imaginées. Le premier déstabilisa ses fiançailles, mais le rendit père du Messie ; le second le fit fuir en Egypte, mais il sauva la vie de sa famille. Après le troisième, qui annonçait le retour dans sa patrie, le quatrième lui fit encore changer ses plans, le ramenant à Nazareth, là même où Jésus allait commencer l’annonce du Règne de Dieu. Dans tous ces bouleversements, le courage de suivre la volonté de Dieu se révéla donc vainqueur. Il en est ainsi de la vocation : l’appel divin pousse toujours à sortir, à se donner, à aller plus loin. Il n’y a pas de foi sans risque. C’est seulement en s’abandonnant avec confiance à la grâce, mettant de côté ses propres programmes et son propre confort, qu’on dit vraiment “oui” à Dieu. Et chaque “oui” porte du fruit, parce qu’il adhère à un dessein plus grand, dont nous n’apercevons que des détails, mais que l’Artiste divin connaît et porte en avant, pour faire de chaque vie un chef-d’œuvre. En ce sens, saint Joseph représente une icône exemplaire de l’accueil des projets de Dieu. Mais le sien est un accueil actif : jamais défaitiste ou qui abandonne, il « n’est pas un homme passivement résigné. Il est fortement et courageusement engagé » (Patris corde, n. 4). Puisse-t-il aider chacun, particulièrement les jeunes en discernement, à réaliser les rêves de Dieu pour eux ; puisse-t-il inspirer l’initiative courageuse de dire “oui” au Seigneur, qui toujours surprend et jamais ne déçoit !

Une seconde parole marque l’itinéraire de saint Joseph et de la vocation : service. Des Evangiles ressort la manière dont il a vécu en tout pour les autres et jamais pour lui-même. Le Peuple saint de Dieu l’appelle très chaste époux, révélant ainsi sa capacité à aimer sans rien retenir pour lui. En libérant l’amour de toute possession, il s’ouvrit en effet à un service encore plus fécond : son soin aimant a traversé les générations, sa garde attentive l’a rendu patron de l’Eglise. Il est aussi le patron de la bonne mort, lui qui a su incarner le sens oblatif de la vie. Son service et ses sacrifices ont été possibles, mais seulement parce qu’ils étaient soutenus par un amour plus grand : « Toute vraie vocation naît du don de soi qui est la maturation du simple sacrifice. Ce type de maturité est demandé aussi dans le sacerdoce et dans la vie consacrée. Là où une vocation matrimoniale, célibataire ou virginale n’arrive pas à la maturation du don de soi en s’arrêtant seulement à la logique du sacrifice, alors, au lieu de se faire signe de la beauté et de la joie de l’amour elle risque d’exprimer malheur, tristesse et frustration » (ibid., n. 7).

Le service, expression concrète du don de soi, ne fut pas seulement pour saint Joseph un idéal élevé, mais il devint une règle de vie quotidienne. Il s’employa à trouver et à aménager un logement où faire naître Jésus; il se prodigua pour le défendre de la fureur d’Hérode en organisant un voyage rapide en Égypte; il s’empressa de retourner à Jérusalem à la recherche de Jésus perdu; il entretint sa famille en travaillant, même en terre étrangère. Il s’adapta, en somme, aux diverses circonstances avec l’attitude de celui qui ne perd pas courage si la vie ne va pas comme il veut : avec la disponibilité de celui qui vit pour servir. Dans cet esprit, Joseph accueillit les nombreux et souvent imprévus voyages de la vie : de Nazareth à Bethléem pour le recensement, puis en Égypte et encore à Nazareth, et chaque année à Jérusalem, bien disposé chaque fois à aller à la rencontre de circonstances nouvelles, sans se plaindre de ce qui arrivait, prêt à aider pour régler les situations. On peut dire qu’il a été la main tendue du Père céleste à son Fils sur la terre. Il ne peut donc qu’être un modèle pour toutes les vocations, qui sont appelées à ceci : être les mains laborieuses du Père pour ses fils et ses filles.

J’aime penser alors à saint Joseph, gardien de Jésus et de l’Eglise, comme gardien des vocations. De sa disponibilité à servir provient en effet, son soin dans la garde. « Il se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte » (Mt 2, 14), dit l’Evangile, indiquant sa promptitude et son dévouement pour sa famille. Il ne perdit pas de temps à réfléchir sur ce qui n’allait pas, pour ne pas se dérober à celui qui lui était confié. Ce soin attentif et attentionné est le signe d’une vocation réussie. C’est le témoignage d’une vie touchée par l’amour de Dieu. Quel bel exemple de vie chrétienne nous offrons lorsque nous ne poursuivons pas obstinément nos ambitions et que nous ne nous laissons pas paralyser par nos nostalgies, mais que nous prenons soin de ce que le Seigneur, à travers l’Eglise, nous confie ! Alors Dieu répand son Esprit, sa créativité, sur nous; et il opère des merveilles, comme en Joseph.

En plus de l’appel de Dieu – qui réalise nos plus grands rêves – et de notre réponse – qui se réalise dans le service disponible et dans le soin attentif -, il y a un troisième aspect qui traverse la vie de saint Joseph et la vocation chrétienne, en rythmant le quotidien : la fidélité. Joseph est l’« homme juste » (Mt 1, 19), qui, dans le silence actif de chaque jour, persévère dans l’adhésion à Dieu et à ses plans. Dans un moment particulièrement difficile, il se met à “considérer toutes les choses” (cf. v. 20). Il médite, pondère : il ne se laisse pas dominer par la hâte, ne cède pas à la tentation de prendre des décisions hâtives, ne suit pas l’instinct et ne vit pas dans l’immédiat. Il cultive tout dans la patience. Il sait que l’existence ne s’édifie que sur une adhésion continue aux grands choix. Cela correspond à la douceur laborieuse et constante avec laquelle il a exercé l’humble métier de charpentier (cf. Mt 13, 55), pour lequel il n’inspira pas les chroniques du temps, mais le quotidien de chaque père, de chaque travailleur, de chaque chrétien au long des siècles. Parce que la vocation, tout comme la vie, mûrit seulement à travers la fidélité de chaque jour.

Comment s’alimente cette fidélité ? A la lumière de la fidélité de Dieu. Les premières paroles que saint Joseph s’est entendu adresser en songe furent l’invitation à ne pas avoir peur, parce que Dieu est fidèle à ses promesses : « Joseph, fils de David, ne crains pas » (Mt 1, 20). Ne crains pas : ce sont les paroles que le Seigneur t’adresse aussi, chère sœur, et cher frère, quand, malgré les incertitudes et les hésitations, tu ressens comme ne pouvant plus être différé le désir de lui donner ta vie. Ce sont les mots qu’il te répète quand, là où tu te trouves, peut-être au milieu d’épreuves et d’incompréhensions, tu luttes pour suivre chaque jour sa volonté. Ce sont les paroles que tu redécouvres lorsque, sur le chemin de l’appel, tu retournes au premier amour. Ce sont les paroles qui, comme un refrain, accompagnent celui qui dit oui à Dieu par sa vie comme saint Joseph : dans la fidélité de chaque jour.

Cette fidélité est le secret de la joie. Dans la maison de Nazareth, dit une hymne liturgique, il y avait « une joie limpide ». C’était la joie quotidienne et transparente de la simplicité, la joie qu’éprouve celui qui garde ce qui compte : la proximité fidèle à Dieu et au prochain. Comme il serait beau si la même atmosphère simple et radieuse, sobre et pleine d’espérance, imprégnait nos séminaires, nos instituts religieux, nos maisons paroissiales ! C’est la joie que je vous souhaite, frères et sœurs, qui avec générosité avez fait de Dieu le rêve de votre vie, pour le servir dans les frères et dans les sœurs qui vous sont confiés, à travers une fidélité qui est déjà en soi témoignage, à une époque marquée par des choix passagers et des émotions qui disparaissent sans laisser la joie. Que saint Joseph, gardien des vocations, vous accompagne avec un cœur de père !

Rome, Saint Jean de Latran, 19 mars 2021, Fête de Saint Joseph

François


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Quelques chiffres France

En 2008
15 008 prêtres diocésains
4 632 prêtres religieux

Les ordinations
96 ordinations de prêtres diocésains en 2012 (150 avec Religieux)
89 ordinations de prêtres diocésains en 2009
98 ordinations de prêtres diocésains en 2008
101 ordinations de prêtres diocésains en 2007
32 ordinations presbytérales de religieux en 2007

2 250 diacres permanents en service
94 ordinations de diacres permanents en 2008
121 ordinations de diacres permanents en 2007
101 ordinations de diacres permanents en 2006

Les instituts religieux masculins (1er janvier 2009)
7 504 religieux résidant en France (7 033 français) :
1 185 moines (dont 77 étrangers)

Des jeunes se préparent à :
–> devenir prêtres diocésains (2009-2010)
125 entrées en 1ère année de formation au ministère de prêtre diocésain
(au 15 novembre 2009)
756 séminaristes en formation en 2009 (non compris les propédeutiques)
–> devenir religieux (2008-2009)
79 novices français dont 35 moines

(source : SNV)

 

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Prière


Christ Jésus,
serviteur de l’amour du Père,
Tu es venu parmi nous,
Pour nous appeler à vivre
Avec Toi et comme Toi
Pour un monde plus juste
et plus fraternel,
Tu appelles toutes tes créatures
À participer à ta mission
Suscite en ton Église,
Des disciples ardents,
Conduits par le souffle de l’Esprit
Loué sois-tu Seigneur
Pour les consacrés et les prêtres
Serviteurs de ton peuple
Que ton Esprit guide
Les jeunes que tu appelles
A être signes de ta charité et de ton espérance
Qu’à travers toutes les vocations
Se révèle ton visage
De lumière et de paix
Amen




MESSAGE OF HIS HOLINESS POPE FRANCIS
FOR THE 58th WORLD DAY OF PRAYER FOR VOCATIONS

See the Formation of the Missionaries of Africa
Statistics Students - Prayer of the Missionaries of Africa for Vocations

25 April 2021 - FOURTH SUNDAY OF EASTER

Photo du webmaster à l'angelus fevrier 2009

Saint Joseph: The Dream of Vocation

Dear brothers and sisters,

8 December last, the one hundred fiftieth anniversary of the declaration of Saint Joseph as Patron of the Universal Church, marked the beginning of a special year devoted to him (cf. Decree of the Apostolic Penitentiary, 8 December 2020). For my part, I wrote the Apostolic Letter Patris Corde, whose aim was “to increase our love for this great saint”. Saint Joseph is an extraordinary figure, yet at the same time one “so close to our own human experience”. He did not do astonishing things, he had no unique charisms, nor did he appear special in the eyes of those who met him. He was not famous or even noteworthy: the Gospels do not report even a single word of his. Still, through his ordinary life, he accomplished something extraordinary in the eyes of God.

God looks on the heart (cf. 1 Sam 16:7), and in Saint Joseph he recognized the heart of a father, able to give and generate life in the midst of daily routines. Vocations have this same goal: to beget and renew lives every day. The Lord desires to shape the hearts of fathers and mothers: hearts that are open, capable of great initiatives, generous in self-giving, compassionate in comforting anxieties and steadfast in strengthening hopes. The priesthood and the consecrated life greatly need these qualities nowadays, in times marked by fragility but also by the sufferings due to the pandemic, which has spawned uncertainties and fears about the future and the very meaning of life. Saint Joseph comes to meet us in his gentle way, as one of “the saints next door”. At the same time, his strong witness can guide us on the journey.

Saint Joseph suggests to us three key words for each individual’s vocation. The first is dream. Everyone dreams of finding fulfilment in life. We rightly nurture great hopes, lofty aspirations that ephemeral goals – like success, money and entertainment – cannot satisfy. If we were to ask people to express in one word their life’s dream, it would not be difficult to imagine the answer: “to be loved”. It is love that gives meaning to life, because it reveals life’s mystery. Indeed, we only have life if we give it; we truly possess it only if we generously give it away. Saint Joseph has much to tell us in this regard, because, through the dreams that God inspired in him, he made of his life a gift.

The Gospels tell us of four dreams (cf. Mt 1:20; 2:13.19.22). They were calls from God, but they were not easy to accept. After each dream, Joseph had to change his plans and take a risk, sacrificing his own plans in order to follow the mysterious designs of God, whom he trusted completely. We may ask ourselves, “Why put so much trust in a dream in the night?” Although a dream was considered very important in ancient times, it was still a small thing in the face of the concrete reality of life. Yet Saint Joseph let himself be guided by his dreams without hesitation. Why? Because his heart was directed to God; it was already inclined towards him. A small indication was enough for his watchful “inner ear” to recognize God’s voice. This applies also to our calling: God does not like to reveal himself in a spectacular way, pressuring our freedom. He conveys his plans to us with gentleness. He does not overwhelm us with dazzling visions but quietly speaks in the depths of our heart, drawing near to us and speaking to us through our thoughts and feelings. In this way, as he did with Saint Joseph, he sets before us profound and unexpected horizons.

Indeed, Joseph’s dreams led him into experiences he would never have imagined. The first of these upended his betrothal, but made him the father of the Messiah; the second caused him to flee to Egypt, but saved the life of his family. After the third, which foretold his return to his native land, a fourth dream made him change plans once again, bringing him to Nazareth, the place where Jesus would begin his preaching of the Kingdom of God. Amid all these upheavals, he found the courage to follow God’s will. So too in a vocation: God’s call always urges us to take a first step, to give ourselves, to press forward. There can be no faith without risk. Only by abandoning ourselves confidently to grace, setting aside our own programmes and comforts, can we truly say “yes” to God. And every “yes” bears fruit because it becomes part of a larger design, of which we glimpse only details, but which the divine Artist knows and carries out, making of every life a masterpiece. In this regard, Saint Joseph is an outstanding example of acceptance of God’s plans. Yet his was an active acceptance: never reluctant or resigned. Joseph was “certainly not passively resigned, but courageously and firmly proactive” (Patris Corde, 4). May he help everyone, especially young people who are discerning, to make God’s dreams for them come true. May he inspire in them the courage to say “yes” to the Lord who always surprises and never disappoints.

A second word marks the journey of Saint Joseph and that of vocation: service. The Gospels show how Joseph lived entirely for others and never for himself. The holy people of God invoke him as the most chaste spouse, based on his ability to love unreservedly. By freeing love from all possessiveness, he became open to an even more fruitful service. His loving care has spanned generations; his attentive guardianship has made him patron of the Church. As one who knew how to embody the meaning of self-giving in life, Joseph is also the patron of a happy death. His service and sacrifices were only possible, however, because they were sustained by a greater love: “Every true vocation is born of the gift of oneself, which is the fruit of mature sacrifice. The priesthood and consecrated life likewise require this kind of maturity. Whatever our vocation, whether to marriage, celibacy or virginity, our gift of self will not come to fulfilment if it stops at sacrifice; were that the case, instead of becoming a sign of the beauty and joy of love, the gift of self would risk being an expression of unhappiness, sadness and frustration” (ibid., 7).

For Saint Joseph, service – as a concrete expression of the gift of self – did not remain simply a high ideal, but became a rule for daily life. He strove to find and prepare a place where Jesus could be born; he did his utmost to protect him from Herod’s wrath by arranging a hasty journey into Egypt; he immediately returned to Jerusalem when Jesus was lost; he supported his family by his work, even in a foreign land. In short, he adapted to different circumstances with the attitude of those who do not grow discouraged when life does not turn out as they wished; he showed the willingness typical of those who live to serve. In this way, Joseph welcomed life’s frequent and often unexpected journeys: from Nazareth to Bethlehem for the census, then to Egypt and again to Nazareth, and every year to Jerusalem. Each time he was willing to face new circumstances without complaining, ever ready to give a hand to help resolve situations. We could say that this was the outstretched hand of our heavenly Father reaching out to his Son on earth. Joseph cannot fail to be a model for all vocations, called to be the ever-active hands of the Father, outstretched to his children.

I like to think, then, of Saint Joseph, the protector of Jesus and of the Church, as the protector of vocations. In fact, from his willingness to serve comes his concern to protect. The Gospel tells us that “Joseph got up, took the child and his mother by night” (Mt 2:14), thus revealing his prompt concern for the good of his family. He wasted no time fretting over things he could not control, in order to give full attention to those entrusted to his care. Such thoughtful concern is the sign of a true vocation, the testimony of a life touched by the love of God. What a beautiful example of Christian life we give when we refuse to pursue our ambitions or indulge in our illusions, but instead care for what the Lord has entrusted to us through the Church! God then pours out his Spirit and creativity upon us; he works wonders in us, as he did in Joseph.

Together with God’s call, which makes our greatest dreams come true, and our response, which is made up of generous service and attentive care, there is a third characteristic of Saint Joseph’s daily life and our Christian vocation, namely fidelity. Joseph is the “righteous man” (Mt 1:19) who daily perseveres in quietly serving God and his plans. At a particularly difficult moment in his life, he thoughtfully considered what to do (cf. v. 20). He did not let himself be hastily pressured. He did not yield to the temptation to act rashly, simply following his instincts or living for the moment. Instead, he pondered things patiently. He knew that success in life is built on constant fidelity to important decisions. This was reflected in his perseverance in plying the trade of a humble carpenter (cf. Mt 13:55), a quiet perseverance that made no news in his own time, yet has inspired the daily lives of countless fathers, labourers and Christians ever since. For a vocation – like life itself – matures only through daily fidelity.

How is such fidelity nurtured? In the light of God’s own faithfulness. The first words that Saint Joseph heard in a dream were an invitation not to be afraid, because God remains ever faithful to his promises: “Joseph, son of David, do not be afraid” (Mt 1:20). Do not be afraid: these words the Lord also addresses to you, dear sister, and to you, dear brother, whenever you feel that, even amid uncertainty and hesitation, you can no longer delay your desire to give your life to him. He repeats these words when, perhaps amid trials and misunderstandings, you seek to follow his will every day, wherever you find yourself. They are words you will hear anew, at every step of your vocation, as you return to your first love. They are a refrain accompanying all those who – like Saint Joseph – say yes to God with their lives, through their fidelity each day.

This fidelity is the secret of joy. A hymn in the liturgy speaks of the “transparent joy” present in the home of Nazareth. It the joy of simplicity, the joy experienced daily by those who care for what truly matters: faithful closeness to God and to our neighbour. How good it would be if the same atmosphere, simple and radiant, sober and hopeful, were to pervade our seminaries, religious houses and presbyteries! I pray that you will experience this same joy, dear brothers and sisters who have generously made God the dream of your lives, serving him in your brothers and sisters through a fidelity that is a powerful testimony in an age of ephemeral choices and emotions that bring no lasting joy. May Saint Joseph, protector of vocations, accompany you with his fatherly heart!

Rome, from Saint John Lateran, 19 March 2021, Feast of Saint Joseph

Francis