Témoignages

Avec Georges Bergantz M.AFR, 60 ans de serment en 2009.

Une joyeuse équipe scoute, élèves de l’Institution Lavigerie d’Aîn-Séfra où Georges a enseigné et qu’il continue de soutenir à travers une Association.

Origine d’une vocation
Mon premier témoignage évoque l’origine de ma vocation, le second je le vis dans ma retraite.

J’avais cinq ans quand je suis entré à l’école maternelle. Un jour, sœur Émilienne – un ange – qui présidait notre classe, a demandé à chaque élève ce qu’il voulait faire plus tard. Quand ce fut mon tour, j’ai répondu : « Missionnaire ! ». Aussi, quand à la sortie des cours, ma mère s’est présentée pour me récupérer, la sœur s’est empressée de lui rapporter ma réponse. Je me souviens simplement que maman s’est mise à pleurer.

Pourtant ma réponse n’avait rien de surprenant : tous les soirs, maman me faisait prier « pour les petits africains qui ne connaissaient pas le petit Jésus » et, chaque mois, quand nous arrivait la revue missionnaire, probablement celle des Spiritains, elle m’en commentait les images… Déjà ma vocation missionnaire était « africaine ».


Georges au milieu de l’équipe de foot d’Aïn-Sefra, 1952-1953.

À onze ans, j’entre au petit séminaire de Metz. En sixième, nous disposions d’un livre d’Histoire de France édité par les Frères des Écoles Chrétiennes. Chaque chapitre était suivi d’une lecture en rapport avec les événements historiques traités. Après les pages consacrées à la conquête de l’Algérie, la lecture portait sur le Cardinal Lavigerie et son action antiesclavagiste. L’illustration qui l’accompagnait montrait une oasis où arrivait une colonne d’esclaves noirs enchaînés sous la garde d’un arabe. Ce fut le déclic : je serai Père Blanc au Sahara.

Retraite
et Association

Je bénis le ciel de m’avoir accordé assez longue vie pour voir de mes anciens élèves d’Aïn-Sefra (Algérie Sud Ouest) parvenus à la retraite et installés en France. Ils m’ont repéré via Internet et nous nous sommes retrouvés à Bry-sur-Marne, eux venant de Narbonne, Blois, Rouen, Grenoble, Dijon. Ce fut d’abord pour évoquer les souvenirs, exprimer leur reconnaissance ; puis de créer une Association des Anciens d’Aïn-Sefra, aussi bien musulmans que chrétiens, comme autrefois à « l’Institution Lavigerie ». Mieux encore, ayant constaté, durant leurs vacances en Algérie, combien les actions sociales et culturelles se délabraient, ils projettent d’établir des “Actions d’aide et de solidarité avec toute association séfraouie ayant pour but la promotion et la sauvegarde des jeunes” (Article 2 des statuts).

On ne saurait rêver plus belle récompense pour un éducateur !


Dessin de Georges

Georges Bergantz
Bry-sur-Marne