NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père James Barry

1916 - - 2008

Pendant les dernières années de sa vie, retraité à Glasgow, ceux qui visitaient Jim le trouvaient souvent absorbé dans la lecture d’un livre sérieux, jamais d’un ‘roman’. S’il ne lisait pas, il semblait songer en regardant le ciel, absorbé par quel­que pensée profonde et toujours perdu dans un nuage de fumée car il fumait la pipe. Jim réfléchissait et se préoccupait beaucoup des petits problèmes de sa vie et des grands problèmes du monde. Beaucoup de questions et peu de réponses au milieu de la « nuée de l’inconnaissa­­ble » comme disaient quelques confrères ! Mais l’accueil était chaleureux et la porte de sa chambre toujours ouverte. Il saluait toujours avec la même formule : « Hello, friend. Welcome ! » S’enfonçant dans son fauteuil, Jim savourait d’avance la conversation qui allait suivre. Il aimait donner son avis, se décharger de ses questions, conseiller les autres, les encourager.

Né à Renfrew (Écosse) en 1916, James Barry est l’aîné de quatre garçons dont l’un, Patrick, meurt encore enfant. Toute sa vie Jim gardera des liens étroits avec les deux autres, Jack et Michael, et avec leurs familles.
Le père de Jim travaille comme charpentier et sa mère s’occupe de la maison. Les deux parents sont bons musiciens et transmettent l’amour de la musique aux enfants. Jim racontait souvent comment il devait passer des heures à pratiquer le violon. La musique sera un élément important de sa vie missionnaire en Ouganda. À sa retraite, il aimera écouter de la musique classique et jouer du pipeau. Tout cela l’aide à se détendre.

Après cinq ans d’études secondaires dans l’école de sa ville, Jim les complète au petit séminaire de la Société. Suivent deux années de philosophie à Autreppe, en Belgique, le noviciat à Maison-Carrée et le scolasticat à Carthage pour trois ans et demi seulement.
Ses formateurs apprécient sa vie de prière, ses relations faciles en communauté, son caractère ferme et son bon jugement. Ils remarquent aussi une certaine naïveté qui lui fait prendre toute parole au sérieux ! De fait, combien de fois les confrères durent le remonter après une bonne blague en lui disant : « Ne prends pas cela au sérieux, Jim. Je plaisante ! » Alors, un large sourire illuminait son visage.
Il ne peut terminer sa théologie à Carthage car les Forces alliées étant débarquées au Maroc et en Algérie, les scolastiques britanniques doivent essayer de retourner à la maison. Ce sont des jours dramatiques dont Jim gardera le souvenir bien vivant. Il tient le journal de son exode et le racontera souvent par la suite. Il se souvient surtout de deux événements. Un jour, sur le navire où il embarque à Alger, un marin lui dit qu’ils vont sûrement être attaqués et qu’ils feront naufrage. Pourquoi ? Parce qu’il y a trop de ‘corbeaux’ à bord du bateau. Il s’agit bien sûr d’une allusion au costume clergy man noir de Jim. Superstitions de marins ! Quand ils débarquent sains et saufs à Liverpool, le même marin vient s’excuser en disant qu’avec Jim le voyage avait été non seulement bon, mais joyeux. La deuxième anecdote, c’est que le commandant du navire, apprenant que Jim a un frère dans la marine royale, quelque part sur la Méditerranée, retrouva sa trace à Gilbraltar et permit à Jim de quitter le bateau pour aller le saluer. Il y avait quatre ans qu’ils ne s’étaient vus.Après cette évacuation d’Afrique du Nord, Jim et les autres scolastiques britanniques complètent leur théologie à notre maison de St Boswells, en Écosse. Le 19 juin 1943, Jim est ordonné prêtre à Edin­burgh.

Comme beaucoup de confrères à cette époque, Jim ne peut partir im­médiatement pour l’Afrique. Il en­seigne et rend service comme économe pendant six ans. Il n’est pas très à l’aise dans la fonction d’économe car il y a trop d’imprévus. Mais il aime la discipline et la vie organisée d’un professeur avec des programmes précis et des objectifs fixés d’avance. C’est cependant avec soulagement qu’il reçoit enfin, en 1949, sa nomination pour l’Ouganda.

Quand il écrit son accord au Provincial, il lui dit qu’il a déjà acheté une grammaire et un dictionnaire luganda et qu’il commence par apprendre l’alphabet. Durant le voyage vers l’Afrique en paquebot, en compagnie du P. Jeremiah O’Leary, l’équipage nomme Jim au poste de « président du comité des sports et des loisirs, pour la classe touriste » ! Cette responsabilité, il la prend au sérieux et cela l’angoisse un peu. Une escale à l’Île Sainte-Hélène lui permet de reprendre courage en visitant la tombe de Napoléon… un de ses héros !
Jim passe sa première année en Ouganda à Ggoli. Il est très heureux en compagnie de deux autres jeunes confrères. Il écrit dans une lettre :

« On se transmet l’information : si vous désirez une bonne rigolade, visitez les confrères de Ggoli. » Dans la même lettre, il confesse que sa nomination à Bujuni l’a beaucoup déçu et qu’il a pris trois jours pour s’en remettre. Mais, comme cela lui arrive souvent dans la vie, ses craintes sont vaines et il est très heureux à Bujuni où il continue à apprendre la langue. Il commence à faire du ministère et y apprend à construire des écoles ! De fait, ce sera dans les écoles et l’éducation que Jim passera le reste de ses années en Ouganda. À Rubaga, il est directeur diocésain des écoles (Education Secretary). Il retourne à l’enseignement, ce qui est vraiment dans ses cordes. En 1956, il reçoit sans surprise sa nomination pour le petit séminaire de Kisubi. Il y travaille jusqu’à son départ définitif de l’Ouganda, en 1977.

À Kisubi, Jim s’épanouit beaucoup plus que s’il était resté en Écosse comme enseignant. De fait, en 1959, le Provincial de Grande-Bretagne lui demande d’enseigner pendant un semestre au petit séminaire que nous avions en Écosse. Après avoir remercié le Provincial de l’invitation, il lui dit que ce séjour en Écosse lui a permis de se rendre compte combien il est heureux de vivre à Kisubi. « Les jeunes d’aujourd’hui, écrit-il, me dépassent complètement et je n’ai jamais de ma vie rencontré une telle bande de névropathes ! » (L’auteur de cette notice se permet de confesser qu’il était l’un de ces jeunes…)

À Kisubi, Jim enseigne l’anglais, l’histoire, la géographie et la bible. Il donne des cours de musique et anime une fanfare qui contribue au renom du séminaire. En plus, Jim trouve du temps pour faire du ministère dans la communauté des frères Banakaroli.
Pendant ses années à Kisubi, Jack, le frère de Jim, vient y résider avec sa famille pendant une dizaine d’années. Jack travaillait pour le gouvernement (Colonial Office). Il y fut enseignant puis directeur d’une école technique. Chaque dimanche après-midi, sur son piki-piki, Jim va le visiter au grand plaisir de ses quatre nièces. Chaque année, avant Noël, Jim s’occupe des jeunes pendant que les parents vont faire les achats pour la fête dans les commerces de Kampala. Jim et ses nièces, pendant ce temps, ont pour mission de décorer l’arbre traditionnel.
Jim est si heureux de vivre à Kisubi qu’il réussit, en 1970, avec l’appui de l’archevêque, à refuser une nomination pour un service en Province.

En 1976, après cinq mois d’hôpital, il passe la plus grande partie de sa convalescence en?Australie. Il retrouve deux de ses frères et leurs familles, émigrés là-bas. Jim est enchanté de ces vacances et il écrit : « Après cinq mois d’hôpital, les nuages se sont dispersés. Mentalement et physiquement, je suis prêt à reprendre le service dans cet Ou­gan­da en proie à tous les malheurs. » C’est l’époque d’Idi Amin Dada.
De l’Australie, Jim pense retourner directement en Ouganda après une brève escale à Londres. Mais sur l’avis des médecins, il change ses plans. Ils lui conseillent de ne plus retourner sous le soleil des tropiques. Jim, résigné, accepte une nomination à Glasgow.
Il s’installe là-bas et rapidement il trouve à rendre service dans les paroisses de la ville. Il collabore aussi aux activités des groupes de parents et amis des Pères Blancs qui cherchent à soutenir financièrement la mission. Plusieurs curés comptent sur lui pour le ministère d’été et Jim ne sait pas dire non. De mai à octobre, il est pris par le service des paroisses, un service qu’il rendra même après avoir dépassé les 80 ans.

Les groupes de parents et d’amis s’appuient de plus en plus sur lui et Jim participe à leurs activités, que ce soit une soirée de bingo ou une autre de danse. Grâce à ses encouragements et à sa présence, Jim entraîne plusieurs aînés à suivre son exemple et à continuer leurs activités de bienfaisance pour la mission.

De 1979 à 1987, Jim devient supérieur de la maison de Glasgow. Comme toujours, il remplit ce service avec dévouement… Comme chacun de nous, il trouve difficile de régler les petits conflits qui se présentent dans la communauté. Il en prend trop sur lui et le Provincial lui rappelle alors qu’il doit prendre ses congés annuels et hebdomadaires.

Désireux de se tenir à jour en bible et en théologie, Jim s’accorde une année sabbatique, à l’âge de 71 ans, en commençant par la session et la retraite de Jérusalem. Même à plus de 80 ans, en compagnie d’un autre confrère, il ira encore suivre de petites sessions bibliques. Il est toujours heureux de faire connaissance avec de nouvelles personnes et lui-même devient vite populaire parmi les sessionnistes.
À partir de 1987, dégagé de la responsabilité de supérieur, Jim prend une retraite paisible et joyeuse dans la même communauté. Aussi longtemps qu’il le peut, il continue à aider dans les paroisses et dans notre maison. Il aime présider la messe quotidienne de la communauté où le public est admis. Son homélie est toujours appréciée et Jim sait faire oublier qu’elle est un peu longue.

Ayant maintenant plus de temps libre, Jim passe de longues heures tranquilles à la chapelle. Dans sa chambre, il s’adonne à la lecture et écoute de la musique classique. Son goût pour la musique le conduit à apprendre et jouer du pipeau et il compose quelques airs. Il aurait bien aimé pouvoir jouer encore du violon.

Il garde de bons contacts avec les membres de sa famille qui vivent en Afrique du?Sud et en?Australie. Son frère Jack lui téléphone une fois par semaine pour prendre des nouvelles des uns et des autres, du club de football Celtic, et pour se rappeler comment le plain-chant grégorien était une bonne chose. La conversation dure exactement 20 minutes et c’est un des sommets de la semaine de Jim.
Après la longue visite de 1976, Jim retourne deux fois encore en?Australie pour soutenir la famille dans des moments difficiles. La famille le lui rend bien et vient le visiter dans son grand âge. Jim apprécie surtout la visite de ses nièces et de leurs enfants.

Si en 1959, il avait écrit qu’il ne comprenait plus rien aux nouvelles générations, dans sa vieillesse Jim leur accorde toute sa confiance et son admiration. Il est fier de sa famille et s’intéresse aux études, au travail et à la vie de tous.Jim reste fidèle à la vie communautaire et apprécie particulièrement « la récréation » du soir.

Les problèmes de santé qui ont empêché son retour en Afrique semblent maintenant oubliés depuis qu’il réside en Écosse. On peut dire qu’il est en bonne santé.?Il doit cependant subir trois opérations à la hanche et à la fin, il a de la difficulté à marcher.
À la fin de 2007, c’est avec surprise que nous apprenons que les médecins lui ont découvert un cancer. Jim est traité aux rayons et commence à perdre son appétit. Il dort mal et se désintéresse de tout. Le 11 février 2008, une grave pneumonie le conduit à l’hôpital où il meurt sitôt après son admission. À ses côtés, se trouvent le frère Ray Leggett et le père John McLean. C’est la fête de Notre-Dame de Lourdes.

La messe des funérailles a été célébrée à la paroisse, trois jours plus tard. Le Provincial présidait, assisté de 14 concélébrants, confrères et prêtres des diocèses où Jim avait travaillé.
Jim aurait particulièrement appré­cié la présence de sa nièce et de sa petite-nièce, venues d’Austra­lie, et d’un cousin venu d’Angle­terre.

Les membres des groupes d’amis et de parents sont également présents en grand nombre tout comme les fidèles de la messe quotidienne de notre communauté.

L’homélie nous a rappelé que Jim était un homme qui cherchait toujours à comprendre, un homme en recherche de la vérité profonde. Jim était aussi un homme de foi et d’une grande simplicité.

Pendant que les confrères chantaient le Sancta Maria, Jim a été inhumé dans un lot réservé aux Missionnaires d’Afrique. Nous ressentons beaucoup son absence dans notre communauté de Glasgow et nous prions pour qu’au paradis il trouve réponse à toutes ses questions. Qu’il repose en paix et dans la joie en compagnie de son Seigneur qu’il a servi avec grande loyauté.

Chris Wallbank

 





Père Charles BRUNET
1918 - - 2008

Le père Charles Brunet est né le 31 janvier 1918 dans la paroisse des Saints-Anges de Lachine, dans l’archidiocèse de Montréal. Il a été marqué par ses parents qui l’ont beaucoup aidé. À ce propos voici le témoignage du père Michel Carbonneau dans son homélie des funérailles : « Quand je pense au père Charles Brunet, je veux souligner tout l’amour et la reconnaissance qu’il avait pour ses parents. Plusieurs fois, Charles m’a parlé des sacrifices que ses parents, peu fortunés, faisaient pour procurer le nécessaire à leurs enfants. C’était souvent avec les larmes aux yeux qu’il évoquait la foi, l’abnégation et le courage de sa mère et de son père qui l’ont profondément marqué dans sa foi et son sens du devoir. De là lui vient cette piété profonde et fidèle, cette foi solide comme le roc qui l’a toujours distingué et soutenu dans sa vocation missionnaire ».

Après l’école primaire Charles poursuit ses études au Collège Grasset de Montréal, une école secondaire tenue par les Sulpiciens. C’est là aussi qu’il fait les deux années de philosophie scolastique. À la fin de ces années dans ce collège, le supérieur donne l’appréciation suivante : « Charles est un excellent jeune homme, très sérieux et très consciencieux. Il est toujours parmi les premiers de sa classe. Nous avons pleine confiance en lui. Il semble bien que ce soit une vocation mûrie… »

Charles Brunet entre chez les Pères Blancs en septembre 1939. D’abord une année au postulat d’Éverell, près de Québec, pour la première année de théologie puis une année de noviciat à St-Martin, près de Montréal. Il entre au scolasticat d’Eastview en août 1941 pour les trois dernières années de théologie. C’est là qu’il fait son Serment missionnaire, le 18 juin 1943. Il est ordonné prêtre le 3 juin 1944 par Mgr Leblanc, évêque d’Ottawa.

Après quelques mois d’étude en pédagogie à Montréal, et un petit repos à Québec, Charles va aux États-Unis, d’abord comme professeur à Alexandria Bay, puis comme procureur à Washington. Très vite on le rappelle au Canada pour être directeur du postulat des frères situé d’abord à Éverell puis à St-Martin.

Au début de 1949, comme la santé de Charles s’est améliorée, il peut partir enfin pour l’Ouganda. On lui recommande quand même d’éviter de se surmener. Il fera un séjour de 10 ans en Ouganda, où il est successivement à Mbarara, à l’école normale d’Ibanda, à la fondation de la paroisse de Rubanda, au petit séminaire de Kitabi, à la paroisse de Makiro, et au collège de Butiti comme professeur.
À la fin de 1958, il part en congé au Canada. Pour lui permettre de refaire sa santé, on lui demande de prolonger son séjour en étant économe au noviciat de St-Martin, et puis d’aider à la procure de Moncton. En 1962 il fait sa grande retraite à Rome et repart en Ouganda pour un autre séjour d’environ 11 ans. Après quelques mois comme vicaire et économe à Rushoroza (Kabale), il va comme professeur à l’école publique de Butobere et, pendant plusieurs années. il est trésorier diocésain à Kabale. Il y remplace aussi le vicaire général pendant quelques mois.

En 1973 il rentre au Canada. Il n’est pas fort de santé et se sent souvent fatigué. C’est donc un adieu définitivement à l’Ouganda. Pendant plus de 20 ans, Charles aura été un missionnaire zélé, appliqué à son travail, avec un grand amour des Africains. Il était toujours prêt à rendre service selon ses possibilités.

Au Canada le père Brunet est nommé à diverses tâches. On le trouve à la maison provinciale de l’Acadie, à Ottawa, et surtout com­me supérieur à la procure de St-Hubert de Montréal pendant 20 ans. Il accomplit tous ces services avec humilité et générosité, cherchant avant tout le bien de la Société. En 2004, à l’occasion de ses 60 ans d’ordination, le Père provincial lui écrit pour le féliciter et le remercier pour les nombreux services rendus. Voici ce que le Père Brunet lui répond : « Vous avez passé en revue à peu près toutes les étapes de ma vie missionnaire et cela m’a rappelé bien des souvenirs. Je peux dire cependant que j’ai toujours accepté, sans poser de questions, les différentes fonctions qu’on m’a assignées. Je me suis souvent demandé toutefois ce qui avait incité mes Supé­rieurs à me charger de certaines responsabilités car j’ai toujours été bien conscient de mes limites. Je peux dire cependant que je me suis toujours efforcé de mon mieux de remplir les fonctions qu’on me confiait. J’ai toujours été heureux dans ce que je faisais, mais j’avoue que parfois j’ai souffert devant le peu de disponibilité que je trouvais chez certains. J’en prenais mon parti et, avec le temps, la Providence m’a fait comprendre que si je me laissais guider par l’Esprit, les choses s’aplaniraient. La dévotion au Saint-Esprit est depuis longtemps mon réconfort ».

Les dernières années ont été difficiles pour Charles au point de vue santé. Voici ce qu’écrit le Père Michel Carbonneau qui a longtemps vécu avec lui :
« Les derniers mois de la vie de notre confrère Charles ne furent pas faciles. Ses forces diminuaient, son cœur lui faisait mal. Il avait de plus en plus de difficulté à marcher. Il lui fallait sans cesse s’arrêter pour reprendre son souffle et attendre que la douleur qu’il ressentait dans la poitrine s’atténue. Une autre cause de souffrances était ses yeux qui faiblissaient. Sa vue diminuait beaucoup. Il devait se servir d’une loupe pour prier son bréviaire et célébrer l’Eucharistie tous les jours. Mais il le faisait toujours sans se plaindre. La prière du bréviaire et la célébration de l’Eucharistie étaient quelque chose de fondamental pour sa vie de prière et sa vie d’union avec le Christ. C’est là qu’il puisait sa force et la générosité dont il avait besoin pour continuer à marcher à la suite de Jésus. Nul doute qu’il unissait alors ses souffrances à celles du Christ qu’il a aimé de toutes ses forces et qu’il a suivi fidèlement jusque dans la mort. »

Le père Charles Brunet est décédé le 20 avril 2008 à l’hôpital St-Luc de Montréal. Il avait 90 ans. La veillée funèbre s’est tenue à la maison provinciale de l’Acadie et les funérailles ont été célébrées au même endroit le 25 avril, suivies de l’inhumation au cimetière de Saint-Martin de Laval dans le lot des Missionnaires d’Afrique.

Merci Charles pour tout ce que tu as été pour les tiens, tes amis, tes confrères et l’Ouganda. Que le Seigneur t’accorde la récompense promise à ses bons serviteurs.





Père Maurice CATOIR

1927 - - 2008

Maurice est né le 6 mars 1927 à St Venant (diocèse d’Arras), dans une famille profondément chrétienne. Sa sœur est religieuse Oblate de l’Eucharistie. Son père, médecin, est mort quand Maurice avait 11 ans ; ainsi Maurice a été éduqué par sa mère. Il fait ses études secondaires au petit séminaire d’Arras suivies d’un an de philosophie et d’un an de théologie au séminaire d’Issy-les-Moulineaux. Après quoi il fait son service militaire et les EOR. Il entre au noviciat de Maison-Carrée en 1948 et est ensuite envoyé à Monteviot (Écosse) pour y terminer sa théologie (serment missionnaire le 29 mai 1951 ; ordination sacerdotale le 31 mai 1952).

Les Pères qui l’ont accompagné durant sa formation sont unanimes à reconnaître ses qualités. Ainsi le Supérieur de Monteviot écrit : « Bonne mémoire, bon jugement, volonté forte. Travailleur patient et tenace. Excellent caractère, gai, souriant, toujours égal, charmant confrère. Il est un peu timide, embarrassé dans ses relations. Modèle de piété, d’humilité et de simplicité. Homme du devoir et de la règle. » On reconnaît déjà là celui que nous avons pu voir tout au long de sa vie missionnaire.
Dès le scolasticat, Maurice avait la réputation d’être très serviable. Il montrait son goût pour les gros travaux, en particulier le jardin. Un des formateurs écrit : « Il est très généreux et actif, il s’est donné au travail ingrat d’un jardin potager où les lapins et les faisans prenaient les fruits de sa sueur, jusqu’à ce qu’on trouve le moyen de s’en protéger. »

Sa première nomination a été Altkirch, pour y faire des études (1952) ; mais bientôt il est nommé secrétaire provincial. Il réussissait bien dans ce travail car il était soigneux, attentif aux détails, mais il n’était pas porté vers les machines à écrire ; bon nombre de ses lettres sont manuscrites, d’une belle calligraphie. Il se trouvait à ce poste quand la Province a déménagé de la rue Friant à la rue Verlomme (avril 1954).
En janvier 1955, Maurice peut enfin partir en Afrique, il est nommé à Koupéla (Haute Volta). Il apprend la langue mooré mais son manque d’oreille ne lui facilitait pas les choses. En septembre 1955, il est nommé au petit séminaire de Pabré (Ouagadougou) ; il y fera deux séjours, de 55 à 74, puis de 79 à 90. Au début, on lui confie l’enseignement du français et de l’anglais ; puis, en 60, il devient supérieur du séminaire. En 62, il a été conseiller du Régional ; on appréciait son jugement.

À l’époque les prêtres africains étaient encore très peu nombreux mais beaucoup de jeunes Voltaïques frappaient à la porte du séminaire. Maurice écrit en 57 : « La rentrée de septembre se fera avec 220 garçons, de la 7e à la philo. Les trois classes inférieures seront dédoublées. » Maurice s’est investi avec beaucoup d’énergie et de ténacité dans son travail. Il écrit encore : « Ce n’est pas que je sois malheureux au Séminaire, loin de là. Nous avons une communauté de jeunes… Je suis persuadé de l’importance du clergé africain… C’est avec joie que je me donne à la formation du futur clergé. »

Le Régional écrit à son sujet : « C’est un confrère de grande valeur à tout point de vue. Homme de Dieu, complètement donné à l’apostolat. Il s’est acquitté de sa fonction à Pabré avec désintéressement et discrétion. Il était estimé des élèves, très proche d’eux et les comprenait bien. C’est un homme très détaché, vivant pauvrement. À Pabré, il a mis en valeur le jardin et la vente des légumes était une source de rapports pour le séminaire. »

Durant ses congés en France, Maurice désirait encore rendre des services. Il écrit au Provincial en 60 : « Si je devais me rendre utile durant ce congé, je me sentirais plus à l’aise dans l’enseignement que dans la propagande, ayant des difficultés pour parler en public. »
En diverses occasions, Maurice a fait savoir au Régional qu’il n’était pas à l’aise dans le rôle de Supérieur du séminaire et pourtant il y a été maintenu 14 ans et s’en est finalement très bien tiré. Le Régional écrit en 62 : « Maurice était très compréhensif pour l’Africain qui, pour lui, jouit toujours d’un préjugé favorable… Il est très estimé de ses confrères qui lui font confiance, même s’ils constatent chez lui des limites. » Il attendait de pouvoir transmettre la charge à un prêtre africain.

Depuis longtemps, Maurice désirait autre chose et, en septembre 1974, il est nommé à Manga comme vicaire d’un abbé africain. Ce fut pour lui l’occasion de reprendre ses études de langue et de s’initier à la pastorale paroissiale, à la formation des catéchumènes. Il y resta 5 ans et, en 1979, on eut besoin à nouveau de lui à Pabré, non plus comme supérieur mais comme professeur d’anglais, ce qui lui convenait bien.

Il avait une conception assez stricte de la pauvreté, menant une vie spartiate comme ont pu en avoir les missionnaires en Afrique de l’Ouest au début du siècle (en 55, Pabré avait encore un grand bâtiment en banco). C’est ainsi qu’en 1976, on lui offrit la possibilité de faire la session et la grande retraite à Jérusalem mais il refusa, jugeant que c’était une dépense inutile pour la Société ; il préféra faire une retraite de 30 jours à Condat, dans le cadre de son congé en France.

En 1984, Maurice prit un congé en France ; il se sentait très fatigué car le fardeau était lourd : cours d’anglais, responsabilité d’une division, travaux manuels des élèves à enca­drer… Les examens médicaux ne décelèrent qu’une grande fatigue exigeant deux mois de repos, mais Maurice s’inquiétait de ne pas être à Pabré pour la rentrée. Pour lui, le devoir urgeait…
Maurice avait toujours gardé contact avec le diocèse de Koupéla et, en 90, on lui offrit une place de professeur au petit séminaire de Baskouré, ce qu’il accepta volontiers. Il se réjouissait de voir des abbés africains et des laïcs prendre leur part dans la charge de l’enseignement au séminaire.

En 1994, le Provincial de France lui demande s’il est prêt à accepter la charge de supérieur de la maison de Tassy. La négociation a été longue. Maurice écrit, en janvier 1995 : « C’est oui si vous trouvez en moi les aptitudes nécessaires. J’ai toujours été avec les jeunes et dans des communautés mixtes. J’ai été supérieur à Pabré de 1962 à 1974 mais je n’ai jamais été très à l’aise. J’ai peu d’attraits pour les responsabilités. Je ne conduis pas… Il me sera difficile d’animer la communauté. » Pour finir, Maurice acceptera, il se rendait compte qu’à son âge c’était un adieu à l’Afrique, mais il avait le sens de l’obéissance. Il a été nommé à Tassy en juillet 1996. Là encore il s’efforça de servir au mieux ses frères âgés.

En juin 2000, Maurice est nommé à Mours, pour s’occuper de l’accueil et du téléphone ; en novembre de la même année, il est Supérieur adjoint de la communauté. Pendant 7 ans, Maurice va mettre tout son cœur à accueillir avec le sourire ceux qui se présentaient à Mours, veillant à ce que chacun ait une chambre et cherchant à les mettre à l’aise, à répondre à leurs demandes. Il avait aussi à cœur de rendre divers services pour la maison, comme de dire à la cuisine le nombre de convives pour chaque repas, de mettre à jour le tableau de ceux qui animent la liturgie, de fermer chaque soir les portes de la maison, d’ouvrir la grille aux aurores, etc.
Maurice avait gardé le goût des travaux du jardin et y passait du temps chaque jour. À l’automne, il ramassait les fruits du verger et s’occupait du fruitier, de façon à fournir des pommes à la communauté durant l’hiver. Il aidait aussi à ramasser les feuilles mortes dans le parc.

Maurice a toujours gardé un contact suivi avec le Burkina Faso ; il se faisait envoyer l’Observateur de Ouaga. Il entretenait une correspondance avec ses anciens élèves de Pabré et de Baskouré de sorte que ceux-ci sont venus nombreux le voir à Mours. Abbés burkinabè de passage ou aux études en France faisaient le déplacement pour rencontrer celui qui les avait accompagnés durant leurs années de séminaire. L’un d’eux témoigne : « Le P. Maurice Catoir a été pour moi un vrai exemple de l’engagement et m’a toujours inspiré et ce sera un grand plaisir de rentrer en contact avec lui. »

Les cinq dernières années de la vie de Maurice ont été marquées par le cancer du pharynx. Avec des périodes de rémission, sa vie a été alors un combat épuisant, mené toujours avec courage : examens de scanner et autres, séances de chimio et de rayons à Osny (Pontoise). Sous l’effet de la maladie et du traitement, Maurice a eu de plus en plus de difficulté à se faire entendre, il a perdu l’appétit et même la capacité d’avaler. Dans les derniers temps, il a beaucoup souffert mais il ne se plaignait pas !
Ayant passé un certain temps à la clinique d’Osny, il a exprimé le désir de finir ses jours à Rueil, dans une autre clinique, non loin de sa sœur. Et c’est là qu’il est mort le 19 mars 2008. Il avait 81 ans. Les obsèques ont été célébrées à Mours le 25 mars devant une nombreuse assistance de confrères, gens de sa famille et amis.

Maurice nous laisse le souvenir d’un confrère extrêmement serviable, souriant, toujours aimable, d’une grande simplicité. Dans sa chambre, on n’a retrouvé que peu de choses ; il n’avait pas de télévision, pas d’ordinateur. Il était moins intéressé par l’électronique et toutes les nouveautés que par les relations humaines. Il aimait bien parler de ce qu’il avait vécu en mission, mais aussi de ses formateurs. Du P. Théo Moorman (Monteviot) Maurice avait gardé la religion du devoir et du service de ses frères.

On peut dire que la formation du clergé africain a été l’affaire de sa vie. En 1955, c’était la priorité absolue, on nous donnait comme consigne d’orienter les jeunes Africains vers le clergé diocésain et de les dissuader d’entrer dans notre Société missionnaire. Maurice a pris cette consigne au sérieux et il a eu du mal à admettre que la Société change de politique dans les années 80. Il a eu de quoi se réjouir en l’an 2000, quand on a ordonné en un seul jour 95 prêtres burkinabè à l’occasion du Jubilé ; il a pu se rendre compte que ses efforts n’avaient pas été vains, que Dieu les avait fait fructifier.

 




Père Jean BERTEAUX

1904 - - 2008

En apprenant le décès du père Jean Berteaux, à l’âge de 103 ans, des confrères ont dû se dire : « Il sera facile de rédiger sa notice nécrologique ! Évoquer 103 ans : que d’événements à raconter ! » Qu’on se détrompe. Pour demander des souvenirs de sa jeunesse, il n’y a plus aucun de ses aînés à contacter. De même, pour ses années de formation, ses premières années de vie missionnaire et les années après son ordination, il n’y a plus personne à qui on pourrait demander des souvenirs ! Lui-même fut un confrère qui vécut d’une façon très peu communicative. Cependant tout le monde savait qu’il était un missionnaire zélé et pieux, ne regardant jamais ses peines, très délicat envers tous ceux et celles qu’il approchait dans son ministère.

Jean Berteaux est né à Thuin, en Belgique, le 31 août 1904 et il fut baptisé le 2 septembre. Il fit ses études secondaires au collège épiscopal de Leuze. Il entra chez les Pères Blancs à Boechout, au séminaire de philosophie, le 17 septembre 1925. Il fit son noviciat à Maison-Carrée en 1927-1928. Il revint en Belgique pour le première année de théologie, à Boechout, car la construction d’Heverlee n’était pas encore terminée. Il fit son Serment à Heverlee le premier avril 1931 et fut ordonné prêtre par Mgr Huys, MAfr, le 29 juin 1932. Nommé au Rwanda, il y arriva en septembre 1933.

Son premier terme dura 13 ans à cause de la seconde guerre mondiale. Nous le trouvons successivement à Kaduha et à Kigali. À partir du 1er décembre 1938, il est supérieur à Nyanza, Shangi et Mibirizi. Il rentre en congé le 1er janvier 1946. À son retour, le 23 septembre 1947, il est toujours en mission (paroisses) sauf quelques années au noviciat des Sœurs Benebikira et au petit séminaire de Kabgayi. Il a donc connu ce remarquable essor de l’Église au Rwanda pendant les années trente et y a participé de son mieux ! Le fait qu’il ne reçoit pas la charge de supérieur de mission en 1947 est sans doute à l’origine d’un renforcement de sa tendance au silence et au travail plutôt personnel. À partir de cette époque on ne parle plus de lui qu’en évoquant son zèle, son dévouement, sa piété, sa droiture ainsi que son calme inébranlable et son sourire perpétuel. Ce n’est pas pour rien que certains, au scolasticat l’avaient surnommé Jean le quiétiste ! Pas étonnent non plus qu’il fut demandé en 1953 comme aumônier du noviciat des Sœurs rwandaises à Save. Il y restera deux ans. Pas étonnant non plus qu’on ait pu remarquer qu’il était toujours considéré comme une figure fraternelle, un père dont les chrétiens demandaient souvent des nouvelles lorsqu’il était nommé ailleurs.

Dans les missions/paroisses où il a été et où il a prié, il a toujours veillé au développement matériel (constructions, routes, etc.) tout en voulant surtout participer aux activités sacramentelles. C’est poussé par le même zèle qu’il construisait, baptisait, confessait, etc.
Mais les années passent. Il a 76 ans quand il arrive à Rwaza, qui allait être son dernier lieu d’apostolat missionnaire. Il y reste huit ans. Il célèbre la messe chez les Sœurs rwandaises où il y a des malades. À 16 heures, il est à l’église à la disposition de ceux qui veulent se confesser. Ses forces diminuent, sa santé aussi. Mais il tient le coup ! Il attribue sa longévité aux deux œufs crus qu’il prend chaque jour sans lait ni sucre, depuis 50 ans.

En 1988, le P. Berteaux accepte, mais à regret, que le congé qu’il allait prendre, soit un départ définitif. Il a 93 ans. S’il n’avait jamais été connu comme un costaud, on le savait cependant solide. Toutefois personne ne s’imaginait à ce moment-là qu’il allait vivre dans son pays natal pour y devenir le premier Père Blanc à atteindre l’âge de 103 ans. Il passe d’abord quelques années chez ses sœurs, rendant service notamment à des religieuses de la région. En 2002, il rejoint la communauté des confrères âgés, de Bruxelles-Evere. Il y vit calmement, sereinement, pieusement, fort solitaire, dans le prolongement de toute sa vie. Une surdité qui augmente beaucoup rend plus difficiles encore ses contacts avec les autres. Mais si quelqu’un évoque devant lui les postes de mission où il a travaillé et prié, il peut devenir intarissable malgré une voix fort diminuée. Il étonne alors son interlocuteur par le nom­bre de souvenirs évoqués dans les dé­tails ! Tout ce qu’il entend sur le Rwanda continue de l’intéresser.

Le 26 janvier 2008, vers 22 heures, le P. Berteaux fait une chute dans sa chambre. Il doit être hospitalisé. Son cas demande une opération, mais les docteurs de l’hôpital ne voient pas la possibilité d’opérer un homme de 103 ans ! Il revient donc en communauté, le 31 janvier. On avait donné comme consigne qu’il devait rester absolument immobile dans son lit pour laisser aux os le temps de se ressouder. Il y a un âge où l’immobilité est insupportable et conduit à la mort.

Ainsi, le P. Jean Berteaux nous a quitté le 2 février à 15 h 30. Quelques confrères étaient auprès de lui. Le jeudi 7 février, une vingtaine de confrères concélébrèrent la messe des funérailles. Quelques membres de sa famille étaient présents dans la grande chapelle du home où il vivait depuis 2002, la dernière communauté Pères Blancs dont il fut membre. N’ayant jamais eu de nomination en Belgique, ses années passées en Afrique furent très nombreuses. Son désir de vie missionnaire, quand il entra chez les Pères Blancs en 1925, s’est largement réalisé ! Il a emporté avec lui son secret : d’où venait cet éternel calme, son zèle inépuisable, sa prière fidèle et exemplaire, ses longs moments de silence mais aussi ses difficultés de communication et de travail en commun ? Ses confrères en furent les témoins au Rwanda et en Belgique mais personne n’a percé son secret… Il l’a emporté avec lui ! Qu’il repose en paix !

 




Père Denis GAGNON

1930 - - 2008

Denis est né le 29 septembre 1930 à Saint-Prosper de Champlain, dans le diocèse de Trois-Rivières au Québec. Il est le premier-né d’une famille de neuf enfants. Au sujet de son milieu familial il écrit : « Mes parents furent pour moi un exemple de dévouement. Ma mère, après son mariage, est allée habiter chez son père veuf, et qui avait de jeunes enfants. En plus de ses propres enfants, elle devait s’occuper des autres. Mon père fut un modèle de patience : il prit soin de mon grand-père qui souffrait de la maladie de Parkinson. Je crois que nous, les enfants, avons hérité de ces dons car nous nous dévouons tous, d’une façon ou d’une autre, dans la communauté dont nous faisons partie. »

Après ses études primaires à Saint-Prosper, à douze ans, Denis entre au séminaire de Trois-Rivières pour les études secondaires et les deux années de philosophie. Durant ces huit années d’études classiques, il a souvent des doutes sur son orientation. Souvent il pense retourner travailler sur la ferme de ses parents. Ces doutes reviendront souvent. Mais Jésus l’a accroché, comme il dit, et il persévère, tout en s’impliquant dans plusieurs organisations au séminaire, comme la JEC (jeunesse étudiante catholique), et la LME (ligue missionnaire étudiante). Quoique plutôt calme extérieurement, il a besoin d’activités pour s’épanouir.

En demandant son admission au noviciat des Pères Blancs en 1951, le Père Gagnon est déjà affermi dans son désir d’être missionnaire en Afrique. Il entre au scolasticat d’Eastview le 2 septembre 1952. C’est là qu’il fait ses quatre années de théologie. Il prononce son serment missionnaire le 18 juin 1955, et est ordonné prêtre le 28 janvier 1956 dans sa paroisse natale de Saint-Prosper par Mgr Trudel, évêque Père Blanc à la retraite. Au scolasticat il s’occupe encore beaucoup de matériel pour garder l’équilibre, car il est sujet à la tension et à la nervosité. Il est souvent fatigué, signe que sa santé n’est pas très forte. Ses professeurs apprécient son esprit de service et de dévouement, mais lui conseillent de surveiller sa sensibilité et ses réactions souvent émotives.

Denis avait demandé d’aller en Afrique dans un pays peu développé et agricole, avec un climat conforme à son état de santé. Il reçoit sa nomination pour la Rhodésie du Nord, aujourd’hui la Zambie. Après un bref stage en Angleterre, il arrive en Zambie à la fin de décembre 1956. Il est affecté au diocèse actuel de Chipata, où toute son activité missionnaire se déroulera pendant environ 40 ans. Il va être successivement vicaire, économe, constructeur, curé, arracheur de dents, imprimeur, et cela dans les endroits suivants : Nyimba, Minga, Chassa, Chikungu, Msipazi, Kokwe, Chipata. Ses dernières années à Chipata ont été consacrées à la coordination du projet d’imprimerie et de publications.

Voici comment le Père Gagnon apprécie son travail en Zambie : « Mes années d’Afrique, je ne les échangerais pas avec quoi que ce soit puisqu’elles m’ont procuré la paix, donc le bonheur… Au cours de ces années j’ai été un peu l’homme à tout faire, l’homme aux cent métiers. Le plus important ce fut certes mon rôle de prêtre, de pont entre Dieu et les hommes. Dans le ministère paroissial, j’ai été toujours près des petites gens, en essayant de les impliquer dans l’aide que je leur apportais… »

Denis a toujours eu une santé fragile. Beaucoup de maladies l’ont visité en Afrique… Il a toujours réussi à s’en sortir avec du repos et des bons soins. C’est sans doute à cause de ses problèmes de santé qu’en 1998, il rentre définitivement au Canada. Il accepte d’abord d’aller dans une paroisse de Toronto, qui devait être aussi un lieu pour rassembler les communautés africaines. À la fin de l’année 2000, se sentant fatigué et incapable de poursuivre ce travail, il déménage à la maison provinciale de Montréal. C’est à cet endroit qu’il va vivre une longue période de maladie. Après des examens, on découvre qu’il a le cancer. Alors il va passer son temps à suivre des traitements, à séjourner à l’hôpital pour des opérations, dont deux opérations majeures en 48 heures, où la mort semblait imminente, il était dans le coma. Il s’en est sorti, en allant quelques mois en convalescence dans l’infirmerie des Frères des Écoles chrétiennes. Le reste du temps, il était dans notre maison à supporter courageusement les souffrances liées à son état précaire. À la fin il demande d’arrêter tout traitement et de passer aux soins palliatifs. C’est l’hôpital Notre-Dame de la Merci de Montréal qui le prend en charge. C’est là qu’après quelques semaines d’hospitalisation il est décédé le 3 mai 2008. Il a été exposé à la maison provinciale de l’Acadie, et les funérailles ont été célébrées le 10 mai en l’église Saint-Joseph-de-Bordeaux. Il a été inhumé au cimetière de St-Martin dans le lot des Missionnaires d’Afrique.

C’est l’Abbé Maurice Cossette, son cousin, qui a prononcé l’homélie des funérailles. En voici quelques extraits : « Je pense sincèrement que la vie de Denis a été une vie humaine réussie. Vie réussie sans doute à nos yeux à nous, émerveillés devant ses audaces, sa sensibilité, ses talents, et certains succès bien évidents. Mais vie réussie surtout aux yeux de Dieu, et c’est pour nous, croyants, ce qui est important…

Connaissant la gravité de sa maladie, Denis a eu le temps d’évaluer lui-même sa vie et de l’apprécier justement. Il s’est réjoui de ses choix, qui ont été pour lui une réponse à la volonté de Dieu. Je l’ai entendu dire son bonheur d’avoir servi chez les Missionnaires d’Afrique. Je sais aussi que la distance ne l’a jamais empêché de s’intéresser de près à la vie familiale des siens… La maladie se prolongeant depuis quelques mois, sa sérénité et son courage lui venaient de son espérance en un jugement divin qu’il ne craignait pas… »

 



PROFILES

Father James Barry

1916 - - 2008


During his last years in retirement in Glasgow, a visitor to Jim’s room would often find him deeply engrossed in serious reading (never a novel) or sitting staring into space, deep in thought and surrounded by a cloud of pipe smoke. Jim was a man who thought and worried greatly about many things in his own life and in the life of the world in general. There were so many questions in his life and so few answers. Some members of the community referred to the cloud of pipe smoke as “the cloud of unknowing”! Nonetheless, a visitor would invariably find a warm welcome, the door to his room was always open, and you would be greeted with the words, ‘Hello, friend, welcome.’ Then, sitting back, he would relish the opportunity for a good chat, the opportunity to unburden himself or to dispense advice, offer counsel and encouragement.

Born in Renfrew, Scotland, in 1916, Jim was the eldest of four boys, although one brother, Patrick, died in infancy. Throughout his life, Jim was to keep in close contact with his other two brothers, Jack and Michael and their families. His father worked as a carpenter in the shipyards and his mother looked after the family. Both were accomplished musicians and passed on their love of music to their children. Jim often spoke of the hours of violin practice after school and music was very much part of his life in Uganda and in retirement, when listening to classical music and playing the tin whistle helped him to relax. After five years at local secondary school, Jim completed his secondary studies at the junior seminary of the Society. Two years philosophy studies at Autreppe were followed by novitiate at Maison Carree and three and a half years of theology in Carthage.

During this time, Jim was noted for his devotion to prayer, his easy relations in community and generally judged to be a man of sound and solid character. His superiors, however, also remarked upon a certain naivety in his character, which led him to take things a little too seriously! Indeed, how often, in retirement, did we have to take the puzzled expression off his face with the words, ‘It’s all right, Jim, we are only joking!’ And what a relief to see a broad smile sweep across his face! Those years in North Africa were brought to an end with the Allied landings in Morocco and Algeria, the hasty departure of the British scholastics and their long journey home. These days and this journey marked Jim deeply. He kept a diary and often told the story himself. He remembered especially two events. The first was the remark of one of the sailors when they embarked at Algiers that they would surely be sunk on this journey as they were carrying so many ‘crows’, a reference to their black suits and the superstition of carrying clergy on board naval vessels. On safe arrival at Liverpool, the same sailor came to Jimmy to apologise and declared it to have not only been a safe voyage, but a happy one, too. The second remarkable event was that the Captain, on learning that Jim had a brother in the Navy somewhere in the Mediterranean, found out that Jack was at Gibraltar and allowed Jim to go ashore to meet him there. They had not seen each other for four years. Together with the other scholastics, who had been evacuated, Jim completed his theology at St Boswell’s in Scotland and was ordained a priest on the 19th June 1943 in Edinburgh.

Like many others at that time, Jim was unable to leave immediately for Africa and spent the next six years at the service of the Province as bursar and teacher in a variety of places. As bursar, he found the demands of the job difficult for a man who liked a disciplined and organised life, but teaching, with its clear programmes and aims, suited him much more. It came as a great relief and joy to him when he was at last appointed to Uganda in 1949. In his letter of acceptance to the Provincial, he told him that he had already bought a Luganda grammar book and dictionary and was learning the alphabet. Travelling by boat, with Fr Jeremiah O’Leary, he found himself appointed Chairman of the Sports and Entertainment Committee in Tourist Class! This responsibility brought him great anxiety. However, a stop at St Helena allowed him to visit the tomb of Napoleon, whom he greatly admired.

Jim’s first year was spent at Ggoli where, in the company of two other young confreres, he was very happy. In a letter, he wrote, ‘The byword in those days was that if you wanted a good laugh, go to Ggoli.’ In the same letter, he writes that his appointment to Bujuni came as a disappointment and it took him three days to get over it! As so often, his fears were groundless and he settled in happily at Bujuni, where he continued to learn the language with dedication, became involved in pastoral ministry and mastered a new talent, the art of building schools. In fact, it was in schools and education that Jim was to spend the remainder of his time in Uganda. While at Rubaga, he was Education Secretary and began, yet again, to show a great talent for teaching. It was no surprise, then, for him to be appointed to Kisubi Minor Seminary in 1956, where he was to remain until he left Uganda in 1977. At Kisubi, Jim was very happy, much more so than he would have been teaching at home. While on leave in 1959, he spent a term at the Junior Seminary in Scotland and, although he respectfully thanked the Provincial for affording him this opportunity, he concluded that it had only served to make him ‘appreciate my very happy lot at being at Kisubi.’ The youth of that time, he wrote, were simply beyond him and he had ‘never in all his days witnessed such a neurotic bunch’! The writer cringes to remember that he was one of those youth! At Kisubi, he taught English and History, Geography and Scripture, meticulously and with dedication. His love of music found fulfilment in also teaching music and the formation of a Marching Band, which became a very famous feature of the seminary. In addition, he found time for ministry, outside, with the local Ugandan Brothers’ communities.

While Jim was at Kisubi his brother Jack and his family also spent ten years there.
His brother was in the Colonial Office and secured an appointment to the Technical School, first as a teacher and later as Principal. Jim would visit them every Sunday afternoon, arriving on his piki-piki, much to the delight of the children. Every year, just before Christmas, Jim would spend a full day looking after the children, while their parents did the Christmas shopping in Kampala. It was his job, with the four girls, to decorate the tree and they remember it well.

So happy was Jim at Kisubi that in 1970, he managed to deflect an appointment for home service in the Province, with the full support of the Archbishop, who greatly appreciated his services. The decision to return to the Province, however, was taken out of his hands in 1977, when ill health forced him to remain at home. The previous year, he had spent a greater part of his leave in Australia, after a five-month spell in hospital. The change of scenery and the chance to catch up with his two brothers and their families, who had emigrated there, did wonders for him. As he said, ‘It dispersed the clouds of a five-month stay in the hospital and …readied me in mind and body to take up the challenges again in a poor and unstable Uganda.’ He planned to pass through London, only briefly, before returning. That hope, however, was cut short by the opinion of doctors, in January 1997, who advised against his return. Exposure to the tropical sun had taken its toll. Resigned to the situation, Jim accepted an appointment to Glasgow.

He quickly settled in at Glasgow and immediately became involved in supply work in the local parishes and in the fundraising activities of the Scottish Parents and Friends Associations in the Glasgow area. Several local parishes came to rely upon him for supply each year and Jim found it difficult to say no! From mid-May to late September, he was constantly busy. This ministry con­tinued until he was well into his eighties. The various groups of Parents and Friends also came to rely heavily on his support and he attended their events with regularity, be it a bingo night or an Easter dance. Thanks to his encouragement and example, many of them continued this good work until they too, like him, were well advanced in years. It came as a great disappointment to him when he had to stop attending these events due to his health. In 1979, Jim accepted to be Superior of the community in Glasgow, a post he held until 1987. As always, he fulfilled his role with diligence and dedication, but sometimes found it hard to cope with the more difficult situations that arose in community. He also had a tendency to take on too much and had to be reminded by the Provincial to take time off to relax weekly and to take a holiday. Always keen to keep abreast of new trends in Scripture and theology Jim took a sabbatical, at seventy-one, which included the Jerusalem Session and Retreat. Later, in his eighties, he also followed short biblical sessions, together with another confrere. He enjoyed these opportunities to meet new people and was very popular with the other participants.

At last, in 1987, Jim handed over the role of Superior and settled into an easy and happy retirement in the community. For as long as he could, he continued to help the local parishes, but also found contentment within the community. He loved to celebrate the daily community Mass, which was open to the public, and could always be relied upon for a good homily, though not necessarily a short one!

There was more time now for prayer and he spent many hours quietly in the chapel. Within his own room, he enjoyed reading and listening to classical music. His gift and love for music also found an outlet in playing the tin whistle and composing tunes though, sadly, he never played the violin. He kept close contact with his family in South Africa and Australia. A highlight of his week was the Saturday morning phone call from his brother, Jack. They spent twenty minutes, precisely, catching up on each other’s news, the fortunes of Celtic football team, and the merits of plain chant music. Besides his visit to Australia in 1976, Jim had made two further prolonged visits to help his family through difficult times. It was a great comfort to him that, in his declining years, they also came to visit him, whenever they were in London. In particular, he enjoyed seeing his nieces and great-niece and nephew. Somewhat surprisingly, given what he wrote about the youth of 1959 (above), he had great confidence and pride in the younger members of his family and showed a keen interest in their activities and their careers. The support of community life was important for him and he was very faithful to all the activities of the community and especially enjoyed a time of recreation together in the evenings.

The health problems which had prevented Jim from returning to Uganda in 1977 did not prove a major concern during his years in Scotland and for the most part he enjoyed good health, apart from undergoing hip replacement surgery three times. So, although walking had become very difficult, it came as a surprise that he was diagnosed with a tumour in late 2007. A course of radiotherapy took its toll on him and he had begun to lose his appetite, could not sleep and even his questioning and inquisitiveness were no longer there. On February 11th he developed a severe pneumonia and was admitted to the hospital where he died, shortly after, in the company of Br Ray Leggett and Fr John McLean. It was the feast of Our Lady of Lourdes.

His Requiem Mass was celebrated in the local parish church, three days later, by the Provincial together with fourteen concelebrants from the Society and the dioceses where he had worked. Jim would have been especially pleased that a niece and great-niece, from Australia, attended, together with a cousin from England. Also in the large congregation were many members of the Parents and Friends Association and those who attended the daily community Mass. In the homily, we were reminded of a man of great inquisitiveness, who sought to understand things, perhaps too deeply; a man of great simplicity and openness, and a man of unquestioning faith. Afterwards, he was laid to rest in the community plot, as his community sang the Sancta Maria. He will be greatly missed in the community, which meant so much to him, but we pray that he is at peace and that all his questioning is over, as he rejoices with the Lord he served so faithfully.

Chris Wallbank

 





Father Charles BRUNET
1918 - - 2008

Father Charles Brunet was born on the 31st January 1918 in the parish of Saints Anges in Lachine, Montreal Archdiocese. He was deeply touched by his parents, who had helped him immensely. On this subject, here is the testimony of Fr Michel Carbonneau in the funeral homily:
‘When I think of Father Charles Brunet, I like to emphasise all the love and gratitude he had for his parents. Several times, Charles spoke to me of the sacrifices his poorly off parents made to provide necessities for their children. It was often with tears in his eyes that he mentioned their faith, their self-denial and the courage of his mother and father that deeply affected him in his faith and his sense of duty. From this came his deep and loyal piety, this solid as a rock faith that always set him apart and sustained him in his missionary vocation.’
After primary school, Charles continued his studies at Grasset College in Montreal, a day grammar school run by the Sulpicians. He also completed his two years of philosophy there. At the end of his stay in this school, his superior gave the following appreciation: ‘Charles is a fine very serious and conscientious young man. He is always among the first in his class. We have great confidence in him. It really looks like his vocation is maturing …’

Father Brunet joined the White Fathers in September 1939. He firstly did a postulancy year at Everell, for the first year of theology. He then did a year of novitiate at St. Martin, near Montreal. He joined the Eastview Scholasticate in August 1941, for the last three years of theology. He took his Missionary Oath there on the 18th June 1943, and was ordained a priest in Ottawa Cathedral by Bishop Leblanc on the 3rd June 1944.

After a few months study of pedagogy in Montreal and a short rest at Quebec, Charles went to the United States, firstly as professor at Alexandria Bay, then as procurator at Washington. He was very soon recalled to Canada to be director of the postulancy of the Brothers at Everell, then at St. Martin.

Early in 1949, when Charles’ health improved, he could finally leave for Uganda. He was recommended nevertheless to avoid overwork. He would spend a term of 10 years in Uganda, where he was at Mbarara, Ibanda Teacher Training College, at the foundation of the parish of Rubanda, at the junior seminary of Kitabi, the parish of Makiro and professor at Butiti College.

At the end of 1958, he went on home leave to Canada. In order to enable him to restore his health, he was asked to prolong his stay by becoming bursar at the novitiate at St. Martin and then to help in the Moncton Procure. In 1962, he made his Long Retreat at Rome and left again for Uganda, for another stay of around 11 years. After some months as curate and bursar at Rushoroza, Kabale, he went as professor to the government school at Butobere. Also for several years, he was diocesan treasurer at Kabale. Here, he replaced the Vicar General for a few months.

In 1973, he came back to Canada. He was not in good health and often felt tired. He therefore left Uganda for good. For over 20 years, Charles had been a zealous missionary, devoted to his work, with a great love for Africans. He was always ready to be of service, according to his means.

In Canada, Father Brunet was appointed to various tasks. He was in the Provincial house at l’Acadie, in Ottawa, and above all as Superior of the Procure at the Rue St. Hubert, Montreal, for 20 years. He accomplished all his duties with humility and generosity, always seeking the well-being of the Society of White Fathers. In 2004, for his 60th year of ordination, the Father Provincial wrote to congratulate him and thank him for the many services he rendered. This is how Father Brunet replied: ‘You have reviewed just about all the stages of my missionary life and it brought back many memories to me. I can say, however, that I always agreed, without question, to all the different duties assigned to me. I often wondered, though, what possessed my Superiors to assign me to certain responsibilities, as I have always been aware of my limitations. I can say, nevertheless, that I have always tried my best to fulfil the duties I was given. I have always been happy in what I was doing, but I must admit that sometimes I suffered, due to the lack of willingness I found in some people. I played my part and with time, Providence helped me to understand that if I let myself be guided by the Spirit, things would work out. For some time, my consolation has been devotion to the Holy Spirit.’

The last years were difficult for Charles from the point of view of his health, especially in the final months. This is what Fr Michel Carbonneau wrote, who lived with him a long time: ‘The final months of our Charles’ life were not easy. His strength was diminishing and his heart was giving him pain. He found it increasingly difficult to walk. He had to stop often to draw breath and wait till the pain he felt in his chest would subside. Another cause of his suffering were his eyes that were weakening. His sight was failing rapidly. He had to use a magnifying glass to pray his breviary or celebrate the Eucharist daily. However, he always did so without complaint. The prayer of the breviary and the celebration of the Eucharist were the mainstay of his life of prayer and union with Christ. He drew from there the strength and generosity he needed to continue to follow in the footsteps of Jesus. There is no doubt he joined his suffering with those of Christ, whom he loved with all his strength and whom he faithfully followed right until his death.’

Our beloved confrere Charles passed away on the 20th April 2008 at St Luke’s Hospital, Montreal. His body lay in state at the Provincial House in l’Acadie. The funeral took place at the same location on the 25th April, followed by burial at the Saint Martin de Laval cemetery in the plot reserved for the Missionaries of Africa.

Thank you, Charles for all you have been for your friends, your confreres and Uganda. May the Lord grant you the reward promised to his good and faithful servants.





Father Maurice CATOIR

1927 - - 2008

Maurice was born on the 6th March 1927 at St. Venant, Diocese of Arras, France, into a deeply Christian family. His sister became a Sister Oblate of the Eucharist. Maurice’s father, a doctor, died when Maurice was only 11. Maurice was therefore brought up by his mother. He did his secondary schooling at Arras Junior Seminary. He then did a year of philosophy and one of theology at Issy-les-Moulineaux Seminary, near Paris. After this, he did his military service and Reserve Officer Training School. He entered the novitiate at Maison Carrée in 1948. He was then sent to Monteviot, Scotland, to complete his theology, taking his Missionary Oath on the 29th June 1951 and receiving priestly ordination there on the 31st May 1952.

The Fathers who accompanied him during his Formation were unanimous in acknowledging his qualities. For example, the Superior of Monteviot wrote, ‘He has a good memory, good judgement, strong will. He work away patiently and determinedly. He has an excellent character, cheerful, smiling, serene, a charming confrere. He is a little shy and awkward in relationships. He is a model of piety, humility and simplicity. He is a man of duty and for the Rule.’ We recognise even at this early stage the person we would know throughout his missionary life. In the Scholasticate, Maurice had the reputation of being very eager to be of service. He showed a liking for major manual work, in particular gardening. One of his Formators wrote, ‘He is very generous and active, spending time in a thankless task in the vegetable garden, where rabbits and pheasants stole the fruit of his labours, until he found a way to protect them.’

In 1952, he received his first appointment to Altkirch, for studies. Very early on, however, he was appointed Provincial Secretary. He was good at this job, as he was careful, attentive to detail, but he was not attracted to the typewriter; many of his letters were handwritten in copperplate. He was still in this task when the Provincial administration moved from the Rue Friant to the Rue Verlomme in April 1954.
In January 1955, Maurice was finally able to leave for Africa. He was appointed to Koupéla (Upper Volta). He learned Mooré, but he had no ear for it and it was not easy for him. In September 1955, he was appointed to the junior seminary of Pabré, Ouagadaougou. There, he would have two spells, from 1995 till 1974 and from 1979 till 1990. At the beginning, he was entrusted with teaching French and English, then in 1960, he became superior of the seminary. In 1962, he was appointed Regional Councillor, as his good judgement was appreciated.

At that time, African clergy were still very few, but many young men from Upper Volta were knocking on the seminary doors. In 1957, Maurice wrote, ‘The September intake will be with 220 boys, from 7th year (first) till Philosophy (final). The three lower classes will be split.’ Maurice threw himself into the task with lots of energy and determination. Again, he wrote, ‘It is not that I am unhappy in the seminary, far from it. We have a community of young people. I am convinced of the importance of African clergy. I am delighted to dedicate myself to the training of the clergy of the future.’

The Regional wrote of him, ‘This is a confrere of immense value from every point of view. As a man of God, he is completely dedicated to the apostolate. He carried out his duties at Pabré with detachment and discretion. He was highly thought of by the pupils, very close to them and he understood them well. He was very detached and lived modestly. At Pabré, he made good use of the garden and the sale of vegetables became a source of income for the seminary.’

During his home leaves in France, Maurice continued to offer himself for service. He wrote to the Provincial in 1960, ‘If I were to be useful during this home leave, I would feel more at ease in teaching than in promotion work, as I have problems in public speaking.’ On several occasion, Maurice let the Regional know that he was not at ease in the role of seminary Superior, but he nonetheless held out for 14 years and ultimately made a good job of it. In 1962, the Regional wrote, ‘ Maurice was always very understanding towards Africans, and biased in their favour. He was highly esteemed by his confreres and trusted him, even if they took account of his limitations.’ He expected to hand over his responsibilities to an African priest.

Maurice had wanted only one thing for a number of years and finally in September 1974, he was appointed to Manag as curate to an African diocesan priest. It was an opportunity for him to resume learning the language, to introduce himself to parish work, and to training catechists. He remained there for 5 years, and in 1979, he was once again required at Pabré, not as Superior, but as an English teacher, which suited him well.

He had a rather strict idea of poverty and lead a Spartan lifestyle, as could be seen from the Missionaries of Africa in West Africa at the turn of the century. (In 1955, Pabré was still a large building in mud brick.) On account of this, when he was offered the opportunity to do the Jerusalem Session and Retreat in 1976, he refused, reckoning it an unnecessary expense for the Society. He preferred to do a 30-day retreat at Condat, in the context of his home leave in France.

In 1984, Maurice took his home leave in France. He felt very tired as the burden of teaching English, taking responsibility for a department and organising manual work for the pupils had been heavy. Medical tests revealed only major fatigue requiring two months rest, but Maurice was anxious not to be absent from Pabré for the new intake, as duty called…
Maurice had always maintained contact with the diocese of Koupela and in 1990, he was offered a post as professor at the junior seminary of Baskouré, which he readily accepted. He was delighted to see African diocesan priests and laypeople play their part in the responsibility of teaching in the seminary.

In 1994, the Provincial of France asked him if he would agree to become Superior of the house at Tassy. Negotiations were long. In January 1995, Maurice wrote, ‘I agree if you find in me the aptitudes required. I have always been with young people in mixed communities. I was Superior at Pabré from 1962-1974, but I was never much at ease. I am not drawn to taking charge. I am not a leader. It would be hard for me to run the community.’ Ultimately, Maurice did agree. He realised that at his age, it was farewell to Africa, but he had a feeling for obedience. He was appointed to Tassy in July 1996. Once again, he did his best to serve his elder brothers to the utmost.
In June 2000, Maurice was appointed to Mours, to look after the reception and the telephone. In November of the same year, he became assistant Superior of the community. For 7 years, Maurice would put his heart into welcoming everyone with a smile, making sure everyone had a room and trying to put them at ease, responding to their requests. He was also conscientious in rendering various services in the house, such as giving the numbers for presences at meals, updating the liturgy service list, locking the main doors at night, opening the gates at daybreak, etc.

He kept up his interest in gardening and spent time daily at it. In the autumn, he gathered the fruit from the orchard and dealt with the fruiterer, so as to supply apples to the community during the winter. He also helped in sweeping up the fallen leaves in the grounds.
Maurice maintained contact with Burkina Faso. He subscribed to the Ouagadougou ‘Observateur’. He continued correspondence with his former pupils of Pabré and Baskouré, as a result of which many came to see him in Mours. Burkinabe diocesan priests visiting or studying in France went out of their way to renew acquaintance with the one who had accompanied them in their seminary years. One of them said, ‘Fr Maurice Catoir was a real example of commitment to me and always inspired me; it will be a great pleasure to renew contact with him.’

The final five years of Maurice’s life were blighted by throat cancer. With periods of remission, his life became an ongoing exhausting battle, waged with courage. He underwent scanner and other tests, chemotherapy and radiation treatment at Osny, Pontoise. Under the effects of the illness and the treatment, Maurice endured increasing difficulty in being heard; he lost his appetite and even his ability to swallow. In the final days, he suffered greatly, but never complained.

Having spent some time at the Osny clinic, he expressed the desire to end his days at Rueil, in another clinic, not far from his sister. He passed away there on the 19th March 2008. He was 81. The funeral took place at Mours on the 25th March, with many of his family members, friends and confreres attending.

Maurice leaves us with the memory of a smiling, pleasant and uncomplicated confrere extremely given to being of service. Only a few things were in his room; he had no television or computer. He was less interested in electronic gadgets and novelties than in human relations. He enjoyed speaking about his experiences on Mission, but also of his Formators. From Fr. Théo Moorman (Monteviot), Maurice learned devotion to duty and service to his brothers.

It could be said that training African clergy was his life’s work. In 1955, it was an absolute priority; we were commissioned to orientate young Africans to the diocesan clergy and dissuade them from entering our Missionary Society. Maurice took this mandate seriously and found it hard to accept when the Society changed its policy in the 1980s. He had a reason for rejoicing in 2000, when in a single day 95 Burkinabe ordinands were ordained priests for the Jubilee. He would have realised that his efforts had not been in vain and that the Lord had multiplied them a hundredfold. May he now rest in the joy and peace of the Lord he served so well.




Father Jean BERTEAUX

1904 - - 2008

On learning of the death of Fr. Jean Berteaux, at the age of 103, some confreres must have said to themselves, ‘It will be easy to write his obituary. There are so many events to write about in the space of 103 years!’ You can think again. There are none of his elders left to enquire about his youth. Likewise, about his years in Formation and his first years of missionary life, there are no confreres still living from the years following his ordination to ask! He himself was someone who lived in a very uncommunicative way, except that everyone knew he was a zealous and pious missionary, never counting the cost and always very sensitive towards those men and women whom he approached during his ministry.

Jean Berteaux was born at Thuin, Belgium, on the 31st August 1904 and was baptised on the 2nd September. He did his secondary schooling at Leuze’s Bishop’s College. He joined the White Fathers at Boechout, the philosophy seminary, on the 17th September 1925. Then followed the novitiate at Maison Carrée on the 7th September 1927. His first year of theology was done at Boechout, as the building of Heverlee was not then complete. He took his Missionary Oath at Heverlee on the 1st April 1931 and was ordained a priest by Bishop Huys (WF) on the 29th June 1932. He was appointed to Rwanda and arrived there in September 1933.

His first term of mission was very long, due to the Second World War. He was first in Kaduha and then Kigali. From the 1st December 1938 onwards, he was Superior at Nyanza Shangi and Mibirizi. He went on home leave on the 1st January 1946. From his return on the 23rd September 1947, he would always be in mission parishes, except for a few years at the novitiate of the Benebikira Sisters and the junior seminary of Kabgayi.

He therefore experienced the remarkable surge of the Church in Rwanda during the 1930s and took part in it to the best of his ability! That he no longer received the responsibility of becoming mission superior in 1947 is probably at the basis of hardening his tendency to silence and to more private work. From then onwards, he would always be spoken of as someone characterising zeal, dedication, piety and correctness, as well as his unshakeable calmness and perpetual smile that had some at the Scholasticate nickname him ‘John the Quietist’. Neither was it unexpected that he was asked in 1953 to become chaplain of the Rwandan Sisters’ novitiate at Save; he would remain there for two years. It was not surprising either that he was a Father whom parishioners would often ask after when he had been appointed elsewhere.

Wherever he went or prayed in mission parishes, he always saw to their material development, (buildings, roads, etc.,) while sharing above all in priestly ministry. He had the same zeal for building as for baptising, confessing, etc.
However, time went on. He was 76 when he arrived at Rwasa, destined to be his last missionary apostolate location, where he would remain for eight years. He celebrated Mass at the Rwandan Sisters, where there were patients. At four in the afternoon, he would be at the church, at the service of those who wanted Confession. His strength was diminishing and his health as well. However, he managed to persevere! He attributed his long life to two raw eggs a day without milk or sugar, for fifty years.

In 1988, Fr Berteaux accepted regretfully that the home leave he was due to take would be his last. Even if he were not known as robust, he was nonetheless tough. Nevertheless, no one would have imagined at that time that he was going to live in his home country and become the first White Father to reach the age of 103. He firstly spent some years at his sisters, being of service notably to Sisters in the surrounding area. In 2002, he rejoined the community of his elderly confreres at Bruxelles-Evere. He lived at peace, serenely and piously, very much alone, in the prolongation of his long life. His deafness that increased greatly made it even more difficult for him to make contact with others.However, if anyone mentioned to him mission posts where he had worked and prayed, he could become unstoppable in spite of his very feeble voice. He would astonish his listener with the host of memories he spoke of in great detail! Anything he heard about Rwanda continued to be of interest to him.

On the 26th January 2008, around 10pm, Fr Berteaux had a fall in his bedroom. He had to be hospitalised. His case required an operation, but the doctors at that hospital could not visualise operating on a man of 103! He therefore returned to the community on the 31st January. He had been given instructions to remain absolutely immobile in bed, to allow the bones to knit. There comes an age when immobility is unbearable and leads to death. This is what happened on the 2nd February at 3.30pm. Confreres were by his side.

On Thursday the 7th February, twenty or so confreres concelebrated the funeral Mass. Members of his family also attended. The service took place in the main chapel of the home where he had been living since 2002, the last White Father community of which he was a member. He had lived there as he had been known to live elsewhere, after such a long time, praying often, speaking very little, withdrawn, with his eternal smile, taciturn. As he had never had an appointment in Belgium, he had spent many long years in Africa. His missionary desire when he entered the White Fathers in 1925 was abundantly fulfilled! He took a secret with him: from where did his everlasting calm, his untiring zeal, his faithful and exemplary prayer, his long periods of silence, as well as his difficulties in communication and working in common come? His confreres bore testimony to it in Rwanda and Belgium, but no one knew his secret. He took it with him! May he rest in peace.

 




Father Denis GAGNON

1930 - - 2008

Denis was born on the 29th September 1930 at Saint-Prosper de Champlain, in the diocese of Trois-Rivières, Quebec. He was the firstborn of a family of nine children. About his family background he wrote, ‘My parents were examples of dedication for me. After her marriage, my mother went to live with her widowed father, who had younger children. In addition to her own children, she had to look after the others. My father was a model of patience. He took care of my grandfather, who suffered from Parkinson’s. I believe that as children, we inherited those gifts, as we are all dedicated, in one way or another, to the communities to which we belong.’

After primary schooling at Saint-Prosper, Denis, 12 years old, joined the seminary at Trois-Rivières for secondary studies and two years of philosophy. During these eight years of grammar school, he often had doubts about his direction in life. He often felt like returning home to work on his parent’s farm. His doubts would often recur. However, Jesus hooked him, as it is said, and he persevered, becoming involved in several organisations in the seminary such as the Young Christian Students, and the Student Mis­siona­ry League. Although he had a calm exterior, he needed activity to develop himself.

By the time he applied to enter the White Fathers novitiate in 1951, Fr Gagnon was already settled in his desire to become a missionary in Africa. He joined Eastview Scholasticate on the 2nd September 1952. He did his four years of theology there. He took his Missionary Oath on the 18th June 1955 and was ordained a priest on the 28th January 1956 in his home parish of Saint-Prosper by Bishop Trudel, a retired White Father. At the Scholasticate, he was still greatly involved in the material side of things to keep his balance, as he was prone to tension and nerves. He was often tired, a sign that his health was not very robust. His professors appreciated his spirit of service and dedication, but advised him to govern his sensitivity and his often emotional outbursts.

Denis had asked to go to a developing agricultural country, with a climate in line with his health needs. He received his appointment to Northern Rhodesia, today’s Zambia. After a short stay in England, he arrived in Zambia at the end of December 1956. He was assigned to the present-day diocese of Chipata, where all his missionary activity would take place for almost 40 years. In turn, he was curate, bursar, builder, parish priest, dentist and printer. These were exercised in various places: Nyimba, Minga, Chassa, Chikungu, Msipazi, Kokwe and Chipata. His final years in Chipata were devoted to coordinating the printing and publishing project.

This is how Fr Gagnon appreciated his work in Zambia: ‘I would not exchange my years in Africa for anything, since they brought me peace and therefore contentment. Down these years, I was a bit of a jack-of-all-trades. The most important one, naturally, was my role of priest, of being a bridge between God and men. In parish ministry, I was always close to the lowly people, trying to get them involved in the help I brought them.’

Denis always had poor health. He contracted many illnesses in Africa. He always managed to survive them by rest and attentive care. No doubt due to his health problems, he returned to Canada for good in 1988. From the outset, he agreed to go to a parish in Toronto, which was also a location for African communities to gather. At the end of 2000, he felt weary and unable to continue this task. He moved to the Provincial House in Montreal. He was to live a long period of illness here. After tests, they discovered he had cancer. He then spent his time having treatment, staying in hospital for operations, including two major ones in 48 hours that were touch and go, when he was in a coma. He came out of it, spending a few months convalescence in the infirmary of the Brothers of the Christian Schools. The rest of the time, he was in our house, courageously putting up with the sufferings implicit in his delicate condition. Ultimately, he requested stopping all treatment and moving on to palliative care. The hospital of Notre-Dame de la Merci in Montreal took him on and looked after him. After some weeks of hospitalisation, he passed away there on the 3rd May 2008. His body was laid in state at the Provincial House at l’Acadie and his funeral took place on the 10th May from the parish of Saint-Joseph-de-Bordeaux. He was laid to rest in the plot reserved for Missionaries of Africa in St. Martin’s Cemetery.

Fr Maurice Cossette, his cousin, gave the funeral homily. Here are some extracts: ‘I sincerely believe that Denis’ life was a success. In our eyes, it was an unmistakable success, amazed as we were by his bold actions, his sensitivity, his talents and obvious triumphs. However, it was also a success in God’s eyes, which is important for us as believers. Knowing the gravity of his illness, Denis had the time to take stock of himself and of his life, taking its full measure. He enjoyed his choices, which for him were a response to the will of God. I heard him speak of his happiness in serving in the Missionaries of Africa. I also know that distance never prevented him from taking an interest in his own family relations. Even when his illness was prolonged for some months, his serenity and courage stemmed from his hope and a divine judgement of which he was unafraid.’