NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Harmel Grandmaison

1917 - - 2006

Le Père Harmel Grandmaison est né le 16 juillet 1917 à St-Pacôme, dans le diocèse de Ste-Anne-de-la-Pocatière, au Québec. Il est le sixième d’une famille de 14 enfants. Son père, forgeron du village, travaille dur pour élever ses enfants et les faire instruire. Trois de ses garçons deviendront Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs) : Hervé ordonné en 1937, Harmel ordonné en 1944 et Roland ordonné en 1949. Sa maman a un tempérament fort et est une femme d’une foi profonde. Les enfants reçoivent donc une bonne éducation, dans un climat de travail consciencieux et de pratique religieuse fervente.

Après ses études primaires à St-Pacôme, Harmel fait toutes ses études classiques au collège de Ste-Anne-de-la-Pocatière. En 1939, il écrit au Père supérieur du Postulat des Pères Blancs à Éverell pour demander son admission. C’est là qu’il fait sa première année de théologie. Au mois d’août 1940, il commence son noviciat à St-Martin, près de Montréal. Puis ce sont ses trois dernières années de théologie à Eastview, près d’Ottawa. Doué d’une intelligence dans la bonne moyenne, et grâce à son travail assidu, Harmel réussit bien dans ses études et dans sa formation missionnaire. À la fin, ses professeurs soulignent ses progrès dans tous les domaines, humain, intellectuel et spirituel. Le 18 juin 1943, il prononce son serment missionnaire et est ordonné prêtre le 3 juin 1944 à Ottawa, par Mgr Albini LeBlanc, évêque de Hearst. C’est à ce moment qu’il reçoit sa nomination pour l’Ouganda, où se trouve déjà son frère Hervé.

Après des vacances dans sa famille et un temps de préparation à son travail missionnaire en Ouganda, le Père Harmel arrive à Entebbe le 22 mars 1945. Il réside d’abord quelques mois à Nandere pour apprendre la langue, et pendant les neuf années de son premier séjour en Afrique, il travaille dans le diocèse de Rubaga, comme vicaire, dans les paroisses de Nkonge, Mulajje, Katende, Nandere et Bukuumi où il restera près de 4 ans. Ce premier séjour en Ouganda est une période difficile pour lui. Il a tendance à travailler seul et à ignorer les conseils des autres. Mais ses supérieurs notent une grande amélioration à la fin. Étant fatigué, il est temps pour lui de prendre un congé.

Harmel arrive au Canada au début de janvier 1955. On lui demande de loger à la procure de Québec. Il se repose d’abord et se fait soigner pour différents malaises, dont un léger déplacement d’une vertèbre lombaire. Progressivement sa santé s’améliore, et il peut alors rendre des services dans l’animation missionnaire. Son séjour au Canada se prolonge, car il obtient la permission de représenter les 3 Pères Blancs Grandmaison à la célébration des noces d’or de mariage de ses parents au cours de l’été 1956. Par après, comme il fait du bon travail en animation et que la Province a un grand besoin de personnel, le Père provincial obtient de le garder jusqu’à la fin de 1958.

Après sa grande retraite à Mours, le Père Harmel retourne en Ouganda et travaille comme vicaire à Bukuumi à partir du 1er novembre 1958. Jusqu’en 1982, en prenant régulièrement ses congés, il est presque toujours au service du diocèse de Rubaga. Il est vicaire ou curé dans les paroisses de Bukuumi, Mitala Maria, Mubende, Madudu, Buyinjabutoole. Pendant tout ce temps de mission, on dit qu’il s’améliore continuellement dans son travail pastoral. Il manifeste beaucoup d’enthousiasme et de foi dans son travail. Mais avec l’âge, sa santé se détériore progressivement. En juin 1982 il revient au Canada pour un congé de maladie. Il se soumet alors à de nombreux examens, faisant plusieurs séjours dans les hôpitaux. Entre autres choses, il faut l’opérer pour un kyste au cerveau. Suite à cette opération délicate, il aura une joue partiellement paralysée, tout en éprouvant occasionnellement des vertiges et des pertes d’équilibre. Il entreprend alors une longue convalescence.

En 1986, comme sa santé s’est grandement améliorée, on lui demande de collaborer à l’animation missionnaire à la procure de Québec, selon ses possibilités. Quelques années plus tard, sur le conseil des médecins, il abandonne son désir de retourner en mission. En 1994, il fête son 50e anniversaire d’ordination. À cette occasion, le Père Dandenault, provincial, le félicite ainsi : ‘Au fil des années, bon nombre de communautés de l’Ouganda ont bénéficié de votre présence. Dans tous les lieux, chers à votre cœur, où vous avez travaillé, vous avez semé la Parole et témoigné d’un Seigneur, sauveur de tous. Les croyants et croyantes de ces communautés, à leur tour et à leur manière, discrètement, dans le mystère de la communion des Saints, vous disent aujourd’hui un gros merci. Et à travers eux, c’est toute l’Église de l’Ouganda qui témoigne de sa reconnaissance du don que vous avez fait de vous-mêmes pour leur apporter l’Évangile.’

Avec les années, les forces de notre confrère diminuent considérablement. On lui demande d’abandonner tout ministère et de passer le flambeau à d’autres. Il n’a pas le choix d’accepter cette décision de son supérieur, même si c’est difficile pour lui. Il devient de plus en plus dépendant des autres. Au cours de l’année 2003, et selon son désir, il est admis au Centre d’Anjou de St-Pacôme, pour des soins de longue durée. C’est là qu’il est décédé le 29 mai 2006. Les funérailles ont eu lieu, le 10 juin, en la cathédrale de Ste-Anne-de-la-Pocatière, suivies de l’inhumation dans le lot familial à St-Pacôme.

Au cours des funérailles, le jeune frère d’Harmel, le Dr Réginald, donne un beau témoignage. En voici un extrait : ‘Mon frère Harmel était un grand sensible et un grand sentimental. Les départs lui étaient pénibles, mais vécus dans une grande foi. Contrairement à ses deux frères Pères Blancs qui étaient des bâtisseurs d’écoles et d’églises, Harmel n’était pas un manuel. Il fut plutôt pendant de nombreuses années responsable des mouvements d’action catholique et de mouvements de jeunesse. Il avait cependant un but très clair dans son apostolat : former un clergé local, diocésain. Il répondait ainsi, grâce à nos générosités, aux désirs du fondateur des Pères Blancs, le Cardinal Lavigerie.’

Pendant l’homélie des funérailles, le Père Raynald Pelletier nous présente le Père Harmel comme modèle : ‘Par delà la mort, Harmel nous invite à vivre notre vie en plénitude, à vivre et à semer l’amour, à passer comme lui en faisant le bien, à répandre la joie, la paix.’






Père
Guy de Liedekerke
1926 - - 2006

Né le 14 novembre 1926 au château de Frocourt à Eghezée (diocèse de Namur en Belgique) où son père était bourgmestre, il y fut baptisé le jour même. Après des humanités anciennes au collège St Pierre à Uccle-Bruxelles, Guy entra chez les Pères Blancs à Thy-le-Château en 1946. Il sortait alors d’une première épreuve: la polio. Après son noviciat à Varsenare, il entame les études de théologie à Heverlee. Handicapé par une timidité exagérée et un manque manifeste de confiance en lui-même, il sait s’imposer de très généreux efforts avec une bonne volonté remarquable en tout ce qu’il fait.

On le voit s’améliorant d’année en année. Les difficultés ne manquent pas, tant pour les études que pour la formation de son caractère; mais les résultats sont là, en sa faveur, et témoignent d’une énergie bien orientée. Des responsabilités lui sont confiées et il s’en acquitte très honorablement. Il réussit bien dans les camps de jeunesse où il s’engage. Il fait face sereinement...

Sa bonne éducation familiale vient à la rescousse pour supporter la taquinerie, les sourires et petites moqueries de ses confrères. Ses formateurs aiment relever son esprit de service, une grande humilité, sa charité fraternelle, le sérieux de sa vie spirituelle, ce travail sur lui-même en vue d’acquérir une sainte audace basée sur une confiance entière en Dieu... Et cependant, lors de l’admission au serment, il fut fait appel à un spécialiste, homme qualifié et profondément chrétien, et au fait des besoins réels de la mission. Celui-ci, pour lui reconnaître une tendance à se sous-estimer, n’en voit pas moins beaucoup de qualités et une réelle vocation missionnaire. Il recommande pour lui, outre un bon climat, comme il en existe au Congo, un supérieur bienveillant et paternel.

Le 19 juillet 1952, Guy prononce son serment missionnaire et il est ordonné prêtre à Heverlee, le 5 avril 1953, par Mgr Durrieu. Nommé au vicariat apostolique de Kasongo le 1er juin 1953, il remplit d’abord ses obligations militaires avant de rejoindre son premier poste, Kalima. Il y fut aumônier de l’école officielle. Ce n’était pas l’idéal pour l’apprentissage de la langue. Après deux années, il est à Baraka en charge des écoles de brousse. Le milieu des jeunes lui va très bien. Il va sereinement son chemin et s’acquitte très honorablement de ses tâches administratives. C’est à Baraka que pendant trois ans, il organise le mouvement xavérien avec beaucoup de dévouement et avec succès.

Il se sent un peu rejeté par son supérieur. Il se croit jugé incapable pour certaines fonctions. Il est conscient de ces refus. Il écrit : ‘Dans tous les postes où j’ai passé, j’ai occupé la dernière place... et n’ai pas cherché à me mettre à l’avant... J’étais la bonne poire... Non, ce n’est pas chez les P.B. que j’aurais pu avoir des pointes d’orgueil ; je n’avais pratiquement pas de responsabilité et voilà qu’on m’accuse d’être trop personnel. C’est assez humoristique ! Serais-je tombé sur des dictatures ?’

En septembre 1959, il semble avoir (enfin!) trouvé le supérieur qui le comprenait. Il le connaissait bien pour avoir partagé avec lui tout le temps de la formation, jusqu’à l’ordination. Ce confrère n’hésite pas à donner son avis, en y mettant toutes les formes voulues : ‘On aurait dû profiter au maximum de cette grande qualité (que tout le monde, je crois, reconnaît en Guy), à savoir ‘un grand coeur’, dévoué au plus haut point...’ Guy arrive ainsi à Shabunda. Il y est accueilli ! Il s’occupe avec un égal dévouement de cet immense hôpital, Cemubac, pour tuberculeux, du camp de convalescents où les guéris restaient à proximité de l’hôpital pendant quelques mois pour être encore suivis par les médecins avant qu’ils ne les renvoient définitivement. Il est en charge aussi de l’école des petits, attachée au camp des ouvriers et infirmiers travaillant à cet hôpital. Dieu sait si ces petits l’aimaient ainsi que leurs mamans. C’est lui encore, et pratiquement il n’y eut plus personne après lui, qui prodiguait régulièrement à quelques deux cents lépreux sacrements et attention.

Les troubles et grands changements qui accompagnèrent l’indépendance vinrent tout bouleverser : docteurs, lépreux et malades furent renvoyés chez eux. On ferma l’athénée et on supprima la communauté. Guy écrira: ‘A l’aumônerie de Shabunda, j’ai vécu un an de véritable joie avec un supérieur qui me comprenait...’

Guy fut alors envoyé à Lulingu, nouveau poste. À peine installé depuis deux mois, il faut partir pour Mingana. Nous sommes en novembre 1961. Les temps sont durs au Congo ex-belge ! Faut-il lui reprocher certaines façons d’agir considérées comme dangereuses pour la communauté ? Entre autres lors de l’assassinat de Lumumba ? Il en aurait subi les conséquences, en se faisant rosser… mais il aime rappeler que ce sont les gens qui l’ont défendu et sauvé.

Son séjour à Mingana se termine dans une atmosphère des plus tendues. ‘Poste de malheurs’ écrira-t-il. Il a ses sept ans d’Afrique. ‘Et je puis te dire en toute franchise que je n’ai nullement été déçu des Congolais, mais surtout de mes confrères…’ Son évêque a-t-il cédé au chant de certaines sirènes ? À la décharge de l’évêque, la situation politique et les difficultés à reprendre certains postes.

En janvier 1962, Guy participe à la grande retraite à Villa Cavaletti. Il demanda de pouvoir travailler en Tanzanie dans le diocèse de Mbeya, voisin du Sud-Congo. Il apprend l’anglais et la langue locale à Kipalapala. Il sera ensuite vicaire dans plusieurs paroisses pendant une dizaine d’années. Vrai missionnaire de brousse, reconnu comme «spécialiste des visites en succursales», il y trouvait son bonheur. Invité à remplir la fiche PB des ‘affectations successives’, il a noté: Le lieu importe peu ; ce qui importe c’est que Dieu soit mieux servi. La disponibilité dans le service est rare.

Son retour en Belgique en décembre 1972 sera définitif. A partir de la communauté des P.B à Heusy, il accepte d’être vicaire à Ensival, puis, en 1975, curé à Bellevaux. Dans son travail pastoral, il considérait comme une priorité la visite aux malades. C’est donc tout naturellement qu’il accepta, en 1979, le travail d’aumônier de clinique. Il vivait alors hors communauté. Dans le home où il s’installa comme résident, à La Gleize, à partir de 1998, il poursuivit ce travail discret auprès des personnes âgées, autant qu’il le put. La maladie d’Alzheimer l’atteint avec tout ce qu’elle comporte d’imprévisible. Les soins voulus lui sont prodigués dans le home de la Gleize. Il y reçoit régulièrement la visite de confrères qu’il reconnaît plus ou moins et qui le trouvent souriant, détendu, abandonné comme un enfant à la volonté de Dieu. N’est-ce pas en lui qu’il a toujours mis sa confiance ?

En avril 2005, ce home privé qui l’abritait fut fermé et ses résidents obligés de se recaser. La famille de Guy, devançant les P.B., lui trouva une place à Spa-Nivezé, au home Les cheveux d’argent. Il y rencontra paisiblement son Seigneur dans la nuit du 31 mars.

Dans l’homélie des funérailles célébrées le 4 avril en l’église du village de Nivezé, le confrère qui allait le voir régulièrement nous confiait : ‘En le regardant, je priais avec lui le psaume 130 : Mon âme en moi est tranquille comme un enfant, un petit enfant tout contre sa mère’.
Guy a été inhumé dans le cimetière du petit village.





Frère Edouard Courtin
(Frère Johannes Berchmans)

1917 - - 2006

En paraphrasant une parole de Jésus on pourrait dire du frère Jan : ‘Voici un véritable Anversois en qui il n’est point d’artifice.’ Jan était un authentique ‘sinjoor’, comme les Anversois aiment se désigner. On aurait tort de traduire ce vocable par ‘seigneur’ : il qualifie plutôt quelqu’un qui est très conscient d’être citoyen d’une métropole, sûr de soi, toujours prêt à faire valoir son savoir et son pouvoir. Très entreprenant aussi et se plaçant facilement à la tête de toute entreprise, quitte à en sous-estimer les difficultés. Avec cela, le coeur sur la main, la parole franche et la gouaille affûtée. Voilà à quoi ressemblait notre frère Jan Berchmans.

C’est le 29 janvier 1917 que la bonne ville d’Anvers accueille parmi ses citoyens un petit Edouard, fils de Charles Courtin et de Emma Hostie, propriétaires d’un commerce florissant au centre de la ville. Après avoir terminé ses études primaires au collège St-Stanislas, Edouard se rend au collège Notre-Dame pour le secondaire mais bientôt on se rend compte que ce n’est pas sa voie. Pendant une année il suit les cours d’une école d’arts et métiers, puis il reprend ses études comme ‘vocation tardive’ à Heverlee.

Le 4 décembre 1935 il entre comme postulant-frère à Boechout et le 2 avril 1936 il commence son noviciat à Gits. Un de ses formateurs signale: ‘Au début de sa vocation il a eu des difficultés avec sa famille (milieu bourgeois) qui était opposée à une vocation de frère, et lui-même a eu un peu à souffrir de la part de ses co-novices d’un autre milieu.’ La lutte des classes ?

A la fin de son noviciat, le 7 avril 1938, il prononce son premier serment et il signe le document avec son nouveau nom: Frère Johannes Berchmans. Pas question de l’appeler Jean Berchmans et bientôt il allait devenir tout simplement ‘le frère Jan’.

Selon la coutume de cette époque, ses premières tâches sont d’ordre domestique. Il travaille à Namur (1938), à Glimes (1939) et ensuite à Thy-le-Château où le séminaire est transféré en septembre 1939. C’est là qu’il passe les premières années de la guerre.

En 1943. l’armée d’occupation réquisitionne les bâtiments de Varsenare. L’économe du noviciat, le père Gillès de Pélichy, obtient d’une famille de la noblesse que le noviciat puisse s’installer dans un de leurs châteaux à Ste-Croix près de Bruges. Jan participe au déménagement et continue à travailler au noviciat. En 1944 celui-ci se réinstalle à Varsenare et c’est là qu’en 1946 Jan reçoit sa nomination pour le Congo.

Le 2 avril 1946 il s’embarque à Anvers pour le vicariat apostolique de Baudouinville (devenu ensuite le diocèse de Kalemie-Kirungu) où il arrive le 6 juin. Après un bref séjour à Albertville (Kalemie) il va faire la connaissance d’une série de missions: Baudouinville (Kirungu, 10-8-46), Moyo (2-2-47), Kamisuku (18-11-48), Moyo (5-5-49), Kibangula (7-12-50) et encore Moyo (6-10-52). De là il est appelé au Maniema, Kamituga, Kalima, Kasongo.

En 1955 Jan part en congé et suit la grande retraite à Mours. Le 24 novembre de la même année il est de retour à Kasongo, d’où il part travailler à Nyakiliza, Kamituga et Mingana. Revenu à Kasongo en 1961, il doit interrompre ses travaux en 1964 à cause de la rébellion. Les rebelles simbas attaquent les missions et avec d’autres missionnaires Jan est évacué vers Bukavu, où il réside au collège des pères Jésuites.

Le 1er juillet 1965, Jan est nommé à la procure de Kasongo. En 1969, il travaille à Kinkungwa et de 1970 à 1975 à Shabunda. A partir du 1er octobre 1975, il réside à la maison régionale à Bukavu.

Il profite d’un nouveau congé en 1976 pour suivre la session biblique à Jérusalem et la grande retraite à Villa Cavaletti. Ensuite il reprend son service à Bukavu. En 1982, on le trouve encore au travail à Kipaka, puis à l’économat diocésain de Kalima (1984-85). Sa dernière nomination au Congo le conduit à Murhesa (1986-88), où il est chargé de l’entretien.
Cette énumération des nombreux postes où Jan a travaillé peut paraître fastidieuse mais elle donne une bonne idée de ce qu’était à l’époque la vie d’un frère, toujours prêt à se rendre à l’endroit où ses services sont requis.

Jan était un travailleur acharné, constructeur, transporteur, mécanicien, procureur... Tout ce qu’on lui demandait de faire, il l’exécutait avec ardeur et compétence. Car Jan était un homme ardent et les Africains ne se trompaient pas quand ils lui donnaient le nom de Kivukuto (dérivé du swahili uvuguto : la chaleur). Cela lui plaisait tellement qu’il en faisait sa carte de visite et qu’il le mettait sur la porte de sa chambre. Même à la maison régionale à Bukavu on lisait sur la porte de son bureau : Agence Kivukuto.

Ses supérieurs le disent ‘actif et remuant, entreprenant et débrouillard, très dévoué et prompt à rendre service’. Mais comme rien n’est parfait en ce bas monde, son personnage a aussi une face d’ombre : ‘Tempérament bouillant, parfois irréfléchi et précipité. Saillies de mauvaise humeur passagères. Peu ponctuel’.

Jan est un homme très sensible. Dans une communauté où il se sent à l’aise, où il est respecté et apprécié, il est un compagnon fort agréable et serviable, amusant et taquin. Il est d’une loyauté absolue envers ceux qui ont mérité sa confiance. Un confrère qui a vécu plusieurs années avec lui donne ce témoignage : ‘Le coeur de Jan est bien grand. Quand on lui demandait un service, on pouvait être sûr de recevoir le double, le triple et même plus que ce qu’on avait demandé. - Jan était toujours prêt à rendre service, il se dépensait sans compter. - Celui qui a vécu quelques années avec Jan a pu découvrir sa grande délicatesse et sa grande fraternité.’

Sa sensibilité aussi avait pourtant sa face d’ombre. Jan a connu l’époque où, pour certains, les frères ‘n’étaient que des frères’. Quelques-uns parmi eux réagissaient en se donnant un petit air anticlergé et corporatif. Le confrère qu’ils proclamaient ‘aumônier du syndicat’ pouvait être fier d’avoir gagné leur confiance. Jan avait aussi sa fierté : un ‘sinjoor’ anversois, et en plus ‘de bonne famille’, ne se laisse pas marcher sur les pieds. Mais si on avait été chic avec lui ou avec les frères en général, on pouvait compter sur son estime et son dévouement.

Au cours de ses dernières années au Congo, son état de santé commence à présenter de sérieux problèmes et le 4 février 1988 c’est le retour définitif au pays. Il est obligé de se faire soigner, mais il a encore assez de forces pour assister à la fête organisée par la communauté d’Anvers pour le 50e anniversaire de son serment. A partir du 1er février 1989, il réside, avec deux confrères, dans la maison de repos et de soins Notre-Dame d’Anvers, à quelques pas de notre maison de la Keizerstraat. Curieuse coïncidence: jadis il y a eu dans cette maison une maternité et c’est ici que Jan est né. Il y revient pour y entamer sa 73ème année. Un retour aux sources.

Pendant ses premières années de ‘repos forcé’, Jan arrivait chaque matin à la chapelle Sainte-Anne, où la communauté de la Keizerstraat célébrait l’Eucharistie. Si on parvenait à le rattraper avant qu’il quitte la chapelle, on avait beau l’inviter pour le petit déjeuner, il n’en était pas question. Quand Jan n’était pas à la messe, on savait qu’il ne se sentait pas bien et quelqu’un de la communauté allait le voir dans sa chambre. Pas moyen de s’y tromper : à côté de la porte était clairement marqué Edouard Courtin et, en dessous, Kivukuto.

À partir du moment où Jan n’était plus capable de venir assister à notre célébration, on craignait qu’il ne tiendrait plus longtemps. Il perdait la mémoire. Et on ne peut pas dire que son caractère s’améliorait avec l’âge. Dans la conversation, il ressassait les torts et les injustices dont il avait été la victime. Il craignait d’être lésé et ce n’est qu’après sa mort qu’on apprit que les pensionnaires de la maison de repos tenue par les Petites Soeurs des Pauvres étaient les bénéficiaires de sa générosité.

C’est au matin du 25 avril 2006 qu’on nous a appelés par téléphone pour nous annoncer que Jan était décédé tranquillement dans son lit. Les funérailles ont eu lieu le samedi 29 avril et beaucoup de confrères étaient réunis autour de l’autel à l’église Saint-Jacques pour rendre un dernier hommage à celui qui avait été durant toute sa vie un missionnaire ardent et dévoué.

Comme saint Paul, le frère Jan pouvait dire: ‘J’ai combattu le beau combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. Dès maintenant m’est réservée la couronne de justice qu’en retour me donnera le Seigneur.’

Franz Gils




Père Jan Defour

1912 - - 2006

Il est parti vers l’autre rive, très discrètement, le 26 avril 2006. Sa pêche, fructueuse, était achevée. Parmi ses confrères belges, qui dit Jan Defour pense Mer du Nord : il l’a aimée, elle l’a inspiré. Le jeune candidat à la santé fragile aura atteint l’âge respectable de 94 ans. Fils unique d’Achille Defour, électricien, et de Virginie Jonckheere, Jan est né à Oostende le 31 janvier 1912.

Encore très jeunes, Jan et sa soeur perdent leurs parents mais une famille bienveillante s’efforcera de remédier à l’absence d’un foyer chaleureux. Reconnaissant de trouver en Dieu un Père fidèle et dans son entourage des personnes attentionnées, Jan cherchera durant toute sa vie à dispenser à d’autres la bonté dont il a lui-même bénéficié. De là découle aussi sa vocation missionnaire.

Après avoir terminé son école primaire à Oostende, il poursuit ses études, les humanités classiques au collège Saint-Joseph à Tielt et, en septembre 1932, il se présente à notre séminaire de philosophie à Boechout. De constitution plutôt faible, il sort assez fatigué de ces deux années d’études et en 1934 son médecin s’oppose à un départ en Algérie. Jan se soignera tout en faisant une première année de théologie à Heverlee. En 1935 on l’estime suffisamment fort pour se rendre au noviciat de Maison-Carrée.

L’appréciation de son maître des novices se confirmera pleinement dans la vie missionnaire du père Jan Defour : ‘Le jugement est droit, assez prompt. La volonté s’est montrée forte, généreuse, en même temps que très docile. Bon caractère. Une certaine réserve timide le gêne parfois, mais somme toute les relations avec lui sont agréables. Il a du savoir-faire pratique, mais il ne s’imposera pas. Si on recourt à lui, il est prêt à tous les services. Il travaille assez facilement et sait mettre de l’ordre dans son travail. Piété profonde et sincère, vertus solides et éclairées.’

De même les responsables du scolasticat à Heverlee signalent : ‘Il ne se mettra pas en évidence à cause d’une certaine timidité qui se manifeste surtout quand il ne se trouve pas encore à l’aise. Une fois mis à l’aise, il devient ouvert et agréable dans ses relations. Esprit d’initiative, talent d’organisation, aptitude au dessin.’

En 1936 Jan est donc revenu à Heverlee pour y continuer sa formation théologique. Il y prononce son serment, le 28 juin 1938, et est ordonné prêtre le 30 avril 1939. Comme c’est la coutume à l’époque, en guise de service militaire il va suivre pendant quelques mois les cours de médecine tropicale à Louvain. Mais il tombe malade et en janvier 1940 le Provincial de Belgique écrit : ‘Il ne peut pas partir pour les missions, d’ici quelques mois au moins.’ Survient ensuite l’invasion de la Belgique et l’exode des jeunes en mai 1940.

Après quelques semaines d’errance, c’est le retour en Belgique occupée. Jan est nommé économe au séminaire de philosophie de Boechout. Mis à part un essai de professorat au séminaire de Thy-le-Château (1943-44) il restera à Boechout jusqu’au 30 août 1947. Son supérieur témoigne : ‘Boechout a eu la chance de posséder durant la guerre, en la personne du père Defour, un économe absolument remarquable. Toujours de bonne humeur, débrouillard, bien vu des gens, il ne cessait de circuler chez les fermiers de la région afin de nous procurer les suppléments indispensables. Il a réussi au-delà de toute espérance. Aussi lui en sommes-nous très reconnaissants.’ Et le provincial confirme : ‘Le père Defour fut un économe très avisé qui a fait beaucoup pour Boechout, en particulier pendant la difficile période de guerre et la plus difficile période des réparations.’ Le séminaire a été en effet fort endommagé par les fameuses ‘bombes V’ de sinistre mémoire.

Parlant bien l’anglais, Jan a pu profiter de l’arrivée des armées alliées pour obtenir de précieux avantages pour les scouts du village de Boechout dont il s’occupait très activement. Il avait sur eux une réelle influence. Pour preuve la nombreuse présence de ces jeunes au port d’Anvers lors de son départ en Afrique et les fidèles amitiés qu’il a toujours entretenues avec ses anciens scouts.

Le 15 octobre 1947 Jan s’embarque donc pour le Congo, où il va travailler dans le vicariat apostolique de Baudouinville (actuellement le diocèse de Kalemie-Kirungu). Le 12 janvier 1948 il reçoit sa nomination pour Albertville (Kalemie). Il s’occupe de l’économat du poste mais sa tâche principale est la pastorale au centre extra-coutumier de la ville (CEC).

Les débuts ne semblent pas avoir été faciles, d’autant moins qu’à peine deux mois après son arrivée à Albertville, la mission reçoit la ‘visite de règle’ d’un régional dont beaucoup de confrères ont éprouvé la sévérité plutôt tatillonne. Dans son style télescopé il note: ‘Reçu à son arrivée dans une maison encombrée, a été mal impressionné par l’accueil un peu froid et sans confort. Est impressionné par la malpropreté des cuisines des missions et par les cafards. À Albertville, il faut des oeuvres de jeunesse : on compte sur lui puisque censé avoir des aptitudes. Hésite à commencer.’

Comme encouragement il y a mieux! Mais deux ans après, le ton est tout différent : ‘A bien travaillé au CEC d’Albertville. A visité chaque famille, dépisté les mauvais chrétiens et mis le status animarum de cette population en ordre. A organisé les oeuvres de jeunesse (sports, scouts, etc.). Actif et dévoué. Bon économe, serviable.’

Jan continue à se dévouer et à bien réussir dans son apostolat à Albertville jusqu’au moment où, le 30 octobre 1953, on lui confie la fondation de la mission de Nyunzu, où il devient supérieur du poste. Il s’y montre proche des gens simples par son style de vie sobre, sa bonne connaissance de la langue et son enseignement bien adapté à ses ouailles et parfois assaisonné d’une pincée d’humour bien à lui. Les gens aiment l’écouter et apprécient son dévouement.

Mais voilà que le 25 février 1955, Jan est nommé supérieur de la mission de Kalemie, nomination qui lui pose problème. Son nouveau terrain d’action comprend aussi une paroisse européenne et Jan est bien conscient du fait qu’il a plus d’aptitudes pour s’occuper des Africains que des Européens. Il craint que cette charge particulière diminue sa possibilité de faire les visites à domicile chez ceux pour qui elles seraient les plus fructueuses. Mais quelles que soient ses appréhensions, Jan assume généreusement ses nouvelles responsabilités, à tel point qu’après son congé en 1957-58, il sera un peu déçu de ne pas pouvoir retourner à Kalemie. En effet, à partir du 30 mars 1958 il est supérieur de Lubuye. Il s’y trouve vite à l’aise et même si le nouveau régional constate que Jan ‘n’aime pas trop les longues séances au bureau’, il souligne son zèle, sa capacité d’organiser et son affabilité avec les gens. En communauté aussi, Jan est très agréable, aime à taquiner. ‘Il aime les situations nettes, fait les remarques nécessaires, mais parfois sans ménagements.’

Le 16 juillet 1963, Jan part pour son deuxième congé en Belgique. À son retour, le 30 décembre de la même année, il est nommé économe général du diocèse de Kalemie-Kirungu. Mais sa nouvelle fonction sera de courte durée: la rébellion des Simbas vient bouleverser l’existence des missions dans cette région. Le 11 août 1964, Jan est pris par les rebelles et est sévèrement maltraité. Libéré par les troupes de Tshombe et les mercenaires, il est évacué vers la Belgique le 3 septembre, blessé dans son corps et dans son âme, et c’est pour lui l’adieu définitif à l’Afrique.

À son arrivée en Belgique, il est immédiatement conduit en clinique. Il y reste pendant cinq mois mais malgré tous les soins suivis d’une demi-année de rééducation, son pied meurtri ne fonctionnera plus correctement. Est-ce trop cruel de dire que Jan deviendra le gagne-pain d’une série de kinésithérapeutes ?

Pour lui commence maintenant ce qu’on pourrait bien appeler une nouvelle vie. Le 22 août 1965 il est nommé à la procure d’Anvers. Celle-ci s’occupe des achats et des expéditions vers l’Afrique du matériel commandé par les confrères ou par des membres d’autres familles religieuses. En outre les secours les plus divers transitent par ses services. Le procureur en titre est aidé par un ou deux confrères et par un laïc.

Jan devient tour à tour procureur en titre, procureur adjoint ou, comme il le note avec un brin d’humour en 1973, ‘procureur-faisant-fonction par manque d’amateurs’. De 1974 à l’an 2000, on lui trouvera le titre d’assistant-procureur. Quels que soient les titres, son savoir-faire et son dévouement sont appréciés de tous. En homme consciencieux et avisé il commence à mettre de l’ordre dans une comptabilité quelque peu embrouillée et il veille à ce qu’elle reste ordonnée et transparente. Il considère son travail comme un service à rendre à ses confrères sur la brèche et à l’Eglise en Afrique.

En 1973 une nouvelle tâche vient s’ajouter à son travail à la procure : Jan va s’occuper de l’aumônerie à la clinique Léopold II, qui s’appellera ensuite Institut Tropical. Et c’est encore lui qui est chargé des démarches et des rendez-vous pour les visites médicales des confrères revenant d’Afrique.

Mais rien ne pourrait empêcher Jan de faire chaque année un voyage en Angleterre et en Irlande, où il va rendre visite à des anciens de l’Onu dont il s’était fait des amis au Congo. Jan ne dit pas: ‘Je pars en voyage’, mais bien: ‘Je vais à la pêche et en mer bien sûr.’ La Mer du Nord de son enfance, il la retrouvait avec joie dans ses vieux jours. Il en revenait tout ravigoté, et plusieurs années de suite c’était ‘pour la dernière fois’, jusqu’à la prochaine.

Le 1er novembre 2000, âgé de 88 ans, Jan devient simple membre résidant de la communauté de la Keizerstraat, devenue au cours des années une communauté constituée principalement de ‘missionnaires retraités’ dont une bonne tranche d’octogénaires. Ce n’est pas de gaieté de coeur que Jan renonce à toutes ses responsabilités, mais en communauté il est toujours l’homme de bon sens et de bonne humeur, ne renonçant pas à son humour et à ses taquineries. Un homme aussi d’une régularité exemplaire. Ainsi tout le monde savait que Jan et son congénère Gaston célébraient l’Eucharistie à 11 h. à l’oratoire de leur étage... et on était prié de ne pas les déranger. Quant au kinésithérapeute, Jan lui rappelait que l’heure c’est l’heure !

En 2001 sa santé commence à se détériorer sérieusement. Il a fallu discuter ferme pour que Jan accepte de quitter Anvers et de prendre une chambre au centre de repos et de soins Avondrust, situé à côté de notre maison de repos de Varsenare, notre ancien noviciat. Au début il s’y sent malheureux mais petit à petit il va apprécier les services et les soins d’un personnel dévoué, ainsi que la compagnie de la demi-douzaine de confrères qui y partagent son sort. Aussi longtemps que ses forces le permettent il va encore rendre visite aux confrères de la communauté voisine, mais vers la fin ses sorties deviennent plus courtes et plus rares.

Et le 26 avril 2006 nous apprenons que Jan est décédé un peu après minuit. Comme on peut le lire sur son image-souvenir: ‘Le dernier souhait de Jan a été exaucé : il est mort dans son propre lit. Les derniers mois il avait supplié qu’on ne le place pas dans un hôpital’ Avondrust (repos du soir) a été son dernier ‘chez soi’ où il avait fini par se sentir heureux.

Le lundi 1er mai 2006, de nombreux confrères étaient réunis dans la chapelle de Varsenare pour les funérailles d’un prêtre-missionnaire dont on peut dire que durant toute sa vie il a transmis à d’autres tout ce qu’il avait lui-même reçu. L’homélie prononcée par le responsable actuel de la procure d’Anvers se termina ainsi : Sur le rivage, au moment même où quelqu’un me dit : ‘Tiens, il a disparu’, on entend de l’autre rive des voix joyeuses qui crient : ‘Tiens, voilà qu’il arrive!’

Franz Gils

PROFILES

Father Harmel Grandmaison

1917 - - 2006

Father Harmel Grandmaison was born on the 16th July 1917 at St Pacôme in the diocese of Ste Anne de la Pocatière, Quebec. He was the sixth of a family of 14 children. His father, the village blacksmith, worked hard to bring up the children and educate them. Three of the sons became Missionaries of Africa (White Fathers): Hervé ordained in 1937, Harmel ordained in 1944 and Roland ordained in 1949. Their mother had a strong character and was a woman of deep faith. The children therefore received a good education in a climate of conscientious work and fervent religious practice.

After primary school at St Pacôme, Harmel did his entire secondary school subjects at the college of St Anne de la Pocatière. In 1939, he applied to the Father Superior of the White Father’s Postulancy at Éverell. He did his first year of theology there. In August 1940, he began his Spiritual Year at St Martin, near Montreal. He then did his three years of theology at Eastview, near Ottawa.

Endowed with good average intelligence, and thanks to painstaking work, Harmel succeeded well in his studies and missionary training. At the end, his professors underlined his progress in every area, human, intellectual and spiritual. On the 18th June 1943, he took his Missionary Oath and on the 3rd June 1944 was ordained a priest at Ottawa by Bishop Albini LeBlanc of Hearst. He then received his appointment to Uganda, joining his brother Hervé there.

After a holiday with the family and a time of preparation for his missionary work in Uganda, Fr Harmel arrived in Entebbe on the 22nd March 1945. He first stayed some months at Nandere to learn the language. For the next nine years of his first period in Africa, he worked in the diocese of Rubaga as curate in the parishes of Nkonge, Mulaje, Katende, Nandere and Bukuumi, where he remained for almost four years. This first period in Uganda was a difficult time for him. He had a tendency to work alone and ignore other people’s advice. However, his Superiors noted a significant improvement at the end. As he was very tired, it was time for him to take home leave.

Harmel arrived in Canada at the start of January 1955. He was asked to stay at the Quebec procurement office. He first took a rest and was treated for different illnesses, including a slight displacement of a lumbar disc. His health slowly improved and he could then be of service in missionary promotion. His time in Canada was extended, as he obtained permission to represent the 3 Grandmaison White Fathers at the Golden Wedding celebrations of his parents in the summer of 1956. Afterwards, as he was doing good work in promotion and the Province needed personnel, the Father Provincial received approval to keep him until the end of 1958.

After his Long Retreat at Mours, Fr Harmel returned to Uganda and worked as a curate at Bukuumi from the 1st November 1958. Up to 1982, taking regular home leaves, he was almost always at the service of the diocese of Rubaga. He was curate or parish priest in the parishes of Bukuumi, Mitala Maria, Mubenda, Madudu and Buyinjabutoole. During all this time on mission, it is said he improved continually in his pastoral activity. He showed a great deal of enthusiasm and faith in all his undertakings. However, with age, his health slowly began to deteriorate. In June 1982, he came back to Canada for sick leave. He then underwent several tests and several stays in hospital. Amongst other things, he had to have an operation for a cyst on the brain. After this delicate operation, his cheek became paralysed and he felt occasional dizziness and loss of balance. He then took a long convalescence.

In 1986 as his health had greatly improved, he was asked to work according to his possibilities in missionary promotion at the Quebec procurement office. Some years later, on medical advice, he gave up the idea of returning to the missions. In 1994, he celebrated his 50th year of ordination. On that occasion, Fr Dandenault, Provincial, congratulated him as follows: ‘Down the years, a good number of communities in Uganda benefited from your presence. In every place dear to your heart where you worked, you sowed the word of God and bore witness to the Lord, the Saviour of all.

The believing men and women of these communities in their turn and in their discreet way, in the mystery of the Communion of Saints transmit their gratitude to you today. Through them, the entire Ugandan Church pays tribute to the gift you have given them of yourself in bringing them the Gospel.’

With the years, Harmel’s resistance wore considerably thin. He was asked to give up any ministry and to pass the torch on to others. He had no choice but to accept the decision of his Superior even if it was hard for him. He became increasingly dependent on others. In the course of 2003, at his own request, he was admitted to the Centre d’Anjou in St Pacôme, for long-term care. It was there he passed away on the 29th May 2006. The funeral took place on the 10th June in the Cathedral of Ste Anne de la Pocatière, followed by burial in the family plot at St Pacôme.

During the funeral service, Dr Réginald, the younger brother of Harmel, gave a moving tribute. Here is an extract: ‘My brother Harmel was a very sensitive and emotional person. Leaving was very painful for him, but he experienced it with great faith. In contrast to his two other White Father brothers, builders of schools and churches, Harmel was not very inclined to manual work. For many years, he was more in charge of Catholic Action and youth movements. Nevertheless, he had a very clear aim in his apostolate: ‘The training of local clergy.’ In this way he responded, thanks to our generosity, to the desires of Cardinal Lavigerie, the Founder of the White Fathers.’

In his funeral homily, Fr Raynald Pelletier presented Fr Harmel as a model. ‘Beyond death, Harmel invites us to live our lives in all their fullness, to experience and sow love, to pass through this world doing good as he did, spreading joy and peace.’






Father
Guy de Liedekerke
1926 - - 2006

Born in Frocourt Castle at Eghezée in the Diocese of Namur (Belgium), Guy was baptised there the same day, 14 November 1926. His father was the burgomaster. After secondary school studies at St Pierre’s College, Uccle-Brussels, Guy entered the White Fathers at Thy-le-Château in 1946.

He was then recovering from polio, an early personal trial. After his novitiate in Varsenare, he began his theological studies in Heverlee. Handicapped by acute shyness and an obvious lack of self-confidence, he nevertheless asserted himself by very generous efforts and remarkable good will in all he undertook.

He improved from year to year. Problems were not lacking in studies as well as in character formation; however, the results are there in his favour, illustrative of his well-ordered energies. He was given responsibilities in which he acquitted himself very honourably. He was very successful in youth camps in which he became involved. He was up to the task in a peaceful and quiet manner.

His good family education came to his rescue in putting up with the teasing, smirks and light banter of his confreres. His teachers highlighted his spirit of service, great humility, fraternal charity, sound spiritual life, and self-help in acquiring a healthy boldness based on total confidence in God.

Nonetheless, at his admission to the Oath, recourse was made to a specialist, a qualified and deeply Christian person and someone up-to-date with the real needs of mission. In addition to a good climate, as in the Belgian Congo, he recommended a kind and fatherly superior for Guy. Guy took his Missionary Oath on the 19th July 1952 and was ordained a priest at Heverlee by Bishop Durrieu on the 5th April 1953.

Appointed to the Vicariate Apostolic of Kasongo on the 1st June 1953, he firstly fulfilled his military obligations before reaching his first post at Kalima. He was chaplain to the official school. It was not ideal for learning the language. After two years he went to Baraka. He was in charge of the bush schools. He enjoyed the company of young people very much. He had to defend himself from certain insinuations, but quietly went about his work and acquitted himself well in his administrative tasks. At Baraka, he organised the Xaverian Movement for three and a half years with great dedication and success. He felt a little rejected by his superior; he was reckoned unsuitable for certain functions and was aware of this negative response. He wrote, ‘In all the posts I lived in, I occupied the last place; I never sought to push myself forward. I was a real mug. No, it was not in the WF that I would have been marked down for too much pride; I had practically no responsibility and then I am accused of being too private: a bit of a joke! Could I have fallen among dictators?’

In September 1959 he (finally) came across a superior who understood him. He knew him well for having shared the whole of formation with him, up to ordination. This confrere was not slow to give his opinion, with due consideration to the form. ‘We ought to have gained the greatest benefit from this great quality that everyone agrees Guy possesses a great big heart, devoted to maximum output.’ This was how Guy arrived at Shabunda. He was welcomed! With the same devotion, he became involved in the huge ‘Cemubac’ hospital for TB patients, as well as camps for convalescents, where those who were cured remained near the hospital for some months of aftercare before being sent back home for good by the doctors. He was also in charge of the children’s school attached to the camp of workers and nurses employed at this hospital. In addition, God alone knows to what degree these tots loved him, as did their Mums. Again, it was Guy, and practically no one else after him, who regularly lavished attention on some two hundred lepers, providing them with the Sacraments.

Alas, independence was to upset all that. With the departure of the Whites, doctors, lepers and the sick were sent back to their homes. They closed the academy and the community was closed down. Guy would write, ‘At the Shabunda chaplaincy, I lived a year of genuine joy with a superior who understood me.’ Guy was then sent to Lulingu, a new post. Only two months later, he had to leave for Mingana.

It was November 1961. Conditions were tough in the ex-Belgian Congo! Could he be reproached for certain ways of doing, considered dangerous for the community, in particular when Lumumba was assassinated? He would have faced the consequences and been beaten up, but he liked to recall that it was the people who defended and saved him. His time at Mingana came to an end in an atmosphere of great tension. ‘It was an unlucky post,’ he would later write. He had had his seven years in Africa. ‘Moreover, I can tell you quite frankly that I was not in the slightest disappointed by the Africans, but above all by my confreres.’ Had his bishop yielded to the siren song of certain persons? In the bishop’s defense, the political situation and fewer personnel played a part.

In January 1962, Guy took part in the Long Retreat at Villa Cavaletti. He asked to work in Tanzania, in Mbeya Diocese, neighbouring South Congo. He learned English, and at Kipalapala, Swahili. He would then become curate in several parishes for about ten years. As a genuine bush missionary, he was known as a ‘specialist for visiting outstations’ and enjoyed it thoroughly. Invited to fill in his WF card on the subject of ‘consecutive assignments’, he noted, ‘The place is not important. What counts is that God is better served. Willingness to be of service is rare.’

His return to Belgium in December 1972 would be for good. Based in the WF community of Heusy, he accepted to be curate at Ensival, and then in 1975 he became parish priest at Bellevaux. He considered visits to the sick as the core of his pastoral activity. Quite naturally, therefore, he took on the chaplaincy of a clinic in 1979. He would then live outside community. In the home at La Gleize, where he was installed as a resident from 1998, he carried on this discreet activity with older persons as much as he could.

Alzheimer’s affected him with all its unpredictability. He was given the necessary treatment in the home at La Gleize. He regularly received visits from confreres he more or less recognised; they found him smiling, relaxed and totally submitted like a child to the will of God, in whom he had always placed his trust. In April 2005, the private home in which he lived was closed and its residents obliged to find alternative accommodation. Guy’s family, anticipating the WF, found a place for him at Spa-Nivezé, in ‘Silver Threads’ home. There he met his Lord during the night of the 31st March.

In the homily, during the funeral that took place on the 4th April in the village church of Nivezé, the confrere who regularly had been to visit him disclosed to us, ‘Looking at him intently, I prayed Psalm 131 with him.
Yahweh, my heart has no lofty ambitions, my eyes do not look too high. I am not concerned with great affairs or marvels beyond my scope.

Enough for me to keep my soul tranquil and quiet like a child in its mother’s arms, as content as a child that has been weaned. Ps. 131:1, 2
Guy was interred in the little village cemetery.





Brother Edouard Courtin
(Brother Johannes Berchmans)

1917 - - 2006

Paraphrasing Jesus’ words, it could be said of Brother Jan that ‘Here is a man of Antwerp in whom there is no guile.’ Jan was a genuine ‘sinjoor’, as the people of Antwerp like to call themselves. It would be a mistake to translate this word as ‘Seigneur’; instead, it means some who is very aware of being a citizen in a metropolis, sure of himself, always ready to assert his knowledge or power. He is also very enterprising and swiftly becomes head of any venture, even to the point of underestimating the difficulties. In addition, he is open-handed, candid and a sharp wit. Brother Jan Berchmans was all of that.

Edouard was born on the 29th January 1917 in Antwerp, the son of Charles Courtin and Emma Hostie, proprietors of a flourishing business in the town centre. After completing his primary school at St Stanislas College, Edouard went to Notre-Dame College for his secondary schooling. However, early on it was realised that it was not his path. He followed courses in an Applied Arts and Crafts school for a year, and then resumed his studies as a ‘late vocation’ at Heverlee.

On the 4th December 1935, he entered Boechout as a Brother Postulant and began his novitiate at Gits on the 2nd April 1936. One of his teachers mentioned that at the start of his vocation, he had problems with his family - from a bourgeois milieu. They were opposed to his vocation as a mere Brother. He also had to suffer a bit from his co-novices from another economic background. Was this an echo of the class struggle?

At the end of his novitiate on the 7th April 1938, he took his First Oath and signed the document with his new name: Brother Johannes Berchmans. There was no way he would be called John Berchmans and soon he was to become quite simply ‘Brother Jan.’

According to the custom of that period, his first tasks were of a domestic nature. He worked at Namur, (1938), Glimes (1939) and then at Thy-le-Château where the seminary was transferred in September 1939. He spent the first years of the War there.

In 1943 the Army of Occupation requisitioned the buildings of Varsenare. Father Gillès de Pélichy, the bursar of the novitiate, gained the consent of a noble family to set up the novitiate in one of their castles at Ste Croix near Bruges. Jan took part in the removal and continued to work at the novitiate. In 1944, it was re-installed at Varsenare and there in 1946, Jan received his appointment to the Congo.

On the 2nd April 1946, he embarked at Antwerp for the Vicariate Apostolic of Baudouinville, later to become the diocese of Kalemie-Kirungu. He arrived there on the 6th June. After a short stay at Albertville (Kalemie), he got to know a series of missions including Baudouinville (Kirungu, 10-8-46), Moyo (2-2-47), Kamisuku (18-11-48), Moyo (5-5-49), Kibangula (7-12-50) then again Moyo (6-10-52). From there he was called to Maniema: Kamituga, Kalima, Kasongo.
In 1955, Jan left for home leave and followed the Long Retreat at Mours. On the 24th November that year he was back in Kasongo, from where he went to work at Nyakiliza, Kamituga and Mingana. Returning to Kasongo in 1961, he had to break off his work in 1964 due to the rebellion. Simba rebels attacked the missions and Jan was evacuated with other missionaries to Bukavu, where they stayed at the Jesuit Fathers’ College.

On the 1st July 1965, Jan was appointed to Kasongo procurement office. In 1969 he worked at Kinkungwa, and from 1970-1975 at Shabunda. He stayed at the Regional House in Bukavu from the 1st October 1975.

He took advantage of a further home leave in 1976 to follow the Biblical Session at Jerusalem and the Long Retreat at Villa Cavaletti, outside Rome. He then resumed his service at Bukavu. In 1982, he was beavering away at Kipaka, then at the diocesan treasury at Kalima (1984-85). His last appointment in Congo led him to Murhesa (1986-88), where he was in charge of maintenance.
This list of the many posts where Jan worked can seem fussy, but it gives a good picture of what the life of a Brother was at the time. He was always ready to be of service wherever his assistance was required.

Jan was a tireless worker, builder, transporter, mechanic, and procurator. Anything he was asked to do, he carried out with eagerness and competence. Jan was a man of passion and the Africans were not wrong when they gave him the name of Kivukuto, derived from the Swahili ‘uvuguto’, meaning heat. It pleased him so much that it became his trademark. Even at the Regional House in Bukavu, the door of his office bore the inscription: Agence Kivukuto.

His Superiors said of him that he was ‘active and always on the go, enterprising and resourceful, very devoted and prompt to be of service.’ However, since nothing is perfect in this earthly life, his personality also had a dark side. He was ‘hot-headed, sometimes thoughtless and hasty, including temporary fits of bad temper. He was rarely on time.’

Jan was a very sensitive man. In a community in which he felt at ease, where he was respected and appreciated, he was a very pleasant, obliging, amusing and jocular companion. He was intensely loyal to those who deserved his trust. A confrere who lived several years with him gave this testimony, ‘Jan had a great big heart. When you asked him to do something for you, you could be sure of receiving double, triple and even more of what you had asked. Jan was always ready to be of service and gave of himself without counting the cost. Whoever had lived a few years with Jan became aware of his great tact and solid brotherly attitude.’

However, his sensitivity had its dark side. Jan went through a period when for some, Brothers were ‘just Brothers’. Some among them reacted and adopted a slightly ‘anti-priest’ attitude and ‘union mentality’. The confrere they proclaimed their ‘union chaplain’ could be rightly proud of having won their trust. Jan also had his pride: he was a ‘sinjoor’ of Antwerp and furthermore ‘of good family’ and did not let anyone treat him like a doormat. Nevertheless, if someone had been decent to him or to Brothers in general, that person could count on his esteem and devoted attention.

Eventually, in the course of his final years in the Congo, his health began to give rise to serious problems and on the 4th February 1988 he returned home. He was obliged to follow treatment, but he had enough strength to attend a celebration organised by the Antwerp community for the 50th anniversary of his Oath. From the 1st April 1989, he stayed with two other confreres in ‘Notre-Dame d’Anvers’, a rest and treatment home a few yards from our house at Keizerstraat. In a curious coincidence, this home used to have a maternity ward and that is where Jan was born. He returned there to begin his 73rd year, a real return to his roots.

In the course of his first years of ‘forced retirement’, Jan arrived every morning at the chapel of Saint Anne, where the Keizerstraat community celebrated the Eucharist. Even if they managed to catch him before he left the chapel, it was useless to invite him to breakfast, no question about it. If Jan was absent from Mass, they knew he was not well and someone from the community went to see him in his bedroom. It was unmistakable, as beside the door it was clearly marked: Edouard Courtin, then below, Kivukuto.

From the time Jan could no longer attend our celebration of the Mass, the fear was he was not going to hold out much longer. He was losing his memory and it cannot be said that his character mellowed with age. In his conversations, he rehashed the wrongs and injustices of which he had been victim. He was afraid of being hurt and it was only after his death that we learned that the inmates of the rest home run by the Little Sisters of the Poor were beneficiaries of his generosity.

On the morning of the 25th April 2006, we received a telephone call informing us that Jan had passed away peacefully in his sleep. The funeral took place on Saturday 29th April and many confreres gathered round the altar of St Jacques’ church to pay a final homage to someone who had been an ardent and devoted Missionary all his life.

Like St Paul, Brother Jan could say, ‘I have fought the good fight to the end; I have run the race to the finish; I have kept the faith; all there is to come now is the crown of righteousness reserved for me, which the Lord, the righteous judge, will give to me on that Day’ (2 Tim 4:7, 8).

Franz Gils




Father Jan Defour

1912 - - 2006

Very discreetly, he crossed to the other side on the 26th April 2006. His successful fishing trip was over. Among his Belgian confreres, whoever said, ‘Jan Defour’ thought ‘North Sea.’ He loved it and it inspired him. The young candidate of poor health managed to reach the venerable age of 94.

Only son of Achille Defour and Virginie Jonckheere, Jan was born at Ostend on the 31st January 1912. Still very young, Jan and his sister lost their parents, but a kind family did their utmost to make up for the loss of a warm-hearted family. Conscious of finding in God a reliable Father and thoughtful, considerate people within reach, throughout his life Jan sought to bestow on others the kindness he himself had received. Was this also the source of his missionary vocation?

After primary school in Ostend, he continued his secondary school studies at St Joseph’s College at Tielt and in September 1932, he applied to our philosophy seminary at Boechout. As he had rather a weak constitution, he emerged rather fatigued from these two years of studies and in 1934 his doctor opposed his departure to Algeria. Jan looked after himself while doing the first year of theology at Heverlee and in 1935 he was reckoned sufficiently strong to go to the Maison-Carrée novitiate.

The appreciation of his Master of Novices would be fully confirmed in the missionary life of Fr Jan Defour. ‘He has good judgement and is quite prompt. He has a strong, generous will power while remaining very amenable. He has good character; a certain shy reserve hampers him sometimes, but all in all, he has good relations with others. He has good practical common sense, but is not pushy. When called upon to do so, he is ready to render any service. He works easily and knows how to organise it. He has deep and sincere piety, solid virtue and is well informed.’ Likewise, the heads of the scholasticate in Heverlee indicated, ‘He will not put himself forward due to a certain shyness that occurs notably when he does not yet feel at ease. Once he is comfortable, he becomes open and agreeable in his relations. He shows initiative, a talent for organisation and an aptitude for design.’

In 1936, Jan therefore returned to Heverlee to continue his theological formation. He took his Oath on the 28th June 1938 and was ordained a priest on the 30th April 1939. As was customary at the time, instead of military service he followed a few months of Tropical Medicine courses at Louvain.

However, he fell ill and in January 1940 the Provincial of Belgium wrote, ‘He cannot leave for the missions at least for a few months more.’ Then came the invasion of Belgium and the exodus of young people in May 1940. After a few weeks wandering, a return to Occupied Belgium was indicated. Jan was appointed bursar at the Boechout philosophy seminary. Apart from a trial as a professor at Thy-le-Château seminary (1943-44), he remained at Boechout until the 30th August 1947. His superior wrote, ‘During the War, Boechout was very lucky to have such an incredibly remarkable bursar in the person of Father Dufour. He was always good-humoured, resourceful, well respected by the people, and he never failed to go round the farmers of the region to find us essential supplies. He succeeded beyond measure. For that too, we are very grateful to him.’ The Provincial confirmed adding, ‘Father Defour was a very wise bursar who did a lot for Boechout, in particular during the difficult period of the War and the more difficult time of post-War reconstruction.’ Indeed, the seminary had been very badly damaged by the infamous ‘V-bombs’, of unhappy memory.

As Jan spoke English well, he made the most of the arrival of the Allies to obtain very useful advantages for the Boechout Village Scouts with whom he was very actively involved. He had a genuine influence on them, proof of which were the crowds of these youngsters at Antwerp when he left for Africa and the loyal friendships he always maintained with his former Scouts.

On the 15th October 1947, Jan therefore left for the Congo, where he was to work in the Vicariate Apostolic of Baudouinville, now the Diocese of Kalemie-Kirungu. On the 12th January 1948, he received his appointment to Albertville (Kalemie). He was bursar of the post, but his main task was pastoral activity at the CEC, ‘Centre extra-coutumier’, also known as the ‘native quarter’ of the town.

It seems the beginnings were not easy, even more since less than two months after his arrival at Albertville the mission received the ‘Canonical Visit’ of the Regional. Many confreres had suffered from his rather punctilious severity. In his cramped style he noted, ‘Was received on arrival in a cluttered house and put off by rather cool and awkward welcome. Is shocked by the lack of hygiene in the mission kitchens and by the cockroaches. At Albertville, youth programmes are needed. They count on him as he is supposed to have aptitudes. Hesitates to begin.’

There are surely better ways of encouraging people! However, two years later, the tone is quite different. ‘Worked well at CEC, Albertville. Visited every family, tracked down lapsed Catholics and put the status animarum of this people in order. Organised youth programmes at Albertville (sports, scouts, etc.) Is active and dedicated. Good bursar, obliging.

Jan continued his dedication and succeeded well in his apostolate at Albertville until the 30th October 1953, when he was entrusted with the founding of Nyunzu mission, where he became superior of the post. He was demonstrably close to the lowly people by his sober lifestyle, his good grasp of the language and his teaching well adapted to his flock. His words were spiced with his very personal pinch of humour. The people liked listening to him and appreciated his dedication.

However, on the 25th February 1955, Jan was appointed superior of the mission of Kalemie, an appointment that created problems. His new field of activity also comprised a ‘European parish’ and Jan was well aware of the fact that he had more aptitudes in involvement with Africans rather than Europeans. He was afraid that this particular responsibility would lessen his chances of making home visits to those for whom they would be more productive. Nevertheless, in spite of fears, Jan generously took on his new responsibilities to the extent of becoming disappointed when he could no longer return to Kalemie after his home leave in 1957-58.

In fact, from 30th March 1958, he became superior of Lubuye. He settled in very well and even if the new Regional observed that Jan ‘does not enjoy long sessions in the office’, he emphasised his zeal, his ability to organise and his affable approach to the people. Also in community, Jan was very pleasant and enjoyed teasing. ‘He likes clarity in situations, makes the necessary comments, but sometimes thoughtlessly.’

On the 16th July 1963, Jan left for Belgium; his second home leave. On his return on the 30th December the same year, he was appointed treasurer general of the Diocese of Kalemie-Kirungu. However, his new office would be of short duration: the Simba rebellion came to disrupt the existence of the missions in this region. On the 11th August 1964, Jan was captured by rebels and severely maltreated. Freed by the troops of Tshombe and the mercenaries, he was evacuated to Belgium on the 3rd September, wounded in body and soul. For him, it was the final farewell to Africa.

On arrival in Belgium, he was immediately taken to a clinic. He remained there for five months and in spite of all-round continuous care over six months of physiotherapy, his damaged foot would not function properly again. Would it be too cruel to say that Jan became the breadwinner for a series of physiotherapists?

Then what could be called a new life began for him. On the 22nd August 1965, he was appointed to the procurement office of Antwerp. This involved purchasing and dispatching to Africa material ordered by confreres or members of other Religious families. In addition, the most varied forms of help are sent out by its services. The procurator in office is assisted by one or two confreres and a layperson.

By turns, Jan became procurator in office, associate procurator or as he noted with a touch of humour in 1973, per pro procurator through lack of takers.’ Whatever his title, his know-how and his dedication were appreciated by everyone. As a wise and conscientious man, he began by putting order in the somewhat confused accounts and he would oversee them so that they stayed ordered and transparent. He considered his work a service to render to his confreres on the move and to the Church in Africa.

In 1973, a new task was added to his work at the procurement office. Jan became involved in the chaplaincy of the Leopold II Clinic that would later be called the Tropical Institute. Furthermore, he would still be the person in charge of steps to be taken for appointments and medical consultations for confreres returning from Africa.

However, nothing could prevent Jan from travelling every year to England or Ireland where he would visit his ‘old comrades’ of the UNO with whom he had made friends in Congo. Jan did not say, ‘I am going on a trip,’ but rather, ‘I am going fishing, sea-angling, of course.’ In his latter years, he found great pleasure in his North Sea, beloved from his childhood. He would return from it bucked up and for several years he would say, ‘for the last time’ – until the next time.

On the 1st November 2000, at the age of 88, Jan became a simple resident of the Keizerstraat community that over the years had become a community mainly made up of ‘retired Missionaries’, of whom a good number were octogenarians. Jan did not relinquish all his responsibilities with a joyful heart, but in community was always someone with common sense and even temper, accompanied by his sense of humour and his teasing. He was also a man of exemplary regularity. In this way, everyone knew that Jan and his coeval Gaston celebrated the Eucharist at 11am in the oratory on their floor, so please do not disturb. As for the physiotherapist, when it is time, it is time!

In 2001, his health began to deteriorate badly. Jan had to be spoken to firmly so that he would leave Antwerp and take a room at ‘Avondrust’, a rest and treatment centre beside our retirement community of Varsenare, our former novitiate. At the beginning, he was very unhappy, but slowly he began to appreciate the service and care from the dedicated personnel, as well as the company of half a dozen confreres who shared the same lot. As long as his strength would allow, he still went to visit the confreres in the neighbouring community, but towards the end, his outings became shorter and less frequent.

On the 26th April 2006, we learned that Jan had passed away, a little after midnight. As it is written on his memorial card, ‘Jan’s last wish was fulfilled: he died in his own bed. In the last few months he had pleaded not to be sent to a hospital.’ ‘Avondrust’, (Eventide Rest) was his last ‘home’ where he ended up feeling contented.

On Monday 1st May 2006, many confreres gathered in the chapel at Varsenare for the funeral of a Missionary priest of whom it could be said that throughout his life he passed on to others all he himself had received. In his homily, the present head of the Antwerp procurement office concluded, ‘On the shore, just when someone tells me, ‘Look, he’s gone,’ we hear joyful voices on the other side crying, ‘Look, he’s arrived!’

Franz Gils