NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Alex Verpoort

1919 - - 2005

Né à Courtrai, Belgique, le 29 mai 1920, Alex fut élevé dans une famille très unie à laquelle il gardera toute sa vie un attachement profond. Il suivit la filière normale pour arriver au Serment, le 9 avril 1944, et à l'ordination sacerdotale, le 2 avril 1945.

Alex était déjà au noviciat ce qu'il allait être tout au long de sa vie missionnaire : simple, serviable, pieux. Le seul changement au cours de sa vie fut que ses qualités allèrent en augmentant. Après son ordination, il passa deux ans au noviciat comme économe et animateur des candidats frères. Il partit pour le Burundi en décembre 1947 et fut nommé immédiatement au diocèse de Ngozi où, à la satisfaction de tous, il restera toute sa vie.

Durant toute sa vie missionnaire, on peut dire qu'il a assimilé jour après jour cette douceur et cette humilité de cœur qui caractérisait le Christ. Elle se traduisait chez lui en simplicité, patience et serviabilité.

Il était porté par tempérament, presque 'naturellement', à une profonde piété. Il fut un homme de prière silencieuse devant le Saint Sacrement et ses dévotions préférées étaient le rosaire, la célébration soignée et parfois un peu longue de l'eucharistie ainsi que le bréviaire que ses voisins de chambre l'entendaient parfois fredonner à voix haute, la nuit, au retour d'un long voyage, afin d'être bien sûr d'avoir prononcé toutes les paroles.

Sa simplicité et sa douceur, son attention aux détails, le rendaient patient envers les chrétiens. Avec un sourire paisible, il avait toujours le temps d'écouter, intéressé aux problèmes de ses paroissiens et amis. Il a passé des heures et des heures dans le confessionnal.

Il était attaché au Burundi. Il s'occupait principalement des malades et des paumés de la vie. Quand on lui faisait remarquer que certains profitaient un tant soit peu de sa bonté, il répondait simplement : "C'est un risque à prendre quand on veut faire un peu de bien."

À partir de 1979, quand beaucoup de missionnaires furent expulsés, Alex reçut son permis de séjour. Blessé d'une balle à la jambe alors qu'il roulait sur la route nationale, il considéra l'attentat comme une 'erreur', un 'accident' d'autant plus que ce sont les militaires eux-mêmes qui le conduisirent à l'hôpital. À la question de savoir s'il n'avait pas eu peur au moment des coups de feu, il dit tout simplement : Je n'ai pas pensé à cela. Ce qui le préoccupait davantage par après, quand il fut soigné à l'étranger, c'était de connaître la date à laquelle il pourrait revenir au Burundi.

Durant la saison des pluies, il ne craignait pas de se lancer sur les pistes de terre argileuse, glissantes et escarpées, pour aider les chrétiens des succursales perchées sur les collines de la crête Congo-Nil. Tous connaissaient sa légendaire Citroën 3CV, qu'il entretenait lui-même avec un soin méticuleux et une grande compétence. Il faisait tout pour que les passagers éventuels ne claquent jamais les portières en les refermant. Un homme de douceur ! Même durant la guerre civile, quand les contrôles étaient nombreux, il réussissait à passer avec 'sa chevrette' (c'était le nom qu'il donnait à sa petite voiture). Ce qui comptait pour lui, c'était le service de tous

À propos d'Alex, citons cette phrase de Mgr Kaburungu, maintenant évêque émérite de Ngozi. Alex lui demandait : "Monseigneur, que puis-je encore faire pour le Burundi ?" - "Alex, sois l'imfura, le grand frère de mes prêtres !"

Deux témoignages de religieuses de Ngozi nous disent mieux que de longs récits qui était le père Alex. Le premier est des Sœurs Ouvrières de Rwegura, établies à plus de 2000 m d'attitude au milieu des cueilleuses de thé : "Avec reconnaissance nous nous rappelons le Père Alex pour sa présence riche de foi envers Dieu et d'amour envers tous. Il était vraiment un homme de Dieu, de prière, fidèle à sa mission qu'il aimait beaucoup. Nous l'avons connu toujours calme, discret, ouvert, disponible envers tout le monde, surtout les malades que lui-même transportait à l'hôpital. Nous ne l'avons jamais entendu se lamenter, même dans les difficultés. Il était un vrai missionnaire, infatigable, généreux et travaillant à temps plein pour Dieu."

Le second vient des moniales dominicaines de Rweza, le monastère de contemplatives pas trop loin de Ngozi. En compagnie de son confrère Marcel Peters, Alex y fut attaqué plusieurs fois et menacé de mort par des bandits qui exigeaient leur argent : "Le Père Alex était un missionnaire ayant donné sa vie pour les Burundais, un prêtre désintéressé, courageux et soigneux. Il a remplit son ministère dans diverses paroisses, spécialement, Jene, Nyamurenza et à notre monastère de Rweza. Un vrai fils de la Vierge Marie, il aimait sa 'maman du ciel'. Nous le voyions toujours avec son chapelet à la main. À la maison comme en voyage, il aimait le réciter. Comme il conduisait sa voiture bien lentement, il lui était facile de prier avec l'aide de son chapelet. Il lui arrivait même de célébrer l'eucharistie le chapelet à la main, ce qui montre comme il était en communion avec Marie en tout et partout. Ses homélies étaient plus longues que d'habitude les jours des fêtes mariales. Il parlait d'elle d'abondance du cœur. Ses histoires préférées étaient celles de Lourdes, de Fatima, de Medzugorje et du sanctuaire marial de Banneux en Belgique où, à chaque congé, il allait prier devant la Madone consolatrice des affligés."

Les Sœurs Ouvrières de Nyamurenza ajoutent quand à elles : "Il aimait ses confrères. Jamais il n'a parlé mal d'eux."

Ceci dit, Alex avait une certaine fragilité dans ses engagements qui pouvait parfois causer quelques problèmes aux confrères de son poste. Quand il y avait un service à rendre dans un poste voisin, il s'y absorbait en priorité en oubliant tout le reste. Ne sachant pas dire non, il rendait service dans toute le diocèse. C'était son tempérament.

En 2003, après 56 ans de travail au Burundi, Alex dut revenir en Belgique le cœur plein de tristesse. Il se sentait lésé parce que, comme il disait : "On m'a renvoyé sans consultation et sans raisons."
Il trouva difficile d'accepter cette décision bien nécessaire de ses supérieurs. Il perdit ensuite une de ses sœurs à laquelle il était profondément attaché. "Elle a beau être au ciel, disait-il, elle me manque. Maintenant, je m'ennuie du ciel."

Cependant il aurait aimer célébrer ses 60 ans de prêtrise mais il dut être hospitalisé juste avant son jubilé. Le diagnostic des médecins fut accepté avec une grande foi. Dès sa sortie de l'hôpital, il fut conduit dans notre maison où il reçut les soins nécessaires à son cas. Il ne tarissait pas de remerciements.

Son état se détériora rapidement. Le 19 juillet 2005, il s'en alla rejoindre tous ceux qu'il avait aimés. Lors de son départ du Burundi, il avait été fort touché quand un prêtre burundais lui avait dit : "En tous cas, au moment de la résurrection, ta place sera au milieu de nous, les Barundi." C'est devenu réalité maintenant ! Padiri Alex, washitse mw'ijuru. Kumwe n'umuvyeyi wacu Bikira Mariya, udusabire, twebwe tukiri mu nzira !






Frère Paul-Emile Bélisle

1915 - - 2005

Le Frère Paul-Émile est né le 11 octobre 1915 à Ste-Thérèse, dans le diocèse de Saint-Jérôme, au Québec. Il est le dernier d'une famille chrétienne de 13 enfants, dont deux sont entrés chez les Frères Maristes.

Paul-Émile fait son école primaire chez les Sœurs de la Providence, puis continue chez les Frères de St-Gabriel. Après sa huitième année de scolarité, il abandonne l'école, car il n'y a pas de classe supérieure à Ste-Thérèse et la famille est trop pauvre pour l'envoyer poursuivre ses études ailleurs. Il a quand même reçu quelques éléments de comptabilité. À 16 ans, Paul-Émile est sans travail. Il aide, comme il peut, sa famille. Il prie et réfléchit beaucoup.

À la maison, on reçoit une dizaine de revues religieuses et missionnaires. Il les lit régulièrement car il pense alors à la vocation religieuse. Ses deux frères, devenus Frères Maristes, veulent le prendre avec eux, mais ce n'est pas ce que le jeune Paul-Émile veut. À l'automne 1931, il écrit : Mon frère me demande si je veux bien l'accompagner à pied, en pèlerinage à l'Oratoire St-Joseph de Montréal, pour obtenir un emploi. J'accepte dans un but que je ne lui avoue pas : je veux savoir si je suis capable de marcher autant que les missionnaires, car j'avais lu que les premiers Pères Blancs avaient marché de l'océan Indien jusqu'au centre de l'Afrique...

En 1934, sa vocation missionnaire se concrétise. Sa demande d'entrer chez les Pères Blancs est acceptée et, le 11 septembre, le voici à Éverell, près de Québec, pour commencer son postulat. Au début, il est avec sept autres postulants frères qui quitteront tous durant l'année. Par contre, Paul-Émile se sent chez lui et ses formateurs apprécient sa générosité et sa vie spirituelle.

En septembre 1935, Paul-Émile prend le bateau avec une vingtaine de clercs en direction d'Alger pour commencer un noviciat de deux ans. Il est assigné à différents travaux manuels. Pour lui, il n'y a pas de problème. Il aime les activités manuelles dans lesquelles il réussit bien. Il travaille sérieusement et minutieusement. Il est intéressant de noter l'appréciation de son père maître, le père Chardaire, à la fin de ces deux années : "Il est bien doué au point de vue initiative et talent d'organisation. Il a beaucoup de savoir-faire et apprend facilement. C'est un Frère qui se débrouillera dans tous les travaux qui pourront lui être confiés. Il n'a jamais eu de difficultés avec qui que ce soit. Il a beaucoup d'esprit de foi, soit dans son travail, soit dans ses relations avec ses confrères. Il deviendra, me semble-t-il, un Frère coadjuteur modèle." Ces quelques remarques définissent bien qui sera Paul-Émile dans toute sa vie missionnaire.

À la fin de son noviciat, après son premier Serment, il est nommé à Maison-Carrée surtout comme chauffeur du Supérieur Général mais aussi pour rendre beaucoup d'autres services. L'année suivante, on lui demande de faire à peu près le même travail au domaine St-Joseph de Thibar, en Tunisie. Il y restera 38 ans, s'occupant surtout de la comptabilité du domaine.

C'est là, le 15 octobre 1943, qu'il prononce son serment perpétuel. Voici ce qu'il écrit au sujet de ces nombreuses années à Thibar : "C'est uni à la communauté du domaine, pères et frères, dans la prière, la sainte messe et la communion, et aussi par la prière personnelle du rosaire complet chaque jour, et par mon humble travail quotidien offert à Dieu par Jésus pour la venue de son Royaume, que je pensais pouvoir accomplir ma vocation. Par la suite j'ai constaté qu'il y avait beaucoup d'autres occasions de satisfaire à ce devoir : être toujours poli avec les ouvriers, savoir les écouter, et surtout pratiquer la justice dans l'application des lois sur les salaires. En effet ces lois furent nombreuses après l'indépendance du pays !"

Le frère Bélisle demeure au domaine de Thibar jusqu'au moment où cette propriété est remise à l'État tunisien en novembre 1975. Pour lui, le temps est venu d'envisager une autre responsabilité et cela tombe à point. Il est en effet devenu très nerveux à cause des conditions financières difficiles et les confrères s'aperçoivent de ce changement.De plus la liquidation de cette entreprise lui demande un surcroît de travail assez pénible et délicat étant donné les multiples exigences du gouvernement tunisien.

Lorsque Paul-Émile quitte Thibar, son supérieur lui accorde un congé de cinq semaines en Europe. À son retour, le frère Bélisle s'installe à Tunis pour un nouveau service. Voici comment il décrit lui-même ses débuts dans cette nouvelle fonction : "Mgr Michel Callens, évêque de Tunis, m'avait retenu pour aller travailler dans les bureaux de la Prélature (évêché) dès que je serais libéré du domaine de Thibar. Le 3 janvier 1976 je me présente donc à Mgr Callens pour me mettre à son service. Monseigneur désirait imprimer une petite revue bimensuelle dont le titre serait 'L'Écho de la Prélature'. Étant donné que nous n'avions rien comme matériel d'imprimerie, il fallait tout acheter et moi, je devais aussi apprendre le métier d'imprimeur ! J'avais toute l'année 1976 pour me préparer. En sept ans, j'ai réussi à imprimer 135 numéros de 28 pages à 1000 exemplaires par tirage. Nous avons cessé d'éditer cette revue à la fin de 1983 car une loi sur les publications exigeait un directeur tunisien."

Pendant ses 18 ans à Tunis, le frère Bélisle s'occupe de beaucoup d'autres choses. Pendant quelques années, il est responsable de la comptabilité d'un collège secondaire de la Prélature. En 1984, il prend en charge la comptabilité de la Région des Pères Blancs à Tunis, et cela jusqu'en 1993. Sans oublier qu'en 1979 il est élu conseiller régional des Missionnaires d'Afrique, et qu'il est en même temps supérieur de la communauté des Pères Blancs de Tunis, 4 rue d'Alger, à partir de 1983.

En 1994, le frère Bélisle rentre définitivement au Canada. Tout a été bien planifié avec ses supérieurs. Il accepte de faire partie de la communauté de la maison provinciale et de rendre des petits services à l'économat provincial. Cependant, avec les années, les problèmes de santé se font de plus en plus sentir.

À une surdité croissante, s'ajoutent d'autres problèmes de santé. En novembre 2000, il est nommé à notre maison de Lennoxville pour y recevoir les soins appropriés à son état. Progressivement, il perd tous ses moyens et une année plus tard, il doit être transporté dans la résidence St-Vincent-de- Paul de Sherbrooke qui offre de soins adaptés à son état.

C'est là que Paul-Émile est décédé le 25 septembre 2005. Les funérailles ont eu lieu à notre maison de Lennoxville et l'inhumation au cimetière St-Antoine du même endroit, dans la partie réservée aux Missionnaires d'Afrique.

Le père Richard Dandenault a prononcé l'homélie. Il a fait ressortir les vertus et les qualités qui façonnaient le frère Bélisle : courage face à la dure routine de chaque jour, délicatesse et douceur dans les relations, facilité avec laquelle il pouvait rendre service, discrétion, simplicité... Il semblait toujours heureux, toujours prêt à dire oui à ce qu'on lui demandait. Merci, Seigneur, de nous avoir donné le bon frère Paul-Émile, le saint frère Paul-Émile...





Père Jean-Pierre Couture

1940 - - 2005

Jean-Pierre est né le 1er mars 1940 dans la paroisse Notre-Dame de Lévis, qui fait partie de l'Archidiocèse de Québec, Canada. Il est le dernier d'une excellente famille de 14 enfants. Deux de ses sœurs sont entrées chez les Sœurs Blanches. Son père est mort alors qu'il n'avait que quatre ans. Cela le marquera beaucoup durant toute sa vie. Il fait ses études primaires à l'école St-François-Xavier de Lévis, dirigée par les Frères Maristes. Pour ses études secondaires, il va au Collège de Lévis pendant six ans. Il commence sa philosophie à ce même Collège, mais ça ne va pas! Il se croit appelé ailleurs.

C'est ainsi qu'il se rendra à St-Hyacinthe pour y faire une année d'études en médecine vétérinaire. Se croyant appelé à la vie monastique, il va ensuite entrer au postulat des moines trappistes d'Oka, mais cette expérience ne durera que quelques jours. Il va terminer ses études de philosophie pendant une année et demie au séminaire pour ainés de St-Victor de Beauce. Il se sent appelé à devenir prêtre, et plus précisément missionnaire. Ce qui se réalisera.

En août 1963, Jean-Pierre entre chez les Pères Blancs et commence son noviciat à St-Martin de Laval, près de Montréal. Durant cette année, il fait une très bonne impression. Il n'a pas beaucoup de goût pour le travail intellectuel, mais il est très débrouillard pour le travail manuel. On note que ses émotions semblent le rendre instable à certains moments et qu'un certain manque d'assurance peut le gêner dans ses initiatives, mais on apprécie les efforts qu'il fait pour s'améliorer et mieux contrôler ses sentiments. Il est très apprécié de ses confrères.

Il commence son scolasticat à Totteridge, en Angleterre, au début de septembre 1964. C'est là qu'il va faire quatre années de théologie, et qu'il va recevoir tous les ordres avant la prêtrise. Il rencontre beaucoup de difficultés, surtout dans ses études, mais on le considère comme quelqu'un de très sérieux et solide dans ses convictions. Homme de prière et de devoir, il sait se préoccuper des besoins de ses confrères et les aider avec beaucoup de délicatesse. On le considère comme un bon sujet, sérieux, qui a profité de ses années de formation pour mûrir sa personnalité et sa vocation.

À la fin de ses années de théologie, le Jean-Pierre rentre au Canada pour être ordonné prêtre le 15 juin 1968, à Lévis, par Mgr Renatus Butibubage, évêque de Mwanza en Tanzanie, de passage au Canada. Après quelques mois de vacances en famille, Jean-Pierre part pour le Ghana, le pays qu'il avait demandé, et qu'il connaissait bien, parce que ses deux sœurs, Sœurs Blanches, y avait travaillé longtemps.

Au début de septembre 1968, il arrive à Tamale. Pendant ses 25 ans de présence en Afrique, il va servir dans ce diocèse d'abord comme vicaire et économe, puis comme curé, à la cathédrale de Tamale de 1968 à 1981, avec une interruption d'une année d'études en pastorale à Québec. De 1982 à 1986, il est vicaire à Salaga, dans la partie du diocèse où l'évangélisation débute.

Ces quatre années ont été difficiles pour lui. À cette étape de sa vie, il sent alors le besoin de faire le point sur lui-même. De plus, un médecin lui conseille de partir en congé au Canada. La Province canadienne est heureuse de l'accueillir, car on a besoin de lui.

Au début de septembre 1987, il est nommé à notre procure de la rue St-Hubert à Montréal, comme membre de l'équipe chargée du ministère auprès des Africains. En même temps, il suit quelques cours à l'Institut de pastorale des Dominicains. Deux ans plus tard, il demande à retourner en Afrique, toujours au Ghana, après avoir suivi une année d'études pastorales en islamologie au Pisai à Rome, ce qui lui permettra, espère-t-il, de mieux vivre les relations avec les musulmans qui sont nombreux à Tamale. Les supérieurs appuient ses projets.

En 1989 il écrit: "À la fin de septembre, je repars heureux. Après 19 ans passés au milieu des musulmans au Ghana, j'ai la chance d'aller étudier leur religion à Rome pendant un an. Je serai donc mieux préparé pour servir l'an prochain dans le diocèse de Tamale."
À la fin de 1990, le père Couture arrive à Tamale, une ville à forte majorité musulmane. Il va y travailler jusqu'en 1999, surtout comme aumônier de l'hôpital de Tamale, le plus gros de toute la région.

D'après certains confrères, Jean-Pierre avait des moments d'impatience quand il était contrarié. Il prenait parfois des décisions rapides. Mais on oubliait tout cela quand on était l'objet de sa bonté. Voici le témoignage du père Pierre Laframboise qui l'a connu au Ghana: "C'était un confrère très hospitalier. Recevoir les confrères de Tamale et des environs était un plaisir pour lui. Il savait se montrer attentif aux besoins des autres et était toujours prêt à leur rendre service, en autant qu'il le pouvait et toujours avec le sourire aux lèvres. Jardinier à ses heures, il savait agrémenter de fleurs et d'arbustes la mission et ses abords. Il prenait son travail de pastorale très au sérieux et connaissait bien ses paroissiens qu'il visitait régulièrement…"

En juin 1999, il revient au Canada à sa demande, pour un retour définitif. Il va à Jérusalem suivre la session Missionnaires et disciples aujourd'hui. Au début de l'an 2000, on retrouve Jean-Pierre à Toronto dans la communauté de la paroisse Our Lady of the Assumption comme vicaire et responsable de la communauté des Missionnaires d'Afrique. Le 1er août 2001, il est nommé à la communauté de Moncton comme supérieur.

Ce sera pour peu de temps, car au début de 2002, la maison est vendue et Jean-Pierre demande de rester à Moncton pour continuer son ministère hors communauté. Pendant trois ans, il est vicaire dans différentes paroisses et fait un peu d'animation missionnaire. Il semble heureux, entouré de nombreux amis.

C'est là, à Moncton, que la maladie le frappe. En mai 2005, se sentant incapable de continuer son ministère pastoral, avec l'accord de son Provincial, il remet sa démission à son évêque. Jean-Pierre demande d'aller rejoindre la communauté de Québec. Il avait d'abord été hospitalisé à Moncton où on lui avait découvert une leucémie aiguë. Il fut alors transféré à l'Hôtel-Dieu de Québec, plus près de sa famille.

Suivent alors une série de complications et de souffrances : chimio à haute dose, soins intensifs, coma.quatre mois de souffrances physiques et morales, avant de décéder le 29 septembre 2005. Le Père Luc Perreault qui l'a accompagné dans ces moments difficiles écrit dans une homélie: "Jean-Pierre m'a dit, un jour que je le visitais à l'hôpital: 'C'est ma dernière messe que je vis présentement'. Il restait en communion constante avec le Seigneur qui était sa force. Quand il était aux soins intensifs, empêché de parler, il m'a écrit sur une tablette:'On a tué Jean-Pierre trois fois'. Il regrettait qu'on l'ait réanimé pour le faire souffrir plus longtemps. Une autre fois il a écrit: 'Je suis en paix. Merci à tous les confrères.' Il était prêt à partir."

Les funérailles ont eu lieu le 3 octobre 2005 en l'église Notre-Dame de Lévis, suivies de l'inhumation au cimetière Belmont de Québec, dans la partie réservée aux Missionnaires d'Afrique. Que le Seigneur lui accorde le repos !

 




Père Hendrik Roosen

1927 - - 2005

En un certain sens, la vie de Rik ne comporte rien de spécial. Il est né dans une famille très chrétienne, le 10 juin 1927, à Herent dans le diocèse de Malines Bruxelles, Belgique. Son papa était employé dans une compagnie de distribution de gaz et son métier l'obligeait à de nombreux déplacements. Sa maman a vécu jusqu'en 2001 et Rik a pu passer toutes ses vacances et congés en famille. Il entra chez les Pères Blancs à Boechout en 1945. Après ses études en théologie à Heverlee, il fit son Serment le 21 juillet 1951 et fut ordonné prêtre le 12 avril 1952. Après son service militaire à Leuven, il partit pour le Congo et on peut dire que toute sa vie fut 'ordinaire', sans tâches spéciales. Il fut un 'simple pasteur'.

Pendant 52 années, Rik a vécu sa vie missionnaire dans la République Démocratique du Congo. Au départ il connut un temps merveilleux de paix et de calme.
Il était là au moment de l'indépendance, quand le désordre et la guerre s'emparèrent du pays. et il resta.
Il y était toujours, en 1964, quand éclata la révolte des Simbas et que plusieurs confrères furent assassinés.
Il y était encore au temps de la zaïrisation, lorsqu'un vent de révolte, provoqué par le président Mobutu et son gouvernement, se leva contre l'Église.

Il continua après la mort de Mobutu et assista au pillage du pays par les chefs militaires, avec toute la misère, les troubles que cela entraîna et qui continuent aujourd'hui encore. Ce n'est que malade et pour mourir qu'il revint en 2005.

Ces dernières années, les missionnaires du Congo ne pouvaient guère travailler : dangers sur les chemins, vols, pillages, pas de transports, mais Rik et ses confrères restaient sur place et cela signifiait énormément pour le petit peuple. Un homme confiait à un missionnaire de passage par la mission de Mahagi : " le soir nous sommes assis à l'extérieur et que nous voyons les lumières de la mission apparaître, nous pouvons aller dormir tranquilles parce que nous savons que les missionnaires sont toujours là et que, grâce à eux, le monde ne nous oublie pas."
Ce qui soutenait Rik dans ces moments, c'était, à la fois son heureux caractère et sa piété solide et profonde.

Quand on lit les descriptions de ses formateurs et de ses confrères, on ne trouve que des éloges et cela dès le scolasticat : bonne humeur, délicat, fraternel simple, heureux, loyal, franc, gai, spontané, doux, sérieux... En un mot, une belle réussite de la nature et de la grâce !

Quand à sa relation avec Dieu, nous ne pouvons rien en dire mais on en voyait les effets dans toute son existence. Sa modestie et sa simplicité faisaient tout le charme de sa personne. Il travaillait et rendait service sans qu'on s'en aperçoive et derrière son sourire et sa mine épanouie on devinait toute une somme de renoncement qu'il avait l'air d'ignorer lui-même ; il s'oubliait et se donnait sans y penser.

Cependant nous pouvons deviner un tant soit peu sa vie profonde avec Dieu et sa paix intérieure par les poésies qu'il nous a laissées. Ce timide confiait au papier ses sentiments les plus profonds envers ses proches ainsi que ses réactions devant les évènements du quotidien. En 1980 à Nyarambe, il écrivit en flamand, sa langue maternelle, de nombreuses poésies.

Voici comme exemple, la traduction de quelques poésies: "Vrede" (La paix) et "De blinde man van Yericho' (L'aveugle de Jéricho).

La Paix

La paix, c'est l'amitié avec Dieu
Et avec les humbles.
Pas d'autre dispensateur de paix
Sinon Dieu.
'Ma paix, je vous la donne'
dit le Seigneur.
La paix est don,
Don de Dieu.
La Paix est fruit
À donner et à recevoir
Comme l'enfant désiré
Dans le sein d'une mère apaisée.
La Paix se reçoit
Dans un cœur apaisé,
Tel celui d'un enfant
Conscient d'être aimé
Et qui donne et répand
à pleines mains.

'Devenez comme des enfants',
répète le Seigneur,
à temps et à contretemps.
Cela reste d'actualité,
Car ils sont nombreux
à chercher ailleurs.
La paix est pour l'homme,
Pour la femme
Qui deviennent comme leur enfant
Et s'attachent l'un à l'autre
Intensément.
L'aveugle de Jéricho

Au bord du chemin,
Le regard fixe,
Tête baissée,
Il est assis
L'aveugle de Jéricho.
Là, assis, jour après jour,
Il attend.
Sombre couloir,
Tellement long;
Des jours semblables aux nuits
Des nuits semblables aux jours,
Sans lumière.
Un visage aimable,
Il n'en a jamais vu
Ni entrevu.
Comme dans une tombe,
Il gisait enterré,
Tout espoir envolé,
Personne pour compatir.
Ainsi pensait-il,
L'aveugle de Jéricho.

Nyarambe: 04/10/1980

Une lumière jaillit,
Elle traverse la nuit.
Ses mains tâtonnantes
Se tendent vers le haut.
Il est là, les yeux dans les yeux
Avec le Seigneur
Penché sur lui.
Et il vit
Ce qu'il n'avait jamais vu,
Un doux visage,
Un visage si doux,
Un regard si intense
Qu'il pénétrait
Au cœur même
De son moi profond.

Nyarambe 29/4/1980

On voit ainsi que Rik n'est pas un 'simple missionnaire'. Il était un grand homme, un apôtre qui allait jusqu'aux extrêmes, fidèle à ses confrères et aux hommes et femmes pour lesquels il était parti en Afrique. Rik a pu survivre à toutes les catastrophes parce qu'il était un optimiste qui voyait le bien en tous et en tout. Plein de respect pour chacun, toujours aimable envers tous, il était de cette vieille école qui, dans l'obéissance, respectait les supérieurs.

Toutes ces qualités avaient leur sources dans sa foi profonde et sa vie de prière. Rik rayonnait le calme et la paix parce qu'il était en paix avec lui-même, avec les autres et avec Dieu.

Les Alurs pourront témoigner que sa présence au milieu des pires dangers leur redonnait courage quand ils avaient perdu tout espoir. Lors de son jubilé de 50 ans de prêtrise à Ugongo, la reconnaissance était palpable dans les manifestations et les discours. Ils avaient reconnu en Rik un témoin authentique de Jésus Christ, un pasteur et un grand missionnaire.

Il n'était rentré en Belgique qu'en juin 2005. Il est décédé à Anvers le 12 octobre. Les funérailles ont eu lieu à Varsenare et l'inhumation dans notre cimetière.

 




Père Vincent Bailey

1937 - - 2005

Vincent est né à Glasgow, Écosse, le 28 avril 1937. Ses parents sont enseignants et élèvent leurs trois garçons et leur fille dans cette foi catholique solide de l'ouest de l'Écosse. La famille vit dans une maison communale à Ruchill et Vincent n'oubliera jamais ses racines populaires. Il n'a aucune sympathie pour le système des classes sociales que ce soit en Grande-Bretagne ou n'importe où ailleurs dans le monde, là où le pauvre est humilié et le riche exalté.

Cette option radicale pour les pauvres demeure la caractéristique de son ministère pendant toute sa vie. Il passe rarement à côté d'un mendiant sans s'occuper de lui. Dans sa dernière mission, comme curé de paroisse au Brésil, il consacre plusieurs matinées chaque semaine à la visite des malades et des nécessiteux. Il organise un groupe de soutien pour les anciens et sait écouter ceux qui ont des problèmes de drogue ou d'alcoolisme. En toute vérité, selon l'expression de l'Évangile Vincent est 'assoiffés de justice'. Il paye de sa personne en allant présenter les doléances des pauvres au maire de la ville quand il les voit victimes d'injustices.

Vincent a déjà obtenu des diplômes d'anglais et de littérature à l'Université de Glasgow lorsqu'il demande à entrer dans la Société, au séminaire de philosophie de Blacklion, Irlande, en septembre 1958. Il fait son noviciat à Dorking, Angleterre, et sa théologie à Totteridge. Il est un bon étudiant et n'a pas à trop se fatiguer pour apprendre. Parfois même, ses formateurs se demandent si les sciences théologiques l'intéressent. Il est un leader né et sait monter des pièces de théâtre, surtout s'il s'agit de Shakespeare.

Il est ordonné prêtre à Glasgow le 29 juin 1965. Le Supérieur de Totteridge note : "P. Bailey est d'une grande intelligence et d'un caractère bien trempé. Quoiqu'il soit un intellectuel, il est très intéressé par l'actualité, les choses du monde, et est très habile de ses mains. Il aime la vie de communauté et en a besoin."

Après une année supplémentaire à Londres en pédagogie, Vincent part pour l'Ouganda en 1966. Il y passe les six années suivantes. Il apprend une langue locale et pendant quelque temps assure un cours au grand séminaire de Katigondo.

Il enseigne surtout dans les écoles secondaires de Kisubi et d'Alokolum. En 1971, quand le Supérieur Général lui propose d'être nommé recteur de Totteridge, le Régional de l'Ouganda manifeste son mécontentement à la perspective de perdre Vincent : "n'y a aucun doute que vous avez déniché un homme de valeur. Il acceptera si vous parvenez à le convaincre qu'on a vraiment besoin de lui à Londres." Vincent accepte de quitter l'Ouganda et devient recteur de Totteridge de 1972 à 1976.

Cette nomination permet de mettre en valeur une des grandes qualités de Vincent, celle de toujours répondre oui quelque soit la diversité des tâches missionnaires qu'on lui propose de remplir. Nous avons là un exemple de 'disponibilité'. Cette manière de savoir s'adapter à un milieu nouveau quand les supérieurs le demandent, on peut aussi l'appeler 'obéissance'. Mais d'autres concluront que Vincent est 'versatile'. Il est comme certains joueurs de foot, capables d'occuper toutes les positions. Vincent est un missionnaire 'polyvalent'.

En Grande-Bretagne, il est élu deux fois comme membre du conseil provincial. Il sait y défendre ce qu'il considère comme la bonne décision et, souvent, il le fait sans arrondir les angles. Il y a des heurts entre lui et les autres membres du conseil et, à certains moments, Vincent pense qu'on ne tient pas assez compte de son opinion, qu'on ne le respecte pas, qu'il est même injustement traité. C'est ce qui provoque sa démission comme conseiller et comme recteur.

On peut toujours tirer quelque chose de bon d'une expérience négative. Vincent pense que sa démission lui ouvre la porte pour retourner en Afrique. Étant donné sa 'disponibilité', il accepte joyeusement une nomination en Tanzanie. Pendant un an, il sert comme vicaire à Mulera dans le diocèse de Kigoma et devient curé de Kabanga. Il est ensuite professeur à notre séminaire MAfr de Kahangala dans le diocèse de Mwanza.

En 1980, il est élu délégué au Chapitre Général. En 1981, il est nommé assistant régional en charge du secteur ouest de la Tanzanie. Quelques confrères font la remarque qu'il juge rapidement et décide sans attendre. C'est que Vincent comprend rapidement les enjeux d'un problème sans se douter que d'autres ont besoin d'un peu plus de temps ! Mais Vincent n'est pas à l'aise à l'intérieur des structures, tout en étant loyal envers ses supérieurs, généreux et très compétent.

En 1985, on lui demande d'apprendre le portugais et de partir au Mozambique comme recteur du grand séminaire de Maputo. Tout un défi ! Le pays et les institutions sont en ruine suite à la guerre civile et on doit tout reprendre à zéro. Comme les difficultés donnent de l'énergie à Vincent, il se dévoue pendant neuf ans à la reconstruction du séminaire et à la formation des prêtres. Ici aussi on rapporte que ce n'est pas sans quelques difficultés avec les évêques et les autorités.

En 1994, Vincent repart pour , une mission rurale, Soalpo, dans le diocèse de Chimoio. Il pense bien que ce sera sa dernière mission avant la retraite. Mais en 1999, la Société fait appel à lui pour aller au Brésil comme recteur de notre maison de formation de Pinhais, près de Curitiba, tout en aidant à la paroisse dont s'occupent nos confrères. Pendant les deux dernières années de sa vie là-bas, il en devient le curé à plein temps.

Durant l'été 2004, pendant son congé en Écosse, Vincent visite le Mozambique et sent un appel à y retourner. Il en parle mais pour rassurer ses supérieurs qu'il ne quittera le Brésil que si on lui trouve un successeur comme curé de la paroisse.

Ce plan n'eut pas de suite. car vers juin 2005, il éprouve des malaises et décide d'aller voir un médecin. On découvre que son cœur est fatigué et qu'on doit remplacer une valve. Après l'opération, tout semblait bien aller. Ce n'est qu'une chirurgie de routine. Il revient à la maison. Mais, quelque chose ne va pas et les médecins demandent à Vincent de revenir sur la table d'opération. À l'hôpital son état continue à se dégrader jusqu'à un coma dont il ne sort pas. Il meurt le 14 novembre 2005.

Pendant les dernières semaines de sa maladie, sa sœur et deux de ses frères, venant d'Irlande et d'Australie, ont pu l'assister et se préparer à accepter sa mort. Les funérailles de Vincent furent célébrées le 16 novembre, fête de sainte Marguerite d'Écosse. Un évêque auxiliaire présida la cérémonie. L'archevêque de Curitiba vint au cimetière et déclara qu'avec un missionnaire inhumé en terre brésilienne, des vocations MAfr allaient maintenant surgir au Brésil. C'était aussi le souhait et la prière de Vincent ! Que le grain de blé tombé en terre produise du cent pour un !

Rédigé à partir de
différentes sources par
André Schaminée





Père Daniele Lattuada

1961 - - 2005

Juste avant son ordination sacerdotale Daniele écrivait à sa communauté paroissiale de Gorgonzola : "Si j'ai parcouru la route qui mène à la vie missionnaire, je le dois à vous aussi. Dans l'Église personne ne part de sa propre initiative, personne n'est un vagabond solitaire. On est toujours envoyé par quelqu'un.et c'est parmi vous que ce Quelqu'un m'a permis de découvrir ma vocation missionnaire. En ce jour spécial, je voudrais offrir ma vie d'une manière totale à Dieu. Priez, parce que souvent je sens encore la tentation de m'asseoir, de me contenter de parler de Dieu à ceux qui croient déjà, de perdre de vue le nomadisme de la vie missionnaire."

Daniele voit le jour en 1961, dans une petite ville, Gorgonzola, à une quinzaine de kilomètres à l'est de Milan. Il n'eut qu'une sœur, actuellement mariée et mère de trois enfants. Né dans une famille d'ouvriers, il hérite d'une foi chrétienne solide ainsi que d'un sens pratique.

Enfant, il fréquente le patronage des jeunes où il prend contact avec le mouvement Mani Tese (Mains tendues). Daniele y découvre les multiples situations de la pauvreté dans le tiers-monde. La dimension missionnaire fait partie de l'esprit familial. Sa sœur, Gabriella, partit en Afrique comme volontaire.

Daniele fréquente une école technique supérieure et il en sort avec un diplôme d'électrotechnicien. Mais il ne se sentait pas fait pour passer son temps dans les livres. Il achève ses études en travaillant le jour et en fréquentant l'école le soir. Objecteur de conscience, il obtient de faire le service civil en travaillant au bureau central de Mani Tese de 81 à 83.

On peut dire que sa vocation missionnaire est née dans ce mouvement mais aussi dans sa communauté paroissiale où il trouva d'excellents guides parmi les prêtres. Il entra au séminaire des Missionnaires d'Afrique à Vérone en 1983. Il y parfait sa formation et suit les cours de philosophie au Studium San Zeno jusqu'en 1986. Bien que doué d'un esprit pratique, il réussit bien ses études. Il fait son année spirituelle à Fribourg, Suisse, et son stage pastoral au Mali, stage qui se termine brusquement pour cause de maladie. Daniele est rapatrié. Il commence la quatrième phase de sa formation à Toulouse et y prononce son Serment missionnaire en 1991. En 1992 il est ordonné prêtre à Treviglio par Mgr Michael Fitzgerald. Fidèle à l'orientation donnée à sa vie, il demande à vivre la mission dans les bidonvilles urbains plutôt que dans les structures classiques.

Il est nommé au Congo (RDC). Kinshasa sera son champ d'apostolat pendant une dizaine d'années. Il se rend vite compte des immenses besoins des gens et particulièrement des jeunes qui passent leur vie à quémander. Avec quelques-uns d'eux, Daniele fonde un centre pour l'apprentissage de métiers les plus ordinaires: plomberie, peinture, mécanique.

Formés, ces jeunes gens sortiront de la dépendance et prendront en main leur futur. Le centre Simba Ngai (Donne-moi un coup de main), même s'il n'est qu'une goutte d'eau dans une mer de besoins, est tout de même une initiative qui répond aux problèmes des jeunes. Comme on s'en doute quand il s'agit d'une initiative nouvelle, cette période de la mission de Daniele ne manqua pas de susciter des controverses. Il y eut des tensions dues à la construction et à l'organisation du centre et une certaine incompréhension de la part des confrères. La situation sociale et politique en RDC fut aussi source de préoccupation, sans compter qu'il n'est aisé de se faire une place au soleil dans une mégapole africaine.

En 2001, Daniele rentre en Italie, nommé à l'animation missionnaire. Les supérieurs eurent de la difficulté de le convaincre: les besoins de l'Italie lui paraissaient insignifiants, vus de Kinshasa. Néanmoins il commença cette nouvelle phase de sa vie avec enthousiasme. Depuis Treviglio, il renoue avec les personnes qui lui étaient restées proches et ses contacts se multiplient. Il se montre plutôt effacé dans les grandes assemblées mais il est incisif dans les colloques personnels. Diverses initiatives voient le jour: rencontres de groupes, accueil de jeunes en recherche vocationnelle, contacts avec les organismes de volontariat et les institutions de la société civile.

Avec un photographe freelance et l'équipe rédactionnelle d'Africa, notre magazine italien, il organise des expos photographiques sur des thèmes divers, le désert, l'épilepsie chez les Dogons du Mali, les enfants accusés de sorcellerie au Congo, le dialogue interreligieux à Milan. Il faisait ainsi connaître Africa et les Pères Blancs. Avec un groupe de jeunes universitaires, il participe à un projet d'initiation d'écoliers aux problèmes de la mondialisation. De concert avec l'organisation suisse Grain de sable, il anime pour des jeunes des randonnées dans le désert tunisien. Plus tard, il se détache de cette organisation et développe ses propres contacts.

C'est là une période dynamique de sa vie. Même s'il n'est pas toujours fidèle au prescriptions médicales, il continue à se soigner en Italie des maladies tropicales attrapées au Mali et au Congo. Il ne se sent pas porté à l'administration et est un esprit libre, assoiffé d'espaces. Ses confrères d'Italie reconnaissent sa personnalité en l'élisant comme premier conseiller du Provincial et comme leur délégué au Chapitre de 2004.

Daniele pense déjà à un nouveau départ pour le Congo quand la mort le cueille à l'improviste. Dimanche 25 septembre 2005, après avoir animé une journée de spiritualité pour un groupe d'enfants, il se rend à Gorgonzola pour saluer sa mère. Visitant des amis dans le même immeuble, il veut allumer le téléviseur pour voir le mach de foot de l'équipe dont il était tifoso. Tout à coup, il se lève, crie qu'il a une forte douleur à la poitrine et tombe par terre sans vie. Les premiers soins donnés sur place furent inutiles. Il n'avait que 44 ans.

Le Seigneur venait de l'appeler à lui en lui demandant sa vie. Quel mystère ! Une foule nombreuse était présente aux funérailles de Daniele dans l'église paroissiale de Gorgonzola. Une soixantaine de prêtres concélébrèrent autour du vicaire épiscopal. Les pères Richard Baawobr et Raphaël Deillon représentaient le Conseil de la Société.

Sur le cercueil, il y avait le drapeau de la paix, un bouquet de fleurs, une étole, le rosaire père blanc et le livre des évangiles. Le rituel ambrosien (de la région de Milan) pour les funérailles d'un prêtre prescrit trois lectures d'Évangile. Elles nous parlent de la passion et de la résurrection du Seigneur avec comme thème le service de celui qui porte sa croix pour aboutir à la vie. Les litanies de saints, selon le même rituel, soulignent le lien entre ceux qui ont terminé la course et ceux qui sont encore en route.

Dans l'homélie de la messe pour son premier départ vers le Congo, le provincial de ce temps-là, le père Alberto Rovelli, avait bien décrit notre confrère: "Depuis ses premières années de formation à Vérone, Daniele a montré qu'il était exigeant avec lui-même. Il a toujours voulu s'améliorer, pas tellement pour être le meilleur, mais pour donner le meilleur de soi. Le Christ et les pauvres méritent les plus belles choses de notre vie. Ce don porte en soi une plénitude dont la valeur vitale n'est comprise que par celui qui en fait l'expérience."

 




Frère Joseph Staubli
(Frère Leontius)

1925 - - 2005

Joseph Staubli est né le 1er février 1925 à Muri dans le canton d'Argovie, diocèse de Bâle, Suisse. Après avoir obtenu un certificat d'études professionnelles comme charron et accompli son service militaire, il entra au postulat des Pères Blancs à Widnau en 1942, puis au noviciat de Tournus où il fit son premier Serment missionnaire en 1948. Il avait alors 23 ans. Le parcours du noviciat permit à Joseph de manifester déjà ses nombreuses qualités. "Frère excellent sous tous rapports qui rendra de très grands services", disaient de lui ses formateurs.

À la fin du noviciat, il est envoyé à Mours comme moniteur de menuiserie pour former les frères plus jeunes. C'est là qu'il recevra sa nomination pour l'Afrique, le Mali, en 1952. Durant sept ans, il dirige les ateliers du vicariat apostolique de Ségou. Le 14 août 1954, il prononce son Serment perpétuel. L'actuel archevêque de Bamako, Mgr Jean Zerbo, qui était alors jeune étudiant, a été l'un des bénéficiaires de la bonté et de la générosité de Joseph.

Dès qu'il apprit son décès, il écrivit aux Pères Blancs de Suisse : "Je souhaite en toute simplicité pour moi-même la grâce de pouvoir l'imiter. À Ségou nous gardons de lui le souvenir d'un homme de Dieu qui a toujours recherché l'équilibre, l'harmonie entre relation avec Dieu et relation professionnelle et humaine. Par sa compétence et surtout par son souci de toujours mieux faire, il a réussi à inculquer aux jeunes apprentis ainsi qu'à leurs patrons l'amour du travail bien fait. Une solide amitié le liait à tous ses clients qui non seulement recouraient à sa compétence en menuiserie et en carrosserie mais aussi à ses prières et à ses conseils.

Pour eux, il était un homme de Dieu au service de tous . Avec lui on pouvait parler de dialogue de vie entre chrétiens et musulmans. Sa vie de prière, spécialement sa dévotion à Marie, l'a amené à fonder et à animer la Légion de Marie. Personnellement, son exemple m'a mis sur la route d'une dévotion mariale éclairée."

En 1959, il prend un premier congé en Suisse, puis il regagne Ségou. Pour peu de temps. En 1961, une brusque atteinte de poliomyélite l'oblige à se faire rapatrier d'urgence. On le transporte par avion à Dakar (où le pilote parle d'amener un cadavre) puis à l'hôpital de Garches, en région parisienne, spécialisé dans la rééducation des grands accidentés. Dans ce milieu marqué par la souffrance, Joseph a eu un véritable rayonnement apostolique. Sa propre rééducation physique a été longue et difficile. Au cours de sa convalescence, il étudia pour améliorer son français et se perfectionner en comptabilité.

De 1963 à 1966, il est de nouveau à Mours, chargé de la formation technique des frères, tâche à laquelle il se donne de tout son cœur. Durant tout sa vie, Joseph s'est efforcé d'approfondir le sens de sa vocation de frère missionnaire. Afin d'apporter aux jeunes un enseignement technologique de qualité, il suit un cours par correspondance.

En 1966, il revient en Suisse comme économe provincial, fonction qu'il occupera jusqu'en 1977.
Après une année sabbatique en bible et spiritualité, il risque un nouveau départ au Mali, le troisième, sur des béquilles. Il travaillera cette fois à Korofina comme économe diocésain. Le supérieur régional de l'époque dit de lui : "Homme aux compétences techniques très variées, je ne connais que bien peu de domaines où il ne puisse se débrouiller, toujours prêt à mettre ses compétences au service des autres, il garde la nostalgie du temps d'avant sa polio où il pouvait travailler à plein avec ses mains."

En 1984, il revient en Suisse, d'abord comme économe et procureur à Lucerne, ensuite à Fribourg pour seconder l'économe local, puis l'économe provincial. Ce sera sa dernière fonction.

En février 2005, il célébra ses 80 ans. Dans les mois qui suivirent, il ne se sentait pas bien. Toutefois, ayant connu des séjours douloureux dans les hôpitaux, il n'avait guère envie de se soumettre à de nouveaux examens. Mais comme son état empirait et qu'il devenait de plus en plus dépendant, il accepta d'entrer à l'hôpital où il fut admis le 31 mai. On découvrit un cancer avancé de l'estomac et des artères bouchées dans les jambes. Il est décédé sereinement, le 4 juin 2005. Ses funérailles ont été célébrées le 7 juin à l'église St-Pierre de Fribourg.

Toute la vie de Joseph à été une lecteure attentif des événements qui lui sont arrivés. Comme un torche lumineuse, sa foi venait éclairer les moments les plus douloureux de sa vie : sa maladie, son rapatriement forcé...

Il aimait tout ce qu'il entreprenait : la mécanique, la technique, l'électronique, la comptabilité, la recherche de l'autofinancement, les retraites qu'il a données au séminaire de Koulikoro, et même une récollection au grand séminaire de Bamako. Si le Mali s'était gravé à jamais dans sa tête, c'est qu'il était entré un jour dans son cœur. Il aimait aussi les sciences, le sport, les courses automobiles, l'histoire et les histoires à raconter. Il avait appris à être pratique, pour lui par nécessité, pour les autres par charité.

Joseph fut un homme de courage, de générosité, de bonté, de prière, de service, de souci de l'autre, de grande patience à travers les épreuves. Nous lui sommes reconnaissants pour tout ce qu'il a réalisé en Afrique et parmi ses confrères dans la fidélité à sa vocation missionnaire. Il confia à la fin de sa vie : "Je suis heureux de dire que ma tâche est accomplie. Merci, Seigneur, de m'avoir aidé à porter ma croix."


PROFILES

Father Alex Verpoort

1920 - - 2005


Alex was born on the 29th May 1920 at Courtrai, Belgium. He was brought up in a very close-knit family to which he would remain deeply attached throughout his life. He followed the usual course and reached the Oath on the 9th April 1944 and ordination on the 2nd April 1945.

In the novitiate, Alex was already what he would be the whole of his missionary life: simple, ready to be of service and devout. The only change in the course of his life was the ongoing intensification of these qualities. After ordination, he spent two years at the novitiate as bursar and chaplain to the Brother novices. He left for Burundi in December 1947 and was immediately appointed to Ngozi diocese where, to everyone's satisfaction, he would remain for the rest of his life.

Throughout his missionary life one could say that on a daily basis he assimilated the gentleness and lowliness of heart that Christ personified. In Alex, it was evident in his simplicity, patience and readiness to be of service. He was temperamentally, almost naturally, inclined to deep devotion. He was a man of silent prayer before the Blessed Sacrament and his favourite devotions were the Rosary, the careful and sometimes a bit prolonged celebration of the Eucharist and the recitation of the Breviary. Sometimes his neighbours would hear him reciting it at night back from a long journey, droning aloud to be sure of pronouncing all the words.

His simplicity, gentleness and attention to detail made him patient towards the Christians. With a peaceful smile, he always had time to listen, interested in the problems of parishioners and friends. He spent long hours in the confessional. Very attached to Burundi, he was particularly involved with the sick and life's dropouts. When it was pointed out to him that some were playing on good nature, he simply replied, "It's a risk you take if you want to do some good."

From 1979, when many missionaries were being expelled, Alex continued to receive his residence permit. Wounded in the leg by a bullet when he was driving on the national highway, he considered the attack as an error, an accident; besides, the soldiers themselves took him to hospital. Asked if he felt afraid when he heard the shots, he just said, "I didn't think of that." His major worry afterwards when he was being treated abroad was the date he could return to Burundi.

In the rainy season, he boldly set out on steep and slippery clayey tracks to help Christians in outstations perched on the hills along the Congo-Nile crest. Everyone knew his legendary Citroën 3PK that he himself maintained with meticulous care and great competence. He did everything to ensure that potential passengers never slammed the doors. He was a gentle gentleman.

Even during the civil war, when the roadblocks were many, he managed to pass with 'Chevrette' (nanny goat, his pet name for the car). What counted for him was being of service to everyone. Bishop Kaburungu, now Bishop Emeritus of Ngozi said this of Alex when he asked him what more he could do for Burundi: "Be the imfura, the older brother of my priests!"

Tributes from two Sisters of Ngozi tell us more about Father Alex than screeds of writings could.
The first is from the Worker Sisters of Rwegura, situated over 2000m high in the tea-plantations. "We remember Father Alex with gratitude, for his deep faith in God and love for us. He was truly a man of God and prayer; he was faithful to the mission he loved so much. We always knew him as calm, discreet, open-minded, ready to be of service to everyone, especially the sick he himself would drive to hospital. We never heard him complain, even in difficulties. He was a real missionary, tireless, generous and always working full-time for God."

The second is from the Dominican nuns of Rweza, a monastery of contemplatives not far from Ngozi. Along with his confrere Marcel Peeters, Alex was several times attacked and threatened with death by bandit robbers. "Father Alex was a missionary who had given his life for Burundians, a selfless, brave and painstaking priest. He carried out his ministry in various parishes, especially Jene, Nyamurenza and our convent in Rweza. He was a true son of the Virgin Mary and loved his 'Heavenly Mother.' We always saw him Rosary in hand as he liked to recite it at home and when travelling. As he drove slowly, it was easy to pray with the Rosary. He even celebrated the Eucharist with his Rosary in hand, which shows how much he was in communion with Mary in all things everywhere. On Marian feast days, his homilies were longer than usual. He spoke of her from an overflowing heart. His favourite stories were about Lourdes, Fatima, Medjugorje and the Marian Sanctuary of Banneux in Belgium, where every home leave he went to pray to Our Lady Consoler of the Afflicted."
From their side, the Sœurs Ouvrières of Nyamurenza added, "He loved his confreres. He never spoke ill of them."

Having said that, Alex had a certain weakness about his commitments that could sometimes cause problems with confreres in the mission post. When he had a task to accomplish in a neighbouring post, he would become absorbed in it as a priority, forgetting all else. He did not know how to say no and was ready to be of service for the whole diocese. It was his nature.

In 2003, after 56 years working in Burundi, Alex had to return to Belgium, heartsick. He felt unjustly treated as he said, "They sent me away without consultation and for no reason." He found it hard to accept the very necessary decision taken by his Superiors. After that, he suffered the loss of one of his very dear sisters. "It's no use being told she is in heaven, I miss her", he said. "I am longing for heaven."
Notwithstanding he would have liked to celebrate his 60 years of priesthood, he had to be hospitalised just before his Jubilee.

He accepted the doctors' diagnosis with great faith. On leaving hospital, he was taken to our care home where he was given the treatment required in his case. He was always full of gratitude for all the attention he received.

His condition deteriorated rapidly. On the 19th July 2005, he went to join all those he had loved. When he left Burundi, he was very touched when a Burundian priest said to him, "In any case, at the resurrection, your place will be among us Burundians." It has now become a reality.
Padiri Alexi, washitse mu ngoro y'Imana. Gira amahoro y'Umukama! Kumwe na Bikira Mariya, Mawe, udusabire, twebwe tukiri mu nzira!






Brother
Paul-Emile Bélisle

1915 - - 2005

Brother Paul-Émile was born on the 11th October 1915 at Ste-Thérèse, Saint-Jérôme Diocese, Quebec. He was the last of a family of thirteen children, two of whom became Marist Brothers. Paul-Émile did his primary schooling with the Sisters of Providence then continued with the Brothers of St. Gabriel. After his eighth year in school, he had to leave, as there were no upper classes at Ste-Thérèse and the family were too poor to send him on to continue his studies elsewhere. Nevertheless, he received a few lessons in accounting.

At 16, Paul- Émile was unemployed. He helped his family as much as he could. He prayed and reflected a lot. At home, they used to receive about ten Religious and Missionary Order magazines. He read them regularly, as he was then thinking about a vocation to Religious Life. Both his brothers who had become Marists wanted him to join them, but young Paul-Émile was looking for something else. In the autumn of 1931 he wrote, "My brother wants me to accompany him on a walking pilgrimage to St-Joseph's Oratory in Montreal to look for a job. I agree, but for a reason I am not telling him. I want to know if I can walk as far as the Missionaries, as I read that the first White Fathers walked from the Indian Ocean inland to the centre of Africa."

In 1934, his missionary vocation came to a head. His application to join the Fathers was accepted and on the 11th September he was at Éverell near Quebec to begin his postulancy. At the beginning, he was with seven other Brother postulants who would all leave in the course of the year. By contrast, Paul-Émile felt at home and his formators appreciated his generosity and spiritual life.

In September 1935, Paul-Émile took ship along with around twenty clerics for Algiers to begin a two-year novitiate. He was assigned to various manual tasks. For him, it was no problem. He liked manual work and was good at it. He worked diligently and meticulously. It is worth noting the appreciation of Father Chardaire, his Novice-Master, at the end of the two years. "He is gifted on the side of initiative and organisational ability. He has lots of know-how and learns quickly. He is a Brother who will be able to handle all the jobs entrusted to him. He has never had any bother with anybody. He has a strong spirit of faith in his work and in his relations with his confreres. In my opinion he will become a model Brother Coadjutor." These few remarks define precisely what Paul-Émile would become throughout all his missionary life.

At the end of his novitiate, after his first Oath, he was appointed to Maison-Carrée principally as driver to the Superior General, but also to do lots of others jobs. The following year he was asked to do more or less the same work in the St-Joseph domain at Thibar in Tunisia. He would stay there for 38 years, mainly doing the accounts for the domain. It was there he took his Final Oath on the 15th October 1943. This is what he wrote of his many years at Thibar, "I thought myself able to accomplish my vocation by humble daily toil offered to God through Jesus for the coming of his Kingdom. This I would do united to the Fathers and Brothers in the domain community by prayer, Mass and Holy Communion, and by personal prayer in the complete daily Rosary. Later on I noticed there were many other ways to fulfil this duty. I could always be polite with the workers, know how to listen to them and above all practice justice in applying the laws on wages. Indeed, these laws were plentiful after independence!"

Brother Bélisle stayed in the domain at Thibar until the property was handed over to Tunisia in November 1975. It was then time for him to set up another task and it came just at the right time. In fact, he had become very tense because of the difficult financial circumstances and the confreres noticed this change in him. In addition, the liquidation of the business had required working a thorny and sensitive overtime in view of the multiple demands of the Tunisian Government.

When Paul-Émile left Thibar, his Superior gave him five weeks leave in Europe. On his return, Brother Bélisle went to Tunis for a new duty. This is how he described his beginning in this new task: "Bishop Michel Callens of Tunis had earmarked me to work in the Prelature (diocesan) offices as soon as I was free from the domain at Thibar. On the 3rd January 1976, I presented myself to Bishop Callens to be at his service. His Lordship wanted me to print a little bi-monthly review entitled, 'Echo of the Prelature'. As we had no printing materials, we had to buy some and in addition, I had to learn the printing trade! I had the whole of 1976 to prepare myself. In seven years, I managed to print 135 issues of 28 pages with a print-run of 1000. We ceased publication of this review at the end of 1983 as a new publishing law required a Tunisian director."

In his 18 years in Tunis, Brother Bélisle was also involved in many other things. For some years he was in charge of the accounts for the secondary school of the Prelature. In 1984, he took charge of the accounts for the White Father Region in Tunis until 1993. Moreover, in 1979, he was elected Regional Councillor for the Missionaries of Africa while Superior of the White Father's Tunis community, 4 Rue d'Alger, from 1983.

In 1994, Brother Bélisle returned home to Canada for good. Everything was well planned by his Superiors. He agreed to form part of the Provincial House community and to be of service in the Provincial Treasurer's office. Nevertheless, with advancing years, health problems began to surface. On top of increasing deafness, other problems appeared. In November 2000, he was appointed to our house in Lennoxville to receive proper treatment for his condition. By degrees, he lost all his faculties and a year later he had to be moved to the Residence St-Vincent-de- Paul at Sherbrooke to be treated according to his state. It was there that Brother Paul-Émile Bélisle passed away on the 25th September 2005.

The funeral took place in our house at Lennoxville and the burial was in St-Antoine cemetery, in the plot reserved for Missionaries of Africa. Father Richard Dandenault did the homily. He brought out the virtues and qualities that had shaped Brother Bélisle. He spoke of his courage faced with a hard daily routine, his sensitivity and gentleness in relations, and the ease with which he was of service to others, his discretion and simplicity; he always appeared happy, and ever ready to say yes to whatever was asked of him. Thank you, Lord, for having given us the gift of Brother Paul-Émile, saintly Brother Paul-Émile….





Father Jean-Pierre Couture

1940 - - 2005

Jean-Pierre was born on the 1st March 1940 in Notre-Dame de Lévis Parish, Archdiocese of Québec, Canada. He was the last-born of an excellent family of 14 children. Two of his sisters became White Sisters. His father passed away when Jean-Pierre was only four, a factor that would mark him for life. He did primary schooling in the St-François-Xavier de Lévis School, run by the Marist Brothers. He did his six years of secondary school at the Collège de Lévis. He began his philosophy at this same Collège, but it did not work! He could sense he was called to other things. He thus made his way to St-Hyacinthe to complete a year in veterinary medicine.

He then believed he was called to monastic life and entenered the postulancy of the Trappist monks of Oka, but this experience only lasted a few days. He then completed his philosophy studying for a year and a half at the late-vocation seminary of St-Victor de Beauce. He then felt himself called to become a priest and more precisely a missionary, which he did achieve.

In August 1963 Jean-Pierre entered the White Fathers and began his novitiate at St-Martin de Laval, near Montreal. He made a very good impression during this year. He was not very keen on intellectual work, but he was very resourceful in manual work. It was noted that his feelings seemed to make him unstable at times and that a certain lack of self-assurance prevented him from taking initiatives. However, his efforts to improve and control his feelings better were appreciated. He was held in high esteem by his confreres.

He began his scholasticate in Totteridge, England, at the beginning of September 1964. He then did four years of theology there and took the Minor Orders leading to the priesthood. He had a lot of problems especially in his studies, but he was regarded as someone really serious and solid in his convictions. He was a man of prayer and duty, who was aware of the needs of his confreres and helped them with a great deal of tact. He was looked upon as a good earnest candidate, who benefited from his years of formation to mature his personality and his vocation.

At the end of his theology years, Jean-Pierre returned to Canada to be ordained a priest on the 15th June 1968 at the hands of Bishop Renatus Butibubage of Mwanza, Tanzania, who was then visiting Canada. After a few months holiday in his family, Jean-Pierre left for Ghana, the country he had asked for and which he knew well as his two White Sister sisters were at work a long time there already.

He arrived in Tamale at the beginning of September 1968. For 25 years of his time in Africa, he worked in this diocese firstly as curate and bursar then as parish priest at the cathedral in Tamale with an interruption of one year of pastoral studies at Québec. From 1982 till 1986 he was curate at Salaga, a part of the same diocese where evangelisation was only in its beginnings. These four years were difficult for him. At that point in his missionary life, he felt the need to reassess his personal situation. In addition, a doctor had advised him to take some leave in Canada. The Canadian Province was happy to welcome him, as it needed him.

At the start of September 1987 he was appointed to the procurement house at the Rue St-Hubert in Montreal, as a member of the team ministry to Africans. At the same time, he followed some courses at the Dominican Pastoral Institute. Two years later, he asked to return to Africa, again Ghana, after following pastoral studies in Islamology at the PISAI in Rome. He hoped this would enable him to have better relations with the many Muslims in Tamale. The Superiors supported his projects. In 1989 he wrote, "At the end of September I am happy to leave once again. After 19 years among the Muslims in Ghana, I have the chance to go and study their religion for a year in Rome. I will then be better prepared to serve next year in Tamale Diocese."

At the end of 1990, Father Couture arrived in Tamale, a town with a large Muslim majority. Until 1999, he was to work there as chaplain to Tamale hospital, the biggest in the whole region. According to some confreres, Jean-Pierre now and again showed impatience when frustrated. He sometimes took hasty decisions. However, all this was forgotten when one was the object of his kindness. This is the tribute of Father Pierre Laframboise, who knew him in Ghana: "He was a very hospitable confrere; it was a pleasure for him to welcome confreres from Tamale and surroundings. He was attentive to the needs of others and was constantly ready to be of service as far as he could, always with a smile on his lips. A gardener in his spare time, he would decorate the mission and its surrounds with flowers and shrubs. He was extremely devoted to pastoral work and knew his parishioners well, visiting them regularly."

In June 1999, he returned to Canada for good at his own request. He followed the Jerusalem 'Mission and Discipleship Today' session. By the start of 2000, Jean-Pierre was in Toronto, in the community of Our Lady of the Assumption Parish as curate and in charge of the Missionaries of Africa community. On the 1st August 2001 he was appointed Superior of Moncton community. This would be for a short time, as at the beginning of 2002, the house was sold and Jean-Pierre asked to remain in Moncton to continue ministry outside community. For three years he was curate in different parishes and did some missionary promotion. He seemed happy, surrounded by many friends. It was in Moncton that he was struck down by illness.

In May 2005, he felt unable to continue his pastoral activity and in agreement with the Provincial submitted his resignation to the Bishop. Jean-Pierre asked to rejoin the Québec community. He was firstly hospitalised at Moncton where it was discovered he had acute leukaemia. He was then transferred to the Hôtel-Dieu in Québec, nearer his family. There then followed a series of complications and sufferings: high-doses of chemotherapy, intensive care, coma; in all, four months of physical and mental agony before passing away on the 29th September 2005.

Father Luc Perreault, who accompanied him in these difficult times, wrote in his homily, "One day I was visiting Jean-Pierre in hospital and he said to me 'I am now living my last Mass.' He stayed in constant communion with the Lord his strength. When he was in intensive care unable to speak, he wrote on a pad, 'They have killed Jean-Pierre three times.' He regretted being resuscitated just to suffer longer. Another time he wrote, 'I am at peace. My thanks to all the confreres.' He was ready to go."

The funeral took place on the 3rd October 2005 at Notre-Dame de Lévis church followed by burial at Belmont Cemetery, Québec, in the plot reserved for Missionaries of Africa. May the Lord grant him eternal rest.




Father Hendrik Roosen

1927 - - 2005

 

In a certain sense there was nothing special about Rik's life. He was born on the 10th June 1927 into a very Christian family at Herent in Malines-Bruxelles Archdiocese, Belgium. His Dad was an employee of a gas distribution company and his work involved lots of travelling. His Mum lived until 2001 and Rik could spend all his holidays and home leaves in the family. He joined the White Fathers at Boechout in 1945. After his theology studies at Beverley, he took his Oath on the 21st July 1951 and was ordained a priest on the 12th April 1952. His military service at Leuven over, he left for the Congo and one can say his life was 'ordinary', without special assignments. He was a 'simple pastor.'

For 52 years Rik lived his missionary life in the Democratic Republic of Congo. At the beginning, he experienced a marvellous time of peace and quiet. He was there at Independence when anarchy and war took over the country and he stayed on.

He was still there in 1964 when the Simba rebellion broke out and several confreres were murdered. He was still there again during 'zaïrisation' when the storm of rebellion, provoked by President Mobutu and his government erupted against the Church.

He continued after the death of Mobutu and witnessed the pillaging of the country by Kabila, with all its misery, the troubles it brought in its wake and which endure to this day. It was only in 2005, when he was sick and near death that he returned home.

In these latter years in the Congo missionaries could hardly work at all. There were dangers on the roads, theft, pillaging, and no transport. However, Rik and his confreres stayed on the spot and it meant a great deal to a defenceless people. One of them confided to a missionary passing through Mahagi mission, "At dusk, when we were sitting outside and saw the lights of the mission going on, we could go to sleep in peace because then we knew that the missionaries were still there and thanks to them the world would not forget us."

At these times, Rik was sustained by his contented temperament and his deep and solid piety. Reading the descriptions given by his formators and confreres they are full of praise as far back as the scholasticate. He enjoyed good humour, tact, and open friendliness. He was happy, loyal, frank, cheerful, spontaneous, gentle, and serious-minded; that's not all; in a word, he was a triumph of nature and grace.

With regard to his relationship to God, we cannot say anything, but we saw the effects of it throughout his life. His modesty and simplicity was all the charm of his personal presence. He worked and was of service without anyone noticing and behind his smile and his radiant expression one could guess at a large amount of self-sacrifice of which he seemed unaware. He was self-forgetful and gave of himself without counting the cost. However, we can only guess, somewhat inadequately, at his deep spiritual life with God and his inner peace through the poetry he left us. This shy man confided to paper his deepest feelings about those closest to him , and included his reaction faced with daily events. In 1980 at Nyarambe, he wrote several poems in Flemish, his mother tongue.

As examples, here are translations of two poems, Vrede (Peace) and De blinde man van Yericho (The Blind Man of Jericho)


Peace
Peace is friendship with God and with the humble.
There is no other peacemaker than God alone.
"My peace I give you," said the Lord.
Peace is a gift, the gift of God.
Peace is a fruit to give and receive,
like the longed-for child
in the womb of a mother at peace.
Peace comes down in a heart at peace
such as that of a child conscious of being loved,
giving and imparting open-handedly.
"Become as little children," the Lord repeats,
In season and out of season.
This remains topical, as many are those
Who seek it elsewhere.
Peace is for man and woman
Who become like their child
And cling to one another
Intensely.
Nyarambe: 04/10/1980

The Blind Man of Jericho
At the side of the road
Staring
Head down,
He sits,
The Blind Man of Jericho.
Seated there day after day
He waits,
Darkened corridor
Terribly long,
Day as night
Night as day
Without light.
A kindly face
He has never seen
Or glimpsed.
As in a tomb,
He dwelt interred,
All hope forsaken,
None to care.
So thought
The Blind Man of Jericho.

A light shines out,
Piercing the night.
His groping hands
Upwards reach out.
He is there, eye to eye
With the Lord
Bending over him.
And he saw
What he had never seen,
A gentle face,
A face so gentle,
A look so intense
It penetrated
Right to the heart
Of his deepest self.

Nyarambe 29/4/1980

It is therefore clear that Rik was not just a 'simple missionary.' He was a great man, an apostle who went to any lengths, faithful to his confreres and to the men and women for whom he left for Africa. Rik was able to survive all the catastrophes because he was an optimist who saw the good in everyone and in all things. Full of respect for everyone, he was always friendly to each and every one. He was from the old school that out of obedience respected Superiors.

All these qualities had its source in his deep faith and prayer life. Rik radiated calmness and peace because he was at peace with himself, with others and with God. The Alurs could readily testify that his presence in the midst of the worst dangers restored their courage when they had lost all hope. On his Golden Jubilee of priesthood in Ugongo, the gratitude was palpable in its public demonstration and in the speeches. They had recognised in Rik a genuine witness of Jesus Christ, a pastor and a missionary.

Rik only returned to Belgium in June 2005. He passed away at Antwerp on the 12th October. The funeral took place at Varsenare and the burial was in our cemetery there. May his soul and the souls of all those he loved and lost in his beloved parishes in Congo receive a poet's eternal reward of peace and insight.

 




Father Vincent Bailey

1937 - - 2005

Vincent was born in Glasgow, Scotland, on the 28th of April 1937. He has two brothers and one sister. His parents were both schoolteachers with that deep West of Scotland Catholic faith that permeated their lives and that they passed on to their children. He was brought up in a council house in Ruchill and he never forgot his roots. He had no sympathy for the class system or for the social inequalities in Britain or wherever else the poor were crushed and the rich feted.

This characteristic would mark his apostolate throughout his life. He took seriously the radical option for the poor. He rarely passed a beggar without helping him or her. As a parish priest in Brazil, his last mission, he devoted several mornings a week to visiting the sick and needy. He started a self-help group for the elderly and had a listening ear for those with drug or alcohol problems. Indeed, he was "thirsting" for justice and was not afraid to go personally and visit the local mayor whenever he felt that injustice was being done to the people.

Before joining our philosophy house in Blacklion, Ireland, in September 1958, he took an Honours Degree in English and Literature at Glasgow University. He did his novitiate at Dorking, followed by theology at Totteridge, both in England. He was a good student and never really had to exert himself, even sometimes giving the staff the impression he was not sufficiently interested. He was quite a leader and took a principal role in dramatics, especially in the production of Shakespearean plays.

He was ordained to the priesthood on the 29th of June 1965 in Glasgow. The then Superior wrote, "Fr Bailey is highly intelligent and a strong character. Though an intellectual he retains a lively interest in mundane matters and is very practical. He enjoys community life, and has need of it."

After one more year in London doing a Teacher Training Course, he left for Uganda in 1966, where he spent six years. There he learned the local language and was briefly a lecturer at Katigondo Major Seminary. He then taught in secondary schools in Kisubi and Alokolum. In 1971, when the General Council proposed him as Rector of Totteridge, the then Regional showed his displeasure at the prospect of losing him. He wrote, "there is no doubt that you have singled out a good man, and it is my guess that he will ad duritiam cordis acquiesce if it is put to him that he is really needed." Vincent did agree and became Rector from 1972 to 1976.

This incident brings out another of his outstanding qualities: always to respond positively to the hugely demanding diversity of missionary calls in his life. Some would call this quality 'disponibilité' or, perhaps, adaptability; a few might call it obedience. However, maybe it could best be described as versatility. Just as in a football team there is sometimes a player able to play in practically any position, so with Vincent he was a missionary who was available for all types of tasks.

While in Great Britain, he was twice elected to the Provincial Council. Vincent was not afraid to defend what he considered the right thing. He may have done this at times in a rather straightforward, even forceful manner. At any rate, it put him in opposition to other members of the Council. Whatever the nature of this conflict, Vincent did not feel sufficiently respected and even unjustly treated. Ever consistent, he resigned both as Councillor and Rector.

Vincent could then return to Africa. Given his "versatility" he gladly accepted an appointment for Tanzania. He served for a year as curate in Mulera Parish Kigoma Diocese, and then became Superior at Kabanga. He also taught in our MAfr Seminary at Kahangala in (now) Mwanza Archdiocese. In 1980, he was a delegate to the General Chapter and in June 1981 was appointed Assistant Regional for the western part of Tanzania. Some confreres complained he was rather hasty in his judgments and a bit high-handed, but that was surely due to the fact that he was able to get to the bottom of problems very quickly, not aware that other people needed more time! He did not find it easy, however, to work within structures, but did so all the same in a very competent, generous and loyal way.

In 1985, he was asked to learn Portuguese and leave for Mozambique to become Rector at Maputo Major Seminary. It must have been one of the major challenges of his missionary life. The country and many of its institutions lay in ruins because of the civil war, and everything had to be rebuilt from scratch.

However, Vincent would not have been true to himself if he had shunned this challenge! Indeed, for the next nine years he not only oversaw the reconstruction of the seminary, but also put his heart totally into what he considered necessary for the good priestly formation of his students, even at times upsetting some bishops and authorities. In 1994, he changed roles yet again and went to a rural mission in Chimoio Diocese called Soalpo, where no doubt he expected to serve out gracefully the remainder of his life.

However, this was not to be. In 1999, the Society needed him in Brazil and as before, he responded positively. For a few years, he combined the task of Rector of our formation house in Curitiba with that of Parish Priest of Pinhais, entrusted to our confreres. In the last year-and-a-half, he was full-time parish priest.

In the summer of 2004, as part of his home leave, Vincent returned to Mozambique for a visit and fell in love with the country again! Nonetheless, he insisted he would only return after someone was found to take over the post of parish priest in Brazil.

Still, it never got that far. In mid-2005, health problems made him decide to have a good medical check-up. It was found that his heart valve was worn out and needed replacement. This is normally a routine affair and indeed, at first, all seemed to go well. Soon, though, he had to go back into hospital for further surgery. Sadly, he was never to come out alive. Gradually, his condition worsened, until he passed away on the 14th November 2005.

Mercifully, his sister and two brothers were able to be in Curitiba during Vincent's final weeks and were very consoled at being able to attend his Funeral Mass, which fittingly took place on the 16th November, the Feast of St Margaret of Scotland. The great number of people attending the funeral showed how much his parishioners loved him. The Archbishop, who had come back from a journey that very morning, made it a point to be at the cemetery, where he proudly stated that, with Vincent buried in Brazilian soil, the Missionaries of Africa now have a seed that hopefully will produce many missionary vocations. Vincent would surely not have wished for anything more!

From different sources,
edited by André Schaminée





Father Daniele Lattuada

1961 - - 2005

Just before his priestly ordination, Daniele wrote to his Gorgonzola parish community: "If I have travelled the road leading to missionary life, I owe it to you too. In the Church, no one sets out on his own initiative; no one is a solitary vagabond. We are always sent out by Someone and it is among you that this Someone enabled me to discover my missionary vocation. On this special day, I would like to offer my life in a total way to God. Pray for me, as often I still feel the temptation to become sedentary and content myself with speaking about God to those who are already believers, losing sight of the nomadic nature of missionary life."

Daniele first saw the light of day in 1961 in Gorgonzola, a small town fifteen kilometres east of Milan. He had only one sister, now a married mother of three children. He was born into a family of workers and inherited a solid Christian faith as well as practical common sense. As a child, he attended the children's club, making contact with the Mani Tese (Widespread Hands) Movement. Daniele learned of the countless situations of poverty in the Third World. The missionary dimension was part of the family spirit; Gabriella his sister left for Africa as a volunteer. Daniele went to a higher technical college and completed a diploma in electrical engineering. However, he did not feel called to pass his time with books. He completed his studies by working during the day and attending night school. As a conscientious objector, he arranged to do his National Service working in the head office of Mani Tese from 1981 till 1983.

It could be said that his missionary vocation was born out of this movement, but it was also from his parish community, where he found excellent guides among the priests. In 1983, he entered the Missionaries of Africa seminary at Verona. He completed his formation there and followed philosophy courses at the Studium San Zeno till 1986. Although talented for practical matters, he also succeeded academically. He did his Spiritual Year in Fribourg, Switzerland and his 'stage' in Mali, which would conclude abruptly due to illness. Daniele was repatriated. He started the Fourth Phase of Formation in Toulouse and took his Missionary Oath in 1991. In 1992, at Treviglio, Archbishop Michael Fitzgerald ordained him a priest. Faithful to the orientation given to his life, he asked to live the mission in urban slums rather than in traditional structures.

He was appointed to the DR Congo. Kinshasa would be his field of apostolate for ten or so years. He quickly took account of the enormous needs of the people and particularly the young people who spend their lives begging. Along with some among them, Daniele founded a learning centre for basic trades: plumbers, painters, and mechanics. Once trained, these young people would forsake their dependencies and take their future in hand. The Simba Ngai (Give me a hand) Centre, even if only a drop in the ocean of the needs, is nonetheless an initiative responding to the problems of youth. As could be expected concerning new ventures, this period of mission for Daniele did not fail to give rise to controversy. There were tensions due to the building and organisation of the centre and certain misapprehensions on the part of confreres. The social and political situation in the DRC was also a cause for concern, without adding how hard it is to find a place in the sun in an African megalopolis.

In 2001, Daniele returned to Italy for missionary promotion. Superiors had a job convincing him, as the needs of Italy compared to those of Kinshasa appeared trivial to him. Nevertheless, he began this new phase of his life with enthusiasm. From Treviglio he renewed relations with people he knew in Congo and his contacts multiplied. He appeared rather unassuming in large gatherings, but was incisive when it came to personal conversations. Various initiatives surfaced: group meetings, welcoming young people seeking vocation, contacts with volunteer organisations and civil society institutions.

With a freelance photographer and the editorial team of Africa, our Italian magazine, he organised photo exhibitions on various themes. These included the Desert, Epilepsy among the Dogon of Mali, Children Accused of Witchcraft in Congo, and Interreligious Dialogue in Milan. He also made Africa known as well as the White Fathers. He took part in a project, along with a group of university undergraduates, to introduce schoolchildren to the problems of globalisation. Together with the Swiss organisation Grain de sable, he conducted treks in the Tunisian desert for young people. He later separated from this organisation and developed his own contacts. It was a dynamic time in his life. He continued treatment in Italy for tropical illnesses contracted in Mali and Congo, even if he did not always follow the medical requirements. He was not inclined to administration and was a free spirit, keen on open spaces. His confreres in Italy recognised his personality by electing him first councillor of the Provincial and delegate at the 2004 Chapter.

Daniele was already planning a new departure for the Congo when death caught him unawares. On Sunday 25th September 2005 after conducting a day of spirituality for a group of children, he went home to see his mother in Gorgonzola. Visiting friends in the same building, he intended switching on the television to see a football match with his favourite team playing. Suddenly, he stood up, crying out he had a terrible pain in the chest and dropped down dead. First Aid administered on the spot was without effect. He was only 44. The Lord called him to Himself at the cost of his youthful life. What a mystery!

A large crowd attended Daniele's funeral in Gorgonzola parish church. Sixty or so priests concelebrated with the Vicar Episcopal. Fr Richard Baawobr and Fr Raphaël Deillon represented the General Council. Arranged on the coffin were the peace flag, a floral tribute, a stole, a White Father Rosary and the Book of the Gospels. The Ambrosian Rite (Milan region) stipulates three Gospel Readings for funerals, telling of the Passion and Resurrection of the Lord with the theme of service in the one who bears his cross to merit eternal life. According to the same Rite, the Litany of the Saints underlines the bond between those who have finished the race and those who are still on the way.

During the homily at the Mass for Daniele's first departure for the Congo, Fr Alberto Rovelli, the then Provincial, described our confrere well. "Since his first years in formation at Verona, Daniele has shown that he is demanding on himself. He has always sought to improve himself, not so much to be the best, but to give the best of himself. Christ and the poor deserve the best things in our lives. This gift bears within itself a fullness, the essential value of which can only be understood by the one who experiences it."




Brother Joseph Staubli
(Brother Leontius)

1925 - - 2005

Joseph Staubli was born on the 1st February 1925 in Argovie Canton, Diocese of Basel, Switzerland. After completing a certificate as a wheelwright and his military service, he entered the postulancy of the White Fathers at Widnau in 1942. He then did his novitiate at Tournus where he also took his first Missionary Oath in 1948. He was then 23. The range of activities at the novitiate enabled Joseph to demonstrate even then his many qualities. "A Brother excellent in all areas who will be of very great service", wrote his formators. At the end of his novitiate, he was sent to Mours as carpenter instructor to train the younger Brothers.

There in 1952 he received his appointment to Mali. For seven years he directed the workshops of the Vicariate Apostolic of Ségou. On the 14th August 1954 he took his Final Oath. Archbishop Jean Zerbo of Bamako, who was a young student at the time, became a beneficiary of Joseph's kindness and generosity. As soon as he heard of his death, he wrote to the White Fathers in Switzerland, "In all simplicity, I wish for myself the grace to imitate him. In Ségou we cherish his memory as a man of God who always sought balance and harmony between his relationship to God and his professional, human relationship.

In his proficiency and above all his desire to excel, he succeeded in inculcating in young apprentices and their foremen a liking for a good job well done. A sound friendship tied him to all his clients who sought out not only his competence in carpentry and panel beating, but also his prayers and counsel. For them he was truly a man of God at the service of everyone. Through his example, it was feasible to visualize a dialogue of lived existence between Christians and Muslims. His prayer life, in particular his dedication to Mary, led him to found and conduct the Legion of Mary. Personally speaking, his example put me on the road to an enlightened Marian devotion."

In 1959 he took his first home leave in Switzerland then returned to Ségou. However, this was only for a short time. In 1961, a sudden attack of poliomyelitis obliged him to return home urgently. He was taken by plane to Dakar, where the pilot spoke of bringing in a body, then to hospital in Garches in the Paris region, specialising in the rehabilitation of major trauma patients. In this environment, characterised by suffering, Joseph had an unmistakable apostolic influence. His own physical rehabilitation was long and difficult. In the course of his convalescence, he studied to improve his French and perfected his knowledge of accounting.

From 1963 till 1966 he was once again in Mours, in charge of the technical training of the Brothers, a task to which he gave himself completely. Joseph sought to deepen the meaning of his Missionary Brother vocation all his life. He took a correspondence course to provide quality teaching in technology to the apprentices. In 1966, he returned to Switzerland as Provincial Treasurer, a post he held until 1977. After a sabbatical year in Bible and spirituality, he took a chance and went back to Mali for the third time, on crutches. This time he worked at Korofina as diocesan treasurer.

The Regional Superior at that time wrote of him, "He is a man of very varied technical abilities. I only know very few areas where he cannot manage; he is always ready to apply his skills in the service of others. He looks back wistfully to a time before his polio when he could really get down to work manually."

In 1984, he came back to Switzerland firstly as bursar and procurator at Lucerne, then at Fribourg to assist the local bursar, and finally the Provincial Treasurer. This would be his last office.
In February 2005, he celebrated his 80th birthday. In the months following, he began to feel unwell.

However, as he had experienced painful stays in hospital, he was not keen to submit to new tests. Nonetheless, as his condition worsened and he became increasingly dependent, he agreed to go into hospital where he was admitted on the 31st May. They soon discovered an advanced state of stomach cancer and blocked arteries in the legs. He passed peacefully away in the afternoon of the 4th June 2005. His funeral took place on the 7th June at the church of St-Pierre in Fribourg.

All of Joseph's life was a record of everything that happened to him. His faith like a torch lit up the most painful times of his life such as his illness and his forced repatriation. He loved everything he undertook: mechanics, technology, electronics, accounting, the search for self-financing, retreats he gave at Koulikoro Seminary and even a recollection at Bamako Major Seminary. If Mali was forever engraved in his mind, it was because it was already in his heart. He also liked science, sports, motor racing, history and telling amusing stories. He had learned to be practical for himself out of necessity, but for others out of charity.

Joseph was a man of courage, generosity, kindness, prayer, service, and caring for others. He showed great patience at times of great trial. We are grateful to him for all he did in Africa and among his confreres in his fidelity to his missionary vocation. At the end of his life he confessed, "I am happy to say my task is accomplished. Thank you Lord for helping me to carry my cross."