NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Francesco Alberton

1923 - - 2010

Francesco est né à Pove del Grappa, dans la province de Vicenza, au nord-est de l’Italie, le 28 décembre 1923, d’une famille profondément chrétienne, dans une paroisse où, à l’époque, la pratique religieuse était générale et fervente.
À 12 ans, à la fin de son initiation chrétienne, il demande d’entrer au petit séminaire du diocèse de Padoue. Il y passe 5 ans.

Pendant ce temps, il mûrit la décision d’entrer chez les Pères Blancs. Le Père Enrico Gallo, belle figure de missionnaire, éveille sa vocation, ainsi qu’un autre Père Blanc, le Père Bernardo Cavalli, originaire d’un village tout près du sien. Le départ n’est pas indolore. Le papa voit en lui l’espoir pour son futur, étant le seul garçon de la famille. Pour les supérieurs, il est encore trop jeune. Mais devant sa détermination, tous finissent par accepter.

Il rejoint le moyen séminaire de Parella, dans la province de Turin, au Piémont, et y passe trois ans, terminant ainsi ses études secondaires en 1943.
On est en pleine guerre. La province d’Italie est isolée de l’Afrique du Nord où partaient auparavant les jeunes pour le noviciat et la théologie. Elle a donc été obligée d’ouvrir un noviciat et un scolasticat.

Francesco part à Rado, dans la province de Vercelli, toujours au Piémont, pour l’Année spirituelle et s’y engage avec toute sa bonne volonté. Les supérieurs constatent en lui une grande générosité, un comportement modeste et sociable. Ils soulignent en même temps qu’il est minutieux, voire méticuleux. Des traits qui l’accompagneront pendant toute sa vie.
Le noviciat terminé, il entreprend ses études de théologie à Parella, pour une période de trois ans. Il prononce son Serment missionnaire le 13 mai 1947.

À la fin de la guerre, les contacts sont rétablis avec la Maison Mère en Algérie. Tous les étudiants missionnaires peuvent alors partir pour l’Afrique du Nord. Francesco rejoint Thibar avec ses confrères et y achève sa formation théologique. Il est ordonné prêtre le 30 juin 1948.

Sa première nomination est pour Parella où, entre-temps, s’était installé le petit séminaire. Il y passe 4 ans et quand le séminaire se déplace à Treviglio dans la province de Bergame, il le suit et y passe encore 4 ans. Entre autres fonctions, il est chargé du chant. Le Père avait reçu une formation musicale remarquable, aussi bien en grégorien qu’en musique moderne. “Il savait transmettre son amour pour le chant”, dira un de ses anciens élèves. Il mettait toute son ardeur dans l’enseignement. Mais sa méticulosité proverbiale finissait pour agacer les jeunes qui parfois réagissaient. Le Père savait encaisser les critiques. Beaucoup plus tard, il sera toujours présent aux rencontres des anciens élèves Missionnaires d’Afrique et rira de bon cœur avec eux quand ils rappellent ses nombreuses remarques et ses reproches.

En 1960, le provincial lui confie une autre tâche : l’animation missionnaire et vocationnelle. À l’époque, beaucoup de paroisses acceptaient volontiers des missionnaires pour la prédication et les quêtes. Les “propagandistes”, comme on les appelait, prenaient contact autant que possible avec les jeunes intéressés à la mission et les suivaient ensuite. Avant de leur proposer le petit séminaire, ils les réunissaient pour des camps de discernement et de formation. Le Père Francesco était doué pour ce travail. Il savait être persévérant et patient. Un certain nombre de missionnaires lui doivent l’éveil de leur vocation.

En 1964, arrive enfin la nomination pour l’Afrique. Au mois de novembre, il part pour le Burundi. Il y restera 9 ans, jusqu’en 1973. Après six mois d’étude de la langue, il est affecté à Mubimbi, qui restera sa paroisse pour la durée de son séjour, d’abord comme vicaire, puis comme curé. Les régionaux signalent son zèle et son attachement au travail. Il aime son peuple et son peuple l’aime.

1972, une année qui ne sera pas oubliée de sitôt au Burundi. L’hostilité entre les deux ethnies du pays se radicalise et on en arrive au massacre des Hutus que nous connaissons. Le 11 décembre, le Père écrit au provincial d’Italie : “À partir du 20 juin, une bonne trentaine de personnes ont été enlevées. Elles n’ont pas été tuées sur le territoire de la paroisse, mais à l’arrondissement. Sept autres ont été mitraillées par un hélicoptère dans une succursale située près de la forêt.
En comptant tous ceux et celles qui ont été massacrés dans les succursales ou ailleurs, surtout dans la capitale, nous rejoignons le chiffre d’une centaine. D’autres paroisses ont essuyé des pertes beaucoup plus importantes. Plus que dans le passé, nous ressentons l’urgence d’offrir une formation solide à tous ceux qui ont une responsabilité dans la paroisse”.

Pendant les troubles, le Père Louis Quintard, régional du Burundi, visite ses prêtres, fait circuler l’information, donne des directives, soutient le moral des missionnaires. Le Père Francesco se lie d’amitié avec lui et ensemble ils font connaître le mouvement des Focolari qui s’enracine, prend de l’envergure, alimente la foi des chrétiens et, surtout, stimule la réconciliation sur les collines.

Le Père a connu les Focolari en 1953, alors que le mouvement n’avait que 10 ans d’existence (ils ont été fondés en 1943 par Chiara Lubich). Il leur restera toujours fidèle, même si sa piété, parfois excessive, le pousse à connaître d’autres communautés nouvelles et d’autres mouvements spirituels et à y entrer.

En 1973, quand il rentre en Italie pour son congé, il trouve son papa, qui a atteint les 80 ans, en mauvaise santé et sans soutien, car la seule fille qui lui reste à la maison souffre de dépression et de troubles mentaux. La maman était décédée quelques années auparavant. Le provincial, mis au courant de la situation, lui permet de rester à la maison dans un régime de semi-diaspora.

Il s’occupera du papa, mais en même temps, il participera au travail de la communauté Missionnaire d’Afrique de Castelfranco Veneto à quelque 15 km de là et sera présent aux conseils comme aux retraites et aux rencontres. Avec sa bonne volonté habituelle et son sens de l’obéissance, le Père rentre dans cette nouvelle phase de sa vie.
Les confrères de Castelfranco le voient régulièrement pendant les week-ends, l’envoient dans les paroisses pour les journées missionnaires. Il s’acquitte scrupuleusement de son travail.

Le papa décède en 1982. À ce moment, le Père aurait pu repartir pour le Burundi, mais la situation de sa sœur s’aggrave et il se voit contraint de demander encore une fois la permission de rester chez lui. Il ne pourra plus partir en Afrique, mais il continuera à œuvrer pour la mission autant qu’il peut. Sa présence en province a permis à un autre de partir ou de rester en Afrique.

À signaler que pendant cette période, il s’intéresse beaucoup à l’activité du Père Giuseppe Russo, Missionnaire d’Afrique et ancien du Burundi qui a fondé, une vingtaine d’années auparavant, une œuvre appelée “Frères et Sœurs de tous” dans le sud de l’Italie, près de Naples. Le Père Russo est son accompagnateur. Quand il meurt, le Père Francesco voudrait continuer son œuvre en offrant sa collaboration dans la formation des prêtres et des consacrées. Mais après un essai, les supérieurs lui conseillent de se retirer. Il rejoint alors la communauté de Castel­franco. Ce sera là sa dernière étape. Il retourne au Père le 3 décembre 2010. Il a été enseveli au cimetière de son village, Pove del Grappa.

Le Père Francesco Alberton aura été un missionnaire authentique, d’abord dans les années passées dans l’enseignement au petit séminaire et dans l’animation missionnaire, puis au Burundi et, enfin, dans la situation de semi-diaspora où l’a placé sa responsabilité envers sa famille.

Aldo Giannasi





Père Henk van de Paverd


1933 - - 2010

Henk est né à Amsterdam, aux Pays-Bas, le 21 juillet 1933. Pour devenir missionnaire, il reçoit sa formation à Sterksel, à Saint Charles près de Boxtel, à ‘s-Heerenberg, où il prononce son Serment missionnaire le 10 juillet 1958, et à Totteridge, Londre. Il est ordonné prêtre à Rotterdam, Pays-Bas, le 2 février 1959.

Il a un tempérament joyeux et un bon jugement pratique. Homme sans détour et doué d’un sens de l’organisation, il prend toutes sortes d’initiatives. Il se met facilement en colère, mais, avec le temps, il parvient à contrôler sa colère, particulièrement en cas d’injustice envers lui-même ou envers les autres. Il est assez maladroit d’apparence et plus sensible qu’il ne le laisse deviner. Henk est également doué pour les langues.

Pendant l’année spirituelle, il traduit en néerlandais “Le Père Blanc à l’école du cardinal Lavigerie” du Père Mazé. Durant sa dernière année à ‘s-Heeren­berg, sa troisième année de théologie, Henk est chargé de vendre ce qui reste de la bibliothèque. Il le fait avec dévouement et compétence en lien avec le conseil provincial.

Aussitôt après sa théologie et son ordination, il est nommé à l’animation missionnaire, résidant à Rotterdam. Il commence avec des sentiments mitigés, mais avec un grand enthousiasme. Pendant trois ans, il fait beaucoup de choses, mais ce qui restera dans la mémoire collective, c’est le jour où il a heurté un policier à cheval avec sa 2CV Citroën. Henk en est seulement quitte pour une belle peur, mais le policier doit être hospitalisé et Henk lui porte des fleurs à l’hôpital. Le cheval s’était écroulé sur le capot de la voiture et on ne sait pas s’il a survécu. La voiture, elle, était morte.

En décembre 1962, il peut partir en Tanzanie, nommé dans le diocèse de Kigoma. Il apprend la langue locale à Kabanga, avec Mgr van Sambeek, évêque à la retraite. Ce n’est que quelques années plus tard que les Pères Blancs adoptent le swahili, la langue nationale. En août 1963, Henk commence son ministère dans la paroisse de Kasulu.

En janvier 1964, il est nommé à une plus grande paroisse, à Muhinda. En plus de la pastorale habituelle, il est chargé de toutes les écoles primaires, y compris celles des villages de toute la paroisse. En juin, il écrit qu’il est occupé à donner les six dernières semaines d’enseignement aux futurs baptisés, répartis en trois centres, chaque groupe comptant environ 60 adultes.

Ici, c’est une école qui s’est écroulée et qui a besoin d’être reconstruite ; là, c’est une cinquième classe qui doit être ajoutée ; à la paroisse, il faut construire un couvent et dans un village central, une grande église pour l’ouverture d’une nouvelle paroisse. Henk écrit un jour : “Il m’est avis qu’on ne m’a jamais appris à traiter les supérieurs avec tact et diplomatie, mais que nous devons être francs et ouverts avec eux, sans oublier le respect qui leur est dû.”

En janvier 1969, il devient curé de Makere, une paroisse très étendue. À cette époque, les Pères Blancs de la région de Tanzanie formaient le projet de se retirer de certains diocèses pour se regrouper dans d’autres. C’est l’époque des soi-disant “tâches initiales de nature apostolique”. Ceci occasionne des malentendus et un certain malaise parmi les prêtres diocésains et les paroissiens. Pendant deux ans, il n’y a plus que deux prêtres pour toute la paroisse. Le 19 avril 1972, Henk commente ainsi la situation : “Ce n’est plus une vie de communauté, mais un mariage.”

Depuis longtemps, la mission produisait de la chaux vive de bonne qualité à l’usage de tout le diocèse et même au-delà. Henk s’y intéresse et, avec une presse manuelle, fait des briques à partir d’un mélange de terre rouge locale et de chaux vive.

En août 1975, il revient en Hollande pour trois ans d’animation missionnaire et vocationnelle, d’abord autour de Rotterdam et, ensuite, en août 1977, autour de Nimègue. Le but est de mettre en route “Karibu”, notre communauté “viens et vois”. Pendant un an, il est le pasteur des immigrants du Surinam. En décembre 1977, il va en Arabie saoudite pour célébrer Noël et la nouvelle année avec les ouvriers d’OGEM. Il voulait voir si ce genre de projets pouvait être un tremplin pour une communauté PB et Smnda.

En janvier 1979, il retourne en Tanzanie et devient curé de Kakonko. Collaborer avec les catéchistes est très important pour lui : il les rencontre dans leurs villages et au cours des sessions mensuelles. Au centre de formation des futures religieuses diocésaines, il enseigne l’histoire de l’Église et la liturgie, une fois par semaine. C’est une immense paroisse et, à la saison des pluies, certains villages ne peuvent être atteints que par Land Rover. Pendant une période, il n’en a pas et il y va à motocyclette. Tombé en panne, il la pousse pendant plusieurs kilomètres en côte. Il effectue les deux derniers safaris de cette saison à pied. Dans chaque église de village, il passe une journée à enseigner sur le baptême des enfants, et une autre à visiter les couples à domicile pour parler du mariage.

Quand il découvre que des innocents sont mis en prison alors que les véritables grands “voleurs et tricheurs” restent en liberté, il se consacre aux “sans importance”. Il doit alors vaincre la résistance des chefs locaux et de ses propres confrères. Dès 1979, il réclame un comité diocésain pour Justice et paix. C’est un thème majeur que l’on retrouve tout au long de sa vie : aider ses frères humains à prendre conscience de leur dignité et de leurs droits et à utiliser leurs propres moyens pour améliorer leur qualité de vie, et aussi aider ses confrères prêtres à devenir plus humains dans leur ministère et leur service des autres.

Il a le don de faire des remarques acerbes avec une pirouette humoristique. D’où son surnom de “kasega ahinya”, ce qui veut dire “il écrase en plaisantant”. En 1980, la paroisse réussit à assurer les allocations de tous les travailleurs pastoraux, le budget des trois prêtres, toutes les réunions paroissiales et toutes les dépenses liturgiques.

En février 1984, l’évêque le nomme directeur diocésain pour la formation religieuse. Dans de nombreuses églises villageoises de Kakonko, il y a d’actifs groupes bibliques. Tous les deux mois, l’un des prêtres y part donner un cours l’après-midi et le soir, et l’assistance est nombreuse.

Cette année-là, il commence un programme de deux ans pour les élèves en fin d’études primaires qui se sentent appelés à se dévouer pour la communauté locale ou ailleurs : formation académique et spirituelle, jardinage, agriculture et menuiserie. Après ces deux années, ils peuvent suivre un cours d’éducation secondaire par correspondance ou, par exemple, tenter un examen d’entrée à l’école technique que le diocèse vient d’ouvrir. En 1989, Henk ouvre une école technique avec salle de lecture accessible également à la population locale.

Le soir, il aime boire un verre de bière Primus venant du Burundi voisin. Le supérieur de la communauté pense qu’il faut une occasion spéciale pour boire de l’alcool. Quand il lui demande pour quelle occasion il a ouvert une bouteille, Henk réplique : “L’anniversaire de ma belle-mère”. La question ne lui sera plus jamais posée.

En décembre 1999, Henk devient supérieur de notre communauté d’anciens à Heythuysen. Il se dévoue à cette tâche pendant six ans. Il est désolé de voir qu’en Hollande aussi, on a de moins en moins de temps pour s’occuper des personnes.
Le 16 février 2005, il écrit : “Les centres de soins deviennent de plus en plus comme des usines où on doit livrer un ‘produit’ aussi vite que possible.” Il admire le personnel de Heythuysen qui, avec dévouement et malgré la pression, réussit à créer une atmosphère agréable dans la maison.

En juillet 2006, il vient à Dongen. Il se propose comme représentant de notre comité provincial pour Justice et paix. Lorsque la lingère a un empêchement, c’est lui qui repasse le linge. Le 10 juillet 2008, à l’occasion de son jubilé d’or, il écrit : “Le col romain n’était pas toujours confortable, mais le regretter ? ... Non !”
En mars 2009, un effort physique soutenu donne un bon résultat. Henk achète une nouvelle pipe ! Après le souper, il aime jouer au billard avec deux confrères dans le fumoir. Cependant, quand son tour dure un peu trop longtemps, il doit s’asseoir en disant : “Maintenant, je suis fatigué”. En août 2010, il part tout seul visiter des parents aux USA et en revient très heureux.

Il est mort à l’hôpital de Brenda le 12 décembre 2010. Nous avons célébré ses funérailles avec sa famille et ses amis et l’avons enterré à Heythuysen. Le supérieur délégué, Jan Mol, assura la présidence, soulignant que l’humour, le caractère et le tempérament de Henk avaient enrichi d’une note personnelle son travail pour un monde nouveau de justice, de paix et de réconciliation. Au cimetière, sa soeur lut un texte biblique que Henk avait choisi pour ses 75 ans.
“J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’étais étranger, nu, malade, en prison...” (Mathieu 25, 35-36).

Marien van den Eijden




Frère Gerard Pijnenburg

1922 - - 2010

Gerard est né à Tilburg, aux Pays-Bas, le 1er octobre 1922. Il reçoit sa formation missionnaire à Saint-Charles, près de Boxtel et à ’s-Heerenberg. Le 8 septembre 1943, il prononce son Serment missionnaire et adopte le nom de Frère Jozef. Il est le frère de notre confrère Jan Pijnenburg, décédé le 30 avril 2003. Après avoir travaillé à notre petit séminaire à Sterksel, il part pour Gao, dans la préfecture de Mopti, au Mali, en 1948.

Gerard est dévoué et pratique. Il est toujours au travail, prêt à tout. Il est toujours là pour rendre un service. Dans l’usine où il travaillait avant d’entrer chez les Pères Blancs, il était connu comme malin et astucieux. Il est un optimiste, toujours de bonne humeur. Il peut exploser, mais tout est bientôt oublié et pardonné. Il a été apprécié par ses confrères et par le peuple. Il était doué pour les langues et jouait l’harmonium.

À Mopti, il est le seul Frère. À partir de Gao, il se lance dans la construction et équipe les sept paroisses du diocèse d’un presbytère, d’un couvent et d’une église. Pour ce faire, il doit voyager beaucoup : les distances sont grandes, les routes sablonneuses.

En 1952, il écrit qu’à 30 ans, il se sent comme Mathusalem parmi tous ! Il est intéressé par le travail pastoral : le dimanche, il aime aller aux églises des villages pour rencontrer les personnes. En 1953 et plus tard, il travaille à partir de Ségué. Tout en faisant son travail matériel, il cultive consciencieusement sa vie intérieure. À l’occasion de la retraite annuelle, il rencontre des Frères d’autres diocèses qu’il considère comme “des gars exceptionnels” et il profite de l’occasion pour apprendre d’eux des choses théoriques et pratiques.

Il recueille des haches traditionnelles caractéristiques pour le Musée des Missionnaires d’Afrique à Boxtel. Lorsqu’il vient en congé en 1955, il apporte un costume dogon complet avec tous les accessoires.

En juin 1956, il retourne au Mali et travaille à partir de Bandiagara, où il construit et aménage un Centre de formation de catéchistes et, plus tard, une pension pour jeunes filles. À cette époque, il fait un tour de deux semaines avec nos deux confrères cinéastes Thomas et de Vloo et il joue un rôle dans un de leurs films.

Il a une recette pour vivre et travailler dans la préfecture de Bandiagara : “Je crois que la vie est plus difficile ici que dans d’autres missions. Il faut une forte dose de vie spirituelle, les pieds sur terre, du calme et de l’indifférence aux bavardages. Avec cela, on y arrivera.”

En 1963, toutes les constructions majeures sont terminées. Toutes les paroisses ont ce qu’il faut pour des années de travail pastoral et il n’y a plus de grands projets. Gerard a toujours travaillé avec dévouement et plaisir à ces projets, mais depuis un certain temps, il sent le besoin d’un autre défi. Lui-même pense à un travail pastoral. D’autres, y compris son médecin, pensent que le travail d’économe lui conviendrait mieux. Le tiraillement entre les deux voies lui cause une telle tension qu’en novembre 1963, il doit aller en Hollande et être traité à l’hôpital pendant deux semaines. En janvier, il commence un cours de comptabilité en vue de devenir le trésorier ou le directeur d’un centre de soins. Il suit également un cours catéchétique pour lequel il obtient un certificat.

Retourner au Mali est devenu difficile en raison de la situation politique sensible dans laquelle il faut veiller à tout ce qu’on dit, ce qui n’est pas le point fort de Gerard. En avril 1968, Gerard peut aller au Congo, au diocèse de Goma. Il aurait préféré devenir économe d’une école secondaire ou d’un centre pour personnes handicapées, avec un domicile fixe et une communauté, mais on a besoin de lui dans le diocèse pour certains projets de construction.

Il accomplit son travail avec compétence et à la satisfaction de tous en divers endroits : à Lushebere, où il construit un centre d’élevage d’animaux, à Birambizo, un centre agricole, à Bobandana, une église, à Rugari, un collège, à Goma, la cathédrale. Cette cathédrale, il la considère comme l’œuvre de sa vie. Il sera donc très attristé lorsqu’elle est détruite par l’écoulement de lave d’un volcan en éruption en 2002.

Il est agréable en communauté, dont il sent un grand besoin, et envers tous ceux avec qui il entre en contact. Il a de très bonnes relations avec ses ouvriers et il respecte leur dignité. Ses relations avec ceux qui sont en situation d’autorité sur lui et son travail sont moins aisées.

En septembre 1980, Gerard s’installe au Rwanda et commence à travailler comme trésorier adjoint du diocèse de Ruhengeri, notamment dans l’administration, le magasin et le grand jardin. En 1981, il est nommé supérieur de la communauté et réussit à créer une atmosphère agréable et accueillante. Il commence toutefois à vendre des articles à un prix trop élevé, non pas pour sa propre poche, mais afin d’obtenir un plus grand revenu pour le diocèse. Lorsqu’on en discute avec lui, il rétorque que ceux qui ne sont pas satisfaits peuvent toujours aller acheter ailleurs. Il ne pense pas que cela puisse nuire à la réputation du diocèse.

Tout de même, il devient trésorier diocésain en mai 1982. En janvier 1988, il est remplacé par un prêtre diocésain. Gerard lui montre volontiers la marche à suivre et retourne en Hollande. Plus tard dans l’année, il se rend à Jérusalem pour la session biblique et la grande retraite dont il revient tout à fait heureux.

En février 1989, il se rend à Axams, en Autriche, pour assurer l’accueil dans notre communauté d’animation missionnaire. En plus des courses quotidiennes et de la comptabilité, il écrit des lettres d’encouragement à des jeunes intéressés et des lettres de remerciement aux bienfaiteurs. Il organise la campagne annuelle du calendrier Mafr.

Les membres de sa communauté l’apprécient comme un économe fidèle et accueillant. En ville, beaucoup le connaissent par ses promenades quotidiennes, où il montre son empathie dans la joie et la tristesse. On l’apprécie pour son hospitalité, sa gentillesse et la façon dont il vit visiblement sa foi.

En 1997, il vient à Heythuysen. Il est alors âgé de 75 ans, et sa santé n’est pas trop bonne. Il lit les journaux, goûte sa cigarette et un verre rafraîchissant ; il fait de petites promenades et jouit simplement de la vie communautaire. Au milieu de 2010, son état de santé baisse fortement. On ne peut plus que faire diminuer sa douleur. Il meurt paisiblement dans son appartement le 11 décembre 2010.

Nous avons accompli les rites funéraires pour lui en présence de quelque quarante membres de sa famille et d’amis, et l’avons conduit dans notre cimetière de Heythuysen le 17 décembre 2010 où il repose en paix.
Le Supérieur délégué, Jan Mol, a présidé la célébration et a souligné que Gerard, qui a travaillé dans plusieurs pays, a réussi à être partout “proche de la population”.
“Tout scribe instruit du Royaume des cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et du vieux” (Matt 13, 52).

Marien van den Eijnden




Frère Fernand Paradis

1923 - - 2010

Le Frère Fernand Paradis est né le 14 décembre 1923 dans la paroisse de St-Samuel, dans l’archidiocèse de Québec, Canada. À ce moment, sa famille habite à St-Sébastien. En 1931, ses parents s’établissent sur une ferme à Ste-Cécile. Fernand est le 5e d’une famille de 16 enfants. Il parle ainsi de ses parents et de sa famille : “Après des années, on voit la chance et le bonheur d’avoir eu des parents formidables, d’avoir vécu dans une famille de 16 enfants, avec de petits inconvénients, mais surtout avec des souvenirs heureux. Je n’ai que de belles choses à dire de mes parents, je leur dis un gros merci. Ce que j’ai appris de mon père et de ma mère m’a toujours servi. Ils ne nous ont pas montré à gagner de l’argent, mais à travailler. Ils nous ont appris à ne pas compter notre temps, notre labeur, mais plutôt à aimer ce que nous faisons pour les autres.”

Fernand fait ses études primaires à l’école du 9e rang de Ste-Cécile. Après la 6e année, comme ses parents n’ont pas les moyens de lui faire poursuivre ses études, il demeure sur la ferme pour aider et pour apprendre tous les métiers. Vers l’âge de 17 ans, il pense devenir religieux. Comme il a entendu parler des Pères Blancs et qu’il a leur adresse, il écrit au Père supérieur du postulat d’Éverell, près de Québec, pour demander son admission comme Frère. Le Père consulte son curé, et ce dernier de répondre : “Je certifie que Fernand Paradis est un garçon honnête, pieux, sobre, d’une conduite exemplaire. Il appartient à une excellente famille, à une de mes meilleures familles. Il a pour parents de bons et fervents chrétiens.”

En février 1940, il arrive à Éverell pour commencer son postulat. Malheureusement, après quelques mois, il tombe malade et doit retourner à la maison. Il souffre de faiblesse générale et de rhumatisme. Il se repose bien et refait sa santé, de sorte qu’en 1941, il peut recommencer son postulat. Il fait bonne impression durant cette année. On souligne même qu’il aurait pu continuer ses études s’il en avait eu l’occasion. Il est habile pour tous les travaux et réussit bien.

Il commence son noviciat à St-Martin de Laval en prenant l’habit le 31 août 1942, avec le nom de Frère Aimé. Tout va bien jusqu’en mai 1943, où on doit l’hospitaliser pour une péritonite. Après des examens approfondis, les médecins désespèrent de sa guérison. Les parents sont avertis et on se prépare au pire au noviciat. On creuse même une fosse au cimetière. On lui permet de faire un serment de dévotion. Mais on se mobilise aussi, et on prie beaucoup sainte Thérèse de l’Enfant Jésus pour sa guérison. Il guérit, à la surprise générale. Après 3 semaines, il peut retourner au noviciat. Au début, on lui demande de fonctionner doucement, mais assez vite il suit le régime des autres.

Comme il démontre les qualités requises pour devenir missionnaire, il prononce son premier serment d’un an le 30 août 1944. Il est ensuite nommé à Éverell pour s’occuper de la ferme et de la maintenance. Il y demeure 4 ans, en renouvelant chaque année le serment d’un an, puis celui de 3 ans le 9 août 1947. C’est une bonne période pour lui. Sa santé est bonne et il manifeste beaucoup d’initiative et de savoir-faire dans tous les travaux. C’est un homme ordonné et consciencieux. Il montre une grande charité envers tous.

Après une année à la maison du Pont-de-Québec pour s’occuper de la maintenance et de la cuisine, il est nommé à Eastview en juin 1949 pour la maintenance, le jardin et les courses en ville. À la fin de cette année, le Père provincial donne un très bon rapport sur ses capacités, sa conduite, et il pense que ce serait le temps de lui faire apprendre des métiers pour le préparer à partir en mission. En mai 1950, le Frère s’installe dans ce but à la procure de St-Hubert à Montréal et commence à suivre des cours de menuiserie, de mécanique et de maçonnerie. C’est là qu’il prononce son Serment missionnaire perpétuel le 29 juillet 1950. L’année suivante, il continue sa formation. Puis on l’envoie quelques mois à Franklin pour perfectionner son anglais.

À la fin de 1951, il part en Tanzanie où il est nommé au diocèse de Bukoba.
Pendant les 20 ans de sa présence en Tanzanie, il a toujours travaillé dans le diocèse de Bukoba. Trois ans d’abord dans le nord, où il apprend la langue tout en s’occupant des constructions. À partir de 1953, il travaille dans le sud du diocèse, spécialement à Rulenge, où il s’occupe des constructions pour préparer la fondation du diocèse en 1960. En 1961, il commence le garage dont il s’occupera jusqu’en 1971. À Rulenge, il doit apprendre une autre langue tout en travaillant. Il la connaîtra assez bien pour se faire comprendre de ses ouvriers.

En 1954, le Supérieur régional fait la visite de règle à Rulenge. Voici un extrait de l’appréciation qu’il donne de Fernand : “C’est un homme intelligent et d’un savoir-faire pratique bien développé. Il a une réelle piété, et il est régulier dans ses exercices de règle. Il a un caractère franc et joyeux. Il donne l’impression de savoir ce qu’il veut. Il se montre très respectueux envers ses supérieurs. Il est aimable dans ses relations en communauté, et aime rendre service.” Son évêque a aussi une grande confiance en lui.

Mais le Frère Paradis change progressivement, et on ne s’en aperçoit pas tellement à l’extérieur. Il va devenir plus taciturne. Il aime rester seul. Physiquement, sa santé laisse à désirer. Son moral est moins bon, il est plus nerveux. En 1971, il demande un congé de maladie prolongé. Des événements l’ont sans doute fait souffrir et énervé. Il quitte le diocèse en ignorant quand il va revenir. Par la suite, son évêque lui demande plusieurs fois de revenir, mais il ne se sent pas la capacité d’accepter.

Au Canada, on l’envoie à notre maison de Lennoxville pour travailler à la maintenance de la maison. Il va y demeurer 7 ans. Il y rencontre des difficultés diverses. Finalement, on l’envoie se reposer à notre maison du Lac Vert, tout en rendant service. En 1979, il est à la procure de St-Hubert à Montréal pour encore s’occuper de la maintenance, et plus tard aussi de l’accueil. Il va demeurer là presque 30 ans, jusqu’à la fin de sa vie.

Au début, ce n’est pas trop mal, mais il va devenir de plus en plus susceptible et difficile en communauté. En 2002, on lui demande de laisser la maintenance, en espérant que cela occasionnera moins de conflits. Il va alors s’isoler davantage. Il travaille surtout dans sa chambre sur son ordinateur. La généalogie, les proverbes et ses mémoires occupent une bonne partie de son temps. Les différents ennuis de santé qu’il a toujours eus lui causent encore beaucoup de problèmes. Il se soigne seul. Il est de plus en plus isolé, mais les confrères qui ont su l’approcher, l’écouter, qui ont gagné sa confiance, découvrent un autre Fernand.

Un confrère qui a conquis son amitié, et qui l’a aidé durant les derniers mois de sa vie, témoigne ainsi : “À mon arrivée à la maison de St-Hubert, on m’a assigné une chambre juste en biais avec la chambre du Frère Paradis. Au cours des mois qui suivirent, nous nous sommes liés d’amitié, et j’ai pu constater que sa santé se détériorait lentement mais sûrement. À l’automne de cette année 2010, il est allé à l’urgence de l’hôpital St-Luc de Montréal pour des prises de sang, radiographies et éventuellement un scan. Ce scan a révélé une grosse tumeur à l’intestin, tumeur inopérable avec des métastases au foie et aux ganglions.

Il était tout à fait conscient de son état. Il ne pouvait plus rien manger de solide. Plusieurs autres visites à l’hôpital n’ont rien révélé de nouveau. Ces visites étaient très longues, mais Fernand n’a jamais manifesté d’impatience, même si je voyais bien que ces attentes le fatiguaient. Il est resté lucide jusqu’à la fin et a gardé son sens de l’humour comme j’ai pu le constater à ma dernière visite, quelques heures à peine avant son décès. Après une vie consacrée à la Mission dans un esprit droit et sans compromission, il peut maintenant entrer dans la joie de son Maître.”

Le Frère Paradis est décédé le 2 décembre 2010 à ce même hôpital. Selon son désir, les funérailles ont été célébrées à la Chapelle de la Réparation chez les Capucins de Montréal le samedi 11 décembre. Après le service religieux, il a été incinéré pour être ensuite inhumé au cimetière Saint-Antoine de Lennoxville, dans la partie réservée aux Missionnaires d’Afrique.
Le Père provincial, Julien Cormier, a présidé les funérailles, et le Père Bernard Bergeron a prononcé l’homélie. Il a fait ressortir comment Fernand a été un bon et fidèle serviteur dans toutes les étapes, parfois difficiles, de sa vie.

Lauréat Belley



Père Henri Tchoecke

1921 - - 2010

Henri est né le 10 janvier 1921 à Lorquin, diocèse de Metz, France, dans une famille profondément chrétienne. Il a été baptisé dès le 16 janvier. Son père, Alfred, né à Colmar, était boulanger. Mobilisé dans l’armée allemande, fait prisonnier dans les Ardennes, c’est à sa libération, en 1920, qu’il vient avec les siens à Lorquin (Moselle), comme employé de la préfecture de Moselle dans l’hôpital spécialisé.

Henri fait son école primaire à Lorquin. Assistant les prêtres à l’autel, il pense déjà aux missions. Il fait ses études secondaires au collège de Bitche, où il fera sa première communion et sera confirmé. En 1937, il rejoint le séminaire des Pères Blancs, à Tournus, pour la dernière année du secondaire.

En septembre 1938, il est à Kerlois-Hennebont pour la philosophie. Il termine juste ses deux années au moment de l’arrivée des troupes allemandes. Le séminaire est fermé et les scolastiques sont invités à rejoindre leurs familles. Henri a beaucoup de difficultés à traverser la France en cette période de débâcle.

1940-1942 sont deux années de théologie passées dans le petit séminaire d’Altkirch : le Père Pierre Muller, ancien professeur au grand séminaire de Kipalapala, a pu organiser ces cours pour une dizaine de jeunes alsaciens se trouvant dans l’impossibilité de rejoindre Maison-Carrée ou Carthage, du fait de l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne. C’est là, en 1942, qu’Henri, comme de nombreux “Malgré Nous”, sera enrôlé dans le RAD (Reich Arbeits Dienst) puis, dès janvier 1943, dans l’armée allemande, la Wehrmacht. Affecté à diverses unités sur le front de l’Est, il sera blessé à deux reprises. Pour la seconde blessure, plus sérieuse, il sera hospitalisé à Wroclaw (Breslau, en Silésie). C’est là qu’il apprend la mort de son père.

En septembre 1944, lors d’une permission, Henri déserte et se cache, avec plusieurs autres, dans le grenier d’Altkirch, jusqu’à la libération de la ville en novembre 1944. Il peut enfin rejoindre le noviciat de Maison-Carrée en octobre 1945. Il est alors noté comme “sujet très sérieux, mûri par la guerre, d’une piété solide, homme de devoir, charitable et dévoué, sur lequel on peut compter”. Puis il gagne Thibar pour terminer ses études théologiques. Pour couronner ce long temps de formation bien agité, il prononce son Serment missionnaire à Carthage, le 19 décembre 1947, suivi de l’ordination au sous-diaconat le 20 décembre, au diaconat le 21 décembre, et à la prêtrise le 22 décembre.

Après une première étape comme économe à Altkirch (janvier 1948 à juin 1953), il voit s’ouvrir le chemin de l’Afrique : il est nommé au Mozambique. Il arrivera dans le diocèse de Beira après une année passée à Lisbonne pour se familiariser avec la langue et les manières de faire portugaises.

Il apprend la langue à Chemba. Puis on le trouve successivement à Mutarara (1956) et à Manga (1961). Il est alors économe général de la circonscription. Après la Grande Retraite à Rome (janvier à février 1962), il est envoyé à Lundo où il deviendra supérieur. En 1969, il est élu conseiller du régional. De retour à Manga après un congé, il est supérieur à Nazaré, l’école de catéchistes, puis supérieur à Chemba.

En juin 1971, les Pères Blancs décident de quitter le Mozambique pour manifester leur désaccord avec les autorités portugaises, politiques et ecclésiastiques. En fait, avant d’avoir eu le temps de partir, ils recevront un ordre d’expulsion. Ce fut une épreuve pour Henri comme pour ses confrères.

Il accepte sa nomination à la Région Ouest-Volta (Burkina Faso actuel) et se trouve affecté au diocèse de Diebougou : séjour de courte durée puisque, dès juin 1973, il quitte l’Afrique occidentale pour Marienthal (Luxembourg). Pendant les trois années qu’il y travaillera, en plus de l’animation missionnaire, il aura à s’occuper de la communauté portugaise, assez importante dans le Grand Duché. Il lui reviendra aussi de gérer la fermeture de l’ancien scolasticat des Frères et de trouver dans la ville de Luxembourg un lieu d’accueil pour une petite communauté dont il sera le premier supérieur.

Nommé à la province de France en 1976, il s’installe au 60 Allée de la Robertsau où il se consacrera, pendant vingt-sept ans, à l’animation missionnaire et au ministère. Il a été la “cheville ouvrière” des expositions-ventes de l’AALA, devenue depuis l’AAPB-AL (Association des Amis des Pères Blancs d’Alsace- Lorraine).

En homme très organisé, il s’occupe pratiquement de tout : réservation des salles, rencontres préalables des bénévoles, préparation des cantines à remplir de tous les objets à exposer, impression des affiches, publicité, contacts avec la presse et les autorités locales. Il y a des ventes à Strasbourg, Mulhouse, Colmar, Metz, Thionville, Nancy, Luné­ville et Belfort, etc. Les objets proposés (masques, instruments de musique, tapis, etc.) marquent son souci de faire valoir l’Afrique et les Africains.

Jusqu’à la fin de son long séjour à Strasbourg, toutes les fins de semaine, sauf celles prises par les expos ventes, Henri se rend en voiture au sanctuaire marial de Thierenbach, distant de plus de cent kilomètres. Il passe beaucoup de temps au confessionnal. Il assure aussi son tour de prédication et il est apprécié.

La fermeture de la maison de Strasbourg, le 1er septembre 2003, met fin à cette longue activité de services. Il rejoint alors la maison de retraite de Tassy où il aura encore l’occasion de se dévouer. Il aime aller célébrer la messe dans la communauté où s’était retirée Sœur Emmanuelle.

Le Père Tschoecke était très attaché à sa famille et réciproquement. Il était toujours heureux de retrouver les siens, spécialement chez sa sœur Anne-Marie, et il avait l’habitude de partir en vacances avec eux en Italie. Par un “clin d’œil du Bon Dieu”, c’est à Lautenbach-Zell, chez sa sœur, où il avait prolongé son congé, qu’il nous a quittés pendant son sommeil, le 29 septembre 2010. Les obsèques ont eu lieu sur place le mercredi 6 octobre, présidées par le P. Vasseur, alors en charge de la communauté de Tassy, et avec la participation du Vicaire épiscopal et de confrères venus de Lyon et de Paris.

Il repose maintenant au milieu des siens, en terre d’Alsace, comme il l’avait toujours souhaité.
Henri était toujours prêt à rendre les services qu’on lui demandait, même si une certaine réserve ne lui permettait pas d’être expansif (sauf sur certains sujets). Il aimait garder une sorte d’indépendance, préférant s’organiser seul, plutôt que d’intégrer un groupe de loisirs.

Il reste un modèle de fidélité à son idéal sacerdotal et missionnaire, un modèle de dévouement, sans mesurer sa peine, pour le meilleur bien de ceux qu’il rencontrait. En le confiant à la miséricorde du Père, dont l’amour est sans limite, nous ne doutons pas qu’il ait reçu la récompense promise aux bons et fidèles serviteurs.
Paul Didier



PROFILES

Father Francesco Alberton

1923 - - 2010

Francesco was born on the 28th December 1923 into a deeply Christian family at Pove del Grappa in the province of Vicenza, north-east Italy. At that time, parish religious practice was general and fervent.

At the end of his Christian instruction, aged 12, he applied to enter the diocesan Junior Seminary at Padua. He spent five years there. During this time, his decision to enter the White Fathers matured. Fr. Enrico Gallo, a fine figure of a missionary, awakened his vocation, as well as Fr. Bernardo Cavalli, from a neighbouring village to theirs. Leave-taking however, was not without tears. His papa saw in him his hope of the future, as he was the only boy in the family. For the Superiors, he was still too young. However, faced with his determination, they all ended up agreeing.

He went to the middle-school seminary of Parella, in the province of Turin in Piedmont and spent three years there, thus completing his secondary schooling in 1943.
It was wartime. The Italian Province was cut off from North Africa, where young men had headed for Novitiate and Theology. It was obliged to open a Novitiate and a Scholasticate.

Francesco therefore left for Rado, in the province of Vercelli, also in Piedmont, for his Spiritual Year and committed himself to it with a strong will. His Superiors noted his great generosity, along with modest and sociable behaviour. They emphasised at the same time that he was precise and painstaking, even meticulous. These traits would accompany him throughout his life.
Once the Novitiate was complete, he was to return to Parella once again for three years to study Theology. He took his Missionary Oath on the 13th May 1947 and received the diaconate the same year.

As the war was over, contacts were re-established with the Mother House in Algeria. All the student missionaries could then leave for North Africa. Thus, Francesco joined his confreres at Thibar and completed his theological training. He was ordained a priest on the 30th June 1948.

His first appointment was for Parella, where the Junior Seminary had been set up in the interval. He spent four years there and when the seminary moved to Treviglio in the province of Bergamo, he went with it and did four more years. Amongst other duties, he was in charge of the singing. Father Francesco had received a remarkable musical education in both Gregorian and modern music. ‘He knew how to pass on his enthusiasm for music’, said one of his former pupils. He put all his strength into a thorough preparation of his lessons. However, his proverbial fussiness ended up annoying the youngsters who sometimes retaliated. Father Francesco knew how to take criticism in his stride. Much later, he would attend meetings of former Missionary of Africa pupils and would laugh heartily with them when they recalled his many remarks and reproaches.

In 1960, the Provincial entrusted him with another task. This was for Missionary and Vocation Promotion. At that time, many parishes willingly accepted to have missionaries preach and make appeals for funding. The ‘propagandists’, as they were known, made contact as much as possible with the youth interested in mission and then followed up the contact. Before proposing Junior Seminary to them, they firstly came together for discernment and instruction camps. Fr. Francesco was gifted for this work. He was persevering and patient. A certain number of missionaries owe to him the awakening and first accompaniment in their vocation.
In 1964, his first appointment for Africa arrived. In November, he left for Burundi. He was to remain there for 9 years, until

1973. After six months language-learning, he was assigned to Mubimbi, which would remain his parish for the rest of his time there, first as curate then as parish priest. The Regional Superiors noted his zeal and diligence. He loved the people and the people loved him.

1972 was to be an unforgettable year in Burundi. Hostility between the two ethnic groups in the country radicalised and ended up in the massacre of Hutus that is now common knowledge. On the 11th December, Francesco wrote to the Provincial of Italy, ‘Beginning on the 20th June, at least thirty people have been taken away. They were not killed on the parish plot, but in its surrounds. Seven others were gunned down from a helicopter in an outstation near the forest.
Counting all the men and women massacred in outstations or elsewhere, especially in the capital, we reach a figure of a hundred. Other parishes suffered much more considerable losses. More than in the past, we feel the urgent necessity of providing a sound training to all those who have a responsibility in the parish.’

During the troubles, Fr. Louis Quintard, Regional of Burundi, visited his priests, circulated news, gave directives and upheld the morale of the missionaries. Father Francesco befriended him and together they made the Focolari Movement known in Burundi. It took root, spread widely and nurtured the faith of the Christians, above all stimulating reconciliation in the hills.
Father Francesco got to know the Focolari in 1953, while the Movement was only 10 years old; (it was founded in 1943 by Chiara Lubich). He was to remain faithful to it until the end, even if his sometimes excessive piety compelled him to get to know other new spiritual communities and movements and to join them too.

In 1973, when he returned to Italy for his home leave, he found his papa, then 80 years old, in poor health and without support, because the only daughter who remained with him at home suffered from depression and mental problems. Their mother had passed away some years before. When the Provincial became aware of the situation, he allowed him to remain at home on a semi-diaspora scheme.

He was to look after his papa, but at the same time he would work with the Missionary of Africa community at Castelfranco Veneto, 15 kilometres from there, and would attend house-councils as well as retreats and community gatherings. With his usual good will and sense of obedience, Francesco entered this new phase of his life. The confreres of Castelfranco saw him regularly at weekends and sent him out to parishes for Mission Promotion Days. He fulfilled his duties scrupulously.

His papa passed away in 1982. At that point, Francesco could have left for Burundi, but his sister’s condition was worsening and once again he was obliged to request permission to remain at home. He would not be able to leave for Africa again, but he was to continue to work on behalf of the mission as much as he could. His presence in the Province enabled others to leave and to remain in Africa.

It is worth mentioning that during this time, he took a strong interest in the work of Fr. Giuseppe Russo, Missionary of Africa and formerly in Burundi, who had founded an operation called ‘Brothers and Sisters to All’ in the south of Italy, near Naples. Fr. Russo was his spiritual companion.

When he died, Fr. Francesco would have liked to continue his work, by collaborating with the training of priests and Religious. However, after one attempt, his Superiors advised him to withdraw. He then joined the community at Castelfranco, which was to be his last chapter. He returned to the home of the Father on the 3rd December 2010. He was laid to rest in Pove del Grappa cemetery, his home village.

Father Francesco Alberton proved to be a genuine Mission­ary, firstly in his years spent in teaching at the Junior Seminary and in Missionary Promotion, then in Burundi, and finally in his semi-diaspora situation where his responsibility to his family placed him. May he rest in the eternal peace of the Lord he loved and served so dutifully.

Aldo Giannasi





Father Henk van de Paverd


1933 - - 2010

Henk was born in Amsterdam, the Nether­lands, on the 21st July 1933. In view of becoming a missionary, he received his Formation at Sterksel, St. Charles near Boxtel, ‘s-Heerenberg, where he took his Oath on the 10th of July 1958, and Totteridge, London. He was ordained in Rotterdam, Netherlands, on the 2nd February 1959.

He was cheerful by temperament, with a sound practical judgement. Quite straightforward with an organisational talent for the broad lines, he developed all sorts of initiatives. He could become quite angry. In the course of the years, this would become controlled-anger, particularly in cases of injustice towards himself and others. He could appear somewhat clumsy; he was more sensitive than one often thought. Henk was gifted for languages.

In the Spiritual Year, he translated “Our Vocation” by Mazé into Dutch. In the last year of ‘s-Heerenberg, 3rd year theology, Henk was responsible for selling what remained of the library. This he did with dedication and skill and in consultation with the Provincial Council.

Immediately after completing his theology and receiving ordination, he was appointed for Promotion Ministry, based in Rotterdam. He started with mixed feelings, but with great enthusiasm. In the 3 years he did a lot, but what remained in our collective memory is how with his 2CV Citroen he hit a mounted policeman. Henk just got a fright, but the policeman had to be hospitalised, Henk visiting him with flowers. The horse collapsed on the bonnet of the car and it is not sure it survived; the car was a write-off.

In December 1962, he was able to go to Tanzania, appointed to the diocese of Kigoma. He learned the local language with the retired Bishop van Sambeek in Kabanga. It was only some years later that the White Fathers switched to Swahili, the national language. In August 1963, Henk started ministering in the district parish of Kasulu.

In January 1964, he moved to the larger parish of Muhinda. In addition to regular pastoral work, he was put in charge of all the primary schools, including those in the church area villages. In June that year, he wrote that he was giving 6 weeks final instruction to those to be baptised; they were doing so in 3 centres, each group of about 60 adults. Then a collapsed school needed rebuilding; elsewhere a 5th classroom had to be added; in the parish centre, a convent had to be built; and in a central village, a large church had to be built in preparation for a second parish. Typically, Henk wrote, “According to me, they never taught me to treat our Superiors with tact and diplomacy, but that we ought to be honest and open with them, without forgetting due reverence.”

In January 1969, he became parish priest of Makere, a quite extended parish. In that period, the White Fathers in the Tanzania Region discussed at length withdrawing from some dioceses and regrouping in others.
It was the time of the so-called “pioneer tasks of an apostolic nature.” This caused some misunderstanding and unrest both among the diocesan priests and among the parishioners. For two years, there were only two priests for the whole parish. His comment on the 19th April 1972 was, “This is no longer community life, but a marriage.”

For many years, good quality quicklime was burned under the supervision of the confreres, which was used in the whole diocese and beyond. Henk got interested in it and with a hand-machine pressed bricks from the local red soil with this lime as the binding agent.

In August 1975, he came to Holland for 3 years on Mission and Vocation Promotion, initially from Rotterdam, and then in August 1977, from Nijmegen. The aim was to start up “Karibu”, our come-and-see community. For a year, he was pastor to Surinamese immigrants. In December 1977, he went to Saudi Arabia to minister to the OGEM builders for Christmas and New Year. He wanted to see whether these types of projects could be a springboard for a community of WF and Msola.

In January 1979, he returned to Tanzania and became parish priest of Kakonko. Particularly important for him was cooperation with the catechists; he met them in their villages and during the monthly sessions. In the formation centre for future diocesan Sisters, he taught one period on Church History and one on Liturgy weekly. It was a vast parish and in the rainy season some villages could only be reached by Land Rover. For a period, he was without one and he went by motorbike. When it broke down, he pushed it for several kilometres uphill. The two remaining safaris he did on foot to finish their campaign. In each church village, he held a one-day session teaching and discussing infant baptism, and one day visiting the couples at home to talk about marriage.

When he discovered that innocent people were put in prison while the real and big “robbers and cheats” remained at large, he started to dedicate himself to the “insignificant.” Doing so, he had to overcome the resistance of both the local leaders and his own confreres.

As early as 1979, he started lobbying for a Diocesan Justice and Peace Committee. This is a major theme running through his life: to help his fellow men become aware of their dignity and rights and use their own power to improve the quality of life, as well as helping his fellow priests become more humane in their ministry and their service to others. In doing so, he had the knack of making biting remarks with a humorous twist. Hence his nickname “kasega ahinya”, meaning, ‘He crushes while laughing.’ In 1980, the parish succeeded in becoming self-reliant for allowances to all pastoral workers, the budget of the 3 priests, all parish meetings, and all liturgical needs.

In February 1984, the bishop appointed him Diocesan Dire­ctor for Religious Formation. In many of the church villages of Kakonko, they had active Bible groups. Every two months, one of the priests went there for an afternoon and evening course, which were well attended.

That year, he started a two-year programme for school leavers who felt called to dedicate themselves to the community locally or far away, with academic subjects, spiritual formation, agriculture and gardening, and carpentry. After those 2 years, they were accompanied for secondary education by correspondence or for one or other entrance exam, for example, for the Technical School the Diocese had started. In 1989, Henk opened a middle technical school, with a reading room also available to the local population.

In the evening, he loved to drink a glass of Primus beer, from neighbouring Burundi. The community Superior believed that a special occasion would be needed to drink alcohol. Asked for what occasion he was opening a bottle, he replied, ‘My mother-in-law’s birthday!’ He was never asked again.

In December 1999, Henk became Superior of our elderly in Heythuysen. He did so for 6 years with great dedication. It grieved him that in Holland too, there was less and less time for personal care. On the 16th February 2005, he wrote, “Care centres are becoming ever more like factories where one has to deliver a ‘product’ as fast as possible.” He admired the personnel in Heythuysen, who by their dedication and notwithstanding the pressure, managed to create a pleasant atmosphere in the house.

In July 2006, he came to Dongen. He offered himself as our representative on the Provincial Committee for Justice and Peace. When our laundry lady was prevented from doing so, he helped in ironing the clothes. At his Golden Jubilee on the 10th July 2008, he wrote, “The Roman collar was not always comfortable, but regret it? … No!”

An extended physical in March 2009 gave good results. Henk bought a new pipe! After supper, he loved to play billiards with 2 confreres in our smoking room. However, when his turn lasted a little longer, he had to sit down, saying, “Now I am tired.” In August 2010, he went on his own to visit relatives in the U.S. and returned very pleased with it. He died in the hospital at Breda on the 12th December 2010. With his relatives and friends we conducted the burial rites and laid him to rest at Heythuysen. Delegate Jan Mol presided, emphasising that Henk, with his Amsterdam humour, his character and temperament, gave a personal dash to his working for a new world of Justice-Peace-Reconciliation. At the graveside, his sister read a biblical text which Henk had selected for his 75th birthday.

“I was hungry and you gave me food, a stranger, naked, sick, in prison …” Matt. 25:35-36

Marien van den Eijnden




Brother Gerard Pijnenburg

1922 - - 2010

Harry Gerard was born at Tilburg in the Netherl­ands, on the 1st October 1922. In view of becoming a missionary, he received his Formation at St. Charles near Boxtel and at ‘s-Heerenberg. On the 8th September 1943, he took his Oath as Br. Jozef. He was a brother of our confrere Jan Pijnenburg who died on the 30th April 2003 [PE 2003/9, pp. 479-482].

After working at our minor seminary at Sterksel, he left for Gao in the Prefecture of Mopti, Mali, in 1948.
Gerard was dedicated and practical. He was always at work, ready for anything; he could also rush things. He was always there to render a service. In the factory where he was working before entering, he was known as smart and shrewd. He was an optimist, forever cheerful. He could blow up, but soon all was forgotten and forgiven. He was appreciated by his confreres and by the people. He was gifted for languages and played the harmonium.

In Mopti, he was the only Brother. From Gao, he launched himself into building and equipped all 7 parishes with a presbytery, a convent, and a church. To do so, he had to travel to and fro a lot; the distances were great, the roads sandy. In 1952, he wrote that at 30 years of age he was the Methuselah of them all! He was interested in the pastoral work; on Sundays, he loved to go with a priest to the church villages to meet the people.

From 1953 onward, he worked from Ségué. While doing the material work, he was consciously fostering his inner world. On the occasion of the yearly retreat, he met Brothers from other dioceses; he considered them “exceptional fellows” and used the opportunity to learn theoretical and practical matters from them.

He collected characteristic traditional axes for the MAfr museum at Boxtel. When he came on home leave in 1955, he brought a complete Dogon costume with all its accessories.
In June 1956, he returned and worked from Bandiagara, where he built and equipped a Catechist Formation Centre, and later, a hostel for girls. In that time, he travelled around for two weeks with our two film-maker confreres Thomas and de Vloo. Moreover, he had to act in their films.

His recipe for living and working in the Prefecture was: “I do believe life is more difficult here than in other missions. A strong dose of spiritual life, ‘feet on the ground’, remaining calm, not letting the gossip bother you; that way, you will manage!”

In 1963, all major constructions had been completed; all parishes had what they needed for years of pastoral work without further major projects. Gerard had always worked on them with dedication and enjoyment, but already for some time he was feeling the need for another challenge. He himself was thinking about pastoral work; others, including his doctor, thought being bursar would fit him better.

He felt pulled in two ways at once which caused such a strain that in November 1963 he had to go to Holland and be treated in hospital for two weeks. In January, he started a course in accountancy in view of becoming treasurer or director of a care centre. He also followed a course in catechetics, for which he obtained a certificate.

To return to Mali had become difficult due to the sensitive political situation, in which one had to be rather careful what one said. This was not his strong point. In April 1968, Gerard was able to go to the Congo, to Goma Diocese. He would have preferred to become bursar of a secondary school or of a centre for the handicapped, with a fixed home and community, but they needed him in the diocese firstly for some building projects. He did so with competence and to the satisfaction of all. This took place at Luchebere, where he built a centre for animal husbandry, in Birambizo, an agricultural centre, in Bobandana, a church, in Rugari, a college, in Goma itself, the cathedral.

This cathedral he considered his life’s work. He was therefore very distressed when it was destroyed by the lava outflow from an erupting volcano. He was pleasant in community, of which he felt a great need, and all with whom he came in contact. He related very well to his labourers, respecting their dignity. His relations with those who were in authority over him and his work were less smooth.

In September 1980, Gerard moved to Rwanda and started to work as Assistant Treasurer of Ruhengeri Diocese, notably in the administration, the store, and the large garden. In 1981, in addition, he was appointed Superior of the community and succeeded in creating an atmosphere which was more pleasant and welcoming. However, he started to sell items for a price a little too high, not for his own pocket, but as income for the Diocese. When this was discussed with him, he retorted that those dissatisfied could go and shop elsewhere; he did not think that it would damage the reputation of the Diocese.

All the same, he became Diocesan Treasurer in May 1982. In January 1988, he was succeeded by a diocesan priest. Gerard gladly showed him the ropes, and in June, he returned to Holland. Later in the year, he went to Jerusalem for the Bible Session and the 30-Day Retreat, about which he was quite pleased.

In February 1989, he went to Axams, Austria, to be the Guest Master in our Promotion Ministry community there. In addition to the daily shopping and book-keeping, he wrote letters to encourage interested youth and to thank benefactors.

He organised the yearly calendar campaign. His fellow community members praised him as a faithful and hospitable bursar. In town, many knew him from his daily walks, where he showed his empathy in joy and sorrow. They appreciated him for his hospitality, his kindness, and the way he visibly lived his faith.

In 1997, he came to Heythuysen. He was 75 years of age and his health was not too good. He read the papers, enjoyed his cigarette and a little liquid refreshment, walked a little, and quietly took pleasure in community life. Halfway into 2010, his health went into a steep decline; it turned out that they could only diminish the pain. He died peacefully in his apartment on the 11th December 2010.

Together with some forty relatives and friends, we conducted the burial rites for him and laid him to rest in our cemetery at Heythuysen on the 17th of December 2010. Delegate Jan Mol officiated. He emphasised that for his work, Gerard went to several countries and many different places, and that everywhere he managed to fit in and be “close to the people.”
“Every teacher of the law who has been instructed about the kingdom of heaven is like the owner of a house who brings out of his storeroom new treasures as well as old.” Matt. 13:52

Marien van den Eijnden




Brother Fernand Paradis

1923 - - 2010

Brother Fernand Paradis was born on the 14th December 1923 in the parish of St-Samuel, Quebec Archdiocese. At that time, his family lived at St-Sébastien. In 1931, his parents settled in a farm at Ste-Cécile. Fernand was the 5th in a family of 16 children. This is how he wrote of his parents and family: ‘After years, I look back on the good fortune and happiness of having had wonderful parents, to have lived in a family of 16 children with all its little drawbacks, but especially with happy memories. I have only good things to say of my parents and to thank them greatly. What I learned from my father and mother was always of use to me. They did not show us how to make money, but to work. They taught us not to look at our time spent, our labour expended, but rather to love what we do on behalf of others.’

He did his primary schooling at the 9th level school at Ste-Cécile. After the 6th year, as his parents did not have the means for him to continue his studies, he remained on the farm to help and to learn all the trades. About the age of 17, he thought of becoming a Religious. As he had heard tell of the White Fathers, and had their address, he wrote to the Father Superior of the Postulancy at Everell, near Quebec, to be admitted as a Brother. The Father consulted Fernand’s parish priest, who replied, ‘I certify that Fernand Paradis is an honest, pious, clear-headed boy of exemplary behaviour. Moreover, he belongs to an excellent family, one of the best. His parents are good and fervent churchgoers.’

In February 1940, Fernand arrived at Everell to begin his postulancy. Unfortunately, after some months, he fell ill and had to return home. He suffered from general weakness and rheumatism. He took a good rest and his health was restored so that in 1941 he was able to restart his postulancy. He made a good impression that year. It was emphasised that he could have continued his studies if he had had the opportunity. He was skilled in all the tasks and succeeded well in them.

He began his novitiate at St-Martin de Laval in being clothed with the habit on the 31st August 1942, taking the name of Brother Aimé. Everything went well until May 1943 when he had to be hospitalised for peritonitis. After in-depth tests, the doctors gave up hope for his recovery. His parents were notified and they prepared for the worst at the novitiate. They even dug a grave in the cemetery. He was allowed to make a spiritual Oath. However, everyone stormed heaven and prayed to Saint Therese of the Child Jesus for a cure and to everyone’s amazement, he began to improve.

After three weeks, he was able to return to the novitiate. Initially, he was asked to go slowly, but he was soon able to follow the same pace as the others. As he showed the qualities required of a missionary, he took his first one-year Oath on the 30th August 1944. He was then appointed to Everell to look after the farm and maintenance. He remained there for 4 years, renewing his one-year Oath annually, until the one of 3 years on the 9th August 1947. It was a good time for him. His health was good and he showed much initiative and know-how in all his undertakings. He was a man of order and was conscientious. He showed great charity towards everyone.

After a year at the Pont-de-Québec house to look after maintenance and the kitchen, he was appointed to Eastview in June 1949 for maintenance, the garden and shopping in town. At the end of that year, the Father Provincial gave a very favourable report on his abilities and his behaviour and thought it would be time to teach him the skills required to prepare him to leave for the Mission. Accordingly, in May 1950, Brother took up residence at the St-Hubert Procure, Montreal, to follow courses in carpentry, mechanics and masonry. He took his Perpetual Oath there on the 29th July 1950. The following year, he continued his apprenticeships. He was then sent for a few months to Franklin to improve his English skills and at the end of 1951 he was appointed to the Diocese of Bukoba, Tanzania.

He always worked in the Diocese of Bukoba for the 20 years of his time in Tanzania. At first, he was three years in the north, where he learned the language while looking after the building work. From 1953, he worked in the south of Bukoba, notably at Rulenge, where he looked after building projects for the Diocese to prepare the foundation of the new diocese in 1960. In 1961, he began the garage he would look after until 1971. At Rulenge, he had to learn another language while on the job. He knew it well enough to be understood by his workers.

In 1954, the Regional Superior made the regulation visit to Rulenge. Here is an extract of the evaluation he gave of Fernand: ‘He is an intelligent man and with a highly developed practical know-how. He has genuine piety and is regular in his religious duties. He has an open and cheerful character. He gives the impression of knowing what he wants. He shows great respect towards his Superiors. He is friendly in community relations and likes to be of service.’ His Bishop also placed great confidence in him.

However, Brother Paradis changed progressively and this was not so much noticeable on the outside. He would become more taciturn. He liked to be alone. Physically, his health left a lot to be desired. His self-esteem plummeted and he became more on edge. In 1971, he asked for a prolonged sick leave. Events had no doubt disturbed him and affected him adversely. He left the diocese without knowing when he would return. Subsequently, his Bishop asked for him several times, but he felt unable to accept.

In Canada, he was sent to our Lennoxville house to work on its maintenance. He was to remain there for 7 years. He came across several different problems. Final­ly, he was sent for rest to our house at Lac Vert, still on duty. In 1979, he went to the St-Hubert Procure, Montreal, to look after maintenance and later the reception. He was to remain there for almost 30 years, until the end of his life. Initially, it was not too bad, but little by little he was to become more sensitive and difficult in community.

In 2002, he was asked to leave maintenance work in the hope that this would lessen conflict. It only led to further isolation. He worked most of the time in his room on his computer. Genea­logy, proverbs and his memoirs took up a good slice of his time. The various health problems he always had caused increasing difficulty. He looked after himself alone. He became increasingly isolated, but the confreres who had known how to approach him, listen to him and win his trust discovered quite another Fernand.

One confrere who won his friendship and who helped him during the last months of his life gave this testimony: ‘Once I arrived at the St-Hubert house, I was given a room adjacent to the room of Brother Paradis. In the months that followed, we made friends and I was able to see that his health was slowly but surely deteriorating. In the autumn of 2010, he was taken into casualty at the Hôpital St-Luc de Montreal for blood tests, X-rays and then a scan.

The scan revealed a massive tumour on the intestine, which was inoperable, with metastasis in the liver and lymph nodes. He was well aware of his condition. He could no longer eat solids. Several other visits to the hospital did not reveal anything new. These visits were very lengthy, but Fernand never showed impatience, even if I noticed that the waiting tired him out. He remained lucid until the end and kept his sense of humour, as I was able to note on my last visit a few hours before his death. After a life consecrated to the Mission in an upright frame of mind and without compromise, he may now enter into the joy of his Lord.’

Brother Paradis passed away on the 2nd December 2010 at the same hospital. According to his wishes, the funeral took place at the Chapel of the Reparation at the Capuchins, Montreal, on Saturday the 11th December, following on the lying in state. After the religious ceremony, his remains were cremated for later burial at the Saint-Antoine Cemetery, Lennoxville, in the plot reserved for the Missionaries of Africa.

Father Julien Cormier, Provincial, officiated at the Funeral Mass and Father Bernard Bergeron gave the homily. He brought to the fore how Fernand was a good and faithful servant at all the sometimes difficult stages of his life and that he deserved to enter into the peace of his Lord.

Lauréat Belley




Father Henri Tchoecke

1921 - - 2010

Armand Henri was born on the 10th January 1921 at Lorquin, France, into a deeply Christian family. He was baptised as early as the 16th January. Alfred, his father, was born at Colmar and became a baker. Called up to the German Army, he was made a prisoner in the Ardennes. Demobbed in 1920, he came with his family to Lorquin (Moselle) as an employee of the Moselle Prefecture in the Specialised Hospital.

Henri did his primary schooling at Lorquin. As an altar boy close to priests, he had the Missions in mind early on. For his secondary schooling, he left for college at Bitche, where he would receive his First Communion and Confirmation. In 1937, he joined the White Fathers’ seminary at Tournus, for the final year of secondary studies.

In September 1938, he went to Kerlois-Hennebont for his philosophy. He had just completed his two years when German troops arrived. The seminary was closed and the scholastics were invited to return to their families. Henri recounted all the problems he met to cross France at this period of the ‘Debacle’ (Capitulation).

He spent 1940 to 1942 in the Junior Seminary at Altkirch for his years of theology. Fr. Pierre Muller, former professor at Kipalapala Major Seminary, was able to organise courses for these dozen young Alsace men who were stranded, unable to join Maison Carrée or Carthage because of the annexation of Alsace to Germany. It was there in 1942 that Henri, like many others ‘Malgré Nous’ (In Spite of Ourselves), would be enrolled in the RAD (Reich Arbeits Dienst), (National Work Service), and from January 1943, in the Wehrmacht, (German Army). Assigned to various units on the Eastern Front, he was wounded twice. For the second injury, he was hospitalised at Wroclaw (Breslau, in Silesia). There, he learned of the death of his father.

In September 1944, during leave, Henri deserted and hid with several others in the loft at Altkirch until the liberation of the town in November 1944. He was finally able to join the novitiate at Maison Carrée in October 1945. He was then noted as ‘very likely to succeed, matured by the war, with sound piety, a man of duty, charitable and dedicated, on whom one could count.’ He then moved to Thibar (Tunisia) for the completion of his theological studies. Crowning this long period of very exciting preparation, he took his Missionary Oath at Carthage on the 19th December 1947, followed by ordination to the sub-diaconate (20th Decem­ber), diaconate (21st December) and priesthood (22nd December).

After an initial period as bursar at Altkirch (January 1948- June 1953), he saw the way opening to Africa. He was appointed to Mozambique. He arrived in the Diocese of Beira after a year at Lisbon to learn Portuguese and their way of life.
He began learning the local language at Chemba. He was then in Mutarara (1956) and Manga (1961). He became Trea­surer General of the Circums­cription. After his Long Retreat at Rome (January-February 1962), he was sent to found Lundo and became its Superior. In 1969, he became Regional Councillor. Back at Manga after home leave, he became Superior at Nazaré, the Catechists’ School, and then Superior at Chemba.

In June 1971, the White Fathers decided to quit Mozam­bique to demonstrate their disagreement with the Portuguese political and ecclesiastical authorities. In fact, before being able to prepare their departure, they received expulsion orders. This was a hard trial for Henri as well as for his confreres.

In this way, he agreed to his appointment to West-Volta Region and was assigned to the Diocese of Diebougou (in today’s Burkina Faso). It was to be of short duration, as in June 1973, he left West Africa for Marienthal (Luxem­bourg). He was to work there for three years. In addition to Missionary Promotion, he looked after the Portuguese community, which was quite considerable in the Grand Duchy. It was also up to him to manage the closing of the former scholasticate for Brothers and to find a place to stay in Luxembourg town for a small community of which he would be the first Superior.
Appointed to the French Province in 1976, he took up residence at 60 Allée de la Robertsau, where for twenty-seven years he was to dedicate himself to Missionary Promotion and ministry. In Missionary Promotion, he was the lynchpin for the Sale-Exhibition of the AALA, later to become the AAPB-AL (Alsace-Lorraine Friends of the White Fathers Association). As a much organised man, he looked after practically everything: hall bookings, preparatory meetings with volunteers, preparation of the basement area for packing cases to fill with all the articles to exhibit, poster printing, publicity, contacts with the press and local authorities.

There were exhibitions at Strasbourg, Mulhouse, Colmar, Metz, Thionville, Nancy, Lunéville and Belfort. The articles on show (masks, musical instruments, mats, etc.,) indicated his concern to promote Africa and African skills.
For priestly ministry, Henri drove to the Marian Shrine of Thierenbach, more than 100 km away, every weekend, except those taken up with sale-exhibitions. In this much frequented pilgrimage spot, he spent a long time in the confessional. He also took his turn preaching and he was appreciated.

The closing of Strasbourg community on the 1st September 2003 put an end to this long period of service activity. He then went to our retirement community at Tassy, where he would again have the opportunity to be of service. He enjoyed celebrating Mass at the community where Sœur Emmanuelle was retired.

Father Tschoecke was very attached to the members of his family and they to him. He was always pleased to meet up with them, especially at Anne-Marie his sister’s home; he would go with them on holiday to Italy. Perhaps with a twinkle in God’s eye, it was while at his sister’s in Lautenbach-Zell on the 29th September 2010 that he left us in his sleep. The funeral took place there on Wednesday the 6th October, officiated by Fr. Vasseur, who was then in charge of the community, with the participation of the Vicar Episcopal and confreres from Lyons and Paris. Henri lies at rest among his own, in Alsace soil, as he had always hoped.

Henri was always ready to render a service when asked, even if a certain reserve did not allow him to be more expansive (except on certain subjects). He enjoyed a kind of independence, preferring to organise himself alone rather than join a group for recreation.

He remains a model of fidelity to his priestly and missionary ideal, a model of dedication, without counting the cost, for the greater good of those he would meet. In entrusting him to the Father’s mercy, whose love is without end, we do not doubt that he has received the reward promised to good and faithful servants.

Paul Didier