NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Michel d’Huart
1927 - - 2010

Quand le Père Michel d’Huart, qui a vécu 56 ans en République Démocratique du Congo, parlait de ses origines et de sa jeunesse, il devenait poétique : “Je suis né le 31 mars 1927, dans un petit village du nom de Tintigny, dans la région de la Gaume, Belgique. Cela tinte comme des clochettes au milieu d’autres petits villages, aux noms poétiques : Rossignol, Bellefontai­ne, Saint-Vincent, Sainte-Marie. J’ai vécu là-bas comme dans un petit paradis. Mes parents étaient heureux et travailleurs. Nous étions 5 enfants et je voyais maman toujours préoccupée à nous vêtir et à nous soigner. Par sa façon d’agir, elle m’a donné un élan pour les pauvres.”

Michel fait ses humanités successivement au Collège St-Jean Berchmans à Bruxelles, au Collège St-François à Marche et au Collège St Joseph à Virton. Il est alors interne. Il avait une tante missionnaire en Chine et deux cousines Religieuses en Amérique et en Belgique. Entre 1940 et 1945, sa famille a beaucoup souffert de la guerre. Au moment d’entrer chez les Pères Blancs, en 1946, ses parents ont du mal à accepter sa vocation et son départ pour l’Afrique parce qu’il est le seul fils de la famille. Mais leur foi est grande. Après son noviciat à Varsenare, il fait ses études théologiques au scolasticat d’Heverlee où il prononce son Serment missionnaire le 19 juillet 1952 et est ordonné prêtre avec 34 autres confrères, le 5 avril 1953, par Mgr Durrieu.

Le 18 septembre de la même année, Michel s’envole avec Sobelair vers Bukavu, au Congo. Fin septembre, il commence son initiation à la langue kinyarwanda et au travail pastoral à Nyakariba comme vicaire, économe du poste et directeur des écoles primaires. En 1957, il exerce les mêmes fonctions à Mutongo et il y apprend le kiswahili. En août 1958, il devient curé de Bobandana et prépare la fondation de Matanda, paroisse qu’il fonde en avril 1959. En juin de cette année, il est témoin de la création du vicariat apostolique de Goma qui sera érigé en diocèse quelques mois plus tard.

En 1961, il revient en Belgique pour son premier congé et il en profite pour suivre un recyclage à Paris et faire sa grande retraite à Rome. De retour au Congo en janvier 1962, il est nommé curé de Masisi, jusqu’à la reprise de la paroisse par les Pères Carmes espagnols en 1968. Il passe alors quelques mois à Karambi et devient curé de Birambizo, en septembre 1968, où il construit l’église paroissiale et l’hôpital, relance une coopérative importante, installe une turbine et lance la pastorale des communautés de base. Il y restera jusqu’en 1983.

En 1974, à l’arrivée de Monseigneur Faustin Ngabu, Michel entrera pleinement dans la pastorale des communautés chrétiennes de base. En février 1983, il devient vicaire à Matanda et en septembre, vicaire à Jomba. Pendant son congé en 1987, il suit la session/retraite à Jérusalem.

Dans toutes les paroisses où il passe, il continue à œuvrer avec beaucoup de générosité et d’efficacité pour l’évangélisation et l’apostolat des familles, des vocations et des groupes des prières. Il continue de porter en lui le rêve de former, là où il vit, un lieu de fraternité, de développement et de progrès en incitant les gens à prendre en charge les communautés chrétiennes de base pour vivre et mettre en application la bonne nouvelle du Royaume de Dieu parmi les hommes.

De retour à Goma après la session/retraite à Jérusalem, il est nommé curé et responsable de la communauté de Katwe. En décembre 1993, il commence une des dernières grandes étapes de sa vie missionnaire : il est nommé curé et le restera pendant 15 ans à la paroisse Notre-Dame d’Afrique à Katoyi – Goma. En 1997, il est élu conseiller régional. À Katoyi, Michel construira énormément et rendra la paroisse vivante. Il y construit un orphelinat, s’occupe de la jeunesse défavorisée, lance des projets pour les filles-mères. Pour soutenir la mère et l’enfant, il crée et soutient l’association APROFIME (Auto­promotion de la Fille Mère), œuvre pour laquelle il reçoit, en 2004, le prix bisannuel de la Fondation Sœur Emmanuelle.

Son secrétaire, Télesphore, témoigne : “Michel arrive à Katoyi en 1993. Il est seul dans la concession de la paroisse où il n’existe que le presbytère et une petite salle qui sert pour la célébration de la messe. Très vite, il se donne à la réorganisation des communautés de base et, avec l’aide des chrétiens, reconstruit des chapelles dans les différents quartiers. Il va aussi édifier des écoles, un dispensaire, la maison des jeunes, la bibliothèque et surtout, il construit et inaugure l’église paroissiale de Notre-Dame d’Afrique. Il disait qu’il clôturerait sa vie missionnaire avec l’inauguration de cette église paroissiale !”

Dans ses homélies, Michel aime lancer de temps en temps l’expression “zaidi na zaidi”, appel à toujours mieux vivre la parole du Christ, à vivre sa foi, à vivre l’amour vrai de Dieu et du prochain, à bannir la ségrégation tribale et à combattre le mal sous toutes ses formes. Il a été un missionnaire complet dans toutes les formes de la pastorale et de l’apostolat paroissial.

Dans la pastorale familiale, Michel s’est donné corps et âme dans l’accompagnement et l’organisation de récollections mensuelles et dans la préparation des fiancés au mariage. Il a assisté les différentes associations et groupements de vies chrétiennes, comme les Mamans de Lumière qu’il invitait à l’amour vrai, à la docilité et à la prudence. À travers l’association APROFIME (Association Pour la Promotion de la Fille Mère), il a aidé à rendre leur dignité et une place dans la société à des centaines de filles mères victimes de la situation et des troubles locaux. Il a fait de même pour les jeunes défavorisés à travers le CAJED, mouvement pour l’accompagnement des enfants orphelins ou abandonnés dans la rue. À travers la Caritas, il a pu aider les pauvres, les sinistrés du volcan, les malades qu’il visitait à domicile et avec qui il célébrait l’eucharistie chaque vendredi du mois.

Michel a pu faire un bien profond et durable dans le cœur de milliers de gens qui sont passés dans son bureau, à travers ses conseils, ses encouragements, et ses directions d’engagement. Comme le disait un de ces nombreux jeunes qui ont eu la lumière et la semence de leur vocation à son contact : “Le Père Michel m’a beaucoup inspiré et encouragé par son courage, son zèle missionnaire et apostolique, son engagement bien enraciné dans la Parole du Christ. Il a laissé des traces vives et profondes dans le cœur de nous tous, en étant un humble serviteur animé par la force de son extraordinaire amour de Dieu.”

Fin août 2008, il s’installe à la Maison Lavigerie, d’où il fonde la paroisse de Mugunga. Tout y est à faire : son programme comporte la construction de 10 chapelles, des écoles, etc.

Arrivé en congé en Belgique le 11 septembre 2009, Michel compte repartir le 10 décembre pour continuer son travail dans la paroisse de Mugunga, dans la périphérie de la ville de Goma. Quelques semaines avant son départ, des examens médicaux révèlent une leucémie avancée. On parle d’abord de 12 mois à vivre… mais sa situation évolue bien plus rapidement. Michel est décédé chez les Petites Sœurs des Pauvres, à Namur, le 27 janvier 2010.

Quelques Soeurs Blanches qui l'avaient bien connu à Goma, le veillaient. L'une d'elles raconte : “Aujourd’hui, mercredi 27 janvier 2010, à 13 h 45, Sœur Marie-Alexis, Sœur Marie-Paule Schiltz et Sœur Patricia Massart arrivions chez les Petites Sœurs des Pauvres, espérant encore voir Michel d’Huart qui se préparait au grand passage. A-t-il entendu nos noms ? A-t-il senti notre présence ? Nous le tenions par la main en priant une dizaine de chapelet. Nous invoquions Notre-Dame d’Afrique, tout en le remerciant de la part du diocèse de Goma pour son grand zèle missionnaire.

Nous avons ensuite chanté : “Entre tes mains, je remets mon esprit”. Puis : “Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer”. Au moment du dernier verset de ce psaume : “Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie. Ma demeure est la maison du Seigneur à la longueur des jours…”, Michel a rendu l’esprit. Quel beau cadeau pour nous d’avoir assisté à la Pâque de notre frère ! Peut-être aussi cadeau pour lui de sentir ses trois Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique à ses côtés.”

Le Père Michel a été un géant de l’apostolat comme l’a demandé notre fondateur le Cardinal Lavigerie : “Soyez des apôtres et rien d’autres que des apôtres”.

Ses funérailles, très émouvantes, eurent lieu à la chapelle du Home des Petites Sœurs des Pauvres à Namur, le samedi 30 janvier 2010. Le Père Simonart a terminé son homélie avec ces mots : “Laissons Michel aller rejoindre ses parents, sa petite sœur Chantal, ses nom­breux paroissiens et confrères qui l’ont précédé auprès du Seigneur, et qui, aujourd’hui, l’accueillent en lui disant : “Bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maître”.

Jean-Paul Streenackers





Père Louis Nouaille-Degorce

1926 - - 2010

La session retraite se déroulait normalement à Jérusalem, en juin 1987. Louis y participait avec joie, d'autant plus que ses activités au Burkina Faso l'avaient obligé à repousser à plusieurs reprises la possibilité de se rendre à Jérusalem ; il y était dans la perspective de revenir ensuite dans une paroisse du diocèse de Nouna, après de nombreuses années de Supériorat du petit séminaire de Tionkuy. Mais le Seigneur n'en a pas jugé ainsi : un infarctus l'oblige à être hospitalisé un mois à Jérusalem, et à se reposer longuement en France. Réapparaît alors avec insistance le désir ferme d'une vie monastique, ressenti lors du noviciat, et surgissant de temps à autre au cours des années africaines. Il pria, prit conseil, et, deux années plus tard, il obtenait d'être détaché à l'abbaye de Bellefontaine pour y suivre, en 'familier', la règle cistercienne. Ceci, jusqu'à son décès le 4 février 2010. Après 35 années de vie au Burkina, 20 années dans un monastère cistercien en France.

Louis est né le 7 juin 1926 à Chassignelles, près d'Ancy-le-Franc (89), en France. Son père s'était remarié, après avoir perdu sa femme, alors que Louis, l'aîné, n'avait que 5 ans. Très vite Louis a le sens des responsabilités puisque la famille s'agrandit jusqu'à compter 10 frères et sœurs. Il fait ses études secondaires au collège lycée St François de Sales, tenu par des prêtres diocésains. Très tôt, il manifeste le désir d'être prêtre. Brillant dans ses études (il obtient ses deux bacs en 1943, passant mathématique en juillet et philosophie en septembre), il s'intéresse beaucoup à tout ce qui est 'technique', mais sait aussi s'amuser et amuser les autres.

C'est ce jeune homme aux nombreuses qualités et aux talents divers (mis à part un manque total de mémoire musicale qui fait le désespoir de ses maîtres de chant et de linguistique), qui entre chez les Pères Blancs à Béruges en 1943 pour y faire les deux années de philosophie. Au cours de l'été 1945, il rejoint l'Algérie pour y commencer le noviciat de Maison-Carrée. En septembre 1946, il entreprend les études théologiques, interrompues neuf mois par le service militaire. Il prononce son Serment missionnaire le 27 juin 1950 à Thibar et est ordonné prêtre à Carthage le 24 mars 1951. Il reçoit alors sa nomination pour le diocèse de Nouna.

Nouna n'est pas encore diocèse quand Louis y parvient. La préfecture apostolique de Nouna, administrée par Mgr Lesourd, s'étend alors à la fois sur le Soudan de l’époque et la Haute-Volta et comprend ce qui deviendra par la suite les diocèses de Mopti et de San d'une part, de Nouna et Dédougou d'autre part. Dès l'automne 1951, Louis se met à l'étude du 'Boré' (langue des Bwa), l'une des 17 langues locales de la préfecture. L'apprentissage linguistique est pénible, mais, dès février 1952, Louis enseigne le catéchisme aux écoliers de la 'petite école' (15 païens et un chrétien), non sans les plaindre d'avoir à l'écouter, confiera-t-il. Déjà, dans une lettre adressée à sa famille, Louis reconnaît qu'à l'étude de la langue, s'ajoutent une multitude de réparations qui peuvent être demandées dans un poste un peu mécanisé : réparations de motos, de machines à écrire, de vélos. Évidemment, il ne s'agit pas de choses compliquées, mais cela prend du temps. À cela s'ajoute un peu de secrétariat.

Nous abordons là un chapitre de la vie de Louis qui pourrait s'intituler 'Les Fioretti du P. Nouaille-Degorce'. En effet, durant les 35 années passées à Nouna (comme dans les années de vie monastique), l'intérêt porté par Louis à la mécanique, son sens du bricolage, sa débrouillardise, sa patience, le mettent en contact avec les situations les plus diverses où, rendant service dans des causes désespérées pour tout autre que lui, il lui arrive de vivre des épisodes rocambolesques qui ont vite fait le tour de toutes les missions.

Il est nommé à Mandiakuy en 1952, et à Bomborokuy en 1955. Ici, comme là, on lui confie la responsabilité de l'enseignement primaire catholique, de la catéchèse et de la formation des catéchistes. Il y fait merveille. Aussi, le voit-on directeur de l'enseignement primaire catholique dans son diocèse de 1957 à 1967, puis secrétaire national de l'enseignement catholique de la Haute-Volta de 1967 à 1969. C'est à cette époque qu'il prend l'initiative de rédiger et de faire éditer un syllabaire conçu spécialement pour les enfants africains du cours préparatoire, intitulé 'Martin et Martine'. En 1969, les évêques de la Haute Volta décident de remettre à l'État l'enseignement catholique. Louis se retrouve alors en paroisse à Bomborokuy, puis curé de la paroisse Bobo-Oulé de Nouna.

En 1972, il est nommé supérieur du petit séminaire diocésain de Tionkuy. Pendant 14 ans, il est l'homme à tout faire : supérieur, économe, donnant au séminaire son deuxième cycle, professeur de mathématiques, de latin, cuisinier, bâtisseur, dépanneur, puisatier. Lors de son remplacement par un Burkinabè, il veille à ce que tout ce qu'il a initié puisse continuer pour le plus grand bien des séminaristes. Il part alors pour Jérusalem en 1987 après 35 années de multiples services, bien fatigué, d'où l'infarctus qui l'amena, indirectement, vers la vie monastique pour la deuxième partie de sa vie.

La nouvelle orientation de Louis a pu surprendre certains. Louis a toujours été très discret pour tout ce qui concernait sa personne, en particulier sa vie de prière. Sans doute le savait-on régulier aux 'exercices de piété', mais sans plus. On savait aussi qu'il ne partageait pas les engagements des confrères ayant une piété démonstrative. Mais il était difficile de se rendre compte que, sous-tendant une activité débordante, il y avait chez Louis une forte vie intérieure, faite de soif d'absolu, ce qui l'avait fait songer à plusieurs reprises à la vie monastique et qui se traduisait par une ascèse quant à la nourriture, à l'habillement et à l'utilisation de l'argent. Il vivait de peu, tout donné aux autres, ne gardant sur lui et avec lui que le strict minimum.

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Chapelle de Bon Secours et cloître à l’abbaye Bellefontaine, Bégrolles en Mauges, France.

À son décès, comme effets personnels à offrir en souvenir à sa famille, on ne trouva qu'une gandoura, un rosaire et une paire de sandales. Son corps lui-même avait été donné à la science. Et sa vie d'oraison, discrète mais régulière, donnait sens à son labeur quotidien. Les difficultés de santé rencontrées à Jérusalem lui permirent de réaliser enfin son rêve monacal. Son attrait pour l'abbaye de Bellefontaine, où il faisait retraite durant ses congés, le fit s'orienter vers cette communauté de Cisterciens.

Il resta à Bellefontaine 21 ans. Il y fut très heureux. Arrivé le 19 août 1989, après quelques mois de postulat, il envisage de participer à la vie monastique de manière définitive. “Cela semble correspondre à un appel de Dieu, vérifié par mes supérieurs”, écrit-il alors. Avec l'accord de ces derniers, il vivra dans la communauté des moines comme 'familier', tout en restant membre de la Société.

On lui demande à deux reprises de se rendre dans des maisons cisterciennes d'Afrique pour mener à bien quelques travaux : citerne à construire, aumôneries à bâtir, panneaux solaires à entretenir. Il passe ainsi trois mois en RDC chez les Soeurs du monastère de Mwanda (1992), et un mois au Bénin, aidant les moniales de l'Étoile et les moines de Kokoubou (1997). Il est ensuite heureux de retrouver la vie régulière cistercienne, continuant à aider ici ou là, mais, disait-il, “la vieillesse atténue le rendement”.

Puis une tumeur près de la thyroïde l'inquiéta, son état cardiologique dissuadant de l'opérer. Il songe alors à venir dans une maison de retraite de la Société, mais, après réflexion et prière, il décide de rester à Bellefontaine, entouré de l'affection des moines qui l'estiment beaucoup. Il vit ainsi jusqu'au bout l'idéal si longtemps caressé.

On le trouva inanimé au matin du 4 février 2010. Son corps est dirigé vers la faculté de médecine d'Angers. Le samedi 13 février, une messe rassemble, dans l'église de l'Abbaye, moines, membres de la famille, amis des Pères Blancs et quelques confrères. Le Père Abbé retrace le parcours de Louis, faisant ressortir de manière heureuse la personnalité si riche de Louis.

Merci Louis d'avoir mis tes nombreux talents à la disposition de l'Afrique. Merci de nous laisser le témoignage d'une vie missionnaire toute donnée à Dieu.





Père Max Boudart

1926 - - 2009

Dire en quelques lignes la vie de Max Boudart revient à décrire sa trajectoire apostolique au Burundi. Né le 12 mars 2003 à Binche, en Province de Hainaut, Belgique, ville célèbre pour son carnaval, déclaré patrimoine de l’humanité par l’UNESCO, Max sera un vrai fils de cette ville où il fut un jour photographié à l’âge de cinq ans, dans son bel habit de carnaval, donnant la main à la Reine Astrid de Belgique.

Il fait ses études primaires et secondaires dans sa ville natale. En septembre 1945, il entre à Thy-le-Château. Il fait partie de ces années fastes de la Société ; sur les 26 candidats entrés, 14 iront jusqu’au bout de la formation. En 1951, il prononce son serment missionnaire et est ordonné prêtre par Monseigneur Xavier Geeraerts, Provincial de Belgique et futur Vicaire apostolique de Bukavu. Cette année-là, 130 ordinations pour l’ensemble de la Société. Treize confrères belges seront nommés au Burundi. Max est du nombre. Il arrive dans le diocèse de Ngozi en avril 1953. Il va se donner à l’apostolat traditionnel dans plusieurs des grosses paroisses de ce diocèse fondé en 1949.

À cette époque de croissance rapide de la chrétienté, on demande aux missionnaires d’entrer dans une organisation pastorale ‘bien huilée’, aux activités régulières et harassantes : visites dans les succursales du mardi au dimanche, instructions aux catéchumènes, aux enfants de chrétiens, aux écoliers, sans parler de ces interminables séances de confessions de masse. Max a vécu selon ce schéma des années durant, tantôt vicaire, tantôt supérieur et curé. Il était un confrère généreux, joyeux, entraînant les autres dans ce ministère qui n’avait rien de spectaculaire. Il aimait beaucoup ses sorties en succursale. Le contact avec le bon peuple de Dieu assoiffé de parole et de pain réjouissait son cœur d’apôtre. La petite histoire ajoute que Max aimait ces séjours parce qu’il pouvait manger à la carte.

Ayant appris la mort de son confrère Max, le Père Julien Cormier a voulu évoquer le souvenir des années passées ensemble à Gatara. “Max Boudart, l’homme souriant et plein d’entrain qui passait de poste en poste avec son moule à gaufrettes. L’homme d’action qui agissait avant d’élaborer la théorie de sa mission. L’homme aux multiples amitiés auxquelles il est toujours resté très fidèle. Un vrai homme, un vrai missionnaire des grosses paroisses ‘à l’ancienne’, mais qui a su prendre un tournant important dans sa vie missionnaire en se portant résolument sur les lignes de fracture.”

En effet, en 1992, son service missionnaire prend une autre tournure. Il devient aumônier du grand hôpital ‘Prince Régent Charles’ à Bujumbura. Il le sera jusqu’à sa mort. 17 années, mais quelles années : la guerre, la misère, le dénuement, les situations désespérées, voire révoltantes. Il va plonger, avec beaucoup de générosité, dans cet univers de souffrances et va progressivement trouver les réponses aux multiples problèmes qui surgissent sur son chemin. Il saura susciter des collaborations, surtout de la part des Militantes de la Vierge, qui resteront jusqu’au bout ses fidèles collaboratrices. Il saura aussi susciter un solide réseau de générosité chez de nombreux bienfaiteurs en Europe. Il gardera le contact avec eux pendant ses congés. Il a brassé beaucoup d’argent, c’est vrai ; mais il lui en fallait beaucoup quand on pense à ces multiples factures d’hôpital qu’il a payées pour que les patients, pris en otages tant que les comptes n’étaient pas soldés, puissent finalement rentrer chez eux.
Laissons son confrère et ami, Germán Arconada, qui a vécu avec Max depuis 1998, nous raconter cette période au service des malades. “Les malades étaient son dernier... et son premier amour. Son premier souffle missionnaire a retrouvé son champ d’action auprès des malades de l’hôpital Prince Régent Charles en 1992. C’était un hôpital à sa taille... celle des malades pauvres qui ne peuvent pas aller dans les cliniques privées de la ville de Bujumbura et des environs.

Leurs souffrances, leurs misères, leurs désespoirs arrivaient tout droit dans son cœur. Sa joie était de les faire sourire. D’où tous ces jouets qu’à la fin de ses congés il rapportait de Belgique pour faire sourire les enfants malades. Parler de Max va de paire avec tous ceux qui, à son appel, se sont joints aussi par leurs offrandes à son action envers les malades. Ses congés devenaient facilement la façon de se dévouer pour ses malades en suscitant la générosité de bienfaiteurs en leur faveur.

Dans son amour pour ces privilégiés de Dieu, Max était un “géant”. Il fallait le voir partir les dimanches matin vers Gatara (100 km) pour revenir le soir avec sa voiture chargée de béquilles pour les handicapés. Il m’est arrivé dernièrement de trouver Max tout seul dans la chapelle, parlant à Dieu à voix basse. Max lui criait sa souffrance de voir tant de malades laissés à eux-mêmes. La Vierge Marie était devenue sa confidente. Il lui confiait ses soucis tandis qu’il récitait son chapelet à la chapelle. Max nous laisse l’héritage de son souvenir : son cœur ouvert à la misère des autres. Il a célébré sa dernière messe au milieu des malades de l’hôpital, la veille de sa mort, alors qu’il se sentait déjà très affaibli.”

Rencontrer Max pendant ces années de dur labeur, c’était, à coup sûr, s’exposer à entendre une longue litanie de plaintes et d’indignations. Max avait besoin de se défouler. Sur le plan physique, il le faisait, tant qu’il fut en bonne condition physique (il avait subi plusieurs pontages) en jouant au ping-pong avec l’un ou l’autre confrère qui osait se mesurer avec lui. Mais c’était surtout dans le fait de râler, de s’exciter en racontant, en se répétant, et en communiquant sa charge émotive avec beaucoup d’expressivité, qu’il se défoulait. Ceux qui l’entendaient ne pouvaient s’empêcher de penser : ‘Mais Max, tu ne vas pas durer dans cet enfer !’ Eh bien non, presque dans un même souffle il concluait qu’il n’y avait rien d’autre à faire que de continuer. C’est ce qu’il fit jusqu’à la veille de sa mort.

Dimanche, le 7 mars 2010, à midi, son cœur a cessé de battre. Ses confrères étaient là, surpris par une fin aussi rapide. Il leur faudra désormais apprendre à vivre sans ‘leur Max’. Car celui-ci comptait beaucoup dans la vie de la communauté de la maison d’accueil de l’avenue Muyinga. C’est là qu’il rentrait chaque jour en fin de matinée, épuisé, exténué. C’est là aussi que vers la fin de sa vie, les confrères ont noté combien il aimait se trouver à la chapelle, le chapelet à la main, égrenant ses Ave Maria en revoyant sans doute sa journée et le cortège de misères qui l’avait jalonnée.

Max, repose aujourd’hui dans le cimetière de Bujumbura, en terre africaine. Après lui avoir livré toute sa vie, il a encore laissé son corps reposer en son sein. Son archevêque, Monseigneur Évariste Ngoyagoye, entouré de cinquante prêtres, a tenu à présider la messe de funérailles. Max méritait bien ça !

Waly Neven

 



PROFILES

Father Michel d’Huart
1927 - - 2010

When Father Michel d’Huart, who spent 56 years in the Democratic Republic of Congo, would speak of his origins and youth, he waxed lyrical. ‘I was born on the 31st March 1927 in a little village called Tintigny, in the Gaume region. The village name sounds like little bells tinkling in the midst of other little villages with equally evocative names: Rossignol, Belle-Fontaine, Saint-Vincent, and Sainte-Marie. There, I lived as in a tiny paradise. We were five children and I can still see my mother concerned to clothe and look after us. By her way of doing, she inspired in me a love for the poor.’

Michel did his standard secondary school studies at St. John Berchmans’ College at Brussels, St. Francis’ College at Marche and St. Joseph’s College at Virton. He was a boarder. His aunt was a missionary in China and two of his cousins were Sisters in America and Belgium. His family suffered greatly from the War between 1940 and 1945.

His parents found it hard to accept his vocation and departure for Africa when he joined the White Fathers in 1946, as he was the family’s only son. However, their faith was great. After his novitiate at Varsenare, he pursued his theological studies at Heverlee Scholas­ticate, where he took his Missi­onary Oath on the 19th July 1952. On the 5th April 1953, Bishop Durrieu ordained him a priest, along with 34 other confreres.

On the 18th September that same year, Michel took off with Sobelair for Bukavu, in the Congo. At the end of September, he began his initiation into the Kinyarwanda language and parish work at Nyakariba, as curate, bursar of the post and in charge of primary schools. In 1957, he undertook the same duties at Mutongo, where he learned Kiswahili. In August 1958, he became parish priest at Bobandana and prepared the foundation of Matanda, a parish he opened in April 1959. In June that year, he was there when the Vicariate Apostolic of Goma was established, erected into a diocese a few months later.

In 1961, he returned to Belgium for his first home leave and took advantage of the opportunity to follow updating courses at Paris and do his Long Retreat at Rome. Back in the Congo in January 1962, he was appointed parish priest of Masisi, until the parish was taken over by the Spanish Carmelite Fathers in 1968.

He then spent some months at Karambi and in September 1968, became parish priest at Birambizo, where he built the parish church and the hospital. He also re-launched an important cooperative, installed a turbine and began the pastoral strategy of basic communities. He was to remain there until 1983. In 1974, when Bishop Faustin Ngabu arrived, Michel became completely involved in setting up basic Christian communities. In February 1983, he became curate at Matanda and in Sep­tember, curate at Jomba. During his home leave in 1987, he followed the Jerusalem Session-Retreat.

In all the parishes he lived in, he continued to work with lots of generosity and efficiency for the spread of the Gospel, the family apostolate, as well as vocations and prayer groups. Wherever he would be, he continued to dream of creating a place for fraternity, development and progress. He would stimulate the people to take charge of the basic Christian communities, to exemplify and implement the Good News of the Kingdom of God among men and women.

Back in Goma after the Jerusalem Session-Retreat, he was appointed parish priest, in charge of Katwe community. In December 1993, he began one of the last major stages of his missionary life. He was appointed parish priest of the Notre-Dame d’Afrique parish of Katoyi-Goma and would remain there for 15 years. In 1997, he was elected Regional Councillor. At Katoyi, Michel built a great deal and made of it a living parish. He opened an orphanage, looked after disadvantaged youth, and started projects for single mothers. He created and maintained the ‘Auto­promotion de la Fille-Mère As­sociation’ (APROFIME) [Single Mothers Self-Reliance Associa­tion]. In virtue of this, he was awarded the biennial ‘Fondation Sœur Emmanuelle’ Prize. At the end of August 2008, he went to reside at Maison Lavigerie, from where he founded the parish of Mugunga. There was everything to do: his programme included the building of 10 chapels, schools, etc.

Telesphore, his secretary, described the scene. ‘Michel arrived at Katoyi in 1993. He was alone on the parish plot where there was only the presbytery and a small hall that served to celebrate Mass. Very early on, he committed himself to reorganising basic communities and with the help of the parishioners, rebuilt chapels in the various neighbourhoods. He also set up schools, a dispensary, a youth centre, and a library; above all, he built and inaugurated the parish church of Notre-Dame d’Afrique. He said he would bring his missionary life to a close with the inauguration of this parish church!’

In his homilies, Michel sometimes liked to bring out the expression, ‘zaidi na zaidi’ , Kiswahili for an appeal to live the word of Christ better, to exemplify one’s faith, to live a true love of God and neighbour, banish tribal segregation and campaign against evil in all its forms. He was a total missionary in all parish activities and the parish apostolate. In the family apostolate, Michel gave himself body and soul in spiritual counselling and the organisation of monthly recollection retreats and marriage preparation for engaged couples. He assisted the various Christian life associations and groups, such as the Mothers of Light, whom he invited to genuine love, docility and prudence. Through the APROFIM Association, he helped to restore dignity and a place in society to hundreds of single mothers, victims of the local troubles. He also did the same for disadvantaged youth through CAJED, a movement for accompanying orphaned children and those abandoned on the streets. With Caritas, he was able to help the poor, those left destitute by the volcano eruption and the sick, whom he visited at home and with whom he celebrated the Eucharist every First Friday.

Michel was able to do a lot of enduring and in-depth good work in the hearts of the thousands of people who passed through his office. This he did through his advice, encouragements and his vocational guidance. As one of the many young people who received the light and germ of their vocation through his advocacy said, ‘Father Michel greatly inspired and encouraged me by his own courage, by his missionary and apostolic enthusiasm and his commitment, deep-rooted in the Word of Christ. He left vivid and deep traces in all our hearts, just by being a humble servant, fired by the power of his extraordinary love of God.’
Back on home leave in Belgium on the 11th September 2009, Michel was counting on returning on the 10th December to continue his work at Mugunga parish in the outskirts of Goma town. Some weeks before his departure, though, medical tests revealed an advanced leukaemia. Initially, they spoke of 12 months to live, but the situation deteriorated much more rapidly. Michel passed away at the Little Sisters of the Poor, Namur, on the 27th January 2010.

Some White Sisters who had known him well at Goma, attended his last hours. One of them wrote, ‘Today, Wednesday the 27th January 2010, at 13.45, Sister Marie-Alexis, Sister Marie-Paule Schiltz and Sister Patricia Massart arrived at the Little Sisters of the Poor hoping to see Michel d’Huart once again before his final departure. Did he hear our names? Did he sense our presence? We held his hand while praying a decade of the Rosary. We prayed to Our Lady of Africa, while giving thanks on behalf of the diocese of Goma for his great missionary enthusiasm. We then sang, ‘Into your hands, O Lord, I commend my soul.’ Then, ‘The Lord is my Shepherd, there is nothing I shall want.’ At the last verse of this Psalm, ‘Surely goodness and kindness shall follow me all the days of my life. I shall dwell in the house of the Lord for ever,’ Michel breathed his last. What a fine gift to have been present at the Passover experience of our brother! Perhaps he also considered it a gift to sense his three Missionary Sisters of Our Lady of Africa at his side.’

Father Michel was a giant of the apostolate, as desired by our Founder Cardinal Lavigerie, ‘Be apostles, and nothing but apostles.’

Michel’s very moving funeral took place at the Little Sisters of the Poor chapel, Namur, on Saturday the 30th January 2010. Father André Simonart concluded his homily with these words, ‘Let us allow Michel to go and join his parents, his younger sister Chantal, his many parishioners and confreres who have preceded him into the presence of the Lord who, today, bids him welcome with the words, ‘Good and faithful servant, enter into the joy of your Lord.’

Jean-Paul Streenackers





Father Louis Nouaille-Degorce

1926 - - 2010

In June 1987, the Jerusalem Session-Retreat was running normally. Louis was taking part in it with great satisfaction, all the more since his activities in Burkina Faso had several times obliged him to postpone the opportunity of going to Jerusalem. He attended it with a view to returning to a parish in Nouna Diocese after many years as Rector of Tionkuy Junior Seminary. However, the Lord did not see things this way. A heart attack obliged Louis to spend a month in hospital at Jerusalem and a long convalescence in France.

The deep-rooted desire for monastic life then re-emerged with determination. He had first felt it at novitiate, and it had resurfaced from time to time in the course of his African years. He prayed, took advice and two years later he received leave to be seconded to Bellefontaine Abbey to follow the Cistercian Rule as a priest associate. This continued until his death on the 4th February 2010. After 35 years in Burkina, he spent 20 years in a Cistercian monastery in France.

Louis was born in France on the 7th June 1926 at Chassignelles, near Ancy-le-Franc, Burgundy. His father had remarried after losing his wife when Louis, the oldest, was only 5. Louis learned very early on to take responsibility, since the family would grow to number 10 brothers and sisters. He did his secondary studies at the St. Francis de Sales Academy, run by diocesan priests. He very soon showed a keen interest in becoming a priest. Brilliant in studies, (he passed both his baccalaureates in 1943, sitting mathematics in July and philosophy in September,) he had a keen interest in anything technical, but he also knew how to have fun and entertain others.

Such was the young man with many qualities and various talents (apart from a total lack of musical memory that was the despair of his singing and language masters) who applied to the White Fathers at Béruges in 1943 to begin two years of philosophy. In the summer of 1945, he went to Algeria to begin his novitiate at Maison Carrée. In September 1946, he undertook his theological studies, interrupted by nine months of military service. He took his Missionary Oath on the 27th June 1950 at Thibar and was ordained a priest at Carthage on the 24th march 1951. He then received his appointment for the diocese of Nouna.
Nouna was not yet a diocese when Louis arrived there. The Prefecture Apostolic of Nouna, administered by Bishop Lesourd, at that time also extended over the French Sudan and Upper Volta and took in what would become the Dioceses of Mopti and San on the one side, and Nouna and Dédougou on the other. From the autumn of 1951 onwards, Louis set himself to study ‘Boré’, (the language of the Bwa people), one of the Prefecture’s 17 local languages. Language learning is difficult, but by February 1952, Louis was teaching catechism to pupils of the ‘little school’ (15 non-baptised and one Christian), not without pitying them for having to listen to him, he later confided. Even as early as this, in a letter addressed to his family, Louis took stock that along with language study a multitude of repairs could be required in a minimally mechanised post: repairs to motorbikes, typewriters and bicycles. Naturally, it was not complicated, but it would take time.

To this would be added a little bit of secretarial work. There, we are entering a chapter in Louis’ life that could be entitled ‘The Bouquets of Fr. Nouaille-Degorce.’ Indeed, for the 35 years spent at Nouna (as also in the monastery years), Louis’ interest in mechanics and his do-it-yourself approach, as well as his resourcefulness and patience put him in contact with the most varied situations. In these, he was able to be of service in cases that were hopeless for anyone but him. He managed to live through incredible episodes that soon would soon be the talk of the all the missions.

He was appointed to Mandiakuy in 1952 and Bomborokuy in 1955. Here, as there, he was given responsibility for Catholic primary schools, catechesis and catechist training. He did so marvellously. In addition, he was director of Catholic primary schools in his diocese from 1957 till 1969. He then became National Secretary for Catholic Education in Upper Volta from 1967 till 1969. It was at this time that he took the initiative of composing and having a syllabary published entitled ‘Martin et Martine’, which was specially devised for African children in preparatory classes.

In 1969, the bishops of Upper Volta decided to refer Catholic Education to the State. Louis was then in the parish at Bomborokuy, and later became parish priest of Bobo-Oulé, Nouna. In 1972, he was appointed Rector of the diocesan Junior Seminary of Tionkuy. He was the factotum for 14 years: Superior, Bursar, providing the seminary with its second study cycle, Professor of Mathematics and Latin, the cook, builder, engineer, and well-digger. At his replacement by a Burkinabe, he saw to it that all he had begun could continue for the greater well-being of the seminarians. He then left for Jerusalem in 1987 after 35 years of multiple services rendered, tired out, resulting in the heart attack, which led him indirectly towards monastic life for the second part of his life.

Louis’ new orientation was a surprise to some people. Louis was always very discreet in private matters, especially his prayer life. No doubt he was known for ‘regular exercises of piety’, but not much more. It was also known that he did not share in the commitments of confreres who had more demonstrative piety. However, it is hard to realise that underpinning this abundant activity there was a very strong current of interior life in Louis, comprising a thirst for the absolute. On several occasions, this made him think of monastic life. It was exemplified in asceticism with regard to food, clothing and the use of money. He could live on little and give everything to others, keeping only the strict minimum for himself.

At his death, when his personal effects were collected to be offered to his family as keepsakes, there was only one gandourah, one rosary and one pair of sandals to be found. His body itself was donated to science. In addition, his life of prayer, discreet but regular, gave a meaning to his daily toil. The health problems he had at Jerusalem enabled him to achieve his dream of monastic life. His attraction for Bellefontaine Abbey, where he did his retreats when on home leave, led him ineluctably to this community of Cistercians.

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Bon Secours Chapel and cloister of Bellefontaine Abbey, Bégrolles en Mauges, France.

He remained at Bellefontaine for 21 years. He was very happy there. Arriving on the 19th August 1989, after some months of postulancy, he intended living monastic life for good. ‘It seems to correspond to a call from God, verified by my Superiors’, he wrote at that time. With the Superiors’ permission, he was to live as an associate in community with the monks, while remaining a member of the Society.

He was asked on two occasions to go to Cistercian houses in Africa to complete various projects: construct water-tanks, build almshouses, install solar panels. He thus spent three months in the DRC at the Sisters of Mwanda Convent (1992), a month in Benin, helping the enclosed nuns of Étoile and the monks at Kokoubou (1997). He was also content to return to regular Cistercian life, continuing to help out here and there, but, as he said, ‘Age weakens output.’

Furthermore, a tumour near the thyroid worried him, but his heart condition advised against an operation. He then thought of coming back into a retirement community of the Society, but after reflection and prayer, he decided to remain at Bellefontaine, surrounded by the affection of the monks who held him in high esteem. In this way, he lived to the maximum the ideal he had so long cherished.

Louis was found dead in the morning of the 4th February 2010. His body was consigned to the Medical Faculty at Angers. On Saturday the 13th February, monks, family members, friends of the White Fathers and some confreres gathered for Mass in the Abbey Church. The Abbot retraced Louis’s spiritual itinerary, highlighting Louis’ very rich personality to good effect. Thank you, Louis, for placing your numerous talents at the service of Africa. Thank you for leaving us the testimony of a missionary life completely consecrated to God.





Father Max Boudart

1926 - - 2009

To write the life of Max Boudart in a few lines is the same as describing his apostolic journey in Burundi. Max was born on the 12th March 1926 at Binche, Hainaut Province, Belgium. His town was famous for its carnival, later declared a UNESCO World Heritage Site. Max was a trueborn son of this town and at the age of five was photographed in his fine carnival costume shaking hands with Queen Astrid of Belgium.

He did his primary and secondary schooling in his home town and in September 1945 entered Thy-le-Château. He was part of these auspicious years of the Society; out of 26 entrants, 14 would reach the end of their formation. In 1951, he took his Missionary Oath and was ordained a priest by Bishop Xavier Geeraerts, outgoing Provincial of Belgium and future Vicar Apostolic of Bukavu. There were 130 ordinations that year across the Society. Thirteen Belgian confreres were appointed to Burundi. Max was one of them. He arrived in the diocese of Ngozi in April 1953. He would dedicate himself to the traditional apostolate in many huge parishes of this diocese, founded in 1949.

At this time of rapid growth in Christianity, what was asked of missionaries was to enter into this well-oiled pastoral organisation, with regular and exhausting activities: visits to outstations from Tuesday till Sunday, instructions to catechumens, to the children of parishioners, to school pupils, without mentioning interminable mass Confes­sions. Max lived according to this schedule for many years, sometimes curate, sometimes superior and parish priest. He was a generous and cheerful, involving others in this ministry that had nothing spectacular about it. He enjoyed his outings to outstations enormously. Contact with the good people of God eager for the Word and the Bread that is broken delighted his apostolic heart. Rumour has it that Max liked these trips because he could eat from a menu of his choice.

Learning of Max’s death, his confrere Julien Cormier illustrated the memory of the times they spent together at Gatara. ‘Max Boudart was a man of smiles and full of life. He went from mission to mission with his waffle maker. He was a man of action who acted first before elaborating the theory of his mission. A man with many friends, he always remained loyal to them. Max was a real man, a true missionary of massive parishes of the old kind, but who was able to make an important turning in his missionary life by resolutely extending his practice to locations where fault lines lay.’

Indeed, in 1992, his missionary service took another turn. He became chaplain to the main ‘Prince Regent Charles’ Hospital at Bujum­bura. He would remain there until his death. It would be 17 years, but years to remember. There was war, misery, deprivation, hopeless, even revolting situations to follow. He was to plunge with lots of generosity into this world of suffering and progressively would find responses to the countless problems that sprang up on his way. He knew how to attract cooperation, especially from the ‘Militantes de la Vierge’, who would remain his loyal co-workers until the end. He also knew how to create a solid network of generosity among many benefactors in Europe. He kept in touch with them during his home leaves. It is true he handled a lot of money, but he needed a lot, when we think of these innumerable hospital bills he paid so that patients, who were held hostage until their accounts were settled, could finally go home.

His confrere and friend, Germán Arconada, who spent his life with him since 1998, tells us about his work with the sick. “The sick were his last and first love. His first missionary breath was taken when he found his field of action among the patients at the Prince Regent Charles Hospital in 1992. It was a hospital that suited him. The patients were poor and could not go to the private clinics of Bujumbura and surrounding area.

Their suffering, their misery, their hopelessness touched his heart directly. However, he did not just add more tears to their tears. His happiness was to make them smile. For this reason, he brought all these toys back from his home leaves in Belgium to have the sick children smile.

Speaking of Max goes together with all those who joined with him through their responses to his appeals for his action towards the sick. His home leaves easily became the best way to dedicate himself to his sick in appealing to the generosity of his benefactors on their behalf.

In his love for God’s privileged ones, Max was a giant. It was something to behold in seeing him leave on Sunday mornings for Gatara (100 km) and return in the evening with his car loaded with crutches for disabled patients. Lately, I would find Max alone in the chapel speaking quietly to God. Max emptied his suffering heart out to him to see so many sick people left to themselves. The Virgin Mary became his confidante. He confided his cares to her while he recited his rosary in the chapel.
Max has bequeathed us his memory: his open heart for other people’s misfortune. He celebrated his final Mass among the patients at the hospital on the eve of his death, although he already felt very weak.”

Meeting Max during these years of hard labour were, of course, times to listen to a long litany of complaints and righteous anger. Max needed to ventilate his pent-up feelings. He did so physically when he was in good form (he had had several by-passes), by playing table-tennis with one or other confrere who dared to measure up to him. However, it was especially in grumbling, getting excited as he spoke, repeating himself and expressing his explosive emotional build-up that he vented his feelings. Those who heard him could not but think, ‘Max, you are not going to last in this infernal place!’ On the contrary, almost in the same breath, he concluded that there was nothing to do but to carry on. This is what he did until the day before he died.

One Sunday at midday on the 7th March, his heart stopped beating. His confreres were present, surprised by such a quick call. From then on, they would have to learn to live without ‘their Max’, for he counted a great deal on the community life of the guesthouse of the Avenue Muyinga. It was there he returned every day at the end of the morning, exhausted and worn out. There also, towards the end of his life, confreres noted how much he liked to be in the chapel with his rosary in hand, fingering his Ave Maria beads one-by-one, no doubt reviewing the day and the procession of miseries that had punctuated it.

Today, Max is at rest in African soil. After having given it all his life, he also left it his body to lie in its womb. Archbishop Évariste Ngoyagoye, flanked by fifty priests, insisted on officiating at what was a magnificent funeral. Max certainly deserved at least that!

Waly Neven