NOTICES BIOGRAPHIQUES

Frère Paul Morin
(Frère Paul-Elzéar
)

1921 - - 2007

Le Frère Paul Morin est né le 5 décembre 1921 à Héberville-Station, dans le diocèse de Chicoutimi, au Québec. Le jour même il est baptisé à l’église paroissiale, ce qui montre le grand esprit chrétien de ses parents, qui ont élevé chrétiennement 13 enfants, dont une est devenue religieuse du Bon-Conseil. Quant à Paul, il fait ses études primaires dans son village, et termine en 9e année des études commerciales. Puis il commence à travailler. D’abord pendant deux ans et demi au laboratoire et au bureau de l’usine d’aluminium Alcan à Arvida. Puis pendant plus d’une année à l’Île-Maligne pour la même société.

À 24 ans, suite à des événements qui l’ont marqué, et après avoir bien réfléchi, il entre au postulat des Pères Blancs à Éverell, près de Québec. Après quelques mois à cet endroit, le 23 février 1946, il commence son noviciat à St-Martin, près de Montréal. À la fin de l’étape régulière de son noviciat, il est admis dans la Société en prononçant son 1er Serment le 21 février 1948. Car ses formateurs ont une bonne impression de lui. Il apprend très vite ce qu’on lui demande de faire. Il n’a pas une santé très forte, mais il a de la bonne volonté et du zèle. Comme il a des qualités marquées pour diriger des travaux, et selon son désir, on lui fait suivre un cours spécial d’imprimerie à Montréal pendant 2 ans.
En février 1951, il prononce son Serment de 3 ans. Ce fut l’occasion pour les responsables de relever quelques doutes sur son comportement. Mais il accepte bien les mises au point de ses supérieurs, et il travaille par la suite à s’améliorer. En vue de son départ prochain pour l’Afrique, on l’envoie faire un petit stage d’anglais à Franklin. Puis il revient au noviciat pour la cuisine, à Québec pour des travaux de rénovation. Et enfin en décembre 1951 il arrive au Nyassaland, le Malawi d’aujourd’hui, où il est nommé pour travailler à l’imprimerie de Likuni.

Le Frère Morin va œuvrer au Malawi environ 40 ans. Pendant plus de 30 ans, il sera dans le diocèse de Lilongwe. Il restera à l’imprimerie de Likuni comme responsable jusqu’à la fin de 1958. Il réussit bien dans ce domaine. C’est une imprimerie importante avec une trentaine d’employés. Mais son changement s’imposait, à cause d’une maladie de peau (due au plomb) qu’il avait contractée dans ce travail, et aussi à cause de petites difficultés dans l’administration.

Après quelques mois de repos, puis un service d’économe à Visanza, notre confrère commence une nouvelle carrière de constructeur. Pendant 8 ans il va résider à l’évêché de Lilongwe pour des constructions dans ce secteur. Puis un autre 8 ans comme économe-administrateur à l’École technique de Namitete. Cette école est fréquentée par 125 étudiants, futurs menuisiers et maçons. Les cours durent 2 ans. Et il assurera un autre service important, de 1978 à 1984, en étant économe et administrateur de l’entretien au grand séminaire de Zomba. Dans toutes ces responsabilités, on le considère comme un Frère très habile dans le matériel, bon économe, serviable, avec de belles manières. Il est très sensible, et est bien affecté si l’on interfère dans ses responsabilités. Il a besoin d’être encouragé. Mais il est heureux dans sa situation. En 1984 il écrit à propos de sa vie au Malawi : « J’ai bien aimé tous ces changements, ça faisait partie de la vie missionnaire… J’aime ma vocation de Frère… Frère ou Père, ce n’est pas important. Il faut faire ce que le Seigneur demande à chacun, et c’est ainsi que le Royaume se bâtit. »

Au début de 1985, on retrouve le Frère Paul dans le diocèse de Mzuzu. Il travaille comme économe, garagiste, constructeur, successivement à Katete, Nkhata Bay, et à l’évêché de Mzuzu. Il prend ses congés régulièrement et se fait suivre par les médecins régulièrement, car sa santé diminue avec le temps et, de plus, les travaux sont toujours plus exigeants. En 1990, après un congé au Canada, il retourne au Malawi pour 2 ou 3 ans, dit-il, car il pense que ce serait préférable de revenir au pays, en raison de ses difficultés personnelles. Quelques mois après son arrivée au Malawi, il écrit : « À mon retour, j’ai été nommé à l’évêché, la maison de l’évêque, pour en prendre charge. J’ai aussi la responsabilité de notre garage diocésain, ainsi que de notre menuiserie diocésaine… Pour le moment tout va assez bien et ma santé se maintient. »

Le 13 août 1993, le Frère Morin arrive au Canada pour un retour définitif. Sa santé laisse à désirer, surtout sa vue, il ne voit pratiquement plus d’un œil. Après des examens médicaux, et un séjour en famille, il prend résidence à notre maison de Lennoxville. C’est là, pendant toutes ces années, qu’il va rendre de nombreux services selon ses possibilités. En 2006 il est hospitalisé pour une opération d’une hernie, et en même temps on lui pose un stimulateur cardiaque. Et au début de mars 2007, il est encore hospitalisé. On découvre un cancer du système lymphatique, et de l’eau sur les poumons. Son état est trop critique pour une intervention. Il est décédé le 7 mars 2007 à l’âge de 85 ans. Les funérailles ont eu lieu dans notre chapelle de Lennoxville, suivies de l’inhumation au cimetière St-Antoine, dans le lot des Missionnaires d’Afrique.

C’est le Père Richard Dandenault qui a prononcé l’homélie des funérailles. En voici quelques extraits : « Si on regarde de près notre bon frère Paul, nous avons un ensemble de ce qu’on pourrait appeler le comportement profondément humain et spirituel par les petites vertus : le courage, la délicatesse, la distinction, la discrétion, la ponctualité, la simplicité… et nous avons là un ensemble vertueux qui fait les saints cachés qui ne seront ni béatifiés, ni canonisés, mais qui vivent le meilleur d’eux-mêmes en lien étroit avec la foi, l’espérance et la charité… Merci, frère Paul, de ce que tu as été… Puisses-tu continuer ton travail en tant qu’adorateur et intercesseur pour nous tous, à la place préparée pour toi dans la maison du Père. »

 





Père Claude Bourgie


1921 - - 2007

Le Père Claude Bourgie est né le 9 août 1927 dans la paroisse St-Joachim de Pointe-Claire, dans l’archidiocèse de Montréal. Il fait ses études primaires d’abord à l’École Christophe-Colomb, et à l’École St-Joachim pendant cinq ans. Puis 6 ans d’études secondaires au Collège de Montréal, et 2 ans de philosophie au Séminaire de philosophie.

Le 2 août 1948, Claude entre chez les Pères Blancs. Il commence son noviciat à St-Martin, près de Montréal. L’année suivante, on le trouve au scolasticat d’Eastview, à Ottawa. C’est là qu’il fait ses 4 années de théologie. Avant de prononcer son Serment, il a demandé à son directeur de conscience d’être retardé de 6 mois, ne voulant pas s’engager définitivement avant d’avoir consulté un religieux de sa connaissance. Ce prêtre l’a rassuré, et il a prononcé son Serment le 21 janvier 1953, et a été ordonné prêtre le 25 janvier 1953 par Mgr Maxime Tessier, évêque auxiliaire de d’Ottawa.

Ses formateurs gardent une bonne impression de lui. On le considère comme l’un des meilleurs de son cours au point de vue intellectuel. Il est cultivé, ouvert aux idées, aux livres et à la nature. On souhaiterait cependant qu’il approfondisse davantage ses recherches. Dans ses relations, il est un peu timide, fermé, susceptible, porté à l’isolement. Mais on note aussi une grande amélioration dans ses relations avec les confrères. Il est certainement un bon sujet, qui a beaucoup de ressources pour l’apostolat.

Le Père Bourgie reçoit sa nomination pour l’Ouganda. Mais avant de partir, on lui demande de faire une année d’études à l’Université Loyola de Chicago en relations ouvrières. Puis 4 mois de session en Angleterre pour se préparer à son apostolat. Il arrive enfin en Ouganda le 8 janvier 1955, pour le diocèse de Rubaga. Il est d’abord 2 ans vicaire à la paroisse de Kisubi. Puis 2 ans encore comme économe et professeur de géographie au petit séminaire de Kisubi. En janvier 1959, il est curé de Nkasongola, puis à Kasala jusqu’à son départ en congé au Canada en janvier 1962. Il prend son congé à notre maison de Lennoxville, en aidant à l’économat.

Après une grande retraite à Rome, Claude arrive de nouveau en Ouganda le 31 octobre 1962. Il est 2 ans curé à Kakindo, et pour quelques mois aumônier et supérieur à l’école technique de Kisubi. Il termine son 2e terme en mission en étant vicaire à Entebbe. En août 1968, il est de retour du Canada pour être vicaire à Buyinjabutoole, puis à Mubende jusqu’à 1973. Il demande alors de faire une autre grande retraite à Rome. Il dit lui-même qu’il a besoin de repenser ses engagements. Il est souvent tendu dans ses relations avec les autres. À certains moments il est peu communicatif, et garde tout en lui-même. Il est délicat et souffre de ce que les autres ne le sont pas assez avec lui.

Après sa grande retraite à Rome, il arrive au Canada en avril 1973. Il fait une année d’études en pastorale chez les Dominicains. Puis il demande à vivre hors communauté, en s’engageant comme curé à Ste-Julie, dans le diocèse de St-Jean-Longueil. Il se donne à cet apostolat pendant 9 ans. En 1983, il devient curé de St-Benoît de Chambly, dans le même diocèse. Après 3 ans, il demande d’être remplacé, car il se sent fatigué. C’est alors qu’il prend une année sabbatique à notre maison de Lennoxville, suivie de la session-retraite à Jérusalem en 1987. Il se sent alors prêt pour un autre séjour en Ouganda, où il sera successivement vicaire à Bukalagi, Mubende, Kasambya. En juillet 1990, il revient définitivement au Canada, après avoir été victime d’une malaria pernicieuse.

Il doit fonctionner avec une santé déficiente, avec le diabète, de l’hypertension. Il est rempli de bonne volonté et de zèle, mais cela ne suffit pas pour pouvoir tenir dans ses engagements. Après environ 2 ans de travail au secrétariat à Rome, il doit subir 4 pontages à Montréal. Puis il aidera à nos maisons de St-Hubert et de Lennoxville. De 1999 à 2003, il vit hors communauté comme aumônier des Sœurs Augustines de Roberval dans le diocèse de Chicoutimi. Puis ce sera la retraite à Lennoxville.

Claude est un confrère aux capacités énormes, et qui réussit bien dans ce qu’il fait. Mais sa santé le limite, et il vit un malaise intérieur. Il écrivait un jour, et cela montre bien toute la tension qu’il sentait en lui : « J’avoue que je n’ai pas encore trouvé comment réaliser ma vocation concrètement ; le ministère, le travail apostolique, que pourtant j’aime, ne me satisfait pas, n’a aucune apparence de fécondité, ne concourt pas à mon épanouissement ; j’ai l’impression de mener une vie inutile, de ne servir à rien, ou à pas grand chose, d’avoir les mains vides… » Et pourtant il a eu souvent une grande influence en apostolat. Un exemple, des paroissiens du Canada lui écrivaient un jour : « Vos nombreux oui d’amour aux appels de Dieu ont fait de vous un prêtre de service. Votre âme missionnaire vous anime au point d’oublier votre âge et vos problèmes de santé pour servir. Ainsi toute votre vie vous continuerez de donner la vie autour de vous par vos implications au service de Dieu. Merci pour votre beau témoignage de foi et de générosité, nous garderons un bon souvenir de votre passage chez nous. »

En 2006, se sentant diminué et proche du grand départ, il écrit aux confrères des adieux à lire après sa mort. Il demande pardon pour toutes les fautes et les omissions dans ses rapports avec eux. Il se sent coupable, et pourtant il a tellement donné.

Le 16 mars 2007, le Père Bourgie est hospitalisé d’urgence. Il a de la difficulté à respirer, il a de l’eau sur les poumons… Son état général est hypothéqué. Il meurt le 18 mars 2007, aux soins intensifs de l’hôpital de Sherbrooke. Les funérailles sont célébrées dans notre maison de Lennoxville, suivies de l’inhumation au cimetière St-Antoine, dans la partie réservée aux Missionnaires d’Afrique.

C’est le Père Jean-Marie Tardif qui a prononcé l’homélie des funérailles. En voici un extrait : « Claude a été un homme exigeant pour lui-même et aussi pour les autres. Cela en a fait un homme un peu solitaire. Ces dernières années, sa santé s’était beaucoup fragilisée. Il était bien conscient que son passage vers la vie éternelle n’allait pas tarder. Ce passage il l’a fait en communion avec la mort et la résurrection de Jésus avec qui nous entrons définitivement dans notre condition d’homme nouveau. »





Pierre Duprey
1922-2007
Évêque de Thibar, Secrétaire émérite du Conseil
pour la promotion de l’Unité des chrétiens

Notes biographiques par le P. Raphaël Deillon
lues lors de la messe de Requiem célébrée
à la maison généralice le 17 mai 2007

« Citoyens d’Athènes, en parcourant la ville, j’ai trouvé un autel portant cette inscription : « au dieu inconnu ». Or, ce que vous vénérez sans le connaître, voilà ce que moi, je viens vous annoncer… » Actes 17, 15

Si j’ai commencé par cette citation de saint Paul, c’est parce que c’est précisément à Athènes, que Mgr Duprey a voulu étudier la théologie orthodoxe pour mieux se préparer à la rencontre des autres et tout particulièrement des Églises orientales.

Mgr Duprey, novice à Maison-Carrée à Alger sera ordonné à Carthage en Tunisie en 1950. De passer d’un pays à l’autre lui a donné très tôt la vocation pour la Rencontre. C’est ainsi qu’il a été aussitôt orienté vers l’Institut Oriental à Rome où il obtient un doctorat. C’est pour mieux enseigner au séminaire grec catholique melchite de Sainte-Anne à Jérusalem qu’il est allé étudier la théologie orthodoxe à Athènes et la littérature arabe au Liban.

Mais il faut remonter plus haut pour retrouver l’origine de son ouverture aux autres. En effet, le petit Pierre est né en 1922 dans le Nord de la France, avant dernier d’une famille de onze enfants. Sa maman, consciente du rôle qui lui incombait d’ouvrir ses enfants à la culture et à la foi qu’elle avait elle-même reçue, fut tout à la fois la maman, la maîtresse d’école et la catéchiste de tous ses enfants.

Au noviciat de Maison-Carrée à Alger, le Père Blin note déjà alors que Pierre a 24 ans : « Bonne maturité de jugement, est capable de s’ouvrir à toutes sortes de choses. Vif et taquin, il est travailleur et dévoué… »

Et à Thibar, le supérieur note en 1949 : « On sent en lui un idéal élevé qu’il s’efforce de réaliser dans la joie et le recueillement ; faudra-t-il le destiner à l’enseignement de la théologie ? » Le destin était au rendez-vous : de 1956 à 1963, il sera professeur de théologie et d’histoire de l’Église au séminaire Sainte- Anne à Jérusalem, pour les étudiants catholiques arabes de tradition byzantine.

Ses supérieurs avaient aussi tracé de lui quelques traits que nous reconnaîtrons tout au long de sa vie : « Le frère Pierre Duprey a une bonne éducation ; il est un peu solennel au premier abord mais simple, franc et ouvert sur diverses questions qui peuvent se poser actuellement. Il est appliqué et soigneux dans son travail mais reste très discret et ne se livre pas si facilement. »

Ce sont ces dernières qualités de diplomates qui le lanceront à la recherche d’un rapprochement des autres expressions religieuses du monde oriental auquel il s’est personnellement préparé.

Membre de la rédaction de la revue Proche-Orient Chrétien, il fait partie, en 1961, des observateurs catholiques romains qui assistent à l’Île de Rhodes, à la première Conférence panorthodoxe où sont réunis 61 représentants de 12 Églises orthodoxes.
C’est le début pour le Père Duprey de son travail assidu pour l’unité des chrétiens.

Le dialogue commence par un regard aimant et intelligent sur l'autreEn 1962, il est invité à Rome comme théologien et interprète, auprès des observateurs orthodoxes délégués à la 1e session du concile Vatican II. Et l’année d’après, en 63, il est nommé au nouveau Secrétariat pour l’unité des chrétiens, fondé par Jean XXIII et confié au Cardinal Bea, Président, et à Mgr Willebrands, Secrétaire. Le Père Duprey est à la fois le sous-secrétaire et le chef de la section orientale.

Il participe activement aux nombreux voyages des délégations qui vont de Rome à Istanbul (Constantinople). Ce Secrétariat deviendra en 1988, le Conseil pontifical pour la promotion de l’Unité des chrétiens.

Le Père Duprey a joué un rôle central auprès du Cardinal Bea, puis du Cardinal Willebrands dans les initiatives historiques qui ont marqué cette période, telles les rencontres entre le pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras, la levée des anathèmes, la restitution des reliques de saint André et de saint Sabbas…

En janvier 1964, membre du comité de l’Institut œcuménique de recherches théologiques de Tantur, à Jérusalem, il est aux côtés de Paul VI et d’Athénagoras lors de leur rencontre historique. Leur baiser de paix restera l’icône vivante du développement que vont prendre les relations entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe.

En novembre 1979, il est à Istanbul aux côtés de Jean-Paul II lors de la visite au Patriarche Dimitrios Ier. C’est un grand moment dans sa vie donnée à l’œcuménisme.

Il est encore là quand sont signées à Rome les premières déclarations christologiques communes entre le pape et les patriarches des Églises orthodoxes, syrienne (1971, 1984) et copte (1973). Le 25 avril 1983, le Père Duprey est nommé Secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de l’Unité des chrétiens. Alors les relations œcuméniques du Père Duprey vont rapidement s’étendre aussi aux Églises d’Occident, en particulier par le dialogue officiel avec la Communion anglicane et la collaboration avec le Conseil œcuménique des Églises.
Le 6 janvier 1990, fête de l’Épiphanie du Seigneur, le Père Duprey est ordonné évêque et reçoit le titre d’évêque de Thibar, où il avait déjà brillé au scolasticat. Un clin d’œil de la Providence !

Mgr Duprey a continué à servir comme Secrétaire du Conseil pour l’Unité des chrétiens. Il a été très apprécié dans les départements de la Curie romaine et dans les différentes Églises orthodoxes avec lesquelles il était en contact jusqu’à sa retraite le 16 mars 1999.
Remplacé par Mgr Walter Kasper, futur cardinal et maintenant Président de ce Conseil, Mgr Duprey a gardé le titre de Secrétaire émérite du Conseil pour l’unité.

Depuis, il vivait une retraite discrète dans son appartement de Rome, près du Vatican où il est décédé paisiblement, entouré de l’affection et du soutien indéfectible de fidèles amis et de ses confrères missionnaires.

Le chemin vers l’Unité est grand ouvert, il continue. D’autres artisans y travaillent avec patience et assiduité, parmi lesquels d’autres Missionnaires d’Afrique. Le relais est passé. Merci Père Duprey.

Raphaël Deillon
Assistant Général

Homélie du P. Supérieur Général lors de la messe de Requiem célébrée pour Mgr Pierre Duprey à la maison généralice, le 17 mai 2007

Homélie du Cardinal Walter Kasper à la messe des funérailles de Mgr Pierre Duprey, célébrées en la basilique Saint-Pierre de Rome.

Toutes les photos et le déroulement des événements




Père Patxi Otondo

1942 - Novembre 2006 lors de la réunion des provinciaux Afrique Francophone, il était le modérateur - 2007

Dans un des contreforts des Pyrénées, à 20 km au nord de Pampelune, se trouve enclavée une vallée des plus typiques de Navarre, celle d’Anué. Au sein de cette vallée se trouve un petit village, du nom de Olagüe, qui ne figure que sur les grandes cartes. C’est dans ce village qu’est né Patxi (Francisco) le 21 novembre 1942. Ses parents Antonio y Rosario, profondément imprégnés de la terre-humus de leur environnement, lui avaient montré le chemin pour être heureux sur cette terre, celui de l’humilité. Sans connaître par cœur le psaume 131, ils priaient probablement : « Tu ne verras pas d’orgueil en mon cœur, ni d’arrogance en mon regard, Seigneur ».

Pour faire connaître la personnalité de notre confrère, une autre image bucolique du passé me vient à l’esprit. Dans son enfance, c’était tout un spectacle de contempler dans cette vallée les attelages de bœufs qui sillonnaient la terre dans une démarche calme, posée, tout en labourant profondément. Silencieux, mais persévérants, sereins et sensibles l’un à l’autre. Cette image que Patxi contemplait durant son enfance est celle qui caractérise le mieux sa personnalité et son action missionnaire.

Patxi n’avait pas 12 ans, quand il entra au séminaire diocésain de Pampelune. Nous avons peu de données du séjour de Patxi dans ce séminaire. Les chroniques nous parlent d’un confrère qui avait des dons d’infirmier et qui était un bon musicien. Ces qualités, au sens propre et figuré, devraient l’aider dans sa vie missionnaire. À cette époque-là, ce séminaire était contaminé d’un virus appelé vocation et engagement missionnaire. Fruit de cet esprit, plus de 30 séminaristes avaient quitté le séminaire pour entrer chez les Missionnaires d’Afrique. Patxi rejoint les rangs des Pères Blancs à Logroño où il termine la philosophie avant d’être admis, en 1962, au noviciat de Gap. Ensuite, il va étudier la théologie à Vals-près-Le Puy. Il prononce son Serment missionnaire le 27 juin 1966 et est ordonné prêtre à Logroño le 29 juin 1967.

Depuis lors, le Congo a été la parcelle que le Seigneur lui a demandé de labourer. Après son stage à Sola, il commence sa vie missionnaire à Lubuye et ce sera à Lubuye, près de 40 ans plus tard, qu’on découvrira sa maladie mortelle, un cancer, avant d’être rapatrié le 17 janvier 2007.

D’autres paroisses ont joui de son enthousiasme missionnaire, comme Sola, Kabalo, Kirungu, Katuba, Katoy et Kalemie. Patxi a vécu intensément avec les personnes que le Seigneur lui avait confiées. Il souffrait avec eux non seulement durant les temps de guerre, mais aussi durant les périodes d’accalmie.

En arrivant à Katuba en 1995, il écrivait ceci : « Je trouve que les gens ont un regard triste. Cela veut dire qu’ils souffrent, qu’ils n’ont pas confiance dans l’avenir. Il y a eu trop de promesses inaccomplies. Ils n’ont aucune confiance dans les leaders politiques actuels. Ensemble, nous aurons à chercher et à trouver les raisons pour lutter et pour améliorer cette situation pas du tout encourageante ».

Mais son cœur d’apôtre éclate surtout en temps de guerre : « Je souffre beaucoup quand je constate le manque de volonté politique de la communauté internationale qui connaissant cette situation de guerre et regardant la pauvreté et, plus encore, la misère engendrées par ces guerres, ne fait rien pour y remédier. Qu’est-ce qui est plus important, le contrôle du coltan ou la vie des personnes ? L’or ou les diamants vendus dans les pays riches et ‘démocrates’ qui fabriquent des armes valent plus que les 45 millions d’êtres humains qui souffrent de cette guerre ? Je ne comprends pas et je ne peux pas le comprendre. »
« Des fois, je demande à Dieu : Où es-tu ? Ne te rends-tu compte de ce qui se vit dans ce pays dominé par les mitrailleuses ? Ne vois-tu pas que ceux qui te prient n’ont rien à voir dans cette guerre ? Bien sûr, des fois, il ne répond pas, au moins directement, c’est le mystère de sa présence et de son absence. Mais il est vrai aussi que souvent on sent sa présence dans une rencontre, voyant les gens simples qui luttent pour survivre, constatant comment certains triomphent de leur propre peur et s’engagent en faveur de leurs frères.»

Patxi n’aimait pas le leadership ni l’exercice de l’autorité à un certain niveau, et pourtant c’est dans ce domaine qu’il montré qu’il avait de grandes qualités et où il a donné le meilleur de lui-même. Il n’était pas celui qui s’imposait. Il cherchait à ce que chacun assume sa propre responsabilité. Ses qualités de pacificateur et de conciliateur lui ont permis de guider ses confrères avec une grande sagesse, surtout pendant les temps de trouble et de guerre. Il cherchait à ce que chacun se réconcilie avec lui-même et qu’il se réconcilie avec les autres par la suite. Il n’a pas toujours réussi dans son effort et cela lui a valu beaucoup de nuits d’insomnie. Pour les hommes réservés et sensibles comme lui, les situations conflictuelles apportent une grande dose de résonance intérieure.

C’est pourquoi, d’abord en Espagne puis au Congo ensuite, les confrères ont été heureux de l’avoir eu comme Provincial, malgré ses réticences. En Espagne, il fut Provincial de 1988 à 1994. Pendant ce temps, il sut élaborer avec ses confrères, un projet clair dont le dénominateur commun était celui du service. C’était sa façon de concevoir l’autorité.
Pour lui faire accepter la fonction de Provincial au Congo, il avait fallu l’intervention du Supérieur Général. Finalement il accepta, mais à condition de ne faire qu’un seul mandat, de 1997 à 2000. « Ne me demandez pas un deuxième mandat », avait-il dit.

Sa capacité d’affronter et de dominer des situations conflictuelles était grande. Vraiment, nous pouvons lui attribuer la palme du leadership de la réconciliation. Durant son mandat, il a vécu des moments de grandes tensions, quand les armées du Rwanda et d’autres pays environnants ont envahi le Congo et ont spolié la région. Dans ces circonstances, il avait l’habitude de dire : « Ici pour le moment, tout est normal. Demain ? On verra ». Et d’ajouter : « Je cherche à vivre l’enseignement de la parabole du bon samaritain. Avec cette différence que pour moi, le blessé laissé au bord du chemin n’est pas un individu mais un peuple. J’essaye de ne pas faire un détour pour passer à côté. J’essaye d’être présent, solidaire avec ce peuple blessé. Avec mes paroles et mon engagement, j’essaye d’annoncer qu’il est possible de vivre l’amour du Père dans cette terre de douleur et d’espérance ».

L’an 2000, le Conseil Général avait décidé la réunification des Provinces du Congo, Rwanda et la Délégation du Burundi en une seule grande Province, l’actuelle Province d’Afrique centrale, la PAC. Il fallait un homme conciliateur capable d’écouter les autres. C’est pourquoi il fut nommé facilitateur. Deux ans durant, il n’hésita pas à parcourir l’Afrique pour retrouver les confrères originaires de ces Provinces et leur expliquer le projet, rôle qu’il accomplit d’une façon admirable.

La fin de la vie de Patxi s’est déroulée trop vite sous nos regards. Il ne nous a pas laissé le temps de lui dire au revoir. À la fin de l’année 2006, étant à Lubuye, Patxi se sent fatigué. Il marche de plus en plus mal. Rapatrié en Espagne, il demande aux docteurs l’origine de ses douleurs. Les médecins sont très clair avec lui. Il accepte le verdict avec une sérénité et se prépare à aller chez ‘Dieu qui est amour’, comme il aimait à le répéter durant sa maladie. Quelques heures avant sa mort, un confrère lui a parlé en ces termes : « Patxi, je crois que Dieu va t’appeler dans son Royaume avant moi. Quand tu y arriveras demande-lui une petite place pour moi aussi ». Il a tout simplement répondu : « D’accord, je le ferai ». Peu avant sa mort, il avait dit aux membres de sa famille et à un ami prêtre : « Tout est fini, tenez ferme, bon courage ». Puis prenant de ses mains celles de deux de ses sœurs, ils les leva vers le ciel. Tout semblait indiquer le geste eucharistique d’offrande de sa vie à Dieu. Peu après, il rentrait en agonie. Entouré de tous ses frères et sœurs et d’un confrère, Patxi est mort le 23 mars 2007.

Son petit village devint une grande cathédrale pour accueillir la foule immense de gens et amis qui, dans la joie et les pleurs venaient rendre grâce à Dieu pour la vie de Patxi. Mgr Juan José Omella, ancien étudiant père blanc, présidait la célébration. Il était entouré du Supérieur Général, en visite en Espagne, et du Père Provincial, Agustin Arteche. Les nombreux prêtres, Missionnaires d’Afrique et diocésains, plus d’un cinquantaine, ont voulu célébrer la vie de Patxi, ensemble avec sa nombreuse famille. Dans son homélie, le Père Arteche a synthétisé la vie de Patxi par une phrase que lui-même avait écrite au cours d’une Fête de Noël, par un temps de guerre : « J’espère que ma présence solidaire et amie, aide les autres à cheminer vers Dieu, l’Emmanuel, le Dieu de la Croix et de la Pâque ».

Eugenio Bacaicoa

 



PROFILES

Brother Paul Morin
(Brother Paul-Elzéar
)

1921 - - 2007


Brother Paul Morin was born on the 5th December 1921 at Héberville-Station, diocese of Chicoutimi, Québec. He was baptised the same day in the parish church, thereby demonstrating the staunch faith of his parents who raised 13 children in the faith, one of whom became a Sister of Good Counsel. As for Paul, he did his primary schooling in his village and completed secondary school in commercial studies. He then began employment. For two and a half years, he was in the laboratory and office of Alcan, the aluminium company at Arvida. He then did over a year at Île-Maligne with the same firm.

At 24, following circumstances that affected him and after long reflection, he entered the postulancy of the White Father at Éverell, near Quebec. After some months there, on the 23rd February 1946, he began his novitiate at St Martin, near Montreal. At the end of this regulatory phase of his novitiate, he was admitted to the Society by taking his First Vows on the 21st February 1948, as his formators had received a very good impression of him. He very quickly learned what he was asked to do. His health was not very strong, but he had good will and enthusiasm. As he had pronounced qualities for directing operations, and because he wanted to, he was given the chance to follow a special 2-year course in printing at Montreal. In February 1951, he took his 3-year Oath. This was the opportunity for those in charge to raise some doubts about his conduct. However, he accepted these observations pointed out by his superiors and subsequently worked to improve them. In view of his imminent departure for Africa, he was sent to do a short course in English at Franklin. He then returned to the novitiate for kitchen duties and to Quebec for house renovations. Finally, in December 1951, he arrived in Nyassaland, the Malawi of today, where he was appointed to Likuni printing press.

Brother Morin was destined to work in Malawi for about 40 years. For over 30 years, he would be in the diocese of Lilongwe. He stayed as head at Likuni printing press until the end of 1958. He was very successful in this area. It was a sizeable printing press with around thirty employees. However, he was obliged to be replaced, due to a skin condition from handling lead, contracted during work and also due to some small problems of administration.

After some months of rest, then bursar at Visanza, our confrere began a new career as a builder. For 8 years, he would live at the bishop’s residence in Lilongwe for building projects in the sector. He was then another eight years as bursar-administrator of Namitete Technical School. This School was frequented by 125 students, future carpenters and masons. The courses lasted 2 years. He also provided another important service from 1978-1984 as bursar and maintenance manager at the major seminary of Zomba.
In all his responsibilities, he was considered a very able Brother for practical matters, a good bursar, willing to be of service, with very fine manners. He was very sensitive and became distressed if anyone interfered with his responsibilities. He needed encouragement, but he was content in his circumstances. In 1984, concerning his life in Malawi, he wrote, ‘I truly liked all these changes, it formed part of my missionary life…I like my vocation of Brother…Brother or Father, it matters little. We need to do what the Lord asks of each one of us and in this way the Kingdom will be built up.’

At the start of 1985, Brother Paul was in the diocese of Mzuzu. He worked in turn as bursar, garage mechanic, builder at Katete, Nkhata Bay, and at the bishop’s residence in Mzuzu. He took his customary home leave. He consulted doctors regularly as his health weakened with time and in addition, the tasks were increasingly demanding.

In 1990, after a home leave in Canada, he returned to Malawi ‘for 2 or 3 years’, he said, as he thought it would be better to return home, due to his personal problems. A few months after his arrival in Malawi, he wrote, ‘On my return, I was appointed to the bishop’s residence to take charge of it. I am also in charge of our diocesan garage as well as our diocesan carpentry workshop. For the moment, all is well and my health is holding up.’

On the 13th August 1993, Brother Morin arrived in Canada for good. His health left a lot to be desired, particularly his sight, as he could see practically nothing with one eye. After medical tests and a stay in his family, he took up residence in our house at Lennoxville.

For all the remaining years there, he would be of great service for many things, according to his abilities. In 2006, he was hospitalised for a hernia operation and to install a heart pacemaker at the same time. He was taken to hospital again at the start of March 2007. They then discovered cancer of the lymph glands and fluid in the lungs. His condition was too critical for an operation. He passed away on the 7th March 2007 at the age of 85. His funeral took place in our chapel at Lennonxville, followed by burial in St Antoine cemetery, in the Missionaries of Africa plot.

Father Richard Dandenault did the funeral homily. Here are some extracts: ‘If we look closely at our dear Brother Paul, we have a compilation of what we could call a profoundly human and spiritual behaviour comprising the little virtues: courage, refinement, finesse, discretion, punctuality, simplicity… and there we have a virtue-filled combination that makes hidden saints, who will never be beatified or canonised, but who live out the best of themselves in close contact with faith, hope and charity. Thank you, Brother Paul for what you have been. May you continue your work as an adorer and intercessor for us all in the place prepared for you in the home of the Father.’





Father Claude Bourgie


1921 - - 2007

Father Claude Bourgie was born on the 9th August 1927 in St Joachim parish, Pointe-Claire, in the Archdiocese de Montreal. At first, he did his primary schooling at Christophe Colomb School for a year and then at St Joachim School for the other 5 years. Then followed 6 years of secondary studies at Montreal College and 2 years at the seminary of philosophy.

On the 2nd August 1948, Claude entered the White Fathers. He began his novitiate at St Martin, near Montreal. The following year he was at the Eastview Scholasticate at Ottawa. There, he did four years of theology. Before taking his Oath, he asked his spiritual director for a delay of six months, not wishing to commit himself for good before consulting a Religious he knew. This priest reassured him and he went ahead with his Oath on the 21st January 1953 and was ordained a priest on the 25th January 1953 by Bishop Auxiliary Maxime Tessier of Ottawa.

He made a good impression on his formators. Intellectually, he was ranked one of the best of his intake. He was cultivated, open to ideas, books and nature. Nonetheless, it was hoped he would deepen his research more. In his relations he was somewhat shy, withdrawn, impressionable and tended to isolate. However, a great improvement was noted in his relations with his confreres. He was certainly a good candidate and held much promise for the apostolate.

Father Bourgie received his appointment for Uganda, but before leaving he was asked to do a year of studies at Loyola University in Chicago in labour relations, followed by a four-month session in England to prepare for his apostolate. He finally arrived in Uganda on the 8th January 1955, in the diocese of Rubaga. He was firstly a curate for two years in Kisubi parish and then two more years as bursar and geography teacher at the junior seminary there. In January 1959, he was parish priest of Nkasongola, then at Kasala, until his departure on home leave to Canada in January 1962. He spent his holidays at our house in Lennoxville, helping the bursar.

After a Long Retreat in Rome, Claude arrived back in Uganda on the 31st October 1962. He was two years as parish priest at Kakindo and for some months chaplain and superior at Kisubi Technical School. He completed his second term on mission as curate at Entebbe. In August 1968, he returned from Canada to become curate at Buyinjabutoole, then Mubende, until 1973. He then asked to do another Long Retreat in Rome. He said himself that he needed to rethink his commitments. He was often tense in his relations with others. At some moments, he would be incommunicative and bottle it up in himself. He was sensitive and suffered that others were not likewise enough for him.

After his Long Retreat in Rome, he arrived in Canada in April 1973. He did a pastoral study year with the Dominicans. Then he asked to live outside community, taking on the task of parish priest of St Julie in the diocese of St Jean Longueil. He dedicated himself to this apostolate for 9 years. In 1983, he became parish priest at St Benoit de Chambly, in the same diocese. After 3 years, he asked to be replaced as he felt tired. He then took a sabbatical year at our house in Lennoxville, followed by the Jerusalem Retreat Session in 1987. He then felt ready for another stint in Uganda, where he was successively curate at Bukalagi, Mubende and Kasambya.

In July 1990, he returned for good to Canada, after becoming victim to a malignant malaria. He had to function with poor health, including diabetes and hypertension. He was full of good will and enthusiasm, but this was not enough to meet his commitments. After about two years working at the secretariat in Rome, he had to endure a quadruple bypass at Montreal. He then helped out in our houses at St-Hubert and Lennoxville. From 1999 till 2003, he lived outside community as chaplain to the Augustinian Sisters of Roberval in the diocese of Chicoutimi. Then he retired to Lennoxville.

Claude was a confrere with enormous capacities and succeeded in all he did. However, his health was debilitating and he was ill at ease within himself. One day, he wrote it down and it clearly shows all the tension he felt inside. ‘I confess I have not yet found out how to actualise my vocation in practice; ministry, apostolic work, that I nonetheless love, do not satisfy me. I have no hint of productiveness in it and these tasks do not contribute to my development; I have the impression of living a futile life, to be good for nothing, or not much, to be empty-handed…’ Nevertheless, he often exerted a great influence in the apostolate. For instance, some parishioners from Canada wrote to him one day, ‘Your many loving yeses to the call of God have made of you a priest of willing service. Your missionary soul governs you to the point of forgetting your age and your health problems in order to be of service. Thus, all your life you will continue to pass life on around you by your involvement in God’s service. Thank you for this great example of faith and generosity, we shall cherish a happy memory of your passing presence among us.’

In 2006, feeling low and nearing the time of his final departure, he wrote a farewell letter to his confreres to be read after his death. He asked forgiveness for all his faults and omissions in his relations with them. He felt guilty and yet he had given so much.

On the 16th March 2007 Father Bourgie was hospitalised in an emergency. He had difficulty breathing with fluid on the lungs. His general health was at risk. He passed away on the 18th March 2007 in the intensive care unit of Sherbrooke Hospital. The funeral took place in our house at Lennoxville, followed by burial in St Antoine’s Cemetery, in the plot reserved for Missionaries of Africa.

Father Jean-Marie Tardif preached the funeral homily. Here is an extract: ‘Claude was a man demanding for himself and for others. This made him a rather solitary person. In his final years, his health diminished considerably. He was very aware that his passing to life eternal would not be long in coming. This passing he did in communion with the death and resurrection of Jesus, with whom we shall all enter for good into our condition of humanity renewed.’

 





Pierre Duprey
1922-2007
Titular Bishop of Thibar, Secretary Emeritus
of the Council for Christian Unity

Biographical notes read
during the concelebrated Requiem Mass
at the Generalate on 17th May 2007

"Men of Athens, (…) I noticed, as I strolled round admiring your sacred monuments, that you had an altar inscribed: To An Unknown God. Well, the God whom I proclaim is in fact the one whom you already worship without knowing it." (Acts 17:23)


If I begin with this quotation from St Paul, it is precisely because Bishop Duprey chose to study Orthodox Theology at Athens the better to prepare himself for encounter with others, and in a special way, with Oriental-Rite Churches.

Bishop Duprey, a novice at Maison Carrée in Algiers, was ordained at Carthage, Tunisia, in 1950. Going from one country to another gave him very early on a vocation for Encounter. It was for this reason that he was naturally magnetised towards the Oriental Institute at Rome, where he obtained a doctorate. It was with a view to teaching better at the Greek Catholic Melkite Seminary at St. Anne’s in Jerusalem that he studied Orthodox Theology at Athens and Arabic literature in Lebanon.

However, we have to go further back to find the origin of his openness to others. Indeed, little Pierre was born in 1922 in the North of France, the second last in a family of eleven children. His mother was conscientious in the role that fell to her of introducing her children to the culture and faith that she herself had received; she was mother, schoolmistress and catechist for all her children. At the Maison Carrée novitiate in Algiers, Fr Blin even then noted that aged 24, Pierre was ‘of sound mature judgement, open-minded to all sorts of things. He is lively and likes to tease; dedicates himself to the work…’ In addition, in 1949, the Superior at Thibar noted, ‘We feel he has a high ideal that he tries to achieve in cheerfulness and contemplation; should he be assigned to teach Theology?’ Destiny thus determined his future: from 1956-1963, he would be professor of Theology and Church History at St Anne’s Seminary, Jerusalem, for Catholic Arab Byzantine-Rite students.

His superiors had also found in him some traits that all would recognise later throughout his life. ‘Brother Pierre Duprey is well-educated ; he is a bit solemn at first blush, but simple, frank and open on various topical questions. He is diligent and meticulous in his work, but remains very discreet and does not give much away…’

Dialogue  begins wiyh a loving an intelligent regard for othersThese last-mentioned diplomatic qualities would launch him into the search for rapprochement in other religious expressions in the Oriental-Rite world, for which he had personally prepared himself.
He was a member of the editorial board of the review ‘Proche Orient Chrétien’, and in 1961 was among the Roman Catholic observers on the Island of Rhodes attending the First Pan-Orthodox Conference, bringing together 61 representatives of 12 Orthodox Churches.
This was the beginning of Fr Duprey’s unstinting work for Christian Unity.

In 1962, he was invited to Rome as theologian and interpreter, on behalf of the Orthodox delegates, observers at the First Session of the Second Vatican Council. The following year, he was appointed to the new Secretariat for Christian Unity, founded by John XXIII and entrusted to Cardinal Bea, President, and Mgr Willebrands, Secretary. Father Duprey was both Under-Secretary and Head of the Oriental-rite Section. He took active part in the many journeys of the delegations that went from Rome to Istanbul (Constantinople). In 1988, this Secretariat became the Pontifical Council for Christian Unity.

Father Duprey played a central role on behalf of Cardinal Bea, and later Cardinal Willebrands, in the ‘historic initiatives’ that marked this period, such as the meetings between Pope Paul VI and Patriarch Athenagoras, the raising of the anathema and the restitution of the relics of St Andrew and Saint Sabbas…
In January 1964, as a member of the Committee of the Tantur Ecumenical Institute of Theological Research, Jerusalem, he stood by Paul VI and Athenogoras during their historic meeting. Their kiss of peace will remain the living icon of the evolution in relations between the Catholic and Orthodox Churches that lay ahead.

In November 1979, he was at Istanbul by the side of John Paul II during the visit to Patriarch Dimitrios 1st. It was a great moment for him, in a life dedicated to ecumenism. He was there again when the first joint declarations on Christology were signed between the Pope and the Patriarchs of Orthodox Churches (Syrian, 1971 & 1984, and Coptic, 1973).

On the 25th April 1983, Fr Duprey was appointed Secretary of the Pontifical Council for Christian Unity. The ecumenical relations of Fr Duprey would swiftly extend from then on to Churches in the West also, in particular in official dialogue with the Anglican Communion and collaboration with the World Council of Churches.

On the Feast of the Epiphany, 6th January 1990, Fr Duprey was ordained to the episcopacy as Titular Bishop of Thibar, where he had once shone as a scholastic, (a conspiratorial wink from Providence)? Bishop Duprey continued to serve as Secretary of the Council for Christian Unity. He was greatly appreciated in the offices of the Roman Curia and in the various Orthodox Churches, with which he remained in contact until his retirement on the 16th March 1999. Bishop, later Cardinal, Walter Kasper, now President of the Council, replaced him. Bishop Duprey retained the title of Secretary Emeritus of the Council for Unity.

Since that time, he lived a discreet retirement in his Rome apartment near the Vatican where he quietly passed away, surrounded by the affection and unfailing support of loyal friends and Missionary confreres. The pathway to unity is wide open, it goes on. Other bridge builders are at work there with patience and perseverance, among them other Missionaries of Africa. The baton has been relayed successfully. Thank you, Father Duprey.

Raphaël Deillon
Assistant General

Homily of the Superior General at the Requiem Mass for Bishop Pierre Duprey that took place at the Generalate, 17 May 2007

Homily of Cardinal Kasper Funeral Mass of Bishop Pierre Duprey




Father Patxi Otondo

1942 - Novembre 2006 lors de la réunion des provinciaux Afrique Francophone, il était le modérateur - 2007

In the foothills of the Pyrenees, 20 km north of Pamplona, there lies a landlocked valley, very typical of Navarre, called Anué. On the floor of this valley is a little village called Olagüe, which can only be found on large-scale maps. Patxi (Francisco) was born in this village on the 21st November 1942. His parents, Antonio and Rosario, deeply imbued him with the humus, the earthy soil of their environment, showing him the way to be happy on this earth by sinking his roots in humility. Without knowing it by heart, they probably prayed ‘You will see no pride in my heart, O Lord, nor arrogance in my looks.’
To understand the personality of our confrere there springs to my mind another rustic image from the past. In his childhood in this valley, it was quite a spectacle to watch the harnessed oxen ploughing deeply, furrowing the earth at a calm and steady pace. They were silent, but serenely persevering and responsive one to the other. This image of Patxi taking this in during his early days best characterises his personality and missionary activity.

He had not yet reached the age of 12 when he entered the diocesan seminary of Pamplona. We do not have much information on Patxi’s time in this seminary, the records mention our confrere as someone gifted as an infirmary attendant and a good musician. These are qualities that in a real and figurative sense would help him in his missionary life. At that time, this seminary was ‘infected’ by a virus called ‘vocation and missionary commitment’. The outcome of this prevailing spirit was that over 30 seminarians left this seminary to join the Missionaries of Africa. Patxi joined the ranks of the White Fathers at Logroño, where he completed his philosophy before being accepted for the Spiritual Year at Gap in 1962. He then went on to study theology at Vals. He took his Missionary Oath on the 27th June 1966 and was ordained a priest at Logroño on the 29th June 1967.

From then on, the Congo was to be the field the Lord asked him to plough. After his course at Sola, he began missionary life at Lubuye and it was also there that his terminal illness was discovered, before being repatriated on the 17th January 2007. Other parishes benefited from his missionary enthusiasm, such as Sola, Kabalo, Kirungu, Katuba, Katoy and Kalemie. Patxi lived very closely to the people the Lord confided to him. He suffered with them, not only during wartime, but also during the lulls. Arriving in Katuba in 1995, he wrote, ‘I find people looking sad; it means they are suffering and have no confidence in the future. There are too many broken promises; they do not trust the present political leaders. Together, we will have to seek and find reasons to combat and improve this situation, which is not at all encouraging.’

However, his apostle’s heart was particularly roasted in wartime. ‘I suffer greatly to see the lack of political will on the part of the international community aware of this situation of war, and face-to-face with the poverty, and indeed misery engendered by these wars, but do nothing to remedy them. What is more important, the control of Coltan or people’s lives? (Coltan mining in eastern areas of Congo in central Africa is controversial due to the significant environmental damage it inflicts on the region. Large areas of national parks have been mined and regions inhabited by populations of endangered eastern lowland gorillas destroyed, causing further decline of the gorilla population. Additionally, political unrest in the area means smuggling of coltan has become quite common.) Are the gold and diamonds sold in rich ‘democratic’ countries that make armaments worth more than 45 million human beings that suffer from this war? I do not understand it and neither do I wish to. Sometimes I ask God, ‘Where are you? Do you not realise what is happening in this country ruled by machine-guns? Don’t you see that those who pray to you having nothing to do with this war?’ Of course, on occasion, there is no reply, at least not directly; it is the mystery of his presence and his absence. However, it is also true that we can often feel his presence in a meeting, in seeing humble people struggling to survive, in observing how some battle against their own fears and commit themselves to the well being of their brothers.’

Patxi did not like leadership or the exercise of authority at a certain level; nevertheless, it was in this area that he showed his best qualities and where he gave the best of himself. He was not one to impose, but he expected everyone to take responsibility for himself. His qualities of pacifier and conciliator enabled him to guide his confreres with great wisdom, especially in times of strife and war. He expected everyone to be reconciled with himself and then reconcile others in consequence. He did not always succeed in his endeavours and it cost him many sleepless nights. For reserved and sensitive people like him, situations of conflict touched a sensitive inner nerve.

For this reason, firstly in Spain then in Congo, confreres were happy to have him as Provincial, in spite of his reluctance. He was Provincial in Spain from 1988-1994. During this time, he was able to structure a clear project with his confreres, where service was the common denominator. It was his concept of authority.

In order to have him accept the office of Provincial in the Congo, the Superior General had to intervene. Finally he accepted, but on condition of doing only one mandate, from 1997-2000. ‘Don’t ask me for a second mandate,’ he said. His ability to confront and overcome situations of conflict was considerable. We can justifiably attribute to him strong leadership in reconciliation. During his mandate, he lived periods of high tension when armies from Rwanda and other neighbouring countries invaded Congo and plundered the region. In these circumstances, he was used to saying, ‘Here, for the moment, everything is normal.

Tomorrow, who knows?’ He would add, ‘I try to live the teaching of the parable of the Good Samaritan; for me, the wounded person by the side of the road is not an individual, but a people. I try not to take a detour and pass by on the other side. I try to be present, and live in solidarity with this wounded people. With my words and commitment, I try to proclaim that it is possible to live the love of the Father in this land of sorrow and hope.’

In 2000, the General Council decided to unite the Provinces of Congo and Rwanda and the Delegation of Burundi into a single large Province, the present PAC. Someone able to conciliate and listen to others was required. That is why he was appointed the facilitator. For two whole years, he did not hesitate to travel throughout Africa to contact confreres originating from these Provinces and explain the project to them, a role he accomplished admirably.

The end of Patxi’s life came round too quickly for us to notice. He did not leave us time to make our farewells. At the end of 2006, at Lubuye, Patxi felt tired, he found it increasingly difficult to walk. On arrival in Spain, Patxi asked the doctors the cause of his pains. They were direct with him. He accepted the verdict with great serenity and prepared to meet the God who is love, as he liked repeating during his illness. On the day he died, a confrere spoke to him in these words, ‘Patxi, I believe God is going to call you into his kingdom before me. When you get there ask him if there is a little space for me too.’ He simply replied, ‘OK, I will.’ Shortly before his death, he told members of his family and a priest friend, ‘Everything is over. Hold fast. Be brave.’ Then, taking the hands of two of his sisters, he lifted them up heavenwards. It all seemed to suggest a Eucharist gesture of offering his life to God. A short time later, he entered into his agony. Surrounded by his brothers, sisters and a confrere, Patxi passed away on the 23rd March 2007.

His little village became a huge cathedral to welcome the massive crowds of people and friends who in bittersweet tears came to give thanks to God for the life of Patxi. Bishop Juan José Omella, former White Father student, was the main celebrant. He was flanked by Fr Gérard Chabanon, the Superior General, visiting Spain, and Fr Agustin Arteche, the Provincial. Over fifty priests, both Missionary of Africa and diocesan, gathered to celebrate his life, together with his large family. In his homily, Fr Arteche summarised the life of Patxi by a sentence that he himself had written during a Christmas in wartime. ‘I hope that my presence in solidarity and friendship will help others to progress towards God, Emmanuel, the God of the Cross and of Easter.’

Eugenio Bacaicoa