NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Lucien Zaldua

1935 - - 2009

Lucien est né de père espagnol et de mère française, à Ainhoa, village frontalier du pays basque, le 14 juin 1935. Il est le septième enfant d'une fratrie de huit dont l'aîné, Étienne, membre des Missions Étrangères de Paris, est décédé dans sa mission sur l'île de Taïwan.

À l'âge de 11 ans, Lucien devient pensionnaire et petit chanteur à la maîtrise épiscopale de Bayonne. Il y passe trois années pénibles, sous une discipline rigide, loin de la famille et soumis à des répétitions journalières pour les offices de la cathédrale.

Puis, il étudie, de 1949 à 1954, au petit séminaire d'Ustaritz, et fait deux ans de philosophie au grand séminaire de Bayonne. Appelé sous les drapeaux en 1956, au 27e bataillon de Chasseurs Alpins, il vit deux années douloureuses de la guerre d'Algérie. S'il y lie des amitiés durables, il connaît aussi des fatigues sans nombre dans les montagnes calcaires du Djurjura, au sud de la Grande Kabylie. Blessé en protégeant ses camarades, - comme en témoigne l'aumônier militaire -, il passe trois mois dans les hôpitaux de Tizi-Ouzou et d’Alger et y subit sept douloureuses interventions chirurgicales. Il gardera, sa vie durant, quelques morceaux de métal dans le corps, dont trois incrustés dans les os.

Il connaît aussi la peur : le fait que sur les 13 compagnons rendus avec lui à la vie civile, sept soient orientés vers des hôpitaux psychiatriques dit assez la dureté et l'ambiguïté de ce long conflit. Après cette dure épreuve, il entre au noviciat de Gap, en 1958. Il avoue s'y être senti infantilisé, après la dure vie du combattant. Il garde par contre un excellent souvenir de ses quatre années au scolasticat d'Eastview où, disent ses formateurs, ne ménageant pas sa peine pour les études et les divers travaux, boute-en-train, déjà un peu "broussard" dans son allure, sportif, il est très populaire malgré des manières un peu brusques : « Un peu vif, mais avec un caractère en or », notait-on. Ordonné prêtre à Bayonne, en 1963, après une session de pastorale à Mours, il part pour le Mali et y travaillera de 1963 à 2005 : 42 ans de présence sans la moindre année sabbatique.

D'abord vicaire à Karangasso, en pays minyanka, au nord du diocèse de Sikasso, il en devient le curé dès 1966, et le restera jusqu'en 1974. Puis il est, en 1975, et pour neuf ans aussi, curé de Koutiala. En 1984, le voilà de nouveau curé de Karangasso pour une période de onze ans, coupés seulement par la session retraite à Jérusalem. De 1995 à 1999, amené à construire la paroisse de Boura, il en est nommé curé. En 1999 enfin, il revient à ses premières amours : vicaire à Karan­gasso, puis curé de 2000 à 2005.

Durant ces 42 ans, il est Conseil­ler régional, puis Vicaire épiscopal pendant 16 ans pour la moitié nord du diocèse de Sikasso. Après avoir envoyé ses candidats catéchistes à l'école de Ntonimba, dans le diocèse de Bamako, il crée et dirige une école à Karangasso. Sourcier, il cherche, trouve des points d'eau et, pour aménager des puits, forme une équipe de puisatiers, leur enseignant le maniement des compresseurs et l'emploi de la dynamite pour creuser. Au départ, il n'avait pas la moindre notion de la construction. On lui doit pourtant un centre de formation pour laïcs, 24 chapelles et 12 églises. Au Vicaire général qui lui demande un jour d'abattre une chapelle qui menace ruine et d'en construire une autre, il objecte qu'il ignore tout de la maçonnerie. On lui réplique : « Vous apprendrez comme les autres ». Et dès lors, le virus l'habitera, si bien qu'un de ses vicaires disait : « Lucien n'est heureux que lorsqu'il a un mur à monter ».

Infatigable, il exerce aussi diverses responsabilités officielles : commission nationale linguistique, équipes Raoul Follereau pour les lépreux, Secours catholique, soin des tuberculeux. Il trouve encore le temps de traduire de nombreux textes en bambara et minyanka pour ses animateurs de communautés : « Une vraie usine! Il ne ménage pas sa peine », soulignait un régional. Certes, il a les défauts de ses qualités : « Il fonce, et parfois écrase. Gros travailleur, il porte parfois des jugements assez catégoriques. Missionnaire dans l'âme, profond et donné, mais pas tellement “partageant”. Un peu “boulot, boulot”, notait un autre.

Cela n'allait pas sans quelques différends avec ses supérieurs ou ses confrères. Il doit, comme tout un chacun, apprendre à pardonner et à accueillir le pardon. Un jour, il confie à Mgr Cissé que la tâche se fait un peu lourde. Celui-ci lui répond : « Que veux-tu, Lucien, je demande de faire le travail à ceux dont je suis sûr qu'ils le feront. » Proche des gens, son souci est de doter les communautés de responsables bien formés en tout domaine : catéchistes, enseignants, infirmiers, agents de développement. On le nomme d'ailleurs responsable diocésain de la formation des laïcs.

Constatant, au soir de sa vie, qu'il n'a guère bougé - trois paroisses du même diocèse - et trouvant un peu ‘débile’ d'avoir passé 29 ans dans la même mission de Karangasso, un vieux à la langue acérée lui dit : « Oui, mais encore plus débiles furent ceux qui t'y laissèrent 29 ans ». De fait, l'un ou l'autre supérieur régional déplorait cette permanence trop longue dans un même secteur.

Un document, élaboré en 1972, à l'Arbresle, avec quatre autres missionnaires, évoque l'avenir des Instituts missionnaires avec lucidité, et constate sans complaisance que les évêques et prêtres africains, les étudiants, etc., trouvent qu'est venu, pour les missionnaires, le temps de la "kénose", du service désintéressé, de l'effacement, devant l'essor des communautés locales et de leurs cadres.

En septembre 2005, après avoir soigneusement préparé la remise de la paroisse de Karangasso aux prêtres diocésains, passant les trois derniers mois en leur compagnie, appréciant, lors de la fête d'adieux organisée par son successeur malien, que tout le monde l'appelât en minyanka ou en bambara : « l'homme de la grande herbe », c'est-à-dire « le broussard », Lucien s'installe de bon cœur à Toulouse pour servir encore dans l'animation missionnaire. Malheureusement, la maladie l'y rattrape.

Il n'est pourtant pas venu dans la "Ville rose" pour se reposer et l'on voit peu de "Blancs" dans l’agenda qu’il a conservé : réunions à l'échelon diocésain, messes, confessions, émissions à Radio Lapurdi (à Ustaritz), à Radio France Bleue (en basque et en français), enregistrements pour la semaine missionnaire à Radio Présence, interviews avec des journalistes de "la Voix du midi", rencontres multiples avec prêtres, religieuses ou laïcs, participation à la "fête des Peuples" ou à la "Journée des Migrants", etc. Pratiquement, aucun jour ne reste inoccupé.

En décembre 2008, il doit tout de même s'avouer vaincu et se retire à la maison de retraite de Billère où le Seigneur rappelle à Lui ce bon et fidèle serviteur, le 21 avril 2009. Pour sa dernière Eucharistie sur terre, dans sa chambre de malade, en compagnie de l'un de ses frères et de son épouse qui fêtaient leurs noces d'or, il choisit l'évangile de l'appel des disciples : « Viens, suis-moi ! Et laissant tout, ils le suivirent ! » Il est alors prêt à tout quitter, après s'être bien battu, comme Paul que cite la première lecture (2 Tm 4, 6-8). « On ne l'entendit jamais se plaindre », dit le P. Camilo Ochandorena, dans l'homélie des obsèques.

Lucien fut inhumé à Ainhoa, dans une église comble, en présence de quelque 35 prêtres, dont 13 Pères Blancs. Dans une lettre, il tire les conclusions d'un parcours bien rempli : « J'ai été heureux au Mali. J'ai été heureux à Toulouse et je suis heureux à Billère. Je suis persuadé que les communautés chrétiennes m'ont aidé, protégé et même sauvegardé dans ma vie de prêtre missionnaire. Je les remercie et, chaque jour, mon esprit s'en va les visiter dans leurs villages. » Il y ajoute la belle prière de François Denis : « Seigneur, j'ai perdu la liberté. La maladie me touche, elle me ronge lentement. Et pourtant, j'espère. Ma confiance est en Toi. Donne-moi simplement la force. La force d'être, jusqu'au bout. La force d'aimer, jusqu'au bout, la force d'espérer et accorde-moi de te voir un jour face à face. »

Armand Duval





Père Michel Crampon
1926 - - 2009

Michel naquit le 30 octobre 1926 à Amiens, France, dans une famille de cinq enfants, profondément chrétienne. Son père est avoué près du Tribunal Civil. Une de ses sœurs deviendra Franciscaine, au Maroc, et un oncle paternel, Mgr Crampon, vicaire général du diocèse d'Amiens. Après avoir passé avec succès le baccalauréat au collège de la Providence, tenu par les Jésuites, Michel entre à Kerlois en 1945. Après son noviciat à Maison-Carrée et son service militaire à Cherchell, il étudie la théologie à Thibar, y prononce son serment missionnaire le 28 juin 1952 et est ordonné prêtre à Carthage le 5 avril 1953.

Les appréciations de ses formateurs sont parfois contrastées : on s'accorde sur ses capacités intellectuelles, on souligne son goût pour le dessin, la sculpture, mais on le trouve un peu distrait, rêveur. Si l'on ne doute pas de sa générosité, de son bon cœur, on regrette qu’il soit très exigeant pour lui-même et pour les autres, et qu’il ait du mal à entrer dans les vues d'autrui. Sa timidité dans ses relations le fait paraître distant, peu communicatif, parfois sec et brusque. Cette attitude vient du fait d'une grande sensibilité, une sensibilité « d'écorché vif », dira plus tard un de ses supérieurs. Mais il est pieux et visiblement attaché à sa vocation.

Dès Kerlois, Michel montre un vif désir de vivre en milieu musulman. On le retrouve ainsi à La Manouba, le 19 septembre 1953, pour l'étude de l'arabe littéraire et dialectal. Ce n'est pas là tâche facile et Michel y peine beaucoup : il veut pourtant arriver à parler et cherche pour cela des contacts, malgré, déjà, des maux d'estomac annonciateurs de graves complications. Nommé, après deux ans, à Beni Yenni, en Kabylie, il passe, le 12 avril 1956, à Ighil Ali et le 12 mars 1957, à Alger, puis, deux mois plus tard, au collège El Menzah, à Tunis.

À Tunis, il vit un peu en marge de la communauté. Le caractère fermé, timide et en même temps tenace qu'on avait décelé durant sa formation lui rend difficile le travail en équipe. Pourtant, travailleur acharné, il est le "Père de la Maison" des petits au collège, et il réussit très bien sur le plan éducatif et spirituel, tout en regimbant parfois contre la Direction. Une insatisfaction latente l'amène à rentrer en France pour y faire, en Sorbonne, une licence en philosophie. C'est durant ce séjour, d'octobre 1961 à la fin 1963, qu'on doit lui enlever un bon tiers de l'estomac.

Après la grande retraite à la Villa Cavalletti et un temps de convalescence à La Manouba, il retrouve le collège El Menzah et en devient le directeur le 1er janvier 1966. Cependant, après un an et demi, de nouvelles mésententes l'obligent à renoncer. Il aurait fallu peu de chose pourtant, disait son supérieur régional, pour qu'il puisse s'y épanouir et se donner à plein. Lui souffrira longtemps de ce qu'il vécut comme un "limogeage". Dès lors, la crainte de l'insuccès le rend souvent hésitant dans ses choix.

Le 2 juillet 1967, il arrive à Paris, le moral bien bas, nommé pour l'animation missionnaire. Le travail tarde à s'organiser et, après ce qu'il appellera plus tard 'son année noire', il regagne Amiens et se met au service de son diocèse d'origine. "La tourmente de mai 68 l'a-t-elle bousculé, amené à se poser des questions ?" se demandera le Père Jean-Claude Baratte dans l'homélie des obsèques. Toujours est-il que Michel reste à Amiens plus de dix ans, comme aumônier d'étudiants, curé ou professeur, mais tourné aussi vers les plus pauvres, avec ATD Quart-Monde.

Le 30 août 1979, il retrouve l'Algérie, mais cette fois au Sahara. Après un mois de retraite dans le cadre grandiose de l'Assekrem où il dit faire un réapprentissage de la prière, il enseigne à Ghardaia, jusqu'au 15 octobre 1981. Son contrat n'étant pas renouvelé, il rejoint la bibliothèque des lycéens, rue Ben Cheneb, à Alger, puis, en juillet 1982, la basilique Notre Dame d'Afrique. Il a besoin d'amitié et, tendu et nerveux, trop aveugle sur ses vraies qualités, il déprime facilement. Il a pourtant de bons contacts avec les Algériens et s'intéresse beaucoup au dialogue islamo-chrétien.

Ses problèmes récurrents de santé l'obligent à rentrer en France en 1985. Il subit d'abord l'ablation totale de l'estomac puis, trois jours plus tard, une autre intervention pour une infection du duodénum, tandis qu'une pancréatite est bien près de l'emporter. Après une dernière opération en mars, dont il sort "transformé", au dire du provincial, il envisage son retour au Maghreb. Refusant de retourner en Tunisie dont il garde un mauvais souvenir, il rejoint à Ouargla les Pères Pillet et Genel et prend sa part des ministères très variés du poste. En 1990, après la Session Retraite de Jérusalem, il s'installe à Touggourt, où il demeurera seul durant onze ans, donnant des cours dans une école, assurant la messe à deux communautés de Sœurs, fort éloignées de sa base, visitant assidûment les gens, dont quelques Arabes chrétiens. Une fois par mois, il se rend à Ouargla pour y rencontrer les confrères. À partir de 2001, il s'investit beaucoup dans l'aménagement de la maison pour l'arrivée prévue d'une communauté contemplative de quatre confrères. Celle-ci installée, ses supérieurs décident son retour définitif en France, le 1er février 2002. À vrai dire, du fait de la chaleur, d'une nourriture insuffisante, à près de 75 ans, il est exténué. Comme il renâcle malgré tout, le provincial du Maghreb lui écrit, l'engageant à accepter : "Je te sais capable du meilleur, tu l'as montré à maintes reprises."

Un de ses confrères sahariens écrit, à l'annonce de son décès : "De Michel, que j'ai connu pendant son séjour à Ouargla et à Touggourt, j'aime me rappeler qu'il était un passionné de l'Afrique, et plus spécialement de l'Algérie, ou plutôt des Algériens. C'est vraiment la rencontre de l'homme qui lui importait au point de laisser tomber le reste".

Un peu à reculons, il rejoint Mours où il compte exercer son zèle envers les pauvres, notamment avec ATD Quart-Monde. En avril 2009, on doit lui demander de ne plus conduire de voiture, étant donné sa vue déficiente. Le 14 octobre, il est victime d'une hémorragie cérébrale et, le 18, notre Père du Ciel le rappelle près de Lui. Il allait avoir 83 ans.

Jésus, qui prit parmi les Douze - et cela nous console de nos lacunes - des hommes aussi imparfaits que le publicain Lévi, le guérillero Simon et les fougueux 'Fils du tonnerre...', a aimé Michel tel qu'il était. Ce fut la conclusion de l'homélie du Père Baratte : "La vie Père Blanc nous donne des frères à aimer tels qu'ils sont. Habitué à vivre longtemps solitaire, Michel ne se confiait pas facilement : les derniers temps, il faisait pourtant visiblement effort pour prier avec sa communauté. 'Celui qui a tout quitté pour me suivre aura la vie éternelle,' disait Jésus. Seigneur, sois fidèle à ta promesse, donne en plénitude à Michel la vie éternelle, cette vie qui est la tienne !".

Armand Duval




Père Éloi Grondin

1920 - - 2009

Le Père Éloi Grondin est né le 25 octobre 1920 à Saint-Éphrem-de-Beauce dans l’archidiocèse de Québec. Il vit dans une famille chrétienne de bonne renommée, où la discipline et l’esprit de travail sont de rigueur. Il fait ses études primaires au couvent de Sainte-Famille à Saint-Éphrem, et ses études secondaires au collège de Lévis, y compris les deux années de philosophie. Intelligent, il réussit bien dans ses études, et manifeste une excellente piété.

En mars 1942, apprenant qu’il est accepté chez les Pères Blancs, Éloi écrit au supérieur du postulat d’Éverell : « Je remercie le bon Dieu qui m’a conduit jusqu’à vous comme par la main. Je suis heureux plus que je ne saurais le dire. Mon âme exalte le Seigneur parce qu’il a regardé la bassesse de son serviteur. J’espère, avec la grâce de Dieu, être à la hauteur de la tâche. Avec votre bénédiction et sous votre direction, tout va bien aller je pense. »

Après une année à ce postulat, le Père Grondin entre au noviciat St-Martin le 21 août 1943. L’année suivante, il est au scolasticat des Missionnaires d’Afrique à Eastview pour ses 4 années de théologie. Il s’adonne consciencieusement à sa formation intellectuelle et missionnaire.

Ses professeurs donnent de lui une belle appréciation à la fin de ses études : « C’est un très bon sujet, bien doué au point de vue intellectuel. Il a une volonté ferme, décidée. Il est laborieux et sait mettre de l’entrain dans le travail. Il est attaché au devoir, soumis, prêt à accepter toute besogne qu’on lui confie. Il est capable de faire des études spécialisées dans une université, et il semble plus apte à suivre des cours de droit canonique… » Il fait son serment missionnaire le 26 mai 1947, et est ordonné prêtre le 22 mai 1948 par Mgr Alexandre Vachon, archevêque d’Ottawa, dans l’église cathédrale.

Au début de septembre 1948, notre confrère arrive à Rome pour étudier le Droit canonique à l’Université grégorienne pontificale. Il demeure là 3 ans et obtient le doctorat en Droit canonique en publiant sa thèse : « Les causes de nullité du mariage entre infidèles. » Après ses études, il entre au Canada pour quelques mois. En octobre 1951, il arrive au Tanganyika, la Tanzanie actuelle. Il est d’abord nommé vicaire à Sumve dans le Vicariat apostolique de Mwanza.

Quelques mois plus tard, il est vicaire à Kilulu, puis Gula, dans la Vicariat apostolique de Maswa.
En mai 1953, on lui demande d’aller comme professeur au grand séminaire de Kipalapala dans le diocèse de Tabora. Il enseigne surtout le Droit canon, mais aussi d’autres matières comme la liturgie, l’histoire de l’Église, la pédagogie, et même un peu de dogme et de morale, pour boucher les trous, comme il dit. Il est en même temps Défenseur du lien au Tribunal ecclésiastique, et aide à solutionner des cas de mariage qu’on lui envoie. Il est donc un peu surchargé, et comme sa santé est fragile, il devient vite fatigué. Après 5 ans de ce travail, il entre se reposer au Canada en mai 1958.
Éloi demeure en repos plus d’une année. Il consulte d’abord le médecin qui lui demande d’entrer à l’hôpital de Québec pour des examens et une petite opération. Il demeure hospitalisé plus de 2 semaines. Il en ressort faible et amaigri. Le médecin lui recommande un repos complet pour quelques mois afin de lui permettre de reprendre des forces et du poids. Il se repose donc consciencieusement dans les maisons Pères Blancs, de sorte que le médecin lui permet de reprendre son travail en mission à l’automne 1959.

Après sa grande retraite à Mours, notre confrère arrive en Tanzanie à la fin de 1959. Il est nommé vicaire à Sumve dans ce qui est devenu le diocèse de Mwanza. Après 4 ans de ce travail, on l’envoie se reposer au centre de langue de Kipalapala pour quelques mois. Il devient ensuite économe de ce même centre. À la fin de 1965, il est de nouveau au Canada pour des soins médicaux. Il fait de longs séjours à l’hôpital et se repose à la procure de Québec. À la fin de janvier 1967, le médecin lui permet de reprendre son travail régulier.

Le Père Grondin arrive en Tanzanie en février 1967. Il est nommé archiviste et vicaire judiciaire pour le diocèse de Tabora. C’est une nouvelle carrière qui commence pour lui. Il accomplira ce travail avec dévouement pendant plus de 25 ans. Après quelques années, il a le projet d’organiser les archives avec des appareils munis d’un système numérique. Comme sa santé est toujours fragile, il doit travailler modérément et prendre régulièrement des congés. Il apprend aussi à se détendre.

Dans ses moments libres, son côté artistique lui permet de transformer par exemple des noix de coco en d’agréables scènes d’évangile. Il prépare aussi un très joli chapelet pour offrir au pape lors de son passage en Tanzanie. Comme il aime écrire, il publie, en 1988, une brochure intitulée : « Quatre femmes Massaï chez les Iraqw ». Il réalise ce travail à partir de notes et de lettres qu’il trouve ici et là en classant les papiers des archives. Dans ses mêmes temps libres, il s’engage aussi à soulager les souffrances des handicapés en aidant ceux et celles qui s’occupent de ces défavorisés de Tabora.

Lors de son congé en 1994, Éloi est opéré pour un anévrisme à l’œsophage. Il reste en convalescence à Lennoxville. Quelques mois plus tard, il retourne à Tabora. Ce sera pour quelques mois seulement, car sa santé ne lui permet plus de faire ce travail. De plus, il a des problèmes avec ses yeux. En août 1995, il entre définitivement au Canada. Il est nommé à notre maison de retraite de Lennoxville, car il a besoin de soins médicaux. Il va alors vivre cette nouvelle vie en prenant soin de lui et en rendant de nombreux services.

Quelques années plus tard, alors qu’on lui demande comment il vit sa retraite, il écrit : « L’exercice physique au grand air favorise la réflexion : j’ai le temps de voir et de sentir mes limites. Le contact quotidien avec d’autres confrères plus diminués me fait accepter mes propres diminutions, me rend plus compréhensif et plus charitable envers les autres.

Tout ce que je peux faire pour moi-même, je ne veux pas qu’on le fasse pour moi. Je m’astreins à la marche et au travail manuel selon mes forces, pour me garder en forme. Je crains les maladies, les handicaps qui affligent tant de mes confrères, mais je les accepte à l’avance si le bon Dieu permet que j’en sois la victime. Les jours semblent se ressembler avec les mêmes exercices, mais je considère chaque jour comme un don de Dieu, un jour de plus pour l’aimer, le servir et lui ressembler davantage. »

Avec les années, la santé du Père Grondin diminue. Il est de plus en plus anxieux à cause de ses malaises. En juillet 2009, son état devient problématique. On le conduit à l’hôpital de Sherbrooke. Il est relativement confus, perturbé, ce qui nécessite une observation sécuritaire. C’est là qu’il décède le 12 août 2009. Il est exposé à notre maison de Lennoxville, suivi des funérailles au même endroit le 22 août. Après la cérémonie, on conduit le corps au crématorium pour y être incinéré. Les cendres ont été déposées au cimetière Saint-Antoine de Lennoxville dans le lot des Missionnaires d’Afrique.

Dans son homélie des funérailles, le Père Richard Dandenault a bien fait ressortir les grandes qualités d’Éloi et surtout son esprit de foi : « L’amitié de Dieu ne défaille pas, et le Père Éloi l’a prise au sérieux tant dans la fidélité à lui-même, avec toute la discipline qu’il s’était imposée, que dans la foi à la fidélité indéfectible de Dieu qui l’accompagnait chaque jour dans le Fils Jésus. Avec lui, Jésus, il a abandonné sa vie à Dieu Abba. « Viens mon ami, a dû lui dire Abba, viens prendre la place que je t’ai réservée depuis la fondation du monde. » Nous nous en remettons maintenant, cher Père Éloi, à ton intercession. Nous sommes encore sur la route, livrés à la poussière, exposés aux contretemps de la vie et aux tempêtes. L’amitié que tu as portée et que tu portes toujours à tes proches, à tes amis d’ici et d’Afrique, à tes confrères, est toujours précieuse et active, comme il se doit. »

Lauréat Belley




Père Fabien Cloutier

1932 - - 2009

Le Père Fabien Cloutier est né le 29 août 1922 à Saint-Prosper, dans le diocèse de Trois-Rivières au Québec. Il grandit dans une famille unie, profondément chrétienne. Il restera marqué par ses racines de la campagne ; son travail sur la ferme de ses parents lui apprend à se débrouiller en tout. Il fait ses études primaires à Saint-Prosper et ses études secondaires au séminaire de Trois-Rivières, ainsi que les 2 années de philosophie. À la fin de sa dernière année de séminaire, le 12 mars 1944, il écrit au supérieur d’Éverell : « Depuis quelques années, je pense à devenir missionnaire. Après avoir bien prié et réfléchi, surtout pendant la retraite de décision du mois de janvier, j’ai pensé que je serais heureux dans votre communauté. C’est pourquoi je vous demande humblement de bien vouloir m’accepter parmi les vôtres. »

Au mois d’août 1944, Fabien arrive au postulat des Pères Blancs à Éverell. Cette année se passe bien, et les responsables notent qu’il en a bien profité. Il laisse une bonne impression. On retient surtout son esprit de dévouement et de travail. Il est accepté sans difficulté au noviciat à St-Martin, près de Montréal. L’année suivante, il entreprend ses 4 années de théologie à Eastview. C’est là qu’il prononce son serment missionnaire le 26 juin 1949, et qu’il est ordonné prêtre le 2 février 1950, dans la cathédrale d’Ottawa, par l’archevêque du diocèse, Mgr Alexandre Vachon. Il termine avec grand succès sa formation au scolasticat. On le considère comme un sujet très précieux, très bien équilibré, et d’un grand dévouement. Intelligent, il a un bon jugement, et est surtout doué d’une piété plus grande que la moyenne.

Après un repos dans sa famille, notre confrère arrive à Londres au début de septembre 1950, pour entreprendre des études en éducation. L’année suivante, il part au Nigeria. Il va d’abord à Oshogbo, dans la Préfecture apostolique d’Oyo, pour étudier la langue yoruba. Il a déjà commencé à étudier cette langue à Londres, ce qui lui permet, trois mois plus tard, de subir avec succès son premier examen de langue. Il doit interrompre cette période d’apprentissage à la fin novembre 1951, car on lui demande d’aller enseigner à l’école normale de Île-Ife. Il prendra en main la direction de cette école en mars 1952. Il accepte cette nomination avec d’excellentes dispositions, même si cela le contrarie. Il espère pouvoir poursuivre plus tard l’étude du yoruha et prendre sa part de ministère paroissial.

Après 2 ans, à sa demande, le Père Cloutier quitte la direction de l’école normale : il ne se sent pas à l’aise dans cette fonction. En septembre 1953, il est heureux d’arriver à Otan pour être vicaire, un ministère qu’il aime. Quelques mois plus tard, il va à Oyo pour le même travail. Malheureusement pour lui, en mai 1955, il doit retourner comme responsable de l’école normale : on a un besoin urgent de lui à cet endroit pour encore 2 ans. Après un congé au Canada, au début de 1958, il est nommé curé de Ijio, puis de la paroisse Saint-Pierre-et-Paul à Île-Ife. Ce ministère paroissial l’épanouit beaucoup, et il est heureux du contact direct qu’il peut avoir avec les gens. Sa grande disponibilité le pousse à accepter, au début de 1962, la direction de l’école secondaire St. John’s Grammar School de Île-Ife, toujours dans ce qui est devenu le diocèse de Oyo. Il va demeurer environ 15 ans dans cette fonction. Il collabore ainsi à développer l’enseignement secondaire par la construction de locaux et par l’organisation des écoles de ce diocèse.

En 1977, Fabien va en congé au Canada, puis fait la session retraite à Jérusalem. Au début de 1978, il retourne au Nigeria et redevient curé de la paroisse Saint-Pierre-et-Paul de Île-Ife. L’année suivante, il est nommé Régional des Missionnaires d’Afrique du Nigeria. Il remplira cette fonction durant 2 mandats de 3 ans, tout en demeurant curé à Île-Ife. Pendant toute cette période, il demeure en bon terme avec tous les confrères, et cherche toujours à mieux faire en demandant conseil. Il écrit en 1984 : « Mon rôle de Ré­gional m’amène à visiter mes 25 confrères Pères Blancs quelques fois par année. Je peux aussi les voir régulièrement dans des réunions diocésaines. Nous y étudions alors la situation de l’Église dans un pays musulman. »

En 1985, il laisse sa fonction de curé et son mandat de Régional pour devenir curé de la paroisse d’Oshogbo, toujours dans le diocèse d’Oyo. Il va demeurer environ 10 ans à cet endroit, pratiquant ce ministère qu’il aime bien. Il collabore beaucoup au développement de cette paroisse par de nombreuses constructions et par l’organisation de la pastorale. En 1994, pendant son congé au Canada, le Provincial lui demande d’accepter de travailler au Canada. Cela entre un peu dans ses projets d’avenir, car il estime que le diocèse d’Oyo a moins besoin de lui. En effet, il y a de nombreuses vocations et de nombreux prêtres issus de ce diocèse. Il ne s’y sent donc pas indispensable.

En mars 1995, Fabien entre définitivement au Canada, après avoir participé à Rome à la session des 70 ans et plus. Après quelques mois de repos dans sa famille, il accepte un mandat de 3 ans comme supérieur et animateur missionnaire à notre procure de Winnipeg. À la fin de ce mandat, on lui propose de devenir supérieur de la nouvelle communauté qui s’est ouverte, le 1er juillet 1999, au Cénacle de Pointe-du-Lac, dans le diocèse de Trois-Rivières. Il accepte de bon cœur. Il se rapproche ainsi de sa famille et va pouvoir faire du ministère dans cette région qu’il connaît bien. Lorsqu’en 2005, on dissout cette communauté, il demande de demeurer à cet endroit pour continuer son ministère. On lui permet de vivre hors communauté. Avec le temps, sa santé diminue, ainsi que ses activités. À l’été 2006, il a un accroc sérieux de santé : on découvre des tumeurs cancéreuses, ce qui nécessite des séjours à l’hôpital pour des opérations et des traitements. Cela l’ébranle profondément, lui qui n’a jamais été malade. En 2007, au cours d’une promenade, il tombe et se fracture une jambe à deux endroits. Les malheurs vont continuer jusqu’au moment de sa mort, le 2 septembre 2009, au Cénacle de Trois-Rivières. Il est exposé à l’église de Saint-Prosper, et les funérailles sont célébrées le 7 septembre à cet endroit, suivies de l’inhumation au cimetière paroissial, dans le lot familial.

Le Père Jean-Marie Béliveau a prononcé l’homélie des funérailles. Il a fait ressortir les grandes qualités de Fabien : « Il était un homme simple, affable, souriant et doux. Un homme délicat, humble, qui n’aurait pas voulu blesser quelqu’un. Il était toujours prêt à aider. Fabien était un homme de foi, un homme qui avait une vie intérieure intense. Ses épreuves de santé l’ont rapproché du Seigneur. »

À l’occasion de son décès, la famille du Père Cloutier a reçu de nombreux témoignages des anciens élèves de Fabien qui sont maintenant médecins, diplomates, professeurs, aux États-Unis, en Europe ou au Nigeria. Tous se souviennent de ce professeur et directeur qui les a si bien compris, motivés et fait grandir. Ils reconnaissent en lui celui qui s’est si bien intégré à la vie des Nigérians pour leur développement. Quels beaux témoignages !

Merci, Seigneur, de nous avoir donné Fabien. Merci pour tout le bien qu’il a fait. Qu’il reçoive la récompense du bon serviteur.

Lauréat Belley




Père Herménégilde Brisson

1921 - - 2009

Le Père Herménégilde Brisson est né le 5 août 1921 à Ste-Brigitte d’Iberville, dans le diocèse de St-Hyacinthe au Québec. Il fait ses études primaires à l’école paroissiale de Ste-Brigitte , et ses études secondaires au séminaire de St-Hyacinthe, ainsi que les 2 années de philosophie.

Selon son grand désir, et avec de bonnes références au sujet de sa famille et de sa personnalité, Herménégilde est accepté au postulat des Pères Blancs d’Éverell au mois de septembre 1942. C’est une année facile pour lui. Il réussit bien, car il est doué à tous les points de vue. Le supérieur dira à la fin de l’année qu’il est un des meilleurs de ce groupe. L’année suivante, il est au noviciat St-Martin. En septembre 1944, il commence ses 4 années de théologie au scolasticat d’Eastview. C’est là qu’il fait son serment missionnaire le 26 mai 1947. Il est ordonné prêtre le 22 mai 1948 à la cathédrale d’Ottawa par Mgr Alexandre Vachon, Archevêque d’Ottawa. Ses formateurs sont unanimes à reconnaître en lui un sujet qui a de très belles qualités et un grand idéal. On pense qu’il ira loin dans la perfection s’il veille toujours à canaliser ses forces avec sagesse, pour ne pas les épuiser inutilement. De plus, il devra continuer à vaincre sa timidité, et à être plus compréhensif envers les autres en cheminement. Comme il connaît bien l’anglais et qu’il a de grandes possibilités intellectuelles, on le propose pour continuer ses études.

Au mois de septembre 1948, le Père Brisson est en Irlande pour une année d’études universitaires en éducation. L’année suivante, il arrive en Tanzanie, dans le diocèse de Tabora. Il doit normalement apprendre la langue et aller en paroisse. Mais un professeur de l’école secondaire de Tabora est rapatrié pour cause de maladie. On demande alors au Père Brisson de le remplacer. Il va y demeurer 5 ans. On aime son amabilité, son sérieux et son dévouement. La préparation de ses cours exige de lui de gros efforts. Il est parfois plus tendu et a des troubles d’estomac, ce qui affecte sa patience et sa bonne humeur. Mais il arrive à surmonter cela. À la fin de la dernière année, il assure même l’intérim comme Principal de cette école.

En novembre 1954, notre confrère est supérieur du petit séminaire d’Itaga. Encore là, il réussit bien. En 1957, on lui demande d’entrer au Canada pour être Maître des novices à St-Martin. On lui demande un gros sacrifice, car il doit laisser l’Afrique et remplir une tâche qui n’est pas pour lui. Comme toujours, il va s’y donner de tout cœur dans un grand esprit d’obéissance. Mais très vite, il va devenir tendu et fatigué.

Voici l’appréciation qu’en fait le Père Michel Gingras, un de ses premiers novices : « Il aimait l’Afrique. Cette nomination imprévue fut pour lui un énorme sacrifice. Il se résigna par obéissance, pour jouer un rôle pour lequel il n’était pas préparé. C’était un homme timide par nature : il devait assumer une charge qui l’exposait aux yeux de tous. Pendant quatre ans, il s’est efforcé de porter sur ses épaules cette énorme responsabilité. Pendant sa quatrième année, alors qu’il avait un groupe de 40 novices, il fut écrasé par cette charge redoutable. Les rares fois où il sortait de son rôle pour redevenir lui-même, il émerveillait ses novices qui découvraient en lui un homme enthousiasmé par l’Afrique : il était transporté de joie, ses yeux devenaient brillants, il avait alors la parole facile. Cette fonction lui laissa une blessure qui mit beaucoup de temps à se cicatriser. »

À la fin de 1961, après un bon repos, Herménégilde obtient de retourner à Tabora, en vue d’un ministère paroissial. C’est son grand désir et un tournant heureux dans sa vie missionnaire. Après le stage de langue, il est nommé pour quelques mois vicaire à Itaga, en même temps que secrétaire de l’archevêque. Il est ensuite, durant presque une année, vicaire et économe à Kahama. À la fin de 1963, il est vicaire à Ussongo pour 4 ans, une paroisse qu’il aime bien et qu’il retrouvera plus tard. Pendant tout le temps de sa vie paroissiale en Afrique, notre confrère a travaillé un peu comme curé, mais surtout comme vicaire et économe.

Kahama, Singida, Tabora, Ndala, Kalima sont d’autres paroisses où il a œuvré. Il a vécu beaucoup de changements, demeurant peu de temps à certains endroits. Il était toujours disponible, oubliant sa santé fragile. De 1974 à 1976, il est au Canada pour se reposer et aider comme vicaire en paroisse. De même, de 1981 à 1983, il refait ses forces au Canada, tout en faisant de l’animation missionnaire à notre procure de Chicoutimi. Il doit continuellement tenir compte de ses limites de santé. Sans se décourager, il reprend toujours le travail avec un grand dévouement.

Dans sa vie missionnaire, il a surtout aimé son travail en paroisse en Afrique. Il écrit à ce sujet : « En paroisse, j’ai toujours été très heureux d’être avec les gens, surtout les plus pauvres. C’est une obligation que m’impose ma foi de chrétien. C’est comme baptisé que je suis au service des lépreux, des aveugles, des malades et des veuves. Ce travail pastoral répond bien aux désirs les plus profonds de mon engagement missionnaire en tant que prêtre. Au cours de ces années de ministère paroissial, j’ai senti grandir en moi une attention particulière pour les plus pauvres. »

En 1993, Herménégilde entre définitivement au Canada, car le travail en Afrique est devenu trop lourd pour lui. Il est nommé à notre maison de repos de Lennoxville. L’année suivante, il subit une opération et des traitements pour un cancer de la prostate. Par la suite, il aide au ministère et à la prédication missionnaire, tout en prenant soin de sa santé.

En 1997, il fait la session des 70 ans et plus à Rome. Dans la mesure de ses possibilités, il continue à rendre service pendant plusieurs années. Mais cela devient de plus en plus difficile. En 2007, il fait une mauvaise chute et se fracture la hanche, une fracture un peu spéciale et non opérable. Il garde le lit pendant une longue période, et on constate qu’il ne retrouvera plus l’usage de ses jambes, même pas avec un déambulateur.

Il réside au Centre hospitalier de soins de longue durée à Shermont. À la fin, les confrères qui le visitent ont de la difficulté à communiquer avec lui. Il est décédé le 1er octobre 2009 à l’âge de 88 ans. La dépouille mortelle a été exposée à notre maison de Len­noxville. Les funérailles ont été célébrées au même endroit le 3 octobre, suivies de l’inhumation au cimetière paroissial, dans le lot des Mission­naires d’Afrique.

La spiritualité du Père Brisson a été celle de l’enfance spirituelle de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Comme elle, il a suivi un chemin de pauvreté spirituelle, de confiance et d’abandon dans les difficultés. Il a été un homme de grande générosité dans les souffrances physiques et morales qu’il a rencontrées dans son apostolat. Il est devenu de plus en plus sage en apprenant à fonctionner avec une santé fragile et en respectant ses limites, parfois humiliantes. Que le Seigneur lui accorde la récompense de l’humble serviteur.

Lauréat Belley



PROFILES

Father Lucien Zaldua

1935 - - 2009

Lucien was born on the 14th June 1935 in Ainhoa, France, a border village in the Basque country. His father was Spanish and his mother French. He was the seventh of a family of eight, the eldest of whom, Étienne, was a member of the Missions Étrangères de Paris and died in his mission on the Island of Taiwan.

Aged 11, Lucien became a boarder and boy soprano of the Episcopal Choir School of Bayonne. He spent three awful years there, under strict discipline and far from his family, obliged to rehearse daily for the Cathedral Office in Choir. He then studied from 1949 till 1954 at the Junior Seminary College of Ustaritz and did two years of philosophy at Bayonne Major Seminary. Called up in 1956 to the 27th Battalion of the Chasseurs Alpins, he experienced two painful years of the war in Algeria. If he made enduring friendships there, there was also burnout from endless treks across the limestone mountains of Djurjura in the south of Grande Kabylie. Wounded protecting his comrades, - as the military chaplain testified -, he spent three months in hospital at Tizi-Ouzou and Algiers, undergoing seven painful surgical operations. Throughout his life, he had shrapnel lodged in his body, three fragments embedded in his bones. He also knew fear. The fact that out of his 13 companions who returned to civilian life, 7 were treated in psychiatric hospitals says enough about the harshness and ambiguous nature of this long conflict.

After this harrowing period, he entered the novitiate at Gap in 1958. He admitted to feeling as though treated like a baby after his hard life of combatant. By contrast, he cherished the memory of his four years of scholasticate at Eastview. Accor­ding to his professors, he did not spare himself in his studies and the various jobs to be done. He was a live wire and a little ‘rough and ready’ in his conduct. He was sporting and very popular, in spite of his rather offhand manners. ‘He is lively, but has a heart of gold’, those in charge noted.

Ordained a priest at Bayonne in 1963, he left for Mali after a pastoral session at Mours. He would work in Mali from 1963 till 2005 – 42 years of presence without the slightest time off in sabbaticals. Initially curate at Karangasso in Minyanka country, in the north of the Diocese of Sikasso, he became its parish priest from 1966 onwards until 1974.
In 1975, he became parish priest of Koutiala, also for nine years. In 1984, he became once again parish priest of Karangasso for eleven years, interrupted only by the Jerusalem Session-Retreat. From 1995-1999, led to build Bourra parish, he became its parish priest. Finally, in 1999, he returned to his first love as curate at Karangasso, then its parish priest from 2000-2005.

During these 42 years, he was Regional Counsellor, then Vicar Episcopal for 16 years for the northern half of the Diocese of Sikasso. After sending his catechist candidates to the school at Ntonimba in Bamako Archdiocese, he founded and directed a school at Karangasso. As a water diviner, he sought and found water sources and to maintain the wells, he trained a team of well-diggers teaching them how to handle compressors and use dynamite for excavating.

They also owe to him a lay training centre, 24 chapels and 12 churches. This was from someone who knew about building when he began. When the Vicar General asked him one day to demolish a chapel facing collapse and to build another, he objected that he knew nothing about building. The retort was, ‘You’ll learn like the others.’ From then on, he was gripped by the bug to the point where one of his curates said, ‘Lucien is only happy when he has a wall to build.’

Untiring, he carried out his various official duties: National Linguistic Commission, Raoul Follereau teams for leprosy, Secours Catholique (Caritas France), care of TB patients. He still found time to translate several texts into Bambara and Minyanka for his community leaders: ‘It was an absolute factory! He did not stint himself,’ underlined the Regional. Admittedly, he also had the downside of his qualities. ‘He forges ahead and sometimes crushes people. He is a heavyweight worker and at times makes very cut-and-dried judgements. He is a missionary at heart, deep and dedicated, but not much of a sharer.’ ‘He is a bit ‘all work and no play,’ said another.

This did not go without some differences with his Superiors and confreres. He had to learn to forgive and be forgiven. One day, nonetheless, he confided to Bishop Cissé that the task was becoming a bit heavy, the bishop replied, ‘What do you expect, Lucien? I ask the work of those whom I am sure can do it.’ Close to the people, his concern was to provide the communities with well-trained leaders in all areas: catechists, teachers, nurses and development workers. He was, besides, appointed as diocesan chaplain for lay apostolate preparation.

Observing in the evening of his days that he had hardly moved: three parishes in the one diocese, and finding it somewhat thoughtless to have spent 29 years in the same mission of Karangasso, a sharp-tongued senior remarked, ‘Indeed, but those who left you there for 29 years are even more thoughtless.’ It is true that one or other Superior General deplored this overlong presence in the same sector.

At Arbresle in 1972, a detailed document mentioned with clarity the future of missionary institutes and observed without complacency that African bishops, priests and students found that the time of kenosis had come for missionaries, a time of generous service, of self-effacement, confronted with the rise of local communities and their informed co-workers.

In September 2005, Lucien carefully prepared the handing on of the parish of Karangasso to diocesan priests, and spent the last three months in their company. He appreciated the farewell celebrations organised by his Malian successor, during which the people addressed him, in either Minyanka or Bam­bara, as ‘the man of the long grasses’, i.e., ‘the bushman’. Lucien cheerfully took up his residence at Toulouse to continue to serve in missionary promotion. Unfortunately, illness was to catch up with him.

He did not come to the ‘Ville Rose’ to rest and there were very few blank spaces in his diary. Instead, there were meetings at diocesan level, confessions, broadcasts on Radio Lapurdi (Ustaritz), and Radio France Bleue (Basque and French), recordings for Mission Week on Radio Présence, interviews with journalists from ‘Voix du midi’, scores of meeting with priests, Sisters and laypeople, taking part in the ‘People’s Feast’ or ‘Migrants’ Day’, etc. Practically, there was no free day.

Nevertheless, in December 2008, he had to admit defeat and took up residence in the retirement community at Billère. His final Eucharist on earth was in his sickroom, in the company of one of his brothers and his wife, celebrating their Golden Wedding. He chose the Gospel of the call of the disciples. ‘Come follow me; and leaving everything, they followed him.’ He was then ready to leave everything, ‘after fighting the good fight’, like St. Paul, from 2 Tim 4:6-8. On the 21st April 2009, the Lord called his good and faithful servant to himself.

Drawing his conclusions from a well-filled itinerary, Lucien once wrote, ‘I was happy in Mali. I was happy in Toulouse and I am happy in Billère. I am convinced that the Christian communities helped me, protected me and even safeguarded my life as a missionary priest. I thank them and every day, my soul goes out to visit them in their villages.’

He then added the fine prayer of François Denis. ‘Lord I have lost my freedom. Illness afflicts me and slowly corrodes my life. Nevertheless, I have hope. My trust is in you. Just give me strength - the strength to be, right to the end; the strength to love, right to the end, to hope and to see you one day face-to-face.’

He was laid to rest at Ainhoa, in a full church, in the presence of 35 priests, of whom 13 White Fathers.

Armand Duval





Father Michel Crampon
1926 - - 2009

Michel took his Missionary Oath on the 28th June 1952 and was ordained a priest at Carthage on the 5th April 1953.

The assessment of those in charge of his Formation is occasionally at odds. They agree on his intellectual abilities, underlining his appetite for drawing and sculpture, but they found him somewhat distracted and a dreamer. Although they did not doubt his generosity and kindness, they regret that due to his very individual character and judgements, he was demanding for himself and for others. He found it hard to see other points of view. His shyness in relationships made him appear standoffish, uncommunicative, sometimes curt and a­brupt. This attitude arose from a high sensitivity, a raw hypersensitivity, as one of his superiors put it later. However, he was pious and visibly attached to his vocation.

From Kerlois onwards, Michel showed a strong desire to live in a Muslim environment. He therefore went to the Manouba on the 19th September 1953, to study colloquial and classical Arabic. It was no easy task and Michel laboured hard at it. Nevertheless, he wanted to speak it and looked for contacts, despite, even then, stomach troubles that presaged serious complications. After two years, he was appointed to Beni Yenni, Kabylia, then to Ighil Ali on the 12th April 1956, then to Algiers on the 12th March 1957, from where, two months later, he was appointed to El Menzah College, Tunis.

At Tunis, he lived somewhat on the fringes of the community. With his strong yet timid and stubborn character, uncovered during his Formation, teamwork was hard for him. Nonetheless, he was a determined worker and was the ‘House Father’ of the little ones at the College. He succeeded very well on the education and spiritual plane, while sometimes kicking against the goad against the administration.

A latent unfulfilled attitude led him to return to France to do a licentiate in philosophy. During this period, from October 1961 till late 1963, they removed a good third of his stomach. After the Long Retreat at Villa Cavalletti and some convalescence at the Manouba, he returned to El Menzah College and became its director on the 1st January 1966. However, after a year and a half, further disagreements obliged him to resign. Nevertheless, his Regional Superior said that he was not far from full self-development and total dedication. He suffered for a long time from what he experienced as an attitude of ‘enforced dismissal’. From then on, the fear of failure often made him reluctant in his choices.

He arrived in Paris on the 2nd July 1967, with very low self-esteem; he had been appointed for missionary promotion. The work was delayed, taking time to organise. After what he would later call his ‘dark year’, he returned to Amiens and offered his services to his home diocese. ‘Did the turmoil of May 68 upset him, leading him to self-questioning?’ This was asked by Fr. Jean-Claude Baratte in his funeral homily. In any case, Michel remained at Amiens for over ten years as student chaplain, parish priest or teacher, but also turned towards the poorest of the poor with ATD Fourth World.

On the 30th August 1979, he returned to Algeria, this time to the Sahara. After a month’s retreat in the grandiose context of A­sekrem, where he claimed to relearn how to pray, he taught at Ghardaia until the 15th October 1981. As his contract was not renewed, he returned to the library of the secondary school students at Rue Ben Cheneb, A­lgiers, after which, in July 1982, he went to the Basilica of Notre Dame d'Afrique. He needed frien­dship, but was tense and nervous and, too blinkered to see his true qualities, he was easily depressed. Nevertheless, he had very good contact among Algerians and was very much interested in Islam-Christian dialogue.

His recurring health problems obliged him to return to France in 1985. He firstly had his stomach removed, then three days later another operation for an infection in the duodenum, whereas a pancreatic inflammation nearly killed him. After a final operation in March, from which he emerged ‘transformed’ in the words of the Provincial, he planned his return to the Maghreb. Refusing to return to Tunisia about which he harboured unhappy memories, he returned to Ouargla and Fathers Pillet and Genel, to play his part in the very varied ministries of the post. In 1990, after the Jerusalem Session-Retreat, he established himself at Touggourt, where he remained alone for eleven years, giving classes in a school and providing Mass to two communities of Sisters who lived far from his base.

He faithfully visited the people, among whom were some Christian Arabs. He went to Ouargla once a month to visit the confreres there. From 2001, he spent a lot of time in re-arranging the house for the projected arrival of a contemplative community of four confreres. Once this was set up on the 1st February 2002, his superiors decided to send him back home to France for good. To tell the truth, due to the heat and poor nourishment, aged almost 75, he was worn out. Even so, he was reluctant. The Provincial of the Maghreb therefore wrote encouraging him to agree, ‘I know you can do better, you have shown it on countless occasions.’

On learning of his death, one of his Saharan confreres wrote, ‘I knew Michel when he was at Ouargla and Touggourt. I like to remember that he was passionate for Africa and more particularly for Algeria, or rather the Algerians. For him, he forsook all else for the good of meeting with others.

Somewhat hesitantly, he thus went to Mours where he could exercise his apostolic enthusiasm for the poor, notably with ATD Fourth World. In April 2009, he was struck down by a cerebral haemorrhage and on the 18th, his Heavenly Father called him to Himself. He was almost 83.

Jesus, who included among the Twelve - consoling us in our shortcomings – men as imperfect as Levi the tax-collector, Simon the guerrilla and the tempestuous Sons of Thunder, loved Michel as he was. This was the conclusion of Fr. Bratte’s homily. ‘White Father life gives us brothers to love just as they are. Used to a long solitary life, Michel did not share with others easily. Lately though, he made a tangible effort to pray with his community. Jesus said, ‘Whoever leaves everything to follow me will have eternal life.’ Lord, be faithful to your promise and grant life in all its fullness to Michel, life that comes from you alone!’

Armand Duval




Father Éloi Grondin

1920 - - 2009

Father Éloi Grondin was born on the 25th October 1920 at Saint-Éphrem-de-Beauce, Quebec Archdioce­se. He was brought up in a Christian family of high repute, where discipline and diligence were expected behaviour. He did his primary schooling in the convent of the Sainte-Famille at Saint-Éphrem, and his secondary studies at Lévis College, including two years of philosophy. Due to his sound intelligence, he succeeded in his studies with ease and showed faultless piety.

In March 1942, when he learned of his acceptance by the White Fathers, Éloi wrote to the Everell Postulancy superior: ‘I thank the Good Lord for having led me by the hand to you. I am overjoyed more than I can say. My soul glorifies the Lord for he has looked on his lowly servant… I hope by the grace of God to be up to the task and with your blessing and direction, I believe everything will go well…’

After a year of this postulancy, on the 21st August 1943, Father Grondin entered the St Martin Novitiate near Montreal. The following year he went to the Missionaries of Africa at Eastview for his four years of theology. There, he dedicated himself conscientiously to his intellectual and missionary disciplines. His professors gave a very positive assessment of him at the end of his studies: ‘[Éloi] is a very good prospect, intellectually gifted. He has a strong, decisive will.

He is diligent and knows how to energise his work. He is a man of duty, amenable and ready to take on any task entrusted to him. He is capable of specialised studies at university, and would seem suited to follow a course of Canon Law…’ He took his Missionary Oath on the 26th May 1947 and was ordained a priest at the cathedral on the 22nd May 1948 by Archbishop Alexandre Vachon of Ottawa.

In early September 1948, Éloi arrived in Rome to study Canon Law at the Pontifical Gregorian University. He remained there for three years and qualified with a Doctorate in Canon Law. His thesis was published as ‘The Causes of Nullity in Marriage between non-Christians.’ After his studies, he returned to Canada for a few months and in October 1951 he arrived in Tanganyika, today’s Tanzania. He was first sent as curate to Sumve, in the Vicariate Apostolic of Mwanza. Some months later, he became curate at Kilulu, then Gula in the Vicariate of Maswa.

In May 1953, he was asked to go as professor at Kipalapala Major Seminary, Diocese of Tabora. He taught primarily Canon Law, but also other subjects such as Liturgy, Church History, Pedagogy and even a little Dogma or Moral to fill in the gaps, as he said. He was also Defensor Vinculis at the ecclesiastical tribunal and helped to solve the marriage cases he was sent. He was thus somewhat overstressed and since his health was not that strong, he soon became fatigued. After 5 years at this task, in May 1958, he returned to Canada for a rest.

Éloi would remain resting for over a year. Firstly, he consulted the doctor who required him to be admitted to hospital at Quebec for tests and a small operation. He remained in hospital for over two weeks. He came out weakened and thin. The doctor recommended a few months’ complete rest to regain his strength and some weight. He therefore dutifully took his rest in White Father houses, so that the doctor could allow him to resume his work on the Mission in autumn 1959.

After his Long Retreat at Mours, Éloi arrived back in Tanzania in late 1959. He was appointed curate at Sumve, in what is now Mwanza Archdiocese. After 4 years of this work, he was sent to rest for a few months at the Kipalapala Language Centre and then he became bursar at this same Centre. At the end of 1965, he was back again in Canada for medical treatment. He spent some long periods in hospital and rested up at the Quebec Procure. At the end of January 1967, the doctor allowed him to resume his normal activities.

Father Grondin arrived in Tanzania in February 1967. He was appointed Archivist and Vicar Judiciary for the Diocese of Tabora. This was a new career beginning for him. He carried out this task devotedly for over 25 years. After a few years, he had the idea of organising these archives with a numerical system apparatus. Since his health was still delicate, he had to work moderately and take regular time off. In addition, he also had to learn to relax. In his free time, his artistic side enabled him to transform coconuts into pleasing Gospel scenes. He also prepared a very pretty rosary to offer the Pope on his visit to Tanzania. Since he also enjoyed writing, he published a pamphlet in 1988 entitled, ‘Four Massai women among the Iraqw.’ He created this opus from notes and letters he found here and there when filing papers in the archives. In his free time, he was also involved in relieving the suffering of people with disabilities, helping those men and women who looked after these underprivileged in Tabora.

During his home leave in 1994, Éloi was operated on for an aneurysm in the gullet. He convalesced at Lennoxville. Some months later, he returned to Tabora. This would be only for a few months, as his health could no longer stand the pace of work. Moreover, he had eye trouble.

In 1995, he returned to Canada for good. He was appointed to the Lennoxville retirement community since he needed medical treatment. He would therefore live this new lifestyle in taking care of himself and being ready for service according to his possibilities. Some years later, when he was asked how his retirement was going, he wrote, ‘Physical exercise in the fresh air promotes reflection; there is time to see and feel one’s limitations.

Daily contact with other confreres, who are less able, helps in accepting one’s own shortcomings, making for more comprehension and charity for others. Anything I can do for myself I do not want someone else to do for me. I force myself to walk and do manual work, within my limits, to keep me on form. I dread the illnesses and handicaps that afflict my confreres, but I accept them in advance if the Good Lord were to require me to be their victim. One day is like another with the same exercises, but I consider every day as a gift of God; another day to love, serve and become more like him.’

Father Grondin’s health declined as the years increased. He became more fretful because of his illnesses. In July 2009, his condition became critical. He was taken to Sherbrooke Hospital, as he was rather confused and perturbed, requiring a cautionary observation. He passed away there on the 12th August 2009. His coffin was laid in state at our house in Lennoxville, followed by the funeral at the same place on the 22nd August. After the ceremony, we accompanied the body to the crematorium. Éloi’s ashes were laid in the Missionaries of Africa plot in the cemetery of Saint-Antoine, Lennox­ville.

In his funeral homily, Father Richard Dandenault aptly highlighted Éloi’s principal qualities, among them his spirit of faith. ‘God’s friendship never fails and Father Éloi took this as seriously in his fidelity to himself with all his self-imposed discipline, as in his faith in the unfailing faithfulness of God who accompanied him every day in his Son Jesus. With Jesus, he surrendered his life to his God, Abba. ‘Come on, pal,’ his Abba must have said, ‘Come and take the seat reserved for you from the foundation of the world.’ We recommend ourselves to you, now, dear Father Éloi, to your intercession. We are still on the way, vulnerable to the dust and exposed to the setbacks of life and its storms. The friendship you brought and continue to bring to your dear ones and friends here and in Africa, as well as to your confreres, is still highly prized and effective, as it should be…’

Lauréat Belley




Father Fabien Cloutier

1932 - - 2009

Father Fabien Cloutier was born on the 29th August 1922 at Saint-Prosper, in the diocese of Trois-Rivières, Quebec. He grew up in a close-knit deeply Christian family. He would remain close to his country-bred roots; his work on the family farm taught him to stand on his own two feet in everything. He did his primary schooling at Saint-Prosper and his secondary school at the seminary of Trois-Rivières, including his two years of philosophy. At the end of his last year in seminary, on the 12th March 1944, he wrote to the Superior at Everell, ‘I have been thinking for some years of becoming a missionary. After due prayer and reflection, especially after the discernment retreat in January, I believe I would be happy in your community. Therefore, I humbly ask you to accept me into yours.’

In August 1944, Fabien arrived at the White Fathers’ Postulancy at Everell. He spent this year well and those in charge noted that he had greatly benefited from it. He left a good impression. He was especially noted for his diligence. He was readily accepted to the novitiate at St-Martin, near Montreal. The following year, he undertook his four years of theology at Eastview. He took his Missionary Oath there on the 26th June 1949 and was ordained a priest in Ottawa Cathedral by Archbishop Alexandre Vachon on the 2nd February 1950. He completed with flying colours his Formation at the scholasticate. He was considered a very precious commodity, very well balanced and with great dedication. He was intelligent, exercised good judgement and, in particular, was endowed with above-average piety.

After a period of rest at home, Fabien arrived in London in early September 1950 to begin studies in education. The following year, he left for Nigeria. He first went to Oshogbo, in the Prefecture Apos­tolic of Oyo, in order to learn Yoruba. He had already begun to study this language in London, which meant that three months later, he was able to pass his first language exam. He had to suspend this period of language learning at the end of November 1951, as he was asked to teach at the Teacher Training College of Ile-Ife. He became head of this College in March 1952. He agreed to this appointment with an excellent attitude, even if it annoyed him somewhat. He hoped to pursue Yoruba later and take part in parish ministry.

After two years, and at his request, Father Cloutier resigned as Head of the Training College, where he felt ill-at-ease in his role. In September 1953, he was happy to arrive at Otan to become a curate, a ministry he enjoyed. Some months later, he went to Oyo for the same task. Unfortunately for him, in May 1955, he had to return to resume as Head of the Training College: there was an urgent need for him at this posting for two more years. After home leave in Canada at the start of 1958, he was appointed parish priest of Ijio, then at Sts Peter and Paul Parish at Ile-Ife. Parish ministry made him shine and he was happy to be in direct contact with the people. His willingness to be of service compelled him to accept the headship at St. John’s Grammar School, the secondary school of Ile-Ife, still within what became the diocese of Oyo. He would be about fifteen years in this office. He thus collaborated in developing secondary education in the building of premises and by the organisation of diocesan schools.

In 1977, Fabien went on home leave to Canada, then did the Jeru­salem Retreat-Session. At the start of 1978, he returned to Nigeria and resumed as parish priest of Sts Peter and Paul Parish at Ile-Ife. The following year, he was appointed Regional of the Missionaries of Africa for Nigeria. He fulfilled his mandate of two periods of three years, while parish priest at Ile-Ife. For the whole of this period, he remained on good terms with all the confreres and always tried to improve by asking advice. In 1984, he wrote, ‘My role as Regional leads me to visit my 25 White Father confreres several times a year. I also see them regularly in diocesan meetings. We then examine the situation of the Church in a ‘Muslim’ country.’

In 1985, he gave up his duties as parish priest and his mandate as Regional to become parish priest of Oshogbo, still in the diocese of Oyo. He would remain there for about 10 years, exercising the ministry he loved so much. He worked a lot at development in this parish through much building and the organisation of pastoral activity. In 1994, during his home leave in Canada, the Provincial asked him to accept to work in Canada. It coincided with his future plans; he had the impression the diocese of Oyo had less need of him. Indeed, there were many vocations and priests from this diocese. He did not therefore feel he was indispensable.

In March 1995, Fabien returned to Canada for good after taking part in the over-70s Session in Rome. After a few months holiday in his family, he accepted a 3-year mandate as Superior and missionary promoter at our Winnipeg Procure. At the end of this mandate, he was proposed as Superior of the new community, opened on the 1st July 1999, at the Cenacle at Pointe-du-Lac, in the diocese of Trois-Rivières. He willingly agreed. He thus moved nearer to his family and was able to exercise his ministry in the region he knew so well.

In 2005, when the community was dissolved, he asked to remain in the area to continue his ministry. He was therefore allowed to live outside community. Over time, his health diminished as well as his activities. In the summer of 2006, he had a serious health setback: he was diagnosed with cancerous tumours, which would require time in hospital for operations and treatment. This shook him to the core, as he had never been ill. In 2007, during a walk, he fell and fractured his leg in two places. Misfortune would dog him until his death on the 2nd September 2009 at the Cenacle at Trois-Rivières. His coffin lay in state at the church of Saint-Prosper; the funeral took place on the 7th September at the same place, followed by burial in the parish cemetery, in the family plot.

Father Jean-Marie Béliveau gave the funeral homily. He brought out Fabien’s great qualities: ‘He was an uncomplicated, affable, smiling and gentle person. A sensitive and humble man, he would not have harmed a fly. He was always ready to help. Fabien was a man of faith, who nurtured an intense interior life. His health problems only brought him closer to the Lord.’

At the time of his death, Father Cloutier’s family received many tributes from his former pupils who are now doctors, diplomats and professors in the United States and Europe, as well as Nigeria. All of them remember their professor and headmaster as one who always understood them correctly, motivated them and strove to encourage them to grow. In him, they acknowledged someone who had integrated properly into Nigerian life for their development. This was high praise indeed!

Thank you, Lord for having given us Fabien. Thank you for all the good he did. May he receive the reward of the good and humble servant and enter into the joy of his Lord.

Lauréat Belley




Father Herménégilde Brisson

1921 - - 2009

Fr Herménégilde Brisson was born on the 5th August 1921 at St. Brigitte d’Iber­ville, in the diocese of St. Hyacinthe, Quebec. He did his primary schooling at St. Brigitte parish school and his secondary studies, including two years of philosophy, at St. Hyacinthe Seminary.

In line with his greatest wish and with glowing references concerning his family and his personality, Herménégilde was admitted to the White Fathers Postulancy at Éverell, beginning in September 1942. It was an undemanding year for him. He succeeded easily as he was gifted from all points of view. At the end of the year, the Superior was able to say that he was among the best of the group. He went to the St. Martin Novitiate the following year. In September 1944, he began his four years of theology at Eastview Scholasticate. It was there he took his Missionary Oath on the 26th May 1947. He was ordained to the priesthood on the 22nd May 1948 at Ottawa Cathedral by Archbishop Alexandre Vachon of Quebec. Those in charge of his Formation were unanimous in recognising in him an excellent prospect with very good qualities and a grand ideal. But he would have to continue to work on his shyness and be more understanding towards others on the way. Since he knew English well and had good intellectual potential, he was proposed for further studies.

In September 1948 Fr Brisson went to Ireland for a year’s study of education. The following year he arrived in Tabora Diocese, Tanzania, where he had been appointed. Normally, he would have learned the language and gone into a parish. Instead, a teacher at the secondary school at Tabora had to go home because of illness. Therefore, Father Brisson was asked to replace him. He remained there for five years. He was liked for his friendliness, his serious approach and his dedication. However, these courses demanded extra effort for preparation. He was sometimes stressed and had stomach trouble, which affected his patience and good mood. However, he managed to get over this and even at the end of the last year he became the interim Principal of the school.

In November 1954, Fr Brisson became Superior of Itaga Junior Seminary. Once again, he succeeded easily. However, in 1957, he was suddenly requested to return to Canada as Novice Master to replace Fr Mondor, leaving for Rome. It was a lot to ask him, as he would have to leave Africa and fulfil a task that was not for him. As ever, he would give himself heart and soul in a spirit of obedience. However, he very soon became stressed and tired out.

This is the appreciation that Fr Michel Gingras, one of his first novices gave of him. ‘He loved Africa. This unforeseen appointment was an enormous sacrifice for him. He was resigned to it out of obedience, ultimately to play a role for which he was not made or reasonably prepared. He was shy by nature. He had to take on a responsibility that put him in the public eye. For four years, he tried to shoulder this enormous responsibility. During his fourth year, when he had a group of forty novices, he was crushed by this onerous burden. On the rare occasion he stepped out of role to become himself once again, his novices were amazed in seeing in him a man full of enthusiasm for Africa. He was overjoyed, his eyes shone and he spoke easily. The novices then realised they were seeing a man who was hiding himself. The office of Novice Master left him with a wound that took a long time to heal.’

At the end of 1961, after a good rest, Herménégilde received permission to return to Tabora; moreover, he would go to the language centre in view of parish ministry. It was his greatest wish and a happy turning point in his missionary life. After the language course, he was appointed for a few months as curate at Itaga, at the same time becoming secretary to the Archbishop. He was then almost a year as curate and bursar at Kahama.

At the end of 1963, he was curate at Ussongo for four years, a parish he loved and would return to later. Throughout his time in parish work in Africa, Fr Brisson worked a little as parish priest, but above all as curate and bursar. Kahama, Singida, Tabora, Ndala and Kalima were the parishes in which he worked. He experienced many moves, remaining only a short time in certain places. He was always willing to be of service, forgetting his fragile health. From 1974 till 1976, he was in Canada resting, and helping as a curate in a parish. Likewise, from 1981 till 1983, he recuperated his strength in Canada while doing missionary promotion at our Procure at Chicoutimi. This proved he had to continually function as much as his health would allow. He always took up his work again with great dedication, refusing to be disheartened.

He loved his parish work in Africa more than anything. On this subject, he wrote, ‘I loved my work in the parish. I was always very happy to be among the people, especially the poorest. It is an obligation imposed by my Christian faith. As a baptised person, I am at the service of those afflicted with leprosy, blindness, sickness or widowhood. Parish work responds well to the deepest wish of my missionary commitment as a priest. In the course of these years of parish ministry, I felt an ever-increasing attentiveness to the poorest of the poor.’

In 1993, Herménégilde returned for good to Canada, since his work in Africa had become too much for him. He was appointed to our retirement community at Lennoxville. The following year, he underwent an operation and a series of treatments for prostate cancer. Afterwards, he helped in ministry and missionary appeals, while looking after his health.

In 1997, he attended the over-70s session at Rome. Insofar as he was able, he continued to be of service for several years. However, it became increasingly difficult. In 2007, he took a bad fall and broke his hip. It was a rare fracture and inoperable. He was bedridden for a long time and it was reckoned he would not recover the use of his legs, even with a Zimmer frame. He resided at the Shermont Hospital Centre for long-term care. At the end, confreres who visited him had problems communicating with him. He passed away on the 1st October 2009 at the age of 88. His coffin was laid in state at our house in Lennoxville. The funeral took place at the same place on the 3rd October followed by burial at the parish cemetery in the plot reserved for Missionaries of Africa.

We could say that Father Brisson’s spirituality was that of the spiritual childhood of Saint Therese of the Child Jesus. Like her, he followed a path of spiritual poverty, trust and abandonment in time of difficulty. He was a man of great generosity in physical and spiritual trials that he encountered in his apostolate. He grew wiser in learning to operate with fragile health and in taking account of his sometimes humiliating limitations. May the Lord grant him the reward of the humble servant.

Lauréat Belley