NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Clément Kaisin

1920 - - 2009

Clément est né le 5 avril 1920 à Arija (Burgos, Espagne), où son père avait été envoyé comme chef de fabrication par les Glaceries de Saint-Gobain. Quelques années plus tard, nous retrouvons la famille à Thourotte (près de Beauvais, Oise), où Clément fait son école primaire. Il fait ses études secondaires à Floreffe, petit séminaire du diocèse de Namur, car ses parents, revenus en Belgique, se sont fixés à Jemeppe-sur-Sambre.

Clément entre chez les Pères Blancs à Glimes en septembre 1937. Suivent le noviciat à Varsenare (1939-1940) et les études de théologie au scolasticat de Heverlee. Il prononce son serment missionnaire le 25 avril 1943 et est ordonné prêtre par Mgr Carton de Wiart le 10 avril 1944. Sa première nomination est Thy-le-Château, « professeur des petits cours » comme il l’écrit lui-même. C’est là qu’il recevra sa nomination pour le Rwanda.

Le 19 janvier 1946, Clément s’envole pour le Rwanda. En février, nous le trouvons comme économe à Kiziguru et en novembre, dans la même fonction, à Nyarubuye. C’est dans cette église paroissiale qu'il réalise ses premières peintures murales au-dessus des autels latéraux.

Les nominations se succèdent : en août 1947, il est directeur des écoles à Nyundo, en janvier 1948, supérieur à Astrida (maintenant Butare), en novembre de la même année, professeur au petit séminaire de Kabgayi, et en mai 1951, directeur de l’école des Moniteurs à Zaza. En mai 1953, il est nommé professeur au grand séminaire de Nyakibanda, où il enseignera pendant 4 années la théologie fondamentale et le Nouveau Testament.
C’est là qu’il peint une magnifique fresque (voir ci-haut) qui orne encore le chœur de la chapelle du grand séminaire. Notre confrère n’était pas un broussard, mais un homme cultivé qui a mis ses talents intellectuels et ses goûts artistiques au service de la formation des prêtres.

Il a travaillé pendant deux années complètes à cette fresque grandiose de Nyakibanda. En maniant ses pinceaux, il a eu le temps de réfléchir, de méditer, de prier. L’Église africaine est bien présente dans ce grand tableau qu’il a peint. On y voit saint Cyprien, l’Africain du Nord, évêque de Carthage, saint Charles Lwanga, des martyrs de l’Ouganda, saint Augustin, le berbère, évêque d’Hi­pone et grand penseur, des saints missionnaires comme François Xavier, Pierre Claver qui délivre des esclaves noirs, et sainte Thérèse de Lisieux.

En dessous du cardinal Lavigerie se trouvent des représentants de notre Société et de l'Église locale. Au centre, le Christ en croix, source de vie, et, au pied de la croix, Marie, sa Mère et notre Mère. Un détail bien parlant est que saint Augustin porte deux manuscrits sur lesquels on peut lire les paroles “Noverim me, noverim te”, “Fais que je me connaisse, fais que je te connaisse” : tout un programme de vie, mais pas étonnant de la part d’un artiste peintre qui est à la fois professeur de philosophie et de théologie.

En avril 1957, Clément quitte définitivement le Rwanda. Il est nommé en Belgique, “en théorie, comme secrétaire du Provincial”, écrit-il, « en réalité, pour prendre soin des Africains venus à Bruxelles pour l’exposition mondiale de 1958 ». En juin 1958, il retourne à Thy-le-Château comme professeur de philosophie, jusqu’en 1965. En 1960, il fait sa grande retraite à Clamart (Seine) avec le Père Laplace, jésuite.

Du mois d’août 1965 jusqu’au mois d’avril 1967, Clément est en Tunisie. Sa santé est plutôt fragile et cela le préoccupe. Il est vicaire de la Marsa, un secteur de la paroisse de Carthage, et aumônier des Soeurs de Sion. Il a de sérieuses difficultés à s’y adapter. Il est sans doute heureux d’être rappelé en Belgique. Début mai, il rejoint la communauté de Namur - La Plante et est nommé “rédacteur en second et documentaliste à la revue Vivante Afrique, devenue Vivant Univers en 1969”.

En août 1990, Clément s’installe chez les Petites Soeurs des Pauvres, au home Saint Joseph de la rue Ernotte à Namur. Il y est heureux, entouré d’attentions et de soins, dont sa santé fragile a toujours eu besoin. Il écoute de la musique classique et regarde les tableaux de ses peintres préférés, occupations dont son âme d’artiste ne se lasse pas !

Il est décédé paisiblement le soir du 13 novembre 2009, à l’hôpital Sainte Élisabeth à Namur. La messe concélébrée des funérailles a eu lieu le mercredi 18 novembre, dans la chapelle des Petites Soeurs des Pauvres au « home Saint Joseph ». Dans son homélie, notre confrère Manu Quertemont, qui a connu Clément comme professeur à Thy-le-Château, a exprimé notre gratitude pour sa vie et pour son œuvre missionnaire. Son corps a ensuite été transféré à notre cimetière de Varsenare.

Dries Fransen





Père Jacques Durant
1925 - - 2009

Jacques est né à Braine-l’Alleud, le 18 janvier 1925. Après ses études secondaires à l’Athénée Royal de Bruxelles, il entre chez les Pères Blancs à Thy-le-Château en septembre 1942. Il fait son noviciat à Varsenare et la théologie à Heverlee, où il prononce son serment missionnaire le 16 avril 1949 et est ordonné prêtre le 22 juillet 1949. De 1949 à 1951, il fait des études à Louvain et est en même temps économe de la maison.

Déjà durant sa formation, les ennuis de santé se succédaient (asthme, problèmes intestinaux, insuffisance cardiaque, etc.), au point que ses formateurs se posaient la question de son avenir missionnaire. Nommé au Burundi, le “milicien-missionnaire R.P. Durant Jacques” est refusé par le Ministère des Colonies pour le service en Afrique belge.

En 1951, Jacques reste pendant une année à Thy-le-Château comme professeur des vocations tardives. En 1952, il est nommé à Namur, au service de ‘Grands Lacs’. En octobre 1953, il est nom­mé à Rome, à la Maison généralice, où il deviendra un des grands spécialistes des origines de notre So­ciété et de la vie de notre fondateur.

Tout le monde se rappelle les sept petits fascicules intitulés “Mgr Lavigerie. Origines de la Société”, qui contiennent les exposés qu’il a donné des années durant à nos étudiants de l’Année spirituelle. Suivit un grand volume polycopié, avec le sous-titre : “L’apostolat, la Société, les missionnaires, caractères essentiels”.

En septembre 1978, Jacques est nommé à Strasbourg, où il partage la vie de nos candidats. Trois ans plus tard, il s’installe à Mours, où il continuera ses recherches historiques et s’occupera de la bibliothèque. Il continuera également ses conférences au noviciat et ailleurs, que les jeunes et les plus âgés écoutent avec grand intérêt.

En avril 2004, il prend sa retraite à Billère, mais deux ans plus tard, en mai 2006, il retourne dans sa Province d’origine. Il s’installe au château de Varsenare, où, polyglotte, il s’adapte avec aisance. Il meurt à l’hôpital à Bruges le 18 octobre 2009. La messe communautaire des funérailles est célébrée à Varsenare le 24 octobre, suivie de l’inhumation dans notre cimetière.

Pour résumer la vie de Jacques, nous ne pouvons mieux faire que de lire ce qui est inscrit sur son image-souvenir : La vie missionnaire de Jacques ne s’est pas déroulée selon le schéma classique du Père Blanc moyen. Il n’a jamais travaillé en Afrique, mais il connaissait sur le bout des doigts les diocèses, anciennement les vicariats, où nous avons travaillé.

Il n’a jamais été supérieur d’une communauté, mais il connaissait à merveille l’histoire des Conseils généraux et des Chapitres successifs. Il a passé la majeure partie de sa vie dans les archives, les livres, les documents et les bibliothèques. Il était avant tout historien, mais cela ne l’empêchait pas d’avoir des idées claires, même assez critiques, sur la situation actuelle de la théologie et de l’Église, tant en Europe qu’en Afrique.

À Varsenare, on le considérait comme une encyclopédie ambulante. Il avait un grand amour pour les langues. Francophone de naissance, il connaissait très bien le néerlandais. Il aimait célébrer l’Eu­charistie en allemand, en anglais ou en italien aux heures qui lui convenaient et s’accordaient à sa santé très fragile. Pendant de longues années, il a donné des conférences aux jeunes novices au sujet de notre fondateur et de l’histoire de la Société. Il aimait ce contact avec les générations de jeunes.

Les 25 années qu’il a passées à notre Maison généralice à Rome et les 30 années passées en France l’ont mis en contact avec beaucoup de confrères et il avait de multiples anecdotes qui illustraient la vie de notre Société. Il ne manquait certainement pas d’humour et d’esprit critique. Durant toute sa vie, il a eu une santé chancelante. Les derniers mois, on le voyait s’affaiblir graduellement. Avec son départ, l’expression ‘quand un vieux sage meurt, c’est toute une bibliothèque qui disparaît’, prend tout sons sens.

Dries Fransen




Père Gustaaf Gysens

1920 - - 2009

Notre confrère Gustaaf (prénom souvent raccourci en ‘Staf’) est né le 26 août 1920, à Zoutleeuw, Belgique. Il est le fils aîné d’une famille de quatre enfants. Son père est entrepreneur et sa mère institutrice à l’école primaire locale. Pour ses études secondaires, Gustaaf est interne au collège diocésain Saint-Pierre à Louvain. Son père est décédé quand il étudiait en rhétorique. Gustaaf est alors allé au collège jésuite Saint Jean Berchmans à Bruxelles pour y suivre une année de préparation à l’école militaire.

L’année suivante, en 1940, quelques mois après le début de la guerre, il entre chez les Pères Blancs à Boechout. Quatre années plus tard, son frère Jules va le suivre. En septembre 1942, nous trouvons Staf au noviciat de Varsenare. Il fait ses études de théologie au scolasticat de Heverlee, où il prononce son serment missionnaire le 21 avril 1946 et où il est ordonné prêtre par Mgr Cleire le 7 avril 1947. Cette même année, il part d’Anvers au Rwanda avec le bateau Copacabana, qui le débarquera à Matadi au Congo.

Début octobre 1947, il arrive au Rwanda et est nommé à Byimana. Une année et demie plus tard, il est économe à Mwezi et, quelques mois plus tard, à Mibirizi. En 1951, il devient directeur de l’école pour les “auxiliaires” à Nyanza, à l’époque capitale du Royaume avec résidence du Mwami. Notre confrère y aura une très bonne relation avec la Cour. En 1958, il revient en Belgique pour son premier grand congé et, début 1959, il fait sa grande retraite à Mours.

Puis il retourne au Rwanda, mais il regrette d’y être nommé comme directeur des écoles à Kiruhura, car il aurait tellement préféré retourner à Nyanza. Trois ans plus tard, il va à Save pour une année et demie. C’est en 1963 qu’il fonde un nouveau poste de mission à Higiro, près de la frontière avec le Burundi. En 1964, il revient à Save comme supérieur et assume, une année plus tard, la même responsabilité à Cyahinda.

Son apostolat est partout caractérisé par un grand intérêt pour la jeunesse (les Xaveris), par une bonne collaboration avec les responsables laïcs et par la formation des servants de messe. Staf aimait les liturgies soignées et bien préparées.

Les premières années de la jeune République rwandaise sont des années assez troublées. En 1966, notre confrère est obligé de quitter le pays. L'intervention de son frère Jules, pourtant apprécié par le Président Kayibanda, n'y change rien.

Rentré en Belgique, il se met très activement au service du diocèse de Hasselt et devient curé à Loksbergen (Halen). Il habite un presbytère construit jadis par son père entrepreneur. C'est dans cette paroisse qu'il fêtera, 20 ans plus tard, son jubilé de 40 ans de sacerdoce. Il profitera de cette occasion pour aller suivre la session biblique et faire la grande retraite à Jérusalem en septembre 1987.

Malgré ses essais répétés pour retourner au Rwanda, il devra se contenter de contacts avec ses nombreux amis Rwandais. C’est ainsi qu’il soutient le “Cercle d’amis de Nyundo”, l’évêché qui a été consacré en 1952 à Notre Dame de Banneux. Il aura néanmoins l’occasion d’aller quelquesfois visiter ses amis au Rwanda et sera toujours prêt à les accueillir en Belgique.

En décembre 1991, il se retire de la paroisse de Loksbergen où il a été curé pendant près d’un quart de siècle. Les paroissiens se sont dépassés pour lui exprimer leur reconnaissance : la célébration eucharistique est présidée par Mgr Schreurs, évêque de Hasselt, et est suivie d'une belle fête où les autorités communales et tous les mouvements paroissiaux expriment à Staf leur reconnaissance. Sa ligne pastorale était restée la même et ses paroissiens l'avaient appréciée.

Depuis 1992, notre confrère vivait dans le presbytère de HelenBos près de Zoutleeuw, sa ville
d’origine, où il est resté actif dans la pastorale jusqu’en 2000. Il aura désormais un peu plus de temps pour ses relations avec le Rwanda. C’est le temps des multiples bons souvenirs. Les photos dans sa chambre en sont la meilleure
preuve.

En 1994, il subit une opération cardiaque avec plusieurs pontages à la clinique Virga Jesse à Hasselt. Après une période de revalidation à Spa-Nivezée, il peut reprendre son travail à Zoutleeuw. En septembre 2006, Jules, son frère cadet, meurt. Pour des raisons de santé, Staf va loger chez sa belle-soeur à Zoutleeuw en 2008.

Le dimanche 15 novembre 2009, il fait une chute et décède avant l’arrivée de l’ambulance. La liturgie des funérailles a été concélébrée dans notre chapelle à Varsenare le 21 novembre, suivie de l’inhumation sur place.

Dries Fransen




Père François Payeur

1911 - - 2009

Le 1er septembre 1911 est une journée exceptionnelle pour Ernest Payeur : c’est son 30e anniversaire et le jour de la naissance de son fils François, le 2e enfant. Le petit est baptisé dans l’église de Saint Dié deux jours après. En 1914, au début de la Première Guerre Mondiale, Ernest Payeur est mobilisé ; il ne devait plus revenir. Sa mort est une épreuve pour la famille qui doit faire face à toutes sortes de difficultés en ce temps de guerre, donc de restrictions. La paix revenue, François et sa sœur reprennent le chemin de l’école ; orphelins de guerre, ils reçoivent une aide de l’État.

François entre au petit séminaire diocésain. A la fin de ses études secondaires, il choisit de devenir missionnaire et part pour Kerlois. Après son noviciat à Maison Carrée, il fait ses 4 ans de théologie en Tunisie. Il est ordonné prêtre le 29 juin 1935. Il est nommé en Ouganda. Comme François ne connaît pas l’anglais, il part d’abord s’initier à la langue en Grande Bretagne ; doté d’une prodigieuse mémoire, il apprend vite.

François est d’un tempérament calme, mais expéditif dans ses initiatives. Soucieux de se tenir à la pointe de l’information, il semble imposer ses opinions à ses confrères. Il est conciliant tout en étant énergique et tenace dans ses entreprises.

Avant 1939, il faut 3 semaines de bateau pour aller de Marseille à Mombasa, au Kenya, et 2 journées de train pour voyager de Mombasa à Kampala. Le jeune Père Payeur est d’abord nommé à la paroisse de Bujuni du diocèse de Rubaga, puis à Nkozi. En 1937, on lui demande d’enseigner le latin au séminaire de Bukalasa.

Au début de la 2e Guerre Mondiale, il fait partie d’une équipe de 14 Pères Blancs envoyés pour garder les missions des Pères de Vérone ; les Pères italiens étaient internés. Il s’agit d’assurer la marche de leurs paroisses et de leurs écoles dans une région où l’on parle des langues nilotiques et soudanaises. Cette nouvelle nomination signifie beaucoup de déplacements et un gros travail d’administration pour faire fonctionner les nombreuses écoles primaires.

De retour dans le diocèse de Rubaga, François est nommé curé de la paroisse d’Entebbe. Il s’occupe de la communauté française et du monastère des Religieuses Réparatrices. Après 12 ans passés en Ouganda, il rentre quelques mois en France et fait sa Grande Retraite. En août 1949, il est de retour en Ouganda ; on lui confie la paroisse de Nkozi : il y reste 11 ans. Une grave maladie le retient pendant 4 mois à l’hôpital de Rubaga. En décembre 1960, il reprend ses activités : il est alors aumônier des Sœurs Réparatrices et aumônier du noviciat des Sœurs Bannabikira. Il devient aussi éditeur du magasine mensuel « Musizi » pour la jeunesse et garde ce travail pendant 5 ans.

En 1974, le cardinal Noubuga le prend comme secrétaire particulier : il a besoin de lui pour aller visiter les lieux d’origine des cinq premiers missionnaires dans l’Ouganda. Ils vont ensemble dans les diocèses de Rodez, Angers, Arras et Caen. Ils retrouvent leurs maisons natales, des objets et des lettres.

Le Père Payeur entretient de nombreuses relations en France. Il est sollicité par le Père Finet et Marthe Robin pour établir un Foyer de Charité à Namugongo. Ce Foyer fonctionne toujours. En contact avec les Sœurs Clarisse de Nancy, il contribue à l’installation d’un monastère des Sœurs Clarisses dans le diocèse de Mbarara. Le monastère est construit, aménagé et animé par sa propre nièce, Mère Marie-Françoise, qui passa une vingtaine d’années en Ouganda. Durant les années 1970 à 1975, on lui demande de fonder un Centre de formation pour catéchistes et aussi une école pour la formation des séminaristes à vocation tardive.

Après l'expulsion des asiatiques par Amin Dada, la population catholique grandit considérablement à Kampala. Il devient urgent de fonder de nouvelles paroisses. On lui confie la fondation de la paroisse de Nakulabye. Sur un site en pente, l’église est construite comme un éventail ouvert. Elle est dédiée à Mathias Mulumba et construite sur le lieu même où le saint fut découvert dans un fossé, après 3 jours d’agonie. Elle peut contenir une grande assistance qui devient foule aux mois de mai et d’octobre, au moment du Rosaire. La fin de la construction de ce sanctuaire concorde avec le centenaire de la mort de saint Mathias Mulumba.

A cette occasion, le Père Payeur reçoit des mains du cardinal Emmanuel Nsubuga la médaille Pro Ecclesia et Pontifice. Cette distinction est un des plus grands honneurs concédés par le Pape à ceux qui se distinguent, par leurs œuvres, en faveur de l’Église. Le Père reçoit par la suite deux autres décorations : il reçoit les médailles de chevalier puis d’officier de l’Ordre du Mérite français.

Les dernières années de son ministère sont consacrées à la fondation de l’orphelinat de Kankobe. Suite à la pandémie du sida et à l'urbanisation rapide, trop d’enfants sont abandonnés à eux-mêmes. Pour faire face à ce problème, le diocèse de Rubaga décide la création d’un village d’enfants. Un ami du Père Payeur fait le don d’un terrain de 25 hectares sur une presqu’île du lac Victoria. Le Père y construit neuf bâtiments entourés d’un mur ; 4 religieuses y résident. Les 15 premiers orphelins arrivent en février 1989.

Le Père Payeur profitait de ses congés pour trouver des bienfaiteurs. Il est allé aux USA, au Canada et en Allemagne. Il savait intéresser ses auditeurs à ses projets. Il leur parlait avec chaleur et sincérité de ses amis baganda et de ses catéchistes. Il inspirait la confiance et a su attirer des dons considérables qui lui ont permis de bâtir jusqu’à deux paroisses dans la ville de Kampala ainsi que le village pour enfants de Kankobe. Il avait le don de susciter la générosité autour de lui. Dans ses multiples réalisations et activités, on reconnaît son amour pour l’Afrique et son Seigneur.

Le Père Payeur est décédé à Pau, France, le 19 septembre 2009. Ses obsèques ont été célébrées le 22 septembre 2009 dans la chapelle des Missionnaires d’Afrique de Billère.
Qu’il repose en paix.

Félix Géraud




Père Réjean Rainville

1934 - - 2009

Le Père Réjean Rainville est né le 22 juin 1934 à Ste-Sabine dans le diocèse de St-Hyacinthe au Québec. Il a la chance de vivre dans une très bonne famille, profondément unie, qui l’a toujours soutenu dans son projet missionnaire. Il y reçoit une bonne éducation chrétienne. Il fait ses études primaires à Ste-Sabine, et ses études secondaires au séminaire de St-Hyacinthe, ainsi que les deux années de philosophie. Pendant toutes ces années d’études, il pense se consacrer aux missions, spécialement chez les Pères Blancs. Son directeur spirituel et ses professeurs du séminaire l’encouragent. Sans être le plus doué, il réussit bien dans ses études grâce à son ardeur au travail et à ses efforts soutenus. Il a des aptitudes un peu pour tout. On pense qu’il fera un bon missionnaire.

Réjean commence son noviciat chez les Pères Blancs en août 1955 à St-Martin de Laval. L’année suivante, il est au scolasticat d’Eastview près d’Ottawa. Ses quatre années de théologie se passent bien. Il souffre souvent de sa condition: il était petit de taille, mais là où d’autres se seraient découragés, il montre beaucoup de courage et d’attachement à sa vocation. Par sa charité, son humilité et sa patience, il a donné un bel exemple aux autres. Il prononce son Serment missionnaire le 20 juin 1959, et il est ordonné prêtre le 30 janvier 1960 dans la chapelle du scolasticat par Mgr Lemieux, Archevêque d’Ottawa.

À la fin de son scolasticat, le Père Rainville prend quelques semaines de vacances dans sa famille. En septembre 1960, il arrive au Malawi. Il est nommé au diocèse de Mzuzu, où il demeurera durant toute sa vie de mission. Il commence par aller au centre de langue de Katete. Puis il est vicaire dans les paroisses suivantes : Nkhamenya, Katete, Lunyangwa, Karonga. C’est dans cette dernière paroisse qu’il sera le plus longtemps. Partout, on le qualifie d’une grande bonté. Il aime parler avec les gens. Mais on risque d’abuser facilement de lui, à cause de sa grande simplicité.

En mars 1966, notre confrère part en congé au Canada. Il va prolonger ce congé, car il a besoin de se reposer et de faire le point. Il suit des cours et fait du ministère, tout en refaisant ses forces. Au début de 1968, nous le retrouvons curé de Mzambazi, puis de Lunyangwa. Avant de partir en congé en 1972, il est vicaire à Kaseye. C’est une paroisse qu’il aime bien, et qu’il retrouvera plusieurs fois pendant sa vie missionnaire à Mzuzu. Il va pratiquement œuvrer dans presque toutes les paroisses de ce diocèse, comme vicaire ou comme curé. Nkhata Bay l’accueille pendant presque 6 ans.

Il prend régulièrement ses congés au Canada pour se reposer et se ressourcer. Sa santé reste fragile, et il est souvent victime de surmenage. Il participe aux deux grandes sessions de Jérusalem, ainsi qu’à celle des 60 ans et plus à Rome. Ces temps d’arrêt étaient importants pour lui ; c’était l’occasion d’un renouveau de sa vie spirituelle.

Le Père Raymond Perron, qui a travaillé avec lui en mission, s’exprime ainsi : “Réjean, zélé et disponible, a dû accepter de changer souvent de postes et apprendre plusieurs langues. C’est dans la confiance qu’on lui a faite dans son ministère et dans ses responsabilités qu’il trouvera la sérénité. Les nombreuses sessions qu’il a suivies l’ont beaucoup aidé à poursuivre ses efforts, sa persévérance et sa vie de prière. Il est passé d’un jeune homme complexé et susceptible à un adulte qui sait ce qu’il veut, qui n’a pas peur de s’exprimer, qui est capable de voir l’essentiel et de s’y adonner avec endurance et conscience. Ce qu’il faisait était parfait. Il améliorait tout ce qu’il touchait. Il était contagieux...”

Après plus de 40 ans de travail au Malawi, notre confrère décide de rentrer définitivement au Canada à la fin de 2004. Après quelques mois de repos, il accepte d’être nommé à notre maison de Lennoxville pour être au service de la communauté. Il va se dévouer à transporter les confrères âgés et malades, à faire des visites et du ministère, etc. Il semble heureux dans ce travail, et il rend tout le monde heureux. Il est en pleine activité quand un malencontreux accident vient lui enlever la vie. Devant un centre d’achat, alors qu’il se dirige vers sa voiture, un automobiliste, aveuglé par le soleil, le frappe en lui causant des torts sérieux à la tête. À l’hôpital, les médecins constatent qu’il n’y a rien à faire. Il décède le jour même, le 17 novembre 2009, à Sherbrooke.

Les funérailles ont été célébrées le lundi 23 novembre à St-Romuald, suivies de l’inhumation au ci­metière de Ste-Sabine, sa paroisse natale, dans le lot familial. Une vigile funéraire et une Eucharistie communautaire sont organisées auparavant dans sa communauté de Lennoxville. Le Père Richard Dandenault, qui a bien connu Réjean, prononce l’homélie des funérailles. En voici quelques extraits :

“Le portrait d’ensemble qui se dégage de Réjean, c’est celui, à mon avis, de serviteur, le serviteur veillant et vigilant, toujours éveillé et toujours en recherche de moyens pour affronter évangéliquement les événements qui se présentent à lui.

Aimer sans mesure, c’était le souffle qui inspirait les gestes, les paroles, le comportement, l’attitude de ce serviteur de Dieu. Ce souffle intérieur, puissant et dynamique, se traduisait dans la compassion, l’être avec, le souffrir avec, le vivre avec, l’endurer avec, prenant à son compte ce qui affectait l’autre.

Service et compassion, service de compassion dans son sens le plus large, c’est ce qui faisait marcher vite Réjean, vers des situations de détresse à plus ou moins grande échelle, vers les lieux d’évangélisation à sa portée. Dans toute démarche, à n’en pas douter, il se sentait inspiré et porté par son Maître et Seigneur, Jésus le Christ. C’était là le moteur de sa vie, qui ne tournait jamais ni à vide ni au ralenti.

Si on aborde un deuxième volet de la vie de Réjean, c’est son côté relationnel. Il y a beaucoup d’étoffe à offrir : tout un ensemble "de petites vertus", peut-être pas tellement éblouissantes, mais combien agréables à côtoyer.

Chez lui, il y a la simplicité, la facilité d’accès, l’accueil non-conditionné et la disponibilité qui dénotent un sens aigu de coresponsabilité dans le milieu dans lequel on vit. Je pense aussi à la bienséance : la capacité de dire en bon communicateur les bonnes choses aux bons endroits, aux bons moments, la capacité de faire ce qu’il faut faire dans des circonstances données. Le courage, parce qu’il faut du courage pour poser des gestes de gratuité non immédiatement rentables. Il faut ajouter à ceci la délicatesse et la gentillesse des contacts et des relations.”

Réjean a participé à la session des Seniors à la Maison généralice, environ un mois avant son décès. Il a laissé là-bas le souvenir de sa gentillesse et de son sourire. Le P. Herman Bastinjs, animateur de cette rencontre, nous écrit : “J’ai deux souvenirs très clairs de Réjean. Celui d’un homme qui venait de se démettre le genou à Paris, mais qui est arrivé à Rome avec une canne et un grand sourire, encourageant tous ceux qui se préoccupaient pour lui. À la première réunion de la Rencontre des Seniors, en répondant à la question : “Pourquoi es-tu venu à cette rencontre ?”, il répondit sans la moindre hésitation : “Parce que je veux vivre pleinement jusqu’au bout !” C’est ce qu’il a fait et nous en sommes reconnaissants à lui et au Seigneur.”

Merci Seigneur de nous avoir donné Réjean. Merci Réjean pour ce que tu as été pour nous. Reçois la récompense du bon serviteur que tu as toujours été pour les Africains et pour nous.

Lauréat Belley



PROFILES

Father Clément Kaisin

1920 - - 2009

Clément was born on the 5th April 1920 at Arija (Burgos, Spain), where his father had been sent as factory manager of the Glaceries de Saint-Gobain. Some years later, the family moved to Thourotte, near Beauvais, France, where Clément did his primary schooling. He did his secondary studies at Floreffe, the junior seminary of the diocese of Namur, since, when they returned to Belgium, his parents took up residence at Jemeppe-sur-Sambre. Clé­ment joined the White Fathers at Glimes in September 1937. This was followed by novitiate at Varsenare (1939-1940) and theology at Hever­lee Scholasticate. He took his Missionary Oath on the 25th April 1943 and was ordained to the priesthood by Bishop Carton de Wiart on the 10th April 1944. His first appointment was to Thy-le-Château, as ‘teacher of the short courses’, as he himself wrote. There, he received his appointment for Rwanda.

On the 19th January 1946, Clément took off for Rwanda. In February, he became bursar at Kiziguru and in November at Nyarubuye with the same duties. He painted his first murals in the side altars of this parish church. Appointments came one after another. In August 1947, he became headmaster of the schools at Nyundo. In January 1948, he was superior at Astrida (now called Butare) and in November of the same year, he was a teacher at Kabgayi Junior Seminary. In May 1951, he became headmaster of the School for Monitors at Zaza. In May 1953, he was appointed professor at Nya­kibanda Major Seminary, where he would lecture in Fundamental Theology and New Testament for four years.


There, he painted a magnificent monumental fresco that still adorns the sanctuary of the Major Seminary chapel. Clément was not a bushman, but a cultivated individual who placed his intellectual talents and artistic tastes at the service of priestly formation. He worked two whole years to complete this impressive fresco at Nya­kibanda. In the flourish of his paintbrushes, he had time to reflect, meditate and pray. The African Church is well represented in this huge picture he painted. There, we can see Saint Cyprian, Bishop of Carthage, Saint Charles Lwanga of the Uganda Martyrs, Saint Augus­tine, the Berber Bishop of Hippo and great thinker, missionary saints such as Francis Xavier and Peter Claver, who liberated African slaves, and the Little Flower, Saint Therese of Lisieux. Below Cardinal Lavigerie are representatives of our Society and the local Church. At the centre, Christ crucified, source of life, and, at the foot of the cross, Mary, his Mother and our Mother. A very eloquent detail is that Saint Augustine carries two manuscripts on which we can read the words, ‘Noverim me, noverim te’, meaning, ‘Let me know me, let me know you.’ It is a whole life’s programme, but not surprising on the part of an artist who was also a professor of philosophy and theology.

In April 1957, Clément left Rwanda for good. He was appointed to Belgium, ‘in theory as Provincial Secretary’, he wrote, ‘but in reality to care for Africans coming to Brussels for the 1958 World Exhibition.’ In June 1958, he returned to Thy-le-Château as professor of philosophy until 1965. In 1960, he made his Long Retreat at Clamart (Seine) with Father Jean Laplace, SJ.

From August 1965 till April 1967, Clément was in Tunisia. His health was rather delicate and it worried him. He was curate at the Marsa, a sector of the parish of Carthage, as well as chaplain to the Sisters of Sion. He had major problems adapting. He was no doubt pleased to be recalled to Belgium. In early May, he joined the community at Namur-La Plante, appointed as ‘sub-editor and information officer for Vivante Afrique, the magazine which became Vivant Univers in 1969.’ 

In August 1990, Clément took up residence with the Little Sisters of the Poor, at Saint Joseph’s Home, Rue Ernotte, Namur. He was content there, basking in the attention and care his fragile health always required. He listened to classical music and gazed at his favourite paintings, occupations of which his artist’s soul never tired!

He quietly passed away in the evening of the 13th November 2009, at Saint Elisabeth Hospital, Namur. The concelebrated Funeral Mass took place on Wednesday the 18th November in the chapel of the Little Sisters of the Poor, at Saint Joseph’s Home. In his homily, our confrere Manu Quertemont, who had known Clément as professor at Thy-le-Château, expressed gratitude on behalf of all of us for Clément’s missionary life and work. His body was then transported to our cemetery at Varsenare.

Dries Fransen





Father Jacques Durant
1925 - - 2009

Jacques was born on the 18th January 1925 at Braine-l’Alleud, Belgium. After his secondary school studies at the Athénée Royal de Bruxelles, he joined the White Fathers at Thy-le-Château in September 1942. He did his novitiate at Varsenare and theology at Heverlee, where he took his Missionary Oath on the 16th April 1949. He was ordained on the 22nd July 1949, after which he studied at Louvain and was also house bursar.

Even during his Formation years, he was dogged by successive health setbacks (asthma, bowel problems, and heart weakness) to the extent that those in charge of his training wondered if he could become a missionary. Appointed to Burundi, listed as ‘missionary-militiaman Rev. Fr. Durant Jacques’, he was refused by the Colonial Office for service in Belgian Africa.

In 1951, Jacques taught late vocation candidates for a year at Thy-le-Château. In 1952, he was appointed to Namur, to work at ‘Grands Lacs’. In October 1953, he was appointed to the Generalate in Rome, where he became one of the major specialists in the origins of our Society and the life of our Founder. Everyone can remember his seven short pamphlets entitled, ‘Archbishop Lavigerie. The Origins of the Society’ containing the lectures he gave for many years to our Spiritual Year students. A large photocopied volume followed, subtitled, ‘The apostolate, the Society, the missionaries: essential characteristics ’.

In September 1978, Jacques was appointed to Strasbourg, France, where he shared the life of our candidates. Three years later, he took up residence at Mours, where he would continue his historical research and look after the library. He also continued his lectures at the Novitiate and elsewhere. The young and less young listened to him with great interest.

In April 2004, he retired to Billère, but two years later, in May 2006, he returned to his home Province. He set up home at the castle of Varsenare, where, as a linguist, he adapted with ease. He passed away at Bruges Hospital on the 18th October 2009. The community Fu­neral Mass took place at Var­senare on the 24th October, followed by burial in our cemetery.

In summarising Jacques’ life, we can do no better than read the inscription on his memorial card: Jacques’ missionary life did not run along the conventional lines of the average White Father. He never worked in Africa, but he knew our dioceses, formerly vicariates, like the back of his hand. He was never superior of a community, but he knew wonderfully well the history of successive Chapters and Councils General. He spent the best part of his life in archives, books, documents and libraries. He was first and foremost a historian, but this did not prevent him taking an interest in and having clear, even quite critical ideas on the current state of theology and the Church, both in Europe and Africa.
At Varsenare, he was considered a walking encyclopaedia. He had a great love of languages. French-speaking by birth, he also knew Flemish very well. He loved to celebrate the Eucharist in German, English, and Italian at times of the day corresponding to his very delicate health.

For many years, he gave lectures to fresh novices on our Founder and the history of the Society. He liked this contact with the younger generations. His 25 years at our Generalate in Rome and his 30 years in France put him in touch with many confreres and he stored countless anecdotes illustrating the life of our Society. He was not short of humour or a discerning mind.

Throughout his life, he had uncertain health and in the final months he visibly weakened by stages. With his departure, the expression, ‘When a sage dies, an entire library disappears’, takes on new meaning.

Dries Fransen




Father Gustaaf Gysens

1920 - - 2009

Our confrere Gustaaf, (often shortened to Staf) was born on the 26th August 1920, at Zoutleeuw, Bel­gium, the first son of a family of four children. His father was an entrepreneur and his mother a primary schoolteacher at the local school. For his secondary schooling, Gustaaf became a boarder at the Saint-Pierre diocesan college at Louvain. When Gustaaf was in his final year there, his father passed away. Gustaaf then attended the Jesuit Saint John Berchmans College, Brussels, to do a preparatory year for military school. However, the following year, in 1940, some months after the outbreak of the War, he entered the White Fathers at Boechout.

Four years later, Jules, his brother, would follow him there. In September 1942, Staf was at Varsenare for the novitiate. He did his theology at Heverlee Scholasticate, where he took his Missionary Oath on the 21st April 1946 and ordained a priest by Bishop Cleire, MAfr, on the 7th April 1947. The same year, he left Antwerp for Rwanda aboard the steamship Copacabana, disembarking at Matadi in the Congo.

He arrived in Rwanda in early October 1947 and was appointed to Byimana. Eighteen months later, he was bursar at Mwezi and some months afterwards, at Mibirizi. In 1951, he became headmaster for the ‘auxiliaries’ school at Nyanza, at that time the Kingdom’s capital and the Mwami’s residence. Staf had very good relations with the Royal Court. In 1951, he returned to Belgium for his first long home leave and in early 1959, he did his Long Retreat at Mours. He then returned to Rwanda, but regretted being appointed as headmaster of Kiruhura schools, as he would have much preferred to return to Nyanza.

Three years later, he went to Save for eighteen months. In 1963, he was the founder of the new mission post at Higiro, near the Burundi border. In 1964, he returned to Save as superior, but a year later, took on the same responsibility at Cyahinda. Wherever he went, his apostolate was characterised by a great interest in youth (the Saveris), a good working relationship with lay leaders and the training of Mass servers, as Staf liked meticulous and well-prepared liturgies.

The initial years of the young Republic of Rwanda were relatively troubled. In 1966, Staf had to leave the country. Intercession on the part of Jules, his brother, who was nonetheless appreciated by President Kayibanda, came to nothing. Back in Belgium, he applied himself very actively to the service of the diocese of Hasselt, and became parish priest at Loksbergen (Halen), where he lived at the presbytery once built by his entrepreneur father.

Twenty years later, he would celebrate his 40th anniversary of priesthood in this parish. He took advantage of the occasion to follow the Jerusalem Bible Session and Retreat in September 1987. In spite of repeated fruitless efforts to return to Rwanda, he had to content himself with his contacts and his many Rwandan friends. Accor­dingly, he supported the ‘Friends of Nyundo Circle’, a bishopric consecrated in 1952 at Notre Dame de Banneux. Nevertheless, he would have the opportunity to go on occasion to visit his friends in Rwanda and would always be ready to welcome them to Belgium.

In December 1991, he retired from Loksbergen Parish, where he had been parish priest for almost a quarter of a century. The parishioners surpassed themselves in expressing their gratitude to him. Bishop Schreurs (+2008) of Hasselt was the Main Celebrant at the Eucharist. This was followed by a fine celebration at which the local authorities and all the parish organisations expressed their thanks to Staf. His pastoral strategy had remained the same and his parishioners appreciated it.

From 1992, Staf lived in the Helen-Bos presbytery near his home town of Zoutleeuw, where he remained active in pastoral action until 2000. From then on, he would have a little more time for his relations with Rwanda. It was a time for countless happy memories. The photos in his room are the best proof of this.

In 1994, he underwent a multiple heart bypass operation at the Virga Jesse Clinic at Hasselt, but after convalescence at Spa-Nivezée he was able to resume his activities at Zoutleeuw. In September 2006, Jules, his younger brother, passed away. In 2008, for health reasons, Staf went to live at his sister-in-law’s home at Zoutleeuw.
On Sunday the 15th November, he took a fall. An ambulance was called, but when it arrived, Staf had already gone to his reward.

The funeral liturgy took place in our chapel at Varsenare on the 21st November, followed by burial at the same place.

Dries Fransen




Father François Payeur

1911 - - 2009

The 1st September 1911 was a very special day for Ernest Payeur. It was his 30th birthday and the day François, his second child, was born. Two days later, the infant was baptised in the church of Saint Dié, France. At the outbreak of the First World War in 1914, Ernest was called up, but was never to return. His death was a heavy blow for the family who had to confront all sorts of problems in wartime, deprivation in particular. Once peace was restored, François and his sister resumed their schooling. As war orphans, they were state-aided.

François joined the diocesan junior seminary. At the end of his secondary schooling, he chose to become a missionary and left for Kerlois. After his novitiate at Maison Carrée, he studied four years of theology in Tunisia. He was ordained a priest on the 29th June 1935 and was appointed to Uganda. Since François did not know English, he firstly left to learn it in Great Britain. As he was endowed with a prodigious memory, he soon grasped it.

François had a calm but brisk temperament in his initiatives. Anxious to be in the forefront of information, he appeared to impose his opinions on his confreres. He was conciliatory while energetic and persistent in his undertakings.
Pre-1939, it took three weeks by boat from Marseilles to reach Mombassa, Kenya, and two days on the train from there to Kampala. Young Father Payeur was firstly appointed to Bujuni parish in Rubaga Diocese, then to Nkozi. In 1937, he was asked to teach Latin at Bukalasa seminary.

At the outbreak of the Second World War, he was part of a team of 14 White Fathers sent to look after the missions of the Verona Fathers, as Italian missionaries were interned. They had to continue to operate their parishes and schools in a region where Nilotic and Sudanese languages were spoken. This new appointment meant lots of travel and major administrative work to run the many primary schools.

Once back in the diocese of Rubaga, François was appointed parish priest of Entebbe. He looked after the French community and the Convent of the Sisters of Mary Reparatrix. After 12 years in U­ganda, he returned for a few months to France and made his Long Re­treat. In August 1949, he was once again back in Uganda. He was en­trusted with the parish of Nkozi and remained there for eleven years. He was bedridden with a serious illness for four months at Rubaga hospital. In December 1960, he resumed his activities. He then became chaplain to the Sisters of Mary Reparatrix and at the novitiate of the Bannabikira Sisters. He also became editor of the monthly youth magazine called Musizi and continued this work for five years.

In 1974, Cardinal Nsubuga took him as his private secretary. He needed him to travel with him to France and visit the home dioceses of the first five missionaries in Uganda. They visited Rodez, Angers, Arras and Caen. There, they went to see the pioneer missionaries’ homes, locating articles sent and correspondence.

Father Payeur kept up many contacts in France. He was sought out by Father Finet and Marthe Robin to set up a Foyer de Charité at Namugongo. This Foyer is still in operation. In contact with the Poor Claires of Nancy, he helped establish a convent of Poor Claires in the diocese of Mbarara. The convent was built, organised and administered by his own niece, Mother Marie-Françoise, who spent some twenty years in Uganda. From 1970 till 1975, he was asked to open a Ca­techist Training Centre and a school to train late-vocation seminarians.

After the Amin Dada expulsion of Indian residents, the Catholic population considerably increased at Kampala. Opening new parishes became a matter of urgency. He was entrusted with the founding of Nakulabye parish. The church is built on a sloping terrain, like a fan opening. It is dedicated to Mathias Mulumba and built over the actual spot where the Martyr was discovered in a ditch after three days of agony. It can hold a huge congregation that becomes massive in May and October, the months of the Rosary. The finishing of this shrine coincided with the centenary of the martyrdom of Saint Mathias Mulumba.

On that occasion, Father Payeur received the Pro Ecclesia et Pontifice Medal from the hands of Cardinal Emmanuel Nsubuga. This distinction is one of the greatest honours granted by the Pope to those who are distinguished by their activities on behalf of the Church. Father also received two other decorations: medals of Knight and Officer of the French Order of Merit.

The final years of his ministry were devoted to the founding of Kankobe Orphanage. In the wake of the AIDS pandemic, and rapid urbanisation, too many children were hopelessly abandoned. Facing up to this situation, the diocese of Rubaga decided to create a children’s village. A friend of Father Payeur made him a gift of a 25-hectare plot on a peninsula of Lake Victoria. Father built nine buildings there, with a walled enclosure. Four Sisters live there. The first fifteen orphans arrived in February 1989.

Father Payeur took the opportunity of creating benefactors for himself during his home leaves. He went to the USA, Canada and Germany. He knew how to catch the attention of his listeners with his projects. He spoke to them with warmth and sincerity of his Baganda friends and his catechists. He inspired confidence and knew how to attract considerable donations to build even two parishes in Kampala, as well as the children’s village at Kankobe. He had a gift for inspiring generosity wherever he went. In his many achievements and activities, his love for Africa and for his Lord was unmistakable. He died at Pau, France, on the 19th September 2009 at the age of 98 years of which 74 of missionary life especially in Uganda and France. May he rest in the peace he always deserved and sought.

Félix Géraud




Father Réjean Rainville

1934 - - 2009

Father Réjean Rainville was born on the 22nd June at Ste-Sabine in the diocese of St-Hyacinthe, Quebec. He was fortunate to be brought up in a very good, deeply united family that always supported his missionary vocation. There, he received a sound Catholic education. He did his primary schooling at Ste-Sabine and his secondary studies at the seminary of St-Hyacinthe, as well as his two years of philosophy.

Throughout the whole of his studies, he thought only of dedicating himself to the missions, especially in the White Fathers. His Spiritual Director and his seminary professors encouraged him in this. Without being the brightest, he succeeded well in his studies, thanks to his diligence and his sustained efforts. He had aptitudes for almost everything. He was reckoned to become a good missionary.

Réjean began his novitiate with the White Fathers in August 1955 at St-Martin de Laval. The following year, he was at Eastview Scholasticate, near Ottawa. His four years of theology went well. He often suffered from his physical condition, but where others would have lost heart, he showed lots of inner strength and attachment to his vocation. By his charity, humility and patience, he gave good example to others. He took his Missionary Oath on the 20th June 1959 and was ordained a priest on the 30th January 1960 in the chapel of the Scholasticate by Archbishop Lemieux of Ottawa.

At the end of his scholasticate, Father Rainville took a few weeks holiday in his family. In September 1960, he arrived in Malawi. He was appointed to the diocese of Mzuzu, where he remained all his missionary life. He began by attending the Katete Language Centre. He was then curate in the following parishes: Nkhamenya, Katete, Lunyan­gwa and Karonga. He would be longest in this last-mentioned parish. Wherever he went, he was noted for his great kindness. He liked to talk to the people, but he was easily taken in, due to his great innocence.

In March 1966, Réjean left for home leave in Canada. He would extend this leave, as he needed to rest and review his situation. He followed courses and did some ministry, while restoring his strength. Early in 1968, he was parish priest at Mzambazi, then at Lunyangwa. Before his home leave in 1972, he became curate at Kaseye.

He liked this parish a lot, and would come back to it often in his missionary activities at Mzuzu. He would work in practically all the parishes of the diocese, as curate or parish priest. He resided at Nkhata Bay for almost six years. He took regular home leaves in Canada for rest and updating. His health remained delicate, and he was often prone to overwork. He took part in two long sessions at Jerusalem, as well as the over-60s at Rome. These times of reflection were important for him as they were the opportunity for a renewal in his spiritual life.

Father Raymond Perron, who worked on the mission with him, put it this way, ‘Réjean, keen and ready to serve, took on changing missions posts often and having to learn several languages. He found serenity in the trust he was given in his ministry and his duties. The many sessions he took part in helped him a great deal to maintain his efforts, his perseverance and his prayer life. He went from being an impressionable young man with complexes to an adult who knew what he wanted, without being afraid to express himself, able to see the essential and to dedicate himself with endurance and conscientiously. What he did was perfect. He improved whatever he touched. He was irresistible.’

After over 40 years work in Malawi, Réjean decided to return home for good to Canada at the end of 2004. After some months or rest, he agreed to be appointed to our house at Lennoxville, to be at the service of its community. He dedicated himself to driving elderly and sick confreres, did visiting and ministry, etc. He seemed content in his work and kept everyone happy. He was in full exercise of this kind of activity when an unfortunate accident ended his life. While he was going towards his car in front of a shopping centre, a driver blinded by the sun knocked him down, causing him serious head injuries. Doctors at the hospital saw that nothing could be done to save him. He passed away the same day, on the 17th November 2009, at Sherbrooke.

The funeral service took place on Monday the 23rd November at St-Romuald, followed by burial in the family plot at the cemetery of Ste-Sabine, his home parish. A funeral vigil and community Eu­charist had been organised beforehand in the Lennoxville community.

Father Richard Dandenault, who knew Réjean well, gave the funeral homily. Here are some extracts: ‘The general impression given by Réjean is, in my view, that of the servant, the watchful and vigilant servant, always attentive and always on the look-out for the means to respond in a Gospel-based way to whatever happens to him. Love without counting the cost was the spirit that inspired the actions, the words, the behaviour, and the disposition of this servant of God. This powerful and dynamic inner pulsation came down to compassion, to being with, to suffering with, to living with, to persevering with, taking upon his own shoulders whatever was affecting another.
Service and compassion, a service to compassion in its broadest sense is what impelled Réjean to quicken his pace towards greater or lesser situations of distress, towards places within his reach for evangelisation. In every outreach, we have no doubt, he felt inspired and borne up by Jesus Christ, his Master and Lord. This was the power-house of his life, which never ran on empty or in low gear.

Addressing a second component in Réjean’s life, we find his style of relationship. There is much on offer: these are a collection of little virtues, perhaps not sparkling, but so pleasant to experience.
With him, there is straightforwardness, an ease of approach, an unconditional welcome and a willingness to be of service that denotes a keen sense of co-responsibility in his conditions of life. I am also thinking of his politeness: the ability of a good communicator to say the right thing at the right time, the ability to do what needs to be done in a given set of circumstances. It took his courage to act with truly detached gratuitousness. Added to this were his sensitivity and kindness in his contacts and relationships.’

Réjean took part in the Seniors’ Meeting at the Generalate about a month before his death. He left the memory of his kindness and his smile there. Father Herman Bastijns, who conducts this meeting, wrote, ‘I have two very clear memories of Réjean. One is of a man who had just dislocated his knee at Paris, but who arrived in Rome with a walking-stick and a broad smile, encouraging all those who were concerned for his welfare. At the first get-together of the Seniors’ Meeting, replying to the reason he came to the gathering, he said without hesitation, ‘Because I want to live fully right to the end!’ This is what he did and we are grateful to him and to the Lord.’

Thank you, Lord, for having given us Réjean.
Thank you, Réjean, for what you have been for us. Receive the reward of the faithful servant you have been for the people of Africa and for us.

Lauréat Belley