NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Bernard Herber

1931 - - 2007

Bernard Herber est né le 10 novembre 1931 dans l’Aisne, à Marle-sur-Serre, dans le diocèse de Soissons, France. Il a une grande soeur, Monique. Ils perdent leur mère quand Bernard n’a que deux ans. Il découvrira beaucoup plus tard avoir porté toujours en lui cette recherche de la maman trop tôt disparue. Bernard est confié à sa grand-mère maternelle et Monique à grand-mère paternelle. Ils resteront toujours proches l’un de l’autre.

Durant sa jeunesse, Bernard et sa grande sœur sont très engagés dans le scoutisme catholique. Il travaille quelques années avec son père à l’agence locale du Crédit Agricole. Il n’aime pas le travail de bureau, mais saisit toutes les occasions de visiter la clientèle à domicile. Il peut ainsi rencontrer les gens et créer des liens avec eux. Pendant ses temps libres, il dirige une chorale et s’occupe de personnes âgées.

Après avoir hésité entre la vie monastique, « à cause de l’attrait du grégorien », Bernard décide d’entrer chez les Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs) bien conscient de ses dons et de son besoin de relations humaines. Bernard a alors 30 ans. Il passe par Kerlois pour apprendre le latin et la philosophie et fait son noviciat à Gap en 1965-1966. Il est envoyé pour les quatre ans de théologie à Eastview au Canada où il crée des liens qui dureront toute sa vie. Ses professeurs ont une bonne impression de lui. Il ne brille pas dans les études théoriques mais il est doué d’une volonté forte et persévérante et a le sens de ce qui doit être fait. Il cultive ses dons naturels pour le chant et la musique. Au Canada, comme en France, Bernard dirige une chorale paroissiale à un niveau tel qu’elle peut donner des concerts dans la région d’Ottawa. Le 24 mai 1969, Bernard prononce son Serment missionnaire à Eastview. Il est ordonné prêtre le 11 janvier 1970, par Mgr Paul-Émile Charbonneau, évêque de Hull.

La même année, Bernard part au Burundi où il s’initie à la langue se­lon son rythme à lui : après le cours de langue, il passe de nombreux mois à rencontrer les gens dans les bananeraies. Bernard n’a pas la mémoire des mots… mais grâce à sa mémoire des tons, de la musique de la langue, il arrive à bien parler le difficile kirundi. Le territoire de Gatara-Mubuga n’a que 20 km par 15 mais la paroisse compte 60 000 catholiques pratiquants sur 75 000 habitants… tous vivant dans la mouvance de l’Église. Les gens sont dispersés sur une centaine de collines et chaque petite famille vit dans sa propre bananeraie, sans villages. Bernard s’engage à fond dans l’animation des petites communautés de base sur les collines. Il vit dans une profonde communion avec ses confrères, les Sœurs Blanches, les laïcs italiens de Brescia, le personnel de la mission dont il est l’économe. Il est surtout proche des humbles gens des collines. Avec courage, risquant sa vie sans hésiter pour sauver des vies de fonctionnaires en danger, il traverse les « évènements » de 1972 où tant de Barundi furent tués (et, hélas ! poussés à tuer).

Bernard a un grand jardin potager. Il se fait l’apôtre de la plantation d’arbres fruitiers à la mission et dans les bananeraies. Bernard est déjà un promoteur de la santé les plantes. Il dirige les ouvriers quand il s’agit de construire des chapelles, des dispensaires ou des salles de classe. Comme il en dessine lui-même les plans, toujours originaux et « artistiques », les ouvriers ont du mal à les réaliser s’ils veulent se servir du niveau et du fil à plomb ! Mais Bernard est si près des gens que tous collaborent avec lui avec enthousiasme car ils se sentent respectés et aimés.

En 1978, on lui demande de retourner au Canada et de travailler à Montréal à la rédaction du magazine des Pères Blancs. Bernard écrit par après : « Il m’a été difficile de m’arracher à la paroisse où j’avais vécu huit ans. Heureusement, je savais qu’il y avait possibilité de faire du bon travail. J’ai trouvé extraordinaire ces quatre années passées au magazine Mission. » On se souvient d’un article où Bernard réussit à récolter plus de 40 000 dollars pour le toit d’une église du Nigeria en attirant l’attention des lecteurs avec ce titre : « Que serais-je sans toit ? » (faisant allusion à une chanson alors populaire de Jean Ferrat : Que serais-je sans toi ?)

Avec toutes les relations qu’il entretient avec le Canada, depuis ses années de scolasticat, vu le « style de vie sans cérémonies » (avec lequel il se sent en harmonie) Bernard demande alors à être rattaché au Canada ‘comme à sa Province d’origine’. Il demeurera toujours fidèle à ses amitiés canadiennes surtout qu’une de ses nièces, Michèle, se marie au Québec et y réside.

En 1982, il repart au Burundi, de nouveau à Gatara-Mubuga. En 1984, on fait appel à lui pour aller dans l’est du pays comme curé de Muremera dans le diocèse de Ruyigi. Mais pas pour longtemps. Une année plus tard Bernard, comme tant d’autres missionnaires, est expulsé du Burundi. Moment difficile, il aimait tellement les Barundi ! Comme beaucoup de missionnaires de cette époque, il avait pensé vivre toute sa vie dans ce pays. Il vit cette épreuve avec esprit de foi.

Après la session-retraite à Jérusalem en 1986, Bernard part pour neuf ans au Brésil où il recommence le même processus d’acculturation qu’il avait connu au Canada et au Burundi. Pendant huit mois, il s’interdit tout contact avec « le monde francophone » afin d’apprendre le portugais du Brésil par immersion totale. Là aussi, son oreille musicale l’aide à ‘chanter juste’ cette langue. Son attention à chaque personne recrée vite autour de lui un grand cercle d’ami(e)s. Bernard fait de l’animation missionnaire dans notre paroisse, dans notre séminaire et dans les régions les plus lointaines de ce pays-continent. En 1996, la période brésilienne de sa vie se conclut par une année sabbatique en Irlande.

Session à Rome en 2003Et, en 1997, il est nommé au Mozambique où il restera jusqu’en 2007. Pendant 10 ans, il invente une façon originale d’annoncer le Royaume, en développant la pastorale de la santé par les plantes, invitant les gens à « voyager à l’intérieur de leur corps. » À ses funérailles à Paris, Georges Riffault l’exprime ainsi : « Comme le Christ, Bernard a côtoyé beaucoup de malades. À travers sa science des plantes, il en a beaucoup guéris ou soulagés. Pourtant, comme le Christ, il ne s’est pas voulu d’abord un guérisseur, une sorte de gourou. Il ne se prenait pas pour une vedette ; il vivait simplement au milieu de gens simples, partageant avec eux ses connaissances, dans le but de faire grandir et de consolider la vie, pour qu’ils l’aient en plénitude, comme disait Jésus. » C’était sa manière de vivre et d’annoncer Jésus présent aujourd’hui au milieu de nous. Bernard ne travaillait jamais seul mais avec de petites équipes d’animateurs, hommes et femmes, qu’il formait de manière très concrète et pratique, à travers les visites et les soins aux malades, toujours dans un climat de prière et de partage de la Parole de Dieu. Ce fut son charisme.

Au début de 2007, il part en congé en France. Sa santé laisse à désirer. Il est presque aveugle. Il se sent plus fragile qu’avant. Il passe des examens et le médecin lui annonce qu’une opération est nécessaire pour enlever un cancer au poumon. Le 18 juillet, il est hospitalisé à l’Hôtel-Dieu de Paris. Il y décède de complications postopératoires le 1er août. En présence de sa sœur, de son beau-frère, de ses neveux, les confrères célèbrent ses funérailles le 6 août, jour de la Transfiguration, à la chapelle St-Paul. Il est inhumé au cimetière Montrouge de Paris. Les MAfr canadiens ont aussi célébré une messe le 16 août à la maison provinciale de Montréal. Sa nièce et sa fille y ont assisté ainsi que de nombreux confrères et ami(e)s. Jacques Poirier, un compagnon d’Eastview et du Burundi, a fait l’homélie. « Bernard a marqué beaucoup de personnes. Ses longs temps de contemplation lui ont permis à lui, le mal-voyant, de percevoir des réalités que l’œil ne peut voir. »

De même, Albert Thévenot (Provincial ANA) a écrit : « Bernard était l’image de la sérénité. Un petit sourire ne quittait pas son visage car il était en paix avec lui-même. En juin 2007, il est venu passer quelques jours avec nous. Les confrères étaient touchés par sa présence et parce qu’il faisait rayonner quand on parlait avec lui. Il ne voyait plus très bien, mais il avait développé un regard intuitif et il rencontrait les autres avec son cœur. »

Un confrère qui a vécu plusieurs années avec lui nous a envoyé ce témoignage, « Comme tous les confrères, mais d’une façon très accentuée, Bernard était à la fois unique, original, inclassable, et en même temps un homme de communion, de fraternité… J’ai été très proche de lui depuis Gatara en 1973 où nous avons appris la pastorale avec Hubert Roy, en passant par ses années au magazine Mission à Montréal. En 1993, je l’ai vu à l’œuvre et à l’aise au Brésil où nous nous sommes rencontrés avec Hubert Roy. Je l’ai retrouvé à Rome en 2003, pour la rencontre des seniors. Je l’avais revu en juin dernier. Il était serein quant à son avenir, en paix avec lui-même, les autres et Dieu. Il se savait gravement atteint mais pensait quand même s’en sortir. Il envisageait une ablation du poumon cancéreux puis voulait aller faire sa convalescence avec des plantes au Mozambique… et projetait d’aller soigner sa vue avec un traitement d’argile au Brésil. » (Deux mois avant sa mort, le Petit Écho 2007/7 a publié un court article de Bernard sur la santé par les plantes à Sussundenga, Mozambique.)

Au Mozambique aussi les confrères ont célébré la mémoire de l’ami des plantes, des malades et des auxiliaires de la santé qu’il avait formés.

Cher Bernard, merci pour ce que tu as été pour nous. Dans le jardin du ciel où le Père t’a appelé, et où tu as retrouvé ta maman, continue à être artisan d’Évangile auprès de nous, tes confrères, consœurs et ami(e)s, auprès de ta famille et de tous ceux et celles qui t’ont aimé sur terre, en France, au Canada, au Burundi, au Brésil et au Mozambique.

LB et JC

Bernard Herber n’imitait personne, pas même François d’Assise ! À l’écoute de l’Esprit de Jésus découvert dans l’Évangile, Bernard l’artis­te (dixit Marcel Peeters) était tout simplement lui-même : un frère universel, un chanteur à la voix riche s’accompagnant sur sa guitare, un peintre aux impressions très colorées, un jardinier utilisant les plantes potagères et médicinales pour le bien-être des petits, des malades et des lépreux, un compagnon fidèle de plusieurs amies inti­mes, un père nourricier pour ses confrères, un pauvre dans ses habits, ‘mi­sérables’ diront certains, un grand priant, souvent allongé la nuit sur le sol d’une cha­pelle… Ainsi, lors d’un pèlerinage à Assise en 2003, Bernard a pu s’entretenir en toute simplicité avec son jumeau François, le premier des « petits frères ».

 





Père Hilaire Barreteau


1924 - - 2007

Le Père Hilaire Barreteau est né le 15 juin 1924 au Poiré-sur-Vie en Vendée, quatrième d’une famille chrétienne de 11 enfants. C’était une famille de petits agriculteurs fermiers. Après un temps aux Lucs-sur-Boulogne, ils ont déménagé à Chavagnes en Palliers. Hilaire allait à l’école et au catéchisme à la Raba­telière. Quand l’abbé Poirier, curé de la Rabatelière est décédé, Hilaire avait 9 ans et a déclaré : « Moi, je le remplacerai. »

Il est donc entré au petit séminaire de Chavagnes en Pailliers. Pendant ce temps, sa famille déménage encore et va s’installer aux « Cinq Coins » des Lucs-sur-Boulogne. On peut supposer que tous ces déménagements sont le signe d’une certaine précarité, qui n’était pas rare à cette époque dans nos campagnes de France. Pendant ses vacances, Hilaire participait aux travaux de la ferme familiale. C’est dans ce milieu rural pauvre qu’il s’est forgé cette âme de paysan, et ce style de vie pauvre qui marquent toute sa vie. C’est dans ce pays de Vendée, riche en vocations missionnaires à cette époque, qu’a commencé à mûrir sa vocation pour l’Afrique et son monde rural.

À la fin de son petit séminaire, en 1942, à 18 ans, Hilaire traverse la Méditerranée pour aller commencer sa formation de missionnaire d’Afrique à Thibar, en Tunisie. Le débarquement des Alliés en Afrique du Nord, en septembre 1943 a provoqué la mobilisation de tous les Français. Hilaire n’y a pas échappé et a été enrôlé, avec plusieurs de ses compagnons d’étude, dans le 62e Régiment d’Artillerie d’Afrique, ce qui lui a valu de prendre part, comme brigadier, à la campagne d’Alsace, puis d’Allemagne. L’armistice du 8 mai 1945 l’a trouvé en Autriche. C’est un moment de sa vie dont Hilaire parlait très peu.

Démobilisé en octobre 1945, il retourne en Tunisie pour reprendre sa formation de Père Blanc, à peine commencée. Entre Thibar et Carthage, il poursuit le cursus habituel de tout Père Blanc : encore un an de philo, puis un an de noviciat et quatre ans de théologie. Hilaire n’était pas un intellectuel, c’était plutôt un pragmatique. Il se plie sans problème à ces longues années de formation, tout en manifestant un intérêt particulier pour la doctrine sociale de l’Église : il anticipait en quelque sorte l’ouverture de l’Église au monde, que va promouvoir le Concile Vatican II dans Gaudium et spes. En communauté, Hilaire était un garçon plutôt discret, mais aimable et de bon sens.

Il a prononcé son Serment de Missionnaire d’Afrique le 27 juin 1950 à Thibar et a été ordonné prêtre le 24 mars 1951 à Carthage, avec 56 autres jeunes missionnaires d’Afrique : c’était une époque où l’appel de l’Afrique a connu son plus grand retentissement auprès de la jeunesse des pays occidentaux.

Ségou
Hilaire ne fut pas surpris d’être envoyé au Mali, dans le vicariat apostolique de Bamako, lui qui avait déjà manifesté un certain attrait pour le monde musulman en s’inscrivant parmi les arabisants, pendant ses études à Carthage. Il commence son séjour au Mali à Ouelessebougou, pour se familiariser avec la langue bambara, première condition pour s’intégrer dans une population et durer dans un pays. De là, il est nommé au diocèse de Ségou, où il restera jusqu’en 1958, avec une interruption d’une année à la Manouba en Tunisie, pour s’initier à l’arabe et à l’islamologie.

Déjà à Ségou, Hilaire veut faire sortir la communauté chrétienne de son isolement, en mettant sur pieds une coopérative paysanne pour favoriser le développement du monde des villages. Sa tendance à des initiatives solitaires et son manque d’expérience du milieu africain font, qu’après un temps de succès, il entre en conflit avec les membres du Parti et les autorités locales.

Gwalala
Il est alors nommé à la mission de Bougouni, puis, en mai 1959, à la mission de Gwalala, où il va séjourner jusqu’en 1971, ce qui était assez rare à l’époque. Dans cette région du Mali, il y avait alors beaucoup de lépreux et d’aveugles atteints par l’onchocercose, ce qui a amené Hilaire à s’investir assez rapidement dans le domaine de la santé, pour assurer un suivi médical des lépreux et des aveugles. La pluviométrie, bien meilleure dans cette région du sud Mali, l’a amené aussi à développer la plantation des orangers, et à initier pas mal de jeunes et d’élèves de l’école à la greffe des manguiers et des orangers. Il a donc beaucoup travaillé pour le développement du pays, soucieux qu’il était d’apprendre aux gens à se débrouiller par eux-mêmes, à devenir des producteurs autonomes. Il portait un grand intérêt à l’école, au dispensaire et au développement du monde rural. Au plan proprement pastoral, Hilaire n’a jamais été un initiateur. Il laissait plutôt ce travail aux autres. Il n’a jamais éprouvé le besoin d’un travail de recyclage au plan théologique, scripturaire ou sciences humaines. Il n’a jamais été effleuré par la sessionite…

Ouelessebougou
De 1971 à 1974, Hilaire assure un intérim à l’école de catéchistes de Ntonimba, avant d’être nommé à la paroisse de Ouelessebougou : il y restera jusqu’en 1990. Là encore, Hilaire va mettre en œuvre son intérêt pour la promotion humaine du paysan malien. Par des financements venant d’Europe, il a aidé beaucoup de villages à évoluer en s’équipant de matériel agricole : petites charrues asines, charrettes, brouettes, ou encore en les aidant à construire de petits barrages pour retenir les eaux de pluies.

Au moment où sévissaient la sécheresse et la famine entre les années 1982 et 1985, Hilaire a initié un projet d’aide à la communauté dogon de la paroisse de Bandiagara, dans le nord Mali. C’est un projet qui demandait beaucoup d’audace : déplacer un certain nombre de familles dogons à quelque 500 km de là, en plein pays bambara, c’était prendre beaucoup de risques. Mais Hilaire a su préparer ce projet avec beaucoup de prudence, en mettant d’abord en contact les deux paroisses concernées par ce projet, Ouelessebougou et Bandiagara, et cela en mettant dans le coup quelques responsables chrétiens des deux communautés. Il n’a rien fait sans la concertation et l’accord de la petite communauté chrétienne de Banantoumou.

Le projet a démarré avec la venue à Banantoumou, le village d’accueil, de 3 ou 4 familles dogons, qui se sont installées à proximité du village. Dès leur arrivée, ils ont commencé par construire quelques cases d’habitation, selon le style dogon. Ensuite, avec beaucoup de courage, ils ont défriché quelques hectares de brousse, pas loin du village. Au fur et à mesure de la construction des cases, d’autres petits groupes de dogons chrétiens ont suivi et ont pris part à tout ce travail d’installation pour construire et défricher pendant toute la saison sèche. Ces premiers arrivants, pendant toute une année, ont été pris en charge pour leur nourriture grâce à une aide du Secours Catholique. Ajoutons qu’un comité bambara-dogon avait été mis en place pour gérer tous les problèmes que pouvait susciter de part et d’au­tre cette nouvelle cohabitation.

Aujourd’hui, la population du village de Banantoumou est passée, de 942 habitants en 1987, à 2182 en 2003, avec cet apport incessant de la population dogon qui a largement débordé sur les villages environnants. Le village de Banantoumou s’est doté d’une école primaire qui conduit jusqu’au brevet, en regroupant les élèves de 9 autres villages, et qui compte 480 élèves, dont 200 chrétiens. Une nouvelle église de 900 places est en construction pour faire face à l’augmentation des chrétiens, occasionnée par cette venue des dogons. La réussite de ce projet ne tient pas qu’au Père Barreteau bien sûr, mais à l’esprit d’accueil des premiers chrétiens qui ont accompagné la mise en œuvre de ce projet.

À partir de 1979, et pendant une dizaine d’années, les trois paroisses de Bougouni, Ouelessebougou, et Goualala ont été confiées à une seule équipe de confrères Pères Blancs ; en raison de la diminution des effectifs, il n’était plus possible de constituer trois équipes de trois Pères. Hilaire faisait partie de cette équipe de cinq confrères, et il a très bien joué le jeu d’une équipe volante entre les trois paroisses. Il appréciait vraiment, et ne manquait jamais les trois jours de rencontre fraternelle et de partage du travail, que se donnait l’équipe, toutes les deux semaines. C’était un homme agréable en compagnie, un homme pratique et très égal à lui-même ; il fallait le prendre tel qu’il est. Cette vie d’équipe l’a aidé à ne pas faire cavalier seul dans son charisme de promoteur du monde rural.

Ntonimba
En 1990, à son retour de congé, Mgr Sangaré lui demande de prendre en charge la gestion matérielle du centre des catéchistes de Ntonimba. Il est rattaché à la communauté voisine des Pères Blancs de Kati. Il y a entrepris tout un travail de reboisement de la colline, autour du centre, en faisant planter des milliers de neems, un arbre qui réussit bien sous le climat du Sahel, qui pousse vite et donne du bois de chauffage pour la cuisine au feu de bois. Rien d’étonnant si l’actuel curé de Ouelessebougou, un prêtre malien, envisage, à la fin de l’hivernage, de célébrer le décès du Père, en demandant, à toute la communauté paroissiale, de planter un millier d’arbres pour honorer ainsi le « Père des arbres. »

Le Père Barreteau va durer encore douze ans comme adjoint d’abord du Père Villaume, un fidei donum, puis du Père Arvedo Godina, avec qui il fait communauté. Il veille à faire des catéchistes, des animateurs ruraux. Il continue à planter, à greffer, à entretenir un jardin où chaque catéchiste a son petit lopin de terre, près d’un modeste barrage qui permet d’arroser. Le Père Barreteau était un homme heureux à Ntonimba, où il vivait à son rythme, assurant permanence et accueil. Là, il était déjà à la retraite, mais sa santé se dégradait peu à peu. Partout où Hilaire est passé, au Mali, à Ségou, Gwalala, Ouelessebougou et à Ntonimba, il a réalisé sa vocation de promoteur du monde rural. Missionnaire à plein-temps en Afrique, sans aucune interruption de service en France, comme c’est le cas pour beaucoup d’autres…

Bry-sur-Marne.
Rentré en France à près de 80 ans, en 2003, il subit une opération assez importante à la lèvre inférieure, pour raison de tumeur. Il supporte tout cela avec une très grande patience, avec la conviction de pouvoir retrouver bientôt son cher Ntonimba. Il a paru assez rapidement aux responsables de la Province qu’il n’était plus question pour lui de retourner au Mali, sinon en voyage accompagné. Il a finalement assez bien accepté de rester en France et de rejoindre la communauté de Bry, où il résidait déjà en attendant de repartir, et où il est nommé le 1er avril 2004. Son opération à la lèvre le gênait beaucoup pour manger, et aussi pour parler ; une grande surdité aggravait encore son isolement.

Pendant tout ce temps de souffrance et de solitude forcée, Hilaire reste égal à lui-même, effacé, discret, sans aucune plainte. Emmené aux urgences de l’hôpital St-Camille, le 15 juin 2007, il s’y éteint le 24. Comme l’a écrit si joliment un confrère : « Les forêts d’arbres que tu as plantés, ‘joueront pour Dieu des branches et du vent… et des racines cachées’ » (citation de l’hymne de l’office de Matines du 3e jeudi).

TÉMOIGNAGE
de Sr Marie Noëlle Coulibaly

« Nommée économe générale de la Congrégation des Filles du Cœur Immaculé de Marie (Mali), sans aucune notion de comptabilité, le P. Hilaire a guidé mes premiers pas et m’a montré la transparence et la rigueur dans la gestion du bien commun. En mai 2004, je l’ai visité dans sa chambre à la maison des anciens de Bry. Il m’a montré un petit pied de neem qui poussait péniblement dans un pot. J’ai regardé le neem, j’ai regardé le Père et j’avais les larmes aux yeux. Cette graine d’arbre rapportée du Mali dans une valise presque vide n’était-elle pas un symbole d’amour ? Le symbole de toute une vie donnée pour lutter contre le désert et faire du Mali un pays verdoyant...»

 





Père John Leonard Kuwezabiro
1952 - - 2007

Le 7 septembre 2007

Chers confrères, Je vous annonce la triste nouvelle de la mort de notre confrère John Leonard Kuwezabiro, décédé le 6 septembre 2007 à l’hôpital de Namitete, Malawi.

Pendant longtemps John a lutté contre sa maladie. Au mois de juillet dernier, il se sent mal d’une fièvre persistante et perd l’appétit. Transporté à l’hôpital de Namitete, il y séjourne quelques jours et peut ensuite rejoindre la maison d’accueil du Secteur MAfr. Il semble se remettre. Son appétit revient et il gagne même quelques kilos. Toutefois, au début de la semaine dernière, les mêmes symptômes reviennent et il est à nouveau transporté à l’hôpital. Hélas, les médecins et le personnel de l’hôpital ne peuvent rien faire d’autre que de le soulager dans les derniers jours de sa vie.

John est né le 24 juillet 1952 sur l’île de Bafumira, dans le département de Ssese, en Ouganda. Après son école primaire, il entre au petit séminaire de Bukalasa et continue sa formation au grand séminaire de Katigondo où il obtient un diplôme en philo. Il termine ses études au grand séminaire de Ggaba, dont il sort avec un diplôme en théologie de l’Université de Makerere. Le 26 ­août 1979, il est ordonné prêtre pour le diocèse de Masaka.

Après quatre ans dans son diocèse d’origine, John demande à entrer chez les Missionnaires d’Afrique. Il fait son noviciat à Kasama, en Zambie, et son Serment missionnaire le 8 août 1984. Il est nommé au Malawi. Sa première nomination est pour la paroisse de Nkhata Bay dans le diocèse de Mzuzu. En 1990, il va travailler à Kaseye-Chitipa, dont il devient curé en mars 1991.

Au début de l’année 1993, John fait l’expérience des difficultés politique de l’époque. On se rappelle qu’en 1992, une lettre de la Con­férence épiscopale fit parler d’elle dans le pays. Avec ses confrères de Kaseye, John est accusé d’avoir utilisé un langage politique inadmissible au cours de ses homélies. Il est incarcéré par la police et passe une trentaine d’heures en prison. John est traumatisé par cette expérience mais, par la suite, il en parle avec son humour caractéristique… comme pour exorciser les mauvais souvenirs.

En 1994, John fait une année de recyclage pastoral en Irlande, suivie de trois ans de service à Masaka, son diocèse d’origine. De retour au Malawi, il est nommé au diocèse de Lilongwe. Il apprend la langue chichewa et devient le dernier Missionnaire d’Afrique à occuper le poste de curé de Likuni. Nous avons transmis cette paroisse en 2001. John va alors travailler à la paroisse de Chezi et ensuite il ira à Mua comme curé. Il est un des rares Missionnaires d’Afrique à avoir servi dans les trois diocèses du Malawi où nous sommes.

En 2005, John revient joyeux de Jérusalem où il a participé à la session Disciples missionnaires aujourd’hui. Il a toujours désiré « être avec » le Seigneur. Qu’il repose désormais dans sa paix et dans sa joie.

Piet van Hulten

 




Père Frans Roeloffzen

1917 - Novembre 2006 lors de la réunion des provinciaux Afrique Francophone, il était le modérateur - 2007

Frans est né le 15 décembre 1917 à Enschede, aux Pays-Bas. Son père est concessionnaire d’automobiles. En 1953, sa mère deviendra la première maman des Pays-Bas à aller séjourner chez son fils MAfr en Afrique.

Frans est d’abord formé au petit séminaire d’Utrecht. Plus tard dans sa vie, ses bonnes relations avec le clergé du diocèse raviveront son désir d’y servir. Mais il choisit d’abord la mission en Afrique. Il reçoit sa formation à Sterksel, à St-Charles près de Boxtel et à s-Heerenberg où il prononce son Serment missionnaire le 28 mai 1942. Il est ordonné prêtre le 19 juin 1943. En raison de la guerre, il ne peut pas partir pour l’Afrique. Il travaille dans les paroisses de Borculo, Ruurlo et Driel. Au mois d’octobre 1946, il s’embarque sur un navire pour rejoindre la Tanzanie via le Congo. Dans ses bagages accompagnés, il prend avec lui un véhicule rescapé de la guerre, une jeep américaine. Il est nommé au diocèse de Kigoma.

Une photo magnifique garde le souvenir de son arrivée : Frans dans toute sa gloire, vêtu de l’habit père blanc complet, entouré de sept Sœurs Blanches (Smnda), elles aussi en grande tenue, et de plusieurs jeunes entourant la jeep !

Frans travaille fort comme professeur de religion et d’anglais, comme pasteur, constructeur de ponts, infirmier et mécanicien. Il est nommé d’abord à Ujiji, là où Stanley a rencontré Livingstone, puis à Marumba, Kasumo, Makere, Nyaronga, Kibondo et Kiganza. Il dit qu’il se sent chez lui en Tanzanie et qu’il ne sent jamais le mal de pays.

Intelligent, de bon sens et de bon cœur, il est doué pour la musique. Au début des années cinquante, Mgr van Sambeek lui demande de traduire des chants d’église de différents pays dans la langue unique du diocèse, le kiha. Ce n’est qu’une dizaine d’années plus tard, que les Tanzaniens eux-mêmes commencèrent à composer des hymnes liturgiques sur des mélodies typiques du pays. Un des premiers à le faire fut M. l’Abbé Stephen Mbunga du diocèse de Songea.

En mars 1972, après 27 ans de mission, Frans rentre définitivement aux Pays-Bas pour des raisons de santé. Lors de son jubilé d’or, il nous a dit : « En Afrique on compte beaucoup les uns sur les autres. On y voit et on entend beaucoup de choses. Il y a beaucoup à apprendre. » Frans ajouta : « Si aux Pays-Bas j’ai une façon différente de voir les choses, c’est en Afrique que je l’ai appris. La chose la plus importante, c’est de compatir avec les gens ordinaires. »

Avec cet esprit missionnaire, il est revenu aux Pays-Bas d’abord comme pasteur à Enschede et plus tard à Liederholthuis. Nous sommes dans l’après-concile. Il y a de grandes évolutions dans la société civile et dans la communauté ecclésiale. Quand Frans prend sa retraite en 1987, on a décrit ainsi son ministère : « Frans est un missionnaire, un frère aîné dans notre grande famille paroissiale, famille bruyante, souvent en fête et parfois souffrante. Voici notre église. Elle est missionnaire et ses portes et fenêtres sont grandes ouvertes. Nous-mêmes nous les voudrions parfois ouvertes, parfois fermées. Par moments, d’autres nous disent d’ouvrir et ensuite de fermer. Ce climat de tension nous le vivons avec Frans comme des missionnaires. »

Frans retrouvait l’espérance dans ses relations avec les autres. Comme dit le proverbe tanzanien : « Celui qui a des amis ne sera jamais surpris par les ténèbres. » Frans n’aimait pas les réunions paroissiales ; par contre, il goûtait les visites pastorales en famille. Il vivait près des gens et aimait chanter avec eux.

À la demande du conseil paroissial de Liederholthuis, Mme Dora Kloppenberg a pris soin de Frans en l’accueillant et en lui prodiguant des soins pendant presque 25 ans. Nous lui en sommes très reconnaissants. Elle continuait à lui donner le titre de Pastoor, Monsieur le Curé. Le village faisait de même, même après sa démission. C’est qu’il continue à offrir ses services à Liederholthuis. Ce fut fort apprécié. D’ailleurs, son désir d’être enterré parmi ses paroissiens est le meilleur signe de sa communion avec eux.

Ces dernières années son état de santé s’empirait. À la fin d’août, il reçoit le sacrement des malades. Deux confrères qui le connaissaient depuis Kigoma sont allés lui rendre visite.
Le 7 septembre 2007, il rend son âme au Seigneur. Des membres de sa famille, des paroissiens et des confrères ont participé à ses funérailles, le 12, à Liederholthuis. En hommage à Frans le missionnaire, les paroissiens avaient parqué une jeep devant l’église. Ils avaient mis sur le capot une grande photo de l’arrivée de Frans à Ujiji, une photo d’antilope et un panier tressé en Tanzanie. Ils se rappelaient du proverbe africain : « Celui qui a des amis ne sera jamais surpris par les ténèbres. »



PROFILES

Father Bernard Herber

1931 - - 2007


Bernard Herber was born on the 10th November 1931 at Marle-sur-Serre, in the Aisne region, in the diocese of Soissons, France. He had one older sister, Monique. They lost their mother when Bernard was only two. Much later, he discovered that he bore within himself the search for his mother, who had disappeared too soon from his life. Bernard was brought up by his maternal grandmother and Monique by her paternal grandmother. They would always remain close, one to another. In his youth, Bernard and Monique were very involved in the Catholic Scout movement.

For some years, he worked with his father in the local branch of the Crédit Agricole Bank. However, he did not like office work and took every opportunity to visit the customers in their homes. He could meet people this way and form friendships with them. During his free time, he conducted a choir and looked after elderly people.

After some hesitation between monastic and missionary life, ‘be­cause he was attracted to Gregorian’, Bernard decided to ap­ply to the Missionaries of Africa (White Fathers), well aware of his gift and need for relations with others. Bernard was then 30 years old. He passed through Kerlois to study Latin and philosophy and did his novitiate at Gap from 1965-1966. He was sent to do his four years of theology at Eastview, Ca­nada, where he formed friendships that lasted throughout his life. His professors were favourably impressed with him. Endowed with average intelligence, he had a strong, persevering will and a sense of duty. He cultivated his natural gifts for singing and music. In Canada as in France, Bernard conducted the parish choir to such a high standard that they could give recitals in the Ottawa region. Bernard took his Missionary Oath at Eastview on the 24th May 1969. Bishop Paul-Émile Charbonneau of Hull ordained him a priest on the 11th January 1970.

That same year, Bernard left for Burundi, where he began to learn the language in his own particular way: after the language course, he spent several months meeting the people among the banana plantations. Bernard had no memory for vocabulary, but thanks to his ability to recall the tonality, the music of the language, he managed to master the difficult Kirundi tongue. Gatara-Mubuga territory covered only 20 by 15 kilometres, but the parish had 60,000 practising Catholics out of 75,000 inhabitants, all drawn into the forward thrust of the Church. The people were spread out over a hundred or so hills and every small family lived on its own banana plantation, without villages. Bernard became fully committed to looking after the small Christian communities on the hillsides. Bernard lived in deep communion with his confreres, the White Sisters, Italian laypersons, the mission personnel of which he was bursar and the ordinary people of the hills. He lived through the ‘events’ of 1972, risking his own life without hesitation to save others in danger. Many Barundi were killed during this time and alas, found themselves compelled to kill.

Bernard had a large kitchen garden. He made himself the apostle of the mission orchard and the banana plantation. Bernard was even then promoting health via plants. He supervised the workers when it came to building chapels, dispensaries or schoolrooms. As he himself drew the plans, always and ever original and ‘artistic’, the workers found it hard to carry them out if they wanted to use a spirit-level or a plumb line! However, Bernard was so close to the people that they worked together with him enthusiastically, as they felt respected and loved.

In 1978, he was asked to go back to Canada to work on the editorial board of the White Fathers’ magazine in Montreal. Afterwards, Bernard wrote, ‘It was hard for me to drag myself away from the parish where I had lived for eight years. Fortunately, I knew there was the possibility of doing some good work. I found these four years spent on ‘Mission’ magazine quite extraordinary.’ People remember Bernard’s article whereby he succeeded in raising 40,000 dollars for a church roof in Nigeria by drawing the readers’ attention with the headline, ‘What would I be without you?’ This was a pun on French ‘toit’ for roof and ‘toi’ for you, referring to a popular song of Jean Ferrat. In virtue of all the network of relations he had in Canada, his friends dating from his years in the scholasticate, the simple lifestyle of Canada, (with which he felt at ease), Bernard asked to be attached to Canada ‘as his home Province’. He always remained loyal to his friends in Canada, especially when Michèle, one of his nieces, married in Quebec.

In 1982, he left again for Burundi, back to Gatara-Mubuga. In 1984, he was called upon to go the east of the country as parish priest of Muremera in Ruyigi diocese, but not for long. A year later, Bernard was expelled from Burundi, in company with many other missionaries. He lived through this trying time in a spirit of faith. He loved Burundi so much! Like many other missionaries at this time, he had thought to live the rest of his life there.

After the Jerusalem Retreat-Session in 1986, Bernard left for nine years in Brazil, where he resumed the same process of acculturation he had known in Canada and Burundi. For eight months, he excluded any contact with the ‘Francophone world’, in order to learn Brazilian Portuguese by total immersion. There again, his musical ear helped him to ‘hit the right note’ of this language. His particular attentiveness to each individual soon created a large circle of friends around him. Bernard took on missionary promotion in the parish, in our seminary and in the furthest-flung regions of this continent-wide country. In 1996, the Brazilian episode of his life ended with a sabbatical year in Ireland.

Session à Rome en 2003Then in 1997, he was appointed to Mozambique, where he remained until 2007. In 10 years, he devised a novel way of proclaiming the Kingdom by developing a pastoral approach to health via plants, inviting the people to ‘journey to the centre of their bodies.’ At Bernard’s funeral in Paris, Georges Riffault expressed it in this way: ‘Like Christ, Bernard frequented many sick people. Through his knowledge of plants, he cured them and relieved their sufferings. Nonetheless, also like Christ, he did not want to be seen primarily as a healer, as a sort of guru. He did not like the limelight; he just lived among humble people, sharing his knowledge with them. He aimed at enhancing and strengthening their lives, so that they would experience its fullness, as Jesus said.’ It was his way of living and proclaiming Jesus present in our midst today. Bernard did not work alone, but with small groups of coordinators, men and women whom he trained in a very concrete and practical way through visiting and treating the sick, in a climate of prayer and sharing the Word of God. This was his charism.

At the beginning of 2007, he left for home leave in France. His health left a lot to be desired. He was almost blind. He felt more frail than before. He had tests and the doctor told him he would have to have an operation to remove a tumour on the lung. On the 18th July, he was hospitalised at the Hôtel-Dieu, Paris. He died from post-operative complications on the 1st August. On the 6th August, Feast of the Transfiguration, our confreres concelebrated at his funeral in St. Paul’s chapel, attended by his sister, his brother-in-law and his nephews. He was laid to rest in Montrouge Cemetery, Paris. On the 16th August, the Eucharist was also celebrated in the Provincial House in Montreal, on behalf of the Canadian Province. His niece and her daughter were able to attend, as well as many confreres and friends.

Bernard Herber was an extraordinary man who made an impression on many people. His long periods in contemplation enabled him, the supposedly not-so-clairvoyant, to perceive realities that the eye cannot see. The day after Bernard’s death, Albert Thévenot, Provincial of North America, wrote, ‘Bernard was the picture of serenity. A little smile was always on his lips, as he was at peace with himself. In June 2007, he came to spend a few days at the Provincial House. All the confreres were affected by his presence and especially by the effect he had on people who spoke with him. He could no longer see very well then, but throughout his life he had developed an intuitive sense and he ‘intuited’ others with his heart.’

A confrere who knew him well sent this testimony: ‘Like all confreres, but in a very emphatic way, Bernard was at once unique, original, unclassifiable, while at the same time a man of communion and fraternal spirit. I was very close to him from the time at Gatara in 1973 when we were initiated into the pastoral scene by Hubert Roy, through to his years on ‘Mission’ magazine in Montreal. I saw him at work and at ease in Brazil, where we met up with him and Hubert Roy. I met him again in Rome in 2003, during the Meeting for Seniors. I saw him latterly last June. He was serene with regard to the future, at peace with himself, others and God. He knew he was seriously ill, but thought he could weather it. He was contemplating the removal of the cancerous lung, but wanted to go and do his convalescence with herbal medicine and plants in Mozambique.’ (Two months before his death, the Petit Echo 2007/7 published a short article by Bernard concerning health matters via plants.) In Mozambique, the confreres likewise celebrated the memory of a friend of plants, the sick and the health auxiliaries he had trained.

Dear Bernard, thank you for all you have been for us. In the heavenly gardens, where the Father has called you to be and where you are reunited at last with your mother, continue to be an architect of the Gospel for us, your brothers and sisters in the Lord, your friends and family and all those who loved you in this life, in France, Canada, Burundi, Brazil and Moza­mbique.

LB and JC

Bernard Herber imitated no one, not even Francis of Assisi! Attentive to the Spirit of Jesus discovered in the Gospel, Bernard ‘the artist’ (dixit Marcel Peeters) was quite simply himself: a universal brother, a singer with a rich voice accompanying himself on the guitar, a painter with a very colourful imagination, a gardener using his household and medicinal plants for the well being of the sick and of leprosy sufferers. He was a faithful companion to several women friends, a foster father figure for his confreres; he was poor in dress, some would say shabby, but a great man of prayer, often prone in some chapel of a night-time. In this way, during a pilgrimage to Assisi in 2003, Bernard could speak in complete frankness with Francis, his twin, the first of the ‘littlest brothers.’

 





Father Hilaire Barreteau


1924 - - 2007

Father Hilaire Barreteau was born on the 15 of June 1924 at Poiré-sur-Vie in the Vendée, France, fourth in a family of 11 children. The family were smallholding farmers. After a while at Lucs-sur-Boulogne, they moved to Chavagnes en Palliers. Hilaire attended school and catechism classes at Rabatelière. When Father Poirier, the parish priest of Rabatelière died, Hilaire aged 9, said, ‘I will take his place.’

He went on to join the junior seminary at Chavagnes en Paillers. During this time, his family moved again to ‘Cinq Coins’ at Lucs-sur-Boulogne. We may suppose that all these occasions of moving house and home were indicative of a degree of economic insecurity that was not exceptional in the rural areas of France at that time. During his holidays, Hilaire joined in the work on the family farm. He forged his countryman soul in this poor rural milieu and this unadorned lifestyle would mark his whole life thereafter. It was in the Vendée, a region then rich in missionary vocations that his vocation for Africa and its rural areas began to mature.

In 1942, aged 18 at the end of his junior seminary, Hilaire crossed the Mediterranean to begin his Mis­sionary of Africa training at Thibar, Tunisia. The Allied landings in North Africa in September 1943 meant calling up all the French. Hilaire could not avoid it and was enlisted with several of his fellow students in the 62nd African Artillery Regiment, which led to him taking part as a corporal in the Alsace campaign and later into Germany. At the armistice on the 8th May 1945, he was in Austria. Hilaire spoke very little about this period in his life.

Demobbed in October 1945, he returned to Tunisia to resume his White Father training, which had only just begun. Between Thibar and Carthage, he followed the usual course of every White Father. He completed one more year of philosophy, then a year of novitiate and four years of theology. Hilaire was not an intellectual, but rather more practical-minded. He complied with ease to these long years of training, while demonstrating a particular interest in the social teaching of the Church. He anticipated in some way the opening up of the Church to the world, which the Second Vatican Council would promote in ‘Gaudium et Spes’. In community, Hilaire was a rather reserved youngster, but pleasant and showed common sense. He took his Missionary Oath on the 27th June 1950 at Thibar and was ordained a priest at Carthage on the 24th March 1951, with 56 other young Missionaries of Africa. It was a time when the appeal of Africa had its greatest impact on the youth of western countries.

Ségou
Hilaire was not surprised to be sent to Mali, in the Vicariate Apostolic of Bamako, as he had already shown a certain attraction for the Muslim world, signing himself up among the Arabic enthusiasts during his studies at Carthage. He began his time in Mali at Oueles­sebougou, to familiarise himself with the Bambara language, a prime condition for integrating into the population and remaining in the country. From there, he was appointed to the diocese of Ségou, where he would remain until 1958, with a year out for the Manouba, Tunisia, to do Arabic and Islamology.

Even in Ségou, Hilaire sought to bring the Christian community out of its isolation by setting up a farmers’ cooperative to promote the development of villages. His tendency to lone initiatives and his lack of experience of the African context meant that after an initial period of success, he came into conflict with local Party members and authorities.

Gwalala
He was then appointed to Bougouni mission. In May 1959, he went to Gwalala, where he would remain until 1971, which was uncommon at that time. In this region of Mali, there were many leprosy sufferers and blind people affected by onchocerciasis (river blindness), which led Hilaire to become involved quite early on in health matters, in order to guarantee medical follow-up for them. His study of climatic conditions, which were much better in the region of South-Mali he was in, also led him to develop orange tree plantations and to introduce quite a few young people and schoolchildren to grafting mango and orange trees. He therefore worked a great deal for the development of the country, concerned to teach the people how to stand on their own two feet and become independent producers. He was very interested in schools, dispensaries and in the development of the rural areas. On the strictly pastoral plane, Hilaire was not an innovator at all. He left that work to others. He never felt the need to do any updating in theology, Scripture or human sciences. He was never affected by ‘session-itis’.

Ouelessebougou.
From 1971 to 1974, Hilaire stood in temporarily at the catechists’ school at Ntonimba, before being appointed to Ouelessebougou, where he would remain until 1990. There again, Hilaire put into practice his concern for the promotion of the Malian farmer. With funding from Europe, he helped many villages to evolve by equipping themselves with farming implements: small mule-drawn ploughs, carts, wheelbarrows, or again, in helping them to build small dams to conserve rainwater.

When drought and famine were ravaging the country between 1982 and 1985, Hilaire started up an aid project for the Dogon community of Bandiagara parish in North-Mali. It was a plan that required nerves of steel. It was to displace a certain number of Dogon families from 500 kilometres away into the middle of Bambara country, thereby putting a lot at risk. However, Hilaire knew how to prepare his project with lots of prudence, firstly making contact with both Ouelessebougou and Bandiagara parishes concerned in the plan, including the involvement of Christian leaders in both communities. He did nothing without the prior consultation and agreement of the small Christian community of Banantoumou.

The project began with the arrival of three or four Dogon families in Banantoumou, the host village, establishing themselves near the village. As soon as they arrived, they began to build a few huts to live in, in Dogon style. Then, with great determination, they cleared a few hectares of brush, not far from the village. As the work of building huts went on, other small groups of Dogon Christians followed and joined in the work of setting up, building and clearing for the whole of the dry season. These early arrivals were looked after for their food requirements by Caritas. Added to that, there was a Bambara-Dogon committee set up to manage all the problems that could arise here and there from this novel coexistence.

The population of Banantoumou village increased from 942 in 1987 to 2182 in 2003, with the constant input of the Dogon population that for the most part overflowed to surrounding villages.

Banantoumou has a primary school, leading to the School Leaving Certificate, bringing together pupils from 9 other villages. It has 480 pupils, including 200 Christians. A new church with seating for 900 is being built to meet the increase in the number of Christians brought about by the arrival of the Dogon. The success of this project is not all to Father Barreteau’s credit, of course, but to the welcoming attitude of the first Christians who were there at the outset of this plan.

From 1979, and for about ten years, the three parishes of Bougouni, Ouelessebougou, and Goualala were entrusted to a single team of White Father confreres. Due to the drop in personnel, it was no longer possible to continue with three teams of three Fathers. Hilaire was part of this team of five confreres, and he played his part very well in the mobile team operating between the three parishes. He truly appreciated it and never missed the fortnightly three days of brotherly get-together and work sharing that the team arranged for itself. He was a pleasant and practical man in company, true to form. You had to take him for what he was. This team life helped him to avoid being a lone wolf in his charism of promoter of the rural areas.

Ntonimba
In 1990, on his return from home leave, Bishop Sangaré asked him to manage in practical terms the Catechists’ Centre of Ntonimba. He was attached to the neighbouring White Father community of Kati. He undertook the reforestation of the hillside around the Centre, planting thousands of neem, a tree that survives well in the Sahel climate, that grows quickly and provides firewood for cooking. It is no surprise that the present parish priest of Ouelessebougou, a Malian diocesan priest, at the end of the dry season, is planning to commemorate the death of the Father by asking the whole parish community to plant a thousand trees in honour of the ‘Father of the trees.’

Father Barreteau would continue for another twelve years as associate firstly of Father Villaume, a Fedei Donum, then of Father Arvedo Godina, with whom he formed community. He looked after the training of catechists and rural leaders. He continued to plant and graft, looking after the garden, in which each catechist had his little allotment, near a simple dam for irrigation. Father Barreteau was contented at Ntonimba, where he lived at his own pace, providing a presence and a welcome. He was already retired there, but his health slowly deteriorated. Wherever Hilaire went, Mali, Ségou

Gwalala, Ouelesseebougou, or Nto­nimba, he fulfilled his vocation as promoter of the rural areas. He was a full-time missionary in Africa, without a single break for home service in France, unlike many others.

Bry-sur-Marne.
Back in France in 2003, at nearly 80 years old, he underwent quite a serious operation on his lower lip to remove a tumour. He came through all that with great patience and the conviction that he could soon return to his beloved Ntonimba. Very early on, it became clear to the Provincial leadership that there would be no question of him returning to Mali, unless accompanied on the journey. He finally accepted to remain in France and to go to the Bry community, where he was already living while waiting for his departure, and where he was appointed on the 1st April 2004. The operation on his lip obstructed his eating and speaking; his increased inability to hear further aggravated his isolation. For this whole period of suffering and enforced solitude, Hilaire was his own man, humble, discreet and never complaining.

On the 15th June 2007, he was brought to the casualty department of St. Camille Hospital and passed away on the 24th. As a confrere so aptly wrote, ‘The forests of trees you planted ‘will applaud to God with their branches in the wind, and in their hidden roots.’ (From a quotation of a hymn for Matins, Week 3, French Breviary).

TRIBUTE from
Sr Marie Noëlle Coulibaly

'When I was appointed Treasurer General of the Congregation of the Daughters of the Immaculate Heart of Mary, (Mali), I hadn't a clue about accounting. Fr Hilaire guided me in my first steps and showed me the importance of transparency and order in the management of property held in common. In May 2004, I paid him a visit in his room at his retirement home in Bry. He showed me a small shoot of neem in a pot, struggling to survive. I looked at the neem and I looked at the Father with tears in my eyes. This seed of a tree transported from Mali in an almost empty suitcase, was it not a symbol of love? It was the sign of a life completed devoted to combating desertification and making of Mali a country lush in vegetation.'

 



Father John Leonard Kuwezabiro
1952 - - 2007

7th September 2007

Dear Confreres, I come to announce to you the sad news of the death of our confrere, Fr. John Leonard Kuwezabiro, who passed away at Namitete Hospital last night, Thursday evening, between nine and ten o’clock.

For a long time, John has been struggling with illness. In July, he started feeling a persistent fever accompanied by loss of appetite. He was taken to Namitete Hospital and after a few days, he came back to the Sector house and seemed to be recovering. His appetite returned and he gained a few kilos. However, sometime at the beginning of last week, the same symptoms started reappearing. John was again taken to the hospital on the Tuesday, but there was little the doctors and medical staff could do but make him as comfortable as possible in his final days.

John was born on the 24th July 1952 at Bafumira Island, Ssese County, Uganda. After his primary education, he attended Bukalasa Minor Seminary before joining Katigondo Major Seminary, where he obtained a diploma in philosophy. He continued his priestly formation at Ggaba Major Seminary, where he earned a diploma in theology from Makerere University. He was ordained a priest for his diocese of Masaka on the 26th August 1979.

After four years in his home diocese, John applied to the Missionaries of Africa and did his novitiate at Kasama, Zambia, taking his Missionary Oath on the 8th August 1984. He was appointed to Malawi. His first appointment in that year was to the parish of Nkhata Bay in Mzuzu Diocese, followed in 1990 by an appointment to Kaseye-Chitipa, where he became parish priest in March 1991.

In the first months of 1993, John had his brush with the political system of the time. We may remember that the 1992 Bishops’ Letter was beginning to take effect. With his confreres of Kaseye, John was accused of unacceptable political language in his homilies and had to spend 30 hours in a police cell and in prison. This was an experience that was certainly a bit traumatising, but to which he habitually referred with his well-known sense of humour!

In 1994, he went to Ireland for a year of pastoral updating followed by three years of service in his home Province. On his return to Malawi, John transferred to Lilongwe Diocese, learned Chichewa, and was the last Missionary of Africa to be parish priest of Likuni, which we handed on in 2001. He was then transferred to Chezi parish and ended his mission as parish priest of Mua. He was one of the few missionaries of Africa to have served in all three dioceses where we work in Malawi.

In 2005, he was a very happy man when he returned from Jerusalem, where he had attended the session on Missionary Discipleship. May he rest in the peace and joy of the Lord to which he so avidly aspired!

Piet van Hulten




Father Frans Roeloffzen

1917 - Novembre 2006 lors de la réunion des provinciaux Afrique Francophone, il était le modérateur - 2007

Frans was born on the 15th of December 1917 in Enschede. His father was a car dealer. In 1953, his mother was the first from Holland to visit her son in Africa. For five years, he had been a minor seminarian of the Archdiocese of Utrecht; hence his good relations with the clergy of the Archdiocese and his wish to serve in it. With the aim of becoming a missionary, Frans received his formation in Sterksel, St.Charles near Boxtel, and ´s Heerenberg, where he took the Oath on the 28th May 1942 and was ordained on the 19th June 1943. He could not leave for Africa during the War, so he worked in the parishes of Borculo, Ruurlo, and Driel. In October 1946, he boarded a ship along with his jeep and left for Tanzania, via the Congo, to start his apostolate in the diocese of Kigoma. There is a magnificent photograph of his arrival: Frans in full ceremonials in the driving seat, surrounded by 7 White Sisters also in full regalia, and some of the local youth!

He worked hard as a teacher of Religion and English, as a pastor, a bridge builder, a carer for the sick, and a car mechanic in Ujiji, where Stanley found Livingstone, and in Marumba, Kasumo, Makere, Nya­ronga, Kibondo, and Kiganza. He once said he felt at home there and never to have felt homesick for Holland.
He was intelligent, with common sense, good-hearted, and gifted for music. In the early 50s, Bishop van Sambeek asked him to translate church hymns from other countries and languages into the language of the diocese, which happened to coincide with one ethnic group, the Waha, who conserved the original foreign melodies. It was in the early 60s that Tanzanians themselves started to compose church hymns with a Tanzanian character and a Tanzanian-inspired melody. The great pioneer was Father Stephen Mbunga of Songea Archdiocese.

In March 1972, after 27 years, Frans had to return to Holland for good, due to health reasons. At his Golden Jubilee concerning his past, he said, ‘In Africa we count a lot on one another. The attentive outsider sees and hears most and can learn so much’. He went on, ‘The different way of looking at things I picked up over there serves me well up to this day. I learned to sympathise with the common man’.

With this vision, he became a missionary in Holland as pastor in Enschede, and later on in Liederholthuis. It was after the Vatican Council when the changes in society at large and the Church community in particular became more clearly marked. When he retired in 1987, Frans´ functioning as a missionary was characterised as, ‘An elder brother in our noisy, at times suffering and at other times celebrating extended family, which is the Church, a missionary Church, with the doors and windows wide open. We ourselves sometimes want them to be open, at other times preferably closed. Sometimes, others want them to be open, or preferably to be closed again. We live and work in that atmosphere of tension as missionaries.’

By character and from his experience in Africa, Frans had learned that rays of hope are found in the people around him. As a Bantu proverb in Tanzania says, ‘The one who has friends will never be overtaken by darkness.’ Frans was close to the people, he did not like long church meetings, but he did like pastoral family visits. With a lot of trust, he left much to committees, and he got the church community to sing.

At the request of the Liederholthuis parish council, Mrs. Dora Kloppenberg made him a warm home and took good care of him for almost 25 years. We are very grateful to her. She continued to call him “de pastoor”, the parish priest, just as everyone in the village did, even after his retirement. When Frans relinquished responsibility for the parish, he continued to offer his services. The fact that he continued to reside in Liederholthuis was much appreciated. Moreover, that he wished to be buried amongst his parishioners shows how much he felt united to them.

In recent years, his health was up and down. At the end of August, he received the Sacrament of the Sick. Two confreres, who had known him in Kigoma diocese went to visit him. He died on the 7th September 2007. His relatives and parishioners joined his confreres for his burial on the 12th in Liederholthuis. In tribute to Frans the missionary, the parishioners had parked a dark green ‘jeep’ next to the church entrance, with an enlargement on the bonnet of that famous photograph of Frans´ arrival in Ujiji, a topi, and a large basket from Tanzania. And his Bantu saying: “The one who has friends will never be overtaken by darkness”.