NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Yves Jaouen

1926 - - 2010

Yves est né dans une famille nombreuse, le 31 décembre 1926, à Kerlouan, en France. Il aime se dire breton et il est fier de ses origines. Son papa, Alexandre Jaouen, est le médecin du village et sa maman, Marie Mercier, est à la tête d’une famille nombreuse ; elle a mis au monde 15 enfants et Yves est le 8e de cette fratrie. Il est baptisé le 3 janvier 1927 à Kerlouan et reçoit, ce jour-là, pas moins de 5 prénoms. Son certificat de baptême atteste qu’il a été baptisé Yves, Joseph, Marie, Paul, Gabriel… toute une destinée ! Parmi ses frères, on compte le Père Michel Jaouen, jésuite bien connu qui, malgré son grand âge, continue infatigablement à sortir de la drogue tous ceux qu’il embarque sur son bateau : “Le bel espoir”. Yves parlait toujours de ce frère avec une grande admiration. Un de ses cousins entrera aussi dans la Compagnie de Jésus.

C’est dans cette famille profondément chrétienne qu’Yves grandit. Il poursuit ses études secondaires au collège Notre Dame du Bon-Secours, à Brest, puis au collège Saint François Xavier, à Vannes. Il entre chez les Missionnaires d’Afrique en 1948 à Kerlois, près d’Hennebont. En 1950, il rejoint Maison-Carrée à Alger pour son noviciat, puis suivent les études de théologie, successivement à Thibar puis à Carthage en Tunisie. Il prononce son Serment missionnaire le 27 juin1954 à Thibar en Tunisie. Un an plus tard, le 10 avril 1955, il est ordonné prêtre à Carthage.

Peu après son ordination, le 6 mai 1955, il reçoit sa nomination pour Bamako, au Soudan français à l’époque. Il y arrive en août 1955 et, le 31 du même mois, il se rend à Ouelessebougou où Mgr Pierre Leclerc vient de l’affecter. On remarque sa facilité pour les langues, aussi lui demande-t-on d’en apprendre deux pour commencer, le bambara et ensuite le mooré à Ouahigouya.

Après son séjour à Ouahigouya, il est nommé vicaire à Nioro, à la paroisse Notre-Dame du Sahel. Il y restera trois ans avant de se rendre à Kolongotomo où il séjournera jusqu’en 1963. L’administration n’apprécie pas son franc-parler et sa manière de dénoncer certaines pratiques indélicates. Il doit quitter Kolongotomo. Il est alors nommé à Ségou où il assure la direction de l’école de la mission.

Très vite, Mgr Leclerc, repérant ses qualités d’organisateur, le nomme Directeur diocésain de l’enseignement catholique. Tout le monde apprécie sa rigueur dans la gestion des écoles. Il sillonne le diocèse, visite, inspecte, encourage les enseignants. Pendant ce séjour à Nioro, Kolongo et Ségou, il accompagne un jeune séminariste : Jean Zerbo, avec lequel il entretiendra une solide amitié. Ce jeune sera ordonné prêtre et deviendra archevêque de Bamako en 1998. Monseigneur Jean Zerbo gardera toujours un grand respect pour celui qu’il qualifiera, dans sa lettre du 5 octobre 2010, de grand, de très grand missionnaire.

Yves peut parfois se montrer exigeant, mais on sait qu’il l’est encore plus pour lui-même. En 1971, il doit cependant faire face à un sérieux problème de santé. Soigné pour une affection des cordes vocales, il subit, le 29 octobre, une troisième opération. On lui enlève une corde vocale malade, car on y a décelé des cellules cancéreuses. Il est bien pris en charge et le traitement stoppe l’évolution du cancer, mais il perd en grande partie l’usage de la voix. Il fait d’énormes efforts, réussit à se faire comprendre et assume ce handicap avec une foi et une énergie qui forcent l’admiration.

À la suite de cet accroc de santé, il revient à Ségou et reprend ses activités à l’enseignement. En 1975, on le décharge cependant, à sa demande, de la direction de l’enseignement. Il demeure à Ségou comme vicaire. Il ne manque pas de travail, tant il est apprécié pour sa générosité, son courage et sa bonne humeur. C’est un homme de foi car d’autres, privés ainsi de leur voix, se seraient vite découragés. Ce n’est pas son cas.

Il est toujours sur la route, au guidon de sa mobylette ou au volant de sa 2CV, pour célébrer des messes dans les succursales et visiter les malades. Il est sportif et aime bien traverser à la nage un bras du fleuve. Cela va d’ailleurs lui jouer un mauvais tour. Il attrape la bilharziose et doit rentrer, en juin 1975, pour se faire opérer à l’hôpital Saint Joseph à Paris. L’opération, suivie d’un traitement approprié, le remet rapidement sur pied.

En 1976, il accepte une nouvelle nomination, cette fois-ci comme curé à Beleko, une paroisse du diocèse de Ségou qu’il connaît bien. Il y reste presque 9 ans. En 1985, il retrouve l’Office du Niger. Il est alors nommé à Nioro comme curé. Il y demeurera jusqu’en 1993. Durant cette longue période, il demandera à se rendre en Terre Sainte pour y suivre la session retraite (en octobre 1978).

Même rétabli, son état de santé demeure toujours fragile et on lui demande de revenir régulièrement en France pour des contrôles. L’équipe provinciale tente, avec plus ou moins de succès, de le retenir au moins deux mois pour qu’il prenne le temps d’un vrai repos. Lui ne l’entend pas de cette oreille - sans doute le côté breton de son oreille - et il repart au Mali dès que le docteur lui donne la route.

Ses confrères connaissent sa régularité dans sa vie de prière et sa présence aux récollections et aux retraites annuelles. On l’entend rarement se plaindre. Pourtant, le 21 décembre 1993, il doit être rapatrié sanitaire. On vient de déceler un ulcère avec des complications pulmonaires. Il est admis en urgence à l’hôpital Saint Joseph à Paris. Courageusement, il subit à nouveau une opération et les traitements que nécessite son état. Dès qu’il retrouve un semblant de santé, il demande au Provincial de France la permission de repartir en Afrique.

À son retour en 1994, on juge plus sage de le nommer à Faladyè comme vicaire à la paroisse Notre-Dame de Fourvière. Là encore, malgré sa santé fragile - il marche difficilement, souffre davantage de la chaleur et s’essouffle rapidement - il continue vaillamment le travail qu’on lui propose. Il participe aux tournées. S’il ne peut plus célébrer la messe devant une grande assemblée, il la célèbre dans les succursales et se déplace avec un petit amplificateur. L’assemblée est d’autant plus attentive qu’elle mesure les efforts qu’il déploie pour se faire entendre. Il va demeurer presque six ans à Faladyè.

La Province du Mali juge alors qu’il serait plus confortable pour lui d’être en ville, à Kati ou à Bamako. Il préfère Kati, sur les hauteurs de Bamako, à une quinzaine de kilomètres. Pendant un temps, la paroisse est confiée aux Missionnaires d’Afrique et on le voit participer autant à la vie pastorale par ses visites et les messes qu’il peut encore célébrer dans les succursales, qu’à la vie communautaire. Quand la paroisse est transmise au clergé diocésain, il accepte de demeurer à Kati et la communauté chrétienne s’en réjouit : il est tellement connu des malades, des militaires, des grands comme des petites gens ! Il est présent à tous et, jusqu’à ses dernières forces, on le verra encore circuler, juché sur sa mobylette qui semble aussi fatiguée que son propriétaire.

Le 31 août 2010, 55 ans jour pour jour après son arrivée à Ouelessebougou, il fête cet anniversaire avec discrétion, à Kati, en compagnie du Père Lionel Robin, un prêtre Fidei Donum qui administre la paroisse, et d’un séminariste stagiaire. Voulant se lever de table, il s’écroule et se casse le col du fémur. Admis à l’hôpital militaire de Kati, et sur les conseils des praticiens, il accepte d’être rapatrié sanitaire en France.

Il va être admis à l’hôpital Saint Joseph. On découvre qu’il présente aussi des complications pulmonaires et même cardiaques. Il est d’abord traité pour cela avant d’être opéré pour le col du fémur. Sa famille et les Missionnaires d’Afrique de la rue Friant l’entourent. Monseigneur Zerbo, qui se trouve en France à ce moment, lui rend visite. Yves se remet puis rechute. Il est d’une constitution particulièrement solide, et personne ne s’étonne de le voir lutter de la sorte. Mais sa vie tire à sa fin.

Il s’éteint finalement le 5 octobre 2010. Les chrétiens qui l’ont bien connu, les prêtres, religieux et religieuses au Mali, sont tous dans la peine. À Kati, une messe est célébrée en présence d’une foule très nombreuse. Des paroissiens et des confrères témoignent.
Le Père Michel Robin, qui l’a bien connu, parle de son ministère auprès des malades durant les dernières années de sa vie. Il les visitait à l’hôpital et allait porter la communion à ceux qui ne pouvaient plus se rendre à l’église. Il allait aussi célébrer la messe dans les petits villages isolés de la brousse.

Le 8 octobre 2010, les funérailles sont célébrées dans une église près de la rue Friant, à Paris. La chapelle Saint Paul, que dessert la communauté, s’avère trop petite. Monseigneur Jean Zerbo est présent ainsi que le Père Lionel Robin avec qui Yves se trouvait en communauté à Kati et qui avait bien pris soin de lui.

Le Père Guy Vuillemin, Supérieur délégué pour la France, préside cette célébration. Dans son homélie, il souligne combien Yves savait se rendre présent à tous : “Nous sommes rassemblés en union avec les communautés chrétiennes des diocèses de Ségou et de Bamako et avec tous les amis musulmans et de la Religion traditionnelle bambara qui ont bénéficié de la rencontre de Dieu par leur rencontre avec Yves.” Un peu plus tard, il ajoute : “Nous sommes ici, non pour pleurer, même si, bien sûr, nous sommes dans la peine, mais pour célébrer une vie bien remplie, une vie bien vécue, une vie qui laisse beaucoup de descendants engendrés à la vie de Dieu par le baptême, et une vie qui a illuminé bien des personnes. C’est pour cette vie que nous rendons grâce à Dieu.”

À son retour de Paris, Monseigneur Jean Zerbo présidera une messe en la cathédrale de Bamako à la mémoire de notre confrère Yves. Beaucoup de prêtres, de religieux, religieuses et de fidèles y participeront. Une phrase de notre confrère Yves sera rappelée à cette occasion et elle dit bien son itinéraire missionnaire : “Quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien !” Dors en paix, fidèle serviteur du Seigneur.

Alain Fontaine





Frère Konrad Grunwald
1930 - - 2010

Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux. (Mt. 5, 12)
Frère Konrad Grunwald (Heinrich) a été rappelé par le Seigneur le 22 octobre 2010. Il avait 79 ans et était bien préparé à rencontrer son Créateur. Ayant eu à Haigerloch plusieurs attaques cérébrales qui l’avaient invalidé assez sérieusement, Konrad a été transféré, en janvier 2007, à Trèves, dans la maison de repos des Frères de la Miséricorde.

Frère Konrad Grunwald est né à Bochum, Allemagne, le 22 novembre 1930. Ensemble avec ses deux frères, il connaît une enfance heureuse. Ses parents, Konrad et Christina Grunwald, lui assurent une solide éducation catholique. Sa mère lui inculque un profond désir de la prière et de la vie religieuse.

De 1936 à 1944, Konrad fréquente l’école primaire catholique. Par l’intervention de son père, il apprend le métier de tourneur à l’aciérie locale. Après son apprentissage, il trouve un emploi permanent à l’usine. Son temps libre, Konrad le consacre principalement à des activités de l’Œuvre de Kolping, une association d’ouvriers catholiques. En 1950, Konrad démissionne de l’aciérie et le 1er août, il entre comme postulant dans l’ordre des Prêtres de Jésus et de Marie à Burgbrohl. Il ressent bientôt le désir de travailler dans les Missions, particulièrement en Afrique. Il quitte donc le postulat et demande son admission chez les Pères Blancs. Après neuf mois, il quitte le noviciat. Le lendemain, il regrette cette décision et demande sa réadmission.

Le Provincial lui conseille alors de retourner pour un an à son ancien travail à l’aciérie pour ensuite renouveler sa demande d’admission. Malgré ce délai, Konrad n’abandonne pas sa vocation missionnaire et après un an, il recommence son noviciat. D’août 1953 à août 1955, il fait son noviciat à Langenfeld qu’il termine par son serment temporaire. Puis, jusqu’en 1957, il fait son scolasticat à Marienthal, au Luxembourg. Durant cette période, il paraît un peu superficiel, mais il est très dévoué à son métier et il fait de gros efforts pour apprendre l’anglais.

La première nomination de Konrad l’amène à Hörstel où il est chargé de l’entretien. La communauté profite de sa personnalité équilibrée et simple. De 1959 à 1961, il suit avec succès un cours de technicien en construction, après quoi il part pour le Ghana. Son expérience africaine débute dans le diocèse de Wa, sous la direction du Frère Suso Wille. C’est là qu’il est heureux de faire son Serment perpétuel, le 2 août 1961.

Durant son premier congé, après 10 ans, il suit un cours d'ingénieur aux ‘ponts et chaussées’ à Londres, bien que ses supérieurs auraient préféré qu’il approfondisse ses connaissances pratiques de la construction.
Konrad est un homme attentionné. Au séminaire Kizito, il prend soin des malades. Jugeant que la sobriété de vie est trop spartiate pour les malades, il les gâte avec une nourriture supplémentaire réservée aux Pères. Ses confrères observent cela d’un œil critique, mais leurs regards ne peuvent l’empêcher de suivre l’exemple du bon Samaritain.

En 1977, la période des nouvelles fondations étant terminée, Konrad abandonne ses travaux de construction au Ghana et retourne en Allemagne, à Hörstel, où il est de nouveau chargé de l’entretien de la maison. Il y reste trois ans. Alors se présente à lui la possibilité de travailler dans un autre pays africain. En 1980, il part au Malawi, à Namitete, où il devient responsable des ateliers diocésains. Il n’est pas habitué au travail d’administration. Aussi suit-il un cours de comptabilité.

L’apprentissage d’une nouvelle langue s’avère difficile, ce qui complique ses relations avec ses employés et ses clients. Il accepte alors volontiers de suivre un cours biblique de trois mois à Jérusalem. Il veut utiliser ce temps pour regagner la confiance en lui-même, dans le but d’entreprendre ensuite un autre type de travail. Ses supérieurs approuvent ce projet et, à son retour, Konrad est nommé à l’école des catéchistes à Mtendere. Il s’occupe de la gestion de la maison et de la ferme. Il y a aussi une usine diocésaine de fabrication de chapelets qui sont très demandés.

Quand le Frère responsable meurt, Konrad reprend sa tâche. Il y a là beaucoup de matières premières, car l’usine produit 60.000 à 80.000 chapelets par an qui sont vendus au Malawi, mais aussi exportés en Zambie, en Afrique du Sud et en Tanzanie. Konrad supervise la production et la vente. Cette tâche représente un réel défi pour lui, mais il réussit à y faire face. Il est heureux d’avoir une occupation gratifiante et il reprend confiance en lui-même.

Au cours des années 1980, commence la transmission des ateliers et garages à des responsables africains. Le Frère Grunwald se rend compte que le temps de transmettre son travail est arrivé. C’est pourquoi il demande à ses supérieurs de rester en Allemagne après son congé, en 1988. Il souhaiterait donner un coup de main dans les rencontres missionnaires de jeunes, car il aime enseigner. Mais il est nommé économe à Munich, tâche qu’il accomplit avec dévouement.

En 1991, il est à nouveau transféré à Hörstel, où il est chargé de l’entretien et du jardin. Il aime la maison et l’environnement. La communauté comprend surtout des confrères aînés qui ne sont plus capables de travailler beaucoup. L’aide de Konrad, qui est encore valide, est la bienvenue. Il s’adonne fidèlement à ses tâches quotidiennes et à sa vie de prière.

Konrad garde toujours le désir profond de retourner en Afrique, au moins pour un terme de quatre ans. Il espère recevoir une nomination en Ouganda pour travailler dans la construction ou l’agriculture. Or, son souhait n’est pas réaliste car ses forces diminuent plus tôt que prévu. Aussi est-il nommé à Haigerloch en 1994. Durant les 13 ans qu’il y passe, il a plusieurs attaques mineures qui réduisent de plus en plus ses forces. Mais Dieu lui a donné une volonté forte et, malgré ses maux, il continue à insister pour dire qu’il va bien. Jusqu’à la fin, il travaille tranquillement comme sacristain.

En janvier 2007, Frère Konrad est devenu très fragile et faible. Il est alors transféré à la maison de repos des Frères de la Miséricorde à Trèves, où il passe la plupart du temps dans une chaise roulante. C’est là qu’il subit sa dernière attaque. Dans la soirée du 22 octobre 2010, le Seigneur et Créateur reçoit son serviteur fidèle. Rendons-lui grâce. Qu’il repose en paix.

Günther Zahn




Père Joseph Corbineau

1928 - - 2010

J oseph est né le 12 février 1928 à Pont-Saint-Martin, dans la Loire Atlantique, à quelques kilomètres au sud de Nantes, France. Baptisé deux jours plus tard, il est confirmé dans la même paroisse le 28 mai 1941. Il était le troisième d’une fratrie de huit, dans une modeste famille d’agriculteurs. “On vivait pauvrement, mais heureux”, écrit-il. Il fait ses études secondaires dans les petits séminaires diocésains de Légé et des Couëts Bouguenais, et sa philosophie au grand séminaire de Nantes, de 1948 à 1950. Dispensé de service militaire, il ne peut pourtant pas gagner tout de suite le noviciat comme il l’espère. Comme beaucoup d’autres évêques de France, celui de Nantes impose à tout candidat à une congrégation ou institut missionnaire une année de service dans le diocèse, ce qu’on appelle un peu partout le S.T.O. (Service Travail Obligatoire).

Après l’année spirituelle à Maison-Carrée, en 1951-1952, Joseph se rend à Thibar pour y étudier la théologie, mais il y connaît une autre épreuve : des hémoptysies, heureusement non bacillaires, inquiètent ses formateurs et, les médecins conseillant repos et précautions, on l’envoie à Billère. Vite remis, Dieu merci, il peut même faire une demi-année d’études à Pau durant ce congé forcé. Les médecins l’autorisent ensuite à rejoindre Thibar. Menant désormais la vie normale d’un scolastique et donnant toute satisfaction, il fait son Serment missionnaire le 27 juin 1955 et est ordonné prêtre à Carthage le 1er avril 1956.

Il a noté sur sa ‘carte de vœux’ : Ngozi ou Gitega. Il est exaucé à la lettre : nommé au Burundi, le 8 mai 1956, il est affecté à Karusi, dans le diocèse de Ngozi. Le 16 avril 1957, il passe à Musigati, bénéficiant, dans ces deux premiers postes, des conseils d’excellents supérieurs. Le 15 janvier 1959, nommé à Kanyinga, il s’y révèle très bon directeur d’école. Deux ans plus tard, le 11 février 1961, il devient supérieur du poste de Gisanze : il n’en garde pas le meilleur souvenir. Trop exigeant sans doute, dans un Burundi en pleine évolution - on lui trouve un tempérament de chef - il n’est pas bien compris de tous. Si son zèle reste intact, il se refusera désormais à être supérieur de poste, préférant un rôle d’exécutant à celui d’animateur.

Le 30 juin 1964, il change de diocèse, passant à celui de Muyinga. Le 21 août, il est nommé au petit séminaire de Mureke. Il aime ce ministère d’enseignement, en mathématiques surtout, en latin aussi, mais avec moins d’enthousiasme. Il est aussi infirmier pour les élèves. Il reste à Mureke jusqu’à la grande Retraite commencée à Rome le 18 mai 1968. C’est en ces années-là qu’il doit subir plusieurs opérations d’une hernie.

À son retour au Burundi, il est nommé à Mukenke, le 5 avril 1971, comme vicaire, acceptant tout de même le supériorat, mais seulement par intérim, suite à la mort accidentelle du curé.
En 1972, alors que le Burundi connaît des événements tragiques qui, bien sûr, le marquent douloureusement, il est nommé en France, d’abord pour un recyclage qu’il effectue à Toulouse à partir du 20 septembre. Le 8 octobre 1973, on lui demande de tenir l’économat, important du fait des nombreux passages, à la maison de la rue Friant à Paris : nombreux sont les confrères, malades ou bien portants, qui bénéficieront de ses services et de son accueil fraternel.

Trois ans plus tard, le 31 août 1976, on le renvoie au pays natal, à Nantes, comme supérieur de la Procure. Il y reste cinq ans, jusqu’à ce qu’on fasse appel à lui, non plus pour le Burundi, mais pour le Rwanda voisin où le Régional, qui le connaît, réclame son aide. Le 1er septembre 1981, on lui demande de dépanner l’économat de la maison de retraite de Billère avant son départ : il s’en tire comme de coutume à son honneur jusqu’à l’arrivée du titulaire.

Au Rwanda, on l’attend avec impatience mais, sa maman étant âgée, le Provincial de France lui conseille de passer d’abord Noël avec elle, avant de s’envoler pour Kigali. En janvier 1982, il est sur place, et y restera jusqu’au 20 avril 1993, devenant responsable de la communauté en 1986, assurant l’économat régional, le secrétariat, l’accueil, malgré le handicap de fréquentes et angoissantes crises d’asthme.

En quelques semaines, il conquiert l’estime de tous ses confrères par son efficacité et sa disponibilité. “Je crois qu’il est heureux ; en tout cas, nous, nous le sommes”, écrit le Régional, qui regrette seulement qu’il ne soit pas facile de lui faire consulter un médecin et se soigner. En 1990, il se fera tout de même opérer de la cataracte à Nantes.

Après onze ans à Kigali, il retrouve la Province de France et la maison de la rue Friant, pour une fonction qui lui va comme un gant : durant dix nouvelles années, en effet, il s’occupera avec dévouement des confrères ou abbés africains malades. Le 15 janvier 2003, suite à de petits accrocs de santé, il reçoit sa nomination pour la maison de retraite de Billère.

Le Seigneur le rappelle à lui le 7 octobre 2010, après une longue et douloureuse maladie qui requiert, dans les derniers jours, une hospitalisation à Pau. “Partout où je fus envoyé, avait-il écrit dans un bref témoignage, le 8 mai 2008, j’ai été heureux. Les interruptions intervenues, (S.T.O. et maladie), m’ont été humainement, et sans doute spirituellement, bienfaisantes : ce ne furent pas des années perdues”.

L’homélie prononcée lors de ses obsèques est éloquente : “La vie de Joseph fut toute simple, toute donnée à Dieu, aux confrères et aux gens à qui il devait annoncer la Parole. Pendant les 11 ans qu’il resta à la procure de Kigali, il organisait avec précision et sûreté les voyages des confrères qui transitaient par là, toujours accueillant et souriant. À Paris, au service des malades, il était toujours prêt à conduire les confrères à l’hôpital et à leur rendre visite visiter en leur apportant souvent quelques gâteries.
“Il aimait sa grande famille, surtout ses neveux et nièces : plein d’humour, il aimait blaguer et faire des farces qui apportaient la joie dans la famille.

“À Billère, sa vie fut un long service, terminé par un pénible chemin de croix. Sa petite voiture électrique lui permit d’abord de sillonner, heureux, les rues de Billère et de Pau. Puis, elle le promena seulement dans le parc et, un jour, elle ne quitta plus la maison, pour l’emmener seulement à la chapelle ou au réfectoire. Finalement, elle ne servit plus du tout, et il resta prisonnier de sa chambre dans le silence et la prière.

“Il ne se plaignait jamais, tout allait toujours bien. Il aimait pourtant les visites, s’intéressait aux nouvelles de la Société et du monde. Il communiquait peu sur sa vie intérieure. Pourtant, voici deux ans, revenant de Lourdes, il confia à un ami : “J’ai prié la Vierge et lui ai demandé du courage pour porter ma souffrance jusqu’au bout”. Il fut entendu, car c’est le jour de la fête du Rosaire que Marie est venue le chercher, signe qu’elle l’avait bien exaucé.

“Il aimait le texte du P. Valensin : “À l’heure de ma mort, je vais découvrir la tendresse. Il est impossible que Dieu me déçoive... Il m’aime parce qu’il est l’Amour. Ô mon Père, merci de m’aimer, tel que je suis... Oh ! Que cette pensée m’enchante !” Joseph, lui aussi, avait mis toute sa confiance en ce Dieu de toute miséricorde.

Armand Duval




Père Aimé Lamanque

1919 - - 2010

Le Père Aimé Lamanque est né à Ste-Madeleine d’Outremont, sur l’île de Montréal, Canada, le 15 août 1919. Il fait ses études primaires à l’Académie Richard, à Verdun, près de chez lui, jusqu’à la 8e année. Il est au Collège de Montréal pendant 6 ans pour ses études de lettres. Puis il va au séminaire de philosophie de Montréal pour 2 ans de philosophie. Il y reçoit l’habit et la tonsure en 1942, car il pense devenir prêtre diocésain. À la fin de la 2e année, le directeur lui reproche de ne pas avoir été assez laborieux, de s’être négligé. Il lui demande alors de reprendre cette 2e année. L’année suivante, il met en pratique ces conseils, il fait de grand progrès, son application est bonne, et il réussit. Il change d’orientation, et demande à entrer chez les Pères Blancs. Le directeur du séminaire ne fait aucune objection.

Au début de septembre 1943, Aimé commence son postulat à Éverell, près de Québec. L’année suivante, il est au noviciat St-Martin de Laval. Au mois de septembre 1945, il commence ses 4 années de scolasticat à Eastview, près d’Ottawa. Ces années de formation l’ont beaucoup aidé à surmonter ses fragilités. Son intelligence et son caractère sont assez bons. On l’a beaucoup aidé à vaincre son manque d’ardeur au travail et sa crainte de faire des bévues. Il sait qu’il aura parfois besoin d’être guidé et aidé. Au point de vue santé, il se plaint souvent de maux de dos.

En mars 1948, on l’envoie consulter un spécialiste à Montréal. Il diagnostique de l’arthrite vertébrale, et conseille une intervention chirurgicale. Une greffe osseuse est pratiquée 3 semaines plus tard. Il perd 3 mois d’études qu’il reprendra par après. Cela s’avère un succès, selon les constatations du médecin qui l’examine une année plus tard. Tout de même, il ressentira toute sa vie des douleurs, et devra limiter les grands efforts. Malgré le temps perdu pour l’opération et la réhabilitation, il termine son scolasticat à Eastview comme les autres. Il prononce son Serment missionnaire le 26 juin 1949, et est ordonné prêtre le 29 juin 1949, dans la chapelle du scolasticat, par Mgr Gérard Bertrand, MAfr, alors Vicaire apostolique de Navrongo.

Après un congé dans sa famille, en septembre 1949, notre confrère part pour la Grande- Bretagne, plus précisément au scolasticat de Monteviot, pour y terminer sa théologie pendant 3 mois. Au début de 1950, il arrive en Ouganda, où il est nommé. Pendant environ 35 ans de vie missionnaire en Ouganda, il va travailler dans le sud-ouest du pays, et surtout dans le diocèse de Kabale. Il apprend d’abord la langue, et pendant 8 ans il est vicaire dans les paroisses de Virika, Kabale, Makiro, Kitabi. Pendant ces années, on le considère comme un bon confrère qui aime être tranquille. Il ne manque pas de bonne volonté, mais ne domine pas toujours ses tendances. On constate qu’il connaît bien l’anglais et la langue du pays.

À la fin de 1958, il part en congé, qu’il termine par la grande retraite à Mours. En novembre 1959, il est de retour en Ouganda pour être curé à Nyakibale. Il va demeurer à ce poste pendant 13 ans. Le poste de Nyakibale, à côté de l’hôpital, était connu comme un endroit idéal pour un arrêt occasionnel ou même pour y demeurer plus longtemps. Avec le Père Aimé, qui accueillait tout le monde, on y trouvait une atmosphère de chaude hospitalité.

En octobre 1974, le Père Lamanque change de poste. Il est nommé vicaire à Rwengiri. Il va demeurer environ 18 ans dans cette paroisse. Il prend parfois des congés prolongés pour cause de maladie, car sa santé n’est pas toujours florissante. Selon ses possibilités, il collabore à la pastorale de la paroisse. Il insiste beaucoup sur la formation des catéchistes. Il reconnaît que ce sont eux qui font le plus gros du travail pastoral. Ils ont besoin pour cela d’une formation adéquate. Alors, on en envoie quelques-uns se former dans des centres spécialisés, et on organise des sessions de formation sur place, afin de leur donner ce dont ils ont besoin pour assurer leur service. Aimé accompagne aussi la Légion de Marie, mouvement très fort dans cette paroisse : les membres de ce mouvement sont nombreux à se réunir pour prier, pour planifier leur action, et ainsi s’entraider à vivre la situation difficile que connaît alors l’Ouganda.

Aimé a toujours eu une santé fragile. Son dos l’a souvent limité dans ses projets. C’est pour cela qu’il avait souvent besoin de se reposer. En 1984, en Ouganda, il passe plus de 2 mois à l’hôpital pour des interventions afin de soigner ses maux de dos. Par après, il demeure à la procure de Kampala pour un temps de réhabilitation, et ensuite dans sa paroisse de Rwengiri. Pendant ce temps de repos, il écrit à son Provincial du Canada : “Cette fois-ci, j’ai souffert physiquement et moralement comme je n’avais jamais souffert encore. J’ai pourtant été souvent opéré dans ma vie. Je me voyais paralysé pour la vie, et mon travail en mission terminé. J’ai parfois pleuré. Mais maintenant ça va mieux. Les épreuves nous rapprochent de Dieu et nous rendent plus humbles.”

En mars 1985, il rentre au Canada pour un congé de maladie. Il va se soumettre encore à de nombreux examens et traitements pour améliorer sa condition. C’est un congé qui va se prolonger pendant plus de 2 ans à la demande des médecins.
Au mois d’août 1987, il a la permission de retourner à Rwengiri, même s’il n’est pas complètement rétabli, à condition de limiter son travail. Il va fonctionner ainsi jusqu’en mai 1991, au moment où il part en congé. Ce sera un retour définitif au Canada, situation qu’il n’avait pas prévue, et qu’il accepte difficilement. Les médecins estiment qu’ils ne peuvent pas le rétablir suffisamment pour lui permettre de retourner en Afrique.

Après plusieurs mois de réflexion, en mars 1992, il accepte d’aller à notre maison de retraite de Lennoxville. Sa situation va devenir progressivement problématique. Il accepte difficilement d’être voué à l’inaction, de ne plus être valorisé par son travail. Il passe alors des années difficiles, son moral est bas, il est obsédé par ses problèmes de santé, il est porté à l’isolement et devient de plus en plus exigeant. Dans ses rencontres avec ses confrères, il leur demande de prier pour lui, et lui-même les assure de ses prières. Il leur promet d’offrir ses souffrances pour eux.

Il n’a pas toujours ces bonnes dispositions, et souvent il se décourage et s’impatiente. Malgré les bons soins du personnel médical et des confrères, sa situation ne s’améliore pas, au contraire, elle devient de plus en plus pénible pour lui et son entourage. C’est pour cela qu’en décembre 2009, on est dans l’obligation de le placer à l’infirmerie des Pères Capucins à Montréal. C’est là qu’il est décédé le 18 août 2010.

Les funérailles ont été célébrées le 21 août, en présence de ses cendres, à la Chapelle de la Réparation chez les Capucins. L’inhumation a eu lieu au cimetière St-Antoine de Lennoxville le 27 août, dans le lot des Missionnaires d’Afrique, après une petite cérémonie dans la chapelle de la communauté. Dans son homélie des funérailles, Mgr Robert Gay, évêque émérite de Kabale, a fait ressortir quelques attitudes de notre confrère dans sa vie de missionnaire. En voici quelques extraits : “J’ai connu Aimé Lamanque particulièrement durant mes années de régionalat en Ouganda. Ce que je retiens de ces souvenirs, c’est la personne d’un confrère délicat et sensible, très accueillant et qui arrivait à vivre avec tous les autres malgré des limites de santé mal définies. Le Père Lamanque, comme pasteur, soutenait aisément les dévotions populaires de ses paroissiens, surtout les dévotions à la Mère de Jésus et au Sacré-Cœur de Jésus…

Ses années de vie missionnaire en Ouganda ne se sont pas développées sans difficulté. Comme tous ceux qui ont vécu en Ouganda durant les années d’Amin et les années suivantes, Aimé a dû trouver la paix, comme tout le monde, surtout dans sa vie de foi dans le Seigneur… Outre les difficultés communes à tous les missionnaires, difficultés pastorales, déceptions dans les projets entrepris, la fatigue, l’incompréhension de part et d’autre, il a subi de grandes difficultés de santé, souvent liées à la souffrance de l’incompréhension et de la solitude.”
Que le Seigneur accorde à notre confrère Aimé la récompense promise : “Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra.”

Lauréat Belley




Père Maurice Hübler

1916 - - 2010

Maurice est né en France durant la 1ère Guerre mondiale, le 14 juin 1916, dans le diocèse de Strasbourg, à Levoncourt (ou Luffendorf, car l’Alsace était alors allemande), petit village du Haut-Rhin, à l’extrême sud de la province. Il a été baptisé le 2 juillet 1916 et confirmé le 9 juin 1929.

Le Père Breistroff parcourt alors la région et très tôt, le rencontrant, Maurice désire être Père Blanc. Il fait donc ses études secondaires à Altkirch, à quelques kilomètres de son village natal, avant d’aller à Tournus et Kerlois : alsacien de langue française, il apprend l’allemand et le parle couramment. Après son noviciat à Maison-Carrée en 1936-1937, sous la direction du Père Betz, il fait son service militaire, comme beaucoup de scolastiques, au 4e Zouaves de Tunis, de 1937 à 1939. Maintenu sous les drapeaux devant l’imminence de la 2e Guerre mondiale, il débarque en France avec son régiment et, lors de la débâcle, est fait prisonnier et détenu d’abord à Bel Ebat, puis à Drancy. Libéré comme sujet allemand, il rejoint Altkirch, encore tenu par les Pères Blancs, mais, craignant cette fois d’être enrôlé dans l’armée allemande, il passe clandestinement, aidé de son frère et sa sœur, à Miécourt, dans le Jura bernois, et de là, accompagné militairement, est conduit à Genève de prison en prison.

En 1941, il réussit à entrer en zone libre de la France, y est libéré du service militaire et, sur sa demande, envoyé en Tunisie pour rallier Thibar. Mais en 1942, il est mobilisé à Alger par le général Giraud, et affecté comme interprète durant la campagne d’Afrique du Nord, puis, quand “l’Afrika Korps” se rend, au 2e Bureau de l’état-major de Bizerte, où il demeure jusqu’en 1945. Le curé de Bizerte, plus tard, ne tarira pas d’éloges sur l’aide matérielle et apostolique que lui apporta ce jeune scolastique.

Après une jeunesse agitée et des études souvent contrariées, Maurice a un bref congé en famille et peut enfin terminer à Thibar ses dernières années de théologie. On le trouve gai, solide physiquement, assidu au jardinage, doué d’une volonté tenace et d’une personnalité accusée. Il prononce son Serment missionnaire à Thibar le 25 juin 1946, et y est ordonné prêtre le 2 février 1947. Nommé en Haute-Volta, pour le diocèse de Nouna, il y arrive en novembre de la même année. À peine installé à Mandiakuy pour apprendre le bobo-oulé, il voit son stage de six mois réduit à un seul, car l’évêque lui demande de remplacer un frère occupé à construire une école. Ce travail fini, il lui faut bâtir aussi un dispensaire. Cela l’occupe de 1948 à 1950. Il n’en arrive pas moins à une fort bonne connaissance de la langue.

Amené à construire un autre dispensaire à Bomborokuy, à partir du 2 septembre 1951, il y connaît, de son propre aveu, des ennuis de santé physique et morale, se sentant même parfois, dit-il, “au fond du gouffre”. Le 14 février 1954, on l’envoie alors à Nouna, où il fait de nouveau des constructions, mais aussi des visites dans les villages. Nommé curé de Togo le 25 mai 1956, il déclare, retraçant, en fin de vie, sans faux-fuyant, son curriculum vitæ, avoir connu encore de nouvelles difficultés morales dues peut-être à des maux de tête tenaces et obsédants, provoqués par une arthrose cervicale, qui lui faisait parfois, malgré son naturel joyeux, broyer du noir. En novembre 1960, ces migraines s’intensifiant, il quitte même son poste sans l’accord de l’évêque ni du provincial, quelques mois avant la date prévue pour son nouveau congé. Il est resté cinq ans à Togo et compte bien y revenir, mais, à son retour de congé, il est nommé, le 10 juillet 1961, vicaire à Ouakara, près de Bobo-Dioulasso, une nomination qui lui déplaît visiblement, bien qu’il se mette courageusement à l’étude de la langue.

Trois ans plus tard, nommé en Province de France, il arrive à Pau le 7 janvier 1965, et y reste jusqu’à la fin 1966, dans le but de se refaire une santé physique et morale, avec un grand désir de repartir d’un bon pied ; la compréhension des supérieurs, une aide médicale appropriée et la direction spirituelle avisée d’un chapelain de Lourdes lui apportent alors grand réconfort. En 1967, son père, mourant, lui ayant demandé, écrit-il, de s’occuper de sa mère, il insiste auprès du provincial de France pour s’insérer dans son diocèse d’origine. Après des démarches auprès de l’évêché de Strasbourg, et un essai de vicariat à Sainte-Geneviève de Mulhouse, il est nommé curé à Kiffis, dans le Haut-Rhin, en 1967, et y reste neuf ans. La paroisse étant minuscule, et lui très doué pour les travaux manuels, il mène de pair la vie de curé et celle d’un prêtre ouvrier à mi-temps, dans une entreprise de la Suisse voisine.

Mais souffrant du climat alsacien, glacial en hiver, il cherche, à partir de juin 1979, une place dans le diocèse de Toulon-Fréjus, sous un ciel plus clément. La chose n’aboutit pas, mais en janvier 1981, il obtient la cure de Le Fossat, dans l’Ariège, diocèse de Pamiers ; il y reste trois ans, avec 7 clochers à desservir, et y fait un bon travail, mais l’humidité pyrénéenne ne lui convenant pas non plus, il quitte ce diocèse, - de manière quelque peu désinvolte aux yeux de son évêque, Mgr Léon Soulier - et opte pour le diocèse de Digne, dans les Alpes de Haute-Provence.

Curé du village “Le Clos” Villeneuve, il y reste dix ans, de 1983 à 1993, malgré un sévère infarctus, en février 1989, qui lui vaut cinq jours de réanimation et un bon repos, mais il tient à retrouver de suite sa paroisse, son jardin, ses oliviers, ses arbres fruitiers, sa solitude. À 75 ans, il prend sa retraite avec l’accord de Mgr Pontier, alors évêque de Digne, qui le nomme à Gaubert, tout près du chef-lieu, où il peut mener une activité pastorale ralentie durant 17 ans jusqu’en 2009.

Activité ralentie, mais efficace, si l’on en croit le témoignage d’un couple ami de Suisse : non seulement il cultivait son jardin sur la pente qui partait de la chapelle, mais il accompagnait une communauté de Clarisses, assurait la messe quotidienne aux curistes de Digne, visitait les malades et portait la bonne parole à qui voulait bien le rencontrer. Son évêque, Mgr Loizeau, lui rend d’ailleurs hommage et lui propose, en 2009, une place dans la maison de retraite des prêtres du diocèse, où, tout comme dans ses anciennes paroisses, il ne manque pas d’amis.

À 93 ans, il préfère pourtant rejoindre la maison de retraite des Pères Blancs à Billère le 15 juin 2009, et c’est à l’hôpital voisin de Pau que le Seigneur l’a rappelé à lui, le 11 octobre 2010, après une longue vie mouvementée, certes, parfois heurtée, mais généreusement donnée. C’est dans la chapelle de la maison de retraite de Billère que la prière des confrères l’a accompagné dans sa dernière Eucharistie ici-bas.

Armand Duval




Père Ton Bush

1932 - - 2010

Ton est né à Susteren, Pays-Bas, le 29 février 1932. Il a étudié au petit séminaire diocésain de Roermond. Il a reçu sa formation missionnaire à St Charles près de Boxtel, ‘s-Heerenberg et Heverlee où il a fait son Serment missionnaire le 5 juillet 1958. Il a été ordonné prêtre à ‘s-Heerenberg le 2 février 1959.

Durant ses années d’études secondaires, Ton est persévérant, sans prétention, modeste, et régulier. Pendant ses années de formation, il est parmi les plus intellectuels, pas nécessairement spontané, plutôt renfermé, mais tout allait bien. Il est dévoué et plein d’attention dans tout ce qu’il entreprend, sans embarras. Il peut avoir une vue d’ensemble d’une tâche à accomplir et bien l’organiser, tout seul, en allant droit au but principal. On lui demande d’éviter de devenir trop exigeant. Ses grandes qualités sont sa régularité et son tempérament ordonné.

Il a besoin de temps pour s’intégrer à un nouveau groupe. Il doit le faire très librement et comme il l’entend. Quand un tel lien est brusquement brisé durant les événements politico-sociaux au Congo, cela l’affecte profondément. Il doit retourner en Hollande pour de bon en avril 1974. Il n’a jamais parlé de ce qu’il avait vécu là-bas.

Au cours de l’année 1959, après son ordination, il a des problèmes de santé. Avant et après les traitements appropriés, il reste dans notre petit séminaire de Santpoort pour reprendre des forces tout en remplissant le rôle de surveillant et d’autres petites tâches. En juin, le médecin juge qu’il se porte assez bien, mais il conseille de ne pas l’envoyer dans un climat difficile. Le 2 septembre 1960, il part au Congo, dans la paroisse de Nyakibara, diocèse de Goma. Il y apprend la culture et la langue tout en accomplissant des activités pastorales. Le 2 janvier 1962, il déménage à Masisi pour y accomplir un travail pastoral. Plus tard, il devient directeur et enseignant dans une école secondaire. Pendant ses années de formation, il avait acquis de l’expérience pour le travail auprès de la jeunesse et il aimait cela. Le 2 septembre 1964, Ton devient enseignant au petit séminaire de Rugari.

Au cours de l’année 1965, il rejoint deux confrères à la paroisse de Matanda. C’est une paroisse où vivent plusieurs émigrés du Rwanda devenus citoyens congolais. Dans les années 1930, le Rwanda a subi une famine et le gouvernement belge a alors déplacé beaucoup de Rwandais dans le diocèse de Goma qui ne connaissait pas une grande population.

Dans la paroisse de Matanda, il y a une coopérative qui fonctionne parfaitement. Chaque année, son profit est redistribué à tour de rôle à un nombre déterminé de ses membres pour acheter des tôles ondulées afin de couvrir le toit de leurs maisons. C’est déjà une forme de ce qu’on appelle maintenant “micro financement”. La paroisse possède aussi un atelier et un commerce près du centre de la paroisse.

Ton est un excellent trésorier pour toute la paroisse et dépense beaucoup de son temps comme conseiller de cette coopérative. Il est habile de ses mains et doué pour préparer toutes sortes de petits plats. Il accomplit bien son travail pastoral au centre et aussi dans les villages de la paroisse. Ton est le genre de personne qui a un bon jugement et qui va son chemin. Il écoute attentivement la population et s’entend bien avec tout le monde.

En avril 1974, il rentre définitivement en Hollande. Après avoir étudié quelques années à l’Institut catéchétique de Sittard, il commence des études comme travailleur social. Il ne terminera pas ce cours parce qu’en tant qu’adulte avec une grand expérience, il ne peut pas accepter l’esprit et les vues qu’on y enseigne et qu’on veut lui imposer. Il part vivre et travailler à Kerkrade comme conseiller au milieu de personnes qui ont besoin d’être supervisées. Il fait cela pendant plusieurs années et il le fait bien. Il écrit en 1983 : “J’ai toujours accompli ce travail avec plaisir, et je l’apprécie encore.”

Il commence à vivre son sacerdoce et sa foi d’une autre façon et se laisse attirer par les concepetions de la vie et de la foi venues de l’Est. Il est assez ouvert sur ce qu’il vit et sur ce qui l’inspire. Il dit : “Je ne peux pas vivre deux vies. Je vis maintenant de cette façon.”

Dans les années 1980, il va vivre avec sa vieille mère et prend soin d’elle avec un grand dévouement jusqu’à sa mort. La maison familiale doit être vendue et la Province des Pères Blancs lui offre une chambre à Heythuysen. Ton accepte volontiers cette offre et y arrive le 15 avril 1995. Il est amical à table. Il ne participe pas aux célébrations à la chapelle et ne parle jamais de son expérience au Congo.

Il mène une vie simple et effacée. Il n’a pas de télé. Il aime cependant aller dans une famille amie pour regarder les matchs de football. Quand les confrères déménagent dans leurs nouveaux appartements, il commence à se faire lui-même la cuisine, à laver son linge et à faire ses courses. Il reste cependant intéressé par ce qui se passe. Quand personne n’est là, il va régulièrement lire les nouvelles sur le tableau d’affichage.

Chaque jour, il prend beaucoup de plaisir à surveiller le chevreuil et les chèvres dans le jardin de St Charles, et est ravi quand ils viennent à lui. Au milieu de l’année 2010, un volontaire vient l’aider et ils s’entendent bien. Un peu plus tard, il devient évident que Ton souffre d’un cancer en phase terminale. Les deux femmes qui sont responsables de notre communauté à Heythuysen l’aident à se rapprocher à nouveau de sa parenté et de ses confrères. Il est mort en paix dans son appartement en présence de deux de ses sœurs, le 20 novembre 2010.

Nous avons célébré une messe de funérailles avec sa famille à Heythuysen le 25 novembre. Était présent parmi les concélébrants un confrère de classe au petit séminaire, le Père Vroenen, qui est maintenant Vicaire diocésain pour les malades et les prêtres âgés.
Notre Supérieur délégué, Jan Mol, a présidé la cérémonie. Il a pris comme thème de son homélie les disciples d’Emmaus que Jésus est venu rejoindre sur la route. Jan voyait Jésus avec Ton et le chercheur Ton avec Jésus. Étonné que cet “étranger” n’avait aucun doute, aucune insécurité, Ton savait que Jésus ne l’abandonnerait jamais. Nous croyons que les choses du passé sont disparues : “Confiance, je fais toute chose nouvelle” (Apo 21, 4-5).

Plusieurs personnes ont accompagné la dépouille mortelle au crématoriun où Jan Mol a fait une prière finale. Le Vicaire diocésain Vroenen a partagé avec nous les souvenirs qu’il avait de Ton au cours des années.
“Cherchez et vous trouverez.” (Luc 11, 9)

Marien van den Eijnden



PROFILES

Father Yves Jaouen

1926 - - 2010

Yves was born on the 31st December 1926 into a large family at Kerlouan, France. He liked telling people he was Breton and took pride in his roots. His dad, Alexandre Jaouen, was the village doctor while his mum, Marie Mercier, headed a large family. She gave birth to 15 children. Yves was the 8th in the family. He was baptised on the 3rd January 1927 at Kerlouan and on that day received no less than 5 Christian names. His baptismal certificate verifies that he was baptised Yves, Joseph, Marie, Paul, Gabriel – a whole preordained future! Among his brothers is Father Michel Jaouen, a well-known Jesuit, who, despite advanced age, tirelessly continues to detoxify all those he takes on board his ship ‘Le bel espoir’. Yves always spoke of this brother with the greatest admiration. One of his cousins also entered the Company of Jesus.

Yves was brought up in this deeply Christian family. For his secondary school studies he attended Notre Dame du Bon-Secours College, Brest, and Saint François Xavier College, Vannes. He entered the Missionaries of Africa in 1948 at Kerlois, near Hennebont. In 1950, he went to Maison Carrée in Algiers for his novitiate, and then followed on with theological studies in Tunisia at Thibar and Carthage. He took his Missionary Oath on the 27th June 1954 in Tunisia. A year later, on the 10th April 1955, he was ordained a priest at Carthage.

Shortly after his ordination, on the 6th May 1955, he received his appointment to Bamako in the French Sudan (Mali). He arrived there in August 1955 and on the 31st of the same month he went to Ouelessebougou, where Bishop Pierre Leclerc had just assigned him. He was noticed for his facility for languages and was thus asked to learn two to make a start: Bambara and Moore at Ouahigouya.
After his time at Ouahigouya, he was appointed to Nioro as curate at the parish of Notre Dame du Sahel. He was to remain there for three years before going to Kolongotomo, where he would remain until 1963. The (colonial) administration did not much appreciate his plain speaking and his way of condemning certain improper practices. He was asked to leave Kolongotomo. He was then appointed to Ségou, where he looked after the management of the mission school.

Bishop Leclerc very soon spotted Yves’ organisational qualities and appointed him Diocesan Director of Catholic Education. Everyone appreciated his strictness in the management of the schools. He travelled to and fro in the diocese, visiting, inspecting and encouraging teachers. During this period at Nioro, Kolongo and Ségou, he gave spiritual accompaniment to Jean Zerbo, a young seminarian with whom he established a lasting friendship. This young man was ordained a priest and would become Archbishop of Bamako in 1998. Archbishop Jean Zerbo would always have the highest regard for Yves, whom he named ‘a great, a very great missionary’ in his letter of the 5th October 2010.

Yves could sometimes appear very demanding, but we knew that he was even more so with himself. In 1971, he nevertheless had to confront a serious health problem. In treatment for an affliction of the vocal chords, he underwent a third operation on the 29th October. This time, one vocal chord was removed, as it contained cancerous cells. The treatment arrested the spread of the cancer. However, he lost the full use of his voice. He expended tremendous efforts on it and succeeded in making himself understood, shouldering the disability with a faith and energy that elicited much admiration.’

After this health setback, he returned to Ségou and resumed his activities in teaching. In 1975, he was nevertheless discharged, at his request, from educational management. He remained at Ségou as curate and did not lack for work, for he was greatly appreciated for his generosity, his courage and cheerful attitude. He was a man of faith and if others had been deprived of their voices, they would soon have given up.

He was always on the road, on his motorbike or at the steering-wheel his 2CV Citroen to celebrate Mass in the outstations and visit the sick. He was good at sports and liked to swim across a stretch of river. This, however, would get him into trouble. He caught bilharzia and in June 1975 had to return for an operation at the Saint Joseph Hospital, Paris. The operation, followed by proper treatment, put him quickly back on his feet.

In 1976, he accepted a new appointment, this time as parish priest at Beleko, a parish he knew well in the Ségou Diocese. He remained there for almost 9 years. In 1985, he returned to Office du Niger. He stayed there until 1993. During this long period, he was to ask to go to the Holy Land to follow the Jerusalem Session and Retreat in October 1978.

Even in recovery, his health condition continued to prove delicate and he was asked to return regularly to France for check-ups. The Provincial Team tried, with more or less success, to keep him for at least two months to give him the time to take a real rest. He did not see it this way – perhaps through Breton eyes – and he left again for Mali as soon as the doctor gave him the green light.

His confreres were aware of the regularity of his prayer life and his attendance at recollections and annual retreats. He was rarely heard to complain. However, on the 21st December 1993, he had to be urgently repatriated. They had just found an ulcer with pulmonary complications. He was taken into the emergency ward of the Saint Joseph Hospital, Paris. Very bravely, he underwent another operation and the treatment required for his condition. As soon as he detected a semblance of health, he asked permission to go back to Africa.

On his return in 1994, it was considered wiser to appoint him to Faladyè as curate in the parish of Notre-Dame de Fourvière. There, in spite of poor health – he walked with difficulty, suffered greatly from the heat and was soon breathless – he continued heroically to do the work offered to him. He took part in the round of pastoral visiting. While he was unable to celebrate Mass for a major gathering, he did so in the outstations and went round with a small amplifier. The people were all the more attentive that he had taken pains to be heard. He was to remain there for almost six years.

The Province of Mali then reckoned that he would be more comfortable in town, either Kati or Bamako. He preferred Kati, on the heights of Bamako, fifteen or so kilometres away. For a time, the parish was run by Missionaries of Africa and he took part as much in the parish life through his visits and Masses that he was still able to celebrate in the outstations as in community life. When the parish was handed on to diocesan clergy, he accepted to remain at Kati. The Christian community were overjoyed. He was so well-known by the sick, the military, and the great as much as the small! He was there for everyone and until his strength gave out, he could still be seen perched on his moped that looked as worn-out as its owner.

On the 31st August 2010, 55 years to the day he arrived at Ouelessebougou, he celebrated this anniversary in the company of Fr. Lionel Robin, a Fidei Donum priest, administrator of the parish and a seminarian on pastoral practice. On leaving the table, he collapsed and they quickly found out he had broken his hip. Admitted to Kati Military Hospital, and on the advice of the practitioners there, he agreed to be airlifted to France.

He was taken to the Saint Joseph Hospital, Paris. There, they discovered he also had pulmonary and even heart complications. He was treated for these before being operated for the hip. His family and the Missionaries of Africa from the Rue Friant were with him. Archbishop Zerbo, in France just at that time, came to visit him. Yves recovered and then relapsed. He had a particularly sound constitution and no one was surprised to see him put up such a struggle.

He finally passed away on the 5th October 2010. Christians who knew him well, priests, Religious and Sisters from Mali all grieved. At Kati, Mass was celebrated in the presence of an enormous congregation. Parishioners and confreres paid tribute.
Fr. Michel Robin, who knew him well, spoke of his ministry and of the last days of his life. ‘His preference was for visiting the sick in town at Kati hospital and even the main Point G Hospital overlooking Bamako. He was faithful to the distribution of Communion for those who could not attend Church services. Up to the final moments of his presence at Kati, he would go to celebrate Mass in the small isolated villages in the rural areas.’

The funeral took place on the 8th October 2010, in a church near the Rue Friant, Paris. The nearby Saint Paul chapel turned out to be too small. Archbishop Jean Zerbo was there as well as Fr. Lionel Robin, with whom Yves had lived in community at Kati and who had taken care of him.

Fr. Guy Vuillemin, Delegate Superior for France, was the main celebrant. In his homily, he emphasised how well Yves knew how to be present to everyone. ‘We are gathered in communion with the Christian communities of the dioceses of Ségou and Bamako and with all the Muslim friends and those of Traditional Bambara Religion who were blessed in meeting with God through meeting with Yves.’ A little later he added, ‘We are here, not to weep, even if we naturally are grieved, but to celebrate a well-filled life, a well-lived life, a life that leaves a great progeny brought to life in God through Baptism, and a life that enlightened a great deal more people; for this life we give thanks to God.’

On his return from Paris, Archbishop Jean Zerbo was the main celebrant at a Mass offered in Bamako Cathedral in memory of Yves. Many priests, Religious, Sisters and faithful took part. One of Yves’ phrases was recalled on this occasion and it describes his missionary journey well. ‘When people love God, he himself brings all things together for their good!’ Sleep in peace, faithful servant of the Lord.

Alain Fontaine





Brother Konrad Grunwald
1930 - - 2010

Rejoice and be glad, for your reward will be great in heaven.” [Mt. 5: 12]
Brother Konrad Grunwald [Heinrich] was called to his eternal reward by the Lord on the 22nd October 2010. He was 79 years old and well-prepared to meet his Maker. After having suffered several strokes at Haigerloch, which left him rather handicapped, Konrad moved to Trier on the 10th January 2007, where he stayed at the old people’s home of the Brothers of Mercy.
Brother Konrad Grunwald was born in Bochum, Germany, on the 22nd November 1930. Together with his two brothers, he had a joyful childhood. His parents Konrad and Christina Grunwald were responsible for their solid Catholic education. His mother deepened in her son the desire for prayer and religious life.

From 1936 until 1944, Konrad attended the Catholic Primary School. Through the intervention of his father, he learned the trade of a turner at the local steel factory. After successfully completing his training, the factory offered him a permanent job. Konrad spent his free time mainly with activities of the Kolpingswerk, an association of Catholic workers. In 1950, Konrad gave up his job at the steel plant, and on the 1st August entered as a postulant in the Order of the Priests of the Hearts of Jesus and Mary in Burgbrohl. However, rather soon, he sensed the desire to work in the missions, especially in Africa. That is why he left the postulancy and asked the White Fathers for admission. However, after nine months, he left.

Regretting his decision the following day, he asked to be readmitted. The Provincial, however, advised him to return for one year to his former job as a steel worker, after which he could reapply. Despite this setback, Konrad did not lose sight of his missionary vocation. After one year, he again asked for admission to the novitiate. From August 1953 until August 1955, he stayed at the novitiate at Langenfeld, and until 1957 at the Marienthal/Luxembourg Scholasticate. During this period, he appeared somewhat superficial, but was highly devoted to his profession as a craftsman. He also made great efforts to learn English.

Konrad was first appointed to Hörstel, where he was in charge of maintenance. The community profited from his balanced and unassuming personality. He also enjoyed good food and tobacco. From 1959 until 1961, he followed a course for building technicians. After successfully completing, he left for Ghana. He began his African experience in the diocese of Wa, under the guidance of Brother Suso Wille. He was delighted to pronounce his Final Oath in Africa on the 2nd August 1961.

During his first home leave, after nearly 10 years, he followed a course in London in structural engineering. His Superiors, however, would have preferred if he had deepened his practical building know-how. Konrad was a kind fellow. During his time at Kizito Seminary, he also took care of the sick. Considering the prescribed simplicity of life as too Spartan for the sick, he spoiled them with extra food, which was reserved for the Fathers. His confreres observed this critically, but this could not deter him from following the example of the Good Samaritan.

In 1977, once the period of new foundations had come to an end, Konrad left building activities in Ghana and returned to Germany. He again became the caretaker at Hörstel, where he stayed for three years. Then he got the chance to work in another African country. In 1980, he went to Malawi. In Namitete, he was put in charge of the diocesan workshops. He followed a course in book-keeping, because he was not familiar with office work. The learning of a new language, however, turned out to be difficult. It complicated his relationship with his workers and customers.

He therefore welcomed the possibility to follow a three-month Bible course at Jerusalem. He wanted to use the time to regain his former self-confidence with the aim of doing a different type of work afterwards. His Superiors agreed and after returning to Malawi, Konrad was appointed to the catechist school at Mtendere. He was placed in charge of the maintenance of the building and of the farm. The diocese was also running a factory for making rosaries, which were in high demand. When the Brother in charge died, Konrad took over. There were plenty of raw materials in stock, because the factory produced 60,000 to 80,000 rosaries annually. The rosaries were not only sold in Malawi, but also exported to Zambia, South Africa and Tanzania. Konrad supervised the production and selling. This task was a real challenge for him, but Konrad was able to cope. He was happy to have a fulfilling occupation that gave him back his self-confidence.

During the 1980s, Malawi started the process of handing over workshops and garages to African responsibility. Brother Grunwald began to realize that the time for handing over had come. He, therefore, asked his Superiors to remain in Germany after his home leave in 1988. He would have liked to help in missionary youth meetings because he liked teaching, but he was appointed as bursar at Munich, where he was very devoted to his duties.

In 1991, he was again transferred to Hörstel, where he was in charge of maintenance and the garden. He liked the place and the surroundings. The community was mainly made up of elderly confreres who were no longer able to do much work. They welcomed the help of Konrad, who was still strong. He stuck faithfully to his daily routine and prayer life, but he still had the deep desire to return at least for one term of four years to Africa. He was hoping for an appointment to Uganda to work in the building sector or in agriculture. These ideas, however, were not realistic, because his strength diminished faster than foreseen. That is why in 1994, he was appointed to Haigerloch. During his 13 years there, he had several minor strokes which reduced his strength more and more. However, God had given him strong willpower. Despite his ailments, he insisted that he was feeling well and healthy.

In January 2007, Br. Konrad became very fragile and weak. He was brought to the old people’s home of the Brothers of Mercy in Trier, where he spent most of the time in a wheelchair. Here, he suffered his terminal stroke. In the evening of 22nd October 2010, his Lord and Maker received his faithful servant. R.I.P.

G. Zahn





Father Joseph Corbineau

1928 - - 2010

Joseph was born on the 12th February 1928 at Pont-Saint-Martin, Loire Atlan­tique, a few kilometres south of Nantes, France. Baptised two days later, he received Confirmation in the same parish on the 28th May 1941. He was the third of eight children, in a humble farming family. He did his secondary schooling at the diocesan junior seminaries of Légé and Couëts Bouguenais. He did his philosophy at the major seminary of Nantes from 1948-1950. Exempt from military service, he was still unable to go immediately to the novitiate as he had hoped. Like many French bishops, the Bishop of Nantes imposed a year of service in the diocese on all candidates for Congregations or Missionary Institutes. This was commonly known as STO. (Obligatory Work Service).

After his Spiritual Year at Maison Carrée, Algeria, in 1951-1952, Joseph moved on to Thibar, Tunisia, but there he came up against another personal trial. He had bouts of haemoptysis (coughing blood), which, fortunately, was not bacterial. Doctors recommended rest and preventative measures, for which he was sent to Billère. Once thankfully quickly recovered - during which period of enforced leisure he did a half-year of studies at Pau - the faculty allowed him to return to Thibar. Otherwise leading a normal life for a scholastic from then on and giving every satisfaction, he was accepted for the Missionary Oath, which he took on the 27th June 1955. He then moved to Carthage, where he was ordained a priest on the 1st April 1956.

On his ‘desiderata’ form he had noted ‘Ngozi or Gitega’. He was granted his request to the letter. He was appointed to Burundi on the 8th May 1956 and assigned to Karusi in the Diocese of Ngozi. On the 16th April 1957, he moved to Musigati, with the benefit of the advice he had received from the excellent Superiors in his first two mission stations. On the 15th January 1959, he was appointed to Kanyinga and showed himself to be a very competent headmaster. Two years later, he became Superior of Gisanze mission. His memory of this place was unpleasant because it was possibly too demanding in a Burundi in full development. They found his temperament too bossy and he was not understood by everyone. From then on, even if his zeal remained intact, he refused to be Superior of a post.

On the 30th June 1964, he changed dioceses, moving to Muyinga. On the 21st August, he was appointed to the junior seminary at Mureke. He enjoyed this teaching ministry, particularly in mathematics as well as Latin. He was also in charge of the infirmary for the pupils. He remained at Mureke until his Long Retreat, begun at Rome on the 18th May 1968. During these years, he had to undergo several operations for a hernia. On his return to Burundi, he was appointed to Mukenke as curate on April 1971. He nevertheless accepted to be the Superior, but only ad interim, on account of the accidental death of the incumbent.

In 1972, when Burundi was going through tragic circumstances, which naturally marked him with sorrow, he was appointed to France, firstly for updating, which he did at Toulouse from the 20th September, then on the 8th October 1973, to look after the Bursar’s office at the Rue Friant in Paris, which was a considerable task in view of its many visitors. There were many confreres, in both good and poor health, who then benefited from his services and friendly welcome.

Three years later, on the 31st August 1976, he was sent to his home region of Nantes, as Superior of the Procure. He remained there for five years, until he was summoned, no longer for Burundi, but for neighbouring Rwanda, where the Regional, who knew him, called for his assistance. However, beforehand, he had been asked to help out at the Billère retirement community as Bursar on the 1st September 1981. He did so with his usual high competence until the arrival of the one appointed to that office.

In Rwanda, he was anxiously awaited, but as his mother was elderly, the Provincial of France advised him firstly to spend Christmas with her, before setting off for Kigali. In January 1982, he arrived there and remained until the 20th April 1993. He was to take charge of the community in 1986, look after the Regional Bursar’s Office, the secretariat and hospitality, despite the handicap of frequent and agonising crises of asthma.

In a few weeks, he won over the confreres by his efficiency and willingness to be of service. ‘I think he is happy; in any case, we are,’ wrote the Regional, who only regretted that it was not easy to get him to consult a doctor and receive treatment. Nevertheless, in 1990, he was operated for a cataract at Nantes.

After eleven years at Kigali, he returned to the Province and the Rue Friant for a duty that would fit him like a glove. For ten years, in fact, he was to look after sick White Fathers and African diocesan priests devotedly. On the 15th January 2003, as a result of some minor health problems, he received his appointment to the retirement community at Billère.

There, the Lord called Joseph to himself on the 7th October 2010, after a long and painful illness which required hospitalisation at Pau for his last days. In a short testimony on the 8th May 2008, he wrote, ‘Wherever I was sent, I was content. The intervening interruptions (STO and illness) were humanly and no doubt spiritually beneficial for me. They were not wasted years.’

The funeral homily was eloquent on that point. ‘Joseph’s life was quite simple, completely given to God, to the confreres and to the people to whom he was to proclaim the Word. For the 11 years he remained at the Kigali Procure, he organised with precision and safety the journeys of confreres who transited through there. He was always welcoming and smiling. At Paris, when at the service of the sick, he was always ready to drive confreres to hospital and visit them, often bringing a few treats for them. He loved his large family, especially his nephews and nieces. Full of fun, he enjoyed joking and playing tricks that brought great joy to the family.

At Billère, his life was one long service, finishing in a painful Way of the Cross. His little electric car initially enabled him happily to roam the streets of Billère and Pau. Afterwards, he could only take a tour around the grounds and, one day it did not leave the house anymore, taking him only to the chapel or the dining-room. Finally, it was not used for anything and he remained confined to his room in silence and prayer.

‘He never complained; everything was always fine. None­theless, he enjoyed visits, taking an interest in the news of the Society and the world. He did not speak much about his interior life, but two years ago returning from Lourdes, he confided to a friend, ‘I prayed to Our Lady and asked her for the courage to bear my sufferings to the end.’ He was granted his request, for it was the Feast of the Holy Rosary that Mary came for him, a sign that his prayer had been heard.

‘He liked this text of Fr. Valensin: ‘At the hour of my death, I am going to meet tenderness. God cannot disappoint me. He loves me because he is Love. O Father, thank you for loving me just as I am… Oh, how delighted I am with this idea!’ Joseph also placed all his trust in the God of all mercies.

Armand Duval




Father Aimé Lamanque

1919 - - 2010

Father Aimé Lamanque was born on the 15th August 1919 at Ste-Madeleine d’Outremont, Montreal. He did his primary schooling at the Académie Richard, Verdun, near his home, until grade 8. He attended the Montreal College for 6 years, studying literature. He then went to the philosophy seminary of Montreal for two years of philosophy. He received the habit and tonsure in 1942, as he intended to become a diocesan priest. At the end of his second year, the Rector scolded him for not working well enough and of being negligent. He therefore ordered him to repeat his second year. He put his advice into practice and made great progress the following year. His application was good and he succeeded. He changed direction and applied to enter the White Fathers. The seminary Rector had no objections.

In early September 1943, Aimé began his postulancy at Éverell near Quebec. The following year he began his novitiate at St-Martin de Laval. In September 1945, he began his 4 years of scholasticate at Eastview near Ottawa. His year of formation helped him enormously to overcome his sensitivity. His intelligence and character were adequate. He was helped a great deal to overcome his lack of enthusiasm in his work and his fear of making mistakes. He knew that he would sometimes need to be guided and assisted. From the health point of view, he often complained of back pains.

In March 1948 he was sent to a specialist in Montreal. He was diagnosed with arthritis of the spine and was advised to have an operation. A bone graft was performed three weeks later. He lost three months of study that he later caught up. The operation was a success according to the doctor’s observations, when Aimé was examined a year later. Even so, for his whole life, he was to feel pain and would have to limit his major undertakings. In spite of the time lost for the operation and convalescence, he completed his Scholasticate at Eastview, along with the others.
He took his Missionary Oath on the 26th June 1949 and was ordained to the priesthood on the 29th June 1949 in the chapel of the Scholasticate by Bishop Gérard Bertrand, MAfr, at that time Vicar Apostolic of Navrongo, Ghana.

After a home leave in his family, in September 1949, Aimé left for Great Britain, more precisely, the Monteviot Scholasticate to complete three more months in theology. In early 1950, he arrived in Uganda where he had been appointed. For around 35 years of missionary life in Uganda, he was to work in the south-west of the country, especially in the diocese of Kabale. He firstly learned the languageand for 8 years was curate in the parishes of Virika, Kabale, Makiro, and Kitabi. For these years, he was considered as a good confrere who like peace and quiet. He was not short of good will, but did not always succeed in dominating his tendencies. He was noticed for knowing English well, as well as the language of the country.

At the end of 1958, he left for home leave, finishing it with the Long Retreat at Mours. In November 1959, he was once again back in Uganda to become parish priest at Nyakibale. He was to remain in this post as parish priest for 13 years, taking his regular home leaves. This post of Nyakibale was beside the hospital and was known as an ideal place for an occasional stopover or to remain longer there. With Father Aimé, who welcomed everyone, there was a warm, hospitable atmosphere.

In October 1974, Father Lamanque changed his mission station and his responsibility. He was appointed curate at Rwengiri. He was to remain about 18 years in this parish as curate. He sometimes took long leave because his health was not of the best. As much as he could, he took part in the pastoral activity of the parish. He greatly emphasised catechist training. He recognised that they do the lion’s share of parish work. For this, they need a sound training. Then, some were sent to specialised centres for further training and training sessions were orgainsed on the spot in order to give them what they needed to provide the service they rendered. Aimé also looked after the Legion of Mary, strongly frequented in his parish. The members of this movement were many and came together to pray, plan their activities and thus help one another to live through the difficult situation they were going through at that time in Uganda.

Aimé always had poor health. His back pain often limited him in his projects. For this reason, he often needed to rest. In 1984, in Uganda, he spent over two months in hospital for surgery in order to treat his back pain. Afterwards, he lived at the Kampala Procure for convalescence and then in his parish at Kwengiri. During this period of rest, he wrote to his Provincial in Canada: ‘This time, I have suffered physically and psychologically as never before. Never­theless, I have often been operated on in my life. I saw myself paralysed for life, and my work on the mission terminated. I often wept. Now, however, things are better. Trials bring us closer to God and make us humbler.’

In March 1985 he returned to Canada for sick leave. Once again he submitted to many tests and treatments to improve his condition. This leave was to be prolonged to over two years on medical advice. In August 1987 he received permission to return to Rwengiri, even if he was not completely healed on condition he reduce his workload. He was to operate in this way until May 1991 when he left on home leave.

This was to be a return for good to Canada, something he had not foreseen and that he accepted with difficulty. The reason was that the doctors could not restore him sufficiently well to allow him to return to Africa. After several months of reflection, in March 1992, he agreed to go to our retirement community at Lennoxville. His condition was to become increasingly problematic. He found it very hard to be condemned to inactivity and no longer to feel of consequence through his work. He therefore spent some difficult years and his morale was low. He became obsessed with health problems and withdrew into himself. He became more and more demanding. In his meetings with confreres, he would ask them to pray for him and he himself would assure them of his prayers, promising to offer his sufferings for them.

However, he did not always have these good attitudes and often he was discouraged and impatient. Despite the best care from the medical personnel and the confreres, his situation did not improve. On the contrary, it became increasingly painful for him and those around him. Therefore, in December 2009, they were obliged to place him in the infirmary of the Capuchin Fathers at Montreal. He passed away there on the 18th August 2010.

After the cremation, the funeral took place on the 21st August at the Chapel of the Reparation at the Capuchins. Burial with his ashes took place in the Cemetery of St-Antoine at Lennoxville on the 27th August in the plot reserved to the Missionaries of Africa, after a short ceremony in the community chapel. In his funeral homily, Bishop Robert Gay, Emeritus of Kabale, brought out some of the Aimé’s attitudes during his missionary life. Here are some extracts: ‘I knew Aimé Lamanque particularly during my years as Regional in Uganda. What I remember of these times is of a very welcoming sensitive and delicate confrere and who succeeding in living with all the others there in spite of the limitations imposed by his poor health. Father Lamanque as a pastor upheld the popular devotions of his parishioners, especially devotions to the Mother of Jesus and to the Sacred Heart.

His years of missionary life in Uganda did not always run smoothly. As all those who lived in Uganda during the Amin years and those that followed, Aimé had to seek peace, like everyone else, especially in a life of faith before the Lord. Over and above the usual difficulties of all missionaries, pastoral problems, disappointments in projects undertaken, fatigue, misunderstandings from this side and that, his major health problems were often tied to the sufferings of incomprehension and solitude.’
May the Lord grant Aimé his promised reward: ‘I am the resurrection. If anyone believes in me, even though he dies he will live’ (John 11: 25).

Lauréat Belley




Father Maurice Hübler

1916 - - 2010

Maurice was born on the 14th June 1916, during the First World War, at Levoncourt, France (or Luffen­dorf, as Alsace was then German territory). It was a small village in the present Archdiocese of Strasbourg. He was baptised on the 2nd July 1916 and received Confirmation on the 9th June 1929. Father Breistroff was then travelling through the region and very soon after meeting him, Maurice wanted to become a White Father too. Accordingly, he did his secondary schooling at Altkirch, a few kilometres from his home village, before going to Tournus and Kerlois. As a French-speaker from Alsace, he learned German and spoke it fluently.

After his novitiate in 1936-1937 at Maison Carrée, Algeria, he did his military service, as did many scholastics, in the 4th Tunis Soaves, from 1937 till 1939. Detained in the Army while the Second World War was imminent, he disembarked in France with his regiment. At the rout, he was captured and put into detention firstly at Bel Ebat, then at Drancy. Released as a German national, he regained Altkirch, still run by the White Fathers. However, fearing this time to be called up to the German Army, he passed over the border illegally, helped by his brother and sister at Miécourt in the Berne Jura and from there, under military escort, was led to Geneva from prison to prison.

In 1941, he succeeded in crossing into the French Free Zone and was exempted from military service. At his request, he was sent to Tunis. However, in 1942, he was called up at Algiers and assigned as an interpreter during the North Africa campaign. Then, when the Afrika Korps surrendered, he was sent to Bizerte, where he remained until 1945. The parish priest of Bizerte later showered praise on this young scholastic who had brought such great material and apostolic assistance to him.

After this troubled period of his youth and often upset studies, Maurice took a short break in his family and was finally able to complete his final years of theology at Thibar. He was seen to be light-hearted, physically well-built, diligent in the garden, endowed with a stubborn will and a strong personality. He took his Oath at Thibar on the 25th June 1946 and was ordained a priest on the 2nd February 1947. Appointed to the diocese of Nouna in Upper Volta, he arrived there in November of that same year. Hardly was he settled into Mandiakuy to learn Bobo Oule than his six-month course was reduced to one, as the bishop asked him to replace a Brother occupied in building a school. Once this work was finished, he also had to build a dispensary. This occupied him from 1948 till 1950. Nevertheless, he achieved a good command of the language.

Persuaded to build yet another dispensary at Bomborokuy from September 1951, he freely admitted feeling physically and psychologically drained, sometimes even ‘in the depths of despair.’ He was then sent to Nouna in February 1954, where once again he did building, but also took up visiting in the villages. Appointed parish priest of Togo on the 25th May 1956, he disclosed at the end of his life, without trying to evade the issue during his curriculum vitae, to have had still other bouts of low spirits, due perhaps to persistent and invasive headaches caused by cervical arthritis, which sometimes made him preoccupied with troublesome thoughts in spite of his natural cheerfulness.

In November 1960, these migraines intensified to such an extent that he even left his post without the agreement of the Bishop or the Provincial a few months before the date foreseen for his second home leave. He counted on returning to Togo on his return from home leave. However, instead, he was appointed as curate at Ouakara, Bobo-Dioulasso, an appointment which visibly displeased him.

Three years later, he was appointed to the French Province and arrived at Pau on the 7th January 1965. He remained there until the end of 1966 with the aim of recovering his physical and psychological health. Understan­ding Superiors, proper medical care and the pertinent spiritual direction of a chaplain at Lourdes brought him great consolation. In 1967, his dying father asked him, he wrote, to look after his mother. He pressed the French Provincial to have him placed in his home diocese. That same year, after taking the steps necessary with the (now) Archdiocese of Strasbourg, and a trial as curate at Sainte-Geneviève at Mulhouse, he was appointed parish priest at Kiffis in the Upper Rhine, remaining there for nine years. The parish was minute and as he was very gifted for manual work, he led the life of a parish priest and part-time worker priest in a firm in neighbouring Switzerland.

However, as he suffered from the Alsace climate, which was glacial in winter, he started looking for a place in the diocese of Toulon-Fréjus, from June 1979, under more clement skies. It did not work out, but in January 1981, he managed to become parish priest of Le Fossat, Ariège, in the Diocese of Pamiers. He lasted three years, with 7 chapels to serve. He did some good work, but the Pyrenean dampness did not agree with him and he left the diocese. This was somewhat offhand in the eyes of the Ordinary, Bishop Léon Soulier. He opted for the Diocese of Digne in the Alps of Haute-Provence.

He remained for ten years, from 1983 till 1993, as parish priest of the village of ‘Le Clos’ Villeneuve, in spite of a severe heart attack in February 1989, which entitled him to a good period of rest. However, he insisted on returning immediately to his parish, his garden, his olive trees, his fruit trees and his solitude. Aged 75, he retired with the agreement of Bishop Pontier, who appointed him to Gaubert, quite close to the administrative centre, where he took on pastoral activity at a slower pace for 17 years until 2009. The activity was slower, but effective. Not only that, he cultivated his garden on a slope down from the chapel, but also gave spiritual direction to a community of Poor Clares, provided daily Mass for people taking the waters at Digne, visited the sick and spread the good word to whoever wished to meet him.

Bishop Loizeau, his Ordinary, moreover paid him tribute and in 2009 offered him a place in the retirement home of the diocesan priests, where, as in his former parishes, he did not lack friends. At 93, he nevertheless preferred to enter the White Father retirement community at Billère, on the 15th June 2009. There, in the neighbouring hospital at Pau, the Lord called Maurice to himself on the 11th October 2010, after a long life admittedly eventful, and sometimes chaotic, but generously given. The prayer of the confreres accompanied him in his final Eucharist here below from the chapel of the retirement community at Billère.

Armand Duval




Father Ton Bush

1932 - - 2010

Ton was born at Susteren, Netherlands, on the 29th February 1932. He attended the diocesan minor seminary of Roermond. In view of becoming a missionary, he received his Formation in St. Charles near Boxtel, ‘s-Heerenberg, and Heverlee, where he took his Missionary Oath on the 5th of July 1958. He was ordained on the 2nd of February 1959 in ‘s-Heerenberg.

During his secondary school years, Ton was persevering, unpretentious, unassuming, and of a regular disposition. During his Formation years, he was among the best intellectually, not really spontaneous, even rather withdrawn, yet all got on well with him. He was dedicated and caring in all that he did, without any fuss. He was able to have an overall view of a task and to organise it well, all by himself, going straight for the main objective. He was advised to avoid becoming too exacting. His great strengths were his regularity and his even temper.

He needed time to integrate into a new group; he would do so very deliberately and with his whole being. When such a bond was abruptly broken during the politico-social events in Congo, it affected him profoundly. This caused him to return to Holland for good in 1974. He never talked about what he had experienced.

In the course of 1959, after his ordination, he presented health problems. Before and after their treatment, he stayed in our minor seminary at Santpoort, in order to regain his strength while being of service in supervising tasks and other light duties. In June, the doctor judged his situation improved enough, but advised against sending him to a difficult climate. On the 2nd September 1960, he left for Kongo, Nyakibara, in the diocese of Goma, to study the culture and language, and for pastoral work. On the 2nd January 1962, he moved to Masisi for pastoral work. Later on, he became a teaching headmaster in a secondary school.

During his Formation years, he had gained experience in youth work, and he got to like it. He wrote during that period, on the 14th December 1958, “I am interested in youth work and in the youth themselves.” On the 2nd September 1964, Ton became a teacher in the minor seminary at Rugari.

In the course of 1965, he moved to Matanda parish for pastoral work together with two confreres. There were many immigrants from Rwanda living there who had become Congolese citizens. In the 1930s, there had been a famine in Rwanda, and the Belgian government moved many Rwandans to Congo, into the diocese of Goma, which at that time was only thinly populated. In Matanda parish, there was a perfectly functioning cooperative, with its own leadership. Every year, its profits were given in turn to a number of members to buy corrugated roofing sheets to improve their housing. In fact, this was even then a form of what we now call “micro-finance.”

The parish also had a shop and a shopkeeper close to the parish centre. Ton was an excellent treasurer for the whole parish and spent a lot of his time as advisor of this cooperative. Technically, he was quite good with his hands, and he was good in preparing all sorts of meat dishes. He did his pastoral work well in the centre and in the church villages. Ton was the type who quietly kept his own counsel and went his way; he carefully listened to the people and got along well with them.

In April 1974, he returned to Holland for good. He studied for some years at the Catechetical Institute in Sittard and then started to study for welfare work. He did not complete it, because as an adult with a lot of experience, he could not agree with the spirit and views prevailing there which were being imposed on him too. He went to live and work in Kerkrade as counsellor among people who need supervision, as they cannot manage alone. This he did for many years and he did it well. On the 18th December 1983, he wrote, “I have always done this work with pleasure, and I still like it.”

He started living his priesthood and his faith in another way and felt drawn to Eastern perceptions of life and faith. He was quite open about what he was experiencing and what was inspiring him. He said, “I cannot lead two lives; I am now going this way”.
In the 1980s, he went to live with his aging mother and took care of her with great dedication until her death. The family home had to be sold, and the White Father Province, after clear mutual agreements, offered him a room at Heythuysen. Ton gladly accepted and moved there on the 13th May 1995. At table, he was friendly; he did not participate in the services in the chapel and he never shared what he had experienced in Congo. He led a withdrawn and simple way of life. He did not have a TV; to watch football matches, he went for years to a friendly family. When the confreres moved into their new flats, he started cooking for himself, doing his own laundry and his own shopping.

Yet, he remained interested in what was going on; when no one was there, he regularly went to read the news on the notice-board. Daily, he got a lot of pleasure from looking after the deer and the goats in the garden of St. Charles, and enjoyed how they would spontaneously come to him.

Halfway through 2010, a volunteer came to help him with it, and they got along well together. A little later, it became clear that Ton was suffering from a terminal disease. The two ladies who are in charge of our MAfr community at Heythuysen helped him to come into closer contact again with his relatives and his confreres. He died peacefully in his flat in the presence of two of his sisters on the 20th November 2010.

Together with his relatives, we celebrated the funeral Eucharist in Heythuysen on the 25th of November, one of the concelebrants being a classmate in the minor seminary, the Rev. F. Vroenen, who is now Diocesan Vicar for sick and elderly priests.
Delegate Jan Mol presided; he took as theme the two friends on the way to Emmaus that Jesus came to meet. Jan saw Jesus with Ton, and the seeker Ton with Jesus on the way, amazed that this “stranger” had no doubts, no insecurities. Ton knew that Jesus would never let him down. With the Book of Revelation, we believe that for Ton, the former things have passed away: “Behold, I make all things new”, Rev. 21: 4-5.

Many accompanied him to the crematorium, where Jan Mol led us in prayer and diocesan Vicar F. Vroenen related the memories he had of Ton in the course of the years.
“Seek, and you will find”. Lk.11: 9

Marien van den Eijnden