NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Willy Raes

1924 - - 2010

Willy est né à Anvers le 31 août 1924. Parfois on a l’impression, en relisant le curriculum vitae de nos confrères, que leur vie a commencé lors de leur entrée dans notre Société. Mais dans le cas de Willy, nous voudrions d’abord noter quelques données intéressantes de sa vie familiale. Son père était médecin et il avait 3 frères et 2 sœurs. Son frère aîné était prêtre diocésain, et il est devenu le vicaire général du diocèse d’Anvers, réinstauré en 1962. Un autre frère était jésuite, mais il est décédé quelques mois après son ordination en 1950.

Une de ses sœurs est religieuse et l’autre a été responsable des Auxiliaires de l’Apostolat. Ces points précis illustrent bien que Willy est né et a grandi dans une famille profondément chrétienne. Il a fait ses humanités gréco-latines au Collège Notre Dame et au Collège François Xavier, deux instituts des Pères Jésuites à Anvers.
Il est entré chez les Pères Blancs à Boechout en septembre 1944. Après son noviciat à Varsenare, il fait une année de théologie à Thibar (Tunisie) et les trois années suivantes à Heverlee, où il prononce son serment missionnaire le 22 juillet 1950 et est ordonné prêtre par Mgr Desmedt, le 24 mars 1951.

En septembre de cette même année, il part pour ce qui était à l’époque le Vicariat apostolique de Baudouinville au Congo et il y commence comme vicaire à Lyapenda. Une année après, il est nommé à Albertville, où il relance très bien le catéchuménat. En septembre 1955, les “Presses Lavigerie” à Bujumbura (Burundi) font appel à lui pour leur revue “Hodi” destinée à la jeunesse. De là il est envoyé à Élisabethville (actuellement Lubumbashi) pour y commencer un “Centre de Presse”.

Après ces six années en Afrique, Willy est rappelé en Belgique comme “propagandiste” (dans cette tâche, les “Africa-films” jouaient un grand rôle) et il réside à Anvers. Il y devient professeur de swahili à l’Université coloniale, poste qui sera transféré en 1960 au Centre universitaire de l’État. En 1959, il devient le responsable de notre revue missionnaire “Nieuw Afrika”. “Il avait pour cela toutes les qualités, note le P. Plessers, Provincial à l’époque : bonne humeur, optimisme, facilité dans les relations, d’un caractère agréable, sympathique et bon organisateur.”

Après sa grande retraite à Villa Cavaletti, Willy repart au Congo en octobre 1965 et il devient professeur, puis directeur de l’École normale à Kabare, dans d’archidiocèse de Bukavu. En septembre 1967, lors de la rébellion, il doit s’enfuir à Goma. Une année plus tard, nous le retrouvons à Kabare. Après un bref séjour dans la paroisse de Ciherano, il revient, en janvier 1971, définitivement en Belgique.

Sa première nomination est Heusy, d’où il va aider dans la paroisse d’Ensival. Il a une nomination officielle et une rémunération comme aumônier. Nous le retrouvons, en décembre 1972, comme aumônier d’une clinique à Asse. Même s’il vit hors communauté, il vient régulièrement retrouver ses confrères à Bruxelles. En 1976, il revient dans la communauté de la rue de Linthout, comme aumônier de la clinique St-Michel juste à côté. Une année plus tard, il habite de nouveau seul, quelques rues plus loin, et il est aumônier de plusieurs maisons de repos dans la commune d’Etterbeek. Il gardera ce titre et rendra des services jusqu’en 1996, où le cardinal Danneels accepte sa démission.

En 1998, il séjourne encore quelques mois dans notre communauté à Berchem, jusqu’à ce qu’il se retire, en février 1999, dans la maison de repos “Notre Dame d’Anvers”, tout près de notre communauté de la Keizerstraat. On y apprécie ses nombreux services.

Derrière ces diverses nominations et la sèche énumération des dates, se cache une vie très mouvementée, marquée par plusieurs épreuves et des doutes profonds, dont certains parmi nous ont pu être les témoins. À travers tout cela, Willy a fait de son mieux au cours de toute sa vie et il est décédé en paix le 19 janvier 2010.

Dans son testament, Willy a exprimé le désir que son corps soit mis à la disposition de l’Institut Vesalius de l’Université catholique de Louvain. Nous étions nombreux pour concélébrer une belle liturgie d’adieu dans l’église St-Jacques à Anvers, le 27 janvier. Celle-ci fut présidée par le Père Simonart, responsable du Secteur, et l’homélie fut prononcée par notre confrère Marc Deneckere.

Sur l’image souvenir, nous lisons un extrait du testament de Willy, avec une vue personnelle sur sa vie : “J’ai toujours trouvé la vie, avec ses hauts et ses bas, passionnante. Je suis reconnaissant à Jésus et à ma famille, aux Pères Blancs et aux amis, surtout parce que, dans mes douze métiers et treize malheurs, ils ne m’ont jamais lâché. Puisque Jésus est venu pour sauver les pécheurs, je suis des leurs et j’ai confiance qu’Il mettra sa main sur mon épaule et me dira : ‘Évidemment, tu as tout gâché une fois de plus, mais je suis plus fort que toi : Viens !’ J’espère la même chose pour vous tous.”

Dries Fransen





Père Jean-Marcel Nobert

1927 - - 2009

Le Père Jean-Marcel Nobert est né le 2 septembre 1927 à Ste-Geneviève-de-Bastiscan dans le diocèse de Trois-Rivières, au Québec. Il est le quatrième enfant d’une famille de huit, famille profondément chrétienne, très unie, riche en vocations religieuses et sacerdotales du côté de son père ainsi que du côté de sa mère. Sa sœur Rolande est entrée au Carmel de Trois-Rivières à l’âge de 20 ans. Plus tard, elle ira fonder le Carmel de Yaoundé, au Cameroun, où elle est décédée d’une hépatite virale à l’âge de 39 ans.

Jean-Marcel fait ses études primaires à l’école du village dirigée par les Sœurs de l’Assomption. En 1942, il entre au séminaire de Trois-Rivières pour y faire ses études classiques, sans toutefois avoir l’intention de devenir prêtre. C’est surtout pendant ses années de philosophie qu’il se sent appelé à la vocation missionnaire. Le mouvement scout l’a acheminé vers ce choix, comme il le dit. Il poursuit : “Entré au noviciat des Pères Blancs à St-Martin de Laval le 1er août 1949, j’espérais vaguement qu’on me dise que ce n’était pas ma place, étant encore attiré vers le monde. En mai 1950, ma nomination pour le scolasticat de Thibar en Afrique du Nord dissipa mes doutes et je partis avec joie vers le pays de mes rêves.”

Le 30 juin 1953, il fait son serment missionnaire à Thibar. Il est ordonné prêtre à la Primatiale de Carthage, le 18 avril 1954, par Mgr Alexandre Roy. Il termine son scolasticat au mois de juin suivant. Il entre alors au Canada pour célébrer, avec sa famille, la joie de son sacerdoce et pour se reposer un peu. Ses quatre années de théologie se sont bien passées mais, comme il est plus pratique que spéculatif, il est content de terminer ses études. Ses formateurs ont bien constaté qu’il est plus fait pour les tâches pratiques ; de plus, on remarque qu’il est très sociable, très communicatif, ce qui favorise ses contacts avec les gens. On lui conseille cependant d’être prudent et de ne pas négliger le ressourcement. On souligne aussi sa belle voix pour le chant, et sa très grande mémoire.

Après quatre mois en Angleterre pour perfectionner son anglais et se préparer à sa mission, Jean-Marcel arrive dans le diocèse actuel de Mansa en Zambie. Il va d’abord à Kabunda pour apprendre le cibemba et aider à la paroisse. Il apprend assez vite la langue de sorte que, quelques mois plus tard, il devient vicaire à Nsakaluba, et l’année suivante, à Twingi. Au mois de juin 1959, il est nommé curé de cette même paroisse. Il réussit bien comme curé : il est très dévoué et a la confiance des gens. Twingi est une mission assez dure, éloignée. Il doit visiter certaines succursales en barque sur le lac Bangweolo. Cela ne lui pose pas de problèmes puisqu’il est parfois téméraire. Il demeure là jusqu’à son premier congé, en février 1962.

De retour en Zambie au mois d’août suivant, il est nommé supérieur de la mission de Kawambwa, pour 6 ans. C’est une nouvelle mission en plein développement. Avec la communauté des Sœurs de la Charité de Hollande, il collabore à la fondation de trois écoles pour filles. Il travaille beaucoup pour le développement de cette paroisse.

Après un congé et sa grande retraite à la Villa Cavalletti, il est nommé curé à Puta. Il y reviendra en 1972, après un congé prolongé pour cause de maladie. À Puta, au nord du lac Mweru, il s’engage beaucoup pour la promotion sociale en fondant une caisse populaire et une coopérative de pêcheurs. Son Supérieur régional le considère comme un bon missionnaire, mais certains le critiquent pour son manque d’organisation, pour certains de ses comportements, comme celui d’être trop généreux en n’écoutant que son cœur. Il les dépasse tous par ses grandes qualités humaines, selon son Régional.

À la fin de 1975, notre confrère rentre au Canada. On lui demande de voir un spécialiste pour ses troubles de santé. On avait déjà constaté qu’il avait une tendance à la narcolepsie essentielle, cette affection caractérisée par des accès brusques de sommeil. On lui avait cependant dit qu’il pouvait continuer ses activités en prenant bien ses médicaments. Cette fois, il doit subir d’autres interventions et se reposer. On décide alors de le nommer au Canada pour prolonger son repos et faire de l’animation missionnaire à Montréal. L’année suivante, il est nommé responsable de notre maison à Ottawa. Là, en plus de l’animation missionnaire et de la gestion de la maison, il s’implique dans l’animation de mouvements pour couples et pour jeunes.

Au début de 1980, Jean-Marcel part à Jérusalem pour la session biblique et la retraite de 30 jours. Puis, il retourne en Zambie où il est nommé à la mission de Mufulira, dans le diocèse de Ndola, en charge spécialement des succursales et du développement. Il va travailler dans cette paroisse pratiquement jusqu’en 1992. Il part souvent en congé pour refaire ses forces, et pour assister sa famille qui est durement éprouvée pendant ces années.

À Mufulira, il collabore à l’établissement d’un Centre de formation pour les animateurs, à la construction d’ateliers pour les filles et les garçons, et à l’initiation d’une clinique médicale rurale. Ce travail de développement est primordial pour lui. Il écrit : “Je considère qu’on ne peut prêcher l’Évangile aux pauvres sans s’engager activement dans la lutte pour la justice et la promotion sociale des classes les plus démunies et défavorisées.”

En août 1993, il retourne en Zambie où il est nommé au Centre d’étude de la langue bemba à la mission d’Ilondola, dans le diocèse de Mbala. Il y demeure deux ans et demi en aidant surtout à l’économat. Au moment de partir en congé, le Supérieur régional lui dit que, vu son état de santé, il serait souhaitable qu’il rentre définitivement au Canada. Au début, il accepte mal cette nouvelle mais, après réflexion et prière, il réalise que c’est une sage décision pour lui.

Après la session DMA à Jérusalem, en 1996, et celle des 70 ans et plus l’année suivante, à Rome, il arrive au Canada en avril 1997. Pendant ces nombreuses années en Zambie, il a beaucoup travaillé avec une santé souvent chancelante : il s’est donné selon ses possibilités. Il a été parfois imprudent dans ses relations mais, humblement, il se reprenait pour vivre à fond ses engagements au service de l’Afrique.

En arrivant au Canada, il ne veut pas rester à rien faire. Il accepte d’aller à notre procure de Moncton comme procureur et économe, puis comme supérieur. À la fin de 2001, il est nommé à la maison de la rue St-Hubert, à Montréal. Encore là, il aide selon ses possibilités, mais sa santé se détériore très vite de sorte qu’en 2007, on constate qu’il ne peut plus résider dans notre maison à cause des soins nécessaires. On lui trouve une place à l’infirmerie des Pères Capucins, à Montréal.

À la fin de 2009, il doit être hospitalisé pour d’autres complications. Il est décédé le 14 décembre 2009 à l’hôpital Rosemont-Maison­neuve de Montréal. Les funérailles ont été célébrées le 19 décembre à la chapelle de la Réparation des Pères Capucins. Les cendres sont déposées au cimetière de la paroisse Ste-Geneviève-de-Batiscan, dans le lot familial.

Le Père Jacques Bédard a présidé la cérémonie des funérailles, et c’est le Père Pierre Gouin qui a prononcé l’homélie. En voici quelques extraits : “Jean-Marcel a passé la plus grande partie de sa vie missionnaire en Zambie. Il y fut, à la fois, un pasteur zélé et un travailleur social. Il était généreux de son temps et de ses talents et ne pensait pas à lui-même. Il avait offert sa vie au Seigneur et à l’Afrique, et se donnait avec foi et confiance. Il fut toujours très préoccupé par les pauvres et les défavorisés. Dans toutes ses activités, il avait pour but de permettre aux gens de se prendre en main et d’avoir une vie décente. Il avait beaucoup d’entregent, était agréable en communauté et aimait être en communauté.”

Remercions le Seigneur pour tout le bien qui a été réalisé par notre confrère. Qu’il reçoive de son Maître la récompense du bon serviteur !

Lauréat Belley




Père Herman Schuur

1932 - - 2010

Herman est né le 19 avril 1932, à Emmer-Compascuum aux Pays-Bas. Afin de devenir missionnaire, il poursuit sa formation à Sterksel, St Charles, près de Boxtel et à ´s-Heerenberg, où il prononce son Serment missionnaire le 2 juillet 1957. Il se rend ensuite à Monteviot, en Écosse. Une année plus tard, il est ordonné prêtre, le 12 juillet 1958 à ´s-Heerenberg.

Doté d’un jugement sain et d’une grande persévérance, Herman s'efforce d'effectuer sa tâche le mieux possible, même si parfois il paraît distrait. Le dicton ‘lentement mais sûrement’ s’applique éminemment bien à notre confrère. Un homme franc, très aimable et toujours disponible. Pendant ses années de formation, un membre du staff dira de lui : “Il est sociable dans ce sens qu'il est curieux et questionneur sur les personnes et les événements, et il sait écouter”.

Le 30 septembre 1958, Herman part en mission, en Tanzanie, dans le diocèse de Mwanza, pour y apprendre la langue et la culture Sukuma, dans la paroisse de Kahangala. À partir d’avril 1959, il servira cinq paroisses : Kalebejo, Buhingo, Nyalubere, à nouveau Kalebejo et Buhingo, avant de s’installer pour longtemps comme curé à Kalebejo, le 31 décembre 1968. Le 7 janvier 1960, son supérieur régional écrit : “Un confrère sérieux. Son jugement sur les personnes et les événements est souvent exact et profond. Il maîtrise déjà bien la langue, et aime l'apostolat. Il se perd facilement, et quelquefois, il ne rentre pas le soir !”

En 1969 a lieu partout en Tanzanie une année de séminaire d'étude, culminant par une rencontre nationale avec des représentations de tous les diocèses, comprenant des laïcs, des Frères et Sœurs, prêtres et évêques. L’une des décisions adoptées est de créer des Conseils paroissiaux dans toutes les paroisses. Herman lance alors une réunion mensuelle du Conseil paroissial de Kalebejo, avec une représentation élue de tous les villages de sa paroisse. Un confrère de la paroisse trouve la réunion ‘bien organisée’.

Passionné de football, il préfère s’asseoir les samedis après-midi et se brancher à son poste de radio pour suivre les programmes de sport sur la BBC. À l’époque, il pratique encore le football, et a même un abonnement à deux périodiques de football. Pour les championnats du monde, il s'arrange pour être en Hollande, devant un téléviseur, s’il le peut.

Particulièrement proche des malades et des pauvres, Herman s’investit entièrement dans la pastorale et aime aller en 'safari' pour parler avec les gens. Au fil des années, il maîtrise parfaitement le sukuma qu’il parle d’ailleurs couramment. Le 13 mai 1975, il écrit : “Ici, la vie me plaît toujours, Dieu merci”. Dans la même lettre, il se renseigne sur des cours de formation continue qu’il pourrait suivre durant son congé régulier en Hollande. Il émet toutefois une réserve : “Il faut que ce soit utile pour un missionnaire en brousse !”

En janvier 1977, il est transféré et devient curé de Sumve. Un jeune homme de ce village qui, plus tard, deviendra prêtre, écrit, le 16 janvier 2010 : “Le Père Herman aimait Sumve, et les habitants de Sumve l’aimaient. Ils l’ont surnommé ‘Nkwilima’ (gendre).” Cela signifie que la personne est acceptée dans la famille et jouit de bonnes relations avec tous les membres. Lorsqu'il célèbre son jubilé d'argent en 1983, les villageois abattent plusieurs vaches pour régaler ses nombreux invités ; preuve qu’il était devenu un Msukuma parmi les Wasukuma.

Georg Pelz, qui a vécu avec Herman à Nzera, est allé visiter la paroisse de Sumve où Herman était un curé bien-aimé. Il écrit : “Herman était apprécié pour son enseignement animé et bon de la religion. Il a su combiner le catéchisme avec la Bible, et a toujours fait usage de la langue locale, le Kisukuma. Il a ouvert et construit plusieurs succursales, et les visitait régulièrement. Il a travaillé dur avec les catéchistes, les rencontrant chaque mois et insistant sur un enseignement solide de la Parole.

Chaque année, il envoyait un d’entre eux au Centre catéchétique, afin d'améliorer sa méthode d'enseignement. Il leur a obtenu des bicyclettes. Il a employé la première femme catéchiste et a aidé plusieurs catéchistes à éduquer leurs enfants. Le fils d'un catéchiste est devenu prêtre diocésain (Amos Epimaki). Herman a exhorté ses paroissiens à prier sur les tombes des premiers missionnaires, ‘qui sont tous allés au ciel’.”

De janvier 1984 jusqu'en 1992, il est à la paroisse de Buhingo. Le 26 juillet 1992, il est nommé à Nzera comme curé. Partout où Herman vit et travaille, il porte une attention particulière aux jeunes et suscite leur enthousiasme à travers des clubs de football. Grâce à lui, la paroisse de Nzera compte des clubs de football dans plusieurs villages, et notre confrère organise même des tournois pour la coupe de la paroisse.

Lorsqu'il quittera Nzera, il laissera 65 succursales, dont beaucoup érigées par lui. Le 6 août 1997, il écrit : “Ma vieillesse commence à s’afficher, je deviens dur d'oreille et oublie souvent. Pour le reste, je suis en bonne santé. Le travail correspond à ma conviction intérieure qui est le meilleur moyen de mener ma vie”. En 1999, il demande que quelqu'un prenne le relais comme curé de la paroisse, tandis qu’il resterait son vicaire.

Pendant des années, il sera conseiller du Troisième Ordre de Saint François dans les paroisses du diocèse, et y investira beaucoup de son énergie. Partout où il passe, notre confrère construit des églises avec l’apport de la population locale et aussi de bénévoles hollandais. Signe qu’il entretenait de bonnes relations avec tout le monde. Ces bénévoles sont venus le visiter à la maison de retraite à Heythuysen.

Le 16 novembre 2002, Herman rentre définitivement aux Pays-Bas et s’installe à Heythuysen. Un confrère aimable, détendu et ouvert. Il a conservé son amour pour le football. Il aime se promener à pied, faire du vélo et évoquer le passé. Il suit avec intérêt l’évolution de la situation en Afrique et offre un soutien financier aux personnes qu'il a connues. En août 2009, il confie son calice à un prêtre diocésain de Sumve venu lui rendre visite. Ses dernières années sont difficiles. Sa sœur Riet le visite régulièrement pour l’aider et le réconforter. Après s’être cassé la hanche, ses forces diminuent progressivement. Il s’éteint paisiblement dans sa chambre, l'après-midi du 30 janvier.

Il a été enterré dans notre cimetière à Heythuysen, le 3 février 2010. Le Supérieur délégué, Jan Mol, a présidé la cérémonie des funérailles. Dans son homélie, il a rappelé que l'un des charismes principaux de notre Société est la proximité avec les gens. C’est précisément de cette manière qu’a vécu notre confrère. La soeur d’Herman a dit : “Mon frère a toujours lutté pour être un gagnant, et cette caractéristique ne l’a jamais quitté ! Son style de vie simple étonnait parfois sa famille, car il était reconnaissant pour tout ce qu'il recevait.” Le premier janvier, il prit soin d’écrire une dédicace à sa sœur Riet, en terminant par : ‘Notre Père nous accueille avec plaisir’.

Marien van den Eijnden




Père Gabriel Deville

1926 - - 2009

C ’est à Saint-Étienne, France, qu’est né et fut baptisé Gabriel en janvier 1926. Il vient après deux filles. Son père est entrepreneur en forge pour outillage. Fort marqué par la guerre de 1914, ce dernier meurt à 41 ans, en novembre 1934, et sa mère se remarie en 1938, lui donnant à nouveau un frère et une sœur. D’abord placé en nourrice chez une tante en Haute-Loire, Gabriel fait ses études à l’école paroissiale et à Valbenoite. Après sa première communion, il pense au séminaire et on le met à l’école cléricale de Joubert, près de Marles, puis à Oullins où il retrouve en 1942 Pierre Durieux et Alain de Maurois qui deviendront Père Blanc (en Tanzanie) et Petit Frère de Jésus (en Iran).

Le passage d’un missionnaire oriente Gabriel et Pierre vers St Laurent d’Olt (Aveyron) où leurs parents pensent qu’ils seront mieux nourris après ces années de guerre. Il y fait sa seconde et sa première, de 1943 à 1945. On note son bon sens et sa finesse, son travail régulier, sa mémoire et son humour, avec un brin de vanité et de laisser-aller, son enthousiasme et sa bonne volonté. Il est admis à Kerlois où sa formation en philosophie sera interrompue par le service militaire, de 1947 à 1948.

Au cours de son service militaire, Gabriel opte pour une formation d’officier de réserve. On lui fait miroiter les avantages d’une carrière militaire (honneurs et solde !). Mais, dans une lettre à sa famille, Gabriel confirme ses préférences pour la mission. Il regagne Kerlois avec le prestige de sa gandoura, de son collier de barbe et celui de son grade d’aspirant. Cette tension en lui de la fidélité à sa vocation et de l’appel des armes le marquera longtemps.

Le noviciat à Maison-Carrée en 1949 est pénible pour lui. Le P. Blin évoque une déformation assez profonde, due à l’armée, donnant trop d’importance aux qualités physiques et menant à la vanité et à la rudesse ! Mais il ajoute : “Il a un fond sérieux et généreux, il est attaché à sa vocation et peut devenir plus modeste et plus surnaturel.” Ce défi va le suivre à Thibar (Tunisie) où il fera trois années de théologie de 1950 à 1953.

L’ensemble de ses formateurs soulignent son sens pratique, ses allures autoritaires, mais aussi sa serviabilité, ses manières carrées et son énergie, ses bons contacts avec les gens du voisinage et ses aptitudes pour l’arabe.
Si sa piété est sérieuse, elle reste discrète. Elle sera mise en doute par l’un ou l’autre de ses formateurs. On lui propose alors une probation sur le terrain dans un poste Père Blanc. Gabriel accepte ce stage qu’il effectue à Aïn-Sefra (Sud Oranais) entre sa 3e et 4e année de théologie (1953-54). On lui confie une classe de CM2. Au dire de ceux qui l’encadrent, l’épreuve est concluante : on a apprécié son intelligence vive et son bon caractère, son intérêt pour la mission et pour l’arabe, l’esprit de foi qui pénètre sa vie, l’estime qu’il a reçue de tous, sa volonté et ses qualités d’éducateur. Lui-même, au contact du P. Alliaume, se dit passionné pour la mission en islam.

Après son stage, il rejoint Carthage pour se préparer à la prêtrise : il y fera son serment le 4 avril 1955, y recevra le sous-diaconat le 5, le diaconat le 6 et le sacerdoce le 10, en présence de ses parents !
Il est nommé au Vicariat apostolique de Ghardaïa, en mai 1955. Il étudie d’abord pendant deux ans l'arabe classique, l'arabe littéraire moderne et les disciplines concernant la culture arabo-islamique. Puis il complète en 1957, à Djelfa, auprès du P. Alliaume, sa connaissance de l’arabe dialectal. Après le baccalauréat de l’Académie militaire, il obtient, en 1961, le 3e degré d’arabe des Affaires militaires (Alger).

En janvier 1958, il revient à Aïn-Sefra, pour remplacer le P. Bergantz. On lui demande de mettre en place des programmes d'arabisation (bien avant l’heure !) : grammaire, sciences naturelles, géographie, etc. En 1960, il devient directeur de l'Institution. Lors de leur visite officielle à Ain Séfra en avril 1965, le Président Ben Bella et son ministre de la Défense, Boumédienne, lui demande de créer un internat pour les fils de nomades. C'est alors la création de l’Association des parents d'élèves, (APEL) assurant la collaboration des parents désireux d'assurer un solide enseignement et une bonne éducation pour leurs enfants à un moment où l'Algérie traverse une période pénible pour tous. Des sections professionnelles viendront ensuite.

Les élèves de Gabriel le craignent, mais sont ouverts avec lui. Il se mêle à leurs jeux et leur entraînement physique. La participation à la messe et aux sacrements est en progrès, ainsi que les contacts au dehors. On note qu’il s’entend mieux avec les auxiliaires laïcs qu’avec certains Européens de la ville. Il faut même signaler qu’une amicale des anciens est encore florissante aujourd’hui, d’après son site internet : “Institution Lavigerie”.

Se rend-il compte qu’il n’a pas toutes les qualités requises pour rester supérieur ? Cache-t-il sous ses manières cavalières et autoritaires une réelle timidité et la crainte d’être mal jugé ? Il se sent plus patient avec ses élèves qu’avec ses confrères. Aussi demande-t-il au Régional d’être déchargé de sa fonction et de pouvoir se consacrer à l’arabe “moderne” (la langue des médias) pour aider un jour les confrères d’Algérie.

Il fait à la Villa Cavaletti (Rome) la Grande Retraite de septembre 1965 et arrive en octobre au Centre de langues diocésain de Kouba (Alger) pour y enseigner l'arabe moderne jusqu'en juillet 1976. Il retrouve dans la capitale quelques anciens élèves qui y occupent des postes de responsabilité et il s’en fera de nouveaux, dont le comédien Ali Fodhi (Ammi Miloud) et Jamal Baghdadi qui anime l'émission “Culture pour tous”. Ils collaborent tous deux à la revue du Centre de langues “L'arabe algérien moderne” avec succès, pendant plus de six ans. En offrant, en 1973, ses publications au chef de l’État, il explique : “Sans la connaissance de la langue, il ne peut y avoir de dialogue vrai, et sans dialogue, il n’y a ni compréhension, ni respect de l’autre.”

Il suit à Lyon une session audiovisuelle de M. Tapiero. Pour la publication de son "Manuel d'Arabe moderne", il rejoint Marseille où il a trouvé un éditeur. Quittant normalement l'Algérie pour une année, il n'y reviendra plus, car une place d'enseignant de langue arabe lui est offerte à Marseille.

Il a quitté le Sud algérien avec le grade de capitaine comme officier de liaison et interprète de réserve (OLIR). On va l’employer à l'École d'ingénieurs de Marseille pour faire connaître à ces jeunes une langue et une culture qui les aideront à mieux comprendre le milieu de vie où ils travailleront comme coopérants au Moyen-Orient.

Cet enseignement dure douze années (1976-1988), mais les effectifs fondent quand les uns et les autres s’aperçoivent que l'anglais dans ces pays est pratiquement la seule langue utilisée dans le domaine professionnel.
Il lui ne restera comme élèves que quelques adultes désireux d'apprendre l'arabe littéraire ; cela lui impose une vie quasi monastique qu’il mène d’abord seul, rue du Sud. Son régime est mal ressenti par les confrères qui vivront ensuite avec lui. Il célèbre souvent seul, sauf le samedi où les Sœurs Blanches apprécient ses homélies souvent engagées. Il accueille à l’occasion des confrères de passage.

En 1983, il publie « l’Arabe Pratique », son cours d’arabe moderne comprenant manuel, lexique, 30 fiches techniques et 2 cassettes audio. Suivent, en 1984, un manuel et 4 cassettes pour “Écouter et comprendre les informations en arabe moderne”. Puis, en 1986, un ouvrage édité par un Libanais : “Aux sources de l’arabe”. Le Provincial apprécie le sérieux et la qualité de l’œuvre.

Gabriel rencontre à Lyon, en mai 1989, le P. Gaudeul qui désire sa collaboration en vue de réaliser des fiches en arabe présentant la foi chrétienne. Mais comment quitter Marseille où il a une quinzaine d’élèves, un comité de traduction de presse (le CTJA), une collaboration avec l’Université, l’École d’ingénieurs, la Chambre franco arabe, le Centre de formation biblique (protestant) et l’Institut méditerranéen de technologies ? L’évêque, Mgr Panafieu, s’intéresse à cette approche des milieux arabisants, trop superficielle jusque-là.

On lui propose, en mars 2001, d’aider à Ste Foy (Lyon) le nouveau responsable de la revue Se Comprendre en lui fournissant des textes arabes qu’il enregistre sur internet et fait traduire en français. Cette aisance sur le Web étonne toute la communauté qui apprécie sa serviabilité et sa rigueur et qui a plaisir à le taquiner : c’est que depuis 1989, il a reçu la médaille de bronze des services rendus à l’armée, et le grade de lieutenant-colonel interprète ! Il apprécie l’accueil reçu, le calme du lieu, la collaboration qui lui est proposée. Il considère ces mois à Lyon comme “une année sabbatique faite de prière, de réflexion, d’expériences diverses et de renouvellement”.

À Marseille, Le P. Chahine, curé de N.D. du Liban, sans avoir la même approche de l’islam, a parfois besoin d’aide. Gabriel signe avec ce dernier un contrat de 3 ans lui assurant gîte, couvert et communauté de prière à la paroisse libanaise. De juin 2003 à septembre 2009, il sera près de la mer, au Prado, au sud de la ville. C’est là que quelques personnes vont continuer à suivre ses cours dans le cadre des activités culturelles de la paroisse. Certains d’entre eux témoignent : “Bon pédagogue, il s'adapte en permanence à ma progression. Le P. Deville demandait beaucoup de travail, mais il savait susciter l'envie de travailler.”

“Son regard sur le monde est large mais sans détour. Il pense que l'islamisme radical s'étouffera de lui-même, comme tous les mouvements qui coupent l'homme de sa liberté. Ses déclarations sont des constats réalistes qu'il teinte d'espérance, avec son visage marqué d'un sourire discret.”

“Le P. Deville me fait l'effet d'un homme moderne. Il entretient son corps en parcourant 80 000 km sur un vélo d'appartement (30 mn par jour). Il utilise les logiciels les plus en pointe pour la traduction de l'arabe. Il entretient son esprit en continuant le travail titanesque des traductions, et en acceptant de nouveaux élèves. Derrière une certaine rigidité (la ponctualité !), il se remet en question à chaque instant.”

Il a l’âge de la retraite, mais ne voudrait pas quitter Marseille. Il se renseigne sur ce que le diocèse offre aux vieux prêtres, l’armée à un officier de réserve aumônier bénévole, la DDAS aux Soeurs Blanches. Il évoque Tassy et ajoute (en juillet 2009 !) : “Il me sera très dur de quitter la ‘famille Père Blanc’ à 80 ans, ayant renoncé à la ‘Maison militaire’ à 20 ans ! Et quand on pense que c’est un illustre Maréchal qui a été à l’origine de ce choix, quand il m’a fait sentir toute la vanité des honneurs d’ici-bas, on est bien obligé de croire que l’Esprit souffle où il veut !”

En attendant, il souhaite rester avec le P. Chahine avec lequel il partage vie, prière et soucis d’évangélisation. En cinq ans, il a assuré, pour les sept millions de Libanais en exil, la traduction des 900 pages du Missel maronite et poursuit celle de la liturgie d’Antioche pour les sacrements.

Il aimerait aussi terminer, avant de “passer sur l’autre rive”, une catéchèse bilingue sur CD, en 20 chapitres : “La Foi chrétienne”, présentée à des gens venus de l’islam où il ajouterait aux fiches rédigées en 92 avec les P. Gaudeul et Moussali des textes glanés dans le Catéchisme des adultes de France et des citations de Vatican II.
C’est dans ce désir d’aller plus loin (Malheur à moi si je n’évangélise pas !) que le Maître le cueille ou l’accueille au matin du jeudi 17 septembre.

L’émotion est vive au Foyer libanais et elle s’exprimera lors des obsèques qui réuniront dans une superbe liturgie maronite, autour de ses sœurs et de ses neveux, ses confrères et des prêtres de Marseille, ses paroissiens et vieux amis des maisons de retraite, ses élèves et les étudiants voisins, la communauté libanaise entourant le P. Chahine. Après Étienne Renaud, c’est Gérard Demeersemann qui souligne, dans l’homélie, les trois titres de cet apôtre de la Mission : sa maîtrise de la langue pour toucher le cœur de l’autre, l’adaptation de la catéchèse à la culture de l’autre, le service de l’Église maronite et des chrétiens d’Orient qui l’avaient reçu à N.D. du Liban.
À Dieu, Père Deville.

Philippe Thiriez

 



PROFILES

Father Willy Raes

1924 - - 2010

Willy was born at Antwerp on the 31st August 1924. Sometimes we have the impression when re-reading the curriculum vitae of our confreres that their lives began on entry to our Society. However, in Willy’s case, we would firstly like to indicate some interesting facts about his family life. His father was a doctor and Willy had 3 brothers and 2 sisters. His elder brother became a diocesan priest and was Vicar General of Antwerp, re-erected in 1961. Another brother became a Jesuit, but he passed away a few months after ordination in 1950. One of his sisters became a member of a Religious Order and the other was in charge of the Auxiliaries of the Apostolate. These details illustrate clearly that Willy was born and grew up in a ‘deeply Christian’ family. He did the usual Greco-Latin studies at Notre Dame College and the Francis Xavier College, both institutes run by the Jesuits at Antwerp.

He entered the White Fathers at Boechout in September 1944. After his novitiate at Varsenare, he did a year of theology at Thibar (Tunisia) and the three following years at Heverlee, where he took his Missionary Oath on the 22nd July 1950. He was ordained to the priesthood by Bishop De Smedt (later of Bruges) on the 24th March 1951.

In September of that same year, Willy left for what was then the Vicariate Apostolic of Baudouinville, Congo. He began as curate at Lyapenda. A year later, he was appointed to Albertville, where he vigorously restarted the catechumenate. In September 1955, the ‘Presses Lavigerie’ at Bujumbura (Burundi) called on him for the magazine ‘Hodi’, targeting youth. From there, he was sent to Elisabethville, (Lubumbashi), to start up a ‘Press Centre’.

After these six years in Africa, Willy was recalled to Belgium as a ‘propagandist’. At that time, the ‘Africa Films’ series played a central role. He lived at Antwerp. He became professor of Swahili at the Colonial University, a post that would be transferred in 1960 to the State University Centre. In 1959, he was placed in charge of our missionary magazine ‘Nieuw Afrika’ at the COFENA. Fr. Plessers, the Provincial at that time, noted that he had all the qualities for the post: a good sense of humour, a facility for creating good relations, a pleasant demeanour. In addition, he was a kindly and careful organiser.

After his Long Retreat at Villa Cavaletti, Willy left again for the Congo in October 1965. He became Professor then Director of the Teacher Training School at Kabare, Archdiocese of Bukavu. During the rebellion, in September 1967, he had to flee to Goma. However, a year later, he was back in Kabare. After a short spell in Ciherano parish, he returned for good to Belgium in January 1971.

His first appointment was to Heusy, where he helped out in the parish of Ensival. He received an official appointment and salary as chaplain. In December 1972, he became chaplain to a private hospital at Asse. Even if he were living outside community, he regularly visited the confreres at Brussels. In 1976, he returned to community at the Rue Linthout, as chaplain to the St. Michel Private Hospital nearby. A year later, he again went to live alone, some few streets away, and was chaplain to several retirement homes in the Commune of Etterbeek. He retained this function and rendered these services until 1996, when Cardinal Danneels accepted Willy’s resignation.

In 1998, he again returned to spend some months in our community at Berchem, until February 1999, when he retired to the ‘Notre Dame d’Anvers’ retirement home, quite near to our Keizerstraat community. He was appreciated for his many services.

Behind these various appointments and the dry listing of dates lies hidden a very active life, marked by spiritual trials and tribulations. Some of these we were privileged to witness. Throughout it all, Willy did the best he could all his life and he passed away in peace on the 19th January 2010.

In his will, Willy had expressed his desire to donate his body to science. It was placed at the disposal of the Vesalius Institute of the Catholic University of Louvain. Many of us gathered to celebrate a very fine Farewell Liturgy in the parish church of St. Jacques, Antwerp, on the 27th January. Father André Simonart, the Head of the Sector, officiated. Our confrere Marc Deneckere preached the homily. On Willy’s memorial card, we read an extract from his testament, with a personal view on life: ‘I have always found life, with its highs and lows, thrilling. I am grateful to Jesus and my family, to the White Fathers and to my friends, principally because in my haphazard jack-of-all-trades career they never forsook me. Since Jesus came to save sinners, I am among them.

I trust that Jesus will place his hand on my shoulder and say, ‘Naturally, once again, you messed everything up; but I am stronger than you; come!’ I wish you all the same result.’

Dries Fransen





Father Jean-Marcel Nobert

1927 - - 2009

Father Jean-Marcel Nobert was born on the 2nd September 1927 at Ste-Geneviève-de-Bastiscan in the diocese of Trois-Rivières, Quebec. He was the fourth child in a family of eight. Their home was deeply Christian, very united and prolific in religious and priestly vocations on both sides of the family. Jean-Marcel’s sister Rolande entered the Carmelites at Trois-Rivières aged 20. Later, she would go to found a Carmelite Convent at Yaoundé, Cameroon, where she succumbed to viral hepatitis at the age of 39.

Jean-Marcel did his primary schooling at the village school run by the Sisters of the Assumption. In 1942, he entered the seminary at Trois-Rivières to do his formal studies, without, however, the intention of becoming a priest. It was particularly in his philosophy studies that he felt called to the missionary vocation. The Scout Movement drew him towards this choice, as he once put it. He continued, ‘Once I was in the White Fathers’ novitiate at St-Martin de Laval, on the 1st August 1949, I was vaguely hoping to be told that I was not in the right place, as I was still drawn to worldly matters. My appointment in May 1950 for the Scholasticate at Thibar in North Africa dispelled my doubts and I set off with joy towards the country of my dreams…’

He took his Missionary Oath at Thibar on the 30th June 1953 and was ordained to the priesthood in the Primatial See of Carthage on the 18th April 1954 by Bishop Alexandre Roy. He completed his Scholasticate in the June. He then returned to Canada to celebrate the joy of his priesthood with his family and to take some rest.

His four years of theology passed successfully, but as he was more practically-minded than speculative, he was happy to finish his studies. Those in charge of his training saw very clearly that he was more inclined to practical tasks; in addition, they noted he was very sociable and a good communicator, which would make his contacts with people easy. Nevertheless, he was advised to be careful and not neglect ongoing formation. His lovely singing voice and his prodigious memory were also underlined.

After four months in England to improve his English and prepare for his mission, Jean-Marcel arrived in the present-day diocese of Mansa in Zambia, where he had been appointed. He went first to Kabunda to learn Chibemba and help at the parish. He mastered the language quite quickly and therefore, some months afterwards, he became curate at Nsakaluba, and the following year at Twingi. In June 1959, he was appointed parish priest in this same parish. He succeeded well in the task of parish priest. He was very dedicated and won the trust of the people. Twingi is a very hard and isolated mission. He had to visit some outstations by boat on Lake Bangweolo. This was not a problem for him, as he was a risk-taker on occasion. He remained there until his first home leave in February 1962.

Once back in Zambia the following August, he was appointed superior of Kawambwa mission for six years. It was a new mission at the peak of its development. He cooperated with the Dutch Sisters of Charity community in founding three schools for girls. In addition, he worked a great deal for the development of the parish. After home leave and his Long Retreat at Villa Cavalletti, he was appointed parish priest at Puta. He would only return there in 1972 after a prolonged home leave due to illness.

At Puta, in the north of Lake Mweru, he became greatly involved in social development by starting up a credit union and fishermen’s cooperative. His Regional Superior considered him a good missionary, but some criticised him for his lack of organisation and some of his behaviour, such as being too generous and listening only to his heart. According to his Regional, he surpassed them all by his great human qualities.

In late 1975, Jean-Marcel returned to Canada. He was asked to see a specialist for his health problems. It had already been noticed that he had a tendency to basic narcolepsy, an affliction characterised by episodes of suddenly falling asleep. However, he was told that he could continue his activities by faithfully taking medication. On that occasion, he underwent other tests and took some rest. They then decided to appoint him to Canada to prolong his rest period and do missionary promotion at Montreal. The following year, he was appointed head of our house at Ottawa. There, in addition to missionary promotion and running the house, he became involved in chaplaincy to movements for married couples and youth.

In early 1980, Jean-Marcel left for the Jerusalem Bible Session and 30-Day Retreat. He then returned to Zambia, where he was appointed to the mission at Mufulira, Ndola Diocese, where he was in special charge of outstations and development. Practically, he was to work in this parish until 1992.

At Mufulira, he took part in the establishing of a Training Centre for leaders, building workshops for girls and boys and setting up a rural medical clinic. This development work was essential for him. He wrote, ‘I maintain that we cannot preach the Gospel to the poor without active commitment in the struggle for justice and social advancement of the most neglected and deprived classes.’

In August 1993, he returned to Zambia and was appointed to the Bemba Language Study Centre at Ilondola mission in Mbala Diocese. He remained there for two and a half years, principally helping out in the bursar’s office. When Jean-Marcel was ready to go for home leave, the Regional Superior advised him to return to Canada for good in view of his state of health. Initially, he did not cope well with this news, but after due consideration and prayer, he realised that it was a wise decision on his behalf.

After the MDT Session at Jerusalem in 1996 and the one for over-70s the following year, he arrived in Canada in April 1997. Throughout these many years in Zambia, he worked a great deal, in spite of frequently uncertain health. He gave himself according to his abilities. He was at times imprudent in his relations, but he humbly corrected himself in order to live to the full his commitment at the service of Africa.

On arrival in Canada, he did not want to remain idle. He accepted to go our Moncton Procure as procurator and bursar, afterwards becoming superior. In late 2001, he was appointed to our house at Rue St-Hubert, Montreal. Once again, he helped out according to his abilities, but his health deteriorated very rapidly, to the extent that in 2007, it was clear that he could no longer reside in our house due to the special care required. A place was found for him at the infirmary of the Capuchin Friars at Montreal. At the end of 2009, he had to be hospitalised for other complications. He passed away on the 14th December 2009 at the Rosemont-Maisonneuve Hospital, Montreal. The funeral took place on the 19th December in the Chapel of the Reparation at the Capuchin Friars. The ashes were deposited in the family vault at the Ste-Geneviève-de-Batiscan Parish cemetery.

Father Jacques Bédard, MAfr, led the Funeral Mass and ceremonies; Father Pierre Gouin, MAfr, gave the homily. Here are some extracts: ‘Jean-Marcel spent most of his missionary life in Zambia. At one and the same time, he was a zealous pastor of souls and a social worker. He was generous with his time and talents and did not centre on himself. He had offered his life to the Lord and to Africa and gave himself with faith and trust. He was always very concerned for the poor and underprivileged. In all his activities, his aim was to enable people to become self-reliant and to have a decent life. He had a good way with people, was pleasant in community and enjoyed community life.’

We thank the Lord for all the good he accomplished through Jean-Marcel. May he receive from his Master the reward of the faithful servant!

Lauréat Belley




Father Herman Schuur

1932 - - 2010

Herman was born on the 19th April 1932 at Emmer-Compascuum, Netherlands. In view of becoming a Missionary, he received his formation at Sterksel, St. Charles, near Boxtel, and at ´s-Heerenberg, where he took his Missionary Oath on the 2nd July 1957. He then moved to Monteviot, Scotland. He was ordained on the 12th July 1958 at ´s-Heerenberg.

Herman had sound judgement and great perseverance. He strove to carry out a task as well as possible, but at times appeared absent-minded. The saying ‘slowly but surely’ eminently applied to him. He was straightforward, a truly amiable person, ever ready to be of service. During his years of formation, a staff member characterised him as follows: ‘He is companionable in the sense that he is curious and inquisitive about persons and events, and always makes an interested listener.’

On the 30th September 1958, Herman left for the Diocese of Mwanza, Tanzania, to learn the Sukuma language and culture in Kahangala parish. From April 1959, he served in five parishes: Kalebejo, Buhingo, Nyalubere, again Kalebejo and Buhingo, before he settled for a longer period, on the 31st December 1968, in Kalebejo as parish priest. On the 7th January 1960, his Regional Superior wrote, ‘A serious confrere... His judgment about persons and events is often exact and profound... He already knows the language quite well and he likes the apostolate... He easily loses the way, and on occasion, he did not return in the evenings!’

In 1969, a Seminar Study Year was held all over Tanzania, ending in a national meeting with representations from all the dioceses of laypeople, Brothers, Sisters, priests and Bishops. One of the decisions was to have Parish Councils in all the parishes. Herman launched a monthly meeting of the Parish Council in Kalebejo, with an elected representation from all the church villages in his parish. A confrere of the time in that parish thought it was ‘well set up.’

On Saturday afternoons, he preferred to sit at the radio, listening to the sport’s programme of the BBC. Football was his passion. In those years, he still played and he had a subscription to two soccer periodicals. For the World Championships, he arranged to be in Holland close to a TV, if he could.

Herman was close to the people, and particularly caring for the sick and the poor; he was very pastorally minded and loved to go on ‘safari’ and talk with the people. He became very proficient in Sukuma, speaking it fluently. On the 13th May 1975, he wrote, ‘Life here still satisfies me, thank God.’ He enquired in the same letter about Ongoing Formation courses for his leave in Holland with the proviso, ‘It ought to be useful for a missionary in the bush!’

In January 1977, he moved and became parish priest of Sumve. A young man from that time, who later became a priest, wrote on the 16th January 2010, ‘Fr. Herman loved Sumve and the Sumve people loved him. They nicknamed him ´Nkwilima` (son-in-law).’ This means that someone has been received into the family and is ensuring good relations with all the members. When he celebrated his Silver Jubilee there in 1983, he had several cows slaughtered for his many guests; this clearly showed that he had become an Msukuma with the Wasukuma.
Georg Pelz, who lived with Herman at Nzera, went to see the parish of Sumve, where Herman was a beloved parish priest. He wrote, ‘Herman was liked for his lively and good teaching of religion. He combined the catechism and the Bible and always used the local language, Kisukuma. He opened and built up many outstations and regularly visited them.

He was greatly involved with catechists. He used to have monthly meetings with them and insisted on the correct teaching. Each year, he sent a catechist to the Catechetical Centre to improve their teaching method. He found bicycles for them. He engaged the first woman catechist and helped other catechists to educate their children. A catechist’s son became a diocesan priest, (Fr. Amos Epimaki). Herman asked the parishioners to pray at the graves of the first missionaries, ‘who all had all gone to heaven.’

From January 1984 till 1992, he was in Buhingo parish, but we have no records for this period. On the 26th July 1992, he moved and became the parish priest of Nzera. In each parish Herman lived and worked, he paid special attention to youth. He aroused their enthusiasm through soccer clubs. In Nzera parish, there were soccer clubs in many of the church villages; he organised competitions for the Parish Cup.

When he left, there were 65 church villages, many erected by him. He visited them by car, motorcycle, or bicycle! On the 6th August 1997, he wrote, ‘My age is starting to show by my becoming hard of hearing and in getting more forgetful. For the rest, I am in fairly good health. The work corresponds to my inner conviction that it is the best way to lead my life”. He himself asked in 1999 that someone take over from him as parish priest and he stayed on as assistant.

For years, he was the counsellor of the Third Order of St. Francis in the parishes of the diocese and gave it a lot of his energy. Where he lived and worked, he built many churches with the people, and in some places, he was helped by volunteers from Holland. He had good relations with everyone; those volunteers came to visit him in retirement at Heythuy­sen.

Herman returned to Holland for good on the 16th November 2002 and went to Heythuysen. He was an amiable confrere, unassuming and open. He remained interested in soccer and had a subscription to a periodical about it. He enjoyed walking, making tours by bicycle and talking about the past. He closely followed developments in Africa and gave financial support to people he had known in Tanzania, as well as refugees in Congo and Sudan. In August 2009, he gave his chalice to a diocesan priest from Sumve who came to visit him. During the difficult last years, he was comforted by his sister Riet, who regularly came from the neighbouring village to visit and help him. Since breaking his hip, he grew ever weaker. On the afternoon of the 30th January, in his room, he peacefully passed away.

At a service attended by his relatives, we buried him in our cemetery at Heythuysen on the 3rd of February 2010. Delegate Jan Mol officiated. He emphasised that in preparing our Chapter this year, we could see that one of the main charisms of our Society is to be close to the people. Now, that is precisely how Herman lived; he wanted to be among them. During the service, we had Sukuma music. His sister Riet said a few words at the end. Even from childhood, Herman always fought to be a winner and that trait never left him! His simple way of life impressed them for he was grateful for whatever he received. He had bought a 2010 Diary and on the first day of the year, he wrote a dedication to his sister Riet, ending with ‘Our Father receives us with pleasure.’

Marien van den Eijnden




Father Gabriel Deville

1926 - - 2009

Gabriel was born and baptised in January 1926 at Saint-Etienne, France. He had two older sisters. His father was an entrepreneur in a tool-making forge. Deeply affected by the First World War, his father died in November 1934 at the age of 41. Gabriel’s mother remarried in 1938, giving him a new brother and sister. Initially in the care of a nanny at his aunt’s in Haute-Loire, Gabriel did his primary schooling at the parish school and at Valbenoite. After his First Communion, he thought of joining the seminary and he was placed at the Joubert School for Clerics, near Marles. He went on to Oullins, where in 1942, he came across Pierre Durieux and Alain de Maurois. The first became a White Father (in Tanzania) and the other a Little Brother of Jesus (in Iran).

A Missionary passing through inspired and directed Gabriel and Pierre to St Laurent d’Olt (Aveyron) where their parents believed they would be better fed after the war years. There, he completed his fifth and sixth year from 1943 till 1945. His common sense, his perceptiveness, regular work, memory, sense of humour with a touch of vanity and scruffiness, enthusiasm and good will were all noted. He was accepted at Kerlois where his education in philosophy would be interrupted by military service from 1947 till 1948.

During his military service, Gabriel opted for training as an Officer in the Reserve. The prospects of an advantageous military career were held out to him (honours and pay!) However, in a letter to his family, Gabriel confirmed his preference for Mission. He returned to Kerlois with the prestige of a gandourah, a beard without moustache and the rank of aspirant. The tension between fidelity to his vocation and the call to arms would mark him for a long time.

The Maison Carrée novitiate was painful for him. Fr. Blin pointed out a rather deep distortion in him due to the army, which stressed physical qualities and led to vanity and coarseness. However, he added, ‘He has a serious and generous depth, is attached to his vocation and can become more modest and more supernatural.’ This challenge would accompany him to Thibar, where he would complete three years of theology from 1950 till 1953. Those in charge of his training underlined his practical common sense, his authoritarian bearing, but also his attitude towards generous service, his strai­ghtforward manner, his energy, his good contacts with the people of the neighbourhood and his aptitude for Arabic.

His piety was genuine, but remained discreet. It was doubted by one or other of the teaching staff. He was therefore offered a probationary practical experience period in a White Father post. Gabriel accepted this time-out, which he did at Aïn-Sefra, south of Oran, between his 3rd and 4th years of theology (1953-54). He was given a Middle School Second Year class. According to those who supervised him, the test was conclusive. He was appreciated for his lively intelligence, good character, his interest in the mission and for Arabic, his spirit of faith, with which his life was imbued, the esteem he received from everyone, his good will and his talent as an educator. He himself said he was enthused with the Islamic mission, side-by-side with Fr. Alliaume.

After this period, he returned to Carthage to prepare for priesthood. He took his Missionary Oath on the 4th April 1955, received the sub-diaconate on the 5th, the diaconate on the 6th and the priesthood on the 10th, in the presence of his parents!

He was appointed to the Vicariate Apostolic of Ghardaïa in May 1955. Firstly, he studied classical Arabic, modern literary Arabic and subjects concerning Arab Islamic culture. In 1957 at Djelfa, he rounded off his knowledge of colloquial Arabic with Fr. Alliaume. In 1961, in addition to the baccalaureate of the Military Academy, he would receive the Arabic Level 3 Diploma from the Military Affairs Office (Algiers). In January 1958, he came back to Aïn-Sefra, to replace Fr. Bergantz. He was asked to set up Arabization programmes (long before their time) comprising grammar, natural sciences, geography, etc.

In 1960, he became director of the institution. During their official visit to Ain Séfra in April 1965, Pre­sident Ben Bella and his Defence Minister Mr. Boumédienne, asked him to found a boarding school for the sons of nomads. This was the creation of the Pupils’ Parents Association, (APEL) which ensured the cooperation of parents who wished to guarantee a proper teaching and sound education for their children at a time when Algeria was going through a painful time for everyone. Profes­sional sectors would be added later.

Gabriel’s pupils were wary, but open with him. He mixed in with their games and their physical exercises. Attendance at Mass and the Sacraments was in process, as well as outside contacts. It was noticed that he got on better with lay helpers than with some Europeans from the town. Mention should be made that a Former Pupils Club is still flourishing today, with its own Internet Site ‘Institution Lavigerie’.

Did he realise that he did not have all the qualities required to remain superior? Was he hiding genuine shyness and fear of being judged under the cloak of a cavalier and authoritarian display? He felt more tolerant towards his pupils than with his confreres. He therefore asked the Regional to relieve him of his duties to devote himself to ‘modern’ Arabic (the language of the media) to be one day of help to confreres in Algeria.

In September 1965, he did his Long retreat at Villa Cavaletti (Rome) and arrived at the Diocesan Language Centre of Kouba (Algiers) where he taught Modern Arabic until July 1976. He met up in the capital with some of his former pupils who now occupied important positions and made some new ones, among whom the actor Ali Fodhi (Ammi Miloud) and Jamal Baghdadi, producer of the ‘Culture for All’ programme. In 1973, when presenting his publications to the Head of State, he explained, ‘Without knowledge of the language, there can be no real dialogue and without dialogue, there can be neither understanding nor respect for one another.’

At Lyons, he followed an Audiovisual Session given by Mr. Tapiero. In order to publish his ‘Manuel d'Arabe moderne’, he went to Marseilles to find a publisher. When he left Algeria intending to do so for a year, he never returned there, as he was offered an Arabic teaching post at Marseilles.

He left South Algeria with the rank of Captain, as a Reserve Liaison Officer and Interpreter. He was to be employed at the Marseilles School of Engineering to teach its apprentices a language and culture that would help them to understand the circumstances of their lives when working as Over­seas National Service Co-Operators in the Middle East. This teaching post lasted for a dozen years (1976-1988), but the roll-call melted away when one after another they discovered that in those countries English was practically the only language used in those professional circles.

There were only a few pupils left; adults who wanted to learn Literary Arabic. This obliged him to live an almost monastic life that at the beginning he lived alone in the Rue du Sud. His routine was fiercely resented by confreres who would later live with him. He often celebrated (Mass) alone, except for Saturday when White Sisters appreciated his often very profoundly committed homilies. On occasion, he received visiting confreres.
In 1983, he published ‘L’Arabe Pratique’ a course of modern Arabic with a manual and lexicon, 30 technical data sheets and two audiocassettes. In 1984, he published a manual and 4 cassettes applied to ‘Écouter et comprendre les Informations en Arabe Moderne’. In 1986, he brought out a book published by a Lebanese, ‘Aux sources de l’Arabe’. The Provincial appreciated the serious nature and quality of the work.

In May 1989 at Lyons, Gabriel met Fr. Gaudeul who wanted his cooperation to create data sheets in Arabic, presenting the Christian faith. He was at a loss to know how to leave Marseilles where he had about fifteen pupils, a Press Transla­tion Committee, collaboration with the University, the School of Engi­neering, the Franco-Arab Chamber, and the Centre for Biblical Forma­tion as well as the Mediterranean Institute for Technology. Archbishop Pana­fieu took an interest in this approach to Arabic-speaking environments, which had been too superficially treated up to then.

In March 2001, he was asked to help the confrere newly in charge of the Magazine Se Comprendre at Ste Foy (Lyons) by providing him with Arabic texts that he would place on the Internet and have translated into French. This facility he had with the Web astonished the whole community, who already appreciated his spirit of service and his strictness; they took pleasure in teasing him. He appreciated this welcome, the quietness of the locale, and cooperation with whatever he was asked to do. He considered his months at Lyons as ‘a sabbatical year of prayer, reflection, various experiences and renewal.’

At Marseilles, Fr. Chahine the parish priest of ND du Liban, although not having the same approach to Islam, sometimes needed help. Gabriel signed a three-year contract with him, which guaranteed him board and lodging, and a prayer community at the Lebanese parish. From June 2003 till September 2009, he was to be beside the sea at the Prado, in the south of the city. There, some people would continue to follow his courses in the context of the parish cultural activities. Some among them paid these tributes: ‘A good teacher, who constantly adapts to my progress.’ ‘Fr. Deville exacted lots of work, but he knew how to inspire the will to work.’

His view of the world was wide and straightforward. He believed that Islamic fundamentalism would die off of itself, like any movement that cuts humanity off from its freedom. His statements were realistic observations coloured with hope, with a discreet smile on his face.

Fr. Deville gave me the impression of a modern man. He maintained his fitness doing 80,000 km on his indoor bicycle - (30 minutes a day). He used the most up-to-date software for Arabic translation. He kept his mind occupied by continuing the monumental task of translations, and accepting new students. Behind a certain strictness (punctuality!) he constantly put himself in question.

Although he was at retirement age, he did not want to leave Marseilles. He found out what the diocese had to offer for retired priests, and from the Army what he could do for them as a Volunteer Chaplain Reserve Officer. He also looked to the DDAS (Age Concern), and to the White Sisters. He mentioned Tassy and added (in July 2009) ‘It will be very hard to leave the White Father family at 80, having given up the ‘Army Home’ aged 20! When you think it was an illustrious Maréchal who was at the origin of this choice, when he made me feel all the vanity of the honours here below, you are obliged to believe in the Spirit who blows where he wills!’
In the meantime, he hoped to remain with Fr. Chahine, with whom he shared his life, prayer and concerns of evangelisation. In five years, he had provided the 900-page translation of the Maronite Missal and continued with the one on the Sacraments in the Antiochean Liturgy.

He also sought to complete, before ‘passing over to the other side’, a bi­lingual catechesis on CD in 20 chapters, ‘La Foi chrétienne’, presented to people coming from Islam, to which he added his data sheets written in 1992 with Fr. Gaudeul and Moussali, along with texts selected from the French ‘Catéchisme des Adultes’ and quotations from Vatican II.

It was in this desire to go further that the Master gathered him in his arms on the morning of Thursday the 17th September. Emo­tions spilled over at the Lebanese Centre and were expressed during the funeral that combined into a superb Maronite Liturgy, surrounded by his sisters and his nephews, his confreres and fellow-priests of Marseilles, his parishioners and old friends from the retirement homes, his pupils and neighbouring students, etc. After Étienne Renaud, Gérard Demeersemann underlined in the homily the three badges of this apostle of Mission: his command of the language touching the hearts of people, adaptation of the catechesis to the culture of others, service to the Maronite Church and the Christians from the Middle Easter whom he welcomed at ND du Liban.
Adieu, dear Father Deville!

Philippe Thiriez