NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Antoon Janssens

1914 - - 2014

Toon (Antoon) est né à Beringen au Limbourg belge le 13 octobre 1914. Après les humanités gréco-latines, il entra au grand séminaire de Saint-Trond, mais fit sa deuxième année de philosophie chez les Pères Blancs à Boechout. Suivirent alors le noviciat à Maison-Carrée et la théologie à Heverlee, où il prononça son serment missionnaire le 29 avril 1939 et fut ordonné prêtre le 25 mars 1940 par Mgr Carton de Wiart. Ses professeurs le décrivent comme un homme de bon sens, grand travailleur, consciencieux et énergique, simple et franc, voire trop direct, parlant sans ambages.

Nommé au Rwanda, Toon part, le 13 juillet 1940, par le Portugal. Il devient vicaire et économe à Kiziguro, où il apprend aussi la langue. Deux ans plus tard, nous le trouvons à Kigali, ensuite à Mibirizi. C’est un économe plein d’initiatives. Avec ses ouvriers, il lui arrive de gueuler un coup, mais son bon cœur finit toujours par tout arranger. Son surnom : Rutubuka, qu’on dit d’un volcan qui éclate soudainement.
Après la grande retraite, fin 1951, il est nommé supérieur à Nyamasheke et ensuite à Byimana. Partout où c’est nécessaire, il construit écoles et salles polyvalentes, mais surtout des ‘centres ruraux et artisanaux pour les jeunes’. Toon a une attention spéciale pour les plus pauvres. Il termine cette période comme curé à Mibirizi.

Après son congé, il est nommé curé à Kaduha. Il n’est pas tellement apprécié par cette population de pasteurs raffinés. En décembre 1963, éclatent à Kaduha de grands troubles ethniques en réaction contre les réfugiés tutsi qui attaquent le pays de l’extérieur. Lorsque les huttes flambent sur les collines et que des gens sont tués, Toon parcourt les collines, son fusil sur l’épaule pour impressionner, et ramène à la paroisse des familles entières de Tutsi menacés. 4 261 personnes angoissées, hommes, femmes et enfants, trouveront refuge dans l’église et d’autres bâtiments de la paroisse. Et lorsque le maire vient s’entretenir avec le curé, Toon lui lance: “Je ne donne pas la main à un assassin?!”

En février 1964, il est nommé responsable de la paroisse de Muyunzwe. Après un court passage à Save, il devient curé de Zaza. En juin 1973, deux confrères furent expulsés du pays : Jules Gijsens et Toon Janssens. L’accusation officielle parlait de “subversion” et de manque de respect envers les autorités… Toon avait eu un sérieux différend avec le maire de Zaza (ce dernier sera d’ailleurs limogé par la suite). L’intervention courageuse de Mgr Sibomana, évêque de Kibungo, auprès du Ministre de l’intérieur de l’époque, Alexis Kanyarengwe, fut sans effet, de même qu’une intervention du Père Jules Severy, Régional.

Exilé en Belgique, Toon espérait pouvoir retourner au Rwanda sans trop tarder. En décembre 1973, il accepte la proposition de l’évêque de Hasselt, Mgr Heusschen, qui cherche un aumônier pour l’hôpital Saint-Jean à Genk. Toon se voit confier “250 lits”, dont il visite les occupants une fois par semaine. Parler avec les gens, les écouter, prier avec eux, être disponible la nuit, le cas échéant. Assister la famille en cas de décès. Toon fut apprécié et aimé. Il savait s’y prendre avec les malades. Ce qui cependant ne l’empêchait pas d’écrire : “Je me sens comme les Israélites en exil. Il me pèse parfois de dire de tout mon cœur ‘in manus tuas, Domine’ et de suspendre harpe et flûte à un arbre.”

En 1978, le gouvernement rwandais donne le feu vert pour son retour. Après la session-retraite à Jérusalem (“une expérience inoubliable”, écrit-il au Régional, Dominique Mallet), il repart le 1er décembre 1979, “renouvelé et bien chauffé pour reprendre la vie missionnaire”, ajoute-t-il. Il est nommé aumônier à l’hôpital central de Kigali, où il succède au Père Maurice Belloy. Ceux qui attirent surtout son attention, ce sont les plus pauvres parmi les malades.

En 1982, il devient en plus responsable de la communauté du régionalat. Confrères de passage et étudiants du CELA trouvent en lui un causeur expérimenté et agréable. En 1985, Toon est nommé à Rwamagana et, deux ans plus tard, il rejoint la paroisse de Nyamata. Là, il assiste, impuissant, au début du génocide, jusqu’à l’évacuation des confrères par les casques bleues belges, le 13 avril 1994. Toon a encaissé le drame rwandais en silence, intérieurement, car en parler le bouleversait trop émotionnellement.

Nommé à Genk, il assure encore l’aumônerie d’une maison de repos. Quand, en 1999, les Sœurs de Saint-Joseph de Munsterbilzen nous offrent des places dans leur Maison de Soins, Toon est le premier à présenter sa candidature. Aujourd’hui, avec lui, le dernier de la première communauté de cinq a disparu.

À Munsterbilzen, Toon a connu une vieillesse heureuse. Il était bien connu dans les environs car il y passait à bicyclette. Le 2 avril 2000, il fêtait son jubilé de 60 ans de sacerdoce, entouré de sa famille, à laquelle il était fort attaché. Les dernières années, Toon passait de plus en plus de temps à prier, à la chapelle ou en chambre. Il était de plus en plus sourd et, pour lire le bréviaire ou le missel, il utilisait une grosse loupe. Seul l’essentiel avait encore de l’importance pour lui : Dieu qui l’attendait et qu’il désirait rejoindre.

Le jour de ses cent ans, le 13 octobre 2014, Toon, en bonne forme, était entouré de nombreux confrères ; la veille, il avait fêté avec sa famille. Le mardi 28 octobre, il se sentait moins bien et, dans l’après-midi, il s’en est allé sans crier gare, tout discrètement. La liturgie d’adieu eut lieu dans la chapelle du home le 4 novembre 2014. Ensuite, Toon rejoignit ses confrères au cimetière de Varsenare.

Jef Vleugels

 



Père Oswald Payant

1914 - - 2015

Le Père Oswald Payant est né le 7 septembre 1914 à St-Chrysostome, Province de Québec, au Canada. Il est l’avant dernier d’une famille de 7 enfants : 3 garçons et 4 filles. Il fait ses études primaires à St-Chrysostome. Puis ses parents l’envoient faire son cours classique comme pensionnaire au séminaire de Valleyfield. C’est là qu’il fait aussi les deux années de philosophie.

Pendant ses études secondaires, il a eu la chance de côtoyer plusieurs Pères Blancs. C’est pendant la retraite des finissants qu’il prend la décision d’entrer chez les Missionnaires d’Afrique. Il entre au postulat d’Éverell, près de Québec, le 18 septembre 1936. Normalement, après cette année, les postulants devaient partir en Afrique du Nord pour le noviciat. Mais en 1937, c’est l’ouverture du noviciat à St-Martin près de Montréal. Même si la maison n’est pas tout à fait terminée, les novices peuvent s’y présenter. Les premières semaines, les novices travaillent à l’installation. Ce fut une année difficile pour Oswald.

En septembre 1938, il commence les 3 dernières années de théologie à Eastview, près d’Ottawa. Là encore, c’est l’ouverture de cette maison. Des confrères aînés de Thibar et de Carthage viennent compléter le scolasticat. La fusion des deux groupes fut pénible pour Oswald et, en plus, le programme d’études était chargé. Mais il réussit bien. C’est là qu’il fait son serment missionnaire le 22 juin 1940, et qu’il est ordonné prêtre, le 7 juin 1941, par Mgr Charbonneau, alors évêque d’Ottawa.

On peut dire qu’il a bien réussi son scolasticat. Ses formateurs ont vu en lui un très bon sujet, qui a fourni un travail sérieux tous les jours, avec ordre et soin. En communauté, il était aimable et apprécié. Il aimait la musique et se débrouillait bien. On lui conseilla de surmonter sa timidité et de se lancer davantage.

Après sa première messe solennelle à St-Chrysostome, et de petites vacances en famille, en août 1941, il part pour l’Afrique par bateau. C’est la guerre : donc un voyage périlleux et long. À la fin de septembre, il arrive en Zambie où il est nommé dans le diocèse actuel de Mansa. Il commence d’abord à Lubwe pour apprendre la langue et être vicaire. Après 4 ans à cet endroit, il va à Twingi comme supérieur pour plus de 6 ans.

En 1953, il part pour un premier congé au Canada. Il a travaillé dans 2 grosses paroisses. Son Supérieur régional affirme qu’il a été difficile de prendre sa succession parce qu’il a trop gâté les gens pour se faire apprécier. Un petit avertissement l’amènera à corriger cette attitude pour devenir un très bon curé.
Après un séjour de presque 3 ans au Canada, pour l’animation missionnaire, notre confrère retourne en Zambie. Il fait d’abord sa grande retraite en France et un stage en Angleterre. Il fait ensuite l’intérim comme responsable à Chibote. À la fin de 1956, il est nommé à Fort Rosebery comme aumônier diocésain de l’Action catholique avec deux autres prêtres. Cela va durer presque 13 ans. Il prend résidence à Samfya.

De retour de congé en 1969, il aide à préparer des outils en langue Bemba pour les responsables des liturgies dominicales dans les centres sans prêtre. À la fin de 1979, il retourne au ministère paroissial en devenant curé de Kawambwa, puis de Kashikishi-Rosario, Mapula, Mapula-Chimese. Cela le mènera jusqu’en 1990 où il part en congé. Après quelques mois au Canada, on lui signifie clairement que l’Afrique, c’est fini pour lui, et cela pour différentes raisons. Ce fut pénible, car son cœur était encore là-bas.

Pendant ces presque 50 ans en Zambie, il a rempli bien des charges et réalisé bien des projets d’envergure. Il a été un instrument providentiel pour l’implantation de l’Église en Zambie, à un moment critique de son histoire. Il a accompli un grand travail pastoral chez le peuple Bemba. Il a contribué grandement à la formation d’apôtres laïcs.

De 1990 à 1999, Oswald réside à la procure de la rue St-Hubert à Montréal. Il fait progressivement “le deuil de l’Afrique”, comme il dit. Il aide à l’animation missionnaire en s’occupant surtout des bienfaiteurs. En 1991, il fête ses 50 ans de sacerdoce dans sa paroisse d’origine, et aussi chez les Pères Blancs avec les autres jubilaires. En 1995, il va à Rome pour la session des 70 ans et plus.

En 1999, il demande au Provincial de ne pas renouveler son mandat avec l’équipe de ceux qui visitent les bienfaiteurs. Quelques mois plus tard, il accepte d’être nommé à Lennoxville, notre maison de retraite. Là, il va continuer à vivre la mission par la prière et en étant un élément positif pour la vie communautaire. Il fête régulièrement tous ses anniversaires, parfois avec sa famille. Mais il vieillit et a souvent des accrocs de santé. En 2013, un léger infarctus et une infection pulmonaire le conduisent à l’hôpital pour quelques jours. Il en gardera des séquelles.

Mais il sera là le 7 septembre 2014 pour célébrer son 100e anniversaire de naissance. Il désirait ardemment vivre cet évènement avec sa famille et ses confrères. De beaux témoignages ont été donnés à cette occasion, pour lui signifier combien on l’appréciait. Les mois qui ont suivi ont été plus difficiles. C’est à l’hôpital Hôtel-Dieu de Sherbrooke qu’il est décédé le 15 janvier 2015. Après une vigile de prière en présence de la dépouille, les funérailles ont été célébrées le 24 janvier dans la chapelle des Pères Blancs de Lennoxville, suivies de l’inhumation dans le cimetière du même endroit.

Pendant la messe, sa nièce Suzanne a témoigné : “Mon oncle Oswald dégageait une formidable joie de vivre ; on pouvait l’écouter durant des heures nous raconter sa vie en Afrique. Il le faisait avec une telle passion, une telle générosité, que ça ne pouvait pas être faux ! À travers ses paroles, j’entendais surtout un homme qui disait aimer ce qu’il avait choisi de faire.”

Le Père Pierre Gouin a dit dans son homélie : “Le souvenir que je garde d’Oswald à Mansa est celui d’un confrère joyeux, accueillant, solide, actif. Il était fidèle et tellement serviable dans son ministère paroissial, dans l’action catholique, etc. ! Il avait aussi un talent remarquable pour parler la langue locale, le Cibemba.
Merci au Seigneur pour tout ce qu’Oswald a fait avec ses mains, son intelligence, son cœur…”

Lauréat Belley




Père Stefan Wagner

1928 - - 2015

A la fin de son noviciat, on a écrit l’appréciation suivante : “Il sera un bon Missionnaire d’Afrique. Il vivra en bons termes et en paix avec ses confrères ; il est très simple et réellement altruiste. Il s’occupe bien de ses devoirs et ne se ménagera pas du tout.C’ est un homme de conviction”. Stefan a effectivement vécu selon les attentes de ses formateurs.

Stefan est né le 2 décembre 1928 à Baar (Eifel), dans le diocèse de Trèves en Allemagne. Ses deux parents sont morts déjà en 1944, presque en même temps. Vers la fin de la guerre, âgé de 15 ans, Stefan devait creuser des tranchées le long de la frontière avec le Luxembourg. Ses frères plus âgés ont financé ses les études, tandis que lui-même, pendant les vacances, gagnait un peu d’argent dans le même but. Le 11 mars 1952, il termina ses études secondaires au petit séminaire des Pères Blancs à Grosskrotzenburg. Il enchaîna avec des études de philosophie à Trèves (15 avril 1952 au 30 août 1954). Son noviciat se passa à s’Heerenberg de septembre 1954 à août 1955, où il commença ses études de théologie, avant de partir pour Monteviot (septembre 1957 à juillet 1958). Le 5 mai 1958, il y prononça son serment missionnaire et fut ordonné prêtre à Munich le 20 juillet 1958.

Après un cours de pastorale à Londres, Stefan partit, le 22 avril 1959, vers l’Ouganda pour l’archidiocèse de Kampala. Au début de son travail missionnaire, il était responsable de l’éducation dans sa vaste paroisse. Des écoles devaient être rénovées ou construites de zéro, et il fallait trouver le matériel pédagogique. De plus, le travail des enseignants devait être surveillé. L’éducation religieuse était donnée par Stefan lui-même en anglais, qui était la langue officielle du pays. Néanmoins, il apprit aussi la langue locale, le “luganda”. La connaissance de cette langue locale lui permit de travailler comme pasteur dans plusieurs paroisses. De plus, il s’engagea dans la rénovation et aussi dans la fondation de nouvelles paroisses.

C’ était un missionnaire assidu au travail. Même durant son congé en Allemagne, le Provincial devait l’arrêter de passer tout son temps à remplacer le clergé local dans les paroisses. Son dernier engagement en Ouganda consista dans la création d’une nouvelle paroisse à Bombo, au Nord de la capitale Kampala. Cette ville était devenue un centre important. Stefan employa toute son énergie à mettre sur pied la présence de l’Eglise catholique dans cet endroit central du pays.

En 1957, Stefan fut rappelé en Allemagne pour l’animation missionnaire dans son diocèse natal de Trêves. De plus, il avait des problèmes de santé. Son médecin traitant s’opposait à un nouveau séjour dans un pays tropical. C’est pourquoi Stefan a passé en Allemagne les longues années que Dieu lui a données. Pendant presque cinquante ans, il a été responsable du centre de l’animation missionnaire dans le diocèse de Trêves. Pendant tout ce temps, il développa ce service, commencé avec deux petits bureaux, en une structure impressionnante. À travers des rencontres de doyennés et des “dimanches des missions”, il arriva à bien connaître le clergé du diocèse, et ce même clergé commençait à connaître les Pères Blancs. Le calme de Stefan ainsi que son comportement poli et discret étaient d’une grande aide dans l’établissement de telles relations.

Il a été nommé supérieur de la maison de Trêves en juillet 1989. Pendant son supériorat, la rénovation de la maison – qui n’avait été faite que superficiellement après la guerre – fut entreprise sérieusement. C’est l’archidiocèse de Trêves qui se chargeait de toutes les dépenses en reconnaissance du bon travail effectué par Stefan dans le diocèse.

Lorsqu’on avait besoin d’un prêtre à Francfort, les supérieurs ont pensé à Stefan à cause des nombreuses expériences pastorales qu’il avait eues en Allemagne. En juillet 1996, il devint le supérieur de la communauté de Francfort. D’octobre 1996 à juillet 1999, il a été le curé de la paroisse St-Antoine de cette ville.

Le 8 juillet 1999, Stefan revint à Trêves, où il continua à rendre de nombreux services, dont celui d’économe de la maison et celui de prêtre en travail pastoral. La communauté et les étudiants du Premier Cycle étaient bien servis par Stefan. Des “caravanes de nourriture et de boissons” les tenaient tous en vie. De plus, les bonnes relations que Stefan avait avec les autorités du diocèse étaient providentielles pour recevoir de l’aide financière.

Stefan était un confrère agréable, jamais dominateur, plutôt accommodant. Cette caractéristique lui permettait aussi d’avoir une oreille ouverte pour les employés de la maison. C’est pourquoi il arrivait à mettre fin à des oppositions avant qu’elles ne deviennent conflictuelles. Il est évident que cette attitude comportait parfois un leadership moins prononcé. Il voulait plaire à tout le monde.

Son attitude religieuse intérieure correspondait à la pratique extérieure de sa vie spirituelle ; tout était bien organisé : prières communautaires et prières personnelles, sainte messe et bréviaire. Il priait chaque jour le chapelet pendant qu’il se promenait au jardin. Tous les exercices spirituels avaient leur place fixe pendant la journée.

En même temps, Stefan était profondément engagé dans les services pastoraux, spécialement comme confesseur, qu’il effectuait dans la ville et dans les villages. Les gens l’aimaient et ils aimaient parler de leurs problèmes avec lui personnellement ou par téléphone. Parmi eux, de nombreux religieux et religieuses, de qui Stefan était devenu le directeur spirituel. Jusqu’aux derniers jours, il resta en contact avec beaucoup de bienfaiteurs, qui aimaient aider la Mission en Afrique. Quelle que fut la position que Stefan occupait, il resta toujours un vrai missionnaire d’Afrique.

Si, à cause de sa santé, il n’avait pas pu vivre sous des climats tropicaux, celle-ci resta stable en Allemagne. Il est resté actif jusqu’à un âge avancé. Sa mort est arrivée d’une manière inattendue : après une courte maladie, il mourut à Trêves jeudi, le 8 janvier 2015. Il a été enterré dans le cimetière principal de Trêves le 13 janvier 2015.

Rolf Wigger et Otto Walter






Père Paul Bourgois

1920 - - 2014

Paul Bourgois est né le 15 mai 1920 à Bruxelles, Belgique, dans une famille riche en vocations religieuses. Sa sœur aînée sera religieuse et son frère jésuite sera, lui aussi, missionnaire en Afrique. Paul racontait comment, à l’âge de 13 ans, il fut miraculeusement guéri d’une pleurésie, grâce à la Vierge des Pauvres. Ses apparitions à Banneux avaient débuté cette année-là (1933). La dévotion mariale sera un pilier de sa vie spirituelle.

En 1938, après les humanités gréco-latines, Paul entra chez les Pères Blancs au séminaire de Glimes. Il fit sa deuxième année de philosophie au tout nouveau séminaire de Thy-le-Château. Suivirent le noviciat à Varsenare et la théologie à Heverlee, où il prononça son serment missionnaire le 9 avril 1944 et fut ordonné prêtre le 2 avril 1945.

Nommé au Rwanda, Paul s’envole pour Kinshasa le 2 avril 1946. Après plusieurs semaines de voyage, il atteint Kabgayi, où il est nommé professeur au petit séminaire. “Dès le début, il trouve qu’il y a énormément de choses à réformer”, note le Père Hellemans, Régional. En 1949, il devient directeur des écoles à Nyundo, où il aura le plaisir d’accueillir, en 1951, l’abbé Aloys Bigirumwami, qui deviendra, l’année suivante, Vicaire apostolique du vicariat de Nyundo nouvellement créé. En 1951, Paul est nommé à la paroisse de la Sainte Famille à Kigali, où il s’occupe surtout des écoles primaires. En 1956, il retourne au petit séminaire de Kabgayi.

À la fin de cette même année, Mgr. Perraudin, qui a succédé à Mgr. Déprimoz en 1956, l’envoie comme curé à Nyarubuye, paroisse qui, à cette époque, était considérée comme le “pénitencier”. Pas pour longtemps cependant, puisque quatre mois plus tard, il retourne comme curé à la paroisse Sainte Famille à Kigali. C’est sans doute la paroisse où il fut le plus heureux : “Ma joie : en quatre ans, se rappelle Paul, je n’ai reçu aucune remarque pastorale ou communautaire désobligeante de la part de l’évêque.”

Partout ailleurs, les critiques n’avaient jamais manqué, sans doute parce que Paul était un homme de principes, sévère, voire pointilleux en matière de doctrine et de règlement. Il ne cachait pas non plus ses opinions sur la question ethnique. Aussi cherchait-il une voie de sortie : “Il valait mieux que j’aille ailleurs, chez des Sœurs, hors paroisse”. Il est toujours à Kigali quand éclate la révolte des Hutus en 1959, et les troubles qui précédèrent l’indépendance.

En novembre 1961, Paul est nommé aumônier du noviciat des Sœurs Benebikira à Save. Il y assure aussi des cours de religion dans de nombreuses écoles. En février 1964, il est nommé curé de la cathédrale de Butare. Depuis 1957 déjà, Paul fournissait des lunettes aux élèves d’abord, aux paroissiens ensuite. Ayant profité de ses congés en Belgique pour apprendre la technique, il commence, en 1964, les examens de la vue.

En décembre 1968, Paul est nommé aumônier des écoles secondaires dans le diocèse de Butare ; il réside à la Procure. Il visite toutes les écoles secondaires. Pendant les grandes vacances, il organise des tournées dans les paroisses ou les centrales ; partout, il laisse une caisse-bibliothèque. Il continuera ce travail jusqu’en 1981.

En 1984, Paul installe son service “Vue-Lunettes” à l’ombre de la cathédrale, dans des locaux spécialement construits à cet effet. Ils étaient équipés d’appareils pour l’examen des yeux et de machines pour tailler les verres. Le service délivrera en moyenne 1 500 lunettes par an à des prix modiques.

Entre-temps, Paul a été, pendant une année, professeur de Droit Canon au grand séminaire de Nyakibanda. En 1981, il est nommé Vice-Official pour le Sud du Rwanda et, en 1982, membre de la commission chargée de la traduction du missel en Kinyarwanda. Il est aussi membre de la commission théologique pour les apparitions de Kibeho. De 1985 à 1988, il est animateur de la commission chargée de la révision du catéchisme de 1971. Ce catéchisme très biblique déclencha une petite guerre entre les centres catéchétiques et leurs anciens élèves et, d’autre part, chez ceux qui, comme Paul, voulaient en corriger les imprécisions doctrinales, voire les “erreurs”. La nouvelle édition tiendra compte de certaines remarques de Paul.

Après le génocide de 1994, Paul retourne au Rwanda, reprend ses engagements pastoraux et ses conférences aux Sœurs Benebikira à Save et, surtout, rééquipe et relance le Service Vue-Lunettes. Cette œuvre remarquable, il continuera à l’aider financièrement jusqu’à sa mort et même au-delà par testament.

Depuis fin 1997 jusqu’à son départ définitif du pays, Paul a été président de la commission pour la liturgie du diocèse de Butare. Par cette nomination, “Monseigneur Philippe m’a rendu un énorme service. Il ne m’a pas fait aimer la liturgie (car je l’ai toujours aimée), mais il m’a donné l’occasion d’essayer de la faire rayonner au niveau de ce diocèse dont je fais partie depuis sa fondation.”

En août 2005, Paul revient définitivement en Belgique, réside quelque temps à la rue de Linthout avant de gagner la maison de repos St-Joseph à Evere.

Paul avait énormément de qualités - la quantité et la variété de ses nominations pourraient en témoigner. Il était toujours prêt à rendre service. “Je n’ai jamais regretté ni d’être Père Blanc, ni de travailler au Rwanda où la Providence m’a placé”, écrit-il dans son testament spirituel. Sa trop grande sensibilité, que ses formateurs avaient déjà soulignée, l’aura fait souffrir pendant toute sa vie missionnaire.

Paul s’est éteint doucement à la clinique St-Michel de Bruxelles, le 26 octobre 2014. Il avait 94 ans. Après la liturgie d’adieu dans la chapelle du home St-Joseph, il fut enterré à Varsenare le 31 octobre. Faut-il encore ajouter que Paul avait préparé de longue date et dans les détails la liturgie de ses funérailles ?
Qu’il repose en paix.

Jef Vleugels




Père Benoît Cloutier

1925 - - 2014

Le Père Benoît Cloutier est né le 3 juillet 1925 dans la paroisse du Très St-Sacrement de la ville de Québec, au Canada. Il grandit dans une famille de 5 enfants, dans un esprit chrétien, d’unité et d’entraide, mais parfois éprouvée, comme par le décès du père, alors que Benoît n’avait que 5 ans. Un de ses frères est entré chez les Frères, et une cousine, Marie Cloutier, chez les Sœurs Blanches. Il fait ses études primaires chez les Frères de l’Instruction chrétienne. Pour ses études secondaires, il va au Séminaire de Québec, ainsi que pour la philosophie. En 1947, il arrête ses études de philosophie pour travailler au gouvernement du Québec, afin de réfléchir et d’aider la famille. En 1948, il reprend sa 2e année de philosophie au séminaire de Québec.

En 1949, il demande à entrer chez les Pères Blancs. Les responsables ne le refusent pas, mais lui demande de compléter l’étude de la philosophie chez les Pères Blancs d’Alexandria Bay aux USA. Il commence son noviciat en 1950, à St-Martin près de Montréal. Et en septembre 1951, il est à Eastview, près d’Ottawa, pour les 4 années de théologie. C’est là qu’il fait son serment missionnaire le 18 juin 1954, et qu’il est ordonné prêtre le 29 janvier 1955.

Pendant sa période de formation, il a eu de la difficulté avec les études. Le travail intellectuel le fatigue et le stresse. Ce n’est pas un spéculatif, mais il est très compétent dans tout ce qui regarde le matériel, et cela le détend. Ses formateurs soulignent encore sa générosité, son entrain, son bon sens solide, et sa débrouillardise. Il est aimé de ses confrères. Mais il doit surveiller sa nervosité.

À la fin de 1955, il arrive en Tanzanie et il est nommé dans le diocèse de Bukoba. En 1960, après la division du diocèse, il travaille dans le nouveau diocèse de Rulenge. Sa vie missionnaire en Afrique va se passer en deux temps. D’abord en Tanzanie, pendant environ 18 ans. Puis au Canada, pendant près de 5 ans. Et il revient en Afrique, au Kenya, pour une dizaine d’années.

En Tanzanie, il a commencé d’abord à Rwambaizi pour étudier la langue et comme vicaire. Puis il va aller comme curé à Bugene, Rwambaizi, Chato, comme vicaire à Rukora, et presqu’une année à Rulenge pour l’apostolat des laïcs. En 1962, il fait sa grande retraite à Rome, ce qui lui a fait beaucoup de bien, au dire de son supérieur qui le considère comme un bon missionnaire, aimé des gens et de ses confrères. Dans certaines paroisses, par la force des choses, il est amené à consacrer beaucoup de temps pour le matériel et les constructions, ce qui le fatigue moins que la pastorale.

En 1974, à l’occasion de son congé, il demande à demeurer en province pour quelques temps, car il se sent épuisé. Pendant un an, il est responsable de la procure de la rue St-Hubert, mais par après, il demande au Provincial de faire plutôt de la pastorale. On lui confie avec 3 autres confrères la paroisse St-Louis de France à Montréal. Il fait ce travail pendant 3 ans.

En 1979, Ben demande à retourner en Afrique. Son Supérieur de Tanzanie lui propose de prendre une paroisse à Nairobi au Kenya. Pendant une dizaine d’années, il prend régulièrement ses congés et participe à la session-retraite à Jérusalem en 1985. Il aime son travail dans cette paroisse de ville où les activités sont diverses : ministère pastorale, visite des malades, animation du milieu scolaire, et surtout l’accompagnement des chrétiens très engagés et qui prennent leurs responsabilités.

À la fin de 1989, il va en congé au Canada. Il est fatigué. Ce sera un retour définitif. Après un bon repos, il accepte d’être responsable de la maison provinciale à Montréal. Il y restera plus de 4 ans. Après un temps sabbatique, il est nommé responsable de la procure de la rue St-Hubert à Montréal. En 1997, il demande une année sabbatique à Québec. Par la suite, il rendra service à Ottawa, Toronto, et fera du ministère hors communauté dans le diocèse d’Amos.

Comme sa santé ne lui permet plus d’accepter d’autres engagements, il s’installe à la communauté de Québec, son coin natal. En juillet 2010, il disait à sa cousine religieuse : “Je ne suis plus capable d’écrire… J’ai donné ma voiture… Je suis content… Je prie beaucoup, assis tranquille avec le Seigneur ; c’est bon, je suis heureux. Je lui dis : Jésus, reste avec moi, il se fait tard...”

Au mois de mai 2012, notre confrère quitte définitivement Québec pour rejoindre notre maison de repos de Lennoxville. Il est très fatigué, faible, et a besoin de soin. Il perd progressivement ses moyens, en particulier son équilibre. Il se déplace toujours avec un déambulateur. Il est devenu progressivement perdu. Il fallait le surveiller.

Au mois de mai 2013, suite à de nombreuses chutes, il est admis à l’hôpital Hôtel-Dieu de Sherbrooke. Après des soins de quelques jours, il peut revenir dans sa communauté. En décembre 2014, il est de nouveau hospitalisé au même endroit. C’est là qu’il est décédé le 27 décembre 2014.

Le 2 janvier 2015, il y a eu une vigile de prière en présence de la dépouille du Père Cloutier à notre maison de Lennoxville. Le Père Yvon St-Jean, qui l’a bien connu et aidé ces dernières années, a témoigné ainsi : “Benoît était une personne attachante, un homme simple, d’approche facile, à l’accueil toujours amical et jovial. Il aimait la compagnie, et aimait les rencontres des confrères. Il était doué d’une remarquable délicatesse.”

Les funérailles ont été célébrées le 3 janvier 2015 dans notre chapelle de Lennoxville, suivies de l’inhumation au cimetière du même endroit, dans la partie réservée aux Missionnaires d’Afrique. Le Père Denis-Paul Hamelin a donné l’homélie. En voici quelques extraits : “Ben était un gentleman; un homme doué de qualités humaines remarquables ! Sa jovialité le suivait partout !

En plus de lui attirer de nombreux amis, elle l’aidait à dédramatiser les situations qui risquaient de tourner au conflit. On aimait sa compagnie?! Il avait un sens de l’accueil hors pair. On se sentait chez soi chez lui. Parce qu’il est toujours demeuré très près des gens, son approche du ministère sacerdotal parlait directement aux gens…”
Que le Seigneur lui accorde le repos du fidèle serviteur.

Lauréat Belley




PROFILES

Father Antoon Janssens

1914 - - 2014

Toon (Antoon) was born in Beringen in Belgian Limbourg on the 13th October 1914. After finishing secondary school, he entered the Senior Seminary of Saint-Trond but did his second year of Philosophy with the White Fathers in Boechout. He did his novitiate in Maison-Carrée, Algiers and returned to Heverlee, Belgium for Theological studies. He took his Missionary Oath on the 29th April 1939 and was ordained priest by Bishop Carton de Wiart, Bishop of Tournai, on the 25th March 1940. Toon’s professors described him as sensible, good worker, conscientious, lively, straightforward, and frank.

Indeed, he was considered too direct at times, as he did not beat about the bush when giving his views.
Toon left for Rwanda on the 13th July 1940 via Portugal because of the War. He became curate and bursar in Kiziguro. He also learnt the language here.

Two year later, he became curate in Kigali and then in Mibirizi. As a Bursar, he was full of initiatives. He could bawl at his workers at times but his good heart meant that things were settled amicably. His nickname was “Rutubuka” which describes a volcano erupting without warning! His did his Long Retreat in 1951 after which he was appointed superior in Nyamasheke and later at Byimana. Everywhere where it was necessary, he built schools and multi-purpose halls especially ‘Rural and Craft Centres’ aimed at the youth. Toon paid special attention to the poorest. He ended this period of his life as Parish Priest of Mibirizi.

After his home leave, he became Parish Priest of Kaduha. He was not particularly well liked by these haughty shepherds. In December 1963, serious ethnic trouble broke out in Kaduha in reaction to the invasion by Tutsi refugees from abroad. When houses were burnt on the hills and people began to be killed, Toon traversed the hills, rifle on his shoulder to impress and brought back to the Parish entire families of threatened Tutsi. 4,261 terrified people, men, women and children, were given refuge in the Church, and other buildings of the Parish. When the local Mayor came to talk about the situation, Toon told him that he would not shake the hand of an assassin!

In February 1964, Toon was appointed PP of Muyunzwe. Then, he stayed for a short time in Save before moving to Zaza again as PP. In June 1973, Toon was expelled from Rwanda with Jules Gijsens because the powers that be accused them of ‘subversion and lack of respect for the local authorities.’ In fact, Toon had had a serious quarrel with the Mayor of Zaza (who was later sacked). Despite the courageous intervention of Bishop Sibomana, Bishop of Kibungo with the Minister of the Interior, Alexis Kanyarengwe, and the intercession of Fr. Jules Severy, the Regional, it was all to no avail.

Toon was exiled to Belgium but hoped to return to Rwanda without too much delay. In December 1973, he accepted the proposition of Bishop Heusschen of Hasselt to become chaplain to the St-Jean Hospital in Genk. Toon was given the pastoral care of ‘250 beds.’ He visited all the sick once a week. He talked, listened, prayed with the people. He was ready to be on call at night if necessary. He helped comfort bereaved families. He was appreciated and loved by all. He knew how to approach the sick. All this did not prevent him from writing: “I feel like the Israelites in exile. It takes a big effort on my part to say with all my heart, ‘in manus tuas, Domine’ and to hang my harp and flute on a tree. ”

In 1978, The Rwandese Government gave the green light for Toon to return. He did the Session/Retreat in Jerusalem (“an unforgettable experience” he wrote to the Regional, Dominique Mallet). He left for Rwanda on the 1st September 1979, “renewed and fired up to resume missionary life.” He was appointed as chaplain to the Central Hospital of Kigali where he succeeded Maurice Belloy. Once again, it was the poorest sick people, who attracted his attention.

In 1982, he became superior of the community of the Regional House. Confreres passing through and students of CELA found him an agreeable and experienced raconteur. Toon moved to Rwamagana in 1985 and two years later to Nyamata. It was there that he witnessed, powerless to intervene, the beginnings of the genocide. On the 13th April 1994, he was evacuated with the other confreres by the Belgian UN troops.

He was nearly 80 years old. Toon suffered all this in silence because to speak about it was too painful for him. He was appointed to Genk and again took up chaplaincy work in a Retirement Home. In 1999, the Sisters of St. Joseph of Munsterbilzen offered us places in their Care Home, Toon was the first to volunteer. He was the last of the first five to disappear.

At Munsterbilzen, Toon lived a happy old age. He was well known in the neighbourhood because he passed by regularly on a bike. On the 2nd April 1999, he celebrated 60 years of priesthood, surrounded by his family to which he was much attached. In his last years, Toon spent more and more time praying in the Chapel or in his room. He became progressively deafer and in order to read the breviary or the missal, he used a giant magnifying glass. The most important thing was for him was that God was waiting for him and he wanted to join Him.

Toon was in great form, the day of his 100th birthday on the 13th October 2014, which he celebrated with his confreres. The night before, there was a celebration with his family.

On Tuesday 28th October, he did not feel well and in the afternoon he quietly passed away without any fuss. The Farewell Liturgy took place in the Chapel of the Care Home on the 4th November 2014 and Toon then joined the rest of his confreres in our cemetery at Varsenare.

Jef Vleugels




Father Oswald Payant

1914 - - 2015

Fr. Oswald Payant was born on the 7th September 1914 in St-Chrysostome, in Valleyfield Diocese, Québec, Canada. He was second youngest in a family of 7 children; three boys and four girls. He did his primary schooling in St-Chrysostome, and then his parents sent him as a boarder to the seminary of Valleyfield. He finished by doing two years of Philosophy there.

During his secondary school studies, he had the chance to become close to many White Fathers and this made him reflect on his future. During a class retreat in his final year at school, he took the decision to join the Missionaries of Africa. He entered our house in Everell, near Québec as a postulant in September 1936.

This year served also as a first year of theological studies and after it, he should have gone to North Africa for the novitiate. However, as the Society was opening its new novitiate at St-Martin, near Montreal, in 1937, Oswald went there instead. The house was not quite finished and the novices had to work at putting in the finishing touches. It was not an easy year but Oswald finished it with a greater appreciation of his responsibilities.

Oswald went to Eastview, another recently opened house, for his final three years of Theology. Other theological students came from Thibar and Carthage in Tunisia to make up the numbers. The fusion of these two groups was difficult for Oswald and, on top of all that, the programme of studies changed as well. However, he succeeded quite well. He took his Missionary Oath at Eastview on the 22nd June 1940, and Bishop Charbonneau of Ottawa ordained him priest on the 7th June 1941.

One could say that he did well in the scholasticate. His professors saw him as a good candidate. His work was orderly and tidy. In community, he was friendly and appreciated. He liked music and he managed well. He was advised to make efforts to overcome his shyness and to be more assertive.

Oswald celebrated his first Mass in St-Chrysostome and took a short holiday with his family. He left for Africa by ship in August 1941. It was wartime so the journey was long and perilous. He arrived in Zambia at the end of September. He was appointed to what is now the Diocese of Mansa. He learnt the language at Lubwe and acted as curate at the same time. He spent four years there before moving to Twingi as Superior and he stayed there for six years.

Oswald was able to take his first home leave in 1953. He had worked in two huge parishes. His Superior complained that his successor had problems succeeding him as Oswald had spoilt the people because he wanted to be liked by them. He was given a warning that he had to correct this attitude if he was to be a good PP.

After a stay of three years in Canada doing Missionary promotion, Oswald was able to return to Zambia. Firstly, he did his Long Retreat in France and a pastoral session in England. He was appointed superior ad interim of Chibote. At the end of 1956, he was appointed to Fort Roseberry (now Mansa) as diocesan chaplain for Catholic Action with two other priests. This was to last for nearly 13 years and he lived at Samfya during this time.

On his return from home leave in 1969, he prepared booklets in Bemba for use in the Sunday services in out-stations where no priest was present. At the end of 1979, he returned to pastoral ministry and became Parish Priest of Kawambwa, then Kashikishi-Rosario, other appointments included Mapula and Mapula-Chimese. This brings us to 1990 and his home leave of that year. After a couple of months in Canada, it was made clear to him that a return to Africa was out of the question for a number of reasons. This was hard for him to accept because his heart was still in Zambia.

Oswald had spent nearly 50 years in Zambia and he carried out many tasks and wide-ranging projects. He played an important part in the establishment of the Church in Zambia at a critical time in its history. He did great pastoral work among the Bemba people.

Oswald resided in our house on rue St-Hubert in Montreal from 1990 to 1999. As he said himself, he mourned his departure from Africa for a long time. He helped in Missionary Promotion work and paid particular attention to the benefactors. In 1991, he celebrated 50 years of priesthood in his home parish. He went to Rome in 1995 for the seniors’ session.

In 1999, he asked the Provincial to be relieved of his responsibilities with the team that visited the elderly pensioners. A couple of months later, he accepted to go to the Retirement house in Lennoxville. He continued his missionary life by praying and contributing positively to community life. However, he was getting old and having increasing health problems. In 2013, he had a slight heart attack and a lung infection that meant a stay in hospital for some days. The after effects stayed with him for the rest of his life.

However, Oswald was there on the 7th September 2014, when he celebrated his 100th birthday. He really wanted to celebrate this feast with his family and confreres. It was a very happy occasion for him. All the nice things that were said about him showed how much he was appreciated. Over the following months, he needed more and more care. He died in the Hôtel-Dieu hospital in Sherbrooke on the 15th January 2015. There was prayer vigil in the presence of the body and the funeral was celebrated on the 24th January 2015 in Lennoxville. He was buried in the local cemetery.

During the Mass, his niece Suzanne told of her high regard for her uncle: “My Uncle Oswald radiated this great joy for life; one could listen to him for hours talking about his life in Africa. He told stories with such passion and such great magnanimity that they could not be phony! Of course, I could understand that things were not always rosy, but I heard a man who loved what he had chosen to do.”

Fr. Pierre Gouin preached at the Funeral Mass: “Oswald in Mansa was a cheerful active, reliable, and welcoming confrere. As a priest, he was straightforward and very obliging. He had got a remarkable mastery of the Bemba language.”
We thank the Lord for everything that Oswald did with his hands, his intelligence and his heart.

Lauréat Belley




Father Stefan Wagner

1928 - - 2015

At the end of his noviciate, the novice master gave this appreciation of Stefan: “He will be a very good White Father; he will live on good and peaceful terms with his confreres; he is simple and
really altruistic. He is devoted to his duties and he will not spare himself. He is a man of convictions.” It is certainly not easy to predict early on how someone will live as a missionary. Stefan did indeed live up to the expectations of his formators.

Stefan was born on 2nd December 1928 in Baar/Eifel in the Diocese of Trier, Germany. Both his parents died in 1944, one shortly after the other. Towards the end of the war, at the age of 15, Stefan had to dig trenches along the border with Luxembourg. Stefan’s elder brothers helped pay for his studies and Stefan, himself, earned some money during his holidays to help finance his studies.

In March 1952, he completed his secondary studies with the ‘Abitur’ in the minor seminary of the White Fathers in Grosskrotzenburg. He went to Trier for his philosophical studies (April 1952 to August 1954). He did his Novitiate in s’Heerenberg (1954-1955). He continued his Theological studies there before moving to Monteviot in Scotland in 1957 for the final year of his studies. He took his Missionary Oath in Monteviot on the 5th May 1958. He was ordained priest in Munich on the 20th July 1958.

After a pastoral course in London, Stefan left for Uganda on the 22nd April 1959 bound for the Archdiocese of Kampala. At the beginning of his missionary work there, he was responsible for the educational system in his large parish. Schools had to be renovated or were newly built, and educational materials had to be provided. He supervised the work of the teachers and he gave Religious Instruction himself in English, which was the official language of the country. However, he also learned Luganda, the local language.

The knowledge of the local language enabled him to work as a pastor in several parishes. He got involved in the renovation and the founding of Parishes. He was a hard working missionary. Even during his home leaves in Germany, the Provincial had to stop him from spending all his time replacing the local parish clergy. His last engagement in Uganda was to set up a new parish in Bombo, north of the capital Kampala that had developed into an important centre. Stefan put all his energy into building up the presence of the Catholic Church in that central location.

In 1975, Stefan was called to Germany for Missionary Promotion in his home diocese of Trier. He had health problems and the physicians who treated him advised against another stay in a tropical country. For that reason, Stefan spent the many years that God still granted him in Germany. For nearly fifteen years, he was in charge of the office of Missionary Promotion in the diocese of Trier.

During that time, he developed this office from a small entity of two rooms to an impressive centre with several employees. During deanery meetings and on Mission Sundays he got to know the diocesan clergy. At the same time, the diocesan priests became acquainted with the White Fathers. Stefan’s calm, unobtrusive, and polite manners were a great help to build good relationships.

In July 1989, Stefan became the superior of our community in Trier. During his time as superior the renovation of the house, which had been done only superficially after the war, began in earnest. The fact that the diocese of Trier shouldered all the expenses was surely recognition of the good work Stefan had done within the diocese.

When a parish priest was needed in Frankfurt, the superiors thought of Stefan because of the many pastoral experiences that he had acquired in Germany. In July 1996, he moved as superior to our community in Frankfurt. From October 1996 until July 1999, he was the Parish Priest of St. Antonius in that city.

In July 1999, Stefan returned to Trier, where he carried out various services such as bursar of the house and doing pastoral work. The community, among them the students of the First Cycle, was well provided for by Stefan. Weekly caravans of food and drinks kept everyone alive. Again, the good relationship Stefan had with the diocesan authorities was providential in receiving financial assistance.

Stefan was a pleasant confrere, never domineering but rather obliging. This characteristic enabled him also to have an open ear for the employees. Hence, he could settle conflicts before they erupted in earnest. Naturally, this attitude sometimes came at the expense of a decisive leadership. He wanted to please everyone.

Stefan’s interior religious attitude corresponded to the outward practice of his spiritual life; everything was well ordered, personal and community prayers, Holy Mass and the breviary. He prayed the rosary daily while walking through the garden. All spiritual exercises had their fixed place during the day.

At the same time, Stefan was deeply committed to pastoral services and as a confessor, which he gave in the town in the villages. People liked him and they liked to discuss their problems with him in person or on the phone. For many people, and among them many religious, Stefan became a spiritual advisor. Until his last days, he took care of many benefactors, who liked to help the African Mission. Whatever position Stefan held he always remained a dedicated missionary of Africa.

Although he could not work in a tropical climate for health reasons, his health remained stable in Germany. He was active until old age. That is why his death arrived unexpectedly. After a short illness, he died in Trier on Thursday, the 8th of January 2015. He was buried in the main cemetery of Trier on the 13th of January 2015.

Rolf Wigger and Otto Walter





Father Paul Bourgois

1920 - - 2014

Paul Bourgois was born on the 15th May 1920 in Brussels, Belgium. His family was rich in religious vocations. His eldest sister was a nun and his brother was a missionary in Africa with the Jesuits. Paul told the story of how, at the age of 13, he was miraculously cured of pleurisy thanks to the intercession of Our Lady of the Poor. Her apparitions began that year in 1933 at Banneux. Marian devotion will be a pillar of Paul’s spiritual life.

Paul entered the White Fathers in Glimes in 1938 after finishing secondary school. He did his second year of Philosophy in our all-new seminary at Thy-le-Chateau. Spiritual year followed in Varsenare and he did his theological studies in Heverlee. He took his Missionary Oath on the 9th April 1944 and he was ordained priest on the 2nd April 1945.

Paul was appointed to Rwanda and on the 2nd April 1946, he took the plane for Kinshasa. After many weeks of travel, He arrived in Kabgayi where he was appointed as a teacher in the Junior Seminary. Fr. Hellemans, the Regional, noted that Paul found that many things needed to be reformed. In 1949, he took charge of the schools in Nyundo. It was here that he welcomed Fr. Aloys Bigirumwami who would become the Apostolic Vicar of the newly created Nyundo Vicariate the following year. In 1951, Paul moved to the Holy Family Parish in Kigali where he looked after the primary schools. In 1956, he returned to the Junior Seminary of Kabgayi.

At the end of 1956, Bishop Perraudin succeeded Bishop Déprimoz and he sent Paul as Parish Priest of Nyarubuye, which was considered, at that time, as a “punishment parish.” However, four months later he returned to the Holy Family Parish in Kigali. There is no doubt that he was very happy there. He reminisced later: “My biggest joy was that for four years, I never received any remark from the Bishop regarding pastoral work or community life.”

Paul was a man of principles and this meant he was often criticised. He could be harsh and exacting in matters of doctrine and regulations. He did not hide his views either on the ethnic question. He tried to find a way out by asking to leave the Parish: “It would be better that I go somewhere else, to the Sisters outside the Parish,” he said. He was still in Kigali when the Hutu rebellion broke out in 1959 in the troubled period before independence.

Paul was appointed chaplain to the novitiate of the Benebikira Sisters at Save in 1961. He gave courses in religion in many schools in the area. In February 1964, he was appointed Parish Priest of the Cathedral Parish of Butare. Already in 1957, Paul was supplying glasses to students and then to parishioners. Over the course of many home leaves in Belgium, he learnt the technique for sight tests and he began to test eyes in 1964.

In December 1968, Paul was appointed chaplain to the secondary schools in Butare Diocese. He stayed at the Procure. He visited all the secondary schools. During the long holidays, he made the rounds of the parishes and outstations. He left a trunk full of books for the confreres everywhere he went. He did this until 1981.

In 1984, Paul set up his optical service “Vue-Lunettes” near the Cathedral in specially built premises equipped with apparatus for eye examinations and machines for making lenses. The service furnished, on average, 1,500 glasses a year at affordable prices.

In between times, Paul spent a year as Professor of Canon Law in the Senior Seminary of Nyakibanda. In 1981, he was appointed Assistant Judicial Vicar for the south of Rwanda. The following year, he became a member of the commission for translating the Missal into Kinyarwanda. He was also a member of the Theological Commission investigating the apparitions of Kibeho.

From 1985 to 1988, he was in charge of the commission tasked with the revision of the 1971 catechism. This catechism was very biblically oriented, and its revision provoked a war of words between the different catechetical centres and their former students and others, who like Paul, wanted to correct some doctrinal vagueness, indeed errors in the former catechism. The new edition took into account some of Paul’s remarks.

After the genocide of 1994, Paul returned to Rwanda and once again took up his pastoral activities and his courses to the Benebikira Sisters. He re-equipped and restarted the optical service “Vue-Lunettes.” He continued to support financially this remarkable work right up to his death and even beyond, as he made a provision for it in his will.

From the end of 1997 up until his return to Belgium for good, Paul was President of the Liturgical Commission of the Diocese of Butare. He said that Bishop Philippe (Rukamba) did him an enormous favour by this appointment because “while it did not make him love the liturgy (because he loved it already), it gave him the opportunity to try to promote good liturgy in this Diocese of which I am a member since its foundation.”

Paul returned for good to Belgium in August 2005. He stayed for some time in rue Linthout before going to St. Joseph’s retirement home in Evere.

Paul had enormous qualities. The quantity and variety of his appointments testify to this. He was always ready to be of service. In his spiritual testament, he wrote: “I have never regretted being a White Father or working in Rwanda where Providence placed me.” However, his great sensitivity, which his formators had already underlined, was a source of suffering throughout his missionary life.

Paul died quietly in the Clinic of St-Michel, Brussels on the 26th October 2014. He was 94 years old. The farewell liturgy took place in the chapel of St. Joseph, Evere and he was buried in Varsenare on the 31st October. Is it necessary to add that Paul had already prepared, a long time ago, all the liturgical details of his funeral?

Jef Vleugels




 

Father Benoît Cloutier

1925 - - 2014


Fr. Benoît Cloutier was born on the 3rd July 1925 in Quebec City, Canada. He grew up in a family of five children in a very Christian spirit of unity and mutual help but knowing suffering as well as his father died when he was only five years old. One of his brothers joined the Brothers and a cousin, Marie Cloutier, entered the White Sisters. He did his primary schooling with the Brothers of Christian Instruction and entered the Seminary in Quebec to do his secondary school, which included Philosophical studies. In 1947, he took time out to work as civil servant with the Quebec government, to think about his vocation, and to help his family. In 1948, he rejoined the seminary for his second year of Philosophy.

He applied to join the White Fathers in 1949. However those responsible asked him to complete his Philosophical studies in Alexandria Bay in the USA. He began his novitiate in St. Martin, near Montreal in 1950. In 1951, he began his four years of theological studies in Eastview near Ottawa. He took his Missionary Oath on the 18th June 1954 and he was ordained priest there on the on the 29th January 1955.

Benoît was not particularly good at studies. Intellectual work stressed him. He was not given to speculation. However, he was good at material work and this helped him to relax. His superiors underlined his generosity, liveliness, his sound common sense, and his resourcefulness. His confreres liked him despite his nervousness, which he was advised to keep in check.

Benoît arrived in Tanzania at the end of 1955. He was appointed to Bukoba Diocese. In 1960, the Diocese was divided and he joined the new Diocese of Rulenge. His missionary life in Africa was to cover two periods. The first period was in Tanzania for about 18 years. He spent nearly five years in Canada and then returned to Kenya for a further 12 years.

Benoît began by learning the local language, Kinyambo, in Rwambaizi and serving as curate. He then went as Parish Priest to Bugene, returned to Rwambaizi, moved to Chato and then to Rukora as curate. He spent one year in Rulenge in charge of the Lay Apostolate. In 1962, he did the Long Retreat in Rome, which according to his Superior did him a lot of good. He was considered a good missionary, liked by the people and his confreres. In some parishes, because of the circumstances, he had to spend a good deal of time dealing with material matters rather than pastoral work. This was less tiring for him than pastoral work.

When Benoît was on home leave in 1974, he asked to stay in the Province for some time. He felt exhausted. He spent one year as superior of the rue de St.Hubert procure. He then asked the Provincial for an opportunity to do pastoral work. He joined three other confreres to work in the Parish of St-Louis de France in Montreal and remained there for three years.

In 1979, Ben asked to return to Africa. The Regional in Tanzania proposed he go to a parish in Nairobi, Kenya. He served in Nairobi for about a dozen years. He took home leaves regularly and took part in the Session/Retreat in Jerusalem in 1985. He liked the parish work with its many diverse activities including pastoral ministry, visiting the sick, working with students and above all encouraging the very committed parishioners who were keen to assume their responsibilities.

At the end of 1989, Ben returned to Canada for home leave. He was tired out. It was to be a definitive return. After a good rest, he accepted the post of superior of the Provincial House in Montreal. He stayed there for nearly four years. After a sabbatical break, he was appointed as superior of the rue St-Hubert house. In 1997, he asked for a sabbatical year in Québec. He went on to serve in Ottawa and Toronto and did some pastoral ministry outside of community in the Diocese of Amos.

His health began to fail and he was no longer able to take on any further commitments. He returned to his native city of Québec to take a deserved rest due to an old soldier. In 2010, he told his cousin, a White Sister, “I am no longer able to write, I have given away my car, I am content, and I pray a lot, seated peacefully with the Lord. It is good, I am happy. I tell Him, Jesus stay with me, it is getting late.”

In May 2012, Ben left Quebec to take up residence in the retirement home in Lennoxville. He was tired, weak, and needed care. He began to lose his faculties progressively particularly his sense of balance. He got more and more lost and he needed to be monitored constantly. In May 2013, after a number of falls, he was admitted to the Hotel-Dieu Hospital in Sherbrooke. After a couple of days of treatment, he was able to return to the community. However, in December 2014, he had to be readmitted to the same hospital. He died there on the 27th December 2014.

There was a prayer vigil in the presence of the mortal remains of Fr. Cloutier in our house in Lennoxville on the 2nd January 2015. Fr. Yvon St-Jean who had known him well and cared for him in his final years had this to say: “Benoît was an attractive personality. He was a simple man easy to approach, always friendly and in good humour. He liked company and meeting confreres. He was gifted with a remarkable sense of tact.”

Ben’s funeral was celebrated on the 3rd January 2015 in our chapel in Lennoxville followed by burial in the Missionaries’ of Africa plot in the local cemetery. Fr. Denis-Paul Hamelin gave the homily. Among other things, he said: “Ben was a real gentleman. He was gifted with many remarkable human qualities! His good humour followed him everywhere!

This good humour attracted many friends but in addition, it helped diffuse many situations that might have turned into conflict. We liked to be in his company! He had a wonderful sense of welcome! You felt at ease with him. Because he had always been close to people, his approach to the priestly ministry spoke directly to people”
May this faithful and generous servant rest in peace.

Lauréat Belley