NOTICES BIOGRAPHIQUES
Père Joseph
OLIVAUD
Joseph est né
le 25 Juin 1922 à Cossac, un petit village de la Loire-Atlantique.
Ses parents, Arsène et Bernadette étaient des agriculteurs ;
ils eurent 7 enfants, six filles et un garçon, Joseph né le
deuxième. Un oncle paternel était prêtre diocésain
; une de ses nièces Colette, entra chez les Surs de Saint Gildas
et fut missionnaire au Burkina.
Joseph suivit l'Ecole primaire à Cossac et entre-temps,
avec sa sur aînée, gardait les dix vaches de la ferme paternelle.
Il entre en sixième au Petit Séminaire de Guérande, et
en 1941 au Grand Séminaire de Nantes. Pour échapper au S.T.O.il
s'éclipse dans la nature, fait son service militaire en Algérie,
puis un an comme surveillant dans un collège. Pendant sa présence
au Grand Séminaire il avait connu le Père Jean Nouvel et le
Père Marcel Chiron qu'il a suivi par la suite entrant au Noviciat de
Maison-Carrée le 1er Octobre 1947. Il poursuit sa théologie
à Thibar puis à Carthage. Il est ordonné à Carthage
le 2 Février 1950.
Il reçoit sa nomination pour la Préfecture de
Nzérékoré en Guinée. Il est nommé à
Samoé comme vicaire ; pendant huit mois il s'adonne à l'étude
de la langue, le Guerzé, qu'il sut bien maîtriser ; au bout de
trois années il est nommé curé de la paroisse. Il est
évacué en septembre 1955 à la suite d'une paratyphoïde
grave, compliquée d'une dysenterie amibienne avec kystes dans l'intestin,
une anémie générale et une jambe gauche paralysée.
Il arrive le jour après l'enterrement de sa mère, décédée
à 61 ans ; son père était décédé
l'année précédente. Il est soigné à Nantes
pendant trois années avant d'aller à Sainte Foy-lès-Lyon
comme économe.
En 1960, il peut repartir en Guinée où il est
nommé curé de la cathédrale de Nzérékoré.
En 1963, il se retrouve vicaire à Samoé. En octobre 1964 il
doit rentrer en France pour raison de santé. Il est nommé à
Nantes, participe en 1966 à la grande retraite à la Villa Cavaletti.
En 1967, il ne peut pas retourner en Guinée, car Sékou Touré
a expulsé tous les missionnaires. Il est donc nommé en Haute-Volta
en 1968, d'abord comme vicaire à Diébougou, puis comme économe
à l'Inter- Séminaire de Kossoghin. Un jour où il était
allé faire des courses en ville, il brûla un feu rouge. Un policier
l'arrête et lui demande : " Vous n'avez pas vu le feu rouge ?"
Réponse : " C'est vous que je n'ai pas vu ! " Désarmé
le policier le laisse poursuivre son chemin ! On le retrouve ensuite à
Gilongou, à Kombissiri jusqu'à son retour en France en 1982
comme économe à Billère, en 1988 responsable à
Nantes.
Après la Session-Retraite à Jérusalem en
1990, il est de nouveau au Burkina-Faso à la maison d'accueil de Bobo-Dioulasso,
près de l'Evêché. Pendant neuf années, il rend
de nombreux services à l'hôpital, à la prison, auprès
des différentes communautés de religieuses. En août 1999
c'est le retour définitif en France, où on le retrouve à
Paris à la rue du Printemps (Voix d'Afrique) comme économe,
puis en 2000 à Toulouse, comme socius du Père Longin, aumônier
des Surs Blanches, enfin en 2003 à la maison de retraite de Billère
comme résident.
Dès son entrée au Noviciat, on écrivait
à son sujet : " Bien simple et cordial, empressé pour rendre
service, très modeste dans tout ce qu'il fait, généreux
et serviable. " On notait aussi qu'il était " à ménager
car sa santé n'était pas très forte ", ce qui se
vérifiera par la suite. Se plaignant d'insomnie il devait prendre régulièrement
des somnifères. Lui-même concluait un témoignage : "
D'un tempérament pacifique et conciliant, j'essaye d'être un
compagnon agréable et serviable pour mes frères, et de vivre
ma vie missionnaire dans la paix et la joie ! "
A Billère il devait transmettre à la cuisine la
liste des confrères présents pour les repas, mais certains oubliaient
de prévenir de leur absence ; faisant alors preuve d'une grande patience,
il ne s'énervait jamais. Très délicat et très
sociable il aimait et recherchait la présence des confrères
; il s'attardait volontiers au goûter pour bavarder avec eux ; il aimait
la belote. Pour se maintenir en forme il se levait tôt, se douchait
à l'eau froide, pratiquait la gymnastique douce avec les confrères,
le vélo d'appartement. Quand il fut obligé de rester en chambre,
il ne donnait pas l'impression de souffrir, mais souffrait de se voir dépendant
en tout, d'être " nourri " de remèdes. Si on allait
le voir il recevait toujours avec le sourire.
II est décédé à l'hôpital de Pau le 09/06/2017. A ses obsèques étaient présents une de ses surs, une nièce et une religieuse qui avait travaillé avec lui au Burkina.
François Jacquinod