NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Charles SARTI

1932 - - 2017

Charles est né en Italie, le 15 Mai 1932, sur les rives du Lac Majeur, dans une humble famille profondément chrétienne. Son père était carreleur, et sa mère " femme au foyer " comme on dit pudiquement pour cacher une vie entièrement consacrée au service de ses trois enfants, deux garçons et une fille. C'est sa maman qui le marquera le plus et l'accompagnera jusqu'à l'autel, tandis que sa sœur elle l'accompagnera jusque sur son lit de mort.

Peu après sa naissance, toute la famille émigre en France, à Vitry le François, et c'est au petit séminaire de Chalons qu'il fera ses études secondaires, déjà titillé qu'il était par un désir profond de vie sacerdotale, envieux de son curé qu'il admirait. A vingt ans il se fera naturaliser Français, et s'engagera Outre-Mer pour tester et sa vocation, et sa santé, car entre temps il avait contacté et soigné une tuberculose tenace. C'est ainsi qu'il se trouve dans un premier temps au Camp Militaire d'Abidjan, avant d'être muté à Bobo-Dioulasso, fin décembre 1952.

C'est un Père Blanc, le père Gille de Rasilly, alors aumônier militaire et directeur de l'enseignement catholique, qui le poussera après sa démobilisation à rester un peu plus au Burkina Faso (alors Haute-Volta) comme responsable du CM2 à Tounouma. C'est là qu'il attrapera " le virus Pères Blancs " qui le conduira tout naturellement vers une formation classique à l'époque: noviciat à Maison-Carrée en 1954, suivi logiquement d'une longue formation philosophique et théologique dès l'année suivante à Thibar puis à Carthage (formation interrompue six mois pour rappel sous les drapeaux). C'est à Carthage donc qu'il va prononcer son serment missionnaire le 2 Février 1958, pour y être ordonné prêtre le 18 Juin 1958.

Pendant ses années de formation, il fera l'unanimité auprès de tous ses formateurs pour ses qualités de futur " bon " missionnaire. Parmi tous les témoignages qui nous restent de cette époque, l'un d'entre eux peut les résumer tous : " Ce qui me frappe au premier abord, c'est son calme, son sérieux, sa mesure. On a pu constater ses qualités d'organisateur, son adaptation aux autres dans leur diversité, en même temps que son zèle dynamique et inventif. Poli, aimable, il est aussi franc et direct : il se caractérise par une simplicité qui va tout droit au but, sans détours inutiles. Très ouvert à ses supérieurs et à ses confrères, il se révèle spécialement apte au travail en commun.

Homme de règle et d'obéissance, il a compris le sens et les exigences de sa vocation, et on le sent sincèrement donné à sa formation. Il est modeste, et prend des initiatives d'une grande délicatesse qu'il prend soin de cacher. Le Fr. Sarti est un de nos meilleurs sujets : pas un intellectuel, mais un homme intelligent et pratique, vraiment mûri, capable de penser son activité, d'une profonde vie spirituelle, fait pour la vie de communauté : bref, un bon Père Blanc sur toute la ligne. " Lequel de tous les confrères qui l'ont côtoyé tout au long de sa vie active ne le reconnaîtrait pas dans cette description ?

Sa première nomination le renvoie tout naturellement en Haute-Volta, à Dedougou, où son évêque lui demande d'étudier d'abord la langue locale, le bwamou. Laissons-le raconter lui-même, avec son humour et son autodérision qui lui seront propres toute sa vie, sa première expérience d'étude d'une langue africaine : " Dieu m'a doté de grandes oreilles, mais je ne sais guère distinguer les différents tons qui donnent des sens différents aux mots.

Au bout de deux mois et demi, j'étais complètement découragé, et un après-midi je me suis retrouvé à pleurer toutes les larmes de mon corps devant le Saint-Sacrement. Jésus ne m'est pas apparu, il ne m'a pas parlé non plus comme dans les films de Don Camillo, mais je crois que c'est lui qui m'a inspiré ceci au fond de mon cœur : " Pour qui te prends-tu ? Moi, le Verbe de Dieu, la Parole du Dieu vivant, j'ai appris l'araméen avec Marie et Joseph et les gens de Nazareth pendant trente ans, et toi tu voudrais apprendre le bwamou en trois mois… Tu te crois plus malin que moi, ou quoi ? " Cette sorte de relation familière avec Dieu, empreinte d'une fois et d'une confiance très profondes, ne le quittera jamais plus de la vie. Charles était un " pauvre " !

Dès lors, les nominations vont se succéder. De 65 à 66, il sera économe au petit séminaire de Tionkuy. De 66 à 67, le voilà à l'école de langue de Guilongou pour apprendre le mooré, ce qui l'amène dans le secteur de Toma-Tougan-Kiembara auprès des nombreux mossis qui y vivent. Il s'autorise alors une halte spirituelle à Villa Cavaletti à Rome pour les grands exercices avec le P. Delteck. Dès 74 jusqu'en 79, il œuvre auprès des mossis toujours à Dedougou, et de 79 à 87, le voilà curé de Toma pour " l'africanisation " de la paroisse comme il aime à le dire.

Que retenir de ces années pastorales-là, celles qu'il a, et de loin, préférées ? Son zèle pastoral en étonneront plus d'un, mais c'est surtout sa proximité intelligente avec 'ses' gens qui le feront aimer et de ses 'ouailles', et de ses responsables, et de ses confrères, pour sa faculté d'écoute, son attention aux autres religions, surtout animistes, avec un souci respectueux d'adapter les coutumes à l'évangile. Ses relations avec le clergé local diocésain seront aussi d'une telle qualité contre l'avis parfois de certains confrères, qu'il se sentira obligé de s'en expliquer à son évêque d'alors dans une lettre : " De 1967 à 1987, j'ai vécu et travaillé avec des prêtres du diocèse ; j'étais en symbiose avec eux à 100%. Je n'ai jamais approuvé ce repli sur soi des Pères Blancs. Pour moi, nous avons le même sacerdoce et nous sommes attelés à la même mission. Bien sûr, nos sensibilités et nos façons de réagir sont différentes, mais nous devons être capables d'aller au-delà. C'est en même temps un témoignage aux yeux de nos communautés chrétiennes, des musulmans, des animistes… Comment parler d'amour et d'unité si nous, consacrés par le même sacerdoce, nous faisons tous bande à part ? " Du Charles SARTI tout craché !

Pour mieux comprendre la proximité de Charles avec les gens, et surtout l'extrême délicatesse et compréhension qui marquaient ses contacts, il est bon de lire un petit livret qu'il écrira plus tard en France à la demande de son diocèse d'origine, intitulé : " Joies et peines d'un missionnaire ". Il le présentera d'ailleurs lui-même ainsi : " Il ne s'agit pas d'une biographie ni d'une réédition, revue et corrigée, des " Mémoires d'un âne " ; il ne s'agit pas non plus d'une page d'histoire de l'Eglise du Burkina Faso. Simplement quelques faits de vie d'un missionnaire d'Afrique, " père blanc moyen " : le vécu de ceux à qui il a été envoyé, et où il a discerné l'Amour de Dieu pour ces gens-là et pour lui-même. Celui qui sème n'est rien, celui qui arrose n'est rien, seul Dieu compte. Merci à Lui. "

Mais il faut bien souffler un peu, et de 87 à 88 il fera une année sabbatique à Rue Friant, dont il deviendra le responsable jusqu'en 1992. Mais l'Afrique demeure sa raison de vivre, et fin 92 c'est le retour au Burkina Faso, à Solenzo, comme vicaire jusqu'en 2001. Il est alors nommé à Ouagadougou à la maison Provinciale comme économe provincial, responsabilité et service qu'il va remplir scrupuleusement jusqu'en 2008. Ce ne fut pas son meilleur souvenir missionnaire, mais il était remarquable par sa délicatesse à l'égard de tous les nombreux confrères qui venaient le voir 'pour des problèmes d'argent', et par sa vie de communauté pleine d'humour, de simplicité et de sagesse pour arranger à l'amiable tous les petits conflits qui agitaient parfois la communauté.

Quant à la pastorale il ne l'oubliera jamais, rendant de nombreux petits services soit aux paroisses, soit aux communautés religieuses. Personne n'oubliera sa mobylette asthmatique ni sa sacoche en cuir pourri qui lui permettait d'aller en toute sécurité à la Banque tous les matins. Un missionnaire comme on les aime, parce qu'il a marqué les esprits par sa simplicité et sa piété.

Mais la maladie (cancer de la peau au visage) va commencer à l'handicaper et le faire souffrir (même s'il ne se plaignait jamais) ; c'est pourquoi il devra rentrer définitivement en France en 2008, décision qu'il accueillit avec sérénité. Il faut dire que cette acceptation a été facilitée par son esprit légendaire d'obéissance comme il va le prouver à travers un mail qu'il a fait parvenir alors à son Provincial en France : " En tant que responsables, vous êtes mieux à même d'apprécier les priorités, moi j'obéis. C'est pour cela que j'ai fait le Serment d'obéissance. Vous savez comment je définis le ' Père Blanc moyen' : pas très malin, mais discipliné ". Il demeurera une petite année rue Verlomme pour s'occuper des archives, puis rue du Printemps pour la gestion de l'économat de la maison et de " Voix d'Afrique ".

Mais les soins qu'il reçoit se révèlent de plus en plus contraignants et handicapants ; alors, c'est à Tassy, dans un premier temps, qu'il sera envoyé officiellement comme responsable de la communauté, mais surtout pour y recevoir des soins, et même les premières opérations au visage qui petit à petit vont le défigurer. Ce dernier poste de responsabilité, c'est avec un grand sens missionnaire qu'il va l'accueillir comme il l'expliquera à sa famille et ses amis dans une circulaire : " J'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour ces 'anciens' qui ont sué le 'burnous' et qui se sont usés, durant des décennies en Afrique et au service des africains… d'Alger au Cap et de Dakar à Dar-es-Salaam. Je n'ai donc pas trop de peine à accepter ce nouvel envoi en mission. Priez l'Esprit-Saint pour moi : qu'il me donne suffisamment de délicatesse, de patience et d'écoute pour être au service de mes aînés… 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. " Le souvenir qu'il a laissé à Tassy restera profondément gravé dans le cœur de tous ses confrères, mais aussi de l'ensemble des résidents de l'EHPAD et du personnel ; il les comprenait : il subissait dans sa chair, mais en pire, les souffrances propres à toute fin de vie, d'autant plus que les opérations vont se succéder (16 au total), qui vont l'obliger à aller terminer sa vie à Bry sur Marne, car il était l'avant dernier Père Blanc encore résident à Tassy. C'est au début de 2017 qu'il rejoindra sa chambre du deuxième étage à l'EHPAD de Bry sur Marne où le Seigneur finira enfin (car il le suppliait chaque jour de le prendre) par l'appeler comme il l'avait appelé une première fois lorsqu'il était enfant.

Les derniers jours ont été pour lui un véritable calvaire, admirablement vécu grâce au chapelet qui ne quittait jamais son poignet ; et plus son visage ressemblait à celui du 'Serviteur Souffrant', plus son regard reflétait calme, paix et espérance en Celui qui l'a tout de même abandonné une dizaine de jours dans un semi comas avant de le prendre enfin dans sa demeure éternelle.

On dit que 'qui aime bien châtie bien' ; personne ne pouvait imaginer que Charles était autant aimé de Dieu. La messe des funérailles fut toute simple comme il le souhaitait, lui qui disait " vouloir être enterré dans une natte et porté sur une charrette tirée par un âne ". Sa sœur était présente ainsi que quelques neveux et petits-neveux, donc entouré par sa famille dont il avait été si proche toute la vie.

Nombreux aussi le nombre de confrères venus des environs, sans oublier quelques connaissances africaines qui ne sont pas près de l'oublier. La chapelle était pleine comme pour tout " père blanc moyen ", et la lecture des " Béatitudes " ne détonnait pas dans le concert de louanges sincères qui l'ont accompagné jusqu'au cimetière des Pères Blancs, à Bry sur Marne.

" Heureux les pauvres de cœur, ils verront Dieu. "

Clément Forestier


 



PROFILES

Father Charles SARTI

1932 - - 2017

...Charles was born in Italy on the 15th May 1932 near the shore of Lake Maggiore. He came from a humble deeply Christian family. His father was a tiler and his mother was what we coyly call nowadays a ‘homemaker’ that is to say she spent her life entirely devoted to bringing up the family of two boys and one girl. His mother would have a major influence on his life and she accompanied him to the altar on the day of his ordination just as his sister kept vigil when he was on his deathbed.

Soon after his birth, the whole family emigrated to Vitry le François in France. Charles did his secondary schooling in the Junior Seminary of Chalons. His admiration for his Parish Priest meant that he had a deep desire to become a priest. When he was 20 years old, he became a naturalised Frenchman and was called up for military service. He volunteered to serve in French Overseas territories both to test his vocation and his state of health as he had, in the past, been infected and had been treated for a persistent strain of TB. So at the end of 1952, we find Charles in the Military Camp of Abidjan in Cote d’Ivoire before being transferred to Bobo-Dioulasso in Upper Volta (Burkina Faso). The military chaplain, Fr. Gilles de Rasilly (+2011) who was also in charge of Catholic education pushed Charles to prolong his stay after demobilisation and remain a little longer in the country in order to take charge of the senior classes of a primary school at Tounouma.

It was there that he caught the ‘White Fathers’ bug. This led him naturally to the traditional White Father formation programme at the time: he entered the novitiate at Maison-Carrée in September 1954 followed by theological and some complementary philosophical studies at Thibar and then at Carthage. He was recalled to serve in the Army for a period of six months during this period. He took his Missionary Oath in Carthage on the 2nd February 1958 followed by ordination there on the 18th June the same year.

During his years of training, he demonstrated all the qualities required for a future ‘good’ missionary according to those in charge of his formation. Among the assessments made about this time, this one best sums them all up, “What struck us firstly about him was his calmness, his seriousness and his moderation. We have seen his qualities as organizer, his ability to get on with all sorts of people, as well as his energetic and imaginative zeal. Polite and friendly, he is also open and frank: it is characterized by a straightforwardness that goes straight to the point, without beating about the bush. He is very open with his superiors and his confreres; he has a particular aptitude for working in a team. A man of rules and obedience, he has understood the meaning and the demands of his vocation, and we feel that he has sincerely taken his formation seriously. He is modest, and when he takes initiatives, he does so very discreetly and secretly. Bro. Sarti is one of our best prospects. He is not an intellectual, but he is intelligent and practical, very mature, able to think things through, has a deep spiritual life and is a man made for community life.” Any of the confreres who have worked with him would surely recognise him from this description.

His first appointment in 1959 was to Dedougou in the Diocese of Nouna in Upper Volta. The Bishop asked him to learn the local language: Bwamou. Let him tell us, with his customary humour and self-deprecation, about his experience at studying an African language, “God gave me big ears, but I can hardly distinguish the different tones which give the meaning to words. After two and a half months, I was completely discouraged and one afternoon I found myself in front of the Blessed Sacrament crying my eyes out. Jesus did not appear to me, neither did he talk to me as in the films of Don Camillo, but I believe that it was Him who inspired the following thoughts in my heart, ‘Who do you think you are? I, the Word of God, the Word of the living God, I learned Aramaic with Mary and Joseph and the people of Nazareth for thirty years, and you would like to learn bwamou in three months … You think you’re smarter than me, or what?” This kind of easy relationship with God, stamped with a very deep faith and trust, never left him for the rest of his life. Charles was a truly “poor” person in the evangelical sense of the word.

From then on, appointments followed regularly. From 1965 to 1966, he was bursar in the Junior Seminary of Tionkuy. From 1966 to 1967, he attended the language school at Guilongou to learn Mooré. This led him to the Toma-Tougan-Kiembara sector and to the many Mossi who lived there. He took a spiritual pause in September 1969 and did the Long Retreat in Villa Cavaletti near Rome under the direction of Fr. Jan Deltijk (+2002). From 1974 to 1979, he worked in Dedougou among the Mossi. He was Parish Priest in Toma from 1979 to 1987 with a view to the “Africanisation” of the parish as he liked to say. What can we remember from those years of pastoral work from which he kept many happy memories? His pastoral zeal astounded many, but it was his ability to be close to ‘his’ people by his facility for listening, his respect for other religions, especially traditional religions and the special care he took in adapting local customs to the Gospel. His superiors, confreres and members of his ‘flock’ loved him for these qualities. His relationships with the local diocesan clergy were close. Some confreres advised him against this so much so that he felt obliged to explain himself to his Bishop in a letter;

“From 1967 to 1987, I have lived and worked with priests of the Diocese. I have been living with and being supportive of them 100%. I have never accepted this backing away of the White Fathers. For myself, we share the same priesthood and we are harnessed to the same mission. Certainly, our sensitivities and our ways of functioning are different but we should be able to overcome that. It is at the same time, a witness in the eyes of the Christian communities, Muslims, animists…How can we talk about love and unity, if we, consecrated by the same priesthood, live apart from one another.” Charles Sarti did not mince his words.

In order to get a better idea of how close Charles was to people and to understand his discretion and comprehension which were the trademarks of his contacts, it would be good to read a small booklet which he wrote after he returned to France at the request of his Diocese. It is simply called, “Joys and Sorrows of a Missionary.” He describes it in the following way, “It is not a biography, neither is it a reprint, revised and corrected of ‘the Story of a Soul.’ It is not a history of the Church in Burkina Faso. It is simply some details of the missionary life of an average White Father. It describes the experience of those to whom he has been sent, and where he has discovered God’s love for these people and for himself. He who sows is nothing, he who waters is nothing, only God counts. Thanks be to God”.

However, the time came for him to take a break and from 1987 to 1988, he took some sabbatical time in rue Friant. Afterwards he became superior of the house until 1992. However, Africa was still his reason for living and he returned to Solenzo in the Diocese of Nouna working as a curate until 2001. Then he received an appointment to be Provincial Treasurer of Burkina Faso residing at Ouagadougou. He did not have great memories of this period of his missionary life. He scrupulously carried out his responsibilities until 2008. Again he showed remarkable sensitivity to the many confreres who came to see him because of financial difficulties. His contribution to community life was full of humour and simplicity and he used his wisdom to amicably resolve all the little tensions that can sometimes disturb a community. He never gave up pastoral work and liked giving small services to parishes and sisters’ communities. The noise of his asthmatic mobylette and the glimpse of him going to the bank each morning with his shabby leather satchel were familiar sights. He was a well-loved missionary because he made a mark on people by his unpretentiousness and his piety.

However skin cancer on his face began to handicap Charles and caused him a lot of suffering (he never complained). He returned to France definitively in 2008. It was a decision he accepted with serenity. This decision of his superiors was facilitated by his legendary spirit of obedience shown in an email he sent to the Provincial in France, “As the one responsible, you are better able to appreciate priorities, I obey, and that’s why I took the Oath of Obedience. You know how I define the ‘average White Father’: not very smart, but disciplined.” He stayed for just a year in rue Verlomme to look after the Archives then he moved to rue de Printemps as bursar and manager of ‘Voix d’Afrique.’

Charles’ treatment was beginning to affect him more seriously. In 2010, he moved to Tassy as Superior but also to receive further therapy. He underwent the first operations on his face, which would lead to serious disfiguration. Tassy was to be his last posting as ‘responsable.’ He welcomed it with his usual great missionary sense as he explained to his family and friends in a circular letter, “I have always had great admiration for these ‘elders’ who sweated in their ‘burnous’ and who, for decades, wore themselves out in Africa and in serving the Africans … from Algiers to Cape Town and from Dakar to Dar es Salaam. So I did not have too much trouble accepting this new mission. Pray to the Holy Spirit for me that he will give me sufficient patience, compassion and a listening ear to be at the service of my elders…7 days out of 7 and 24 hours out of 24.” The memory he left at Tassy made a deep impression in the hearts not only of all the confreres but on all the residents of the nursing home and its personnel. He empathised with them through his own suffering. He was to undergo 16 operations on his face. He was the second last White Father to live in Tassy but at the beginning of 2017 he took up residence on the 2nd floor of the Nursing Home at Bry sur Marne where the Lord finally called him on the 18th July 2017.

Charles’ final days were a real Calvary. His rosary never left his fingers. His face resembled that of the “Suffering Servant” but his expression reflected calm, peace and hope in Him. It seemed that the Lord had abandoned him because he was 10 days in a semi coma before He finally took him to his eternal home. It is said, “Who loves well chastises well”; nobody could have imagined just how much Charles was loved by God. The funeral Mass was simple as he had wished it. He had said that “he wanted to be buried rolled up in a mat and carried in a cart drawn by a donkey.” His sister was at his bedside as well as some nephews and grand-nephews and family members who were so close to him all his life. A good many of the confreres from the region attended, as well as a number of African friends. The Chapel was full as it should for an “average White Father,” and the reading of the Beatitudes did not seem out of place in the recital of sincere praises that accompanied him to the White Fathers cemetery at Bry sur Marne.

“Happy the poor in heart, they will see God.”

Clément Forestier, M.Afr.