NOTICES BIOGRAPHIQUES
Père Michel
Robin
...Michel
Robin est né le 24 Août 1931 dans une famille nantaise profondément
chrétienne : son papa était ingénieur dans le béton
armé, et possédait un bureau d'études. Si sa maman n'avait
pas de métier spécifique, elle avait énormément
de travail car ce sont dix enfants qui vont naître de leur amour, sans
oublier de transmettre à tous ses enfants une foi profonde et solide.
Michel était le sixième enfant, et très
jeune il va songer à devenir prêtre. Son père, à
juste titre, lui conseillera de passer d'abord son BAC ainsi que d'autres
diplômes. C'est ainsi qu'il fera la 1ère année de l'Ecole
Supérieure de Commerce à Rouen, et ce n'est qu'après
qu'il pourra entreprendre de vivre sa vraie vocation.
Ayant demandé d'entrer chez les Pères Blancs,
il ira à Kerlois pour la philosophie puis fera son année spirituelle
à Maison Carrée en 1955. Son maître des novices, le Père
Pierre Grillou, note à son sujet qu'ayant eu pas mal de responsabilités
pendant sa jeunesse, il a été habitué à commander,
à prendre des initiatives, à faire marcher son monde "
tambour battant " et conclut : " Il lui en reste quelque chose qui
n'est pas le plus mauvais de sa personnalité ! " Il ira ensuite
à Carthage pour la théologie où il prononcera son Serment
Missionnaire le 27 Juin 1961. Il sera ordonné prêtre à
Rouen, au sein de sa famille et de ses amis, le 30 Juin 1962. A noter que
sa formation sera interrompue par deux ans et demi de service militaire en
Tunisie.
Michel va passer toute sa vie active missionnaire au Mali auquel
il restera profondément attaché jusqu'à son dernier souffle.
C'est donc en 1963 qu'il débarque à Bamako, et il commence par
apprendre le Bambara à Falajè, avant d'être nommé
vicaire à Kolongotomo, dans le diocèse de Ségou où
il oeuvrera dans un premier temps jusqu'en 1968. Il sera alors nommé
à Markala, toujours dans le diocèse de Ségou et toujours
comme vicaire. La Province de France va le rappeler de 1970 à 1972
pour deux ans d'animation missionnaire à Lyon, avant de retourner à
Markala. Il y restera jusqu'en 1979 avant d'accepter une nouvelle affectation
à Niono. En 1981, il fera la session-retraite à Jérusalem
pour retourner en 1982 à Kolongotomo. Il prendra alors une année
sabbatique bien méritée six ans plus tard à Angers en
France avant de retourner encore à Kolongotomo dont il sera nommé
curé en 1993.
Pendant ce temps-là il sera élu conseiller régional
du Mali, puis réélu, jusqu'en 2005, date où il fera la
session des plus de 70 ans à Rome. Son séjour au Mali se terminera
à Falajè, dans le diocèse de Bamako, en raison de petits
problèmes de santé qui vont s'aggraver petit à petit
jusqu'en 2011, date où il sera alors obligé d'accepter de rentrer
définitivement en France, et ce fut pour lui un grand déchirement.
Il a donc passé plus de 25 ans à Kolongotomo, répartis
en plusieurs séjours. Cette grande paroisse rayonnait dans la zone
de l'Office du Niger qui regroupait des paysans venus de partout, et même
du pays voisin, le Burkina Faso, pour travailler dans les rizières
Ceux qui sont allés lui rendre visite ou qui ont simplement
échangé avec lui ont pu se rendre compte de sa passion pour
l'histoire du pays et des petites communautés chrétiennes. Elle
manifestait son dynamisme missionnaire, son amour du Sahel et de toute sa
population, sédentaire ou nomade. Lors de son décès,
quatre prêtres diocésains, originaires de cette paroisse, ont
donné ce témoignage dans un courrier électronique : "
Il n'y a personne d'autre qui connaissait l'Office du Niger, son histoire,
ses problèmes et les petites communautés chrétiennes
comme le Père Michel ".
Michel, avec son verbe puissant, parfois théâtral,
faisait penser aux deux fils de Zébédée, les apôtres
Jacques et Jean, que Jésus surnommait les fils du Tonnerre. Il avait
la même fougue, et c'est pourquoi, les talents que Dieu lui a donnés,
il les a mis au service du Royaume. Que de chapelles il a construites, bien
faites, solides, à la plus grande joie des communautés de base.
Dans son dernier poste, à Falajè, une vieille église
en briques cuites qui menaçait ruine s'est vue rénovée
pour un bon siècle et une succursale a bénéficié
d'une belle église en dur, juste à temps pour célébrer
la messe de prémices du premier prêtre originaire de ce village.
A son retour en France, il va rester dans un premier temps à
Mours où il s'occupera entre autre de l'accueil. Il reçut alors
une lettre de Mgr Jean Zerbo, archevêque de Bamako, qui l'a fortement
ému et dans laquelle il lui disait : " Vous avez été
et resterez pour moi, pour nous, celui qui par la grâce de Dieu a toujours
cherché à élargir les frontières de la Mission.
Toujours aller plus loin, aller au large, aller vers ceux qui n'ont pas encore
reçu la Bonne Nouvelle ! Confort, santé, nourriture, n'étaient
rien à côté de la passion unique qui t'animait : toujours
plus loin. "
A Mours, il avait envisagé, et c'est ce qu'on attendait
de lui, de se remettre à la rédaction de l'histoire de l'évangélisation
du territoire de l'Office du Niger, une documentation remarquable étant
à sa disposition. Malheureusement, lentement mais inexorablement, sa
santé va se détériorer, et en 2017 il va rejoindre la
maison de retraite de Bry sur Marne. Mais dans son esprit, il restera toujours
dans son pays d'adoption. En effet, il aimait évoquer, surtout avec
les " anciens du Mali ", ces années de labeur missionnaire
et aussi les années de sécheresse où il a remué
ciel et terre pour venir en aide aux populations nomades affamées et
creuser des puits en réponse à l'attente des responsables administratifs.
Le Seigneur, pour lequel il avait donné toute sa belle
vie, viendra le rappeler le 10 Octobre 2018, après de longs mois de
souffrance qu'il offrira de tout cur au Seigneur pour son Mali.
Des confrères du Mali et de Bry-sur-Marne