NOTICES BIOGRAPHIQUES
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Père Jean Cordesse

1925 - - 2019

.Jean est né le 2 décembre 1925, à Paris (IV), deuxième fils de petits commerçants, également nés à Paris, mais d'origine lozériennes du côté de son père, et auvergnate du côté de sa mère. Dans son enfance, ils déménagèrent pour s'installer près de la fontaine St-Michel dans le quartier latin. Il fit ses études secondaires à l'École des Francs Bourgeois, chez les Frères des Écoles Chrétiennes, et passa son bac Math-elem. C'est dans cette école qu'il pensa très vite devenir prêtre.

Un soir de l'année 1938, alors qu'il était en 4ème, sa famille reçut la visite d'un cousin Père Blanc qui venait de passer 10 ans dans le vicariat du Bangwéolo, en Rhodésie du Nord, l'actuelle Zambie. C'est alors qu'il décida de rejoindre la Société des Pères Blancs. Puis vinrent les années de guerre. Reçu à la rue Friant pour dire son désir de devenir missionnaire Père Blanc, on décida de l'envoyer au noviciat de Tournus pour y apprendre le latin, puis de faire une autre année de latin à Paris. Et ce fut enfin le départ pour les études de philosophie à Kerlois, de septembre 1945 à juillet 1947. Jean écrira longtemps après : " ce furent les deux plus belles années de ma vie ! "

L'année 1947 le retrouve à Maison-Carrée pour son noviciat. Il fait ensuite son scolasticat à s'Heerenberg en Hollande, puis finit sa formation à Monteviot (Écosse), où il fait son serment le 29/05/1952, il y reçoit le diaconat deux jours plus tard, et y est ordonné prêtre le 6 janvier 1953.

Durant ses années de formation, Il est souligné que Jean est un bon élève, qu'il a une volonté ferme et qu'il est énergique. Il peut être très cordial, et parfois hyper-sensible. Certains le trouvent un peu têtu, exigeant… Les remarques de ses formateurs sont souvent très divergentes à propos de son caractère. Mais ceux qui ont vécu avec lui en mission sauront dire qu'il était très travailleur, généreux, parfois réservé et secret, parfois jovial et souriant.

Il part en Zambie fin juin 1953, où il va se mettre à l'apprentissage de la langue Bemba, dans le Diocèse de Mansa, à Lubwe. La population y est fortement catholique, les pères y étant arrivés en 1905. Jean, plutôt timide, a du mal à se mêler avec les habitants et à apprendre la langue. Mais il y réussira petit à petit pour finalement la parler et l'écrire fort bien.

Jean passera la plus grande partie de sa vie missionnaire dans ce diocèse de Mansa, près des lacs, des marécages et des grandes rivières. C'est en 1994, 41 ans plus tard, qu'il partira dans le Nord-Est dans le diocèse de Mbala.

En 1955, il est nommé vicaire à Chibote. Puis supérieur à Nsakaluba de 1957 à 1963. Là, la population catholique est beaucoup moins importante, il y a beaucoup de Protestants, de Témoins de Jéhovah, d'Adventistes du 7ème jour… Jean trouve ce changement difficile, mais il travaille d'arrache pieds. Il aime enseigner le catéchisme aux catéchumènes, aux enfants de la 1ère communion, aux confirmandi. Jean aime enseigner, il a un cœur de catéchète. Avec son expérience, il écrira plus tard un catéchisme simple et pratique (questions - réponses) en deux volumes. Malheureusement, ce catéchisme ne deviendra pas le catéchisme officiel des diocèses parlant Bemba ; un autre catéchisme officiel fera son apparition à la même époque. Jean en a souffert…

En 1963, il est nommé vicaire à Lubwe pour un an, puis vicaire à la cathédrale de Mansa où il passe trois ans.

En septembre 1967, il fait la grande retraite à Villa Cavalletti en Italie. Jean a des problèmes de santé et il doit demeurer quelque temps en France. Un an à la communauté de Chaumontel, puis 6 mois à la Communauté de Bordeaux.

Il retourne en Zambie dans le diocèse de Mansa pour être nommé vicaire à Twingi de septembre 1969, puis Curé de cette même paroisse à partir du 1er Janvier 1973 jusqu'à fin 1979. Cette paroisse immense se situe au cœur des marécages du lac Bangwéolo. Jean s'y plaira énormément. Il aime l'eau, le bateau, et parfois la pêche aux poissons tigres et la chasse aux canards. Sur les 55 années de sa vie en Zambie, Jean aura passé 34 ans au bord du lac Bangwéolo avec ses marécages, et au bord du lac Mweru. Dans ces régions où beaucoup sont pêcheurs, la population est parfois rude, car la vie y est dure : le paludisme, le manque de nourriture, la famine certaines années, les noyades… Il aimait la population de ces endroits, et partait souvent sur son cher bateau pour visiter les îles et y passer plusieurs jours. Là, il était pleinement heureux : il enseignait, il célébrait l'Eucharistie, il confessait, il visitait les malades. Pour qu'il puisse donner le meilleur de lui-même, il était préférable que Jean soit le curé de la Paroisse, car il préférait prendre les décisions lui-même.

Le 1er janvier 1979, il est nommé vicaire de la cathédrale de Mansa. En novembre 1982, il part au nord du Diocèse, au bord du lac Mweru, pour être curé des paroisses de Kashikishi et de Rosario. En Janvier 1985, il repart vers le sud au bord du lac Bangwéolo : vicaire à Samfya, puis curé de cette Paroisse. Fin 1986, il retrouve sa chère paroisse de Twingi, dans les marécages.

Fin 1990, il suit la session-retraite de Jérusalem. De retour en Zambie, le voilà reparti dans le nord du diocèse de Mansa, au bord du lac Mweru, curé de la paroisse de Kashikishi.

Un grand tournant dans sa vie va s'effectuer, après de longues années dans le diocèse de Mansa. En effet, en 1994, plutôt déçu de ne pas être invité à y continuer son ministère, il part pour le diocèse de Mbala, dans le Nord-Est de la Zambie, au sud du lac Tanganyika. Mais il s'habitue à son nouvel environnement et reprend inlassablement ses tournées pour enseigner, et faire construire des églises. Car Jean est également un bâtisseur ; combien d'églises et de chapelles n'a-t-il pas fait construire dans sa vie ! Il est généreux avec ses avoirs, spécialement pour les grands projets. Il aimait la vie, une bonne petite bière ou un verre de vin de temps en temps. Mais son style de vie a toujours été très simple, il savait se contenter de peu.
Jean a aussi passé énormément de temps, dans ses temps libres en semaine, à informatiser les registres paroissiaux de l'archidiocèse de Kasama, et il a commencé ceux du diocèse de Mpika. Toute sa vie, son travail dans les registres paroissiaux furent d'une grande exactitude.

En 1996, Jean suit la session de Jérusalem, puis la session des 70+ à Rome début 1998. Sa maman, à laquelle il était très attaché, décède en avril 1998. Jean s'était beaucoup soucié d'elle lors alors qu'elle vivait ses dernières années. Jean peut repartir en Zambie en Mai 1998, dans le nord du diocèse de Mbala. Fin 1999, hospitalisé à Lusaka, il souffre beaucoup de son dos, et on doit le renvoyer en France pour y être soigné.

C'est en 1999 que plusieurs paroisses du nord du diocèse de Mbala sont rattachées à l'archidiocèse de Kasama. Fin 2001, Jean est vicaire dans la paroisse de Sainte-Anne à Kasama. Il continue courageusement les tournées, les constructions, les instructions… En juillet 2002 il fête son Jubilé d'or. En 2003, il est sauvagement attaqué la nuit, ainsi que trois autres confrères, par des voleurs. Mais cela ne décourage pas Jean qui continue son travail régulier dans la paroisse et dans les registres diocésains.
Jean accepte de retourner définitivement en France en 2008.

Après un bref passage à la rue Friant, puis à Bry sur Marne, il part pour le sud, à Billère-Pau. Il retourne au Seigneur le 1er octobre 2019.
Jean a eu toute sa vie une âme d'enfant, une grande simplicité. Ce n'est peut-être pas un hasard s'il est décédé le jour de la fête de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, car sa spiritualité était celle de la petite voie. Malgré une santé pauvre, il a su être un vrai missionnaire d'Afrique, totalement donné au service des Zambiens qu'il aimait profondément et à la Parole de Dieu qu'il savait méditer et expliquer dans ses enseignements.

Jean-Louis Godinot, M. Afr., Mours





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