NOTICES BIOGRAPHIQUES
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Père André LEBROU
." La grâce de Dieu m'a fait vivre dans un milieu de chrétienté dans le clan des 5 enfants LEBROU : Geneviève, André, Anne-Marie, Paul et Simone ". C'est ainsi qu'André se présente dans le petit récit de sa vie qu'il nous laisse. Il était né le 22 septembre 1927 au village de Roquefort dans l'Aveyron. Tout de suite, il nous dit que la période de guerre fut difficile et austère. Mais il trouva son épanouissement dans le scoutisme qui le fit " sortir des institutions traditionnelles et découvrir l'étoile au grand large ".
Les principes du scoutisme le marquèrent pour toujours
: être prêt, faire plaisir à quelqu'un, franchise, dévouement,
pureté, B.A , service. Si bien que dans ce cadre de joie et de liberté,
il fut amené à considérer comme le prolongement du scoutisme,
d'une part la vocation sacerdotale, " plus haut service ", et d'autre
part l'engagement missionnaire, " jeter les filets au grand large ".
En Septembre 1948, à l'âge de 21 ans, il rentre
à Kerlois pour deux ans. Il s'adonne avec entrain aux études,
y prend goût, tant l'y invitaient le cadre, l'ambiance, les professeurs.
Il y eut ensuite le noviciat en Algérie, la Théologie en Tunisie.
Il fut ordonné prêtre le 10 avri1 1955 en la basilique de Carthage.
En Août 1955, départ pour le Mali en bateau depuis Marseille, en train de Dakar à Bamako. Il continue toujours en bateau sur le fleuve Niger pour parvenir finalement le 27 septembre à Mopti où il va passer l8 ans. Commence alors la vie missionnaire : étude de la langue, bambara, visites à pied ou tout au plus en vélo.
Pendant des années, il rencontra des gens, à la
manière de Jésus, cherchant à s'adapter, à se
faire accepter. Il nous dit qu'il faut " atténuer l'étonnement,
créer des sympathies, des liens qui permettent de rentrer dans tous
les coins et recoins de la ville, rester sous l'action de l'Esprit Saint ".
André est heureux dans ce travail qu'il accomplit avec beaucoup de
discrétion, trop même au dire de certains. Mais, il continue,
en veillant à garder le temps du recueillement et de la prière.
A partir de 1962, il se rendra avec une 2 c.v. dans un secteur
très reculé, dans le village de Minta. Il y créera écoles,
dispensaires, tout en se rendant régulièrement dans les villages
des environs, auprès des petites communautés chrétiennes,
et des milieux fétichistes qui avaient du mal à résiste
à l'Islam.
En octobre 1975, il reprend le bateau sur le fleuve Niger et
s'installa à Gao. Il va s'occuper des gens du fleuve, les " Isaboro
", dont il essaya difficilement d'apprendre la langue. Il lui fallait
aussi visiter le désert : ses lettres mentionnent les noms de Kidal,
Tessalit, Tombouctou, Goundam Diré où il rencontrait les petites
communautés chrétiennes. C'est à Gao qu'il a vécu
ses plus belles années missionnaires
En 1985, il se sent las, fatigué. Il part alors pour
la France : année spirituelle et sabbatique à l'abbaye d'En
Calcat. Puis quelques mois à l'Institut catholique de Toulouse.
Nous le retrouvons en août 1987 au diocèse de San.
Il y travaille au ministère paroissial avec des confères et
des prêtres maliens. Avec toujours un regard vers les ethnies non chrétiennes
ou musulmanes. C'est à cette époque qu'il mit à jour
un petit catéchisme à l'usage de ceux et celles qui commençaient
à fréquenter la mission. Ce ne fut pas du goût de tout
le monde et André souffrit de critiques émanant de différents
milieux. André garda son calme, malgré quelques éclats
; toujours souriant, persuadé avec raison que l'Esprit agissait au
plus profond des curs.
En 1994, i1 est invité à rentrer définitivement
en France Cela lui fut difficile à accepter. Il fut aidé durant
cette époque pénible par le Régional et par des membres
de sa famille venus le voir à San. Finalement il se rendit à
Billère où, les premières années, son souci apostolique
l'amena à accepter un peu de ministère et à rendre service
au Secours Catholique de Pau.
La maladie gagna peu à peu et l'amena à une vie
de prière, d'abandon, de silence. Il souriait plus qu'il ne parlait
lors des visites qu'on lui faisait. Il s'est éteint document le 1er
octobre 2019.
Nous gardons d'André le souvenir d'un apôtre, soucieux des " périphéries ", et, par certains côtés, d'avant garde. Avec un amour profond de Jésus Christ. Merci, André, " Dédé " du témoignage missionnaire que fut toute ta vie.
Un confrère du Mali