Texte Pris sur le site Zénith


Message du Pape François pour la Journée mondiale du Malade 2016

Photo du webmaster à l'angelus fevrier 2009

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
POUR LA XXVe JOURNÉE MONDIALE DU MALADE 2017
(11 FÉVRIER 2017)

Émerveillement pour tout ce que Dieu accomplit :
« Le Puissant fit pour moi de grandes choses … » (Lc 1,49)

Présentation

Cette Journée constitue une occasion d’attention spéciale à la condition des malades et, plus généralement, de ceux qui souffrent ; rappelle le Pape François dès le début de ce message, et en même temps elle invite qui se prodigue en leur faveur, à commencer par les proches, les personnels de santé et les volontaires, à rendre grâce pour la vocation reçue du Seigneur d’accompagner les frères malades. La commémoration de cette journée est aussi un appel à renouveler dans l’Église la vigueur spirituelle pour développer la mission et le service envers les plus vulnérables : les infirmes, souffrants, exclus et marginaux.

François explique se placer spirituellement «près de la Grotte de Massabielle, devant l’effigie de la Vierge Immaculée», afin d’exprimer sa proximité avec tous ceux qui souffrent, ainsi qu’envers ceux qui sont chargés, dans les structures sanitaires du monde entier, de leur venir en aide. Le Pape souhaite encourager malades, personnes qui souffrent, médecins, proches et personnels soignant, «à contempler en Marie, Salut des malades, la garante de la tendresse de Dieu pour chaque être humain».

Comme sainte Bernadette, nous sommes sous le regarde de Marie, poursuit le Saint-Père, qui revient longuement sur l’histoire de la voyante de Lourdes et de son lien à Maire. Bernadette, qui, pauvre, analphabète et malade, «se sent regardée par Marie comme une personne». Ainsi, précise le Pape, l’attitude de la Vierge envers la sainte de Lourdes, «nous rappelle que chaque malade est et reste toujours un être humain, et doit être traité comme tel.» Et le Pape de préciser que les infirmes, comme les porteurs de handicaps même très lourds, ont leur inaliénable dignité et leur mission dans la vie, et ne deviennent jamais de simples objets.

«Marie donne à Bernadette la vocation de servir les malades et l’appelle à être Sœur de la Charité, une mission qu’elle exprime dans une mesure si haute qu’elle devient un modèle auquel chaque agent de santé peut se référer», poursuit François dans son message, invitant ainsi à nous mettre toujours en relation avec le malade comme avec une personne qui porte en elle un don personnel à partager avec les autres.

Dans des accents qui rappellent son encyclique Laudato Si', le Souverain pontife explique aussi que cette Journée Mondiale du Malade peut nous aider à trouver un nouvel élan pour contribuer à la diffusion d’une culture respectueuse de la vie, de la santé et de l’environnement. Le Pape renouvelle enfin ses encouragements et sa proximité spirituelle aux médecins, aux infirmiers, aux volontaires mais aussi aux institutions ecclésiales et civiles et aux familles qui entourent les malades, afin qu’ils soient «toujours des signes joyeux de la présence et de l’amour de Dieu, en imitant le témoignage lumineux de tant d’amis de Dieu», comme l’ont été saint Jean de Dieu et saint Camille de Lellis ou Mère Teresa de Calcutta.

TEXTE

Chers frères et sœurs,

Le 11 février prochain sera célébrée, dans toute l’Église et de façon particulière à Lourdes, la XXVème Journée mondiale du malade, sur le thème : Émerveillement pour tout ce que Dieu accomplit : « Le Puissant fit pour moi de grandes choses … » (Lc 1,49). Instituée par mon prédécesseur saint Jean-Paul II en 1992, et célébrée pour la première fois justement à Lourdes le 11 février 1993, cette Journée constitue une occasion d’attention spéciale à la condition des malades et, plus généralement, de ceux qui souffrent ; et en même temps elle invite qui se prodigue en leur faveur, à commencer par les proches, les personnels de santé et les volontaires, à rendre grâce pour la vocation reçue du Seigneur d’accompagner les frères malades. En outre, cette occasion renouvelle dans l’Église la vigueur spirituelle pour développer toujours mieux cette part fondamentale de sa mission qui comprend le service envers les derniers, les infirmes, les souffrants, les exclus et les marginaux (cf. Jean-Paul II Motu proprio Dolentium hominum, 11 février 1985, n. 1). Les moments de prière, les Liturgies eucharistiques et l’Onction des malades, le partage avec les malades et les approfondissements bioéthiques et théologico-pastoraux qui auront lieu à Lourdes en ces jours offriront certainement une nouvelle et importante contribution à ce service.

Me plaçant dès à présent spirituellement près de la Grotte de Massabielle, devant l’effigie de la Vierge Immaculée, en qui le Tout-Puissant a fait de grandes choses pour la rédemption de l’humanité, je désire exprimer ma proximité à vous tous, frères et sœurs qui vivez l’expérience de la souffrance, et à vos familles ; comme aussi mon appréciation à tous ceux qui, dans leurs différents rôles et dans toutes les structures sanitaires répandues dans le monde, agissent avec compétence, responsabilité et dévouement pour votre soulagement, votre traitement et votre bien-être quotidien. Je désire vous encourager tous, malades, personnes qui souffrent, médecins, infirmières, proches, volontaires, à contempler en Marie, Salut des malades, la garante de la tendresse de Dieu pour chaque être humain et le modèle de l’abandon à sa volonté ; et à trouver toujours dans la foi, nourrie par la Parole et par les Sacrements, la force d’aimer Dieu et les frères aussi dans l’expérience de la maladie.

Comme sainte Bernadette, nous sommes sous le regard de Marie. L’humble jeune fille de Lourdes raconte que la Vierge, qu’elle a appelée “la Belle Dame”, la regardait comme on regarde une personne. Ces simples paroles décrivent la plénitude d’une relation. Bernadette, pauvre, analphabète et malade, se sent regardée par Marie comme une personne. La Belle Dame lui parle avec grand respect, sans prendre un air supérieur. Cela nous rappelle que chaque malade est et reste toujours un être humain, et doit être traité comme tel. Les infirmes, comme les porteurs de handicaps même très lourds, ont leur inaliénable dignité et leur mission dans la vie, et ne deviennent jamais de simples objets, même si parfois ils peuvent sembler seulement passifs, mais en réalité, ce n’est jamais ainsi.

Bernadette, après être allée à la Grotte, grâce à la prière transforme sa fragilité en soutien pour les autres, grâce à l’amour devient capable d’enrichir son prochain, et surtout, elle offre sa vie pour le salut de l’humanité. Le fait que la Belle Dame lui demande de prier pour les pécheurs nous rappelle que les infirmes, les personnes qui souffrent, ne portent pas seulement en eux le désir de guérir mais aussi celui de vivre chrétiennement leur vie, en arrivant à la donner comme d’authentiques disciples missionnaires du Christ. Marie donne à Bernadette la vocation de servir les malades et l’appelle à être Sœur de la Charité, une mission qu’elle exprime dans une mesure si haute qu’elle devient un modèle auquel chaque agent de santé peut se référer. Demandons donc à l’Immaculée Conception la grâce de savoir nous mettre toujours en relation avec le malade comme avec une personne qui, certainement, a besoin d’aide, parfois aussi pour les choses les plus élémentaires, mais qui porte en elle un don personnel à partager avec les autres.

Le regard de Marie, Consolatrice des affligés, illumine le visage de l’Église dans son engagement quotidien pour les personnes dans le besoin et celles qui souffrent. Les fruits précieux de cette sollicitude de l’Église pour le monde de la souffrance et de la maladie sont un motif de remerciement au Seigneur Jésus, qui s’est fait solidaire avec nous, en obéissance à la volonté du Père et jusqu’à la mort de la croix, afin que l’humanité soit rachetée. La solidarité du Christ, Fils de Dieu né de Marie, est l’expression de la toute-puissance miséricordieuse de Dieu qui se manifeste dans notre vie – surtout quand elle est fragile, blessée, humiliée, marginalisée, souffrante – infusant en elle la force de l’espérance qui nous fait nous relever et nous soutient.

Tant de richesse d’humanité et de foi ne doit pas être perdue, mais plutôt nous aider à nous confronter à nos faiblesses humaines et, en même temps, aux défis présents dans le monde de la santé et de la technologie. À l’occasion de la Journée Mondiale du Malade nous pouvons trouver un nouvel élan pour contribuer à la diffusion d’une culture respectueuse de la vie, de la santé et de l’environnement ; une impulsion nouvelle à lutter pour le respect de l’intégralité et de la dignité des personnes, également à travers une approche juste des questions bioéthiques, de la protection des plus faibles et de la sauvegarde de l’environnement.

À l’occasion de la XXVème Journée mondiale du Malade, je renouvelle ma proximité dans la prière et mon encouragement aux médecins, aux infirmiers, aux volontaires et à toutes les personnes consacrées engagées au service des malades et des indigents ; aux institutions ecclésiales et civiles qui œuvrent dans ce domaine ; et aux familles qui prennent soin avec amour de leurs proches malades. À tous, je souhaite d’être toujours des signes joyeux de la présence et de l’amour de Dieu, en imitant le témoignage lumineux de tant d’amis de Dieu parmi lesquels je rappelle saint Jean de Dieu et saint Camille de Lellis, patrons des hôpitaux et du personnel de santé, et sainte Mère Teresa de Calcutta, missionnaire de la tendresse de Dieu.

Frères et sœurs, tous, malades, personnels de santé et volontaires, élevons ensemble notre prière à Marie, afin que sa maternelle intercession soutienne et accompagne notre foi et nous obtienne du Christ son Fils l’espérance sur le chemin de la guérison et de la santé, le sens de la fraternité et de la responsabilité, l’engagement pour le développement humain intégral et la joie de la gratitude chaque fois qu’elle nous émerveille par sa fidélité et sa miséricorde.

O Marie, notre Mère,
qui, dans le Christ, accueille chacun de nous comme un enfant,
soutiens l’attente confiante de notre cœur,
secours-nous dans nos infirmités et nos souffrances,
guide-nous vers le Christ ton fils et notre frère,
et aide-nous à nous confier au Père qui accomplit de grandes choses.

Je vous assure tous de mon souvenir constant dans la prière et je vous adresse de grand cœur la Bénédiction apostolique.

Le 8 décembre 2016, Fête de l’Immaculée Conception.

François





site Zenith

MESSAGE OF HIS HOLINESS POPE FRANCIS
FOR THE 25th WORLD DAY OF THE SICK
(11 FEBRUARY 2017)

Photo du webmaster à l'angelus fevrier 2009

Amazement at what God has accomplished:
“The Almighty has done great things for me…” (Lk 1:49)

Dear Brothers and Sisters,

On 11 February next, the Twenty-fifth World Day of the Sick will be celebrated throughout the Church and in a special way at Lourdes. The theme of this year’s celebration is “Amazement at what God has accomplished: ‘The Almighty has done great things for me….’” (Lk 1:49). Instituted by my predecessor Saint John Paul II in 1992, and first celebrated at Lourdes on 11 February 1993, this Day is an opportunity to reflect in particular on the needs of the sick and, more generally, of all those who suffer. It is also an occasion for those who generously assist the sick, beginning with family members, health workers and volunteers, to give thanks for their God-given vocation of accompanying our infirm brothers and sisters. This celebration likewise gives the Church renewed spiritual energy for carrying out ever more fully that fundamental part of her mission which includes serving the poor, the infirm, the suffering, the outcast and the marginalized (cf. John Paul II, Motu Proprio Dolentium Hominum, 11 February 1985, 1). Surely, the moments of prayer, the Eucharistic liturgies and the celebrations of the Anointing of the Sick, the sharing with the sick and the bioethical and theological-pastoral workshops to be held in Lourdes in those days will make new and significant contributions to that service.

Even now, I am spiritually present at the grotto of Massabielle, before the statue of the Immaculate Virgin, in whom the Almighty has done great things for the redemption of mankind. I express my closeness to all of you, our suffering brothers and sisters, and to your families, as well as my appreciation for all those in different roles of service and in healthcare institutions throughout the world who work with professionalism, responsibility and dedication for your care, treatment and daily well-being. I encourage all of you, the sick, the suffering, physicians, nurses, family members and volunteers, to see in Mary, Health of the Infirm, the sure sign of God’s love for every human being and a model of surrender to his will. May you always find in faith, nourished by the Word and by the Sacraments, the strength needed to love God, even in the experience of illness.

Like Saint Bernadette, we stand beneath the watchful gaze of Mary. The humble maiden of Lourdes tells us that the Virgin, whom she called “the Lovely Lady”, looked at her as one person looks at another. Those simple words describe the fullness of a relationship. Bernadette, poor, illiterate and ill, felt that Mary was looking at her as a person. The Lovely Lady spoke to her with great respect and without condescension. This reminds us that every person is, and always remains, a human being, and is to be treated as such. The sick and the those who are disabled, even severely, have their own inalienable dignity and mission in life. They never become simply objects. If at times they appear merely passive, in reality that is never the case.

After her visit to the Grotto, thanks to her prayer, Bernadette turned her frailty into support for others. Thanks to her love, she was able to enrich her neighbours and, above all, to offer her life for the salvation of humanity. The fact that the Lovely Lady asked her to pray for sinners reminds us that the infirm and the suffering desire not only to be healed, but also to live a truly Christian life, even to the point of offering it as authentic missionary disciples of Christ. Mary gave Bernadette the vocation of serving the sick and called her to become a Sister of Charity, a mission that she carried out in so exemplary a way as to become a model for every healthcare worker. Let us ask Mary Immaculate for the grace always to relate to the sick as persons who certainly need assistance, at times even for the simplest of things, but who have a gift of their own to share with others.

The gaze of Mary, Comfort of the Afflicted, brightens the face of the Church in her daily commitment to the suffering and those in need. The precious fruits of this solicitude for the world of suffering and sickness are a reason for gratitude to the Lord Jesus, who out of obedience to the will of the Father became one of us, even enduring death on the cross for the redemption of humanity. The solidarity shown by Christ, the Son of God born of Mary, is the expression of God’s merciful omnipotence, which is made manifest in our life – above all when that life is frail, pain-filled, humbled, marginalized and suffering – and fills it with the power of hope that can sustain us and enable us to get up again.

This great wealth of humanity and faith must not be dissipated. Instead, it should inspire us to speak openly of our human weaknesses and to address the challenges of present-day healthcare and technology. On this World Day of the Sick, may we find new incentive to work for the growth of a culture of respect for life, health and the environment. May this Day also inspire renewed efforts to defend the integrity and dignity of persons, not least through a correct approach to bioethical issues, the protection of the vulnerable and the protection of the environment.

On this Twenty-fifth World Day of the Sick, I once more offer my prayerful support and encouragement to physicians, nurses, volunteers and all those consecrated men and women committed to serving the sick and those in need. I also embrace the ecclesial and civil institutions working to this end, and the families who take loving care of their sick. I pray that all may be ever joyous signs of the presence of God’s love and imitate the luminous testimony of so many friends of God, including Saint John of God and Saint Camillus de’ Lellis, the patrons of hospitals and healthcare workers, and Saint Mother Teresa of Calcutta, missionary of God’s love.

Dear brothers and sisters – the sick, healthcare workers and volunteers – I ask you to join me in praying to Mary. May her maternal intercession sustain and accompany our faith, and obtain for us from Christ her Son hope along our journey of healing and of health, a sense of fraternity and responsibility, a commitment to integral human development and the joy of feeling gratitude whenever God amazes us by his fidelity and his mercy.

Mary, our Mother,
in Christ you welcome each of us as a son or daughter.
Sustain the trusting expectation of our hearts,
succour us in our infirmities and sufferings,
and guide us to Christ, your Son and our brother.
Help us to entrust ourselves to the Father who accomplishes great things.

With the assurance of a constant remembrance in my prayers, I cordially impart to all of you my Apostolic Blessing.

8 December 2016, Solemnity of the Immaculate Conception

Francis