14 Janvier 2007 Journée mondiale du migrant et du réfugié

 

Voici donc le thème de la prochaine Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié pour l'Eglise catholique

Initiée en 1914 par le Pape Benoît XV, cette Journée mondiale est célébrée le même jour (deuxième dimanche de janvier après le 6 janvier) par toute l’Eglise. Le pape Jean-Paul II l’a voulu ainsi par décision prise en 2004.Le thème proposé par les instances nationales de La Pastorale des Migrants pour l’Eglise qui est en France pour la Journée 2007 prolonge celui de 2006. Si toute personne est une histoire sacrée, chaque chrétien et chaque communauté sont invités à élargir leur regard pour découvrir « le pays de l’autre » différent, « le pays » de celui ou de celle qui est là comme une invitation à entrer dans son monde, dans sa vie, dans son histoire, quelle que soit son origine, sa langue, sa religion ! « Elargis ton regard… jusqu’au pays de l’autre ».

• Informations disponibles dès maintenant à La Pastorale des Migrants – 269 bis, rue du Fb Saint Antoine – 75011 Paris ; téléphone 01 43 72 47 21 ; fax 01 46 59 04 89 ; snpm@eglisemigrations.org ; www.eglisemigrations.org

• Dossier d’animation, affiches, documents de soutien au thème, disponibles dès le 10 octobre à La Pastorale des Migrants ou auprès des équipes diocésaines de la Pastorale des Migrants dans chaque diocèse.

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Elargis ton REGARD jusqu'au "pays" DE L'AUTRE

On n'appellera plus ta contrée :
"Terre désolée" ,
mais on te nommera :
"Ma préférée"
(Isaïe 62,4)

Commentaires de Georges Riffault M.Afr

Personnellement, en pensant aux nombreux migrants et particulièrement à ceux et celles qui se trouvent sans papiers, je me suis particulièrement senti interpellé par la deuxième partie du message de cette journée du migrant et du réfugié :
"On n'appellera plus ta contrée : Terre désolée, mais on te nommera : Ma préférée."
"Terre désolée", qui désigne la terre d'exil, souvent inhospitalière et dure pour le migrant ou le réfugié...
"Ma préférée", terme qui désigne l'épouse bien-aimée, la nouvelle épousée.

Or qui dit "épousée" dit "alliance" : Alliance entre le migrant et la terre qui l'accueille (et ses habitants) .
Et donc, comment faire pour que le migrant ou le réfugié qui arrive dans une terre d'accueil puisse arriver un jour à appeler cette terre : "Ma préférée" et non plus : "Terre désolée" ?
Dans la tradition africaine, pour qu'une alliance puisse se créer entre deux familles, il faut l'intervention d'un tiers, un intermédiaire, qui va faciliter les démarches entre les deux familles.

Et dans ce cas n'est-ce pas à nous, Missionnaires d'Afrique, actuellement présents en France ou en Europe, ou en Amérique du Nord, à jouer ce rôle, de par notre double appartenance à ces deux mondes : le monde de l'Afrique où nous avons été si bien accueillis et le monde des pays du Nord où nous résidons maintenant ?

Il me semble que c'est pour nous une nécessité, si nous voulons répondre à la parole terrible et radicale de Saint Jean, dans sa première lettre (1 Jn. 3,11-21) : "Celui qui voit son frère dans le besoin sans se laisser attendrir, comment l'amour de Dieu pourrait-il demeurer en lui ? Mes enfants, nous devons aimer, non pas avec des paroles, mais par des actes et en vérité."

Je sais qu'il nous est parfois difficile de participer aux activités des associations qui viennent en aide aux migrants et aux réfugiés ou aux personnes en difficulté, ou tout simplement d'aller à leur rencontre : nous ne sommes plus là dans notre sphère habituelle d'activités ; nous ne sommes plus en position d'autorité, nous ne "contrôlons" plus la situation, nous ne sommes plus reconnus dans notre statut, avec "l'auréole" qui l'accompagne souvent ; nous nous retrouvons en quelque sorte nus !...

Et pourtant, nous avons été nous-mêmes des immigrés en arrivant en Afrique !...

tout comme le Christ lui-même, lors de la fuite en Egypte de la Sainte Famille
En réalité il me semble que seul celui qui est capable de compassion peut passer à l'action, tout comme le bon Samaritain de l'évangile (Luc 10, 25-37) : A la vue de l'homme blessé, abandonné au bord du chemin, il est remué jusqu'aux entrailles et c'est ce qui le conduit à venir en aide à cet homme...

Elargis ton regard jusqu'au "pays" de l'autre...
"On n'appellera plus ta contrée : Terre désolée, mais on te nommera : Ma préférée."

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Voir aussi :

"Migrations, Souveraineté alimentaire et Accords de Partenariat économique" de Guy Vuillemin.
* "Migration, Food Sovereignty and Economic Partnership Agreements" by Guy Vuillemin

Stéphane Joulain et son travail d'animation au Service National de la Pastorale des Migrants et du Comité Episcopal des Migrations (France),
Stéphane Joulain and his animation service at a National level for the care of Migrants. and the Episcopal Committee for Migrations (France)