Témoignages

Parcours de Jacques Marie Compagnon, 60 ans d’engagement
...........De Bobo-Dioulasso à Bry-sur-Marne


Décédé le 26 Novembre 2014 à Lyon

Ayant fait le serment des Missionnaires d’Afrique, le 31 janvier 1948, j’ai été ordonné prêtre le 30 juin 1948. J’avais demandé le Mozambique ou l’Afrique de l’Ouest. J’ai été nommé au diocèse de Bobo-Dioulasso. Monseigneur Dupont me nomma au Petit Séminaire de Nasso pour ouvrir la quatrième, mais comme j’étais arrivé en avril, il m’envoya d’abord, pendant les quelques mois qui restaient avant la rentrée, à la paroisse de Tounouma pour y apprendre la langue bobo-fing. Je n’étais pas spécialement doué pour les langues ; une fois à Nasso, j’ai continué à travailler la langue ; ce qui m’a permis de m’occuper un peu de la succursale du village qui dépendait de Tounouma.

D’octobre 1949 à juin 1956, j’ai enseigné d’abord la quatrième pendant trois ans et à la fin de la deuxième année l’économat m’a été confié. On m’a demandé ensuite de faire la terminale de philo, en attendant qu’un confrère, formé pour cette matière, ait terminé ses études. Trois ans après, et au terme de sept années de mission, je suis rentré en France pour une année. J’étais de retour à Nasso pour la rentrée 57, où j’ai remplacé pour la troisième le Père Philippot qui partait en congé. Je tins cette classe jusqu’en juin 1964.

Nommé alors à Gap, j’y restais trois ans pour m’occuper des novices frères qui, à l’époque, faisaient deux ans de noviciat. Avec le chapitre de 1967 et les modifications qu’il apportait pour le noviciat des frères, je pus repartir en Mission aux grandes vacances 1967 et, ayant demandé de faire un peu de vie en paroisse, je fus nommé à Tounouma. En 1970, je me suis trouvé de nouveau à Nasso, où je repris la 3e pour une année. Au retour d’un congé aux vacances de 1971, j’aurais dû assurer la responsabilité du séminaire, mais très vite, après Noël, la fatigue me contraignit à aller me reposer en Côte-d’Ivoire, où j’avais un frère qui y travaillait comme ingénieur. Revenu, quelques mois après, j’ai assuré surtout des cours de maths en plusieurs classes.

Fin 1979, je fus de nouveau nommé en paroisse. Une partie de Tounouma avait formé la paroisse rurale de Tounouma . J’y fus vicaire et, en 1980, elle devint la paroisse de Kwentou, où je suis resté jusqu’à mon retour définitif en France, en 1994. Une bonne partie des journées se passait en brousse. J’ai pu toucher du doigt toute l’importance des catéchistes, dévoués et généreux, sans lesquels on n’aurait pas pu faire grand-chose. En plus de la pastorale dans les succursales, qui supposait des tournées assez lointaines, j’ai eu l’occasion de faire construire un certain nombre d’écoles primaires et d’églises, treize environ. Quand le moment de mon congé en 1994 fut arrivé, il n’y avait pratiquement plus de paroisses confiées aux Pères Blancs : à Kwentou, j’avais été seul pendant deux ans, par suite des décès successifs des Pères Habarnau et de Bailliencourt ; pour ma dernière année, un jeune abbé avait été nommé.

Je rentrai donc en France en mai 1994 et, après une année sabbatique, où je suivis quelques cours d’Histoire de l’Église, je fus nommé à l’accueil de la rue Friant. En 1997, je fus envoyé comme socius du Père aumônier des sœurs de Verrières et je suis arrivé à Bry-sur-Marne en 1998.

Jacques Marie Compagnon