Charles de Foucauld
Sera béatifié à l'automne 2005
(voir communiqué)

Charles de Foucauld (1858-1916) sera béatifié à l'automne 2005.

Dès la première année du Petit Écho, (revue interne aux Pères Blancs)
on y parle du P. de Foucauld de passage à Maison-Carrée

Parmi les visiteurs (du mois de juin 1913 à la maison-mère où est prise la photo reproduite ici) signalons le R. P. Charles de Foucault (écrit par erreur avec un t),l'ermite de Temenrasset (sic), en plein Sahara, à mi-chemin entre El-Goléa et Tombouctou. C'est avec vif intérêt que nous avons appris que les Touaregs des environs se montrent pour lui pleins d'égards et de confiance. Dans son voyage il est accompagné d'un jeune Targui (Oûksem ag Chikat, photo à dr.) d'une des meilleures familles du pays; son intention est de produire sur son esprit une impression salutaire en lui faisant voir ce qu'est la vie de famille parmi les bons chrétiens (On sait par ailleurs qu'Oûksem s'était marié le premier avril 1913). (PÉ. n°8 , juillet 1913, p. 81-82)

En octobre, on signale son retour en Algérie
A la fin du mois de septembre le P. de Foucault, l'ermite du Sahara, est revenu de son voyage en France et, après un court arrêt à Maison-Carrée (à la maison-mère des Pères Blancs), a repris la route du désert. Le jeune Targui qui l'accompagne nous a tous frappés par le changement qui s'est opéré en lui: il semble plus ouvert, plus confiant, mais tout aussi simple que lors de son premier passage (P. É. n° 11, octobre 1913, p. 127).

Un mois après sa mort tragique, le premier décembre 1916,
déjà le rédacteur du Petit Écho qualifie Frère Charles de " religieux"
.
Le 27 décembre nous avons eu la douleur d'apprendre que le R. P. de Foucault avait été massacré dans son ermitage de Tamanrasset (Hoggar). Voici dans quelles circonstances d'après les renseignements apportés le 3 décembre au poste militaire de Fort-Motylinski par un indigène, serviteur du P. de Foucault.

Le 1er décembre, vers 19 heures, un razzi d'une cinquantaine d'individus, venant des Ajjers, est arrivé à l'improviste sur Tamanghasset (sic). Ils ont entouré l'habitation du P. de Foucault. Un nommé le "" a frappé à la porte, soi-disant pour lui remettre le courrier de Tarhaouhaout. Il profita de l'inattention du Père pour se saisir de lui et, aidé par quelques autres hommes, le maîtriser. Les bandits tuèrent deux Sahariens venus rendre visite au Père. Celui-ci, ayant alors voulu se sauver, fut tué à bout portant d'une balle au dessous de l'oreille. Un troisième Saharien apportant le courrier fut également assassiné. Les quatre crimes ont été commis par les gens du razzi, aidés par quelques indigènes du Hoggar. Les corps du R. P. de Foucault et des trois militaires tués ont été entièrement dépouillés de leurs vêtements par les pillards. Ils ont été ensevelis par les soins de quelques indigènes dans un fossé avoisinant l'ermitage.

Tous nos confrères voudront bien avoir dans leurs prières un souvenir pour le R. P. de Foucault, qu'ils connaissent au moins de réputation. Le religieux ermite s'intéressait beaucoup à nos œuvres. Il se considérait dans sa vocation extraordinaire comme un précurseur et souhaitait vivement de voir le jour où les Pères Blancs s'établiraient parmi les tribus pillardes où il avait élu domicile. La Congrégation qu'il avait projeté de fonder aurait eu pour but, par la prière, la pénitence et la charité, d'attirer les bénédictions célestes sur les missionnaires travaillant à la conversion des infidèles. Dans le même but il avait songé à créer une association dite " de Frères et Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus".


Photo prise à la maison-mère en 1913 et conservée dans le fonds photographique de la Société à Rome (Karl Stärk, archiviste).
À g., le P. Henri Marchal (1875 - 1957), Assistant Général de 1912 à 1946 ; au milieu, Oûksem ag Chikat 'qui n'est point chrétien mais dont l'âme est droite' écrit le Fr. Charles, ici en gandoura.


Suit la reproduction d'une lettre de Mgr Livinhac, Supérieur Général, au P. de Foucauld à propos de cette association. La lettre se terminait par ces mots: "Vous n'admettez, en effet, et vous avez raison, que des âmes d'élite, résolues à pratiquer, chacune selon sa vocation, les conseils évangéliques dans toute leur perfection, mais de telles âmes ne se trouvent pas facilement. Le rédacteur du Petit Écho conclut avec un mot d'admiration mêlée de regret: C'était bien là, le grand obstacle aux projets du saint religieux. Dieu lui aura tenu compte de ses généreux désirs (P. É. n. 40, janvier 1917 p. 5-6).

Dans l'article qui suit., nous revenons sur les relations étroites entre Charles de Foucauld et les Pères Blancs et Sœurs Blanches. Leurs lettres ont été présentées par Philippe Thiriez, M. Afr., et Antoine Chatelard, Petit frère de Jésus, dans un livre de mille pages, Correspondances sahariennes (Cerf, 1998).

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En 1903, à Beni Abbès, de g. à dr. : Abd-Jesu (Serviteur de Jésus) le 'petit esclave racheté', le P. Charles de Foucauld, 45 ans, et le P. Charles Guérin, 31 ans, préfet apostolique du Sahara depuis 1901. Le 'bien aimé et très vénéré Père' et le 'bien cher ami' s'écriront pendant 9 ans jusqu'à la mort de Mgr Guérin, le 19 mars 1910.

 

Charles de Foucauld
et les Pères Blancs

L'acte de décès du P. de Foucauld, transcrit en mai 1917 par le Capitaine de la Roche porte mention" du nommé de Foucauld Charles, profession de Père Blanc, né en 1858 à Strasbourg, décédé vers le 1° décembre 1916 et inhumé à Tamanghasset" (Correspondances sahariennes, CS 1034). Pourtant dans une lettre du 8 mars 1908 à sa sœur Marie de Blic, évoquant le cher et vénéré P. Guérin, il précise: " n'est pas mon directeur et je ne suis pas Père Blanc; il est évêque du diocèse où je me trouve et me comble de bontés."

Charles de Foucauld ne connaissait pas les Pères Blancs avant de débarquer à Alger le 10 septembre 1901. Tout juste ordonné, il avait proposé ses services à l'évêque du Sahara , par l'entremise de Mgr Livinhac, sans savoir qui devait remplacer Mgr Hacquart, noyé à Ségou le 4 avril. En compagnie du prieur de la Trappe de Staouéli (CS 45), c'est le tout jeune préfet apostolique, Charles Guérin, 29 ans, qui vint l'accueillir au bateau. Il devait mourir du typhus avant lui, le 19 mars 1910, à 38 ans. C'est le P. Henri Bardou, alors supérieur à Ouargla, qui occupera ce poste de janvier 1911 à 1916. Lui et le Fr. Charles se rencontrèrent en 1913 à Tilremt, entre Ghardaia et Laghouat, dans un bordj qui existe encore (CS 939). Après lui, c'est Mgr Gustave Nouet qui fera le transfert à El Goléa en 1929 des restes du Fr. Charles.

Après les massacres des deux caravanes P.B. et de la mission Flatters (en 1876 et 1881), les trois postes de Ghardaia, Ouargla et El Goléa avaient été réoccupés en 1884 (CS 17). Ce sont les diaires de ces postes qui nous parlent avec émotion des passages de l'ermite.

Pendant son séjour à Beni-Abbès (1901-1904), il fut logé à Maison-Carrée, lors de son arrivée, reçut à la Pentecôte 1903 la visite de son évêque (et du P.Vellard, son photographe) et fit retraite durant six semaines (11 novembre au 26 décembre 1904) chez les Pères de Ghardaïa (les PP. David, Lasonnery et Perrier qu'il édifia par son austérité et sa vie de prière).

Le P. Charles Guérin, préfet apostolique du Sahara. Nous avons encore 164 lettres de Charles de Foucauld à son supérieur ecclésiastique et 92 réponses du P. Guérin.Mgr Guérin évoque sa visite de Pentecôte: "I1 nous fut bien doux de vivre quelques jours dans l'intimité de ce vrai prêtre qui possède si parfaitement l'esprit de Jésus. Non moins doux de constater la gloire que retire Jésus de la sainteté de son humble ministre: auprès des Européens, officiers et soldats, comme auprès des indigènes, nous n'avons saisi qu'un même écho de respectueuse admiration et de religieuse vénération pour le cher et pauvre solitaire qui, par son oubli de lui-même, son inépuisable générosité et aussi sa très constante amabilité gagne du premier coup tous les cœurs" (Chroniques Trimestrielles, CT 101).

 

Les Pères de Ghardaïa notent: "Les desseins du Fr. Charles de Jésus étaient de venir prendre, durant quelques semaines, le repos physique et surtout moral, dont il sentait si fort le besoin après une existence si opposée aux désirs de son âme assoiffée de silence et de recueillement. Il venait aussi rendre compte au Chef de Mission des résultats de son voyage et prendre ses ordres pour l'avenir avec une humilité touchante. Il fut résolu qu'il resterait à Ghardaïa au moins jusqu'à Noël. Pendant les premiers jours, il se joignit à la Communauté avec la plus grande simplicité et de la manière la plus aimable, nous intéressant beaucoup, tant par tout ce qu'il nous racontait de son récent voyage et des Touaregs que par les souvenirs plus anciens de son voyage au Maroc. Puis, à partir de l'Avent, il demanda à entrer en retraite, et jusqu'à Noël nous ne le vîmes plus guère sortir de sa chambre que pour aller passer de longues heures à la chapelle" (CT 122).

Il aurait aimé trouver un compagnon chez les Pères Blancs. Ceux auxquels il songeait, le P. Pierre Richard et le P. Camille de Chatouville, ne purent se libérer. Quant au Fr. Gilles (Michel Goyat), il le renvoya au bout de trois mois, le jugeant inapte à sa mission (CS 915).

C'est finalement à Maison-Carrée qu'il séjourna le plus souvent: dix jours en septembre 1901, douze en novembre 1906 (pour y prendre le Fr. Gilles) et, à l'aller et au retour, lors de ses trois séjours en France: en 1909 (13 au 16 février; 8 au 11 mars), en 1911 (11 au 16 février; 16 au 19 mars) et en 1913, accompagné d'un Touareg (7 au 10 juin; 29 sept. au 2 octobre). Il venait alors de Tamanrasset par El-Goléa (où étaient les PP. Richard, Ohrand et Foca) et prenait à Ghardaia la diligence puis l'autobus pour Alger, sauf en 1911, où il passa par Beni-Abbès et Béchar d'où il prit le train pour Perregaux et Alger. D'abord intimidé en 1901 par ces vieilles barbes, il s'y sentit vite chez lui. Il était heureux, quand c'était possible, de voir ses correspondants: Mgr Livinhac et Mgr Guérin, les PP. Marchal et Voillard (celui-ci devint en 1911 son conseiller, après la mort de l'abbé Huvelin en juillet 1910), et de bons amis parmi lesquels les PP. Michel, Duchêne, Mercui, ou le P. Ludovic Girault qui sollicita son ami René Bazin en 1917 de rédiger la biographie de l'ermite (CS 912). C'est l'imprimerie de Maison-Carrée qui publia dès 1918 Le P. Charles de Jésus, vicomte de Foucauld et en 1927 les Articles du Procès de l'Ordinaire.

Le diaire note au 8 décembre 1906: "Le P. de Foucauld (Charles de Jésus) qui a fait successivement des conférences au Noviciat de Sainte-Marie, au Sanatorium, aux Frères, parle aujourd'hui du Maroc aux Pères de la Maison-Mère. Conférence fort intéressante où paraissent tour à tour et la compétence de l'ancien officier et l'humilité du religieux "(CT 137).

Puis en 1909: "Il nous donna les plus intéressants détails sur toute la région qu'il habite, désormais ouverte à l'influence française. Le chef des Touareg Hoggar, Moussa, a fixé sa maison à Tamanrasset même, auprès du P. de Foucauld. Il a auprès de lui, comme khodja ou secrétaire, l'homme qui connaît le mieux la langue tamacheq. Le Père profite de cette circonstance pour faire de cette langue l'étude la plus sérieuse. Chaque jour, ce khodja aide le cher Père à terminer des dictionnaires ou à traduire en tamacheq divers passages de l'Ancien ou du Nouveau testament. Daigne N.S. permettre qu'un jour nos confrères viennent profiter de ces travaux qui leur donneront de suite les moyens d'agir sur ces pauvres populations: c'est là le grand dessein et l'ardente prière du cher solitaire" (Rapports Annuels, RA 1908).


Pour mieux connaître Charles de Foucauld : sa vie par René Bazin publiée d'abord en 1921, son évolution spirituelle par le Petit frère Antoine Chatelard, en 2002, et ses lettres à des Pères Blancs et Sœurs Blanches publiées en 1998 par Ph. Thiriez et A. Chatelard.

Il parlera en 1911 de "tous les P. Blancs à l'ombre desquels (il) vit depuis dix ans!" et qu'il aimerait voir prendre sa suite. Il note cependant en 1905 dans son carnet (Carnets de Beni Abbès, CBA 169) les réticences des autorités militaires à ce sujet "car 1) ils ont donné des ennuis presque partout. 2) ils sont souvent maladroits et se mêlent de ce qui ne les regarde pas. 3) les enfants qui fréquentent leurs écoles sont d'ordinaire pires que les autres! On ne sait s'il partage ce point de vue ou s'en sert pour décider les Sœurs Blanches à venir les premières." (CS 913). Celles-ci, installées à Laghouat dès 1872 avec un prêtre d'Alger, puis à Ghardaïa où elles sont en 1904 une quinzaine, en charge des hôpitaux civil et militaire, le reçoivent et l'écoutent avec dévotion. Leur supérieure canadienne, Mère Augustine, fut la dirigée du Fr. Charles (CS 954).

Un travail de recherche fut réalisé, en 1951, au scolasticat d'Eastview, et repris en 1978 par le P. Pierre Delétoile, décédé en 1995, sur Les Pères Blancs, témoins de la vie missionnaire de Ch. de Foucauld. Il cite abondamment les Chroniques Trimestrielles de 1903 à 1907, le Petit Écho de 1913 à 1922, les Rapports Annuels de 1905 à 1912, les Missions Catholiques de 1917 et 1918, les Missions d'Afrique de 1918-1919. Si l'on y parle peu de son passé ni de son séjour à Nazareth, on admire le saint religieux et l'apôtre hors du commun.

À la nouvelle de son assassinat, les Pères de Ouargla notent: "Les auteurs de ce crime abominable voulaient s'emparer de celui qui, par son incontestable influence, empêchait les Hoggars de se soulever contre la France. La consigne était de remettre le Père vivant entre les mains du grand chef des Snoussis ; mais l'arrivée d'une de nos patrouilles dérangea les plans, et fit terminer le raid d'une manière sanglante" (Petit Écho PE 68).

Répondant en 1921 au P. Voillard, René Bazin disait: "Il me semble que nos contemporains ne distingueront pas entre Ch. de Foucauld et vos frères. Il a été leur compagnon, leur ami, leur obligé. On peut dire qu'il est leur modèle. Par là, il servira la cause de la conversion des musulmans. Ses prières vous vaudront d'être un jour appelés au secours par ceux-là qui vous ont si peu compris jusqu'à présent. Nul ne sait tout ce qu'un saint peut faire pour continuer, invisible, les travaux commencés par lui. I1 préparera le bien que vous accomplirez" (PE 98).


Philippe Thiriez
ancien vicaire général du diocèse Laghouat, Sahara
rédacteur de Se Comprendre www.comprendre.org
Lyon, France



Charles de Foucauld

Mgr Maurice Bouvier Postulator of the cause of Fr. de Foucauld, announced on the 19th May that the beatification of Charles de Foucauld (1858-1916) would take place in automn 2005.

From the very first year of the Petit Echo,
mention was made of the visit of Fr. de Foucauld to Maison-Carrée.

From the very first year of the Petit Echo,
mention was made of the visit of Fr. de Foucauld to Maison-Carrée.
Among the visitors, (June 1913 at the Mother House where the photo reproduced here was taken) we note Rev. Fr. Charles de Foucault ('t' written in error), the hermit of Temenrasset (sic), in the middle of the Sahara, halfway between El-Goléa and Timbuktu. We learned with keen interest that the Tuareg of the surrounding area show him great respect and trust. A young Targui, (Oûksem ag Chikat, photo), accompanied him on his journey; his intention is to create in his mind a salutary impression by showing him what family life is like among good Christians. (From other sources it is known that Oûksem had married on the 1st April 1913). (P. É. n°. 8, July 1913, p. 81-82)

Report of Return to Algeria in October
At the end of September, Fr. de Foucault, the hermit of the Sahara, returned from his journey to France and after a short stopover at Maison-Carrée (the Mother House of the White Fathers), he took the road to the desert again. We were struck by the change in the young Targui who accompanied him: he seemed more open, more confident, but just as unassuming as on his first visit. (P. É. n°. 11, October 1913, p. 127)

As early as one month after Brother Charles' tragic death
on the 1st December 1916,
the editor of the Petit Echo described him as a 'saint in religion'.

On the 27th December we were saddened to learn that Rev. Fr. de Foucault had been murdered in his Tamanrasset hermitage (Hoggar). Here are the circumstances according to the information brought on the 3rd December to Fort-Motylinski by a local inhabitant, a servant of Fr. de Foucault.

Around 7pm on the 1st December a raiding part of about fifty individuals from Ajjers arrived unannounced in Tamanghasset. They surrounded Fr. de Foucault's dwelling. A man named 'Madani' knocked at the door on the pretext of delivering the mail from Tarhaouhaout. They took advantage of the Father's momentary distraction to seize him and with the help of some other men, overpowered him. The bandits killed two Saharans visiting the Father, who was shot at point blank range below the ear while trying to escape. A third Saharan bringing the mail was also murdered. The members of the raiding party, assisted by some Hoggar inhabitants, carried out the four crimes. The bodies of Rev. Fr. de Foucault and the three military were completely stripped of their clothing by the pillagers. They were buried in a ditch neighbouring the hermitage by the kindness of some local inhabitants.

All our confreres would like to keep the memory of Rev. Fr. de Foucault in their prayers, those who knew him at least by reputation. This Religious hermit took a great interest in our undertakings. He considered himself in his extraordinary vocation as a precursor and fervently hoped to see the day when White Fathers would establish themselves among the pillaging tribes where he had elected to live. The Congregation he proposed to found would have as objective in prayer, penance and charity, to draw down blessings from heaven on missionaries working for the conversion of unbelievers. In the same vein, he dreamt of creating an association called 'The Association of Brothers and Sisters of the Sacred Heart of Jesus.'


Photo taken at the Mother House in 1913 and conserved in the photographic vaults of the Society in Rome (Karl Stärk, archivist). Left, Fr. Henri Marchal (1875 - 1957), Assistant General 1912-1946 ; centre, Oûksem ag Chikat, 'who is not at all Christian, but whose heart is in the right place,' wrote Bro. Charles, here in gandoura.

' There follows a letter from Bishop Livinhac, Superior General, to Fr. de Foucauld on the subject of this Association. The letter ended with these words, "You will only accept, and indeed rightly so, elite souls, resolved to practice the evangelical counsels according to each one's individual vocation. Such souls however, are not easy to find." The editor of the Petit Echo concluded with a word of admiration tinged with regret: There indeed lies the major obstacle of Religious saints. God will have weighed his generous intentions on the scales of mercy. (P.É. n°. 40, January 1917 p. 5-6)

P.É : Petit Echo : The Petit Echo is the Society's house magazine, intended especially for internal communication between different Missionaries of Africa.

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1903, Beni Abbès, l. to r. Abd-Jesu (Servant of Jesus) 'the little redeemed slave', of Fr. Charles de Foucauld, 45, and Fr. Charles Guérin, 31, Prefect Apostolic of the Sahara from 1901. The 'Dearest and Most Reverend Father' and the 'Very Dear Friend' would correspond for 9 years until the death of Fr. Guérin on the 19th March 1910.

 


Charles de Foucauld
and the White Fathers

 

The death certificate of Fr. de Foucauld, transcribed in May 1917 by Captain de la Roche bears the entry 'name: de Foucauld Charles; Profession: White Father; born Strasbourg 1858; deceased on or about the 1st December 1916 and interred at Tamanghasset.' (CS 1034) However, in a letter of the 8th March 1908 to his sister Marie de Blic speaking of dear and reverend Fr. Guérin, he makes clear, 'he is not my director and I am not a White Father; he is bishop of the diocese in which I work and showers me with every kindness.'

Charles de Foucauld did not know the White Fathers before embarking for Algiers on the 10th September 1901. Newly ordained, he had proposed his services to the Bishop of the Sahara by the intervention of Bishop Livinhac, without knowing who was to replace Bishop Hacquart, drowned in Ségou on the 4th April. Charles Guérin, the youthful 29-year-old Prefect Apostolic, came to meet him off the boat with the Prior of the Trappist Monastery of Staouéli (CS 45). He was to precede him in death from typhus on the 19th March 1910 at the age of 38. Fr. Henri Bardou, then Superior of Ouargla, took over his duties from January 1911 till 1916. Fr. Charles and he met in 1913 at Tilremt between Ghardaia and Laghouat in a fort that still exists today (CS 939). Bishop Gustave Nouet who transferred the remains of Fr. Charles to El Goléa in 1929 succeeded him.

After the massacre of two WF caravans and the Flatters' mission (1878 & 1881) the three posts of Ghardaïa, Ouargla and El Goléa were reoccupied in 1884. (CS 17) The diaries of these posts speak movingly of the visits of the hermit. After his stay in Beni-Abbès (1901-1904), he was lodged in Maison-Carrée as soon as he arrived and on Pentecost 1903 received the visit of his Prefect (and Fr. Vellard, who took the picture). He made a retreat (11th Nov. - 26th Dec. 1904) with the Fathers at Ghardaïa (David, Lasonnery and Perrier) whom he edified by his austerity and prayer life.


Fr. Charles Guérin, Prefect Apostolic of the Sahara. We still have 164 letters of Charles de Foucauld to his ecclesiastical superior and 92 replies from Fr. Guérin.Father Guérin recorded his visit at Pentecost:"It was very pleasing for us to live a few days in the intimate company of this indisputable priest, who has so perfectly captured the spirit of Jesus. It was no less pleasant to observe the glory drawn to Jesus from the holiness of his humble servant towards Europeans, officers and soldiers, as much as towards the local people. We picked up a single echo of respectful admiration and religious veneration for this poor beloved solitary who by his forgetfulness of self, and his inexhaustible generosity in addition to his ever-constant friendliness wins over hearts from first contact." (CT 101)

 

The Fathers at Ghardaïa noted: "Fr. Charles of Jesus' plans were to come for a few weeks to take some physical and emotional rest of which he strongly felt the need after an existence so contrary to the desire of his soul, thirsting for silence and contemplation. He also came to report to the Head of Mission on the results of his journey and take orders for the future with poignant humility. He was resolved to stay at Ghardaïa at least until Christmas. During the first few days, he joined with the community with great simplicity and amiability, engaging our lively interest by all he told us of his recent journey, of the Tuareg, and early reminiscences of his trip to Morocco.

Then from Advent, he asked to go into retreat and up to Christmas we hardly saw him at all out of his room except to spend long hours in the chapel." (CT 122) He would have liked to have a companion among the White Fathers. Those he thought of, Fr Pierre Richard and Fr. Camille de Chatouville could not be freed. As for Brother Gilles (Michel Goyat), he sent him away after three months judging him inept for his assignment. (CS 915) Ultimately he stayed most often in Maison-Carrée, ten days in September 1901, 12 in November 1906 (to collect Brother Gilles) and to and fro during his three trips to France: 1909 (13-16 February; 8-11 March); 1911 (11-16 February; 16-19 March); 1913, accompanied by a young Tuareg, (7-10 June; 29 September-2 October). He was then coming from Tamanrasset via El-Goléa (where Frs. Richard Ohrand and Foca were) and took the coach and bus for Algiers. This was with the exception of 1911 when he went via Beni-Abbès and Béchar, where he took the train to Perregaux and Algiers.

Initially intimidated in 1901 by his old thorns in the side, he soon felt at home. He was pleased when possible to receive his correspondents, Bishop Livinhac and Bishop Guérin, Fathers Marchal and Voillard (this latter became his counsellor in 1911 after the death of Father Huvelin in July 1910.) He also had some good friends: among them Fathers Michel, Duchêne, and Mercui and Fr. Ludovic Girault who appealed to René Bazin his friend, to write the biography of the holy hermit in 1917. (CS 912) From 1918 the Maison-Carrée print shop published 'Le P. Charles de Jésus, vicomte de Foucauld' (Fr. Charles of Jesus, Viscount de Foucauld) and in 1927 'Articles du Procès de l'Ordinaire' (Articles of the Process of the Ordinary).

On the 8th December 1906, the diary records, "Fr. de Foucauld (Charles de Jésus) who has given lectures at the Novitiate de Sainte-Marie, at the Sanatorium and to the Brothers, today speaks to the Fathers of the Generalate on Morocco. It was a most interesting lecture where alternately the competence of the former officer and the humility of the Religious were in evidence. (CT 137).

Then in 1909: He has given us the most interesting details of the whole region where he lives that is now open to French influence. Moussa, the Chief of the Hoggar Tuareg, has set up home in Tamanrasset itself, right next to Fr. de Foucauld. He has beside him as 'khodja' or secretary, the man who knows Tamacheq best. The Father is making the best of the circumstances to make a serious study of this language. Every day the 'khodja' helps the dear Father to complete his dictionaries or to translate into Tamacheq various passages from the Old or New Testament. May the Good Lord enable our confreres to benefit from this labour one day, providing them with the means at hand to interact with the impoverished populations. This is the master plan and ardent prayer of the beloved solitary. (RA 1908)

 


For an improved understanding of Charles de Foucauld: His life by René Bazin first published in 1921,His spiritual development by Little Brother Antoine Chatelard, in 2002,
His letters to White Fathers and White Sisters published in 1998 by P. Thiriez and A. Chatelard.

He will speak in 1911 of 'all the White Fathers in whose shadow he lives for ten years!' and whom he would like to follow him. However, he notes in his diary in 1905 (CBA 169) the hesitations the military authorities had on this matter because, 1) they have created problems nearly everywhere, 2) they are often inept and interfere in what is not their business, 3) the children who attend their schools are often worse than the others! It is not known if he shares their point of view or uses the information to decide that the White Sisters should be the first to come. (CS 913). They had been installed in Laghouat from 1872 with a priest from Algiers, then in Ghardaïa where they were about fifteen in 1904, in charge of the civil and military hospitals. They welcomed him and listened to him devotedly. Fr. Charles was the Spiritual Director of Mother Augustine, their Canadian Superior. (CS 954)

A research study was done in 1951 at Eastview Scholasticate and taken up again in 1978 by Fr. Pierre Delétoile, who died in 1955. It was entitled 'Les Pères Blancs, témoins de la vie missionnaire de Ch. de Foucauld.' (White Fathers, witnesses to the missionary life of Charles de Foucauld.) He quoted copiously from Chroniques Trimestrielles 1903-1907, Petit Echo 1913-1922, and Rapports Annuels 1905-1912, and Missions Catholiques 1917-1918, and Missions d'Afrique 1918-1919. Although his past and his residence in Nazareth are hardly mentioned, he is admired as a saint in religion and an extraordinary apostle. Upon receiving news of his murder the Fathers of Ouargla noted, "The perpetrators of this abominable crime wanted to lay hands on the one who was preventing the Hoggars from rising up against France because of his indisputable influence. The assignment was to deliver the Father alive into the hands of the great chief of the Snoussis, but the arrival of one of our patrols upset their plans and the raid ended in bloodshed." (PE 68)

René Bazin, replying to Fr. Voillard in 1921 wrote, "It seems to me our contemporaries will not distinguish between Charles de Foucauld and your brothers. He was their companion, friend and depended on them. You could say he was their model. In that respect, he will serve the cause of the conversion of the Muslims. His prayers will ensure that one day you will be called to help those who have so little understood you up to now. Nobody knows all a saint can do to continue, unseen, the tasks begun by him. He will prepare the good that you will accomplish." (PE 98)


Philippe Thiriez
former Vicar General, Diocese of Laghouat, Sahara
Editor of "Se Comprendre" www.comprendre.org
Lyon, France