St François de Sales
Texte Pris sur le site Zenit


MESSAGE DU PAPE FRANCOIS
POUR LA 52ème JOURNÉE MONDIALE
DES COMMUNICATIONS SOCIALES

le 13 Mai 2018

« La vérité vous rendra libres » (Jn 8, 32).
Fausses nouvelles et journalisme de paix


Texte Complet

Rome, 24 janvier 2018

« L’antidote le plus radical au virus du mensonge est de se laisser purifier par la vérité. » Le pape François combat « la manipulation de la vérité », les « fake news », fausses nouvelles, dans son message pour la 52e Journée mondiale des communications sociales, qui sera célébrée le 13 mai 2018. « Pour discerner la vérité, écrit-il, il est nécessaire d’examiner ce qui favorise la communion et promeut le bien et ce qui, au contraire, tend à isoler, diviser et opposer. »

Dans ce message, publié le 24 janvier, en la fête de saint François de Sales, le pape encourage à « redécouvrir la valeur de la profession journalistique et la responsabilité personnelle de chacun dans la communication de la vérité », c’est-à-dire à « ne pas être des propagateurs inconscients de la désinformation, mais des acteurs de son dévoilement ».

« La vérité a à voir avec la vie entière », ajoute le pape : « Libération du mensonge et recherche de la relation: voici les deux ingrédients qui ne peuvent pas manquer pour que nos paroles et nos gestes soient vrais, authentiques, fiables. »

AK

.

Texte complet

 

« La vérité vous rendra libres » (Jn 8, 32).
Fausses nouvelles et journalisme de paix

Chers frères et sœurs,

dans le dessein de Dieu, la communication humaine est un moyen essentiel de vivre la communion. L'être humain, image et ressemblance du Créateur, est capable d'exprimer et de partager le vrai, le bien, le beau. Il est capable de raconter sa propre expérience et le monde, et de construire ainsi la mémoire et la compréhension des événements. Mais l'homme, s'il suit son propre égoïsme orgueilleux, peut faire un usage déformé de la faculté de communiquer, comme l’illustrent dès l’origine les épisodes bibliques de Caïn et Abel et de la tour de Babel (cf. Gn 4,1-16; 11,1-9). La manipulation de la vérité est le symptôme typique d'une telle distorsion, tant au niveau individuel que collectif. Au contraire, dans la fidélité à la logique de Dieu, la communication devient un lieu d'expression de sa propre responsabilité dans la recherche de la vérité et dans la réalisation du bien. Aujourd'hui, dans un contexte de communication toujours plus rapide et au sein d'un système numérique, nous voyons le phénomène des «fausses nouvelles», les soi-disant fake news: cela nous invite à réfléchir et m’a suggéré de consacrer ce message au thème de la vérité, comme l’ont déjà fait plusieurs fois mes prédécesseurs depuis Paul VI (cf. Message 1972: « Les communications sociales au service de la vérité »). Je voudrais ainsi contribuer à l'engagement commun pour prévenir la diffusion de fausses nouvelles et pour redécouvrir la valeur de la profession journalistique et la responsabilité personnelle de chacun dans la communication de la vérité.

1. Qu'est-ce qui est faux dans les "fausses nouvelles"?

Fake news est un terme discuté et qui fait l’objet de débat. Il s'agit généralement de la désinformation diffusée en ligne ou dans les médias traditionnels. Cette expression fait référence à des informations non fondées, basées sur des données inexistantes ou déformées et visant à tromper voire à manipuler le lecteur. Leur propagation peut répondre à des objectifs fixés, influencer les choix politiques et favoriser des gains économiques.

L'efficacité des fake news est due principalement à leur nature mimétique, à la capacité d'apparaître plausibles. En second lieu, ces nouvelles, fausses mais vraisemblables sont fallacieuses, dans leur habilité à focaliser l'attention des destinataires, en se fondant sur des stéréotypes et des préjugés diffus dans un tissu social, en exploitant les émotions immédiates et faciles à susciter, comme la peur, le mépris, la colère et la frustration. Leur diffusion peut compter sur une utilisation manipulatrice des réseaux sociaux et des logiques qui en garantissent le fonctionnement: ainsi les contenus, bien que non étayés, gagnent une telle visibilité que même les dénégations de sources fiables peinent à en limiter les dégâts.

La difficulté de dévoiler et d'éradiquer les fake news ou fausses nouvelles est également due au fait que les gens interagissent souvent dans des environnements numériques homogènes et imperméables à des perspectives et opinions divergentes. La conséquence de cette logique de la désinformation est que, au lieu d'avoir une confrontation saine avec d'autres sources d'information, ce qui pourrait mettre positivement en discussion les préjugés et ouvrir à un dialogue constructif, on risque de devenir des acteurs involontaires dans la diffusion d’opinions partisanes et infondées. Le drame de la désinformation est la discréditation de l'autre, sa représentation comme ennemi, jusqu'à une diabolisation susceptible d’attiser des conflits. Les fausses nouvelles révèlent ainsi la présence d'attitudes en même temps intolérantes et hypersensibles, avec pour seul résultat le risque d’expansion de l'arrogance et de la haine. En fin de compte, cela mène au mensonge.

2. Comment pouvons-nous les reconnaître?

Aucun d'entre nous ne peut être exonéré de la responsabilité de contrecarrer ces faussetés. Ce n'est pas une tâche facile, parce que la désinformation est souvent basée sur des discours variés, délibérément évasifs et subtilement trompeurs, et use parfois de mécanismes raffinés. Il convient donc de louer les initiatives éducatives qui permettent d'apprendre à lire et à évaluer le contexte communicatif, enseignant à ne pas être des propagateurs inconscients de la désinformation, mais des acteurs de son dévoilement. Il faut également louer les initiatives institutionnelles et juridiques visant à définir des réglementations pour freiner le phénomène, ainsi que celles entreprises par les sociétés de Technologies et de Média, afin de définir de nouveaux critères pour la vérification des identités personnelles qui se cachent derrière les millions de profils numériques.

Mais la prévention et l'identification des mécanismes de la désinformation nécessitent également un discernement profond et attentif. Il faut démasquer en effet ce qui pourrait être défini comme "la logique du serpent", capable partout de se dissimuler et de mordre. C'est la stratégie utilisée par le «serpent rusé», dont parle le Livre de la Genèse, celui qui, au commencement de l'humanité, est devenu l'auteur de la première “fake news” (cf. Gn 3,1-15), qui a conduit aux conséquences tragiques du péché, mises en acte ensuite dans le premier fratricide (cf. Gn 4) et dans d'autres formes innombrables du mal contre Dieu, le prochain, la société et la création. La stratégie de cet habile "père du mensonge" (Jn 8,44) est précisément le mimétisme, une séduction rampante et dangereuse qui fait son chemin dans le cœur de l'homme avec des arguments faux et attrayants. Dans le récit du péché originel, le tentateur, en fait, s'approche de la femme feignant d'être son ami, de s’intéresser à son bien, et commence le discours avec une affirmation vraie, mais seulement partiellement: « Alors, Dieu vous a vraiment dit : “Vous ne mangerez d’aucun arbre du jardin” ? » (Gn 3,1). Ce que Dieu avait dit à Adam n'était pas en réalité de ne manger d’aucun arbre, mais seulement d'un arbre : « Mais l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas » (Gn 2,17). La femme, répondant, l'explique au serpent, mais elle se fait attirer par sa provocation : « Mais, pour le fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : “ Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sinon vous mourrez. ” » (Gn 3,2). Cette réponse sait se faire légaliste et pessimiste: ayant donné crédibilité au faussaire, se laissant séduire par son arrangement des faits, la femme se fait corrompre. Ainsi, de prime abord elle prête attention à son assurance: « Vous ne mourrez pas du tout » (v. 4). Puis la déconstruction du tentateur assume une apparence crédible : « Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » (v. 5). Finalement on en vient à discréditer la recommandation paternelle de Dieu, qui visait le bien, pour suivre l’incantation séduisante de l'ennemi: « La femme vit que le fruit de l’arbre devait être savoureux, qu’il était agréable à regarder et qu’il était désirable » (v. 6). Cet épisode biblique révèle donc un fait essentiel pour notre discours: aucune désinformation n'est inoffensive; de fait, se fier à ce qui est faux, produit des conséquences néfastes. Même une distorsion apparemment légère de la vérité peut avoir des effets dangereux.

L’enjeu en fait, c’est notre avidité. Les fake news deviennent souvent virales, en réalité elles se répandent rapidement et de manière difficilement contrôlable, non pas en raison de la logique de partage qui caractérise les médias sociaux, mais plutôt pour leur emprise sur l'avidité insatiable qui s’allume facilement dans l'être humain. Les mêmes motivations économiques et opportunistes de la désinformation ont leur racine dans la soif du pouvoir, de l’avoir et du plaisir, qui, finalement, nous rend victimes d'un imbroglio beaucoup plus tragique que chacune de ses manifestations singulière: celui du mal, qui se meut de mensonge en mensonge pour nous voler la liberté du cœur. C'est pourquoi éduquer à la vérité signifie éduquer à discerner, évaluer et pondérer les désirs et les inclinations qui s’agitent en nous, pour ne pas nous retrouver privés de bien « en mordant » à toute tentation.

3. «La vérité vous rendra libres» (Jn 8,32)

La contamination continuelle par un langage trompeur finit en fait par embrumer l'intériorité de la personne. Dostoïevski a écrit quelque chose de remarquable dans ce sens : « Celui qui se ment à soi-même et écoute ses propres mensonges arrive au point de ne plus pouvoir distinguer la vérité ni en soi ni autour de soi ; ainsi il commence à ne plus avoir l’estime de soi ni des autres. Ensuite, n’ayant plus l’estime de personne il cesse aussi d’aimer, et alors en manque d’amour, pour se sentir occupé et se distraire, il s’adonne aux passions et aux plaisirs vulgaires ; et dans ses vices il va jusqu’à la bestialité ; et tout cela dérive du mensonge continuel aux autres et à soi-même.» (Les frères Karamazov, II, 2).

Comment nous défendre? L'antidote le plus radical au virus du mensonge est de se laisser purifier par la vérité. Dans la vision chrétienne, la vérité n'est pas seulement une réalité conceptuelle, qui concerne le jugement sur les choses, les définissant vraies ou fausses. La vérité ne consiste pas seulement à porter à la lumière des choses obscures, à "dévoiler la réalité", comme l’ancien terme grec qui le désigne, aletheia (de a-lethès, "non caché"), conduit à penser. La vérité a à voir avec la vie entière. Dans la Bible, la notion porte en soi le sens de soutien, de solidité, de confiance, comme le donne à comprendre la racine 'aman, dont provient également l'Amen liturgique. La vérité est ce sur quoi l’on peut s’appuyer pour ne pas tomber. Dans ce sens relationnel, le seul vraiment fiable et digne de confiance, sur lequel on peut compter, et qui est «vrai», est le Dieu vivant. Et c’est l'affirmation de Jésus: « Je suis la vérité » (Jn 14,6). L'homme, alors, découvre et redécouvre la vérité quand il en fait l’expérience en lui-même comme fidélité et fiabilité de celui qui l'aime. C’est seulement cela qui libère l’homme : "La vérité vous rendra libres" (Jn 8,32).

Libération du mensonge et recherche de la relation: voici les deux ingrédients qui ne peuvent pas manquer pour que nos paroles et nos gestes soient vrais, authentiques, fiables. Pour discerner la vérité, il est nécessaire d’examiner ce qui favorise la communion et promeut le bien et ce qui, au contraire, tend à isoler, diviser et opposer. La vérité, par conséquent, ne s’acquiert pas vraiment quand elle est imposée comme quelque chose d'extrinsèque et d’impersonnel; elle découle au contraire de relations libres entre les personnes, de l’écoute réciproque. En outre, on ne cesse jamais de chercher la vérité, parce que quelque chose de faux peut toujours s'insinuer, même en disant des choses vraies. Un argument impeccable peut en fait reposer sur des faits indéniables, mais s'il est utilisé pour blesser quelqu’un et pour le discréditer aux yeux des autres, aussi juste qu'il apparaisse, il n'est pas habité par la vérité. A partir des fruits, nous pouvons distinguer la vérité des énoncés: s'ils suscitent la controverse, fomentent les divisions, insufflent la résignation ou si, au contraire, ils conduisent à une réflexion consciente et mûre, au dialogue constructif, à une dynamique fructueuse.

4. La paix est la vraie nouvelle

Le meilleur antidote contre les faussetés, ce ne sont pas les stratégies, mais les personnes : des personnes qui, libres de l’avidité, sont prêtes à l’écoute et à travers l’effort d’un dialogue sincère laissent émerger la vérité ; des personnes qui, attirées par le bien, se sentent responsables dans l'utilisation du langage. Si la façon de sortir de la propagation de la désinformation est la responsabilité, cela concerne particulièrement celui qui est responsable par devoir d'informer, c’est-à-dire le journaliste, gardien des nouvelles. Celui-ci, dans le monde contemporain, n’exerce pas seulement un métier, mais une véritable mission. Il a la tâche, dans la frénésie des nouvelles et dans le tourbillon des scoop, de rappeler qu'au centre des informations ce n’est pas la rapidité dans la transmission et l'impact sur l’audience, mais ce sont les personnes. Informer c’est former, c’est avoir affaire avec la vie des personnes. C’est pourquoi, l'exactitude des sources et le soin de la communication sont de véritables processus de développement du bien, qui génèrent la confiance et ouvrent des voies de communion et de paix.

Je voudrais donc adresser une invitation à promouvoir un journalisme de paix, n'ayant toutefois pas l'intention avec cette expression d’évoquer un journalisme « débonnaire » qui nie l'existence de graves problèmes et assume des tonalités mielleuses. J’entends, au contraire, un journalisme sans duperies, hostile aux faussetés, aux slogans à effet et aux déclarations emphatiques; un journalisme fait par des personnes pour les personnes, et qui se comprenne comme un service à toutes les personnes, spécialement à celles-là – qui sont la majorité au monde - qui n'ont pas de voix; un journalisme qui ne brûle pas les nouvelles, mais qui s'engage dans la recherche des véritables causes des conflits, pour en favoriser la compréhension à partir des racines et le dépassement à travers la mise en route de processus vertueux; un journalisme engagé à indiquer des solutions alternatives à l'escalade de la clameur et de la violence verbale.

C’est pourquoi, nous inspirant d’une prière franciscaine, nous pourrions ainsi nous adresser à la Vérité en personne:

Seigneur, fais de nous des instruments de ta paix.
Fais-nous reconnaitre le mal qui s'insinue dans une communication qui ne crée pas la communion.
Rends-nous capables d'ôter le venin de nos jugements.
Aide-nous à parler des autres comme de frères et de sœurs.
Tu es fidèle et digne de confiance; fais que nos paroles soient des semences de bien pour le monde:
Là où il y a de la rumeur, que nous pratiquions l'écoute;
Là où il y a confusion, que nous inspirions l'harmonie;
Là où il y a ambiguïté, que nous apportions la clarté;
Là où il y a exclusion, que nous apportions le partage;
Là où il y a du sensationnalisme, que nous usions de la sobriété;
Là où il y a de la superficialité, que nous posions les vraies questions;
Là où il y a des préjugés, que nous suscitions la confiance;
Là où il y a agressivité, que nous apportions le respect;
Là où il y a la fausseté, que nous apportions la vérité.
Amen.

François

FRANCISCUS

Thèmes des Journées précédentes

2017 Communiquer l'espérance et la confiance en notre temps
2016 Communication et miséricorde : une rencontre féconde
2015 La famille, milieu privilégié de la rencontre dans la gratuité de l'amour
2014 La communication au service d'une culture de la rencontre
2013 Réseaux Sociaux: portes de vérité et de foi; nouveaux espaces pour l’évangélisation.
2012 Silence et Parole: chemin d’évangélisation.
2011 Vérité, annonce et authenticité de vie à l’ère du numérique.
2010 Le prêtre et la pastorale dans le monde digital: les nouveaux medias au service de la Parole.
2009 Nouvelles technologies, nouvelles relations. Promouvoir une culture de respect, de dialogue, d’amitié.
2008 Les médias: au carrefour entre rôle et service. Chercher la Vérité pour la partager.
2007 Les enfants et les moyens de communication social: un défi pour l'education.
2006 Les médias: réseaux de communication, de communion et de coopération.

 


site Zenit

St François de Sales


MESSAGE OF POPE FRANCIS
FOR THE 52nd WORLD COMMUNICATIONS DAY

13th May 2018

“The truth will set you free” (Jn 8:32).
Fake news and journalism for peace

Full Text

 

Dear Brothers and Sisters,

Communication is part of God’s plan for us and an essential way to experience fellowship. Made in the image and likeness of our Creator, we are able to express and share all that is true, good, and beautiful. We are able to describe our own experiences and the world around us, and thus to create historical memory and the understanding of events. But when we yield to our own pride and selfishness, we can also distort the way we use our ability to communicate. This can be seen from the earliest times, in the biblical stories of Cain and Abel and the Tower of Babel (cf. Gen 4:4-16; 11:1-9). The capacity to twist the truth is symptomatic of our condition, both as individuals and communities. On the other hand, when we are faithful to God’s plan, communication becomes an effective expression of our responsible search for truth and our pursuit of goodness.

In today’s fast-changing world of communications and digital systems, we are witnessing the spread of what has come to be known as “fake news”. This calls for reflection, which is why I have decided to return in this World Communications Day Message to the issue of truth, which was raised time and time again by my predecessors, beginning with Pope Paul VI, whose 1972 Message took as its theme: “Social Communications at the Service of Truth”. In this way, I would like to contribute to our shared commitment to stemming the spread of fake news and to rediscovering the dignity of journalism and the personal responsibility of journalists to communicate the truth.

1. What is “fake” about fake news?

The term “fake news” has been the object of great discussion and debate. In general, it refers to the spreading of disinformation on line or in the traditional media. It has to do with false information based on non-existent or distorted data meant to deceive and manipulate the reader. Spreading fake news can serve to advance specific goals, influence political decisions, and serve economic interests.

The effectiveness of fake news is primarily due to its ability to mimic real news, to seem plausible. Secondly, this false but believable news is “captious”, inasmuch as it grasps people’s attention by appealing to stereotypes and common social prejudices, and exploiting instantaneous emotions like anxiety, contempt, anger and frustration. The ability to spread such fake news often relies on a manipulative use of the social networks and the way they function. Untrue stories can spread so quickly that even authoritative denials fail to contain the damage.

The difficulty of unmasking and eliminating fake news is due also to the fact that many people interact in homogeneous digital environments impervious to differing perspectives and opinions. Disinformation thus thrives on the absence of healthy confrontation with other sources of information that could effectively challenge prejudices and generate constructive dialogue; instead, it risks turning people into unwilling accomplices in spreading biased and baseless ideas. The tragedy of disinformation is that it discredits others, presenting them as enemies, to the point of demonizing them and fomenting conflict. Fake news is a sign of intolerant and hypersensitive attitudes, and leads only to the spread of arrogance and hatred. That is the end result of untruth.

2. How can we recognize fake news?

None of us can feel exempted from the duty of countering these falsehoods. This is no easy task, since disinformation is often based on deliberately evasive and subtly misleading rhetoric and at times the use of sophisticated psychological mechanisms. Praiseworthy efforts are being made to create educational programmes aimed at helping people to interpret and assess information provided by the media, and teaching them to take an active part in unmasking falsehoods, rather than unwittingly contributing to the spread of disinformation. Praiseworthy too are those institutional and legal initiatives aimed at developing regulations for curbing the phenomenon, to say nothing of the work being done by tech and media companies in coming up with new criteria for verifying the personal identities concealed behind millions of digital profiles.

Yet preventing and identifying the way disinformation works also calls for a profound and careful process of discernment. We need to unmask what could be called the "snake-tactics" used by those who disguise themselves in order to strike at any time and place. This was the strategy employed by the "crafty serpent" in the Book of Genesis, who, at the dawn of humanity, created the first fake news (cf. Gen 3:1-15), which began the tragic history of human sin, beginning with the first fratricide (cf. Gen 4) and issuing in the countless other evils committed against God, neighbour, society and creation. The strategy of this skilled "Father of Lies" (Jn 8:44) is precisely mimicry, that sly and dangerous form of seduction that worms its way into the heart with false and alluring arguments.

In the account of the first sin, the tempter approaches the woman by pretending to be her friend, concerned only for her welfare, and begins by saying something only partly true: "Did God really say you were not to eat from any of the trees in the garden?" (Gen 3:1). In fact, God never told Adam not to eat from any tree, but only from the one tree: "Of the tree of the knowledge of good and evil you are not to eat" (Gen 2:17). The woman corrects the serpent, but lets herself be taken in by his provocation: "Of the fruit of the tree in the middle of the garden God said, “You must not eat it nor touch it, under pain of death" (Gen 3:2). Her answer is couched in legalistic and negative terms; after listening to the deceiver and letting herself be taken in by his version of the facts, the woman is misled. So she heeds his words of reassurance: "You will not die!" (Gen 3:4).

The tempter’s “deconstruction” then takes on an appearance of truth: "God knows that on the day you eat it your eyes will be opened and you will be like gods, knowing good and evil" (Gen 3:5). God’s paternal command, meant for their good, is discredited by the seductive enticement of the enemy: "The woman saw that the tree was good to eat and pleasing to the eye and desirable" (Gen 3:6). This biblical episode brings to light an essential element for our reflection: there is no such thing as harmless disinformation; on the contrary, trusting in falsehood can have dire consequences. Even a seemingly slight distortion of the truth can have dangerous effects.

What is at stake is our greed. Fake news often goes viral, spreading so fast that it is hard to stop, not because of the sense of sharing that inspires the social media, but because it appeals to the insatiable greed so easily aroused in human beings. The economic and manipulative aims that feed disinformation are rooted in a thirst for power, a desire to possess and enjoy, which ultimately makes us victims of something much more tragic: the deceptive power of evil that moves from one lie to another in order to rob us of our interior freedom. That is why education for truth means teaching people how to discern, evaluate and understand our deepest desires and inclinations, lest we lose sight of what is good and yield to every temptation.

3. "The truth will set you free" (Jn 8:32)

Constant contamination by deceptive language can end up darkening our interior life. Dostoevsky’s observation is illuminating: "People who lie to themselves and listen to their own lie come to such a pass that they cannot distinguish the truth within them, or around them, and so lose all respect for themselves and for others. And having no respect, they cease to love, and in order to occupy and distract themselves without love they give way to passions and to coarse pleasures, and sink to bestiality in their vices, all from continual lying to others and to themselves.” (The Brothers Karamazov, II, 2).

So how do we defend ourselves? The most radical antidote to the virus of falsehood is purification by the truth. In Christianity, truth is not just a conceptual reality that regards how we judge things, defining them as true or false. The truth is not just bringing to light things that are concealed, "revealing reality", as the ancient Greek term aletheia (from a-lethès, "not hidden") might lead us to believe. Truth involves our whole life. In the Bible, it carries with it the sense of support, solidity, and trust, as implied by the root 'aman, the source of our liturgical expression Amen. Truth is something you can lean on, so as not to fall. In this relational sense, the only truly reliable and trustworthy One – the One on whom we can count – is the living God. Hence, Jesus can say: "I am the truth" (Jn 14:6). We discover and rediscover the truth when we experience it within ourselves in the loyalty and trustworthiness of the One who loves us. This alone can liberate us: "The truth will set you free" (Jn 8:32).

Freedom from falsehood and the search for relationship: these two ingredients cannot be lacking if our words and gestures are to be true, authentic, and trustworthy. To discern the truth, we need to discern everything that encourages communion and promotes goodness from whatever instead tends to isolate, divide, and oppose. Truth, therefore, is not really grasped when it is imposed from without as something impersonal, but only when it flows from free relationships between persons, from listening to one another. Nor can we ever stop seeking the truth, because falsehood can always creep in, even when we state things that are true. An impeccable argument can indeed rest on undeniable facts, but if it is used to hurt another and to discredit that person in the eyes of others, however correct it may appear, it is not truthful. We can recognize the truth of statements from their fruits: whether they provoke quarrels, foment division, encourage resignation; or, on the other hand, they promote informed and mature reflection leading to constructive dialogue and fruitful results.

4. Peace is the true news

The best antidotes to falsehoods are not strategies, but people: people who are not greedy but ready to listen, people who make the effort to engage in sincere dialogue so that the truth can emerge; people who are attracted by goodness and take responsibility for how they use language. If responsibility is the answer to the spread of fake news, then a weighty responsibility rests on the shoulders of those whose job is to provide information, namely, journalists, the protectors of news. In today’s world, theirs is, in every sense, not just a job; it is a mission. Amid feeding frenzies and the mad rush for a scoop, they must remember that the heart of information is not the speed with which it is reported or its audience impact, but persons. Informing others means forming others; it means being in touch with people’s lives. That is why ensuring the accuracy of sources and protecting communication are real means of promoting goodness, generating trust, and opening the way to communion and peace.

I would like, then, to invite everyone to promote a journalism of peace. By that, I do not mean the saccharine kind of journalism that refuses to acknowledge the existence of serious problems or smacks of sentimentalism. On the contrary, I mean a journalism that is truthful and opposed to falsehoods, rhetorical slogans, and sensational headlines. A journalism created by people for people, one that is at the service of all, especially those – and they are the majority in our world – who have no voice. A journalism less concentrated on breaking news than on exploring the underlying causes of conflicts, in order to promote deeper understanding and contribute to their resolution by setting in place virtuous processes. A journalism committed to pointing out alternatives to the escalation of shouting matches and verbal violence.

To this end, drawing inspiration from a Franciscan prayer, we might turn to the Truth in person:

Lord, make us instruments of your peace.
Help us to recognize the evil latent in a communication that does not build communion.
Help us to remove the venom from our judgements.
Help us to speak about others as our brothers and sisters.
You are faithful and trustworthy; may our words be seeds of goodness for the world:
where there is shouting, let us practise listening;
where there is confusion, let us inspire harmony;
where there is ambiguity, let us bring clarity;
where there is exclusion, let us offer solidarity;
where there is sensationalism, let us use sobriety;
where there is superficiality, let us raise real questions;
where there is prejudice, let us awaken trust;
where there is hostility, let us bring respect;
where there is falsehood, let us bring truth.
Amen.

Francis