Missionnaires d'Afrique
France


Bernard Poisson, Billère,
60 ans de serment,
57 ans en Zambie

Le Père Poisson
...dans les Grands Lacs




 

Je suis né à Nantes d’une famille de 8 enfants. J’ai suivi mes études secondaires à St Stanislas ; études interrompues, car, le 14 juillet 1943, une explosion de fulminate m’a fait perdre l’œil gauche et, curieusement, c’est au sortir de la clinique, après l’opération, sur le trottoir, que j’ai décidé d’être prêtre et Père Blanc.

Vers l’âge de 15 ans, autour de la maison paternelle, j’avais trouvé et collectionné des objets personnels ayant appartenu à des aviateurs anglais. Me rendant à Maison-Carrée, passant par Paris, je restituai ces souvenirs à l’ambassade britannique. Les anglais en furent surpris et émus. Ensuite, rendu au noviciat, je reçus quantité de lettres des familles me remerciant pour ce geste et même des félicitations de la Royal Air Force, signé du ministre de l’air britanique de l’époque ; plus tard, en reconnaissance, je reçus les Ailes de Pilote de la RAF .

Après mon ordination à Carthage, ayant fait 7 ans d’arabe, j’avais demandé le Sahara. Mgr Durrieu me déclara à ce sujet : « On a bien ri quand nous avons lu ta demande, mais un poisson risquait de se déssécher au Sahara… c’est préférable pour lui qu’on l’envoie dans les Grands Lacs ». C’est ainsi que je suis allé en Rhodésie du Nord, devenue Zambie par la suite.

En Rhodesie, ma 1ère mission fut à Mulobola. Là, 700 catholiques avaient apostasié en allant consulter la prophétesse Alice Lenshina. Dans les années 1954, une jeune femme, Alice Lenshina, dit avoir reçu des visions : Dieu l’aurait refusée au Ciel en lui demandant de retourner sur terre pour détruire les fétiches et combattre la sorcellerie. Dieu lui révèle aussi que les Blancs ont volé la Bible aux Africains et il la charge de restituer le Livre aux Noirs. Elle fonde une église et, trois ans plus tard, la secte des Lumpa compte cinquante à cent mille adhérents. Ce furent des années très difficiles pour nous car les apostats nous insultaient.

En Zambie, j’ai aussi exercé mon don de radiesthésiste (cf. Voix d’Afrique N° 24, de novembre 1994, p. 8 et 9). Très jeune, en effet, j’avais été initié à l’art de trouver les sources par une cousine bretonne. J’ai pu prospecter plus de 1600 sites en Zambie, mais aussi au Malawi et en Tanzanie. J’allais avec mon pendule, ma baguette ou mes tiges métalliques, là où les gens m’appelaient pour chercher de l’eau. J’ai trouvé des sources jusqu’à 90 mètres de profondeur. J’ai même trouvé des sources chaudes pour une compagnie italienne, au Tanganyika.

Je serais bien resté en Zambie avec joie, mais une sciatique m’a obligé à rentrer en France définitivement avec le souvenir de 57 ans de vie apostolique où je pense avoir donné le meilleur de moi-même. Je suis, depuis le 1er juin 2008, dans la maison de retraite de Billère . Ma chambre est la plus belle que je n’ai jamais eue de ma vie et nous sommes choyés par le personnel de la maison.

Bernard Poisson

Distinctions reçues
par Bernard Poisson

- Les ailes de pilote de la RAF
- À cause de ses prospections de sources, le Président zambien l’a décoré de “Grade of Distinguished Service”
- et l’ambassadeur de France l’a décoré du Mérite National,
- puis de la Légion d’Honneur.
- Il a reçu la médaille de “F Ozanam” pour avoir été en charge des Conférence de Saint Vincent de Paul durant 40 ans.